La mécanique du ciel réglée par CharÉlie Couture
I had rather hear you that/Than music from the spheres (so spoke Olivia…). Ainsi donc, CharlÉlie Couture, à la suite du Barde, s’intéresse à la mécanique du ciel en « 50 poèmes inchantables » (confiés au Castor Astral).
D’emblée, « on » va se
dispenser de faire dans la typoésie à la Jérôme Peignot, nommer un CharlÉlie,
Charlélie (euh, non l'inverse ?), et ne pas faire dans le point de croix… Or donc, je vais vous saboter
la chronique d’un livre que j’ai à peine survolé. Les titre et sous-titre suffiront pour le moment : La
Mécanique du ciel – 50 poèmes inchantables. Et c’est adéquatement publié
chez le Castor astral. Juste effleurer et dire qu’il y a des textes en prose-prose,
d’autres en poésie-poésie (avec même, ça et là, des rimes, à l’ancienne). Et
comme les fruits dans le yoghourt, tout plein de petits morceaux de Bukowsky
dedans. Ajoutons que neuf dessins de la main de Charlélie précèdent une nouvelle,
Le Costume ou le rêve américain
(soliloque au treizième étage). Ce n’est pas pour faire mon monte-en-l’air
à la Darien que je vous présente ce livre « salement » mais car tel
est mon bon plaisir. Et puis, j’avance une excuse : je vais retrouver
Charlélie Couture et Éric Poindron à Reims vendredi prochain, et j’aurais tout
loisir de me plonger dans le cambouis de la chronique littéraire dans le dos du
mécano d’une Générale électrique de l’actuelle Seuneuceufeu… Vous ne perdez
donc rien à attendre l’éructation qui vient…
Le
Castor astral, c’est idoine… Heureuse coïncidence. Intercalés parmi les 300 chansons
inédites qui s’entassent chez Charlélie, ces textes écrits entre 1973 et 2017,
qu’un éditeur nancéen (enfin, ceux-là ou d’autres) voulait publier avant de
mettre la clef sous la porte, comme Poindron à Reims menant Le Coq à l’âne (sa
maison d’édition) à la SPA. Après, « plus
de mise en onde possible, ce n’est pas facile de publier de la poésie »
(Charlélie et la vox populi dixit).
Jusqu’à la rencontre avec Éric Poindron, auteur Castor astral au bras long. C’est
ce que j’ai retenu de la causerie de Charlélie lors du dernier en date des
Lundis du Livre à la mairie du 5e arrondissement de Paris.
Derechef,
je pose la question de circa 1980 à Belfort qui me permit de titrer, pour L’Alsace-Le Pays de Franche-Comté, « Charlélie
Couture : “Je suis juste un artiste
malade” ». Eh bien, en gros, large et travers (porc qui s’en dédit), cela
va beaucoup mieux depuis.
« Non, je suis juste un artiste qui vit sous
pression, pas seulement, pas tellement malade. L’angoisse, d’autres gens
connaissent autrement. Les artistes mettent en forme la notion abstraite du
sentiment humain, on invente une forme. »
Tiens,
cela, Jean-Jacques Tachdjian, dont je vous entretins précédemment, pourrait,
autrement, le reprendre à son compte. Ces deux-là sont faits pour s’entendre et
rivaliser au Congrès des Barbus (lors de la prochaine Convention internationale
des Barbus et barbichus réunis), ou plutôt mode Catch Impro amical. C’était une
incise, un paragraphe de réclame, je reprends, ne zappez pas.
« J’étais depuis 2003 à New-York, avec de
fréquents retours en France. À présent, depuis l’an dernier, c’est l’inverse. Cela
ne fait que deux semaines que j’ai vraiment emménagé dans mon appartement
parisien, mais je retourne aussi à Nancy, et me rends en divers endroits. Il y
a 15 jours, j’étais à Reims, je vais aller à Sète, au théâtre Paul-Valéry, pour
une expo. ».
Le Donald (Trump) aurait été pour quelque chose dans la traversée du pilote en bonnet de laine ; Trump peut rêver de bloquer le passage depuis le Mexique, mais dresser un filet au-dessus de l’Atlantique pour bloquer l’évasion fiscale, même pas en rêve. Je glisse cela parce qu’un pince-sans-rire, tongue in cheek (Bernard Menez, crois-je me souvenir –voir
par ailleurs), y fit une subreptice allusion ironique. « Ce serait plutôt l’inverse », rétorqua
Couture l’ayant pris – à tort – furtivement au sérieux. Bernard Menez (surnommé
le Carlos Ghosn de la scène), aux multiples cabanes pas qu’au Canada, fort au
fait des modes d’escapade des pépètes, plaisantait d’évidence (si vous croyez
tout ce que j’écris supra dans ce
paragraphe tire-à-la-ligne, c’est que vous fréquentez des sites complotistes).
Attendez-vous
donc à savoir qu’à Reims, nous disposerons de plus de temps pour converser afin
de vous entretenir des projets de Charlélie Couture (à suivre…). En attendant,
voyez donc cette rarissime photo de l’artiste pris de dos (cas aussi
exceptionnel que ma photo de face de Serge Gainsbourg dos à son mur de la rue
Saint-Dominique – a collector). Bon,
si vous voulez de bonnes photos de Charlélie, adressez-vous plutôt à Christian
Baron (christianbaron.fr), il en a tapé
tout plein de plaques avec son zinc un poil plus pro que le mien. Pour le reste,
voyez le site charlelie.com, et les dates de sa
tournée – musicale – « Même pas sommeil » (de l’album éponyme à l’aigle
aux ailes déployées dans le verso et la pochette). Mieux, abonnez-vous à son
bulletin électronique de liaison pour obtenir des nouvelles en même temps que
moi.

P.-S. : adaptation libre, de l’extrait de la Nuit des rois (Twelfth Night, Nineth – ou Ninthe, Ninth – Scene) : Que j’eusses mieux aimé entendre cela/Que la musique des sphères. Ce verbeux d’Hugo avait opté pour « j’aimerais mieux entendre ce plaidoyer-là de votre bouche/Que la musique des sphères ». Mais ce sera comme il vous plaira.