vendredi 30 août 2019

Brexit : le bunker du Bojo expulse sa gorge profonde


Une haute fonctionnaire des finances arrêtée par la police

Elle n’a pas été exécutée sur le champ mais Sonia Kahn est sortie du 10, Downing Street, escortée par deux policiers…
Difficile d’estimer la légalité de cette insolite opération de police : l’éminence grise de Boris Johnson, Dominic Cummings, a requis la force publique pour expulser une cheffe de cabinet de la Chancellerie…
Imaginez qu’en mai 2012, Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de François Hollande, soit sorti de l’Élysée escorté par deux gardes républicains, après que son téléphone lui ait été confisqué. C’est un peu l’équivalent qui s’est produit vers 21 heures (de Paris), jeudi soir, quand Dominic Cummings, le numéro deux officieux de Boris Johnson, a sommé deux policiers d’expulser Sonia Kahn hors du 10, Downing Street. Ces fonctionnaires ont-ils outrepassé leurs fonctions, cette arrestation fut-elle légale ?
Selon la presse anglaise (The Sun, The Daily Mail, The Week…), Dominic Cummings, l’ex-spin doctor de la campagne du “Vote Leave” lors du referendum, depuis nommé « conseiller spécial » du gouvernement britannique, aurait déterminé que Sonia Kahn serait celle qui avait fait fuiter le dossier de l’Opération Yellowhammer au profit du Sunday Times
Ce dossier détaillait les conséquences d’une sortie sans accord du Royaume-Uni de l’Union européenne.
C’est en fait un plan d’urgence, censé s’appliquer trois mois, du 1er novembre prochain au 31 janvier 2020, et faire face aux suites prévisibles d’une sortie sans accord.
Dès la parution du Sunday Times, le 18 août dernier, la bande à Bojo affirmait que le dossier était obsolète, remontait à des mois auparavant… Puis, Philip Hammond, l’ex-Chancelier (ministre des Finances), Eurosceptique, mais débarqué du gouvernement de Boris Johnson car partisan d’un Brexit négocié, était formellement accusé d’être la source de la fuite. Il a depuis exigé des excuses publiques qu’il attend en vain… Mais il est apparu clairement depuis que le dossier avait été mis à jour par l’équipe d’experts du Bojo courant août, et qu’il était donc réaliste et d’actualité. Bah, un mensonge de plus ou de moins, les Britanniques n’en sont plus là…
Or, cette Sonia Kahn avait conservé son poste à la Chancellerie, auprès de l’actuel ministre, Sajid David, après le départ de Philip Hammond. Elle serait donc la lanceuse d’alerte ou la traîtresse, c’est selon…
Dans la soirée de jeudi, Dominic Cummings la prend violemment à partie et en dépit des dénégations de l’intéressée, exige qu’elle lui remette son téléphone (il aurait été saisi par les policiers et remis à Dominic Cummings selon certaines sources). Or donc, Dominic Cummings aurait des pouvoirs de police ? Il serait situé hiérarchiquement au-dessus du Chancelier, le locataire du 11, Downing Street ?
Boris Johnson, qui a obtenu de la Reine la suspension de la prochaine session parlementaire (laquelle deviendra effective si des contre-mesures judiciaires ou législatives restaient sans effet), argue qu’il doit mobiliser le gouvernement pour négocier d’arrache-pied avec Bruxelles.
Il propose à l’Union européenne deux séances hebdomadaires de discussions. Va-t-il venir lui-même à Bruxelles, et tel Nikita Krouchtchev à l’Onu en octobre 1960, marteler la table de négociations du talon de sa chaussure ? Les Irlandais lui ont déjà répondu qu'il pouvait venir camper à Bruxelles cinq jours sur sept, que Michel Barnier l'écouterait ad nauseam.
En fait, des dispositions bilatérales sont déjà prises de part et d’autre de la Manche. Michale Gove est ce jour à Calais en compagnie de Gérald Darmanin (ministre en charge des Douanes à Bercy). Christophe Castaner a rencontré son homologue Priti Patel hier. Aurélie de Montchalin, ministre des Affaires européennes, a laissé entendre à BFMTV que les Britanniques restent encore dans l’improvisation pour faire face à une sortie sans accord. Les conséquences chaotiques sont évaluées, la manière de parvenir à les atténuer sera plus ou moins bien affinée au cours des trois premiers mois après l'entrée en vigueur de l'article 5O. Des dispositions seraient cependant déjà prises, comme l’importation de doses de vaccins contre la grippe… Roselyne Bachelot (ex-ministre en 2008) en sourira peut-être.
Pour le moment, Bojo est surtout soucieux de resserrer encore les rangs. Selon la presse britannique, tout lui sera bon pour contrer les parlementaires europhiles ou désireux qu’un accord se concrétise. Comme par exemple, créer des jours fériés (les chambres ne peuvent siéger), nommer une pléthore de nouveaux Lords en phase avec lui… Pour le moment, David Cameron garde le silence, mais John Major appuie le recours à la justice pour empêcher la suspension du Parlement…
Quant à Sonia Kahn, Downing Street a confirmé son limogeage ; pour le moment, elle se tait, a fermé ses pages sur les réseaux sociaux… Mais peut-être pourrait-elle éclairer l’Union européenne sur les plans du gouvernement britannique de créer des ports francs (Teesside, Milford Haven, Sunderland…) ?

jeudi 29 août 2019

Prépa agrégation d'anglais : Éric Cantona pour mentor...

Après le cinéma, Éric Cantona pour remplacer Jean-Michel Blanquer ?

Mini-remaniement, qu'il dit, l'Emmanuel Macron... N'empêche, après Nicolas Hulot à l'Écologie, pourquoi pas Éric Cantona à l'Éducation ?
Qui a dit que les footeux étaient des bœufs ? Déjà que, pour le tour de France, on avait Guillaume Martin (philosophe et amateur des Monty Python), le temps des JPP (J.-P. Papin, dit « le patateur ») semble loin.
Ce n'est point que Jipépé soit un demeuré : au contraire. Moins peut-être qu'un Bernard Laporte (ex-ministre des Sports).
Mais il faut se rendre compte à l'évidence, depuis Winston Churchill ("No sport", mais ex-cavalier émérite), nos sportifs en ont... pas que dans les cuisses ou les biceps.
Donc, pourquoi pas un Éric Cantona à l'Éduc' Nat' ? Mens sana in corpore sano s'il en est.
Bon, un pourfendeur des profits bancaires le mercredi à la même table qu'Emmanuel Macron, eh, j'le vois pas trop. Mais après 2022 ?
Il m'a bluffé, le Canto... À part to be, &c., m'être farci le Midsummer (en préparation Capès) et la quasi-totale les années précédentes, avoir déclenché des salves de rires à Stratford (lorsque le Timon monta sur la table et flanqua des coups de pieds dans les plats en plastique qui firent blonk-blonk en retombant sur scène), je reste sec, alors que lui, il nous sort que nous sommes aux dieux comme les gamins pervers sont aux mouches (As flies to wanton boys are we to the gods). Ce lors de la remise du prix du président de l'UEFA à Monaco (non, ce n'est pas Monte Carlo qui l'a reçu, mais le Cantona Himself).
Aleksander Ceferin (le prédisent de l'UEFA, paraît-il), Lionel Messi et Cristiano Ronaldo (des joueurs de balle au pied, me dit-on), en seraient restés baba. « Ils » (les dieux, comprenez les puissants), nous sacrifient à leur whims, leurs mauvais vouloirs, leurs lubies. On le savait mais le rappel vaut que l'on s'y attarde. Donald Trump, Boris Johnson, tant d'autres (les Kim Jong-kekchoz plus présentables que feu Kadhafi ou Amin-Dada) n'en ont rien à faire de nos tronches (je n'extrapole pas trop, M'sieu Cantona ?). « Malheureusement, les crimes et les guerres se multiplieront. J'aime le jeu de balle au pied. Merci. » (a-t-il conclu, adaptation libre).
Classe, pas optimiste, mais autant le faire savoir à temps aux têtes blondes des petites classes.
Cantona avait aussi précédemment, rapporte The Daily Mail, considéré, à fort juste titre, que si les mouettes suivent le chalutier, c'est parce qu'elles pensent que des sardines (non conformes au gabarit imposé par l'Union européenne) seront rejetées. Bon, bien évidemment, ce n'est pas le cas, elles sont broyées et revendues en douce aux industriels d'aliments pour chats, mais tout le monde peut être abusé.
Acte IV, Gloster... Le Bard n'avait pas prévu que la science rendrait les possédants éternels (immortels) mais Cantona les voit tirer leur épingle du jeu, nous réservant guerres, calamités, virus et extinction des abeilles (sauf dans leurs domaines préservés). Là, je détourne ses propos ? Je ne crois pas : Cantona a dû lire aussi Tom Coraghessan Boyle. 
Vous souvenez-vous ? Comme Coluche, Cantona fut candidat à l'élection présidentielle. Seul un complot ourdi par... (les Émirats, les Illuminati, la cinquième colonne néo-con, les adorateurs du nombril ?) l'a contraint à renoncer. Mais depuis Marcel Barbu, quel espoir subsiste-t-il pour la France ? À qui se fier, à qui se vouer ?
J'ai un plan... Je me présente en 2022... Toi, Éric, et Lalanne me soutiennent. Je suis battu, mais vous entrez au prochain gouvernement... L'un ou l'autre brigue la présidence pour 2027... Vous me faites émarger au Conseil économique et social. C'est dire si je me contenterai de peu : à peine 4 000 euros bruts mensuels, dont x reversés à la SPA et à la fondation Brigitte Bardot (toujours vaillante à 93 ans lors de l'élection). Allez, c'est comme si c'était déjà dans la poche. ;-)



Brexit : les Brexpats de France en butte aux vexations administratives

Des préfectures bloquent les demandes des Brexpats

Dear Friends and would-be French citizens or residents, please receive my apologies… But there’s hope, the French bureaucratic hassle (and blunders) will not last (so) long…
Mélange des genres… J’apporte mon aide à une amie ayant une maison à céder du côté de Tergnier, de préférence à une famille de Brexpats avec un chien… La maison de Fargniers (je vous en avais précédemment entretenus) a déjà été visitée par un couple de Britanniques avec deux enfants qui aurait finalement, semble-t-il, opté pour la Belgique en raison deslourdeurs administratives françaises dont ont fait état d’autres Brexpats dans « leur » presse locale (en France) ou « ex- » nationale. Mais que fait donc l'Élysée ?
So Dear Friends from Northern Ireland, Scotland, Wales, Cornwall and England, there is a house to be sold in Picardy. Have a look at the PDF file
Cheer up, let's flee
La plupart des opposants au Brexit ou à un Brexit dur ou sans accord sont vent debout contre la suspension du Parlement par le Bojo. Lequel resserre les rangs dans son bunker conservateur, en raison de défections (Ruth Davidson, Lord Young), d’opposants internes (Ken Clarke et alii), et se verrait désavoué par l’opinion (dont un quart de l’électorat favorable au Brexit selon un sondage YouGov). Mais le seul espoir restant aux Europhiles serait que Boris Johnson arrache quelques concessions à l’Union européenne… Il serait vraisemblablement reconduit, avec l’appui du Brexit Party, si, comme cela se profile, il organise de nouvelles élections générales.
Donc, pour beaucoup, désireux de conserver un passeport européen, la meilleure option reste la fuite. Soit en restant en Grande-Bretagne ou Irlande du Nord tout en ayant acquis une nationalité européenne (irlandaise pour nombre d’entre eux), soit en rejoignant le Continent si ce n’est déjà fait.
Beaucoup de Brexpats (et autres Britishers, dont des favorables au Brexit mais voulant et l’ale ou leur stout et le beurre breton ou d’ailleurs en Europe) ont depuis longtemps pris leurs précautions. Mais en France, ceux ayant opté pour le wait and see prennent peur et affluent dans les préfectures pour déposer une demande de carte de séjour, voire de naturalisation.
Et que fait notre « excellente » administration ? Le gros dos (arch its back = digging its heels). Elle raconte n’importe quoi, tout comme celle du Home Office (No sir, Next!), arguant soit qu’elle manque de temps et doit allonger les délais, soit que « ce n’est pas possible ». Mauvais Français ! Impossible n’est pas français.
Ce qui contraint des candidats Brexpats à la résidence sur le continent à filer ailleurs.
Sur ce traitement « par-dessus la jambe » que réservent des (et non toutes les) préfectures aux Brexpats, je n’ai que des informations parcellaires. Des commentaires sur le site The Local (de Stockholm, mais version .fr), divers articles du genre “Readers report rights refusal in France” (The Connexion), ou pestant contre les admin hassles, le groupe Remain in France, &c. Le site Renstance indique clairement qu’obtenir un rendez-vous en ligne est devenu « un défi » (“quite a challenge already”). C’est d’autant plus vrai que les préfectures de certaines régions (Dordogne par exemple, ou ex-Paca) sont assaillies de demandes.
Certaines préfectures iraient, semble-t-il (je n’ai pu vérifier) jusqu’à refuser de remettre un « récépissé de demande de titre de séjour ».
Ce qui m’a le plus chagriné, c’est des commentaires de lecteurs (Oldnuff, devenu compatriote Breton, en attente depuis… 20 mois ; Bakebeen, qui quitte la France en raison de la culture paperassière ; d’autres) réagissant à la tribune de Lee Williscroft-Ferris dans The Independent (j’y avais effectué des stages à la rédaction avant de rédiger mon mémoire de maîtrise d’anglais). Lee réside à présent dans le Limousin. Heureusement, il y a Tiffany la Vannetaise qui se félicite de l’accueil reçu à la préfecture du Morbihan. Oui, mais cela… c’était avant…
Rater le coche
Les Néerlandais et d’autres se souviennent à quel point la révocation de l’édit de Nantes (édits d’Alès, 1629 ; de Fontainebleau, 1685) fut bénéfique pour leur(s) pays. Et comme par hasard, l’administration allemande est beaucoup plus accommodante que la française… L’Office belge des étrangers a facilité les choses (renouvellement d’un titre de séjour dans les mairies par exemple).
D’ici à ce que le Riviera Reporter (le porte-voix de la communauté anglophone de la Riviera) en vienne à déconseiller de s’installer en France, il n’y a pas loin…
À propos des Gilets Jaunes, Christophe Castaner a fini par admettre que l’administration centrale, soit le ministère de l’Intérieur, était resté trop longtemps sourd aux remontées préfectorales. En serait-il de même à propos des Brexpats ? Ne serait-il pas plus que temps de réserver une journée hebdomadaire à leur accueil jusqu’à nouvel ordre ?
Un nouvel ordre qui peut tarder : le Bojo ou son opposition risquent d’obtenir un report de la date d’application de l’article 50. Ce qui risque (risque bénéfique) d’amplifier le mouvement des candidats à la Brexpatriation (voir #Remainervermin, #stopthecoup, #RevokeA50).
L’administration française a une fois de plus cédé à ses travers : favoriser le traitement « de masse ». Soit celui réservé aux entreprises britanniques désireuses de transférer leur siège en France. Mais pour le pékin moyen, le self-employed, l’artisan, balpeau… La nasse. Fais la queue comme les autres, attends-toi à être le chien venant troubler le jeu de quilles (celui des impavides fonctionnaires).
Je fus longtemps assidu outre-Manche (plus d’une centaine de courts et moyens séjours). Mais après le traitement reçu au Home Office à Londres (le fameux No sir, Next… alors que j’avais en main un contrat de travail d’étudiant), c’est simple, l’Écosse et les Cornouailles devinrent mes destinations favorites.
Emmanuel Macron, souviens-toi de l’Auld Alliance !
Lourdeurs, lourdeurs
Franchement, je ne saurai vanter Fargniers (localité du triangle des Bermudes désindustrialisées axonaises : Chauny-Tergnier-La Fère) outre-mesure. Mais la préfecture de l’Aisne à Laon n’est pas déjà submergée de demandes. Elle vous accueille, British Friends, des lundis aux vendredis (jusqu’à 16:15 sauf les après-midi du mardi et jeudi).
Et pourtant… La prise de rendez-vous se fait en ligne, il faut prendre un rendez-vous par personne (« pour un couple, prendre deux rendez-vous »), et un par démarche (un pour obtenir un titre de résident, un autre pour un titre de voyage). Mais heureusement un numéro téléphonique et une adresse de courriel sont indiquées sur la page idoine.
Le hic : en cas d’annulation d’un rendez-vous, c’est notifié par courriel uniquement. Or, la couverture Internet de certains coins de l’Aisne laisse encore à désirer. Et puis, franchement, cette fameuse page, en français uniquement… Est-ce bien raisonnable ? And do not forget: check the box before clicking on the « Effectuer une demande… » button.
Mais dites-vous bien, amis britanniques, que cette épreuve est nécessaire à votre intégration. À l’heure de l’apéro, évoquer ces tracasseries vous vaudra oreilles attentives, manifestations de sympathie, demi ou pastaga offert, et entrée dans les chœurs et cœurs des râleuses et râleurs. Vous serez plus vite des nôtres, vous tremperez vite la tartine de maroilles dans le café au lait comme nouzôôôtres (en public dans l’Aisne, mais préférez la madeleine ou le Petit Lu dans le thé en privé).
Les ficelles (de l’administration) picardes vous seront démêlées au Passage au verre ou à La Pierre à clous (les rades les plus proches de la Pref’). Les usagers vétérans britanniques vous conseilleront au Before Café (rue Saint-Jean) ou au Trappist (idem). Autre tuyau : en griller une près du porche de la préfecture. Mais ne dites pas « passe-droit », obtenez-le. C’est ça la France !
Durs changements
Cela étant, oui, la France vous décevra… L’objectivité m’oblige à signaler par exemple que, pour obtenir un referendum, it’s not a piece of cake… Les Français râlent fort, puis ils rentrent à la niche. Voyez où en est la pétition pour que le sort des Aéroports de Paris (destinés à devenir aussi merdiques que Gatwick ou Heathrow) soit débattu. Tandis que vous êtes déjà près d’un million et demi à signer pour que votre Parliament ne soit pas ajourné, étiez plus de six millions à signer pour rester dans l’UE. Nos High Streets se dépeuplent aussi de commerces de proximité (moins que les vôtres, mais c’est inquiétant). Le communautarisme reste ici (un peu) moins accentué, mais c’est précaire. La tournée des poubelles se raréfie en zones rurales. La baguette n’est plus ce qu’elle était, les espadrilles moins résistantes, le vrai béret français de France est devenu hors de prix, la presse quotidienne trop chère. Heinz means rarely beans in the shops.
En revanche, la débrouillardise (le démerdenzizich en franteuton) fait que, même avec la chute de la livre, le coût de la vie est moindre qu’au Royaume-Uni. Hors de Paris, les serveuses restent accortes. Sauf à Bordeaux, on ne vous serinera pas « et merde pour le roi d’Angleterre ». Le fish and chips commence à concurrencer l’envahissant sushi. Marks and Spencer s’est réimplanté (pour l’alimentation). Le beagle est en vogue. Donald Trump n’a pas la cote. Andorre est moins loin pour s’approvisionner en tabac. L’accès à la base nautique de la Frette reste gratuit pour les locaux. Les sacs pour déjections canines (ecofriendly poop bags) restent gratuits dans les mairies (ou en libre accès). Weigh the pros and cons.

mardi 27 août 2019

Cherche enjoliveur de roue pour Peugeot 309 Chorus...

Jeu concours : trouvez un enjoliveur de roue pour une 309 Chorus...

Belle arnaque... Qui trouvera un enjoliveur de roue pour une Peugeot 309 Chorus sera éligible à l'achat de la voiture... Dont je n'ai pas trop d'idée du prix (vers le millier d'euros, justifié ?).
D'un, on ne peut comme cela lancer un jeu doté de prix. De deux, je ne sais même pas si l'amie qui me demande de l'aide pour trouver son enjoliveur voudra vendre cette voiture de collection...
Elle hésite à s'en séparer.
Et pour cause.
À peine plus de 100 000 km, très bon état général, et... trente ans.
Donc, question assurance, une superbe affaire... À condition bien sûr de se conformer aux restrictions des assureurs s'appliquant aux voitures de collection (rester dans le département, sauf participation à des rallies, ou souscrire une assurance temporaire pour l'utiliser hors limites).
Question prix, c'est une Chorus essence. Pas une GTI (très recherchées et plus chères, semble-t-il). Mais justifié et à débattre, en fonction de je ne sais quoi. Bien entretenue, &c. Pourra durer au-delà de 300 000 km sans trop de problèmes sauf... si la législation change et qu'un législateur veuille affronter l'ire des détenteurs de voitures de collection et les interdire de circulation.
Sauf que... Il lui manque un enjoliveur de roue.
Je viens de passer deux heures à tenter d'en trouver un, en total novice en la matière.
Idéalement, il faudrait dénicher (casse, club, imprimeur 3D ?) un modèle à peu près similaire à ceux des deux visuels. Celui sur fond noir est celui d'origine du modèle. Celui sur fond blanc a été trouvé via Google Images. Le ou la, les gagnant·e·s du « concours » décideront souverainement si le modèle similaire leur conviendra ou non (possibilité de transférer ou marchander l'option d'achat).
C'est bien sûr une entrée de blogue-notes bouteille à la mer. Mais qui ne tente rien...
En tout cas, j'ai échoué; ma « chasse au trésor » (visites de multiples sites...) n'a abouti qu'à recevoir un courriel d'une casse n'ayant pas cette pièce. 
Tant qu'à faire, l'amie serait aussi preneuse d'un quoi ? Pommeau de levier de vitesse ? Il s'est cassé, a été remplacé par un autre, mais d'un modèle Peugeot à cinq vitesses (la Chorus est à l'ancienne : quatre seulement). Bricolable. 
Car la pastille de la quatre vitesses a été sauvegardée.
Les « Titine », cela me connaissait... Première caisse, une deuche, donnée, qui s'est retrouvée repérée par les gendarmes entre Strasbourg et Mulhouse... Je l'avais confiée à mon ex-beau-frère, mais elle a calenchée en route... Je n'avais pas encore le permis de conduire mais je me suis retrouvé devant un tribunal et condamné (légèrement, en soi, lourdement, relativement, vus mes revenus de l'époque).
Puis une 4L trois vitesses... 25 ans. Revendue après des années de bons et loyaux services à une maîtresse (auxiliaire, de l'Éduc' Nat') qui lui faisait remonter le col de Saverne... Et que je retrouve au moins trentenaire, à Reims. Impossible de se méprendre : quatre portières de couleurs différentes comme je l'avais cédé à la jeune prof'. Si cela se trouve, elle roule encore.
Puis la Coccinelle... Celle qui n'avait pas de compteur indiquant le niveau d'essence. Il fallait, lors du  plein, du bout du pied, abaisser ou relever un levier. Sauf que j'oubliais... En fait, la manip permettait de disposer d'une réserve d'environ cinq litres. Voui, mais un oubli à la pompe vous exposait bien sûr à la panne sèche. Fréquente.
La Lada break familiale. Avec une sorte de curseur pour adapter en fonction du type de carburant disponible de Brest (les deux... le finistérien et celui de la frontière) à Vladivostok. Avec tout ce qu'il fallait, pompe à main incluse, dans la lourde et volumineuse trousse dépannage.
Ensuite, bon, la R5 et je ne sais plus quel modèle de Citroën montée en Roumanie... Celle-là perdit une roue sur autoroute. Bizarre de voir la roue avant gauche bondir à la hauteur de deux-trois étages puis disparaître après mains rebonds.
Nouveau Parisien, je suis devenu piéton et usager des transports en commun. Mais prendre à l'occasion le volant de la Peugeot 309 Chorus (ou d'une bagnole de loc'), c'est toujours un étonnement. Et parfois, on ne peut faire autrement.
Mais question bagnoles, franchement, les doyennes des années 1980, ce sont des affaires. Tenez, prenez la Xantia du Stan (un pote). 400 000 km au compteur. Fait vaillamment son office. Électronique minimale. Réparable encore de la Laponie au Cap et de Brest à Saïgon et au-delà. Lieux communs. Je vous épargne les autres en réserve pour les heures d'apéro. Ah voui, lors de la remise du certificat d'option pour l'achat de la 309 Chorus, l'apéro sera offert.  

Brexit : et si ce n’était qu’un “scam” (une arnaque) ?

Quelles familles présidentielles joueront contre la livre ?

Et si… Avec des si… Mais si les familles Trump et Johnson avaient décidé de jouer contre la livre sur le marché des changes ? Elles et leurs cronies ?
Bojo (Boris Johnson) avait déclaré lors du G7 de Biarritz que le Royaume-Uni ne réglerait que sept ou neuf milliards de livres à l’Union européenne. La réponse est venue : ce seront toujours 39 milliards (ou leurs équivalents en euros après le 31 octobre ?). Quoi qu’il advienne. L’Union européenne ne se contentera pas de moins. Les mesures de rétorsion ne sont pas évoquées mais…
Ce n’est pas cela qui fera chuter la parité livre-euro-dollar-yen-yuan, &c., mais le Brexit par lui-même, at large. Une aubaine ?
C’est en tout cas ce que laisse suggérer le travailliste Jeremy Corbin dans une tribune pour The Independent. Le Donald est certes un président inepte (ce que proclament ses opposants républicains à sa réélection), voire un dérangé du bocal, mais, si son groupe immobilier et autre(s) sont endettés, il pourrait se refaire. Les Johnson jouent-ils les médias pour brouiller les pistes (le Bojo est le seul de la famille en faveur du Brexit) ?
Corbyn considérerait que la famille Johnson est de mèche avec les financeurs du parti conservateur : ils joueront contre la livre, et amasseront les profits. Il ne l’a pas dit ainsi, j’extrapole. Et la famille Trump et les principaux donateurs de la campagne présidentielle du Donald ?
Stop a no-deal banker’s Brexit
Et la famille Macron ? Et la Juncker ? En collusion avec les banques françaises, luxembourgeoises ? Avec Madoff depuis sa prison ?
Emmanuel Macron n’est pas Talleyrand roulant dans la farine les puissances ayant vaincu Napoléon, au Congrès de Vienne (sept. 1814), et sa bonne prestation médiatique au G7 de Biarritz pèse (très) peu. Mais, avec les Gilets Jaunes, comme avant lui de Gaulle lors de mai 1968, il a pris le pouls de la France… Imprévisible. Laisser les banques françaises jouer contre la livre une première fois, puis avec (pour), quand le Brexit ne concernera plus que l’Angleterre (Écosse, Royaume-Uni, Irlande du Nord, voire Cornouailles, prenant le large) pourrait lui coûter bonbon en droits d’auteurs (tous les anciens présidents, en sus de libéralités de la Nation, s’en gavent). Quoique… Sarkozy-Kadhafi influe peu sur les ventes.
Nan, assez de billevesées et calembredaines. Il ne s’agit que de suppositions gratuites. En revanche, oui, dans un premier temps, s’il n’est pas rétabli Premier ministre, Boris Johnson liquidera nombre de protections sociales et salariales, et cela ne pourra que conforter Emmanuel Macron : it’s the compétitivité, stupid ! Et d’autres. Autre allégation gratuite et fondée sur… la dérisoire gloriole de faire parler chichement de soi ?
Je ne suis pas complotisme même si j’ai pu constater (enquête approfondie pour un quotidien régional) que des israélites récoltaient des publicités et pour le Front national et pour le parti de Jacques Chirac, que des élus de tous bords (des communistes aux partis centristes ou « gaullistes ») s’arrangeaient pour tirer profit de transactions immobilières conditionnées par des décisions municipales.
Mais, oui, Corbyn a écrit : « le chaos et l’insécurité découlant d’un Brexit sans accord représente un pactole potentiel pour les spéculateurs jouant contre la livre » (chaos and uncertainty caused by a no-deal Brexit is potential goldmine for speculators…). Avec les chargés d’affaires des familles Trump, Johnson, Macron, à la manœuvre ? Il n’a rien dit de tel, j’extrapole. Je ne suppute pas. Il ne s’agit que d’un test pour constater (ou non) si des sites complotistes s’empareront de l’hypothèse. Prendre date, en quelque sorte.
Remarquez au passage que Donald Trump à joué sur la fameuse interrogation de Staline (le Vatican, combien de divisions ?). C’est quoi au juste l’Angleterre ? Ce, histoire de remettre le Bojo à sa place alors qu’il objectait sur la guerre tarifaire entre les États-Unis et la Chine. Reste à ta place, petit Anglais.
Marionnette
L’opposition (aux conservateurs et interne au Tories) va donc camper le Bojo en marionnette du Donald. En bull-dog glapissant pour imiter Churchill mais quémandant son susucre à la Maison Blanche. Tandis que Boris Johnson va multiplier les interventions en direct (en ligne, notamment, histoire d’éviter les questions oiseuses de la presse) pour assurer qu’il fera un Royaume-Uni Great Again. Exercice périlleux. Une fois se targuer d’être le préféré du Donald, une autre d’avertir qu’avec lui tout n’est pas gagné d’avance. La méthode Trump : un tweet agressif, un autre plus conciliant. Dans la foulée. Puis on recommence (vindicatif-amène-outrageant-amical, comme à l’adresse du Danemark). Même chose à l’égard de l’Union européenne (une heure la fustigeant, l’autre réaffirmant « l’amitié entre les peuples » insulaires et continentaux). L’interrogation subsiste : Boris Johnson veut-il le pouvoir pour le pouvoir ou pour s’en mettre plein les poches ? Peut-être les deux, ma nièce… Mais ni moi, ni Jeremy Corbin ne l’affirment. What about yourself?

lundi 26 août 2019

Médialogie : le cas des escroqueries au pèlerinage à la Mecque

Un·e musulman·e de France sur cinq victime d’arnaque au Hajj ???

Selon on ne sait finalement trop qui, environ 4 000 musulman·e·s français·e·s se seraient fait arnaquer d’au moins 6 000 euros pour participer à l’Omra ou au Hajj (Médine, La Mecque). Pour la plupart, ce serait sans recours.
Lorsqu’il est question de médialogie, autant préciser au préalable « d’oùsqu’on cause ». Une concierge de ma rue me lança récemment : « Il paraît que vous seriez ”journaliste” » (quatre doigts écartés de part et d’autre de la taille, ce qui change agréablement de cet anglicisme visuel, quatre en crochets de part et d’autre du front). Non pas, journaliste retraité (25 ans de carte de presse 47 640 sur près de 40 ans d’activité journalistique, passage volontairement écourté au Cuej, nombreux stages au CFJ-CFPJ, &c.). Ce qui ne m’autorise pas plus qu’un autre de traiter sérieusement de ces arnaques aux pèlerinages à La Mecque, car je n’ai jamais été spécialisé en rubrique religieuse, et pour celle intitulée « société », j’ai très rarement (et superficiellement) traité des communautés musulmanes. Et puis « journaliste » c’est devenu suspect, forcément suspect. Je fais avec.
En sus, ce qui suit n’approfondit nullement la question. Il ne s’agit que de traiter de l’article « Voyage à La Mecque : de nombreux pèlerins dupés par des agences de voyage » (Cécile Chambraud, site du Monde, ce jour), et de celui d’Hanan Ben Rhouma (site Saphir News, mis en ligne le 8 août), « Hajj 2019 : des milliers de pèlerins de France cloués au sol… ».
En sus, je m’affranchis de préoccupations déontologiques approfondies : ce n’est qu’un billet de blogue-notes… Je ne garantis que la sincérité de mes propos.
Mieux sourcer
Mon châpo, tout d’abord… Deux conditionnels (« seraient/serait »). Pourquoi ?
Parce que tant Cécile Chambraud qu’Hanan Ben Rhouma ne qualifient pas leur principale source.
Le nombre avancé, « entre 3 000 et 5 000 » victimes, provient d’un certain Omar Dakir, « fondateur de l’Association culturelle d’entraide et de fraternité (ACEF) » (Chambraud) ; ou « entre 4 000 et 5 000 musulmans » (Ben Rhouma, non sourcé ; mais, dans un autre article « entre 3 000, selon nos premières estimations, et 5 000 personnes »). En fait, pour Ben Rhouma, la source serait « les professionnels du secteur ».
Ou le seul Omar Dakir ? Dont le site, ac-ef.fr, précise : « notre association possédant l’extension d’immatriculation touristique… » (http://www.ac-ef.fr/plus-de-transparence/). Il s’agit donc d’un·e concurrent·e des autres organismes.
Nos deux consœurs (un retraité demeure confrère honoraire) s’accordent sur le mécanisme (Chambraud mentionne d’ailleurs «​SaphirNews »). Des agences agréées par le représentant du ministère du Hajj au sein de l’ambassade ou du consulat saoudiens n’ont pas vu renouveler leurs autorisations d’obtention de visas. Or, seules les agences commerciales ou les associations peuvent déposer des demandes de visas (depuis 2006). Ce pour diverses raisons tenant ou non au contingentement des arrivées en Arabie lors du pèlerinage (La Mecque est alors engorgée, des mouvements meurtriers de foule peuvent se produire). Ou au fait que traiter des visas individuels oblige à recruter, former, rétribuer.
Ce fut par exemple le cas d’Amen Voyage, agence dirigée par Salah Mabrouk, dont l’activité essentielle n’est pas de vendre des séjours à La Mecque (elle ne prend en charge qu’une douzaine de clients en direct chaque année), mais de revendre à d’autres structures son quota ex-habituel de quelque 2 000 visas. Dont à l’agence Tawhid Travel qui n’aurait pas, selon sa direction, été informée du retrait d’agrément d’Amen Voyage, Salah Mabrouk assurant du contraire : il appartenait à Tawid Travel de répercuter l’information auprès de ses clients… Et de les diriger à temps vers une structure agrée, comme par exemple Action-Visas (« spécialisée sur l’Arabie saoudite », selon son site accédé ce 26 août, et sous réserve qu’il soit à jour). Coût d’un visa obtenu ou refusé en temps utile via Action-Visas : 135 euros, « tarif minimum en délai normal ». Forte marge : le visa pèlerinage est  délivré gratuitement par l'Arabie.
Dédommagements aléatoires
L’ennui pour les victimes, si j’ai bien compris ce qu’a développé la direction de Tawhid Travel pour Ben Rhouma, c’est que ces agences rembourseront lorsqu’elles obtiendront devant les tribunaux dédommagements des agences ou structures fournisseuses. Ces dernières ne seraient pas moins, pour 2019, d’une soixantaine. Le chiffre antérieur (2018) n’a pu être obtenu par Ben Rhouma, ni de l’ambassade ou du consulat saoudien, ni auprès du consul général de France à Jeddah.
Ben Rhouma conclut sur « l’importance de s’assurer (…) que la structure (…) soit agrée Hajj par l’Arabie Saoudite. ». Bien, mais comment donc ? Un peu d’info-service n’aurait pas été de trop…
Or, si notre consœur n’a pas été « en mesure de joindre l’ambassade d’Arabie Saoudite » et a dû se fier à « un professionnel du hajj bien informé » pour consulter la liste, il peut être présumé qu’un particulier ne sera jamais en mesure d’obtenir directement ce renseignement crucial.
Idem pour Chambraud qui indique que « les données sûres manquent » et que Fateh Kimouche, du site Al-Kanz soupire : « Tout est tellement invérifiable ». Tiens donc, l’ambassade ne serait-elle pas l’instigatrice de ce flou ? La question reste en suspens… Serait-ce aussi parce que, parmi des associations, certaines sont étroitement liées à des mosquées, comme celle « de la région parisienne » que Ben Rouhma n’a pu joindre (pourquoi ne pas la nommer ?). Toujours est-il que Chambraud indique que le ministère de l’Intérieur français se serait vu communiquer la fameuse liste : seulement un mois avant le début du pèlerinage ? La consœur du Monde reste évasive sur la question… Le ministère aurait convié les agences agrées à une rencontre « début juillet ». Son encadré (accessible en intégralité sur le site) laisse sur sa faim sur ce point… Il indique cependant que même des agences agréees négligent tout simplement d’inclure dans leur prix (fort) le voyage de retour : « des fidèles (…) se sont retrouvé coincés à l’aéroport. ».
Des Action-Visas, il en est de multiples… Aux tarifs pouvant varier du relativement peu au double, triple, &c. CIBT Visas indique que les autorités saoudiennes demandent 30 € pour un visa, plus 12 afin d’approuver « le formulaire de police d’assurance » (couvrant frais médicaux et rapatriement éventuel). Total : 42 euros. Or, indiquent Al-Kanz et France Hajj, « le visa pour le hajj est bien gratuit » et l’agence « n’a pas le droit de vous vendre un visa hajj » (Guide du Hajj sans souci, 2009).
Un pactole très réparti
Les agences semblent réaliser des marges allant de… mettons un millier d’euros à… allez savoir. On ne comprend pas trop pourquoi Le Monde indique un prix de voyage/séjour moyen de 4 500 (deux semaines) à 5 500 euros (trois), ou entre 4 300 et 4 500 pour trois semaines. Le coût total facturé tournerait, selon Saphir News, « vers les 6 000 euros » (pour quinze ou 22-23 jours ?). Car agences et associations, cultuelles ou autres, emploieraient des « rabatteurs » rétribués, des intérimaires non-déclarés, peut-on supposer, dont on ne sait s’ils déclarent leurs gains au fisc.
Ce qui étonne, c’est que Saphir News fournit un lien vers une autre page datée de juillet… 2014, faisait état d’une association d’organisateurs agréés plus ou moins patronnée par le Quai d’Orsay, dont le chargé de mission était un certain Roland Dubertrand (depuis, ambassadeur au Chili en mars 2018, au sultanat d’Oman auparavant).
Mais où est donc passée cette « cinquième compagnie », la CHF (Coordination Hajj-France ?). Figurez-vous que, sur son site (lechf.org), accédé ce jour, on trouve… Amen Voyages ! (mais non Tawhid Travel, sise à Meudon et en Belgique, dirigée par Issem Sta). Le CHF représenterait donc 56 agences et « une association de culte » sur les 63 « structures » de la liste consultée par Ben Rhouma… Mais seulement 54 organismes figurent sur l’annuaire (comptage en déroulant la page des « adhérents », d’Africa Voyages à Zoom Planète). Trois de chute, donc (sans inclure Amen Voyages, toujours agréée, selon le CHF, semble-t-il, à ce jour).
La question qui se pose et à laquelle il n’est pas répondu : pourquoi donc le ministère de l’Intérieur (ou tout autre, celui qui régule les agences de voyages, Bercy, qui chapeaute la Direction […] de la répression des fraudes), ne peut contrôler et cette liste, et les agences ou organismes se targuant de figurer dessus.
Pour revenir aux deux articles, ils convergent pour laisser entendre que le coût total d’un pèlerinage dépasse largement six à sept milliers d’euros. Il faut ajouter le coût de congés sans solde, de gardes d’enfants (parfois en faisant venir, à ses frais, des proches du Maghreb ou d’ailleurs). Pour « Souad », assistante maternelle rencontrée par Chambraud, ce coût s’évalue à 8 780 euros, pour seulement deux semaines et un tarif « économique ». Et encore, elle est restée en France… Car selon le site Le Muslim Post, l’an dernier (article du 15 janvier 2018), deux fidèles, une fois sur place ont dû acquitter « 800 euros de frais supplémentaires ». Belle perte pour l’économie française, soit-il signalé au passage.
Souad a aussi remarqué que toutes les agences contactées affichaient les mêmes forfaits et les mêmes tarifs. Ce qui laisse s’interroger sur la véracité de cette affirmation ou sur l’objet réel du fameux CHF. Lequel prône la « solidarité » entre collègues adhérents (page Congrès d’Aix-les-Bains).
Je poserai la question à son président, M. El Houssine Marfouq (via contact@lechf.org).
Fondé sur la confiance
Toutes les arnaques sont possibles. Le site comparateur hajj-mecque.com ne liste que sept agences agréees et bizarrement Chaïma Travel en sus, dont les conditions générales laissent présumer qu’elle remet carnet de voyage et visa directement à l’aéroport. Un site saoudien, celui du ministère du Haj & Umrah (Omra) semble permettre de vérifier à l’avance si un visa pourra ou non être demandé (réponse dans mon cas : “No Umrah visa request available”).
Il ne s’agit pas ici de distribuer des bons points à des consœurs (qui en méritent de multiples), mais il semble que ces articles ont négligé un point « de détail ». Selon Saphir News, la France aurait compté 13 554 musulman·e·s (de nationalité française ou résident·e·s) ayant participé au Hajj 2019. Pour, si on comprend bien, entre 17 et 18 000 candidat·e·s dont de 4 000 à 6 000 escroqué·e·s (jusqu’à 5 000 selon Omar Dakir, davantage si les estimations de Saphir News étaient révisées à la hausse). Soit un pourcentage de… Allez, mettons environ 20 % (22,22 % ?). Ce ne serait pas un cinquième ? C’est le genre d’approximation que se permet souvent la presse et que ne se sont pas autorisées ces deux journalistes (ni leurs secrétaires de rédaction, tant mieux). Et que j’assortis de points d’interrogation.
Pour combien de frères et sœurs (en l’islam, de l’oumma) à l’origine des arnaques ? Là, impossible de situer du fait de l’incertitude sur le nombre des multiples intermédiaires… Dont quelques-uns aussi rétribués par les patrons d’hôtels saoudiens ayant encaissé à l’avance le coût des réservations en sachant qu’ils pourront vendre deux fois les chambres forcément restées libres ?
Toutes choses que, même en une page (toute la 9, en rubrique « France »), Cécile Chambraud ne pouvait aborder.
Nombre de ces agences exploitent la fibre religieuse (Tawhid Travel Belgique, qui a honoré ses prestations, emploie par exemple un « doctorant en science religieuse »). Rabatteuses et rabatteurs sont le plus souvent assidus aux cultes. Amen Voyage se situe à proximité immédiate de la mosquée Omar (11e ar.). Alors qu’importent les prix exorbitants (5 290 €/personne pour le « court séjour éco » en chambre à… quatre lits, 6 290 pour un voyageur en chambre à deux lits, chez Amen Voyage). C’est le voyage « d’une vie » pour accomplir le cinquième pilier de l’islam. Et en général, les victimes s’en remettent au jugement d’Allah… C’est d’ailleurs ce que constate le site Al-Kanz qui recommande de faire un signalement à la répression des fraudes : « si vous choisissez de vous taire comme c’est tristement le cas de l'immense majorité des victimes depuis tant d'années, les escrocs recommenceront. » ; « les clients bien que floués préfèrent ne pas donner suite. ».
L’agence Kheops (Marseille) fut dénoncée, véhémentement, dès 2015 (visuel). Elle figure sur la page des adhérents du CHF. Nour Voyages en sept. 2018, pour absence de guide (facturé) sur place. Idem. En revanche, l’association musulmane turque Millî Görüş ou celle des habous de la mosquée de Paris (agrées par le ministère saoudien en 2016) restent absentes de cette page… Insolite.
Cela étant, mais c’est un autre sujet, même Al-Kanz, qui avait dénoncé une arnaque aux moutons de l’aïd (carcasses de moutons de diverses provenances portant l’étiquette de certification de la mosquée d’Évry) ne s’est pas trop interrogé sur la façon dont cette mosquée attribue généreusement ces labels aux grossistes et bouchers.
On ne voit pas trop non plus sur le site de ac-ef le nom des agences « indélicates », dont celles des trois ayant employé pour rabatteur l’imam de l’ex-mosquées Malik Ibn Anas d’Ecquevilly : une perquisition, en février dernier, avait permis de retrouver 53 000 € en billets et pièces (Le Parisien, 25 fév.) chez lui.
Pour les complotistes…
Et si Tawhid Travel (environ 650 clients lésés pour trois millions d’euros au total) avait été victime d’une manipulation ? Comme elle emploie des guides salafistes lors du pèlerinage (selon les universitaires Leila Seurat et Jihan Safar, voir leur entretien avec Henri Mamarbachi), aurait-elle, via Amen Voyages, été acculée à la faillite pour d’obscures raisons liées à des luttes d’influence ou à des pressions diverses ? Mais dans ce cas, parmi les organismes victimes d’Amen Voyages, on compte aussi la mosquée de Stains, l’agence El Mouslim (qui propose encore des programmes Omra de septembre prochain à avril 2020), Neostram-Voyage à Nice et Fréjus (plus d’offres à venir), d’autres… Amen Voyages n’aurait (conditionnel) même pas été prévenue du retrait de son agrément…
En fait, le véritable « complot » est celui du silence : peur de se voir refuser ultérieurement un visa (après avoir reconstitué de fortes économies) ou « de porter atteinte à l’image de la communauté », selon Jihan Safar… En réalité, une autre grosse agence de type « grossiste » serait aussi visée en raison de pratiques identiques. Ce parce que l’Arabie veut développer le tourisme hors de la Mecque et de Médine (donc peut-être faire baisser les prix, voir offrir des prestations de qualité). Au temps pour la (l’hypo)thèse du complot…
Mais Cécile et Hanan abordent peu ces problèmes… Eh oui, « la presse n’en parle pas », donc il y a « anguille sous roche ». Rappelons, c’est sur ce blogue-notes un leitmotiv, que la plupart des sites complotistes proclament que « la presse n’en dit rien » alors que leurs sources primaires sont très souvent des sources fiables, de presse. Et puis, comptez les lignes supra, enlevez le verbiage : sauf à se voir confier la rédaction d’un dossier complet (un cahier de quotidien, multiples pages d’un site), impossible d’être exhaustif.
Cela étant, le marché du hajj a été progressivement capté par les acteurs se proclament plus salafistes ou wahhabites que musulmans d’autres obédiences (soufis, makélites… chiites, évidemment). Il serait peut-être temps que l’islam français soit moins opaque. Mais cela, c’est une opinion, d’éditorialiste, et non de journaliste de terrain. Ne plus confondre « journaliste » et « animateur-chroniqueur », merci. Et puis, concitoyen·ne·s musulman·e·s, avant de me taxer d’islamophobie, merci de me relire soigneusement…
Je suis religiophobe modéré, mais je ne mélange pas les genres.

dimanche 25 août 2019

Brexit : Le Donald (Trump) et le Boris “Bojo” Johnson font leur numéro

Le Donald et le Bojo font pression sur l'Union européenne

Bras dessus-bras dessous, accolades et congratulations : Donald Trump et Boris Johnson ont joué la totale complicité à Biarritz et se sont jurés mutuellement que les promesses engagent ceux qui les écoutent.
Alors que Boris Johnson, avant de partager un petit-déjeuner avec Donald Trump, avait déclaré que la négociation d’un accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis ne serait pas une traversée par grand vent sur une mer calme, d’un jour à l’autre, tout va pour le mieux. Embrassons-nous, Foleville…
Ce sera, entre les deux pays, un très vaste accord commercial, peut-être pas conclu dès le 1er novembre mais « très vite ». Parce que lui et le Bojo sont en phase, que son interlocuteur est « fantastique » (contrairement à Theresa May). L’accord sera « le plus grand qu’il il n’y ait jamais eu », assure Trump. Normal, il est « l’élu » du Seigneur, “The Chosen One”, et le Bojo n’est pas loin à ses yeux d’être l’ange Gabriel, sans doute pas tout à fait son alter ego, mais presque tout comme.
Sauf que, s’il suffit d’être deux pour danser le tango, en matière de négociations bilatérales portant sur les domaines industriels, commerciaux et financiers, c’est un peu plus complexe.
Les restrictions à l’exportation de produits britanniques outre-Atlantique sont multiples, tandis que le Royaume-Uni a beaucoup plus facilité l’activité des entreprises étasuniennes sur son territoire. Les États-Unis sont l’un des pays les plus protectionnistes qui soit au monde. Tout est bon pour, par exemple, barrer le marché à un produit alimentaire (la tourte de porc, ou la cornish pasty, par exemple). Tandis que si, comme l’a dit Trump, le Royaume-Uni n’avait plus « le boulet [de l’UE] au pied », tout sera plus facile pour y exporter des produits américains.
Mais Trump ou Johnson sont prompts à se dédire d’un jour à l’autre, voire d’une heure sur l’autre… Ainsi, Bojo s’est bien évidemment félicité de l’attitude et des bonnes paroles du Donald matinal, mais dans l’après-midi, il commentait que si les États-Unis désirent conclure un accord en un an seulement, « ce serait vraiment très rapide​», car le marché américain est « parfois » sérieusement bouclé. Parfois seulement ?
Eh oui, être une femme libérée (de l’Union européenne) se vouant à un amant américain, « c’est pas si facile ».
Pour Johnson, Biarritz a tout d’abord été un terrain de jeu à « c’est celui qui le dit qui l’est ». Donald Tusk, ancien Premier ministre polonais, président du Conseil de l’Union, avait rappelé que Johnson était le troisième dirigeant britannique avec lequel il s’entretient sur le Brexit et que ce dernier risquait de devenir pour la postérité “Mr No Deal”. Pas du tout, a rétorqué Bojo. Ce sera toi et les tiens qui resteront les M’sieurs-Dames « Pas d’accord ». Car lui, il est ouvert, béant même, à tout accord le satisfaisant ainsi qu’à la majorité de ses électeurs conservateurs. Par exemple, un accord assorti de la réduction du montant de la compensation à verser à l’UE de 39 milliards de livres à… environ sept seulement. Parce qu’avec lui tout a changé, qu’il a refait ses calculs. Sept milliards, c’est mieux que rien. Voici peu, c’était, pour lui, pas le moindre penny.
Et puis yaka-faukon, et puis tusé, toutéfacil… L’UE n’a besoin que de renoncer à donner à la République d’Irlande les garanties d’un bakstop et… la bigamie Royaume-Uni-Union Européenne-États-Unis se passera pour le mieux.
Ce à quoi Tusk a rétorqué qu’il appartenait à Bojo d’avancer « des idées opérationnelles, réalistes et acceptables » par l’Irlande et les 26 autres pays (sans compter quand même, par exemple, la Norvège et la Suisse et des pays associés non-décisionnaires).
Petite anecdote… Alors qu’Emmanuel Macron avait laissé entendre que Bojo était disposé à faire du Royaume-Uni le vassal des États-Unis, sa sœur, Rachel Johnson a renchéri à l’occasion d’un tweet : « Chaque président a besoin d’un Johnson ». Et c’est de Trump et de son frère dont il est, pour elle, question. Soit de Bojo, l’homme à tout faire, le factotum du Donald.
Lequel, après avoir laissé l’Élysée annoncer que les membres du G7 (dont lui-même) laissaient les coudées franches à la France pour s’adresser à l’Iran, a attendu quelques heures pour moucher Macron : qu’il fasse avec les Iraniens ce que bon lui semble, cela ne l’engage pas, lui. « On va continuer à agir chacun dans son rôle », a donc rectifié Macron.
Trump décide de tout souverainement… Abe Shinzo, le Premier ministre japonais, l’assure que Kim Jong-un, le dictateur nord-coréen, viole des résolutions de l’Onu en procédant à des essais de missiles, Trump lui répond que c’était prévu entre les États-Unis et la Corée du Nord… Pas de quoi se froisser, et de toute façon, l’Onu, Trump s’en balance. Comme d’ailleurs du G7, en fait. Ou des mesures de rétorsion chinoises, des risques de récession généralisée, de l’Amazone en feu, comme d’ailleurs de Boris Johnson si celui-ci se rebiffait.
Quand le Donald qualifie de Bojo de ”right man for the job”, il faut comprendre que lui décide et Bojo exécute. Soit en substance : rejette la responsabilité sur l’UE d’une sortie sans accord du Royaume-Uni, fais-toi réélire, et tu auras tes gages plus peut-être une petite prime.
Tout le jeu de Johnson consiste à présent soit à prolonger les vacances du Parlement britannique de cinq semaines, soit à se faire révoquer à l’occasion d’une motion de censure pour préparer des élections générales auxquelles l’électorat conservateur est préparé (et les autres électeurs travaillés au corps à la faveur d’une campagne en ligne et audiovisuelle sans précédent assurant que le Brexit sera sans douleur). Et si cela suspendait le Brexit (à condition que l’UE y consente), ce sera la faute du travailliste Corbyn ou de tout autre.
Une fois réélu, assurera-t-il, il sera en position de force à Bruxelles. Ce ne seront plus sept milliards, mais six, mais cinq… Jusqu’au faire rendre gorge aux 27 avec l’appui de Donald Trump menaçant les vins français, puis les fromages de Hollande, puis les brocolis italiens, et les saucisses allemandes. En parallèle, du moment que Johnson ne touche pas à la taxation des Gafas d’Amérique, des micro-brasseries britanniques (pas toutes…) seront autorisées à écouler quelques bouteilles outre-Atlantique… un jour, ou l’autre, ou le suivant.
En attendant, Johnson assure à Tusk qu’il est en phase avec l’Union européenne sur l’Ukraine, la Russie, l’Iran, Hong Kong… « Tout à fait, mon petit Bojo » a répondu Tusk poliment. Comme cela ne contredit pas les positions de Trump, cela ne mange pas de pain. « Quoi qu’il advienne, les liens étroits entre le Royaume-Uni et nos amis européens persisteront après le 31octobre, » a renchéri Johnson.
Ce qui est clair, c’est que Trump considère que le Royaume-Uni sera un partenaire plus commode hors de l’UE qu’en dedans. Mais on peut finir par se demander, comme le laisse entendre Marc Bassets d’El Pais, si ce n’est pas simplement parce qu’Obama soutenait le contraire, et qu’en fait le Royaume-Uni était un bon relais à Bruxelles dont il ne fallait surtout pas se priver.
Ce qui est évident, c’est que Boris Johnson a fait grand cas de sa relation avec Donald Trump, conviant les chaînes et radios britanniques à relayer ses propos sur sa fermeté accrue vis-à-vis de Bruxelles, fort de l’appui américain… Mais pour la presse nord-américaine, canadienne incluse donc, c’est un sujet fort mineur, voire un non-sujet. It’s China, stupid! La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, les relèvements de taxes, la parité des deux devises, sont de tout autres mobiles de préoccupations…
Bojo constatera demain, lundi, si ses bons mots ont eu une influence sur le cours de la livre sterling. Lequel dépendra surtout de la tournure des relations sino-américaines.

DAB : les distributeurs de billets se font plus rares

Moins d'agences bancaires, moins de distributeurs : les zones rurales affectées

Ce n’est pas tant pour faire payer sans contact de petites sommes (avec une carte bancaire ou une application de téléphone portable) qu’en raison de leurs coûts de fonctionnement que les banques retirent des distributeurs de billets.
Après les cabines téléphoniques (rarissimes depuis début 2018 en France, vouées cette année à la disparition en Espagne), les distributeurs de billets ?
Un exemple : Montjean (Maine-&-Loire). La Poste n’est plus, la petite agence d’une banque « mutualiste » aussi, et le distributeur de billets proche du pont sur la Loire, du tabac-journaux et du seul « rade » de la ville a disparu. C’est au supermarché « central » (pas trop éloigné du cœur géographique de la cité) que se traitent des opérations postales courantes et la possibilité de se munir de billets.
Montjean, devenue l’une des communes de l’agglomération Mauges-sur-Loire, n’est pourtant pas en perte de vitesse ou d’attractivité (touristique et commerciale). Au contraire, un lotissement mixte (habitats, commerces, bureaux) sort de terre face à l’esplanade du marché…
Mais le coût moyen annuel du maintien d’un DAB est d’environ 14 000 euros par automate. Il faut l’alimenter en billets, le réviser à l’occasion, &c.
Les moins rentables, surtout situés dans des communes de moins de 2 000 habitants, dans des départements moins peuplés (Creuse, Haute-Saône, Lot, Meuse…), sont plus particulièrement affectés. Près de 3 000 communes dotées de DAB en ont perdu depuis 2015, dont 198 ayant vu disparaître l’unique appareil.
Le classement par densité géographique place désormais la France tout juste au-dessus de la Slovaquie. Elle reste pourtant, au nombre d’appareils, au troisième rang, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, et devant l’Espagne et l’Italie par rapport à la densité de population.
Mais la tendance européenne est presque partout à la baisse. Au Royaume-Uni, elle s’accélère (plus de 300 suppressions mensuelles, plus de 5 000 ATM retirés au cours des 18 derniers mois).
C’en est au point que les législateurs s’inquiètent. En France, courant septembre ou octobre, le sujet devrait être débattu d’abord en commission parlementaire. Un député britannique veut déposer une proposition de loi…
En revanche, le nombre d’appareils permettant de recharger une carte bancaire (ou l’application téléphonique) de débit immédiat (dans des commerces la plupart du temps) est à la hausse.
Bien évidemment, ce sont les personnes âgées, celles ne pouvant disposer d’un véhicule ou s’en servir, les moins fortunés, qui pâtissent davantage de cette situation. C’est le cas par exemple de vieilles dames ou d’handicapés, de convalescents, rémunérant des voisins en liquide pour obtenir de menus services car ne bénéficiant pas (par ignorance ou choix) d’aides à domicile.
La fermeture d’agences en zones rurales affecte aussi les petits commerçants qui doivent changer des billets contre de la monnaie en effectuant de plus longs trajets. Et ceux rechignant à répercuter sur leurs prix le montant de la commission interbancaire (dans l’Union européenne, 0,2 % pour les cartes de crédit, 0,3 pour celles à débit immédiat).
Le système de cash-back (en France, acheter chez un commerçant le pratiquant un objet d’un prix minimal d’un euro, régler 61 euros par carte bancaire pour en recevoir 60… si toutefois le commerçant ne facture pas ce service) est présumé devoir se généraliser. Mais on ne voit pas trop le commerçant ambulant en zone rurale se précipiter pour le proposer.
Cette raréfaction des DAB et des agences peut aussi faire fuir les touristes : au passage, après le Brexit, évitez le Royaume-Uni car les frais de communications téléphoniques et les commissions (change, &c.) de paiement par carte vont grimper et il n’est pas du tout sûr que le fléchissement de la livre compensera. Quant aux Britanniques, ils se feront plus rares sur le continent.

Les Lieux de Roger Vailland en ligne...

Les principaux lieux où vécut ou que fréquenta l'écrivain Roger Vailland

On ne devrait jamais rédiger dans un état de... quoi... fatigue, exhaustion ? Bref, le document sur les lieux de Roger Vailland est en ligne et mes prières adressées à moi-même n'ont pas été exhaussées, euh, exaucées...
Bon, peu importe... Sur le document « Les lieux de Vailland », 28 pages PDF, il était question de créer des cartes interactives, chaque toponyme renvoyant vers une notice idoine du site roger-vailland.com. Et puis, et puis... Lassitude : si vous survolez, vous ne serez redirigés que vers l'entrée correspondante (lien interne), sauf... fausse manip, erreur, bourde.
De plus, restent des scories... Genre point à la suite d'une entrée. Véniel, mais que je n'aurais pas dû m'autoriser. Plus toutes celles que je n'ai pu déceler (coquilles ? allez savoir...). Honte, honte, honte. Reste à peu près l'essentiel : non pas seulement signaler que Roger Vailland résida à..., se rendit à..., mais tenter d'expliciter le contexte.
Faire en sorte que les habitants de... ou leurs voisins, se disent, « ah bon ? Tiens donc ! ». Mais qui c'est, c'était celui-là ? Il avait une drôle de gueule, une drôle de réputation ; et que les touristes ou vadrouilleurs soient incités à faire un petit détour.
C'est aussi l'occasion de se remémorer qu'un Léon Zitrone (pour les moins de cinquante ans, c'était un type assez immense, dont tous vos parents se souviennent) constatait qu'avec Mauriac, dans les « Pays de l'Est », on lisait autant Roger Vailland, si ce n'était davantage, que François Mauriac (un écrivain qui vendit davantage de bouquins que d'Ormesson, et pour cause).
Bref, ces « Lieux », de l'Ain, de l'Indonésie, de Paris (nombreux rades dont quelques-uns subsistent sous la même enseigne, à la même adresse), pourraient... Quoi ? Éveiller votre curiosité, meubler un temps mort, vous hausser du col lors d'une séance du conseil municipal de votre petite commune (n'oubliez pas d'avertir le correspondant local, du Clairon, votre hebdo ou quotidien local) ?
J'aurais aussi aimé, comme avec les « Lieux d'Octave Mirbeau » (vous avez un petit module additionnel sur ce blogue-notes vous permettant de les retrouver), vous indiquer de bonnes adresses, des petits restaurants sympa (c'est Charly, l'homme au chapeau, Charles Duchêne, autre auteur, qui déteint sur moi). J'ai cédé à la tentation à la rare occasion. N'empêche, c'est le prétexte d'engager une conversation avec les aïeux du cru. « Ah, l'Roger ! » (suivra une anecdote authentique ou parfaitement inventée, qu'à cela ne tienne).
C'est sans prétention. Non point rédigé à l'intention des exégètes de Roger Vailland (quoique, divers tout petits trucs consignés leur auront peut-être échappé), mais de qui sillonne les voies communales françaises, emprunte encore des bateaux pour se rendre au loin, se souviennent des liaisons aériennes du temps d'avant.
C'est pour qui embarquerait un Charly dans son camping-car (ou un coton de Tuléar). Pour les rêveuses et rêveurs imaginatifs. Ou pour rien. Nib. S'entretenir le cerveau avant le gâtisme ?
Roger Vailland (Meillonnas), la comtesse de Ségur (Vitré), peu importe au fond. À chacune-chacun son fil bleu. N'empêche, je vis dans une rue parisienne que fréquentèrent Balzac et Hugo. Parfois, cela me revient. Ou que l'ancien directeur du Matin (celui d'avant-guerre et de l'Occupation) vint dans ma tanière (familialement, familièrement). Parfois, cela me revient. Dérisoire ? Oui. Les objets inanimés n'ont plus forcément d'âme, de même pour les ruelles, les chemins, les routes, dont celle où se trouvait la plus fréquentée station-service d'Europe (Bel-Air). Mais rien n'empêche de leur en inventer une, avec Vailland ou qui vous voudrez...