jeudi 10 janvier 2019

Cache-cache avec Google


Michel Doury lost in googlelization
Enfin, Doury ou d’autres… Je ne sais si vous avez remarqué, mais il devient de plus en plus difficile de concocter des requêtes efficaces pour faire remonter des résultats désirés via le moteur de recherche de Google™ Inc…
Révisant (et à l’occasion contribuant à augmenter quelque peu) une thèse doctorale, il me fut demandé de sourcer un élément que j’avais communiqué — ne sachant trop s’il serait repris par l’auteure, j’avais oublié d’indiquer aussi le lien (soit l’adresse réticulaire). De mémoire, il s’agissait d’une citation d’un ex-magistrat municipal (sans doute Michel Durafour) pestant contre un directeur de théâtre (a priori Jean Dasté). Mais peu importe…
        Impossible, en recasant la citation entre guillemets (en « expression exacte »), ou en associant Durafour et Dasté (patronymes précédés de leurs prénoms, le tout encore entre guilles), de la retrouver… Cela après près de deux heures d'investigations diverses.
        Là, excusez la digression, pour me fournir un titre pas trop rédigé pour Google (un peu quand même), j’ai songé à évoquer Michel Doury, éminent écrivain et traducteur trop tôt disparu. Tout simplement parce que mes dernières recherches portaient sur lui… Déjà, aucune photographie du Doury, Michel (de plus obscurs homonymes figurent), en recherche mode images. Bon, cela se conçoit : je dois bien disposer d’un négatif bichrome, dont le tirage apparut dans le quotidien L’Union, mais c’était circa 1980… Avant la déferlante Internet, donc. Je ne sais si mon confrère, Philippe Mellet, qui m’a commandé un article sur l’écrivain ex-parisien devenu sedanais, a pu retrouver une photo de lui, voire d’eux (Doury enseigna l’anglais à Mellet), mais je suis sûr que nous serions très intéressés de rassembler des portraits de Michel Doury. Or donc, si vous le pouvez, en disposant, numérisez et indiquez-nous un lien…
        Bref, histoire de rafraîchir ma mémoire en vue de cet article, je me suis livré à des recherches assez approfondies sur Michel Doury via Google… Je sais, je sais, il existe d’autres moteurs assez performants, dont Exalead, mais franchement, question nombre de remontées, il n’y a pas non plus photo…
        J’avais enseigné la recherche sur Internet en première année d’école de journalisme et bon, même si j’ai beaucoup oublié – et n’ait nulle envie de dénicher mes fiches de cours – je conserve la prétention d’avoir encore quelques bribes de connaissances du mode d’emploi basique d’un moteur de recherches…
        Voici peu, je reprends, à quelques semaines de distance, les mêmes requêtes et… fais remonter un résultat qui devait être certainement présent quelque part sur la Toile à la mi-décembre dernière et dont je doute très fort qu’il aurait pu m’échapper (pour l’anecdote, il s’agit quelques-unes des premières pages de La Chasse en octobre, roman dont le contenu présente cette particularité d’être précédé d'une biographie résumée de l’auteur).
        Je présume très fort qu’il s’agit d’une autobiographie (ou alors, l’éditeur a confié le soin de présenter l’auteur à une fameuse pasticheuse ou à un imitateur très doué). Fort peu chaut de le signaler en rapport… Avec quoi ? L’objet ou le sujet de ces lignes restent présumés être les mystérieuses évolutions énigmatiques de Google. L'Éloge et illustration de la sybillique et artificieuse intelligente googlelienne reste à écrire... Mais d’une part ces extraits (rubrique « Livres », cherchez au risque de ne pas retrouver) peuvent vous donner envie de lire des romans de Michel Doury, et d’autre part, pour un blogue-notes, je ne veux pas me priver d’écrire foutraque après tant d’années à rédiger « conforme »…
        Revenons à notre mouton, ou plutôt bélier (à bras ? sans doute plus que les frères des écoles ou Shiva) de race Gafa… Déjà, pour pratiquement trois fois rien et davantage, Google vous remonte généralement en premiers résultats tout ce qui peut être commercial. La requête « Michel Doury » fait un peu exception confirmant la règle (premier résultat : la page Wikipedia, suivie d’autres de Babelio, de la BnF, de l’Académie française, de sites de référence, donc, Amazon n’arrivant – bizarrement – qu’en huitième position ; et en option « mot à mot », en dixième). Mais les sites de la Fnac, de Gallimard, &c., ne sont pas loin derrière.
Tentez Google+(opérande AND disait-on naguère) « mode d’emploi », et Google Plus pour les Nuls tient le haut de la liste des bouquins sur le ou plus ou moins proches du sujet – dont celui d’Olivier Andrieu chez Eyrolles, que je salue tout deux amicalement au passage. Que l’année 2019 verra paraître la dixième édition augmentée (cela fait déjà dans les 700 pages) de l’un des ouvrages d’Olivier Andrieu ne me surprendrait nullement… Faut suivre, pister, traquer Google et ce n’est guère une partie de plaisir…
N’ayant plus la moindre envie de me mettre à jour, tâche désormais de moins en moins commensurable, je jette l’éponge. Comme aurait pu le dire Hugo, Victor (Contemplations) – au fait, tentez de comparez les résultats de la requête « Michel Doury » à ceux de cette autre : « Doury, Michel » : c’est assez cocasse – une brume couvre l’ombre du fonctionnement de Google. Je laisse à Olivier Andrieu le soin de tenter de la dissiper (vaste programme, admet-il dans l’une de ses préfaces).
        D’ailleurs, à quoi bon s’étendre… Vous l’avez sans doute décelé, ce qui précède a pour objectif principal de faire remonter le rang – rating Google, disait-on, getting Google review snippets énonce-t-on à présent – de Michel Doury en vous incitant à mener des recherches sur ce mémorable et talentueux auteur…
          Et à délaisser votre écran pour chercher ses livres sur les rayons d’une bibliothèque publique. Vous le constaterez, c’est finalement beaucoup plus intéressant…
        Ah, il est de bon ton d’accompagner un texte en ligne par un visuel. Celui-ci provient du site personnel de Philippe Mellet (sur lequel vous pourrez lire la suite… si, d’ici-là, les évolutions du Wouaibe X-zéro ne l’auront pas faite s’évaporer dans une brumasse post-hugolienne).


mercredi 9 janvier 2019

Les principaux lieux de vie d'Octave Mirbeau


Octave Mirbeau, écrivain nomade…
Nombreux sont les écrivains (et journalistes-écrivains sollicités pour des reportages), artistes ou comédiennes ayant multiplié de longs séjours en diverses résidences, mises à leur disposition, louées ou acquises. Si toutes et tous n’ont pas la bougeotte, ou finissent par se fixer durablement en un lieu (ainsi Joseph Delteil et sa « Deltheillerie » de Grabels, proche de Montpellier), la plupart vagabondèrent. Ce fut le cas d’Octave Mirbeau (1848-1917) qui cumula les lieux de vie…
L'un des tableaux de Pissarro aux Damps, chez Mirbeau
Suivre « les pas » des auteures, écrivains, artistes disparus tient parfois de la gageure. Certains l’ont fait (je songe à l’écrivain-voyageur Éric Poindron sur les traces de Stevenson dans les Cévennes, à Daniel Rondeau évoquant Roger Vailland et tant d’autres, à Philippe Lacoche pour Vailland de même, et bien sûr à nombre d’universitaires spécialistes de telle ou tel…). Bertrand Beyern a même « commis » un Guide des tombes d’hommes célèbres (Cherche-Midi, édition augmentée de 2011, qui aurait gagnée à devenir le guide des tombes de personnes célèbres, même si celles de genre féminin y sont – trop – minoritaires). Ce peut être de même un passe-temps, estival ou autre, d’emboîter les siens dans ceux de personnages défunts…
La plupart des sites voués à perpétuer la mémoire de gens célèbres recensent leurs principaux lieux de vie. Pour celui de la Société Octave Mirbeau, son ancien président, Pierre Michel, s’était attelé à rédiger moult notices sur diverses localités. C’est aussi l’auteur de la fiche « Les demeures d’Octave Mirbeau » sur le site, plus généraliste, Terres des écrivains – Annuaire des lieux littéraires, qui, d’Alton (Jane Austin) à Zurich (Élias Canetti), en passant par les résidences d’Apollinaire, Balzac, Colette, Duras et maint·e·s autres, comporte des centaines de fiches (voir aussi la rubrique « Idées de ballades littéraires »). Pour Mirbeau, vous pouvez aussi vous reporter à ce document, « Octave Mirbeau, Normand de Paris ? Voyages-voyages… », listant une trentaine de localités (et dont les liens renvoient aux notices du site de la Société Octave Mirbeau). L’écrivain a bien évidemment séjourné plus ou moins durablement en de nombreuses autres, mais il s’agit des principales (même si certaines entrées en mentionnent brièvement quelques autres). Si j’en aurais omises de notoires, merci de le signaler en commentaire…
Octave Mirbeau a principalement résidé à Paris, en Normandie, en Bretagne, sur la Côte d’Azur, et séjourné en diverses villes d’eau dont, pour certaines, les cures thermales sont parfois devenues de lointains souvenirs. Sauf erreur, Mirbeau n’a pas fréquenté le casino de Besançon-les-Bains (un temps transformé en salle du futur Centre dramatique national), ni emprunté son funiculaire (inauguré en 1912, abandonné en 1987). Bien d’autres villes de « bains », dont celles où se rendait Mirbeau seul ou avec une compagne, conservent des vestiges que certaines espèrent remettre en valeur, voire revitaliser. Cela mérite souvent le détour… Tout comme d’ailleurs les principales propriétés de Mirbeau, situées la plupart du temps à l’écart des bourgs ou villages (amateur de jardins, émule et quelque peu « rival » en cela de son ami Claude Monet, il privilégiait des demeures entourées d’un assez vaste espace).
Vous pouvez aussi tenter de visiter, en ligne, Le Jardin des supplices, illustré par Auguste Rodin (sur Gallica) ou Raphaël Freida ou encore Pierre Leroy, Edy Legrand, Pidoll… (divers sites). L’une des dernières rééditions (illustrée par Florence Lucas) – en date – de cet ouvrage est dû aux éditions Le Lézard noir (avec Frontispice et En mission en sus). Vous trouverez aussi en ligne des reproductions des quatre tableaux du jardin de Mirbeau aux Damps que réalisa Camille Pissarro au cours de deux semaines de septembre 1892.
Au cas où le lien supra serait caduc, le voici développé :