mardi 24 décembre 2019

Pendant l’interlude, les éoliennes de Donald Trump…

Pause confiseries : dernier vesse du Donald pour la route

Ne vous inquiétez pas, sauf si je ne passais le tournant de l’hiver, vous devriez retrouver ce blogue-notes alors que le mur de Donald Trump n’empêchera pas les Shadocks vents du sud de faire tourner, tourner, tourner les éoliennes.
Viennent les réveillons qui s’étiolent, les conversations qui se tarissent : quoi de mieux qu’une histoire du Donald pour les relancer. Je marque une pause jusqu’à la fin de la première semaine de janvier, mais je ne voudrais pas prendre congé — provisoirement — sans vous entretenir de la dernière (en date, il y en aura maintes autres) de Donald Trump.
J’avoue ne pas l’avoir très bien saisie, au départ. Les éoliennes proviendraient de Chine et d’Allemagne en majorité, fort peu des États-Unis, et elles diffusent des quantités massives de fumées et de gaz dans l’atmosphère.
Ah bon, elles rejetteraient de nocives effluves, les dispersant aux vents mauvais, qu’elles puiseraient aux entrailles du sous-sol ?
Heureusement, les exégètes de la geste trumpiste (ou trumpienne) savent traduire les propos du Potus : en Floride, lors d’un symposium de Turning Pont USA, il a commencé par abordé le sujet en disant qu’il n’avait « jamais compris le vent. ». Mais fort bien celui des occasions de se faire applaudir.
En fait, il voulait dire que la fabrication des éoliennes polluait. Moins que l’énergie qu’elles produisent comparée à celle que généreraient des tonnes d’équivalent charbon ou d’énergies fossiles pour une même quantité, mais le Donald ne s’attarde pas sur ces détails.
Mais Don Quichotte-Trump, même si on a du mal à comprendre ce qu’il professe, en connaît un rayon sur les moulins à vent et les éoliennes : « j’ai étudié le cas bien mieux que quiconque ». Après Elena Ceaucescu, docteure-ingénieure, présidente de l'académie des Sciences roumaine, la relève est enfin assurée.
Mais ce qui l’inquiète encore davantage, c’est que, comme les démocrates, les éoliennes s’en prennent aux symboles mêmes des États-Unis. Soit aux pygargues à têtes blanches (ou bald eagles). Lesquels figurent sur les pièces de monnaie, divers drapeaux des États fédéraux, et le sceau du Potus, Donald Trump soi-même.
Voudrait-on symboliquement le décapiter, lui faire les plumes ?
Métaphore quasi transparente. Si les éoliennes éliminent un certain nombre de ces volatiles, on arrête l’arrête l’appareil, et si « on » tue un pygargue, on vous colle en prison « pour dix ans ».
Cela semble avoir échappé à la plupart des commentateurs qui admettent que les éoliennes tuent des oiseaux, certes, mais des dizaines de fois moins que les chats domestiques (ou la circulation automobile). Le Conducator étasunien va-t-il s’en prendre aux minets, aux minous ? Comme on s’en prend aux chiens errants en Roumanie (où les détenteurs d’animaux domestiques doivent s’acquitter d’une taxe). Que nenni.
Déjà, en avril dernier, Trump assurait que les nuisances sonores des éoliennes provoquaient « des cancers ». La physique, la médecine (et bien sûr l’économie) n’ont plus aucun secret pour lui.
Il n’a toutefois pas proclamé que le mur à la frontière mexicaine arrêterait les vents faisant tourner les éoliennes jusqu’au-delà de la frontière canadienne (celle-là, il se la garde en réserve). Un mur, et comme le nuage de Tchernobyl, les vents mauvais passent au-dessus des États-Unis d'Amérique.
Ce qu’il a vraiment voulu signifier, c’est que les éoliennes démocrates n’auront pas son scalp, ce qu’on peut lui accorder.
Je ne vais pas vous bassiner avec l’histoire du golf de Trump dans l’Aberdeenshire et les éoliennes implantées au large qui allaient gâcher la vue des clients. Elles sont entrées en service en juillet dernier et Trump a perdu son procès.
Selon Trump, une éolienne doit être démantelée au bout de dix ans, car elle devient poussive, décrépie, hideuse. Et ce seront les contribuables qui devront payer son démantèlement.
La survie de la nation est en jeu. Tel que.
Son discours avait pourtant bien débuté. Il avait fait applaudir Rush Limbaugh (en raison de ses revenus : il se ferait plus que 50 millions de dollars par an). S’était rengorgé de son succès pour faire en sorte qu’on emploie de nouveau Merry Chistmas (et non plus joyeuses fêtes de fin d’année), vanté l’intelligence de son fils, s’en était pris à Nancy Pelosi (« une cinglée »), glorifié la supériorité militaire étasunienne, et affirmé qu’il en avait fait davantage en un mois « que presque tout autre président en huit ans ». L’habituel convenu. Comme d’avoir mis la Chine à genoux. Ou d’avoir viré presque tous les magistrats de l’ère Obama.
Et tout à coup, il s’en prend aux éoliennes, qui vont ruiner l’industrie pétrolière, le Texas. Alors que lui, veut de l’eau pure, de l’air pur, car il est écologiste (si !). Et que question eau et air pur, grâce à lui, l’on n’a jamais vu cela depuis 40 ans. Mais avec les ultragauchistes qui veulent tout détruire (soit tout polluer), la subversion environnementale menace.
Applaudissements, et là il promet de rester encore président pour 16 ans (sixteen more years). Applaudissements.
Je me dois d’être précis : toute la presse ou presque n’a titré que sur l’histoire des éoliennes, et ce n’est qu’une petite partie de son discours-fleuve. Pourquoi ?
Parce que tout le reste, c’est du rabâchage, entendu des centaines de fois…
Sur les démocrates, les Never-Trumper Republicans (hou, hou, hou, clame l’auditoire). Et l’autocongratulation usuelle.
J’ai quelques (rares) copains qui se disent pour Trump. Je doute qu’ils auraient lu, en anglais, une seule allocution du Donald. Et qu’ils puissent vraiment comprendre tout (j’ai renoncé, comme beaucoup, beaucoup d’autres, anglophones ou bilingues ou proficient).
Macron se ferait applaudir en protecteur de la vraie religion révélée et des Petites Sœurs des Pauvres (si, si, dans le texte), de la fin du droit à l’avortement, mes (rares) potes portant Trump aux nues (enfin, entre eux, pas en échangeant avec moi, car ils se montrent plus mesurés) en diraient pis que pendre.
Mais tout le monde peut lire (en anglais) le verbatim du Donald. Version whitehouse.gov. Medicare for All: Do you know how bad it is?
Je ne vois pas trop comment on peut approuver Trump, vivre en partie à l’étranger (pour cause de toutes petites retraites), et revenir en France dans les temps impartis pour préserver ses droits à la Sécurité sociale (ils se reconnaîtront).
Mais bon, ce n’est pas un argument à soulever lors des soirées de réveillons : Joyeuses Fêtes à toutes et tous, et, si vous le voulez bien, à l’année prochaine.

samedi 21 décembre 2019

Contre-enquête sur l’affaire Haenel, Marine Turchi réplique

Mediapart répond à Marianne : cui kil dit kié

Marine Turchi, consœur davantage estimée pour ses papiers économiques que pour ceux traitant de faits divers (mais cela pourrait évoluer), répond à Gabriel Liebert, de Marianne. L’enquête de Mediapart sur l’affaire Haenel a été rigoureuse.
Je m’étais promis de ne pas revenir sur la contre-enquête de Gabriel Libert, de Marianne, donnant la parole à Christophe Ruggia et à sa sœur.
Sauf si…
Si Mediapart répliquait. C’est le cas, et cela, en libre accès, sous le titre : « Quand Marianne déguise une interview en “contre-enquête” ».
Bien, cela vaut aussi droit de réponse à mon billet de blogue, enfin, de facto, et j’admets bien volontiers que les arguments de Marine Turchi sont étayés, &c.
Que Marine Turchi ne soit pas principalement une fait-diversière ne la disqualifie nullement. Je le signale incidemment, cela ne manifeste qu’un léger étonnement de la voir au cœur de l’enquête de Mediapart.
Que ce soit Marine Turchi et non « la rédaction » qui, dans l’espace des abonnés du titre, donne la réplique à Gabriel Libert, ne doit pas être soupesé. Il est probable que ce fut discuté collectivement. Donc, je maintiens que Mediapart répond à Marianne.
En revanche, mon sous-titre, « c’est celui qui le dit qu’il l’est », est juste une impression furtive, avant relecture des propos de Marine Turchi. Je le conserve par flemme et confesse qu’il pourrait induire en erreur, remarque valant rectificatif.
Et puis, je ne prétends que vous inciter à faire votre opinion par vous-mêmes. Les éléments sont publics, et je n’ai pas de réel parti-pris (fumeux, peut-être).
Dans des messages sur Twitter, Gabriel Libert va plus loin que ce qu’il a publié dans Marianne. Je lis que Marianne aurait exhumé « mensonges, contre-vérités, et approximations ». Ou que « le pouvoir revendiqué d’Haenel pourrait empêcher certains de témoigner au préjudice de leur carrière ». Ce n’est plus tout à fait du journalisme impartial, plutôt de l’auto-réclame, à mon humble avis, mais là, Gabriel Liebert n’engage que lui-même… en tant qu’utilisateur de Twitter. Nuance. Mais on a du mal à saisir que ce seraient des témoins, et non Mediapart, qui auraient menti, déformé, &c. Ce qui n'est pas très... Bon, c'est du Twitter. 
Effectivement, il aurait pu contacter Mediapart, cela se fait.
Mais la conclusion de Marine Turchi est quelque peu expéditive : la contre-enquête se résumerait à un entretien avec Christophe et Véronique Ruggia, « ni plus, ni moins ».
Effectivement, le seul témoignage quelque peu étayé d’un tiers est celui d’Érik Deniau, « un vieil ami de Ruggia ». Oui, et alors ? Irrecevable de ce fait ? Je l'avais d'ailleurs remarqué et indiqué.
Pour un peu, on reverrait les parties dos-à-dos. Les procédés reprochés à l’un valent à l’une des emplois voisins.
Je trouve aussi quelque peu léger de considérer que, parce que trois titres que je mentionnais dans mon billet reprennent la même dépêche AFP en considérant que l’article de Libert est présenté trois fois « comme la prise de parole de Christophe Ruggia », cela ne serait que cela. L’élément nouveau, c’est bien que Ruggia s’exprime, mais est-ce vraiment le seul ? L'unique ?
Mediapart a donc consacré « 59 000 signes » — près de 40 feuillets si je sais encore compter — contre cinq pages de texte (plus une légende de photo pleine page) pour Marianne. Mais comparer un site à un hebdo, cela revient à comparer un quotidien à un mensuel : ce n’est pas la même encre, le même poids de papier. Mediapart n’a pas à router son édition quotidienne (et à timbrer). Faible argument.
Que Marine Turchi ait ressenti de l’empathie pour Adèle Haenel, et bien, pourquoi pas ? Un autre texte en témoigne (« Une enquête singulière »). Lequel relève qu’ont été interrogées « des personnes qui ont, sinon ignoré les alertes, en tout cas pas pris la mesure de qu’il se passait ». Sciemment ? Ayant choisi de ne rien voir, rien écouter, et surtout ne rien dire ? Cela laisse présumer que Marine Turchi ait pu développer une intime conviction. Mais cela, on le laisse aux policiers et aux jurés.
L’argument que, généralement les enquêtes de ce genre s’appuient « sur les témoignages de plusieurs victimes d’une même personne » mais que ces absences sont compensées par « l’existence de documents » et « un nombre inédit de témoignages » est recevable. Après tout, Ruggia pourrait (conditionnel requis) n’avoir éprouvé que pour cette adolescente un désarroi impliquant des comportements déplacés. Ce, trois ans durant, sans qu’Adèle Haenel s’en ouvre à quiconque. Ce qui, si elle n’avait eu que six ans, et non le double, puis davantage (de 12 à 15 ans, et de 2001 à 2004, relève Marine Turchi), peut surprendre. Mais dans ce type de relation, beaucoup peut surprendre.
Et c’est aussi ce que relève la « contre-enquête » ; qui ne prouve rien. Et se préserve bien de mettre en doute la parole de l'actrice, ou d'affirmer que les arguments du réalisateur sont irréfutables.
Ce que je remarque… Si l’enquête de Mediapart s’est prolongée sur sept mois, pourquoi ne pas la poursuivre, aller à la rencontre de ces personnes n’ayant rien remarqué d’anormal, leur donner aussi la parole ? D’autant qu’elles disposent à présent de la version de Christophe Ruggia, ce qui pourrait raviver leurs souvenirs et moins « peiner à mettre un mot » sur ce qu’ils étaient censés voir, et même observer ?
Quant aux omissions de Libert dénoncées, l’une paraît pour le moins faible. Comme la note « Festival+Christophe Chelou=>je me sens seule, bizarre » ; ce « louche » en verlan peut recouvrir de multiples significations, et se sentir seule n’implique pas d’être obligée de se barricader.
Je ressens pour ma part que la meilleure réfutation ne consiste pas à mettre en accusation le travail de Libert, ou alors, il faudrait carrément énoncer qu’il n’a rien fait d’autre que de pomper l’enquête de Mediapart et la dénaturer.
Bien, contrairement à ce qui se passait lors de l’affaire Grégory, personne ne s’envoie des insultes, voire en vient à être prêt à échanger des coups.
Mais la lectrice ou le lecteur reste bien en peine de départager Marianne et Mediapart. Quant à dire qui surinterprète ou minore quoi d’essentiel au juste dans les propos de l’actrice et du réalisateur, je ne suis pas sûr à l’avance que des magistrats y parviendront irréfutablement. Mais attendons, ou passons à autre chose.
Cela étant, avant justement, d'élargir, je signale que le visuel ci-dessus est un montage (fidèle), et que ce que vous lisez, sur un blogue-notes, n'est pas le reflet de ce que j'aurais pu écrire en enquête de terrain. Là, je peux livrer mon opinion.
Déjà, on ne se bisbille pas ainsi. Pas la peine d'invoquer « le tribunal de l'opinion » quand, au lieu de tenter de rétablir ou établir la vérité des faits, on titre sur le site Mediapart. Parce que sa dénomination fait davantage vendre ? Marianne aurait pu retoquer l'article du confrère, l'enjoignant de s'en tenir aux faits sans engager une polémique. Ou sans mêler faits et considérations.
J'ai le souvenir singulier d'une histoire de militaires passant en assises pour crimes de sang (sur des civils). L'Événement du jeudi (qu'on va abusivement qualifier d'ancêtre de Marianne) m'avait commandé la pige. Voilà qu'un jeune sec' de rédac', croyant bien faire, voulait que je développe l'angle « l'armée apprend à tuer ». Ben, voui, quand même, mais pas à violer avec un casque bleu sur le crâne, ni à distribuer des friandises (quoique... ne fut-il point cela, Jacques Chirac ou Jean-Pierre Chevènement, aussi, en Algérie ?). J'ai plutôt insisté sur le fait que l'armée enrôle, trie, et rejette celles et ceux qui ne peuvent passer gradés en fin de contrat, et qu'ils (ou elles, désormais) se retrouvent désemparé·e·s. Le commandement fait à présent du management.
Laissons à nos bons maîtres (nos employeurs, pour moi, ex-employeurs) et à ceux et celles qu'ils ont promu pour être dans leur ligne éditoriale, le soin de blablater sur les grandes questions de société. De peaufiner des belles phrases (j'aime bien Natacha Polony, enfin, ce qu'elle écrit à présent, plus que ce qu'elle écrivait dans Le Fig', qui n'était pas mal non plus).
Je me souviens d'avoir dit, en entretien d'embauche, à Ouest-France, que je n'étais pas un mercenaire, même si je venais du Courrier de l'Ouest (dit la voix de l’évêché), de titres qualifiés d'extrême-gauche, de L'Alsace (très bien, sauf quand il fallait traiter des banques, vu que le financier, c'était Le Crédit mutuel), &c. Pas embauché. Ils voulaient bien un journaleux de terrain, mais pensant bien. Ce n'est pas notre rôle.
Aux fouille-merde le fumier, aux gradés, les idéaux et idées élevées. La presse, à la base, près des lectrices et lecteurs, tu fais semblant (pas trop) de l'aimer, ou tu la quittes. Par le bas (soit promu séide des proprios), par le haut (en tentant de faire survivre un temps un titre avec des consœurs et confrères, en sachant qu'on va pas durer trop longtemps, sauf à produire La Hulotte ou un truc qui ne fâche personne). Ou tu retournes aux petits boulots.
Jouer aux bon·ne·s petit·e·s soldat·e·s du service des ventes ne grandit personne. Et si on est pour ou contre les prostituées et la pénalisation des clients, juste un exemple pour dire bonjour au passage à Mylène Juste, on tente à l'objectivité en exposant les faits pour ou contre. Point.
Si l'on veut mettre un autre grain de sel, il y a maintenant des réseaux sociaux pour ce faire.
Je ne souhaite pas un nouveau comité Théodule pour veiller sur la déontologie de la presse. Ce seront toujours les mêmes les plus compromis qui siégeront (hormis quelques figurants syndicalistes, ou des Delevoye prenant la monnaie sans jamais siéger). Je ne prône pas l'omerta sur nos pratiques, nos manières de faire, de laisser entendre aux flics comme aux truands qu'on est ami-amis, de jouer tantôt un cabinet d'avocats contre un autre et inversement. Comme dans Le Voleur (Darien), on fait un sale métier, on assume, mais toujours avec le respect du lectorat pour guide.
Ou alors, comme ici, on énonce qu'il y a beaucoup de c..·e·s dans le lectorat, mais que notre rôle est de tenter d'en réduire le nombre. Y compris quand cela fait moins vendre. Y compris quand cela nous expose à ce que la police comme en face nous casse le matos voire nous voue aux urgences.
Nous pouvons devenir la risée de tous les autres, mais, au moins, entre nous, pas de cela, Lisette.

Donald Trump ne lira plus… E. T.

Des évangélistes désavouent The Donald, réplique cinglante

Eh bien, Donald Trump ne lira plus Christianity Today, mensuel « ultragauchiste », abrégé en ET, qui le considère immoral. Réplique sur Twitter : « Trump lire ? Autant qu’une truite au guidon d’une moto ! ».
On le sait, l’essentiel de l’agenda de Trump, c’est golf, séries télévisées, Twitter et  vraiment très occasionnellement, une cérémonie, un rassemblement ou un autre.
Et voici fort longtemps que le Potus clame qu’il ne lit plus la presse qui lui déplaît. Un titre s’ajoute à l’index de la Maison Blanche (qui est à Washington ce que l’index librorum prohitorum est au Vatican). Le mensuel Christianity Today, fondé par le prédicateur Billy Graham.
Le rédacteur en chef a considéré qu’en sus de bafouer la Constitution, le Donald était immoral. Riposte de Trump : un magazine d’extrême-gauche déficitaire qui préférerait un ultragauchiste athée — qui veut vous priver de votre religion et de vos armes à feu — à Donald Trump, votre Président. « Je ne lirai plus ET ». Bon, on sait que le Donald préfère causer au téléphone avec Kim Jong un que converser avec un “alien” (surtout s’il est mexicain), mais il semble qu’il s’agisse d’une coquille, ce dont il est coutumier.
J’ai quand même voulu voir si les allégations présidentielles étaient fondées… Christianity Today (CT, donc, comme la cité céleste ou Jérusalem) aborde vraiment fort peu les débats politiques. J’ai bien trouvé un billet sur les évangélistes et le Brexit (lequel rappelle que le Brexit n’étant pas évoqué dans la Bible, on ne peut se prononcer, mais qu’il conviendra de prier pour la suite) ; hormis cet éditorial, vraiment rien qui ne se rapporte à la bonne parole, aux bons sentiments, &c.
On s’en souvient, les évangélistes ont chaudement approuvé Israël, la reconnaissance étasunienne de Jérusalem pour sa capitale, le transfert de l’ambassade. Depuis, ils ont beaucoup moins approuvé que le Donald n’ait pas donné raison au Congrès sur le génocide arménien (Erdogan avait répliqué en évoquant le génocide nord-amérindien). Mais cet à-côté n’est pas évoqué dans l’éditorial.
Certes, Trump ne figure pas plus que le Brexit dans la Bible, mais comme aurait pu le dire l’apôtre Paul d’un spéculateur aux affaires douteuses (il vient d’être condamné lourdement pour détournements de fonds destinés à financer, via la Fondation Trump, non une association œuvrant pour des enfants cancéreux, mais sa campagne présidentielle), c’est un drôle de paroissien. D’autant qu’il ne se repend pas de son attitude envers les femmes.
Mark Galli, l’éditorialiste, conclut que continuer à soutenir Trump serait dommageable pour les évangélistes et la réception de La Parole (the gospel) dans le monde entier.
Eh oui, beaucoup plus que d’autres obédiences, les évangélistes prêchent de par le vaste monde… En Kabylie, par exemple. Où ils marquent des points devant l’islam. Et où l’on n’aime pas trop Netanyahou.
Il y a des régions où il faut savoir moduler la bonne parole, ne pas trop insister sur le peuple juif « élu » de Dieu. Ni trop clamer “God and The Donald with us”.
Mark Galli admet que nombre d’évangélistes absoudront Trump de son immoralité, mais qu’ils songent à ce que pourraient en penser athées et païens (an unbelieving world). Il faut donc trancher, et considérer l’enjeu mondial. Comment soutenir d’un côté que l’avortement est un péché mortel et de l’autre, que notre président n’a commis que des bévues vénielles ? Tel que, ou presque (voir cet édito en anglais).
Bref, tous intérêts bien pesés, certes, pour l’aumône, la main gauche peut ignorer ce que fait la main droite.
Mais en matière de positionnement concurrentiel vis-à-vis des catholiques, orthodoxes, et autres protestants (presbytériens, et surtout autres méthodistes), il en va autrement. Au Brésil, passe encore…
Et puis, continuer, comme le fait le Donald, sans relâche, à s’en prendre au « musulman » Obama, en Afrique, aux Caraïbes, cela passe mal. Les concurrents de couleur pourraient en tirer parti.
Et justement, un autre article révèle que les révérends noirs prêchent plus longtemps — 54 minutes en moyenne — que les blancs (et quatre fois plus longuement que les catholiques). En sus l’analyse lexicale révèle que les noirs louangent davantage tandis que les évangélistes insistent plutôt sur les péchés et la damnation éternelle. L’étude se fonde sur près de 50 000 sermons et 6 500 congrégations (avril-juin 2019). Du lourd.
Aux États-Unis, on ne rigole pas avec les études de marché. Et pourtant, pourtant, en vérité, on vous le dit, le sermon de la Montagne se lit en moins d’un quart d’heure. Jésus trop concis, et partant, trop catholique ? Plus lapidaire que Trump et ses six pages adressées à Nancy Pelosi ?
Au fait, je ne sais trop si Trump a fait appel à des hackers russes ou ukrainiens, mais j’ai tout à coup des difficultés à accéder au site de CT. L’attente se fait plus longuette que celle de l’Alléluia final d’un pasteur noir.
Toujours est-il, comme l’a souligné Trump et le remarque Hugh Hewitt, du Washington Post, la diffusion de Christianity Today est en déclin. Et selon Hewitt, cet édito ne va rien arranger. Franklin Graham, le fils du défunt Billy, considère que son papa n’aurait pas voulu cela et que le mensuel est devenu liberal. Doux euphémisme.
Les évangélistes représentent le quart de l’électorat étasunien. Ils ont voté, à 80 % pour Trump en 2016.
En fait, on en viendrait à se demander si CT ne mène pas un combat d’arrière-garde voué d’avance à échouer. Le mensuel cherche à maintenir la centralité de Jésus-Christ dans la sainte trinité. Mais Donald Trump est en train de le déloger de la droite du Père. Bon, d’accord, la Bible dit « heureux les simples d’esprit ». Mais elle n’a quand même pas parlé d’un blond peroxydé au fond de teint orange. Faut pas pousser. Certes, il fait des miracles (le Stock Market Record serait, selon le Donald, encore à la hausse). Faute de bouter les Latinos, il fait monter son mur plus haut que le plus fort étiage du Jourdain. Et le très orthodoxe Poutine lui envoie des bénédictions. Les démocrates pharisiens lui ont fait gravir son chemin de croix et il n’a même pas eu besoin, lui, de ressusciter. Qu’il excommunie Sleeping Joe (Doe Donnelly), Bernie Sanders, Elizabeth Warren est une chose, mais que les fidèles suivent ses sermons sur Twitter au lieu d’écouter la parole divine lors des offices pousse le bouchon un peu trop loin. Il fallait, faute que cela cesse, tenter de repousser l’échéance avant le Jugement dernier. Faute de quoi, il pourrait se faire verser direct le denier du culte.

vendredi 20 décembre 2019

Brexit : pardonnez mon anglais, Verhofstadt is right


Les donateurs des Tories filent à la française

Ils sont millionnaires ou milliardaires, mais n’ont pas financé le parti conservateur à la hauteur de leur investissement à Chypre pour conserver la nationalité européenne.
Ce fut cocasse, au Parlement européen, lorsque les députés du Brexit Party ont clamés qu’ils étaient enfin des reines des neiges, libérées, délivrées.
La porte leur est grande ouverte, mais ils n’en préfèrent pas moins rester derrière les barreaux strasbourgeois jusqu’à fin janvier prochain.
Logique : ils continueront à toucher leurs indemnités versées en partie par les contribuables britanniques et de l’Union européenne et les reverseront très certainement à des œuvres charitables. Mais comme chacun sait que se vanter de ses actes de bienfaisance est de, pardonnez mon anglais, de mauvais goût, dégueulasse, ils ont gardé et garderont le silence sur ce beau geste.
S’il y avait des retraites « chapeau » conséquentes pour ces futurs ex-parlementaires, on les retrouverait sans doute bientôt citoyens chypriotes.
Car obtenir la nationalité de Chypre est une formalité peu contraignante : nul besoin de résider sur la partie européenne de l’île, tout peut se faire par correspondance… Il faut juste virer dans un premier temps deux millions d’euros, puis en investir durablement 500 000, par exemple dans une société civile immobilière chypriote.
C’est d’ailleurs ce qu’ont fait de généreux donateurs du Parti conservateur, a révélé Reuters, qui donne quatre exemples de tout premier plan. Les sieurs Alan Howard, Jeremy Isaacs, David John Rowland, James Brocklebank, tous dans la finance. À ces deux millions, il faut ajouter une petite commission à une agence spécialisée, comme la bien nommée La Vida Golden Visas, que Reuters mentionne aussi. Bizarrement, ni le Parti conservateur, ni les intéressés n’ont daigné commenter.
Ce n’est pas le cas du négociateur européen (avec un autre Flamand, et le français Michel Barnier, ils sont trois) Guy Verhofstadt : “Pardon my French (…) British citizens are being s***d by their elite”. En bon français : « Pardonnez mon anglais, ils se font baiser ».
Autrefois, quand les Anglais évoquaient par exemple « le mal français » en français, ils employaient l’expression. Qui, au fil du temps, a filé à l’anglaise vers une autre signification : excusez mon français pour l’incongruité qui va suivre (ou un mot obscène, ou vulgaire, comme la chtouille). Vous vous rappelez les Monty Python et les soldats tous moustachus, les French taunters ? Et leurs invectives moqueuses et surtout injurieuses ? Ah, les vaches !
L’ennui, pour Farage et consorts du Brexit Party, c’est qu’Andorre, Monaco, San Marino et le Liechtenstein sont un poil (de lapin de bois) plus regardants. Le Graal du passeport européen n’est pas aussi facilement accordé qu’à Chypre. Même Malte exige un casier judiciaire vierge et un certificat délivré par la police, et de s’établir pour cinq ans (après avoir versé 650 000 euros, plus de 25 000 à 50 000 euros par tête, au titre du regroupement familial).
Tiens, parlons-en du regroupement familial, qui a disparu de la seconde version du protocole du Bojo qu’il a présenté devant le Parlement. Ce serait un point de négociation avec Bruxelles, donc une sorte codicille pouvant être rétabli avant la fin 2020 avec, pour contrepartie, on ne sait trop quoi.
Sauf que le même Verhofstadt a laissé entendre qu’il faut être deux pour danser le tango et que si les droits des citoyens européens au Royaume-Uni étaient écornés, pardonnez mon anglais, mais la Belgique, par exemple, pourrait se torcher avec le document que soumettront les Britanniques (enfin, les Anglais, car ni les Écossais, ni les Irlandais du Nord, ne seront conviés par leurs voisins à la table des négociations).
Finalement, le SNP ne déclenchera pas (en tout cas, pas très prochainement) un référendum sauce catalane. Holyrood vient d’envoyer un courrier à Boris Johnson qui n’en marquera pas l’enveloppe d’un « retour à l’envoyeur » comme promis. Mais il attendra la fin de la trêve des confiseurs, ou plus tard, pour expédier sa réponse à Édinbourg (ce sera « gnon » dans la tronche, accompagné de marrons sous la ceinture). Les indépendantistes saisiront la justice. Et attendront que les sondages leur soient encore plus favorables. En fait, que les conséquences du Brexit soient ressenties, courant 2021, en Écosse.
Question politique intérieure, les conservateurs veulent que les futurs électeurs présentent soit un passeport, soit un permis de conduire, soit une carte électorale avec photographie pour accéder aux urnes. Ce qui permettra de fâcher la communauté musulmane islamiste, par exemple. Laquelle ne croit pas trop qu’un conservateur hindouiste, chargé d’enquêter sur l’islamophobie au sein du parti, se montre impartial : cet Indien préfère les gilets en alpaga ou mohair à ceux en cachemire (et s’était prononcé sur les musulmans du Cachemire en termes que ne renierait pas Narendra Modi, du parti nationaliste hindou : un dur). Cette carte électorale serait remise gratuitement. Au risque de voir la pièce destinée au Photomaton® consacrée à tout autre chose ? Un voile pudique a été laissé sur les modalités de mise en œuvre de la fameuse carte à laquelle Theresa May avait fini par renoncer.
Il a aussi été décidé d’exempter dix compagnies ferroviaires de l’obligation de se conformer aux normes d’accessibilité pour les handicapés. Cela ne concerne en fait qu’un train sur 11, mais c’est l’une des premières promesses électorales de Boris Johnson qu’il, excusez mon anglais, conchie. Il tirera la chasse sur nombre d’autres, ou en reportera la réalisation à la saint Glinglin.
Et tiens, voilà qu’on découvre que la Withdrawal Agreement Bill (WAB, ou loi ratifiant le protocole Johnson) prévoit de la paperasse pour faire passer des produits de la Grande-Bretagne en Irlande du Nord. Et indique qu’on ne peut estimer les coûts induits pour les entreprises. Mais qu’en cas de no deal, évidemment, cela ne s’imposerait pas… Que vaudrait-il mieux ?
C’est fort de sa majorité que le Bojo a enfin fourni les détails de son protocole. Effectivement, il valait mieux ne pas les divulguer avant les élections.
Sa loi est passée avec une large majorité (358 pour, 234 contre) de 124 voix (soit 44 de mieux que la majorité conservatrice : nombre de Remainers ont jeté l’éponge). Les amendements DUP, SNP et Lib-dem avaient été rejetés. Et comme le Bojo a fait nommer pairs des copines et copains, dont deux de ses ministres, les Lords pourraient peut-être repousser l’échéance, mais non sine die.
Le Brexit à la Bojo veut aussi affranchir le Royaume-Uni de la suprématie de la Cour européenne. Chacun pourra faire ce qu’il lui plait et, pardonnez mon anglais, dire merde à l’autre, un jour ou l’autre.
On comprend que Verhofstadt n’ait pas trop envie de danser avec le Bojo chez Temporel (chanson de Guy Béart). D’ici à fin 2020, le Royaume-Uni pourrait fort bien faire son balluchon et filer à la française sans qu’on cherche vraiment à le retenir.
Resterait l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce, vers laquelle, excusez mon américain, Donald Trump ne daigne plus même plus roter, dégueuler ou vesser ses flatulences. Et comme le Donald et le Bojo cochonnent dans la même bauge… Tout comme le Donald, minoritaire en voix, Boris Johnson a recueilli 43 % des suffrages. Mais pour ce vote parlementaire, il est clair qu’il a aussi bénéficié de voix du Labour (six) et d’abstentions.
Nigel Farage s’est réjoui, et Boris Johnson était sollicité pour des autographes. Vote historique, donc, c’est indéniable. Dont Charles Michel, président de la commission européenne, reconnaît la nature tout en signalant que l’équité devra marquer les relations futures avec le Royaume-Uni.
Seb Dance, parlementaire européen britannique, a laissé entendre qu’un divorce sans (ré)conciliation ne pouvait être écarté. Soit un Brexit dur ou un no deal. Je prends les paris, c’est ce qui se profile. À moins que le Bojo retourne quelque peu sa veste et négocie sérieusement, posément, soit, peut-être, au risque de vexer son électorat. Mais quand il proclame qu’il fera de Londres un « Singapour-sur-Tamise », soit se livrer à du dumping fiscal et autre, Michel Barnier, Didier Seeuws et Guy Verhofstadt risquent fort de recommander l’expulsion du Royaume-Uni.
Bah, après tout, si les Anglais veulent jouer à la roulette russe avec une pétoire à un seul coup, bon débarras. Perfide Albion... Tu sais ce qu'il te dit, Guy de Loimbard (Holy Grail) ?

jeudi 19 décembre 2019

Donald Trump reçoit l’appui de Vladimir Poutine


Laissez une chance au Donald pépie le Kremlin

Mis en accusation, Donald Trump a été félicité par le Kremlin. Pour Vladimir Poutine, on cherche des poux dans la tête du Donald sous des prétextes outranciers et les démocrates sont de mauvais perdants. Mais il y a mieux…
Vous connaissez la fameuse « blague de blondes » américaine. D’où ce sous-titre.
Cette pauvre petite chose blonde qu’est le Donald peut s’enferrer, répondre à côté, ou donner des réponses erronées, ses partisans lui laissent toujours une chance… Et il en est d’ailleurs une fort grande qu’il soit réélu.
Dans deux états républicains clefs, on s’est déjà attelé à réviser les listes électorales pour radier le plus possible d’électrices et électeurs pas trop fiables.
Que Poutine appuie Trump n’a rien de nouveau… Alors que Chine et Russie se rapprochent (cela « gaz » entre elles), le Trumpland considère la Russie pays ami. D’ailleurs, chez les militaires, pourtant moins satisfaits du Donald, c’est fifty-fifty.
Trump avait commencé la soirée d’hier par s’adresser à des partisans dans le Michigan, leur assurant que les démocrates étaient à présent, pour l’éternité, marqués du sceau du démon. La foule scandait, non plus cette fois, à propos d’Hillary, mais de Nancy (Pelosi), « en prison, en prison ! ».
Mais une jeune fille a soudain brandi une bannière « t’es viré ! ». Trump a répliqué que sa mère lui flanquerait une bonne rouste (she will get hell).
Il a aussi assuré à la veuve (récente, depuis quelques mois) d’une députée démocrate que son mari rôtissait en enfer. Classe. Il s’est trouvé quand même un républicain, le représentant du Michigan, pour protester (via Twitter).
Le Donald a réussi à se mettre à dos les scientologues en se prenant au physique de Tom Cruise, mais il s’est repris, l’acteur est quand même un « chic type » (pas aussi beau que les pilotes de l’Air Force, nonobstant).
Pendant ce temps, l’ancien attaché de presse de Trump, Anthony Scaramucci, se confiait à la BBC. Trump est un criminel sans foi, ni loi, et le culte idolâtre qu’on lui voue s’estompera : « franchement, j’ai été assez débile pour voter pour ce type​? », se diraient les Trumplanders. Pas sûr.
À la chambre, les républicains comparaient la mise en accusation à Pearl Harbour, les démocrates à des Ponce Pilate impitoyables (« Jésus fut mieux traité », tonna Barry Loudermilk).
En fin de rassemblement dans le Michigan, le Donald s’est remis à tweeter. Diffusant une photo de lui du style “I want you for the British Army” : « Ce n’est pas à moi qu’ils en veulent, mais à vous… Mais je leur barre le chemin ».
Dans les coulisses, les marchés semblaient orientés à la hausse, alors que le Donald annonçait une déroute qu’il imputait aux démocrates (il y a de fort nombreux très petits porteurs aux États-Unis). Pas grave, sa prochaine gaffe entraînera une baisse qu’il imputera à sa mise en accusation.
Et puis on apprenait que le sénateur républicain Mitch McConnell, qui supervisera les débats de la chambre haute en janvier, avait bénéficié de contrats plus que juteux dans le Kentucky (pour 67 millions de dollars) de la ministre des Transports, qui n’est autre que son épouse.
Et comme un Shadock, le Donald s’est vite remis à tweeter. Les républicains comme lui (il faut se remémorer qu’il fut démocrate quand cela lui sembla bon pour ses affaires) sont de vrais patriotes tandis qu’en face, « c’est la haine de notre pays » qui les motive. Ou il relayait des messages de l’ , dont celui d’un certain Catturd (crotte de chat) qui avait auparavant estimé qu’Obama était « un maquereau musulman à deux balles » (entendez : deux ronds).
Bref, les démocrates se livrent à un harassement criminel contre son angélique personne.
Rien de très neuf, hormis le fait qu’une psychiatre, après tant d’autres, se fondant sur la lettre ahurissante que le Donald adressa à NancyPelosi, a exprimé qu’elle s’inquiétait très fort pour la santé mentale du président des États-Unis d’Amérique.
Bah, tant qu’il ne bave pas en se roulant par terre et faisant sous lui…
Vous pourriez penser que j'exagère, que ce ne sont que menteries et fake news ? Ben, non, renseignez-vous au meilleures sources (genre Fox News). Que de l'officiel revendiqué par le Donald. Car sa réalité dépasse la fiction. L'incroyable mais RealDonaldTrump. Le Hulk qui, quand il était démocrate, voulait mettre Bush en accusation (2008 de mémoire), devenu le rempart du monde libre contre la subversion.
Ma prédiction (ma boule de cristal est activée par l'intelligence artificielle) : chacun aura le Trump qu'il mérite, et ne croyez surtout pas la France cartésienne immunisée.

Michel Onfray, de plus en plus réactionnaire et… xénophobe


Le sieur de Chambois outrepasse les bornes (et au-delà, plus de limites)

L’hebdomadaire Marianne devient-il le pendant concurrentiel de Valeurs actuelles ? On peut se le demander après ce numéro double qui réunit les inepties de Miakël Faujour et de Michel Onfray. Entre autres, mais je me n’étendrai pas.
Commençons par Mikaël Faujour, qui traite de Thomas Beatie, à ses yeux « le premier homme enceint ». Mais non, comme ma véhémente protestation adressée à la rubrique du courrier des lectrices et lecteurs, conspuant l’utilisation du point final au lieu du point médian dans l’infâme billet de Faujour, duplice comme son patronyme le révèle, l’établit : « Non, Thomas Beatie (…) Iel fut humain·e enceint·e ». Si le rabotage systématique de Blogspot transforme les points médians en points pas trop finauds, ne m’en tenez pas rigueur, et lancez une pétition.
Vous n’y comprenez rien, c’est assez logique, j’ai aussi du mal à me suivre.
Achetez le numéro en cours de Marianne, pas le suivant qui aura assurément censuré ma protestation — les niais — dont je vous épargne la teneur (vingt irréfutables pages, histoire de montrer à Donald Trump qu’il a des progrès à faire).
Mais oublions le pâle plumitif, le dérisoire publiciste qu’est à jamais au regard de l’histoire de l’humanité et de ses incertains antécédents simiesques ce Mikaël Trompe-l’œil.
Et venons-en à l’abject Michel Onfray.
Lequel, dans un galimatias intitulé « Appellation d’origine incontrôlée », calomnie éhontément notre sublime Bretagne, avec moult billevesées et calembredaines, topiques usés. « À l’ouest, dès Rânes (…) jusqu’à Brest, les maisons sont construites en granit. Elles sont grises et tristes. Sous la pluie, elles sont démoralisantes. Pour ne pas dire déprimantes ou incitant au suicide. ». Houellebecq, Orléans, Beaugency... Alors qu’elles sont pimpantes plusieurs fois par jour, et que la pluie ne tombe en Bretagne que sur les Onfray et assimilés (onc ne vit Breton·n·e mouillé·e en Arvor ou Armor ; au large, vers Miquelon, j'ne dis pas… Et en Normandie, donc).
C’t’Onfray s’plaint que son négligeable Chambois ait été intégré dans la communauté de communes de Gouffern-en-Auge. En Bretagne, nous sommes fiers de nos cochons, nos truies et nos gorets. Ce ne sont bien évidemment que les maudits Français qui nous ont changé not’ Loire-Inférieure et nos Côtes-du-Nord. Tout comme Châlons est devenu en Champagne (pour faire oublier le rôle de la cité dans l’offensive de la Marne).
J’en parlais à Montjean-sur-Loire (prononcé louaire) qui a conservé sa dénomination, son gentilé, tant bien même réunie dans la communauté des Mauges-sur-Loire (Mauges/Loire pour les courriels et les courriers).
En fait, l’Michel Onfray, pétri de bondieuseries (communions privée et solennelle, adepte de rites funéraires ésotériques divers, fort éloignés de ceux, celtes, ayant autrefois régi le temps profane et spirituel de Chambois, et crapaud de bénitier…), avoue enfin sa véritable nature, son idéologie rappelant les heures les plus tragiques de son histoire (invasion colonialiste de la Grande-Bretagne, je vous en passe).
En sus, il affabule : « Chambois (…), c’est soit un champ de bois, soit un champ de bœufs ». Un champ de bois n’est pas un champ. Et où qu’il a vu des ures castrés batifoler dans un «​ champ » ?
Quand je lis de telles inepties, j’en viendrais à me poignarder avec une andouille (de Guémené, non de Vire).
Et le v’la dénonçant la servitude sous «  l’empire maastrichtien ». Cause pour toué, Normand.
Plus posément, je m’interroge. Voici un numéro de Marianne consacré à « l’absurdie », se gaussant des dérives du politiquement correct, représenté aussi par un Michel Onfray alignant des clichés facilement assimilables et dans l’air du temps (terroir, mémoriel, &c.). Lequel n’a « pas tout faux » d’ailleurs (le crachin breton devrait le ménager, qu’il puisse s’ébrouer sans avoir été trop trempé, ce qui est impossible, chacun de bonne foi le sait, en Bretagne, on n’est jamais trempé). Paradoxal, non ?
Bon, comme disait Barnum : no bad publicity as long as… (ou un truc voisin).
Onfray, couvres-toi la tête de cendres, vient à Auray (Auray-Quiberon-Terre-Atlantique, mais An Airé quand même), prosternes-toi, et abjures : ni dieu, ni maître, ni Chambois for ever. Ou retournes à ton auge. Vas, je ne te hais point (quoique... calomnier ainsi notre riante et ensoleillée Bretagne...).

mercredi 18 décembre 2019

Adèle Haenel contre C. Ruggia, Marianne contre Mediapart


Une contre-enquête de Marianne égratigne fort Mediapart

D’une, j’ai à peine survolé les divers articles de presse relatifs aux accusations à caractère sexuel de l’actrice Adèle Haenel visant le réalisateur Christophe Ruggia. De deux, je ne me fiche pas de la culpabilité ou de la sincérité de l’une ou de l’autre, mais j’ai mieux à faire… Mais de trois, en revanche, il n’est pas anodin de voir un titre de presse décrypter la démarche d’un autre.
Marianne, sous le titre « Affaire Adèle Haenel — contre-enquête », consacre cinq pages, rédigées par Gabriel Libert, à la manière dont Mediapart a traité les propos des protagonistes et ceux des témoins appelés à se prononcer sur leurs dénonciations, allégations, réfutations, &c.
Un tel cas n’est pas rarissime, et la récente et toujours pendante affaire des fonds lybiens présumés avoir été octroyés au candidat à sa réélection face à François Hollande, le confirme. Le Journal du dimanche mit en cause Mediapart, qui répliqua (et se penche désormais sur les agendas de Brice Hortefeux). Sur de gros dossiers politiques ou des grands faits-divers (clan Bezzina contre tribu Laurence Lacour lors de l’affaire Grégory, mais cela restait feutré, sans mise en cause directe de la concurrence, de ceux d’en face, sauf en privé « confraternel »), ce n’est quand même pas courant depuis l’affaire Dreyfus.
Je ne suis plus abonné à Mediapart (pas du tout par désintérêt ou sanction), j’achète parfois Marianne quand je prends le train ou l’avion. Les deux me sont, mettons, « sympathiques ».
C’est d’ailleurs pourquoi je ne vais pas vous détailler par le menu cette contre-enquête. Je signale juste à mes ex-collègues des écoles de journalisme qu’elle vaut vraiment d’être consultée, archivée, commentée, pour le bénéfice de leurs élèves en particulier. Parfait cas d’école (qui devrait valoir des revenus supplémentaires à Marianne et au confrère au titre du photocopillage… via la Scam ou autre).
Mediapart partit très fort, titrant «​Adèle Haenel veut que “les bourreaux se regardent en face” ». Diable ! Et que ce soit « la rédaction » ou divers enquêtrices ou journalistes, depuis le 3 jusqu’au 28 novembre, les papiers se sont succédés à un rythme soutenu. N’étant plus abonné, je n’ai que la version Marianne et n’y reviendrai que si Mediapart répliquait en libre accès.
En gros, en y mettant des gants, Gabriel Libert considère que Mediapart a dépeint un portrait à charge en omettant des éléments et des témoignages cruciaux. Bien, après coup, c’est beaucoup plus facile de soutenir une telle hypothèse. Il n’est pas présumé que Mediapart ait sciemment écarté des faits ou des sachant·e·s qualifié·e·s, ou ait été en mesure de soupeser la légèreté des dires recueillis. Depuis que l’affaire est traitée judiciairement, que les parties disposent d’avocats, divers détails qui n’en sont pas tout à fait se sont faits jour.
Et puis, si Gabriel Libert insiste sur les liens matrimoniaux et autres entre les témoins à charge, les éventuelles rancœurs d’ex-collaborateurs ou équipières du réalisateur, cela, début et courant novembre, n’était pas si évident. Mais, oui, a posteriori, l’intertitre « Des témoins à charge aux intérêts convergents » semble justifié (mais n’est pas contrebalancé par un autre sur les liens et intérêts des témoins à décharge, même s’ils sont signifiés : Véronique Ruggia est la sœur du réalisateur ; Erik Deniau, directeur de production, s’est retrouvé poursuivi en prud’hommes par une scripte témoignant pour l’actrice ; Éric Guichard, directeur de la photographie, ne se prononce pas sur les faits incriminés eux-mêmes).
En fait, Gabriel Libert a surtout le mérite d’avoir recueilli des propos détaillés du réalisateur qui, jusqu’à présent, ne se prononçait guère. C. Ruggia indique que l’actrice était restée longuement en contact avec lui car il espérait finaliser un scénario lui réservant l’un des deux rôles principaux. Le projet tombe à l’eau puis… Il n’est pas dit qu’entre-temps survient le mouvement metoo… Il n’est pas relevé non plus que la carrière de l’actrice, depuis 2001 et Les Diables, hormis un film, en 2007, et un court-métrage, n’a vraiment redémarré qu’à partir de 2009.
Et puis, Marianne a réussi a faire parler de sa contre-enquête (quelques heures après la diffusion dans les rédactions, Le Point, Le Figaro, Le Progrès, Les Dernières Nouvelles, Ouest-France et les sites « pipeule » embrayaient, citant l’hebdomadaire, et reprenant une dépêche AFP). Le sujet figure d’ailleurs sur la couverture de Marianne
Gabriel Libert mentionne le cabinet d’avocats Versini-Campinchi & Colin, retenu par le réalisateur. Mais pas Me Yann Le Bras (pour l’actrice). Me Jean-Pierre Versini, interrogé sur Mediapart par France Info, avait évoqué un « tribunal inquisitorial ». Me Fanny Colin reprit l’argument évoquant « un parti pris dès l’origine ». Gabriel Libert ne s’avance pas du tout si loin.
On verra ce qu’il en sera dans les jours qui suivent… Soit si divers titres pencheront, avec prudence, pour l’une ou l’autre des parties. Toujours est-il que, toujours sur la chaîne publique, Me Colin affirmait que son client « ne prendrait pas la parole » si ce n’est dans le cadre « de l’enquête judiciaire ». Il semble que le cabinet ait depuis changé son fusil d’épaule.
Souvent la presse se voit dépendante de ses sources. Les unes pour, les autres contre, et choisissant leurs interlocuteurs. S’instaurent parfois des relations plus privilégiées que souhaitable. Et un titre s’étant un peu trop avancé d’un côté renâcle souvent à faire marche arrière. Affaire à suivre, donc.

Donald Trump peut écrire jusqu’à six pages !

Le Donald bêle son innocence et démonise Pelosi

Stupéfiant ! Serait-ce l’effet de sa lotion capillaire ou de son fond de teint ? Donald Trump, apparemment sous influence, a pu écrire six (6) pages (simple interligne) à la démocrate Nancy Pelosi pour l’agonir. L’équivalent de plus d’un millier de tweets.
On reste sans voix. Dans une lettre du 17 décembre 2019, adressée à Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la chambre basse des États-Unis d’Amérique, le président Donald Trump s’explique sur ses relations avec le président ukrainien Zelensky.
Il explique lui avoir dit : fais-nous plaisir, parce que notre pays en a vu des vertes et des pas mûres et l’Ukraine en sait long… « J’ai dit fais-nous plaisir, pas à moi, et notre pays. ». Nan. Si ? Quand il ne tweete pas, le Donald sait utiliser le souligné. Ctrl+U (underline). Ou  le mulot ?
On le disait dérangé du cerveau. Que nenni !
Inculte. Jamais de la vie !
Le voici évoquant les Pères Fondateurs dont il se réclame. Les Americans of faith. Ceux qui mettent leur foi dans le Seigneur qui bénit l’Amérique (In God we trust, God bless America). Six pages de cette eau, l’eussiez-vous cru (des Sonoma ou Napa, car cela pétille, plus qu'un sparkler d'une maison champenoise) ?
Tout membre du Congrès qui voterait pour sa mise en examen serait démoniaque, foulerait aux pieds la volonté du peuple souverain, et la Constitution. Et quand vous dites, Nancy Pelosi, que « vous priez pour le Président », ce sont des incantations sataniques que vous proférez (il faut savoir que Pelosi est une catholique, et si ce n’est pas suggéré, il faut comprendre que les messes noires… suivez son regard).
D’accord, je ne traduis pas, j’adapte. Mais ne m’éloigne guère de la version originale.
Le mettre en accusation, cela reviendrait à porter sa croix — celle de Pelosi bourrelée de remords — jusqu’au sommet du Golgotha et son trépas. Mais tout le monde a reconnu, qui est qui, l’agneau et la louve. « Pas une seule personne intelligente n’accorde foi à ce que vous dites », car, cela tombe sous le sens, clair comme l’eau de roche, tout ce qu’elle raconte, la Pelosi, c’est que des menteries.
Ensuite, viennent les anathèmes, contre James Comey, Adam Schiff, Rashida Tlaib, et consorts, dont Joe Biden, qui se sont conduits comme n’ont pas osé le faire les procureurs des sorcières de Salem.
En plus, on s’en est pris à la famille du président des États-Unis. Aux êtres chers, « merveilleux et affectueux ». Comment fut-ce donc possible ? Cela dépasse l’imagination !
Mais tout cela se paiera lors des prochaines élections !
Ah-ha, vous avez cru pouvoir manipuler les médias avec le Trump Derangement Syndrome ? La preuve que je ne suis pas un foldingue, un cinglé, un zinzin : lisez attentivement ces six pages.
Allez, il faut que cela s’arrête : retournez bosser, les démocrates, pour le peuple américain. Mais je pisse dans un violon, j’en suis pleinement conscient, vous ne le ferez jamais, c’est pour la postérité que je vous écris. « Dans cent ans, quand les gens se remémoreront cette affaire, je veux qu’ils la comprennent, et en tirent des leçons, pour que cela ne puisse plus jamais arriver à un autre Président ».
C’est grand, c’est généreux, cette conclusion.
Et puis, quand même, le Donald Trump accorde des circonstances atténuantes : le parti démocrate et Pelosi sont les otages des allumés ultragauchistes. Aveuglés qu’ils furent par le complot fomenté contre le Président par le FBI dont la tête était pourrie, corrompue, et qui a tout truqué. Mensonge abject. « J’ai été bien plus dur avec la Russie que le Président Obama n’aurait jamais imaginé qu’il puisse l’être. ». Il y a aussi une référence à Hillary Clinton ayant rétribué « un espion de l’étranger » pour salir la blanche colombe qu’est le Donald.
En d’autres termes : tout ce montage abracadabrantesque a fait Pschitt ! Tel que.
Et 45 millions de dollars ont été dilapidés pour le faire injustement accuser. Remboursez, remboursez !
Comment peut-on s’en prendre ainsi à celui qui a réalisé des miracles, qui a fait tuer al-Baghdadi, dénoncé le coûteux et inéquitable accord de Paris, transféré l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, fait ériger le mur de la frontière sud (j’en passe, cela couvre vingt lignes).
On pourrait croire qu’il s’agit d’un faux document, d’un pastiche… Mais les rares coquilles (genre motherl***r et non mother*****r) laissent penser que soit le Donald a saisi lui-même, soit a su dicter le texte (et dire qu’on ne l’en pensait plus capable… cinglant démenti).
Donald Trump, Mississipi de la Pensée, Phare lumineux des États-Unis, Guide Suprême et Grandissime Timonier, Génie des Appalaches, Étoile polaire dont les branches scintillent dans la nuit, Firmament des lendemains radieux, est là à son meilleur.
Jupiter a brandi ses foudres.
Comment voulez-vous qu’après cela, le Sénat ne balaye pas toutes ces accusations fallacieuses d’un prompt revers de main…
En fait, il suffirait que quatre sénateurs républicains (n'envisageant pas de se représenter ou ayant une dent contre le Donald) fassent défaut, et Trump pourrait se retrouver nixoniqué (s'il choisissait de démissionner plutôt que de se voir révoqué). Tocqueville, reviens, ils sont devenus zinzins !
Mais, selon le Washington Post, cela a fort peu de chances d'advenir. Commentant la lettre (« un président à ce point dérangé qu'il peut envoyer une telle harangue ; une Maison-Blanche totalement incapable de l'arrêter ; un parti à ce point servile que cela n'entraîne même pas la recherche d'un nouveau candidat... »), le quotidien constate l'apathie du GOP (Grand Old Party, les républicains).
En fait, Trump bénéficie d'un regain de popularité.
43 % d'opinions favorables (contre 52 de négatives). Contre 38 % fin octobre (soit +5 points). Et 92 % de l'électorat républicain l'approuve. De quoi effectivement renoncer à l'affronter lors de primaires (quelques candidats républicains se sont déclarés, mais il leur sera dénié l'organisation de ces primaires). Trump fut minoritaire en voix contre Hillary Clinton... Mais il pourrait être encore plus triomphalement reconduit. Tout comme les conservateurs britanniques, dont l'écart en nombre de voix face à leurs adversaires fut faible, ont obtenu une très confortable majorité. Celui ou celle arrivant en tête dans un État ou une circonscription emporte tout.
En novembre prochain, il pourrait être réélu si, d'ici là, sa santé mentale ne se détériore pas. Mais pour le moment, il pourrait trépigner ou s'arracher ses vêtements publiquement, sans que cela lui nuise, car ses partisans l'applaudiraient.

mardi 17 décembre 2019

Nouvelles cuvettes de toilettes : constipé·e·s pénalisé·e·s

La pause petit coin réduite à cinq minutes par des crampes ?

J’y avais pensé, Mahabir Gill, de Standard Toilet l’a fait : des cuvettes inconfortables pour réduire le temps de pause aux ouécés. À cinq petites minutes en moyenne. !No pasaran¡
Mon problème n’est pas seulement d’être defæcation impaired, soit souvent constipé, mais d’avoir toujours un livre ou un document à terminer de lire (là, Aires, de Marcus Malte, éds Zulma, 2019, dont il sera ici question... quelques volumes de matières fécales plus tard).
Ce qui peut me valoir des remarques de proches (« t’as fini ? » ; « ça vient, ou je dois descendre au café du coin ? » ; j’en passe et de moins amènes…). C'est de famille et cela ne toucherait que les mâles, paraîtrait-il.
Pas plus tard qu’avant-hier, je confiais à qui attendait derrière la porte que qui créerait des cuvettes inconfortables s’ouvrirait sans doute un assez vaste marché. Je songeais surtout aux particuliers.
Et surprise, surprise, voici que je découvre dans le Daily Mail qu’un entrepreneur britannique, Mahabir Gill, de la firme Standard Toilet, y avait auparavant songé et qu’il enregistre déjà des commandes… Les grandes découvertes (l'aviation, par exemple : Trian Viua, autres...), c'est un peu comme l'aile du papillon. Mentalement, comme dirait Uri Geller (qui a refilé une ch'tite cuillère à Boris Johnson : je ne vous en reparlerai pas, donc, cherchez...)
Commandes d’employeurs, de gérants de stations-service d’autoroutes, de municipalités, et voici que la British Toilet Association (BTA, dont le siège est Balloo Avenue, Bangor ; btaloos.co.uk), qui œuvre pour le respect de normes, a donné son aval aux modèles WM (cuvettes suspendues, murales, wall mounted) et FM (à socle ou à poser, floor mounted). Non, Delevoye n'était pas rétribué pour siéger au conseil d'administration.
Standard Toilet — (Sitting) Station Way, Crawley; standardtoilet.net) — a pour slogan : Save Time-Save Money. Et promet aussi de réduire le volume des hémorroïdes et l’affaiblissement des muscles pelviens. Le truc, c’est d’incliner le siège vers l’avant. Dans un premier temps, selon les modèles, de 11 à 13°, la lunette se trouvant entre 350 et 450 mm du sol.
Attention, selon l’inclinaison, les entreprises britanniques, sur la base d’un taux horaire de 12 livres, qui consacrent plus de 16 milliards de salaires et rémunérations annuellement, pourraient économiser de 1,6 à huit milliards. Implicitement, ce sont les fessiers et surtout les jambes et genoux des salariés du bas de l’échelle qui sont visés (les cadres emportant tablettes et dossiers aux toilettes pour continuer à travailler).
Au bout d’environ cinq minutes, la position reste tenable, mais les rectus femorus, vestus lateralis & medialus, et les muscles gastrocnemius & soleus sont renforcés, mais commencent sérieusement à fatiguer.
Solutions : se relever, faire quelques pas ou… je songe sérieusement à commercialiser un discret rehausseur gonflable se rangeant dans une pochette de bon goût (se glissant dans un slip ou boxer de bain afin de se rendre au petit coin de la piscine).
Bien sûr, réduire la durée et la longueur des files d’attente devant les lieux d’aisance du domaine public ou privé collectif (centres commerciaux, gares, aéroports, stades, salles de spectacle…) est un objectif louable.
Mais ce qui est surtout mis en avant, c’est que, sur les lieux de travail, le temps d’occupation, de dix minutes/jour en moyenne, peut s’étirer jusqu’à 28 min (enquête protecting.co.uk de juillet 2019). Et celles et ceux dépassant la moyenne coûtent aux employeurs jusqu’à quatre milliards de livres par an. Protecting a déterminé qu’à Londres, le temps passé à siéger dans l’intimité dépassait même de 35 secondes ce seuil (soit 28’25’’).
Un temps qui pourrait être consacré à une petite sieste réparatrice ?
Mais dans ce cas, pourquoi ne pas concevoir des cuvettes favorisant l’endormissement ?
Le Daily Mail s’étend sur le sujet, complémenté par un encadré de six paragraphes de conseils pratiques : « Comment faciliter vos fonctions intestinales ». Genre ne pas retenir son souffle, relaxer l’anus, boire davantage d’eau, manger des fibres, et marcher pendant la pause-déjeuner, &c.
On attend, après celui de la BTA, les avis du British Institute of Cleaning Science, du British Cleaning Council, et de la World Toilet Organization (qui coordonne le World Toilet Day les 19 novembre). Quangos, comités Théodule...
La question d’obtenir des rabais des tarifs des toilettes publiques ainsi équipées se posera-t-elle ?
Et si c’était le cas, cela suffira-t-il a compenser l’inconvénient pour les usagers ? Conserverons-nous le choix (pourquoi donc n’avoir pas songé à des cuvettes à bascule, à plusieurs positions : grand-confort lecture, méditation, traditionnelle horizontale, musculation du pelvis et membres inférieurs) ?
Ces toilettes vont-elles subir le sort de divers radars autoroutiers en cas de résurgence du mouvement des Yellow Vests (Gilets jaunes) ?
What is the positive attitude que recommanda Jean-Pierre Raffarin qui énonçait fort justement que la route était droite, mais la pente forte, alors que la voilà devenue glissante ?
Tout cela demande réflexion : j’en appelle à BHL, à Onfray, à Emmanuel Macron (formé par Paul Ricœur), à Houellebecq. Va-t-on infliger à Alain Badiou (né en 1937), à Régis Debray (1940), l’usage de telles cuvettes. Pour André Comte-Sponville (1952), passerait encore.
Qu’attend Ruth Elkrief pour organiser un grand débat ? Car, attention, malgré le Brexit, le Royaume-Uni reste à nos portes… Et Michel Barnier ? Va-t-il prendre l’affaire au sérieux et préconiser des droits de douane dérogatoires sur ces toilettes qui me, nous menacent ?
Je note l'extension de la lutte des classes, des pointes de cheveux au bout des ongles des orteils, en passant par ce nodal, l'anus. 37,2° le matin (Philippe Djian) ; 13 de gîte (Mahabir Gill). Food for thought
Les expertes de référence restent Giulia Enders et Isabelle Liber (Le Charme discret de l’intestin, Actes Sud, 2017), Francisca Joly Gomez (L’Intestin, notre deuxième cerveau, Marabout, 2016). Deuxième cerveau ? Quelles conséquences sur la santé mentale ?
Autant de questionnements… Mahabir Gill a-t-il consulté suffisamment ? Ou s’est-il contenté de se planter un doigt dans la rondelle pour voir d’où viennent le vent (sans jeu de mots sur pet) et les investisseurs ? Tiens, tu sais ce qu'elle te dit, Zazie ? Jeanne d'Arc, revient parmi les tiens. La cuvette est pleine, et là, elle déborde.
Nous n’avons pas fini de cerner toutes les implications… Il est grand temps de se bouger les fesses. 

lundi 16 décembre 2019

Le barreau et l’ordre orthotypographique en bisbille ?

Affaire dame Sihem Souid contre sieur Nader Allouche

Vais-je entrer dans les détails de cette affaire de la plaignante Sihem Souid contre Allouche, Nader ? Foin, ou alors, si peu. Si ce n’est pour offrir mes services à l’un·e (peut-être un·e trans, allez savoir…) des conseils de Sihem Souid qui massacre l’orthotypographie…
Surprise. Sur Facebook, un certain Rémi Richelet, du groupe Esprit laïque, relaie un appel d’un dénommé Nader Allouche. Et je ne sais pourquoi, Rémi Richelet mentionne Céline Pina et Marie Ibn Arabi (trois ami·e·s communes entre nous chaque, dont Charly Chapeau et Lo Schuh, que je ne présente plus ici). Allons bon.
Et que lis-je sur le courriel d’un·e membre du barreau (de Paris, j’imagine), conseil (n. m. dans ce cas jusqu’à nouvel ordre ?) de dame Sihem Souid ?
« Je dispose au Cabinet d’éléments tangibles, factuelles (…) » et plus loin « vos actions constituent (…) du Harcèlement et de la Diffamation ». Mince. Le dieu Harcèlement et la déesse Diffamation siégeraient au temple du Cabinet. Nous ne le savons pas (de toilette, Boby Lapointe). Je ne dispose d’aucun élément factuel pour le déduire.
Cela me remémore une anec’ peu docte. Trois heures du mat’, dring-dring. L’avocate d’un honorable correspondant du Daily Mail traitant de l’affaire dite de La Cavalerie (rien à voir avec le sieur Ponzi, un fait-divers sanglant) me menaçant des pires poursuites. Je tais le nom du confrère, mais l’argumentation était pissotante. Je n’étais qu’un plumitif (carte de presse 47 640) ne comprenant pas l’anglais (deux masters deuxième année, plus… traducteur expérimenté). Bref, une intimidation éhontée, oserais-je friponne sans que la basoche, par confraternité, y prenne ombrage ? Pour le moment, comparaison n’est pas raison.
J’avais salué en son temps Sihem Souid et son livre Omerta dans la police. Elle serait allée loin, cette petite (référence à Siné). Ex-porte-parole d’Arnaud Montebourg. Et depuis, selon Nader Allouche, à la tête d’Édile Consulting, chargée des relations publiques du Qatar. À vérifier. Ah si, elle « gère son image en France » après un passage auprès de Christiane Taubira.
Nader Allouche soutient que le Qatar aurait organisé le soutien aux listes communautaristes en France avec celui, si j’ai bien tout compris (je n’affirme rien : dix poursuites en diffamation avortées avant même de franchir le seuil d’un greffe car des avocat·e·s honnêtes, des magistrat·e·s proches des notables voulant me poursuivre avaient tempéré leurs ardeurs) d’une certaine Naïma Moutchou. Sympathique et photogénique députée LREM de la quatrième du Val d’Oise depuis 2017 et conseil de la Licra, rapporteure (une rapporteuse kildi y est) de la loi sur les fausses informations. Juge de la Cour de justice de la République.
Cette magistrate, donc, avocate d’affaires (cumulant ces fonctions ?), aurait été gracieusement invitée par l’émir du Qatar, toujours selon Nader Allouche. Cachetonnant tel un Delevoye ? Supputation purement gratuite (« Prends ce bijou », nan, « s’il te plait » : Bedos, Guy ; juste une réminiscence purement fortuite).
N’exagérons rien. Si cela se trouve, l’émir Al Thani, joueur fair play, ne l’a invitée que pour apporter la contradiction aux projets que Nader Allouche lui impute (de luxe : c’est un peu comme savon de toilette, anodine association d’idées).
Toujours est-il que Me Benjamin Abraham Fellous, du cabinet homonyme, lui aussi conseil de dame Souid, en termes plus conformes à la syntaxe, adresse une mise en demeure à Nader Allouche. Lequel collabore à l’hebdomadaire Marianne.
J’aurais tendance à penser, confraternité et expérience obligent, qu’il sait où il a mis les pieds. Il se définit « homosexuel de culture musulmane » (voir Causeur). Mon adelphisme est sur ce point d’un Ph neutre. Serait-ce ce qui renforce la détermination de dame Souid ? Absurde. Elle s’occupait, place Vendôme, de l’aide aux victimes, dont celles de faits factuels d’homophobie.
J’attends donc sereinement que Naïma Moutchou se prononce. Avait-elle réglé son plateau-repas au self qatari proche du lieu de l’événement ? Évoqué ou non le communautarisme des soubrettes philippines ou ceylanaises au Quatar ? Rencontré le rabbin du cru ? Et le représentant local du Satanic Temple ?
Au final, encombrer son attaché.e parlementaire d’un questionnaire qui la ou le détournerait de tâches plus urgentes me semble incongru. D’autant qu’il faudrait le relire soigneusement (ce qui est toujours longuet quand les questions couvrent plusieurs pages).
Résumons-nous. Élément (n. m.) doit régir l’accord de factuel (adj.), et toute capitalisation superflue doit être « décapit(alis)ée » en bas de casse. Et à l’intention de Nader Allouche, jusqu’à 9 inclus, on compose les chiffres au long. Nader Allouche, « invité à Nantes pour une conférence organisée par l’église catholique ». Tous frais payés ? Comparaison n’est pas raison (bis).
Je ne sais pas si vous êtes comme ci ou ça (Dutronc), mais j’ai parfois l’impression que tout le monde ou presque se hausse le col pour faire parler de lui aux dépens du, de la voisin·e de future gamelle. Et si vous partagez ce sentiment diffus, brisons là-dessus. Avec une légère insistance sur le grave du a de .
Au-delà : à suivre… ou pas.

Le noël favori des Britanniques ? Les c… gouvernent toujours


La “carol” de Jarvis Cocker caracole en tête

Franchement, cela m’étonnerait que la BBC, après les 12 coups de minuit (d’archives sonores, Big Ben refonctionnera en 2021), le 24 prochain, lève le rideau sur un chœur de petites têtes blondes entonnant la chanson de Jarvis Cocker…

Mais, révèle The Independent, un groupe Facebook, rejoint par bientôt 10 000 abonnés, veut faire de Running the World, chanson de 2006, le UK Xmas nº 1.
Quant on sait qu’en 2009, le tenant du titre fut Killing in the Name du groupe Rage Against the Machine (un titre de 1991), faisant régresser Jingle Bells et O Holy Night, ou la version anglaise des Anges dans nos campagnes, ou encore Tàladh ar Slànaigher (la berceuse du Sauveur) dans le classement.
Vous trouverez les paroles de Running the World (dont le refrain, répété 12 fois, est : C… are still running the world, que je ne traduis pas mais évoque, nuance).
Chant d’espoir avec « gouvernent encore le monde » ou de résignation avec « régissent toujours » ? Soit encore une fois, ou pour toujours ? Et par la grâce de qui ?
Plutôt pour toujours, car les paroles sont sans ambiguïté, puisque c’est dans l’ordre naturel des choses, aux meilleurs les mains pleines, la crème remonte toujours au sommet… Tout comme la merde surnage (shit floats).
Le second couplet pourrait être ainsi résumé : vous avez cru que le changement c’était maintenant, mais que les lendemains déchantent.
Le troisième constate que les classes laborieuses sont devenues des bouches inutiles, sauf au loin où elles se contentent de moins, comme disent ceux qui mènent la danse.
L’avant-dernier vante les écoles privées, les goûters des enfants garnis de queues d’écrevisses ou de homards, que c’est certes injuste anthropologiquement (duraille à chanter, anthropologically unjust, soit dit au passage), mais que, vu le retour sur investissement, on se contente de le déplorer poliment, hypocritement.
Enfin, si vous n’aimez pas l’autorégulation du marché, soit tu l’aimes, soit tu la quittes, ou tu peux toujours déambuler dans des manifs, c’est causes toujours, leurs têtes sont malades, et… refrain.
C’est du Brassens en prose : « tout le monde le suit docile », chantait-il. Et « il y a peu de chances qu’on... » détrône ce roi ou ce souverain républicain, celui de nos parents, de nous-mêmes puis de nos enfants et petits-enfants. Il n’est d’ailleurs pas exclu que Cocker, qui vécut en France de 2003 à 2009, connaisse le répertoire de Brassens.
Plus récemment, Brian Eno avait sorti, peu avant les élections, un fort caustique Everything’s on the Up with the Tories.
Voici quelques heures, la BBC n’excluait pas que Running the World puisse surclasser I Love Sausage Rolls (reprise de I Love Rock & Roll), de LadBaby. Mais Stormzy, qui avait affirmé son soutien aux travaillistes, ou plutôt son opposition au Bojo, tient encore la route avec Own It.
En fait, la tête de liste pour Noël est déterminée par les ventes, et non en fonction du type de musique ou de paroles plus ou moins bien adaptées pour célébrer la fête chrétienne. Certes, All I want for Christmas is You, de Mariah Carey, se vend toujours mieux en novembre-décembre depuis un quart de siècle, et c’est davantage qu’une coïncidence. Mais les Beatles et les Spice Girls avaient remporté le titre deux années de suite (avec je ne sais plus quoi) sans trop se référer aux sapins ou au barbu de rouge vêtu.
En France, en 2011-2013, Tino Rossi et son Petit Papa de 1946 gardaient le cap (épaulé par Kendji Girac l’an dernier). Mais c’est quoi déjà le titre fétiche de Reine des neiges II ? Dans un autre monde ?
Avec Jarvis Cocker, on sait dans lequel on est et reste. Quant à s’en évader pour les fêtes, ce n’est pas tout à fait déjà sur les rails. Il n’est pas sûr que les c… faiseurs facilitent la trêve. Ne suivez pas mon regard, il se disperse…
Mais pour en revenir à la chanson de Jarvis Cocker, on remarquera que c’est une mélodie mélancolique. Or les titres quelque peu tristes se vendent mieux vers Noël que les plus allègres. Et déjà, il y a huit ans, des internautes incitaient à en faire le Christmas number one. Ils en pensent quoi, Ladbrokes et les autres bookmakers ?
Résultat « à l’heure solennelle ».

Brexit : Westminster contre Holyrood… et Stormont ?

Brouillard en mer d’Irlande, l’Angleterre isolée

Retour en zone de couverture, and back to Brexit. D’accord, c’est du réchauffé…
Alors que l’Australie va sans doute battre ses records de chaleur avec une température grimpant à 50° pour une semaine ou plus, le Brexit, les grèves en France, &c., c’est quelque peu dérisoire.
Le rythme de la déforestation a doublé en un an au Brésil, et ce n’est pas parce que le bush en flammes et la forêt amazonienne mitée, c’est loin, que les (lourdes) conséquences ne vont pas se rapprocher.
Mais revenons au Royaume-Uni resté sous de fortes pluies.
Depuis mercredi dernier, j’étais hors de portée d’un point d’accès Internet (enfin, si, le McDo distant de six kilomètres en est doté). Quant à trouver un Monde de l’avant-veille, ce n’était pas mission impossible, mais tendre le pouce sous l'averse adverse…
Bref, je ne vais pas vous apprendre grand’chose et mettons que ce qui suit soit une sorte de pense-bête à usage interne. Quoique…
Victoire de Boris Johnson ou défaite de Corbyn ? Plutôt net succès des conservateurs et Bérézina de Jeremy Corbin. Les sondages post-électoraux sont souvent plus fiables et celui d’Opinium le paraît. Les électeurs travaillistes ont déserté le Labour surtout en raison de la personnalité de Jeremy Corbin et de sa camarilla à la tête du Labour. Ils furent 37 % à préférer voter conservateurs ou libéraux-démocrates pour cette raison tandis que le programme économique a fort peu influé (6 % des défections). Le Brexit en a fait fuir 15 % vers le Lib-Dem et 31 % chez les Tories. Corbyn passera donc la main. Et il n’est pas garanti que les travaillistes écossais se rallient à qui lui succédera.
À Holyrood, le parlement écossais, ils semblent plutôt se déclarer favorables à un second référendum que réclame le SNP (48 sièges à Westminster, 13 de mieux) et partant à la perspective de rejoindre l’Union européenne.
Pour mémoire, le Lib-Dem a perdu un siège, celui de sa présidente, Jo Swinson, qui se présentait en Écosse, et le Labour, 60 (avec près de 8 % de voix en moins). C’est cela, le système à un seul tour : avec 1,2 % du total des voix en plus, les conservateurs gagnent 48 sièges d’un coup.
Débrayage avant transition et point mort : le nouvel-ancien Speaker (Lindsay Hoyle, remplaçant pour un jour de John Bercow), ne pouvant de présenter que sous sa seule bannière emménagera bien à Westminster (il dispose d'une suite de fonction).
Où on ne sait combien de députés nord-irlandais siégeront. Si 22 ont été élus, soit huit pour le DUP (-2), sept pour le Sinn Féin et deux pour le SDLP (soit neuf pour la réunification et le maintien dans l’UE), on ne sait trop qui va ou non bouder Westminster. La priorité est de siéger à Stormont (le parlement de la fantomatique assemblée locale, dans les limbes depuis trois ans) où cinq partis devraient être représentés. L’un est « neutre », l’Alliance, l’autre, l’UUP est unioniste. Vers la fin de la semaine, on saura si l’assemblée sera ou non revitalisée mais il semble qu’elle soit en passe de l’être.
Et ce qui se profile, si un référendum en Écosse conduisait à l’indépendance, c’est qu’un autre sera réclamé en Irlande du Nord. Avec peut-être trois questions (statut quo, réunification, autonomie).
En fait, la moitié des Britanniques considèrent que l’actuel Royaume-Uni ne le sera plus à l'identitque dans un avenir incertain. Et selon les modalités du Brexit à la fin de la période de transition (fin 2020 selon Boris Johnson, bien plus tard selon Bruxelles), l’échéance pourrait se rapprocher. Plus dur sera ressenti le Brexit, plus forte sera la tentation de prendre le large. À l’inverse, les questions de politique(s) intérieure(s) joueront davantage. Au pluriel car la politique plutôt sociale de l'Écosse est perçue tel un boulet coûteux au sud, surtout côté conservateurs anglais de Chez Albion.
En revanche, le Plaid Cymru a conservé ses quatre sièges du Pays de Galles (avec seulement 10 % de l’électorat). Ses députés voteraient bien sûr pour l’IndyRef2 écossais (le second référendum) que les conservateurs repoussent formellement.
Mais l’opinion évoluera et les conservateurs comptent maintenant 109 nouveaux députés inexpérimentés. Un peu moins d’un tiers (sur 365). Pouvant hésiter si le Brexit tourne vinaigre, mais pas au point de faire défection car provenant en majorité des secteurs (nord et centre) pro-Leave de l’Angleterre. La situation semble donc bloquée. Durablement figée ?
Pas si sûr. Pour Gina Davidson, du Scotsman (unioniste en 2014), Boris Johnson « n’est pas réputé pour sa subtilité » et pourrait agiter des chiffons rouges face au taureau écossais. Si Nicola Sturgeon et le SNP se sont refusés à organiser un référendum autonome jusqu’à présent, cela pourrait évoluer.
Tout comme d’ailleurs en Irlande du Nord.
Cependant, pour Andy Maciver, du Herald (idem en 2014), même si le SNP n’est pas aussi chaud qu’il le proclame et ne veut pas risquer un IndyRef2 en 2020 (les sondages restant indécis, donnant une très faible majorité pour l’indépendance), les résultats du vote national de 2021 pourraient changer la donne si le SNP se renforçait encore. Du fait, aussi, de la perception des conséquences du Brexit.
Et dans ce cas, « les Tories ne pourront pas continuer de dire non à l’Écosse », considère Maciver. De même, son confrère Mark Smith remarque que, pour beaucoup d’unionistes, il a été préféré de choisir entre deux maux (Brexit ou SNP) le moindre, et ce fut un vote SNP en traînant les pieds mais…
Cela s’est moins produit en Irlande du Nord, mais le DUP n’étant plus indispensable aux conservateurs à Westminster, et devenant moins écouté, moins influent, une partie de sa base pourrait faire défection lors du renouvellement de Stormont (aussi en 2021). Dans les six comtés, on se considère moins protestant-unioniste et catholique-réunificateur qu'auparavant, et sensiblement davantage européen, comme les voisins du sud. À cela s'ajoute la progression démographique « catholique » qui commencera à se faire (faiblement) sentir lors des élections de 2021.
Au nord les Gilets bleus, à l’ouest les Gilets verts… Mais beaucoup plus déterminés et soudés que les Gilets jaunes français. Ce n’est pas durablement tenable.
Et puis, et puis, si le Royaume-Uni se réduisait à l’Angleterre et au Pays de Galles, les conservateurs seraient quasiment assurés de conserver très longtemps une majorité et Boris Johnson pourrait envisager peut-être trois-quatre mandats de suite. Tentant… Et après tout, le Bojo, qui a tourné sa veste Remain pour endosser une Leave afin de piquer sa place à Theresa May, pourrait retourner son trench pour montrer une doublure en tissu écossais (en tartan du clan Maguire, du comté nord-irlandais de Fermanagh, par exemple).