samedi 19 décembre 2020

Islamophobie française ? Permettez d’en douter…

Que le couscous soit au porc ou au mouton, peu importe

Religiophobe, partant islamophobe, et pourquoi pas calvinophobe ? Oui, comme le soutient une tribune de Médiapart « il est temps de prendre conscience de la situation ».


Je vis, pour quelques mois encore, dans l’ex-Petite Turquie de Paris, ou naguère Le Sentier turc. Si je m’en éloigne, ce n’est pas tant parce que les bobos l’ayant envahi soient déplaisants, ni par nostalgie du bon temps d’avant avec des bars à patrons maghrébins qui pratiquaient des prix abordables. Et vous donnaient un coup de main à l’occasion, autant parce que voisins que clients.

De toute façon, que les voisins soient des Turcs, des Kurdes, des Maghrébins ou autres, on se contrefichait de savoir ou non s’ils étaient musulmans ou athées ou je ne sais quoi encore.

De toute façon, plus un boulanger, plus un boucher (enfin, si deux, dont l’un un peu éloigné), n’est un très blond aux yeux bleus dans ce quartier. Et tout le monde s’en balance.

En 22 ans, je n’ai tiqué qu’une fois, furtivement, quand un point-relais tenu par des Pakistanais m’a poliment demandé de laisser mon chien hors de son officine de traduction. Eh bien, on s’y fait. D’autant que les fois précédentes de retraits de colis, ils ne se formalisaient pas : peut-être avaient-ils un client à l’intérieur qui ne supportait pas les chiens. On ne se demande pas non plus si les bouchers affichant « hallal » le font par conviction ou simplement parce qu’ils sont commerçants et ont estimé que ce serait un avantage commercial.

Que l’islamophobie soit un moyen de faire parler de soi et une certaine forme de musulmanophilie (affichée pour une autre forme de clientélisme) tout autant, ne fait guère réagir, heureusement, la majorité de la population ?

Laquelle comprend surtout que les uns et les autres sont avides de notoriété et de fonds (donations et subventions diverses) pour se faire mousser, ou placer des potes dans des services municipaux.

Des fous de dieux divers, on en trouve dans toutes les religions, certes, ces derniers temps plutôt davantage côtés sectes musulmanes qu’hindouistes ou chrétiennes ou raéliennes. En tout cas, en Europe. On aimerait espérer que cela leur passera et que les autres ne prendront pas le relais.

Islamophiles et consorts du bord opposé sont un peu comme les truands et les policiers. Il faut des uns et des autres pour que les deux prospèrent plus ou moins bien.

En revanche, oui, j’en ai ma claque de voir dénoncer les « islamo-gauchistes » qui ne sont pas plus gauchistes ou de gauche que la plupart d’entre-nous mais sont essentiellement des clientélistes. Tout comme d’ailleurs leurs dénonciateurs. Les deux nous bassinent.

Ce que veut la majorité de la population, c’est la fin des cloches à toute volée (À Vitré, cela reste une plaie) et bien sûr pas davantage d’appels de muezzins tonitruants. On aimerait contempler et savourer un clair de Lune à Maubeuge en silence. Est-ce trop demander aux uns et aux autres ?

Pour Trump, pas de trêve des c*** fuseurs

Donald Trump sénile ou simple radoteur ?

Le president-eject est entré en mode boucle. Un peu comme l’écran bleu de Windows NT, on peut tenter de réinitialiser, il radote sans cesse. Mais il m’a fait au moins découvrir revolver.news. Du lourd, du cinglant.


Que fait Donald Trump ? Il communique. Pour se targuer d’avoir doté les États-Unis de deux vaccins contre le covid. Et d’être trahi par les Rinos (les renégats républicains) qui ne lui assurent pas sa réélection. Oann, NewsMax, avec FoxNews à la traîne, rassurent la Trumpland. C’est sûr, il peut encore rester à la Maison Blanche. Mais il fait aussi la réclame de revolver.news, qui l’enjoint de curer le marigot de l’État profond avant le 20 janvier. À part cela, faute de reprendre à son compte les critiques contre les vaccins (lesquels, c’est sûr injectent aussi des fréquences radios captables par la 5G, il fallait y penser et l’inventer), il critique l’efficacité des masques et des mesures de confinement (décidées par des démocrates, quand les trumpistes font de même, il ignore superbement). Pour le moment, il n’a pas critiqué Macron qui se masquait à l’occasion, sans pouvoir éviter la contagion. Cela pourrait venir. L’attente n’est pas tout à fait insupportable, mais il ne faut pas désespérer que Trump ne s’emparerait pas du sujet.

Mais son obsession principale reste d’assurrer qu’on lui a volé sa réélection. Grâce à Trump, j’ai aussi découvert le site du Washington Examiner (ultra-droite). Je ne me rendais pas compte ô combien Joe Biden est un « extrémiste » ultragauchiste. D’ailleurs, il veut embarrasser Boris Johnson et retarder un accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni (selon le Daily Express).

Tout cela, c’est un peu du foklore. Ce qui l’est moins, c’est que les républicains les plus conservateurs veulent empêcher la Federal Reserve de lâcher des fonds pour des mesures d’aide sociale. Imaginez des trumpistes étasuniens désargentés venant en masse se réfugier en France pour bénéficier d’aides qu’ils haïssent chez eux. Même Marion Maréchal-Le Pen en frémit.

Je vous en passe. L’une des suppositions avancée par une partie de l’entourage de Trump et démentie par une autre veut qu’il reste à la Maison Blanche le 6 janvier, jour de la passation de pouvoirs, voire jusqu'au 20, date de l'inauguration. Quoi qu’il en soit, dans un message récent dénonçant de nouveau les fraudes électorales, il a convié ses partisans à manifester déjà le 6 à Washington. La presse pro-Trump est donc incitée à réchauffer le sujet jusque là.

Quant à la candidate et au candidat républicains au Sénat en Géorgie, ils ont devancé l’explication d’une éventuelle défaite : des démocrates viendraient en masse depuis d’autres États pour se faire enregistrer en Géorgie et voter contre eux. Un tribunal local a estimé que leurs craintes semblaient exagérées. En revanche la Géorgie a réussi à purger près de 200 000 électeurs des listes électorales, un laboratoire de l’université d’Harvard a donc mis en ligne un site permettant de vérifier quel est son statut.

Un titre pro-Trump, The Epoch Times (représenté aussi en Europe et dans 33 pays globalement, dont la France), continue vaillamment de persuader son lectorat que Trump a encore ses chances d’être proclamé réélu. Ce titre incite les deplorables (Hillary Clinton avait estimé que les trumpistes étaient des lamentables) à prendre le contrôle du parti républicain. Ce titre fondé par des Chinois anti-communistes se veut indépendant et conservateur.

On ne sait combien de trumpistes convergeront vers la capitale fédérale le 6 janvier et si Trump les remerciera d’être venus fêter sa réélection. Pour le moment, un événement Facebook intitulé Donald J. Trump 2nd Presidential Inauguration Ceremony attire des voyeurs. Il est organisé par un groupe conservateur qui relaie que la sénatrice Amanda Chase (du Sénat de Virginie) appelle Trump à décréter la loi martiale. À durée limitée toutefois, juste le temps d’organiser une nouvelle élection. Il ne s’est trouvé jusqu’à présent qu’un élu républicain plus ou moins dissident de l’aile religieuse du parti pour critiquer cette prise de position radicale. Cette charmante dame s’oppose aux confinements mais comme un calibre 38 ne la quitte jamais, elle se sent en sécurité. Sinon l’attention de la presse conservatrice se porte sur une allégation émanant de trumpistes selon laquelle Hunter Biden aurait tenté de séduire sa nièce, alors âgée de 14 ans en posant nue pour elle. Revolver.news et la Nationalist Review en font état. Et bien sûr, si l’agence AP ou CNN, CBS, NBC, et la « presse dominante » le taisent, c’est bien la preuve, naturellement, que… Revolver s’illustre aussi avec des titres « comme les confinements tuent dix fois plus que la pandémie ». C’est fondé sur une rigoureuse étude de la rédaction avec l’aide de scientifiques (en sciences sociales et économie) qui, en raison de la sensibilité du sujet ont choisi de témoigner sous pseudonymes.

Trump franchira-t-il le Rubicon ? Pour le moment, il s’emploie de nouveau à ridiculiser Joe Biden. Cela l’a repris. Il vaticine. Mais parfois, il nous réserve une surprise. Il s’est enfin exprimé à propos du piratage des serveurs de l’administration : selon lui, tout est sous contrôle et si la presse dominante met en cause la Russie, c’est un air connu. Ce pourrait être la Chine (sous-entendu, qui aurait aussi infiltré les machines à voter et manipulé l’élection). Tump trumped par les Chinois, ce n’est pas nouveau, mais le Donald, avec du vieux sait faire du neuf. 

jeudi 17 décembre 2020

Brexit : l’Europe déchristianisée veut bosser un dimanche

Avec le Brexit, pas de trêve des confineurs

Bien, comme nous pourrons toujours aller à la pêche aux moules sans se faire piquer nos paniers, le Brexit, hein ? Mais quand même, il faudrait aboutir à un accord dimanche prochain, dernier carat. Faute d’un accord pour décaler le septième jour, on risque le péché véniel.


Tout fout le camp, ma bonne dame, et les galettes des rois sont déjà sur les étagères de Lidl. Et même que l’Union européenne veut fixer à dimanche prochain l’échéance pour un accord sur le Brexit. Plus proche de la Libre Pensée que de toute religiosité, je ne m’en alarme pas moins (des souvenirs de catéchisme obligatoire, de cartes de messe à faire tamponner par des sacristains, de confessions obligeant à s’inventer de mauvaises pensées).

Si je comprends bien, Michel Barnier & co imposent à David Frost et consorts de parvenir à un accord jusqu’à dimanche soir au plus tard. Indécent. Et le fameux Sunday closed ? L’arrogance de l’Union européenne, autrefois terre de chrétienté (et auparavant d’animisme) est sans vergogne.

Que va dire Boris Johnson à Ursula von der Leyen cette nuit au téléphone,Qu’il n’est sans doute pas envisageable de négocier au-delà du réveillon de la nouvelle année. Que Big Ben sonnera à minuit le 31 décembre (un test, vu que l’horloge est en réparations depuis 2017). Qu’un accord poisson d’avril est hors de question. Confirmé à l'issue de la courte discussion.

Mais il serait question de faire siéger la chambre basse britannique les fins de semaine. Pas uns pour racheter les autres.

Je le confesse, j’ai piqué ce « pas de trêve des confineurs » au Canard enchaîné. Au pays d’Ordralfabétix, dit Unhygienix en anglais, et en la Belgique du capitaine Archifbald Haddock, descendant du chevalier François de Hadoque, nous sommes prêts à bloquer le débarquement des aiglefins britanniques. Qu’ils se le disent au fond des ports. Quand la mer, monte, qu’ils soient rouges avec la honte, quand elle descend, qu’ils descend leurs prétentions.

Or donc, Johnson et von der Leyen se sont causé et il semble que la question de la pêche achoppe toujours. Le problème n’est pas tant que les pêcheurs bretons ou normands se verront contingentés à des zones de pêche restreintes, mais que les bateaux-usine néerlandais et autres le seront de même. Et que le déséquilibre est patent. En restant inflexible sur le sujet, la perfide Albion mise sans doute sur de futures dissensions entre pays maritimes européens. Reste à espérer que la zizanie au sein du Royaume désuni (l’Écosse, le Pays de Galles, l’Irlande du nord ne se satisfaisant pas des décisions de Londres) fera reconsidérer les choses. Pour le moment, c’est encore l’impasse. En gros, tout le monde se déclare officiellement opitimiste, mais c’est l’inverse en coulisses. Pour le Daily Express, qui n’espère que cela, la rupture sans accord se profile. 

L’héritage durable de Trump : la suspicion

 La presse alternative peut prendre le dessus

On a craint un coup de mou de Donald Trump. Pas du tout. Il est reparti dans la défense et illustration de son ego et sa réélection contestée.


Donald Trump, à peu près conscient que son éviction approchait, semblait apathique, ne relayant plus sur Twitter que des messages de ses partisans. Dont ceux d’un foldingue, le juriste Lin Wood, qui veut que le gouverneur et le secrétaire d’État de Géorgie, des Rinos, finissent en prison. Auparavant, le même Lin Wood incitait la Trumpland à prendre le maquis, à faire le plein de munitions, de piles, de lampes-torches, de bougies, de vivres, pendant que lui restait douillettement au logis. N’exagérons rien, Trump ne décrète pas directement l’insurrection, il se contente de répercuter les appels de ses plus chauds partisans.

Lesquels, très majoritairement, selon divers sondages, sont davantage crédibles que la presse à peu près sérieuse et déontologiquement dans les clous. L’ennui, c’est qu’une presse alternative (pas encore émergente en France, mais cela ne saurait tarder car il y a des pépètes, du flouze, de la fraîche à se faire), est devenue plus crédible que l’autre pour la Trumpland.

Les voix de la Trumpland ne manquent pas une occasion de pointer, en l’exagérant, la trahison des élites (forcément autoproclamées), et d’une presse dominante total complice.

Ces gens des élites pas forcément total obnubilés par le pognon, enfin pas toujours toutes et tous, savent que pour faire des riches, il faut des pauvres et de moins pauvres qu’elles et eux-mêmes. C’est clairement, à mon sens, ce qui a échappé à nombre de trumpistes.

La suspicion généralisée est fortement contagieuse.

Tump n’a pas encore réagi à l’injonction d’un procureur de New York de justifier ses étranges impositions (Ivanka, elle, est poursuivie pour avoir fait surfacturer un raout d’inauguration réglé par les contribuables dans un bâtiment Trump, elle dément). Lui ne se contente pas de relayer les louanges de Breitbart News, louant dieu pour les quatre années de sa présidence. Breitbart continue à entretenir le mythe de la fraude électorale généralisée. Tout comme Oann, avec, pour cette chaîne, un titre comme « la manipulation électorale est un objectif à long terme de la gauche ». FoxNews a étendu sa couverture à dix nouveaux pays, dont 23 en Europe (hors France). Le New York Post semble avoir tourné la page Trump et rapporte une anecdote texane. Un ancien capitaine de la police de Houston était tellement persuadé que les élections avaient été truquées qu’il s’en est pris à un chauffagiste, projetant sa voiture contre la camionnette du chauffagiste avant de dégainer pour l’arrêter. L’ex officier avait reçu plus de 211 000 dollars de la part du Centre pour la liberté, dieu et le pays de Houston (Liberty Center for God and Country). De quoi prendre des boulons pour des bulletins de vote truqués.

Mais le NY Post regrette aussi le départ (ou limogeage) du ministre de la Justice, Bill Barr, qui avait purgé le FBI de séides de « l’État profond ». L’héritage de Trump, c’est cela : dénoncer la collusion entre les médias non-alignés sur les ultra-conservateurs et les élites, l’État profond. Conforter des gens à considérer que seules les élites alternatives (trumpistes profondes) sont crédibles, même si elles mentent effrontément. La preuve qu’elles sont dans le vrai ? Les médias de l’État profond les censurent ou les ridiculisent.

En quatre ans, Trump a relayé plus de 265 messages émanant de la sphère QAnon. La dernière en date des campagnes QAnon, c’est #fSubpoenaObama (assigner Obama en justice). De son côté, Trump veut faire assigner Hunter Biden (le fils de Joe) pour fraude fiscale (il l'a cependant démenti après l'avoir suggéré). Il dispose encore de pouvoirs jusqu’au 20 janvier. Il n’instaurera sans doute pas la loi martiale comme l’y incite un candidat gouverneur trumpiste de Virginie. Mais il vient d’annuler des dispositions du ministère de l’Énergie visant à réduire la consommation d’eau. Il a aussi limité les mesures de protection des espèces animales en danger d’extinction. Il peut aussi gracier, placer des partisans, et opposer son veto jusqu’au 20 janvier. Les toutes dernières de Trump, il vient de confirmer qu’il opposerait son veto au budget de la Défense et que l’élection dans le Nevada était due aux votes de personnes étrangères à cet État. Selon un avocat de Trump, 85 000 bulletins du Nevada seraient frauduleux. Resterait à le prouver.

lundi 14 décembre 2020

Merci, président Trump, pour ce vaccin

Brino et Rino sont sur un bateau

Sans Donald Trump aux commandes, un vaccin contre le covid aurait nécessité cinq ans de recherches de plus. C’est dire à quel point l’ingratitude des DemoRats et des Rinos lui pèse. De ce côté de l’Atlantique, avec le Brexit (ou le Brino), on sait prendre son temps.


Il y a les républicains de nom seulement et maintenant le Brexit idem, le Brino, celui auquel Boris Johnson, en renégat, pourrait finir par consentir, selon ses détracteurs. Le Brino finira-t-il par tomber à l’eau ? En tout cas, il n’est pas déjà dans la manche. Les députés britanniques passeront-ils le réveillon de Noël en session ou Boris Johnson jettera-t-il l’éponge auparavant ?

En face, enfin, à l’Ouest, même la presse trumpiste se lasse de répercuter les messages de Trump. Ce soir, les grands électeurs devant se déclarer, on pourrait savoir si le Donald se résigne à se terrer en Floride. Pour le moment, il tente de convaincre un sénateur trumpiste d’appuyer la démarche de représentants (députés) loyaux et forcément patriotes pour faire invalider l’élection dans divers États fédéraux. Il s’agit d’une procédure complexe ayant fort peu de chances d’aboutir.

Un signe ne trompe pas. Sur Twitter, seuls ou presque, les trumpistes abondent dans le sens du Donald (les anti-trumpistes, les DemoRats, se lassant de répliquer). Cela étant, Trump continue de (faire) prendre des décisions (et des vessies pour des lanternes). Comme celle de mettre fin aux sanctions visant le Soudan, pays censéne plus financer le terrorisme et s’apprêtant à permettre à la marine de guerre russe de bénéficier d’une base navale. Trump nomme aussi des tas d’admiratrices et admirateurs à des postes de conseillers qui sont autant de sinécures en espérant peut-être que, venant siéger, ils choisiront un hôtel Trump pour séjourner. Il a aussi casé ici ou là divers climatosceptiques

Selon un sondage CBS/YouGov, 82 % des électeurs de Trump considèrent toujours qu’il a remporté l’élection et que des fraudes massives l’ont empêché de rester à la Maison Blanche. On ne voit guère le Donald les décevoir.

Retour en Europe avec le Brexit dont on ne sait trop s’il tourne ou non Brino. En fait, pour les partisans d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, tout accord sera estimé insatisfaisant. The Daily Express les rassure comme il peut, avec par exemple, ce “British officials have dug their heels on fish”(comprenez que les talons (heels) britanniques restent fermement plantés sur les droits de pêche qui ne sont pas aussi glissants que des eels, soit des anguilles). De toute façon, pour l’Express du moins, côté continental (européen), c’est « la panique ». D’ailleurs, la Norvège va renégocier son accord avec l’U.E., les dissensions sont à leur comble, l’Union à été comparée au Titanic par le premier ministre slovène, et au final, Boris Johnson gagnera sur toute la ligne de pêche. Soit Michel Barnier et Ursula von der Leyen mordront à son hameçon, soit il les forcera à endosser la responsabilité de renoncer à un accord. La presse un peu sérieuse (Guardian, Independent, Financial Times) reste plus circonspecte. En dépit du désaccord sur les droits de pêche, il y aurait encore l’anguille d’un accord bancal sous roche.

Comme aurait pu le narrer Robert Lamoureux, l’anguille serait toujours vivante (l’espèce est en voie d’extinction, mais la variété Brexit confirme la règle).

Il n’en reste pas moins que, selon Jean Quatremer (Libération), « L’Union européenne reste un colosse aux pieds d’argile » et que le risque d’une « explosion de l’euro » se rapprocherait.

Donald Trump tournera-t-il enfin les talons, comme les négociateurs britanniques ou européens ? Pour le moment, ni l’un, ni les autres ne font preuve d’empressement.