mercredi 16 octobre 2019

Hijab, Kurdes, et autres oiseuses considérations

Des femmes en cheveux et des autres...

Allons bon, voici que l'on tue au Kurdestan, au Donbass, &c., et qu'on nous monte en épingle une histoire de voile musulman, islamique, islamiste (rayez les mentions inutiles). Le rapport ? Ténu. Pas tant que cela toutefois...
Je me contrefiche de ce qui s'est produit lors d'une séance d'un conseil je ne sais où (oriental ?) entre un élu LR (ou RN ?) et je ne sais trop qui (une femme en hijab). M'importe un peu plus ces histoires de mères de famille accompagnant des enfants en sortie scolaire. Mais prenons cela par le bout que vous voudrez de la lorgnette.
Auparavant, rappel d'une anecdote déjà évoquée ici. Merci encore à cette famille kurde qui, ayant trouvé un sac contenant un téléphone portable de moyenne valeur, un portefeuille contenant plus de cent euros, des clefs, &c., l'a rapporté au commissariat. C'est grâce au fait qu'il avait été déposé sur le toit d'une voiture de collection que la dite famille, repérant le véhicule, prévient la conductrice et refuse toute forme de récompense (enfin, peut-être que si nous avions eu des biscuits ou des bonbons pour les gosses...). 
Merci encore. Dans la voiture de cette famille kurde, une femme voilée. Merci aussi à elle... C'est peut-être elle d'ailleurs qui a suggéré d'écourter la sortie familiale et ne pas attendre le soir ou le lendemain pour apporter le sac au commissariat...
Depuis quelques temps, je vois aussi un peu partout des photos de jeunes femmes militaires, plutôt photogéniques. Des Kurdes de Syrie, une Ukrainienne, Yaroslav Nikonenko Sergiyvena. Et le portrait d'Hervin Khalaf (femme politique kurde). Mes respects et hommages à ces défuntes et à leurs familles. Qu'elles servent de supports de propagande, je peux le concevoir.
Je conçois beaucoup moins qu'une accompagnatrice musulmane de sortie scolaire se soit vue non seulement priée de se dévoiler ou de renoncer à accompagner son enfant de manière fort peu civile, mais prise à partie. Encore moins qu'elle en fasse une source de traumatisme profond et que des gens, pour des motifs divers, se récrient pour la soutenir ou s'offusquer qu'elle en rajoute.
Genre comme moi-même avec ce qui suit. Non seulement je n'en peux plus que les commerçants musulmans, y compris de commerces non-alimentaires, me refusent l'accès parce que mon adorable petit toutou serait, à leurs yeux, impur. Mais je n'en sors plus, je suis sous traitement, ma vie est devenue un enfer. Je mouille ses longs poils de mes larmes...
Comparaison n'est pas raison et « les » commerçants, c'est un commerçant d'un point-relais (un prestataire de service) qui, avec le sourire, m'a fait comprendre qu'il valait mieux laisser mon chien-chien dehors. Ce n'était pas la première fois qu'il me délivrait un colis alors que j'étais accompagné de mon toutou, mais, là, peut-être que dans sa clientèle, il avait repéré je ne sais qui, musulman rigoriste.
Déjà, il y a musulman et musulman. Donc musulmane et musulmane. Tout comme catholique intégriste et baptisée qui ne se rend même pas à la messe de Noël.
Musulmane comme cette parente d'élèves venue, la tête couverte d'un hijab, et en pantalon, visiter la caserne des sapeurs-pompiers de Creil. Refoulée par un officier de bonne foi, pas forcément islamophobe. Elle avait pris sur son temps libre « à la demande de l'école, qui manquait d'accompagnateurs. ». Elle ne critique pas les pompiers ; l'officier, qui ne sera pas heureusement sanctionné, lui a présenté des excuses ou du moins, s'est expliqué par après calmement avec elle. Elle estime que l'attitude de l'officier fut « un dérapage » et non l'expression d'une attitude islamophobe.
Il faut savoir que, même à l'intérieur d'établissements scolaires (de certains....), vous pouvez rencontrer des musulmanes, maghrébines ou africaines, voilées. Elles ont été recrutées soit par clientélisme, sur recommandation municipale, soit tout simplement parce que les candidates se font rares pour devenir accompagnantes d'élèves en situation de handicap ou trop turbulents. Elles sont plus ou moins qualifiées, plus soucieuses de bavarder au téléphone que de surveiller vaguement les enfants. Ou prennent leur travail vraiment à cœur...
Cela étant, on se demande si Erdogan ne s'en prend pas aux Kurdes aussi en raison du fait que les combattantes kurdes ne portent pas le voile, ni en opérations, ni au repos (peut-être qu'en famille, je n'en sais rien et doute).
Je pourrais déblatérer là-dessus... En omettant de dire que si l'interdiction de porter le voile aux femmes militaires turques a été levée, il en reste « en cheveux » et que je suis incapable de dire si cela nuit ou non à leur avancement.
Pour défendre une cause ou une autre, de bonne foi ou non, parfois, tout semble bon. « Ma mamelle est française », chanta-t-on (Le Fils de l'Allemand, 1882).
Personne, au pays du Brexit, ne s'offusque de voir une policière, Rifaine ou issue de Rifains, voilée en exercice de ses fonctions (comment les nommer ? des she-bobbies ?).
Il n'empêche que ma boulangère maghrébine ne portait pas le voile avant que de « bons musulmans » harcèlent son époux. Qu'on se fait, si basané, insulter si on boit un Perrier™ ou une mousse en terrasse durant le Ramadan. Pas loin d'icitte. Et au Maroc, j'vous dis pas (cela ne risque plus guère, pour la mousse en tout cas : plus aucune terrasse sur rue où déguster une bière, hormis quelques  rares enclaves touristiques).
Je comprends aussi l'exaspération. Celle de laïcards, celle de Français de culture(s) musulmane(s) (elles sont multiples) amateurs de bière. Et il m'advient de la partager. Jamais au point d'assimiler abusivement les unes, les uns, les autres (sikhs, adeptes de la religion du nombril, hindous, &c.) à ce que laisserait supposer leurs apparences.
Parce que c'est le meilleur moyen de faire d'un pseudo-démocrate comme Erdogan un parfait autocrate. Cette opinion peut être controversée, j'admets volontiers. C'est la mienne, je m'en félicite... Jusqu'à nouvel ordre, du moins.
Pourrait-on, sans laxisme ni outrance, considérer l'ensemble de manière plus apaisée ?
Au moins ici, faute d'y parvenir en Ukraine ou en Syrie (et en Afrique, Inde, ailleurs...).
C'est... Comment dire ? Le père de Yaroslav Nikonenko servit en Afghanistan. Sous l'uniforme soviétique ou celui des Casques bleus ? Mort au combat sous uniforme ukrainien. Face à d'ex-compagnons d'armes ? Je ne sais.
Que tirer de tout ce fatras ci-dessus ? Zemmour, une suggestion ? Mélenchon ?
Bon, je retourne brosser mon toutou. Je m'en lave les mains ?
Au moins remercier de nouveau cette famille kurde, et cette accompagnatrice. Service minimum. Quitte à se faire cataloguer dhimmi... J'en ai entendu d'autres.





 



Brexit : et les peuples dans tout cela ?

L'Europe des minorités et d'une impossible démocratie participative

Litote : j'avais (très-très) fort présumé hier soir qu'un protocole d'accord sur le Brexit ne serait pas finalisé la nuit dernière à Bruxelles. Ce qui se vérifie. Mais pourquoi donc ? Ni à Trifouilles-les-Oies, ni à Dogpatch-upon-Tyne, ou encore à Llanfairpwll (Sainte-Marie-l'église & Saint-Tysiolo, &c.), on ne saurait dire pourquoi.
Vers environ 18 heures, hier, le Fig' titre « Paris espère l'annonce d'un accord "ce soir" ». Une heure plus tard, j'aurais pu titrer Bullshit, mais je me suis abstenu. Cela étant, évoquer La Vingt-Cinquième heure revient au même. Je savais pertinemment aussi qu'il était inutile d'attendre minuit en compagnie du Dr. Schweitzer (le texte de la pièce de Gilbert Cesbron). Extinction des feux à 00:15 (un quart d'heure après la fin de l'ultimatum bidon de Michel Barnier). Au cas fort improbable où j'aurais dû m'infliger un démenti, rectifier.
J'en aurais donné plus que mes ongles à couper. Là, mon pronostic est que Downing Street adressera une lettre à Bruxelles demandant une prolongation, un report de la date de sortie du Royaume-Uni de l'UE au-delà de la Toussaint. Assortie ou non d'une autre exposant que le Cabinet souhaite le contraire. Report jusqu'à la saint Glin-Glin ? Jusqu'aux lendemains d'élections générales, de la proclamation des résultats d'un second référendum (à deux ou trois questions) ? Là, j'ignore.
Toujours est-il que Downing Street « respectera la loi ». Soit la volonté de la majorité parlementaire (le Benn Act) et celle des tribunaux. Stephen Barclay, secrétaire d'État en charge du Brexit, l'a confirmé à Hilary Benn en séance, lors des questions au gouvernement.
Même à Pétaouchnok, charmant petit port fluvial de Syldavie, comme à Landerneau, on croit pouvoir comprendre pourquoi. Ou plutôt, on feint de croire. Samedi, si jamais un protocole était fixé, le Parlement l'approuvera ou non. Mais il n'est  pas sûr que la session s'ouvre. Si le gouvernement cède devant un diktat du DUP, le parti unioniste nord-irlandais, que donc le constat qu'un tel protocole soit impossible soit acté, alors, à quoi bon siéger ?
Admettons que, malgré tout, les parlementaires débattent du mystérieux « plan Bojo ». La dernière fois qu'il en fut question — sans d'ailleurs que l'on sache en quoi il consistait — 21 députés conservateurs ont fait défection. Allant rejoindre les libéraux-démocrates, Remainers à tout crin, ou les bancs des indépendants (là, c'est une image...). Samedi prochain, il se pourrait qu'outre les dix DUP, une bonne douzaine de conservateurs se voient exclue du parti Tory pour avoir voté contre le gouvernement. Les conservateurs sont déjà minoritaires, même avec l'apport du DUP... Et en face ? Confusion. Pour des raisons de convictions ou tactiques, l'opposition pourrait se diviser, s'abstenir ou voter contre le protocole. 
Par conviction et tactique, les Lib-Dem (entre 12 et 18 % des intentions de vote) voteraient pour si et seulement si la promesse d'un référendum (à quelle date ?) soit donnée avant le vote. Référendum à trois questions : pour/contre le plan Theresa May, le plan Johnson, la révocation de l'application de l'article 50 (maintien de l'UK dans l'EU).
Cela, tant à Bruxelles que dans les chancelleries des 28 (UK inclus), on en est très conscient. Chaque camp peut jouer la montre ou céder (mais quoi ?), en fonction que ce qui pourrait se dessiner. Je rappelle toutefois que si l'un des petits pays baltes décidait que ses importations et exportations avec le Royaume-Uni étaient négligeables et qu'il oppose un veto, tout tombe à l'eau. Excluons l'hypothèse.
Mais de quoi est-il donc réellement question ?
Et bien, les peuples n'en savent toujours rien réellement. Ils devinent, présument qu'il est question de deux frontières entre d'une part les deux Irlande, d'autre part entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni. Frontières plus ou moins « virtuelles », les contrôles douaniers étant plus ou moins déportés en aval et amont. Avec de fort risques de foul play, de fraudes...
Un exemple concret. Journaliste au chômage, je fus près d'un an pigiste occasionnel et transporteur à l'international. Un seul produit : des téléphones portables. En fait pratiquement un seul client, des Pakistanais siégeant dans une villa cossue du côté de Gatwick. Lesquels suivaient à la minute près les cours des mobiles. Et en fonction, faisaient transiter via le Luxembourg, faisaient livrer à Milan pour rapatrier en France ou au Royaume-Uni... Les Pakistanais ont fini en prison, moi et les collègues a l'ANPE (déjà Pôle Emploi). D'autres affaires de ce genre, à Bruxelles comme à Londres, on est parfaitement conscient... La fraude à la TVA, les détournements de subventions, c'est du quotidien.
C'est sûr que faire entrer dans ces « détails » la population de Trifouillis (même si, à Trifouillis comme à Bécon-les-granites, les petits producteurs et entrepreneurs sont plus ou moins au jus), cela ne s'impose guère. 
De plus, on ne négocie pas en catimini après avoir tout exposé sur la place publique. Admettons.
On peut aussi comprendre que des points cruciaux réglés du temps de Theresa May ne peuvent faire l'objet d'accords séparés. Ainsi du sort des quelque 5 millions de citoyens européens ou de Britanniques de part et d'autre. Sauf que, si San-Marino ou le Liechtenstein décidaient de vouloir négocier des exemptions de la sorte sur tout et n'importe quoi, l'Union ne saurait plus comment gérer sa bergerie.
N'empêche, nous voyons qu'une minorité (dont on ne sait plus si elle reste majoritaire ou non sur son territoire), soit les unionistes nord-irlandais, peut bloquer la machine. Et qu'hormis des consultations sur les fientes de pigeons à l'échelon local (votation pour/contre la stérilisation, l'érection d'un pigeonnier municipal, &c.), allez donc généraliser la démocratie participative et décider ainsi si oui ou non il faudrait dire stop ou encore, et jusqu'à quand...
Or le Brexit, ou plutôt une forme ou l'autre de Brexit, aura des répercussions sur pratiquement tout un chacun. Je ne vais pas vous la jouer Project Fear (les menées que les Leavers imputent au Remainers, soit, après que les Remainers aient promis la Lune, les Leavers annoncent la crue du Styx se mêlant aux eaux du Déluge). Mais mettons que Mme X, en EPHAD, ou Mrs Y, en Care Home du NHS, ne sont pas tout à fait à l'abri des éventuelles conséquences néfastes.
Rien que cela.
Le regretté François Cavanna, fils de Luigi de Bettola et de Marguerite Charvin de Sauvigny, nous expliquait la Bible. L'An 01 aussi. Il était Français dans la salle du film de Jean-Pierre Mocky. S'il était encore vivant, Rital de Llanfairpwll ou Brexpat de Fuengirola, saurait-il éclairer nos lanternes ?
Bien évidemment, lorsqu'on votait pour ou contre le traité de Maastricht, chacune et chacun n'avait pas consulté la masse des pages engageant 12 pays membres (nous en restons pour quelques jours ou mois ou pour la Brexeternity, à 28). Mais quand même, nous savions plus ou moins de quoi il en retournait. Là, figurez-vous que même des ministres ou des secrétaires d'État britanniques (les peu sûrs, les gorges profondes en puissance) restent dans le flou. Et vous, et vous, et vous ?
Pour mon compte, je ne sais même pas si le Parlement britannique siégera samedi ou non, ou si une fumée blanche pourra s'élever ou non jusqu'à Big Ben au-dessus de Westminster. Ni si des élections générales pourront intervenir avant le 13 décembre (après, les écoles qui abritent les bureaux de vote entament leurs séries de fêtes et distributions de bons-points de fin d'année).
D'un moment à l'autre, on se retrouve dans le creux ou au sommet d'une montagne russe (tout comme l'évolution du cours de la livre sterling) selon que l'une déclare ceci, qu'un autre proclame cela. Le tout risque d'amerrir en mer d'Irlande comme un avion sans ailes chargé de canards sans tête. Enfin, quand on tente par exemple d'interpréter les sondages britanniques, aux résultats contradictoires selon la nature des questions, on peut sans fin s'en poser d'autres. 
J'estimais sincèrement que nous serions fixés le 19 prochain au soir, je ne saurai plus me prononcer avant... le réveillon du Nouvel An ? Après 17 heures, ce soir, et une nouvelle déclaration de Michel Barnier ?
Une chose est sûre : on nous prend pour des dindes...
Ce qui semble se dégager, c'est qu'un protocole ne sera pas finalisé le 19. Et que même si c'était le cas, nul ne sait encore ce qu'il en adviendra.
Bon, là, cela valait la peine que je reste éveillé jusqu'à point d'heure (minuit, heure de Londres). Le DUP renâcle toujours. Donc... Ce jour (à présent jeudi), on nous dira que les négociations sont fructueuses mais... Je vais me coucher.


      

    
   

mardi 15 octobre 2019

Brexit : de quel jour, la 25e heure ?

Minuit, Européens, serait l'heure solennelle du Brexit...

Allons bon, voilà que site du Figaro de ce jour titre « Brexit : Paris espère l'annonce d'un accord "ce soir" ». Faite à Mary et ses petits moutons ? À Boris ? Sauf most amazing, et autres superlatifs relatifs ou sorprendentissimo, strangest, surprise, ce n'est pas vraiment dans la pochette.
La Vingt-cinquième Heure, c'est du prélat orthodoxe Virgil Gheorghiu, et ce fut employé à toutes les sauces (tout comme, plus tard, le « J'ai même rencontré des ... heureux » décliné à l'envie par des journaleux ; je me suis abstenu).
Bah, quand un titre idoine ne vous vient pas à l'esprit...
Or donc, version Figaro, titre choc. Version Guardian, Barnier aurait intimé jusqu'à minuit,  soit à quinze jours d'une autre échéance, un ultimatum. Le Daily Mail évoque plutôt une tombée de copie à 00:00. L'Express semble redouter que le Bojo fléchisse, se montre mou des genoux, avant l'heure fatidique. Mais n'en exclut pas moins que l'Union européenne organise un sommet extraordinaire le... 28 octobre. Le Standard estime que Barnier bluffe : Barnier met Johnson en garde, courbe la tête avant minuit, ou attends-toi à un report au-delà du 31 prochain. En adaptation très (trop) libre, j'ajouterais : Bojo, piètre Sicambre.
En fait, le Telegraph (et d'autres, se fiant à leurs correspondants à Bruxelles) estime que si le Bojo ne s'est pas agenouillé avant minuit, les docteurs Schweitzer européens (ou Folamour vus d'ailleurs) se réuniront le 28 pour annoncer ou non que la messe est dite.
Plus que six heures à courir ? 
J'en doute...
Je doute aussi que, pour éviter une frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, il conviendrait d'en ériger deux... Et que cela soit acté de sitôt. Soit selon les flux et les produits services, deux virtuelles : l'une entre l'Europe, République d'Irlande incluse, et l'Irlande du Nord, l'autre entre les deux Irlande et le reste du Royaume-Uni. Je reste un Bordersceptic.
Demain, mercredi, le Cabinet (le gouvernement) britannique et les ambassadeurs européens réunis par Michel Barnier à 16 heures (chacun les leurs, d'heures, à quelques minutes près) feront le point. 
Leo Varadkar, le Taoiseach irlandais, vient (17:30) de faire un point d'étape. Le fossé reste très large, et il ne sait pas trop si un accord sera... conclu, annoncé ? cette nuit ou avant samedi prochain.
Ne jouons pas sur les mots. Il ne s'agira pas d'un accord mais d'un protocole d'accord. Nuance.
Qui devrait être admis, approuvé, tant par le Parlement britannique, réuni ou non samedi prochain, que par les 27. Pas de protocole, pas de séance exceptionnelle du Parlement britannique. Protocole, et surprise, surprises : les députés britanniques pourraient le valider ou le rejeter.
La météorologie est une discipline, non une science exacte... Là, d'heure en heure, de minute en minute ou presque, les bulletins se succèdent.
Selon les uns, même en cas de protocole acceptable, les députés conservateurs dissidents obligeraient le Bojo à reporter la date du Brexit. Les libéraux-démocrates aussi, et on ne sait trop comment se prononceront (pour ou contre les consignes de vote du Labour) les travaillistes. C'est ce que déclare Varadkar : le Bojo se dit confiant qu'il obtiendra (ou sera forcé d'obtenir) un protocole qui sera approuvé par le Parlement britannique, mais lui doute encore. D'une part, entre des déclarations d'intentions communes et un traité en bonne et due forme, il y a comme des petites différences fort peu inconséquentes, d'autre part, comme le pointe Varadkar, les unionistes nord-irlandais ne voudront pas se contenter d'assurances sans garanties d'effets.
Ce qui semble en jeu, c'est notamment la remise en cause du protocole par l'Assemblée d'Irlande du Nord à telle ou telle échéance (quatre ans après le Brexit) : Boris Johnson aurait reculé sur ce point qui n'est pas de détail.
Et en fait, les « Anglais » sont en train de travailler au corps « leurs » Nord-Irlandais dans les prochaines heures, jusqu'à point d'heure. D'où la déclaration, à l'instant, de Downing Street selon laquelle les discussions sont constructives à Bruxelles mais que le chantier est loin d'être achevé.
Ce qui est aussi marginalement en question, c'est la position des autres parlementaires brexiters et conservateurs. Non, ce ne serait pas par sexisme qu'ils ont renvoyé Theresa May dans son foyer, et ils ne donneront pas carte blanche au macho Bojo. Ils passeraient cependant d'un protocole acceptable à un « tolérable » (dixit le député Steve Baker).
Mais pas tous.
Et il suffira qu'un seul chef d'État d'entre les 27 considère que trop, c'est trop, que, comme le pensent les Britanniques, mieux vaut rompre que de prolonger indéfiniment les discussions, pour que le château de cartes s'effondre. Ce qui serait aussi bien exploité par Boris Johnson qu'une approbation du protocole par le Parlement.
De toute façon, quoi qu'il advienne, il faudra de la paperasse pour commercer avec l'Irlande du Nord et le Royaume-Uni. Ce qui pourrait favoriser des embauches (ou aussi provoquer des faillites, donc du chômage), réduire les marges et contribuer à une hausse des prix et tarifs.
Pas de quoi sauter comme des cabris, avec ou sans accord. Bah, quelque soit l'issue, ce seront sans doute les mêmes moutons qui finiront tondus. C'est « dans l'ordre des choses ». 
Tiens, aucun rapport ?
Autre événement du jour : le président de l'association footbalistique bulgare a rendu son tablier. Les missiles bulgares et les saluts néo-nazis ont marqué la rencontre Angleterre (6), Bulgarie (0) de Sofia. Allez, épiphénomène. Mentionné histoire de vous inciter à lire, ici-même, sur ce blogue, mon « À l'est du nouveau ». Sauf que... J'ai mal vers l'Aisne en déshérence, et ma rate européenne se rétracte. Car quel que soit le dénouement, l'amputation de l'Angleterre (et peut-être la greffe de l'Écosse, plus tardive) ne me dilatent pas les zygomatiques.
Bon, je vais cultiver mon jardin et promener le chien... 



   

Europe, Brexit... à l'est, du nouveau

Angleterre, Roumanie, Hongrie, Pologne : des identités contrariées

Le changement dans la discontinuité ? De ces jours, date une ère nouvelle... Mais bien malin qui saurait prédire laquelle, si l'histoire se répète ou non. Ne prenons pas prétexte de ce qui se trame en Angleterre, Roumanie, Hongrie, et Pologne pour tenter de discerner ce que sera cette nouvelle ère. Mais se dispenser de l'exercice périlleux de s'interroger à voix haute sur le destin européen reviendrait à se boucher les yeux ou les oreilles.
Souvenez-vous. Giscard d'Estaing : « De ce jour, date une ère nouvelle (...). J'entends encore l'immense rumeur du peuple (...) qui nous a demandé le changement... ». Souvenons-nous aussi que l'idéal européen fut fortement exprimé bien avant le second conflit mondial (et en fait dès la Révolution française, si ce n'est auparavant). Ce qui permet de mesurer le chemin parcouru, non vraiment d'apercevoir le bout du tunnel.
Tunnel de négociations entre Boris Johnson et les 27 dans lequel, selon les mots d'une observatrice qualifiée, parfois les lumières des fanaux portent loin, ou n'éclairent plus que faiblement.
Des « experts » (auto-proclamés ou fumeux trop souvent, guère moins fumeux que moi-même), des analystes (certains au petit pied, à mon image) tentent de synthétiser vers où va l'Europe (de John O'Groats à Brest, ex-Litovsk ou sur-le-Boug, pour simplifier, soit d'au-delà de l'Atlantique à l'Oural par extension). On ne les entend plus guère ces derniers temps, et c'est dommage. Pourtant, divers signaux mériteraient d'être évoqués. Gageure... Pas vraiment.
N'exagérons rien. Boris Johnson n'en est pas à réclamer que l'électorat présente ses «cartes de messes » anglicanes pour approcher les urnes. Il préconise seulement que, comme en France, un document d'identité comportant une photo, celle d'un passeport ou d'un permis de conduire, soit présenté. Ce qui, comme aux États-Unis, comme des simulations lors d'élections locales anglaises l'ont montré, conduira à augmenter l'abstention et à refouler nombre d'électrices et électeurs. Il n'exacerbe que fort peu les sentiments xénophobes d'une partie des Anglais et des Irlandais du Nord. L'Angleterre n'est pas la Pologne, les unionistes d'Ulster ne sont pas comme certains Hongrois de la Transylvanie et de l'ex-Province autonome magyare ou du Banat. Mais les Remainers, majoritairement citadins, résidents des métropoles, le comparent à Viktor Orban...
Lequel, tout comme Erdogan, notamment en Europe (géographique), vient de subir un revers. Le nouveau maire de Budapest, Gergely Karacsony, tout comme celui d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, est un opposant (ce qu'est aussi le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski) au parti majoritaire de son pays.
En revanche, en Pologne, le PiS, le Parti Droit et Justice, a remporté les dernières élections. En s'appuyant sur l'église catholique tout comme le PSD (Parti social-démocrate roumain) s'est appuyé sur le patriarcat orthodoxe autonome. Le PiS et le PSD ont mené ou mènent encore une politique que certains qualifieraient de populiste (mesures sociales au bénéfice des populations rurales appauvries, par exemple) et même, fut-il ou reste reproché, d'achat de suffrages.
Oui, mais en Roumanie, la prédominance du PSD n'a eue qu'un (trop long) temps. Le gouvernement-potiche de Viorica Dancila (séide docile de Liviu Dragnea, le sulfureux conducator du PSD) a été renversé par une motion de censure le 10 octobre dernier. Et le parti du président Klaus Iohannis, un Saxon, ex-maire de Sibiu, le PNL (Parti national-libéral), est donné favori lors des prochaines législatives (dont la date pourrait être avancée).
Le PNL est partisan du mariage pour tous, contrairement au PiS, mais reste flou sur la question de l'immigration et des quotas préconisés par la Commission européenne.
Bref, le « populisme » et « l'autoritarisme » se renforcent (Pologne ; Angleterre ?) ou se délitent (Roumanie), et la situation est contrastée. En témoignent les élections municipales de capitales (Varsovie, Budapest) ou de villes « métropolitaines » (ce que je n'ai pas cherché à soigneusement vérifier des Pays-Bas aux Pays baltes).
Il n'est pas non plus tout à fait négligeable de relever que l'USR, allié parfois du PNL, se compare avec La République en marche. L'Union Sauvez la Roumanie (USR) est un curieux amalgame de pro-Européens issus de divers courants (libéraux de centre-droit, centre-gauche, sociaux-démocrates,  démo-chrétiens pas très orthodoxes, écologistes, associatifs). Son chef de file, Dan Barna, vient de se faire épingler par le quotidien Adevarul car, lui aussi à pompé des fonds européens sous des prétextes fumeux (tout comme tant de dirigeants moldaves, roumains et ukrainiens), des projets sociaux ou écologiques qui ont surtout été des montages ayant profité à ses sociétés ou à des proches (dont sa sœur). Et quand on tente de comprendre ô combien les fonds européens sont détournés un peu partout à l'Est, on peut commencer à comprendre pourquoi les Brexiters anglais (qui dénoncent aussi les détournements de fonds destinés à des pays du Tiers-monde) se montrent si résolus... Pourtant, Barna, quel candidat « propre sur lui ». Si proche des faibles, des écolos, des défenseurs des droits de l'homme et de la citoyenne, &c. L'Orient est compliqué, l'Europe centrale et de l'Est tout autant. 
Et il s'en passe de belles, dans certaines capitales européennes de la Culture (surtout de la prévarication et des prébendes diverses).
Que déduire de tout cela ? Pas grand' chose, et surtout, à mon humble avis, rien de définitif. D'autant qu'il faudrait élargir ce panorama réduit : à l'Allemagne, à l'Autriche, l'Italie et même la Russie, qui n'est plus si hors-sujet depuis que l'opposition à Poutine se renforce. Montée de partis très conservateurs (Allemagne), revers des « mêmes » (ou plutôt assimilés, parfois abusivement) en Autriche et Italie.
Je suis persuadé que des experts qualifiés et des analystes sérieux pourraient, prudemment, se prononcer. Mais c'est de fait trop complexe pour que la presse relaye ; trop pour intéresser une large fraction de, des opinions. Pourtant...
Je vous entretenais voici peu de l'architecte Roland Castro et de l'opposition entre grandes et moyennes villes et autres territoires. J'avais omis de relever ce passage de sa tribune dans Le Parisien : « On pourrait dire, comme Jean Cocteau, "puisque ces événements nous dépassent, feignons de les organiser''. ». « Populiste », va... Amalgame. Mystères chez Cocteau, événements chez Machiavel, Talleyrand, d'autres encore. Mais comme le nom de Cocteau doit dire encore quelque chose au lectorat, que Machiavel, pour qui s'en souvient, évoque l'adjectif dérivé, et que celui de l'urbaniste François Ascher (La Société hypermoderne ; ces événements nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs, éds de l'Aube, 2001-2005) ne dit pas grand'chose au public (mais beaucoup à Roland Castro), va pour Cocteau. 
Et à la date commémorative de l'ère nouvelle, on pourrait dire comme Philippe Bouvard : « puisque ces anniversaires nous dépassent... ». Passez muscade, disent les prestidigitateurs. Ceux qui vous clament qu'un populisme conservateur a le vent en poupe, ou vous assurent du contraire.
Je ne vais pas vous chanter, comme Jean Gabin, « je sais qu'on ne sait jamais. ».
Parce que je crois savoir que cette ère, comme maintes l'ayant précédée, est aussi celle de la versatilité. Des accélérations des retournements d'opinions. Car les vents tournent fort (comme aurait pu le dire Edgar Faure). Voyez les derniers sondages portant, au Royaume-Uni, sur le Brexit.
Parfois aussi, ils tardent à se lever. L'Utopie ou la mort (1973), livre du premier candidat écologiste à l'élection présidentielle française (1974), René Dumont, a plutôt tardé à fonder le discours d'une Greta Thunberg. Mais les bourrasques tournent aussi parfois court. Gilets jaunes, Extinction Rebellion, connaîtront peut-être le sort de Nuit debout...
Pour en revenir au Brexit, tunnel labyrinthique, dans lequel évoluent des somnambules se hâtant trop ou pas assez, prenant près de cinq millions d'expatriés (citoyens européens au Royaume-Uni, Brexpats) en otages, là, oui « je sais qu'on ne sait jamais ». Qu'en sera-t-il à la fin du mois, ou l'année prochaine, quand les blousés réversibles voteront lors d'un éventuel, voire de deux (Article 50, indépendance écossaise), référendum(s) ?
Ce que je sais en revanche, c'est qu'il y a, du point de vue de la sociologie des mobilisations, du grain roumain à moudre. Des journées entières, de longues nuits de manifestations, à multiples répétitions, qui ont arraché quelques avancées, mais finalement, ce n'est pas la rue, mais une quatrième motion de censure qui finit — provisoirement ? — par changer la donne. Une « élite » chasse l'autre, pour, contre « le peuple » ?
Ce thème (élites/peuple) est aussi repris en Angleterre. Le Labour attirerait à présent davantage les classes moyennes (au sens français, un peu trop flou), les « populaires » ralliant le Brexit Party et les conservateurs. Chaque camp se revendique de la volonté populaire. Cela devrait mériter une mise en regard de ce qui s'observe en Europe de l'Est. Non pour en tirer des conclusions hasardeuses, mais au moins esquisser quelques pistes. Que l'historiographie finira par faire converger et dotera d'une signalétique ou d'une autre (Renaissance, Siècle des Lumières... diverses appellations approximatives).
Je ne schématise pas, j'ébauche, nuance. Un peu en tout sens, dont acte. Sans autre prétention que celle d'attirer l'attention sur des éléments épars dont je ne sais s'ils ont vraiment ou non des atomes crochus, s'attirent ou se repoussent (voyez ce qu'il fut de Nigel Farage et de Marine Le Pen, de Mélenchon et du PCF, &c.). Ce n'était que la minute nécessaire géopolito(il)logique d'un descendant de Pécuchet à consigner au Catalogue des opinions chiches. 




  


  

lundi 14 octobre 2019

Brexit : la reine l'a dit... Allo, m'enfin non, quoi !

Pour son 65e discours, la reine Elizabeth constipée...

Elle est arrivée en carrosse, la verge noire (the sergeant at arms) l'a précédée dans la chambre des Pairs, tous en toges rouges, et coiffée d'un diadème, sa couronne posée sur un coussin, elle a lu l'essentiel des 130 pages du discours que lui avait préparé Boris Johson... Avec une petite variante de son cru, semblerait-il.
C'est vrai qu'elle tirait une tronche, HM The Queen. D'ailleurs, le Daily Express a titré : "Queen looked 'bloody furious' (...) 'The Queen is raging'''. En 65 ans et autant de discours d'ouverture du Parlement (d'abord chez les Lords, elle et les députés se retirent ensuite, chacun chez soi), elle s'est montrée beaucoup plus coincée que jamais auparavant... L'héritier, le prince Charles, en grand costume d'apparat, semblait, lui, s'ennuyer ferme, restant impassible.
Leurs gestuelles, haussements de sourcils, paupières tombantes ou pupilles écartées ont été « expertisés ». 
Mais en fait, à qui jetait-elle des regards noirs ? À Boris Johnson, ou à John Bercow, le président démissionnaire (au 31 prochain) des Commons suspecté d'avoir favorisé et les conservateurs dissidents et l'opposition ? Spéculations hasardeuses.
Le discours de la reine aborde tous les points que le gouvernement veut soumettre au parlement (et à la reine, qui promulgue les lois) lors de la législature suivante. Comme l'a remarqué un député Gallois autonomiste, tout cela, c'est du pipeau puisque tout le monde finira par se mettre d'accord sur des élections générales anticipées (mais à quelle date ? that's the question).
La petite différence vaguement intéressante et sans grande conséquence, c'est qu'un journaliste de la BBC a scruté les 130 pages, l'introduction préliminaire de Boris Johnson, et a vraiment tardé à trouver une référence à une application de l'article 50 dès le 31 prochain. « La liberté de circulation telle qu'actuelle prendra fin au 31 octobre », lit-on (à propos des ressortissants de l'UE et d'autres). Pas du tout, on rétorqué d'autres commentateurs qui ont remarqué, eux, que la version écrite faisait précédemment référence à cette date mais qu'à l'oral, la reine s'était bornée à déclarer : « La priorité de mon gouvernement a toujours été de s'assurer que le Royaume-Uni quittera l'Union européenne le 31 octobre. ».
Qu'en déduire ? Qu'elle se distance de cette perspective, parce qu'elle la désapprouve, ou simplement parce qu'elle doute que la rupture soit effective à la fin du mois ? 
Eh bien, tout comme les interprétations de la mimique énigmatique de la ministre de l'Intérieur, Mrs Patel (mon précédent laïus sur le Brexit, ont fait couler de l'encre d'Internet et en déverser d'autres sur les plaques des rotatives, hier, on n'en parlera plus demain soir... 
En revanche, Boris Johnson concéderait-il qu'un report « technique » soit envisageable ? Soit une mesure lui permettant d'annoncer triomphalement que la messe est dit (Brexit done) en temps par lui voulu, mais que la valse (limitée à 12% des produits côté britannique, histoire de ne pas freiner les importations vitales, sans doute beaucoup plus étendue pour les exportations) des tarifs douaniers pourrait attendre. Histoire de « techniquement » rôder les choses, mais sans retour en arrière possible.
Oui, non... Ce serait non, a fait savoir un porte-parole du gouvernement peu après la fin du discours.
Mais n'oublions pas que l'Angleterre fut un royaume normand. Yes maybe, maybe not
Apparentement pas si « terrible » mais significatif, à la une de l'Evening Standard, qui porte sur cette incertitude. Boris squizé de tous côtés (à quelques jours de l'échéance, deux semaines). Juste en-dessous, une publicité : venez tester votre vue. Et tant qu'à faire, vos oreilles aussi ? Examens oculaires et auriculaires (des conduits auditifs) gratuits. Au petit doigt sec ou mouillé ? Le, les messages, visuels, auditifs, sont tellement brouillés qu'on ne sait plus à quel saint, Georges, Andrew,  Patrick, David (ce dernier pour les Gallois) ou autre se vouer.
Or donc, oyez, oyez, les députés se seront retirés pour débattre de leur côté de Westminster.
Ils ne se sont pas déjà écharpés sur une future loi obligeant l'électorat à présenter une pièce d'identité comportant une photo, ni sur les modalités du vote des expatriés (désormais composés d'une forte proportion de Brexpats). Un test avait été fait : près de 800 personnes n'avaient pu se rendre aux urnes virtuelles. Or donc, l'opposition s'est égosillée devant caméras, micros et claviers pour dénoncer une outrancière manœuvre électorale.
Aux Commons, Boris Johnson a pris la parole derrière Jeremy Corbin (Labour). Lequel avait conclu que tout le discours de la reine, soit le programme législatif, fut « un exercice de propagande ». Ce discours, c'est de la fausse monnaie (fool's gold). De la pyrite, de la poudre aux yeux, un miroir aux alouettes, comme il vous plaira. Le Bojo a répondu que le meilleur des mondes débutera avec l'aube nouvelle de la Toussaint, que les tricks d'Halloween étaient déjoués par avance. 
Mais quelques personnalités sont entrées dans les détails. Évoquant par exemple les programmes spatiaux européens, Galilée et Copernic, et les discussions sur l'avenir d'un partenariat dans les divers domaines scientifiques. Le commandant Peake, un astronaute, a confié au Daily Express qu'il restait relativement, prudemment, confiant. Tout comme Michel Barnier, le président irlandais, Downing Street...
En fait, lors des échanges entre les députés et Boris Johnson ou Jeremy Corbin, l'autre question cruciale, celle des élections législatives anticipées, n'a pas été abordée.
Et lorsque le porte-parole du SNP écossais est intervenu, la salle s'est vidée de la plupart des conservateurs et d'une forte partie des travaillistes.
La plupart des titres de presse ajustent chaque jour ou presque des graphiques très complexes afin d'exposer les diverses étapes pouvant aboutir à telle ou telle issue. Cette fois, les bibliothécaires des Commons ont divulgué un tel document, lequel envisage deux cas de figure (scénarios un et deux).
Cela semblait trop beau pour être vraiment clair car une variante dans le premier scénario renvoie à une étape du second. C'est là.
Pour qui aurait la flemme d'aller consulter ce schéma (en ang., évidemment), je me borne à départager les occurrences finales : une pour la sortie sans accord au 31, une pour la sortie avec à même date, et ex-æquo pour, deux partout, une sortie avec ou sans accord à une date ultérieure. 4-2 ? Nan, ce serait trop simple. 
L'éventualité d'une session extraordinaire du Conseil européen n'est pas incluse, outre celle, ordinaire, des 18-19 prochains.
C'est bête, les soldes d'hiver à Londres et dans le Royaume-Uni débutent dès le Boxing Day, le lendemain de Xmas, soit le 26 décembre. La livre venant de perdre un point face à l'euro, on pourrait être tenté d'anticiper. En France, il faudra attendre le 8 janvier (le 2 dans une partie du Grand-Est). Les beaux arrondissements de Paris restent plongés dans la perplexité.  Quand y aller, ou faut-il rester ? J'ai mon idée. Je vient de créer une auto-entreprise de conseil (Éclipse). Dotée d'un équipement high-tech state of the art : boule de cristal avec correction AI, pendule connecté serveurs du MIT... Une équipe en phase avec des experts internationaux du Nasdaq, Dow Jones, FTSE, Dax, et des chef·e·s de rayons du Grand Bon Marché et d'Harrod's. Tarifs en fonction de vos budgets soldes... de tout décompte avant la date réelle du Brexit.

  






dimanche 13 octobre 2019

Brexit : place à l'infotainment

Avec Priti Patel, le Royaume-Uni a sa Mona Lisa

Oh-la-la (in Eng.; as they say), Andrew Marr a vraiment pris un coup de vieux. Faux pas (id.), mais de qui ? Non, Priti Patel n'a pas souri quand Andrew Marr lui a listé les inconvénients du Brexit pour le Royaume-Uni. Si, elle prend tout cela à la légère... Jeux d'ombres.
Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent, disait Edgar Faure. Hier (ou avant-hier ?), je me, nous promettais de ne pas vous bassiner avec le Brexit avant quelques jours. C'est plus fort que moi, mais je vais tenter de vous entretenir — aussi — d'autre chose.
Attendez-vous à ne pas savoir réellement quelle sera l'issue avant... Même pas après qu'Angela Merkel ait fini de dîner avec Emmanuel Macron, ce soir, même pas demain, après que Donald Tusk ait estimé que Boris Johnson ne sollicitera « probablement pas » une extension de la date de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Report que, selon son entretien avec Kurier (Autriche), il, nous ne forcera, forcerons pas, pour répondre à la volonté de la majorité de Westminster (le Parlement), vu que, comme le pense, voire l'exprima en d'autres termes Emmanuel Macron, « comparé au parlement britannique, un sphinx égyptien est comme un livre ouvert. Donc, on doit attendre, et en raison de l'Angleterre, boire du thé. ». Tusk et le Sphinx. Priti et Mona Lisa. Keep calm and carry on. L'Angleterre... Non le Royaume-Uni. Ou désuni. Tusk a dit : « l'Angleterre ». Lapsus ? Je devrais aller vérifier si l'Angleterre est plus peuplée que l'Écosse et le Pays de Galles réunis...
Il fallait aussi consulter, ce dimanche, La Repubblica (It.), pour comprendre que le DUP (le parti unioniste nord-irlandais), n'allait approuver aucun compromis avancé par Boris Johnson... Quant à Nigel Farage (Brexit Party), il a exclu que Bruxelles concède l'essentiel à Boris Johnson, lequel ne parviendra pas à un Brexit done le 31 octobre prochain. Spéculations.
Ce qui est plus amusant, c'est de voir une partie de la presse britannique monter en épingle la question de savoir si Andrew Marr, interrogeant la ministre de l'Intérieur Priti Patel, a eu raison ou non d'estimer qu'elle souriait en non-réponse à ses questions sur les conséquences du Brexit pour l'industrie britannique.
J'ai maintes fois croisé Andrew Marr dans les locaux de la rédaction de l'Independent que j'étais, par deux fois, en stage d'observation afin de préparer mon mémoire de maîtrise (The Independent. Is it?). Nous avions échangé quelques mots. Je n'imaginais alors pas qu'il deviendrait le plus important chroniqueur de la BBC. Boudiou... Les ans l'ont marqué.
Je n'ai jamais été tenté par la presse audiovisuelle. Pas du tout, du tout, envie de me demander si je posais bien la voix, présentais le plus possible mon meilleur profil. Ce doit être usant. Mais se retrouver dans la presse écrite, obligé de tirer à la ligne pour éclaircir la question de savoir si Priti Patel a souri, ou non, si sa mimique était du genre "tongue in cheek" ou non, ou si c'est l'une de ses expressions faciales habituelles (Coco, tu me sors les photos de Priti depuis, allez, 2005, ça urge...), My goodness! Et on embraye sur ses origines (parents venus du Gujarat puis d'Ouganda, comment ils  ou elles sourient au Gujarat et en Ouganda ?), sur je ne sais quoi... En fait, elle serre les dents, ou quoi ?
Tout cela pour générer, sur les divers sites, des réactions enflammées de lecteurs, pour l'une, ou l'autre. Marr, démission. Rien que cela... Ouf, pas de Priti, rentre chez toi...
Les hommes et femmes politiques issus de ce que l'on nomme ici « la diversité » sont beaucoup plus nombreux à des postes de premier plan au Royaume-Uni (j'avais antérieurement abordé cette question sur ce blogue) et un Zemmour ricanant sur la distinction, douteuse à ses yeux, de telle ou telle se verrait relégué à faire des piges pour d'obscures web-tv à peu près confidentielles.
On a eu certes un "Old Red Andy" (Marr), sur le mode Dany-le-rouge (Cohn Bendit), car à Cambridge, étudiant, il s'était vu attribuer ce sobriquet. Mais depuis 1981 (journaliste pour le Scotsman, puis l'Independent, puis l'Economist), il a notablement évolué. Bref, des chamailleries.
Et ouf, en une demi-heure, cet épisode mineur n'a suscité que quatre commentaires sur le site de l'Independent... Much ado about nothing, a considéré une large majorité de lecteurs tandis que des parlementaires twittaient encore sur ce non-sujet. 
Plus important : le SNP (nationalistes écossais) veut un second référendum sur l'indépendance de l'Écosse. On s'en doutait, rien de nouveau. Sauf que... Cela aurait pu attendre un peu. Or, le SNP veut hâter les choses. Soit qu'il est estimé qu'un accord sur le Brexit ne pourra aboutir, soit qu'il est parié qu'il sera si bancal que les conséquences pèseront sur les choix électoraux des Écossais. Nicola Sturgeon, la Première ministre écossaise, n'a pas exclu, en fonction des futures relations entre l'UE et le Royaume-Uni, qu'une frontière entre l'Écosse et l'Angleterre soit instaurée. Bien évidemment, elle désirerait l'éviter. Mais cela revient à laisser entendre que, si Boris Johnson se montrait trop gourmand, n'obtenait pas un accord satisfaisant avec Bruxelles, il devra en porter la responsabilité.
Pour le Sunday Times, le Bojo adressera rapidement un ultimatum à l'UE : "Sign this deal or let us go now, Boris tells EU". Oui, bon, demain (après le discours de la reine devant le Parlement) ou mardi, il pourrait (ou non) se montrer plus conciliant.
Mais samedi prochain, réunis un tel jour depuis 1956 (Suez) et 1982 (Malouines), les députés devront se prononcer sur le projet d'accord que Boris Johnson se fait toujours fort d'obtenir. Et là, avancer un pronostic semble fort présomptueux. 
De ce côté, celui des 27, finalement, le dilemme est le suivant : claquer la porte au nez du Bojo ou lui sauver la mise... En ne sachant pas trop ce que cela impliquerait à court (élections britanniques anticipées), moyen (éventuel référendum écossais) ou long terme (tout ce qui semble imaginable ou inimaginable, genre la Californie faisant sécession, l'Angleterre rejoignant les États-Unis d'Amérique). Je plaisante ? À peine. C'est aussi simple que de décrypter le (non-) sourire de Priti Patel, la Mona Lisa britannique.
P.-S. — le saviez-vous ?
« En français dans le texte » n'est pas traduisible en anglais. Enfin, si, mais pratiquement jamais employé. En fait, c'est le plus souvent inutile (les titres de la gutter press ou de la presse populaire s'abstiennent d'employer des vocables ou expressions étrangères, hormis peut-être « Mademoiselle d'Armentières », le lectorat de la quality press est censé reconnaître ce qui est en latin, français, italien, espagnol, allemand... et en comprendre le sens).







Démétropoliser ou oasifier les métropoles ?

L'architecte Roland Castro veut 3 000 villages en Île-de-France

Un peu par désœuvrement, j'ai consulté la tribune libre de Roland Castro dans Le Parisien-Aujourd'hui en France... Allons bon, voilà, qu'il souhaiterait déporter Marine Le Pen à Montretout. D'autres voulaient rapatrier les cendres de Pétain à Douaumont... Quel rapport ? Aucun. Si ce n'est que les débats genre chacun met en avant ses idées (ou ambitions) peuvent lasser.
Je me souviens de Roland Castro débarquant en cowboy à Belfort, vers la fin des années 1970. Bénéficiant d'un contrat de Ville moyenne, Belfort ambitionnait de remodeler son centre, revitaliser ses cités HLM, et tout et tout... Dégaine surprenante, faconde, verbe haut, sens de la formule. Sympathique. Rentre-dedans. Je ne sais plus trop si ses propositions furent toutes retoquées ou non... Il s'est rattrapé plus tard avec des bâtiments de l'université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM). Pas mal, le campus de Sévenans. Je ne sais comment il a vieilli depuis 1985, et cela serait hors-sujet.
Or donc, Roland Castro attaque, aborde sa tribune (« Roland Castro et le Grand Paris : "Madame Le Pen veut démétropoliser" ») façon chattemite. On ne peut « moralement balayer » le concept de « démétropolisation » qu'aurait avancé Marine Le Pen. Diantre !
Ah bon, elle veut démétropoliser ? Quoi au juste ? En fait, annonçant qu'elle briguerait un siège au conseil régional des Hauts-de-France, elle s'est préservée de s'aliéner les Lillois ou les Amiénois. Elle se garde de dire qu'il faut déshabiller Pierre pour habiller Paul, faire de Lille ou d'Amiens le siège du conseil régional. Mais elle ne veut pas de « métropolisation » (entendez : excessive, sous-entendu), et « refuse que la métropole aspire tous les centres de décision, tous les centres économiques et tous les services publics ». Cela vaut autant pour la petite ville ou le bourg devenant le siège d'une communauté de communes, pour un chœur de cité et ses périphéries, pas de quoi en débattre longtemps : tout le monde ou presque est d'accord, il ne faut point trop éparpiller, disséminer, tout en ne trop point concentrer.
Conclusion de Roland Castro : « Si la métropole des 3 000 villages enracine les nomades modernes (...) alors, Madame Le Pen ira se réfugier à Montretout (...) La beauté vaincra le populisme. ». Nan ! Si !
Entre les deux, et moi, et moi, et moi... Soit moi, Castro, Roland, et mon projet champêtre qui prévoit aussi de renforcer l'attractivité « de grandes centralités » (Champs-Élysées, Le Bourget, parc Georges-Valbon, Rungis « ouvert », lac de Vaires). J'ignore tout de ce parc, de ce lac, mais pourquoi pas... La liste est sans doute non-exhaustive, et d'accord, réveillons la Bièvre (de Guyancourt aux égouts de Paris ou jusqu'à Gentilly ? peu importe).
Mais je ne vois pas trop, voire pas du tout le rapport entre la prétendue « démétropolisation » abusivement ainsi imputée, le populisme, et ce qui touche à tout le reste du territoire.
Je m'étais penché un temps, lors de mes études, sur l'urbanisme en Grande-Bretagne (notamment sur les villes nouvelles, celles d'Écosse en particulier) et aux États-Unis. Plus tard sur Belfort-Montbéliard-Héricourt, davantage aux pieds des murs. Depuis... Je suis largué.
Largué à La Fère en totale dévitalisation. Nombre de maisons à vendre, de commerces fermés, et quelques efforts pour rendre le centre-ville, autrefois prospère, que ceux de Chauny et Tergnier lui enviaient, un poil plus élégant. Mais avant que La Fère devienne capitale européenne de la Culture, bénéficie de subventions à foison pour se refaire une beauté, soit transformée en Bologne picarde (comme la plupart des commerces sont abandonnés, créer des arcades serait envisageable pour border la rue principale), de l'eau aura coulé dans le canal comme dans la Bièvre.
Y avoir relocalisé l'artilleur du pont de l'Alma n'a pas changé grand'chose au destin de La Fère, désertée par ses régiments, par un centre EDF important, un autre de la SNCF.
Et oui, les listes européennes soutenues par Marine Le Pen y ont progressé de 43 à 46 % de 2014 à 2019). Progression due aussi aux « nomades modernes » de Roland Castro, les plus fortunés et les plus aptes à se réimplanter ailleurs ayant pris le large. Quant à certains autres, ils se sont contentés de se rapprocher des gares de Tergnier ou Chauny... Il y passe encore fréquemment des trains, notamment vers Creil et Paris.
On pourra toujours embellir La Fère, les retraités d'Île-de-France ne seront guère tentés d'y passer l'hiver. Électoralement, Europe Écologie et le Parti animaliste y ont fait à peu près jeu égal à un peu moins de 4 %. La pollution n'est guère décelable, chiens et chats y tiennent compagnie à qui n'est pas déjà dans un EPHAD. Je caricature, dont acte. Car cela reste pourtant une jolie petite ville, La Fère. Mais plutôt mal desservie. Quoique, pas si pire par rapport à des localités des Vosges ou de Haute-Saône, voire de Corrèze (depuis que Jacques Chirac n'était plus aux affaires, que Hollande est en retraite, ce n'est plus comme avant... la manne s'est étiolée).
Si je comprends bien Roland Castro, il faudrait transformer « environ 450 » Vaucresson ou Villemomble en « 3 000 villages » formant « une oasis métropolitaine exemplaire ». Big bisous. Pour y parvenir, tous ensemble, tous ensemble... Et quoi ? Comme naguère à Niort, on tuera le cochon dans la baignoire du HLM en vue d'agapes entre voisins, on s'échangera les œufs pondus sur les balcons contre des herbes aromatiques poussant sur les terrasses ? Grâce à des jardins associatifs (dits autrefois « ouvriers ») entre les entrepôts des zones industrielles, rendues ainsi « poreuses », la Grande Aube poindra ?
Admettons.
Hors le fait de taper à côté de la plaque en prenant prétexte de propos somme toute anodins de Marine Le Pen pour se hausser du col (« élevons le débat », disait-on autrefois...), Roland Castro n'a pas tout faux.Y compris sur le mode qu'il affectionne, le Yaka-Fokon (me donner, qu'on me donne raison). 
Le fait est que, dans des sphères rurbaines et semi-rurales, des petits-enfants de Résistants en viennent à cultiver comme une vague nostalgie des slogans maréchalistes (genre, « la terre, elle, ne ment pas ») que Marine Le Pen exprime autrement.
Mais il faudrait aussi que Roland Castro admette que ce sont justement des gens de La Fère — qui ont des poules dans leur jardin et cultivent des potagers — qui ne votent pas écolo, mais Front ou Rassemblement national.
Je fus un jour en Thiérache. Dans un mille-club. Laurent Fabius était venu, vêtu genre pantalon en velours côtelé, pull en v pas cher, sans cravate. Il tenait un discours à la Mauroy. Je fus épaté. Il but d'ailleurs son coup comme nouzôtres. Levant le coude après avoir levé le poing (si, si, de mes yeux vus). Il allait entamer la lutte finale contre la dévitalisation des campagnes (c'était vers le début des années 1980 ; auparavant on avait « la Corrèze avant le Zambèze» du Raymond Cartier de la fin des années 1950). 
En 2020 bientôt, Roland Castro. Le populaire du centre (droit-gauche, gauche-droit ?), pas le limougeaud (le quotidien régional couvrant aussi Tulle et Brive-la-Gaillarde). Ni de Saint-Palais, Tranzault, Nassigny (qui peuvent revendiquer se situer au centre de la France). Ce qui ne le discrédite nullement. Mais qu'il me soit permis de douter que « la beauté » fera reculer « les héritiers de Déat et de Doriot » (ie, des ténors des « heures les plus sombres de notre histoire »).
C'est beau, la saline d'Arc-et-Senans, avec beaucoup de verdure tout autour, mais il faudrait lire aussi les pages de petite locale de l'Est Républicain. Marine Le Pen est arrivée en tête, en mai dernier, à Arc-et-Senans (28 %, huit points de plus que la liste suivante, Modem-LREM). 
Et puisqu'on cause « métropoles », Arc-et-Senans n'a toujours pas rejoint la communauté des 24 communes du Val d'Amour (elle veut quitter celle de Loue Lison, dont le siège est situé à 50 km, contre 8 pour celle du Val d'Amour). Bucolique, non ?
« Si l'on s'y met tous, chacun à sa place... », souhaite Roland Castro. Bien vu, mais un peu court.