samedi 9 mai 2020

La Bretagne de Mirbeau et Tailhade

Ébauche d’une suggestion « bretonnante »

Jusqu’à présent je tenais Octave Mirbeau pour l’un des plus acerbes critiques des Bretons et en particulier du clergé de leurs temps. Et puis, incidemment, je tombe sur une évocation de Laurent Tailhade à Camaret-sur-Mer. Il faut croire qu’à une certaine époque les Bretons étaient aux Français ce que les Irlandais furent aux Anglais, soit des sources de multiples blagues péjoratives.
Il se trouve qu’un mien ami, Alain (Georges) Leduc pour ne point le nommer, observe rigoureusement le confinement après s’être retrouvé, confusion fort tolérable de soignants (écrire à présent : « nos héros les soignants »), placé dans le secteur covid d’un hôpital. Il me confiait, ce n’est pas là rompre le secret médical auquel je ne suis pas tenu, regretter de ne pouvoir se rendre à La Trinité (sur mer, et non dans le sanctuaire de saint Glinglin) à l’invitation de l’association des Amis d’Octave Mirbeau. Laquelle compte nombre de Bretons peu rancuniers. Histoire qu’il soit « présent » au moins par la pensée lors de cette réunion, je lui suggère d’adresser une petite contribution sur Mirbeau, Tailhade, et la Bretagne. Voici l’entrée d’une ébauche de sente pour l’inspirer.
Je ne reviens pas sur la piètre opinion dans laquelle Mirbeau tenait des Bretons soumis à un odieux clergé. Je l’ai déjà évoqué ici ou là, glissons. Mais je n’imaginais pas que, dans les années 1900, Mirbeau ait pu être égalé en férocité sur le sujet. Incidemment, je tombe sur un site attribuant la chanson Les Filles de Camaret à Laurent Tailhade (chastes Enfants de Marie s’avançant « tout au long du transept la poitrine barrée du ruban virginal », envolée d’un curé de saint-Laud d’Angers, il ne sera pas dit que je vous indiquai la voie vers le site de Xavier Hubaut).
Selon Xavier Hubaut, Laurent Tailhade se rendit odieux à Camaret en plaçant un vase d’aisance sur le rebord de sa fenêtre alors que se déroulait la procession ou pardon du 15 août 1903.
L’affaire prit des proportions car Tailhade et son épouse durent se réfugier à Morgat. Le Journal du 3 septembre 1903 donne la version du journaliste et littérateur anarchiste sous le titre de « Les Troubles de Camaret-sur-Mer ». Le maire de Camaret, Férec, et son adjoint, Keraudren, auraient incité la population à l’écharper. Et à s’en prendre à son épouse. Ce qui ne le dissuadait pas d’envisager de donner à Brest une conférence « Contre Dieu », assuré qu’il était de bénéficier de la protection « des ouvriers du port et ceux de la ville ». Soit ceux qu'il dénomme « les Peaux-Rouges de Bretagne » par opposition aux « tuniques bleues » des partis cléricaux.
En fait, outre la provocation tenant au pot de chambre, Tailhade avait commis une série d’articles sur Camaret et son curé, un dénommé Le Bras, dont la rapacité n’avait d’égale que celle des curés bretons de Mirbeau. Comme le qualifiait Xavier Reille, rapporté par Le Mercure de France (1er avril 1909) : « Laurent Tailhade est la pire des rosses ». La nécrologie des Annales (16 novembre 1919) résuma : « Laurent Tailhade ignorait le sourire malicieux, la critique nuancée. Son encre était à base de vitriol. ». Ses alias et pseudos, Tybalt, Patte velue, Don Junipérien, lui permettaient de déverser « des torrents d’invectives ». Ses articles signés de son patronyme n’étaient pas plus amènes.
Il fut rendu célèbre auprès du grand public par son procès pour un article du Libertaire en 1901, et son duel avec Sylvain Bonmariage (au parc des Princes, le 3 janvier 1912). Ils renforcèrent son début de notoriété dû à l’attentat au restaurant Foyot, proche du Sénat, début avril 1894 (une bombe, quatre victimes, et il fut le plus grièvement blessé des « collatéraux »).
Ses livres, come Imbéciles et gredins, lui valaient « la rare et si douce joie de’obtenir le maximum d’admiration par le minimum d’admirateurs. » (Correspondance de Paul Roulier-Davenel recueillie par Sacha Guitry). Parmi ceux-ci, Émile Zola, qui témoigna à son procès. Ou encore Théodore de Banville et Anatole France (qu’il ne ménageait pourtant pas). Hormis Les Filles, certains de ses poèmes (recueil Vitraux, éd. Léon Vanier) étaient, à mon goût, plutôt mièvres. On leur préférera les Poèmes aristophanesques (À travers les grouins, Au Pays du mufle, Chauvinisme sardinier).
Je n’ai hélas pu retrouver les papiers datés de Camaret signés Tilhade dans Action. Je me rattrape avec, dans Action du 6 septembre 1903, ce « Au pays de l’ignorance et de la misère » (lien vers le PDF).
D’habitude, je commente les articles, me livre à des recherches, là, je m’abstiens, me bornant à signaler que le « cor » figurant dans l’article est sans doute une bombarde. Peut-être, une autre fois, tenterais-je de retrouver l’affiche que La Croisade française consacra à l’imprimeur Étienne Dolet. Ou de m’attarder sur les dates de parution du Nouvelliste de Bretagne, les œuvres de Gaton Pollonais (autre journaliste). J’ai aussi laissé subsister quelques coquilles (Pais au lieu de Paris, &gard et non égard) qui me sont imputables et que tout un chacun pourra corriger de lui-même. Mettons-les sur le compte des séquelles d'une apoplexie de templier qui obère la dextérité des doigts de la main gauche (et sur celui de l'urgence de sortir mon chien pour ne les avoir pas corrigées).

vendredi 8 mai 2020

À travers la presse (suisse) déchaînée

L'âge de l'énonciation serait-il advenu ?

Ferndinand est décédé trop tôt pour se pencher dessus, Antoine aussi. Énigmatique titre ce jour de la Tribune de Genève : « Arrivée à l'âge de trois ans, la trentenaire sera expulsée ». Souvenirs.
Au Pays de Franche-Comté, c'était Fred Vairetty qui tenait le bêtisier de la rédaction. Fred se prénommait Michel mais je ne l'ai su que bien après. Je ne sais si j'ai pu y figurer. J'avais déjà  oublié Saussure et je ne connaissais pas déjà Culioli, le seul truc que j'avais à peu près pigé, c'était la grammaire dite « générative » de Chomsky. Aussi, vaguement, fumeusement devrais-je dire, que de l'Inde en passant par les Balkans et autres contrées, q'une voyelle pouvait se transformer en consonne, ou inversement, et divers mots se muer en transformistes en passant d'une langue à une autre. Un gay savoir de la langue, en quelque sorte. En cours de linguistique, je ne suis jamais parvenu qu'à me faire passer pour un fumiste (au mieux, en parsemant mon galimatias de jargon admissible).
C'est dire à quel point je suis mal placé pour critiquer la ou le confrère de La Tribune ayant sucré « en Suisse » voire « de Suisse » pour faire tenir ce titre dans l'espace imparti. La solution « ici » (arrivée ici, à La Tribune) ne convenait pas davantage.
Car en fait, si cette jeune femme meurtrière et condamnée sera bien expulsée d'Helvétie au terme d'une large partie de sa peine, elle compte, même si je suis définitivement fâché avec les chiffres et qu'il me faudrait me remettre au niveau d'un cours d'arithmétique sommaire du Pr. Boby Lapointe, j'oserai avancer que la condamnée a vécu et vit encore environ 27 ans (je reste prudent, ≅ voire même ≆27) près des bords du Léman.
Ce qui m'a étonné, c'est que le titre soit repris à l'identique sur la page afférente. En fait, arrivée en 1983 en Suisse, alors âgée de trois ans, la jeune femme fut condamnée à 20 ans de réclusion en  2013, mais comme son autorisation de séjour fut révoquée en 2018, elle sera expulsée après avoir purgé les deux-tiers de sa peine, en mars 2021. Ce tant bien même « la recourante » (ayant fait appel) péruvienne est la mère d'un enfant à présent adolescent (14 ans).
Le titre est insolite, le chapeau peut aussi laisser perplexe : « Une jeune femme ayant assassiné la maîtresse de son fiancé avant de brûler son corps alors qu'elle en était enceinte, n'obtient pas la clémence des juges de Mon-Repos ». Il faut lire la suite pour comprendre c'était la maîtresse du fiancé qui était enceinte.
La critique est aisée, l'art difficile. Je ne sais comment je m'en serai tiré s'il m'avait fallu rédiger un chapeau limité à deux lignes. « La maîtresse enceinte de son fiancé avant d'en brûler le corps » ? Double assassinat ?  Il va quand même de soi que le fiancé n'était pas enceint des œuvres de sa fiancée ou de sa maîtresse. Enfin, jusqu'à nouvel ordre  le père parturient étant, paraît-il, sérieusement envisagé par divers laboratoires.
Au fait, il existe bien un hôtel Mon-Repos dans le canton de Genève, et même un parc — à Lausanne, canton de Vaud —dont je ne sais s'il est homonyme ou éponyme, si tant était que cet hôtel soit limitrophe. Mais, là, il s'agit bien du « tribunal fédéral », sis à Lausanne, ultime instance judiciaire confédérale. On trouve bien des tribunaux confédéraux en des pays hispanophones, ce qui vaut à l'occasion de lire ''al triunal confederal de New Jersey'" (attesté dans un texte de la revue Iglesia Viva en 2011). Mais pour le lectorat suisse, la précision ne s'impose pas.
Je vous laisse à présent disserter de l'influence du confinement sur la cuistrerie. En tout cas, cela laisse le temps de s'informer sur les pratiques en cours dans les pays voisins. Je lis dans le corps de l'article : « Le Tribunal fédéral (...) rappelle que l'assassinat est une infraction » (T capitale car il est unique, ne cherchez pas là l'impair, et effectivement tout délit, crime, meurtre, ou contravention est une infraction, mais, dans la presse française, on tente de qualifier plus précisément).
Parfois, je souris lorsque des spécialistes d'un domaine étroit se lamentent sur le niveau actuel des journalistes, lesquels doivent parfois traiter et d'astronomie et de pêche à la ligne, passer de la chronique judiciaire à la production viti-vinicole. Et quand c'est inversement, dans la même journée (couvrir un procès après divers vins d'honneur et remises de décorations), le risque de figurer dans un bêtisier ou sottisier est grand.
Ces spécialistes font autorité. Digression, j'apprends que Les Inséparables, de Beauvoir, reparaîtront prochainement. Le report de publication étant la conséquence du confinement. Je conclus donc par cette citation issue de Tout compte fait : « Ne retenant que les textes dont les auteurs font autorité, j'ai constitué un sottier aussi consternant que divertissant. ». 

jeudi 7 mai 2020

Une question ? Le Figaro vous répond…


Des kilomètres (cent) rouges avec la honte !

Trou de mémoire : avant le Minitel, il existait une société, type conciergerie, qui répondait à vos questions, et alimentait Le Quid (disparu en 2007). Mais le vide est depuis comblé par Le Figaro qui « vous répond ».
Il subsiste un cabinet de conseil intitulé SOS Questions, sis aux Lilas. Mais je doute qu’il s’agisse de la continuation de la société dont j’ai oublié le nom et à laquelle on pouvait s’adresser pour obtenir réponse à toute sorte de question. Qu’à cela ne tienne, Nous avons Le Figaro auquel, sur les traces d’Ici-Paris et France dimanche, aucun secret ne résiste. Auriez-vous par hasard un enfant caché à l’insu de votre plein gré ? Demandez au Figaro.
Je doute très fort que l’article de Laura Andrieu ait été chapeauté de la sorte par elle-même. Cela donne « les Français pourront de nouveaux (sic) se déplacer à condition de ne pas dépasser 100 kimomètres (…) À quoi correspond cette distance ? Le Figaro vous répond. » Si. La sèche ou le sec de rédac' sont affirmatifs.
À mon humble avis, cette distance a été fixée en fonction d’abonnements SNCF et d’anciens sondages aux péages autoroutiers. Il a dû être estimé qu’un bassin d’emploi drainait des professionnels à une centaine de kilomètres à la ronde. Mais je ne doute pas que Le Figaro en connaisse un plus vaste rayon. Car j’en suis resté aux seules quinze lignes apparaissant sur le site du quotidien. Or, il m’en resterait « 82 % à découvrir ». Merci de m’indiquer à quelle ligne la réponse est donnée. J’en suis resté à « le gouvernement reste évasif sur la question ». Mais on sait depuis (voir infra) qu'il a vu les choses de haut, peut-être en lançant un ballon à 100 km d'altitude.
Mais d’un chapeau à l’autre, je me dois, par pur copinage, de faire état des incessants appels de Charly Chapo incitant à signer sa pétition sur change.org. Elle s’intitule « Supprimer les ridicules 100 km autour du domicile ».
Charles Duchêne, car Charly Chapo, c’est lui, ne m’en voudra pas durablement de considérer qu’il a distancé de plus de 100 km d’audace le regretté Ferdinand Lop. Lequel proposait l’extension du boulevard Saint-Michel jusqu’à la mer, et « dans les deux sens », s’il vous plait. Le projet fut abandonné, ses exécutants ne sachant s’accorder par quel sens débuter les travaux, alors que la solution tombait sous le sens : débuter le chantier par les deux extrémités. Mais l’indécision des « interlopes » l’emporta, et contint la vague du Front Lopulaire. On le mit sur le compte du mauvais choix du ministre des «​ Nécessités de l’Eure ».
Je m’en voudrais de proposer d’amener Chartres sur l’île de la Cité et d’exposer ses habitantes et habitants à de sérieux problèmes de stationnement. Ou de situer le seul Sens de ma piètre connaissance à côté de La Samaritaine.
Quant à espérer voir une centaine de kilomètres, rouges avec la honte, se dissimuler et se faire tout mini ou millimétriques pour faire oublier leur ridicule, je n’ose l’espérer.
Mais j’abonde, cette distance doit être revue et augmentée. Comme le concluait Ferdinand Lop –(dans La Lanterne du 14 mai 1926) « liquidons le passé qui pourrait lourdement peser sur l’avenir ! ». Ferdinand Lop, qui considérait que « la chimère est fille de l’utopie », avait fort bien énoncé que « l’opinion publique est un élastique que l’on tire à droite ou à gauche, il suffit de savoir s’en servir ». Que soit vite étirée la limite afin que nous puissions franchir les bornes. J'ajouterai même, étirée et à droite et à gauche, et même réciproquement.
Une limite qui sera si j’en croit une lettre d’Édouard Philippe aux préfets dont BFMTV et d’autres font état, calculée « à vol d’oiseau ». Or donc, si vous logez à Argelès ou Perpignan, vous pourrez aller en mer jusqu’à la longitude de Sète (37008219), mais il sera hors de question d’aborder au quai du Mistral.
Mappy a déjà mis à disposition une petite application pour visualiser la zone couverte. J’ai ainsi découvert que Montargis, Évreux, Sézanne, Soissons et Forges-les-Eaux étaient à ma portée…
Ainsi évidemment que l’aéroport de Paris-Mauvais (ou Tillé, si vous préférez), où se posent les appareils de Wizzair et Ryanair.

mercredi 6 mai 2020

Coronavirus : l’armée ou le cinoche, peu importe

La main de sa sœur dans le pot à coronavirus

Cocorico, nos sportifs militaires (de Franc et du Luxembourg) nous auraient ramené le covid ? Que non pas, ce seraient des participants du Sundance Film Festival (de l’Utah) qui auraient été plus infects que nos militaires. Bref, on ne sait plus qui a couché avec qui étant coronaviré.
J’ai bien apprécié ce titre du Figaro : « l’armée réfute toute contamination dès octobre lors des jeux militaires mondiaux à Wuhan ». Mais aussi celui du New York Post, ”Was Januray’s ' ‘Sundance Plageue’ really the coronavirus?”.Pour une fois que nous pouvions revendiquer une antérioritté, voilà que l’état-major français se couche devant « Hollywood ». Je ne vous en parle que pour insister sur cet « Hollyvood », entre guilles françaises chevronnées par l’expérience.
Car, en fait le festival du film de Sundance est un festival cinématographique indépendant des majors. Et tout cela fait suite à une discussion sur la liste typographique francophone portant sur l’usage des guillemets de citation (supportant ou non la « redondance » de l’usage de l’italique, ou des italiques, comme on voudra). J’ai poubellisé tous les messages, les miens comme celui d’un honorable correspondant fustigeant la presse qui préjugerait du comprenoir de son lectorat (forcément à la baisse) et du niveau progressivement désastreux des journaleux (terme que j’avais employé avant lui). Vocable désuet calqué sur les baveux (les avocats), dites à présent journalopes.
Bon, là, je viens d’acheter, pour soutenir tant « ces Messieur » (expression consacrée) que mon dépositaire de presse, Le Canard enchaîné, édition papier. Encore sans dessin de Delambre (pour vingt cents de plus, je n’italise pas ce cents, vu que je crois me souvenir qu’il serait entré dans la langue européenne pour signifier des centimes d'euros, de plus, donc, que l’édition en ligne, elle, complète, soit de huit pages et non de quatre). Remarquerez-vous cette phrase bancale qui relègue un peu loin ce « de plus » redondant ?
Bref, je ne vais pas considérer que cet interlocuteur considère que le niveau de « ces Messieurs » est devenu déplorable et que Le Canard, prend son lectorat pour un ramassis de débiles. Toujours est-il que « le volatile » utilise l’italique entre les ouvrantes et fermantes pour signaler une citation exacte. Si elle lui semble rapportée (par la confraternité), le romain suffit. Je laisse à votre curiosité le soin de vérifier ces dires.
J’imagine que l’interlocuteur en question ne s’est jamais vu traîner devant un tribunal du fait de ses écrits. Moi non plus. La seule fois où ce fut tangent, un procureur avisé conseilla amicalement à un notable local de ne pas risquer de se faire condamner aux dépens.
Cela, étant, en matière d’orthotypographie, tout peut se discuter à l’infini. C’est d’ailleurs aussi pourquoi je ne lui délégue pas, à ce contradicteur, mes témoins pour que nous nous retrouvions sur le pré. S’il se trouvait à plus de 100 km, par les temps qui courent, le risque d’écoper d’une amende est supérieur à celui de faire l’objet d’autres poursuites (sachant que je suis féru en l’art de faire disparaître une dépouille et de rouler la maréchaussée dans la farine).
Revenons au prétexte. Avec le titre du Hollywood reporter : “Was Sudance a ‘First Petri Dish’ of Coronavirus in the States?”.
Franchement, je m’en balance. En revanche, que faire avec des titres de presse en langue étrangère. Italiser ou non ? Ce me semble beaucoup plus important que des experts se prononcent sur ce point crucial au lieu de s’enferrer dans des disputes oiseuses sur les patients initiaux. Ou patients « zéro ». Car s’il est permis d’écrire (en anglais), a Zorro, several Zorros, en français, il me semble encore que zéro+zéro = zéro (et non zéros).
Foin de polémiques stupides. Mais tout comme les confréries des métiers de bouche s'offusquèrent de voir Barbie surnommé « le boucher de Lyon », je saisirai les tribunaux si on me désignait « patient zéro ». Initial, à la rigueur. Voici peu, je vous informai que j’étais le seul, le vrai sosie de Kim Yong-un. Veuillez considérer que si le virus « me pécho », je ne supporterai pas d’être désigné « le patient lambda ». Un numéral, sinon rien : je préfère encore l’anonymat. Mais qu’il soit au moins dit que mon dernier souffle ne me servit pas à dire « j’ai l’impression d’avoir Donald Trump assis sur ma poitrine », mais à énoncer : « on peut utiliser les italiques entre guillemets à chevrons pour les citations authentiques ».
Pour conclure, j’espère que l’état-major du Grand Duché saura revendiquer sa préséance pendant que le français commandait une tonne de « quinine » qui finira au Zambèze au lieu de profiter à la Corrèze. Mais je ne veux pas être accusé de détourner l’attention de l’essentiel. Jeux militaires ou festival cinématographique, tout cela n’est qu’une manœuvre dérisoire d’’une «  certaine presse » pour détourner l’attention. Voyez d’ailleurs comment on a éradiqué le stationnement « en épi » (italique,au figuré) pour favoriser l’alignement. Il est grand temps que ce pays, déconfiné, se ressaissise.
En attendant, on laisse passer le temps comme on peut.

mardi 5 mai 2020

Révélation : je suis le « vrai » sosie de Kim Jong-un


À Sunchon, je vous ai bien eus !

Éditeurs, renchérissez. Lors de l’inauguration de l’usine d’engrais de Sunchon, ce n’était pas Kim Jong-un, c’était moi. Méfiez- vous des faux sosies qui se présentent à tort en tant que sosies du dirigeant Nord-Coréen.Je suis le seul vrai Kim Jong-Deux.
Je ne fais pas de politique, et ne vais pas m’en prendre aux forces de l’ordre qui n’ont pas pris ma température ni ne m’ont tendu un masque quand, à l’aéroport du Bourget, j’ai pris place à bord de l’Air Force One, grossièrement camouflé, direction la Corée du Nord.
Je risque évidemment une double amende pour avoir rejoint Wonsan, puis être rentré discrètement à Paris, sans remplir des attestations de déplacement dérogatoire. Mais allez le prouver, d’autant que la CIA m’en a fourni, a posteriori, de parfaitement crédibles. Il n’empêche, que pour la suite, merci de me fournir un passeport diplomatique.
Je profite de l’occasion pour poser la question qui m’importe : en tant qu’intermittant du spectacle, au service d’une puissance étrangère, aurai-je droit aux indemnités de chômage ? Mes heures passées à Pyongyang et ailleurs peuvent-elle compter double, voire triple ?
Mais cessons de parler de moi. Je peux enfin révéler que Kim Jong-un se porte fort bien. Seule une crise hémorroïdaire persistante (je tiens un petit coton ayant servi à un petit badigeon pour lever toute incertitude sur la question) retenait le dirigeant à Wonsan. Il fut question, pour parfaire l’imitation, de s’intéresser à mon fondement. Mais, au final, une implantation de cérumen fut estimée suffisante au cas où une caméra s’attarderait sur mes oreilles.
Avant, pour des implants dentaires, on se rendait en Roumanie ou en Hongrie. J’admets que se rendre à Pyongyang est plus coûteux. Mais voyez ma nouvelle dentition. Je profite aussi de l’occasion pour remercier l’artiste capilliculteur Jérôme Cahuzac pour avoir su rendre plus drue ma chevelure avant la teinte en noir.
Le plus dur fut de reprendre ma physionomie antérieure. C’est fou ce que les artistes du petit écran peuvent se couler dans un rôle et éprouver des difficultés à se préparer au suivant. Celui de Real Donald Trump, par exemple (mais chut, rien n’est encore signé, finalisé) ? Je reste cependant pudique et quel que soit le montant du chèque, je me refuse à évoquer ma trop courte romance avec Kim Yo-jong. On en reparlera quand notre enfant caché exigera un test de paternité.
Kim, je sais que tu ne seras pas ma Rachida. Tu es trop sensible et trop délicate pour cela. Dieudonné et Alain Soral ne sont que des jaloux, ne les écoute pas.
Il n’empêche, le regretté Michou est décédé trop tôt pour découvrir mon potentiel.
Une certaine presse reste réticente à reconnaître mon talent. C’est pourtant moi, muni de lentilles de contact sur la photo de gauche. La seule erreur de l’équipe nord-coréenne fut de me blanchir les dents. Un excès de zèle. Maladroitement rattrapé ensuite à l’aide d’Adobe®™ Toshop’. Sinon, ya photo, lui, c’est tout moi, ou plutôt, inversement.

Mélenchon prône une opposition constructive


Un choc frontal bloquerait la conscience politique

Jean-Luc Mélenchon se veut force de proposition « en appui » du gouvernement ? Macron, Mélenchon, sont des mots qui vont très bien ensemble ? Assurément pas, mais Jean-Luc et Édouard dans « embrassons-nous, Foleville », ce serait demain la veille ? Hâtons lentement.
J’ai d’abord consulté l’article de Silvia Ayuso dans El Pais de ce jour, puis le blog du capo maximo de la France insoumise… Mettons que Jean-Luc Mélanchon et Édouard Philippe entonnant en duo Avoir un bon copain (Ein Freund, ein guter Freund, adapté en français pour Le Chemin du paradis en 1930), cela pourrait se concevoir…. après-demain. Tel quel.
La FI et LREM, le dégel ? En tout cas, Silvia Ayuso a conclu que pour Mélenchon, ce n’est pas le moment d’aller au choc frontal avec le gouvernement français. Et qu’il préconisait une opposition constructive, de proposition. Avec l’espagnol, je m’en sors à peu près, et or donc, si Google traduit propositiva par proactive. Je m’en tiens à ma version. Cela étant mon grand Ami Bob (Le Robert) donne pour proactif la définition suivante : «  qui anticipe, prend l’initiative de l’action avant que la situation ne dégénère ». Mélenchon envisagerait-il de calmer un climat de pré-guerre civile aux lendemains du déconfinement ? Méluche l’opposant devenu Méluche l’apaisant  ?
Or donc, Méluche s’est entretenu avec un panel de journalistes européens, une sorte de club de la presse dénommé la Léna (Leading European Newspaper  Alliance, et non pas, comme chez Boby Lapointe, qui n’y verrait pas un stratagème).Trois titres suisses, un espagnol, un italien, Le Soir pour la Belgique, Die Welt ,et Le Figaro pour la France. J’ai consulté le site du Fig’, et celui du Soir qui préfère titrer sur « Louis de Funès, l’interview culte ». Pour Le Fig’, j’ai procédé à une recherche qui m’a remonté un « Mélenchon est-il antimsémite ? » (car anti-palestinien aussi ?). On a aussi un « Mélenchon-Le Pen, le temps de la convergence ? » (en club échangiste ?).
Donc, selon Sylvia Ayuso, en tant que generador (sous-entendu nucléaire) de conscience politique, Mélenchon estime qu’à présent, un choc frontal avec le gouvernement  serait contre-productif (je ne traduis ni n’adapte, j’extrapole un poil).Donc, place à l’opposition constructive (là, je traduis sans trahir).
Voilà, poursuit Ayuso, ce que le nouvel Antoine, qui n’a pas encore reçu de lettre de la présidence, ni d’ordre de mission pour « enrichir le pays » (n’élucubrons pas si vite), aurait sous son crâne en attente de rouverture des salons de coiffure. Critique, mais conciliant. Car Mélenchon-Lamartine considère que les temps ont suspendu leurs vols (non, il n’a pas dit avoir entendu les corbeaux dénonçant leurs voisins dans la plaine).
Il s’agit à présent de dégager les causes communes, dont la santé pour toutes et tous, et de se montrer utile, pour la France. Ensuite Ayuso meuble mais déduit aussi que Mélenchon aurait de l’estime pour Édouard Philippe (et fort peu pour Macron). Los insumisos (en esp. dans le texte), vont donc avancer des propositions concrêtes. Et adopter un comportement responsable (pas comme l’opposition espagnole, laisse-t-il présumer au passage). La sociale, oui, l’anarchie non.
À mon sens, Mélenchon a profité du confinement pour relire L’Humanité de juin 1936 et les injonctions de Maurice Thorez. Retour aux accords de Matignon. « Il faut même savoir consentir au compromis » jusqu’à obtenir satisfaction ?
J’attendrai quand même qu’Édouard Philippe renvoie l’ascenseur avant d’envisager les deux hommes bras-dessus, bras-dessous, poser pour Paris-Match lors des municipales au Havre. Mais, pour le moment, positivons.
Mélenchon est déjà passé au dimunitif en attendant les ciseaux du merlan. Va-t-on vers un large front qui inclurait l’artiste capilliculteur Jérôme Cahuzac de retour aux affaires… sociales ? Le suspense est intolérable.
Cela étant on peut se reporter à l’entretien de Mélenchon avec Lucie Alexandre de La Croix (9 avril dernier). Dans lequel il préconisait « l’unité d’action ».
Et que je sache, le Méluche ne s’est pas encore fait tatouer dans un cœur un « à Édouard pour la vie ». Et n’allez pas déjà penser que Jean-Luc, Édouard et Angela (Merkel, dans le rôle de Jeanne Moreau) seront de la distribution d’une adaptation du Jules et Jim de Truffaut. Cela me semble plus que prématuré.

lundi 4 mai 2020

Virus : retour aux tickets de rationnement ?

Des secours alimentaires pour les coranovirés ?

Un plein baquet de sinistrose de plus ne vous fera pas déborder le ciboulot. Mais, sérieusement, pour que « les salauds de pauvres » ne s’enivrent pas ou ne  pétunent à tout va, faudra-t-il leur distribuer des tickets de restaurant ?
Conversation, non de comptoir, mais, tout à l’heure, de banc public avec un pote connaissant bien les arrondissements du nord de Paris. Il paraît que la solidarité s’organise, que des camionnettes filent à Rungis pour ravitailler — hors circuit caritatif — les voisines et voisins n’ayant plus rien à croûter.
Je suis d’une génération qui se voyait rappeler par ses mamans qu’après sa naissance, des tickets de rationnement subsistaient. Approximation car si les premiers tickets furent abolis début décembre 1949, la pénurie perdura dans les années 1950. Donc, on « signait » d’une croix à la pointe du couteau le dos du pain, moins par bigoterie que pour inciter à le manger rassis. Car, pour le pain perdu, le lait se faisait rare.
Puis, ce fut, jusqu’en décembre 1955, la « goutte de lait » puis le verre de lait dans les écoles du temps du gouvernement Mendès-France.
Je m’étais promis de ne pas évoquer les masques et les tests : d’autres sont plus autorisés et surtout davantage documentés. Mais je n’ai pas résisté à la tentation de bidouiller un visuel (ci-contre) d’avril 1943.
« Tu reveux de la soupe ? » disait ma grand-mère à mes jeunes cousins ? Et elle rajoutait de l’eau chaude au-dessus du fond de bol de potage, rarement agrémenté de rogatons carnés de la veille (ou plutôt l’avant-veille, si ce n’était du dimanche précédent). Il ne s’agit pas ici de faire pleurer dans les chaumières mais d’attirer l’attention sur une déplorable réalité. Des gens ont déjà faim, et les déconfinés qui ne retrouveront pas du boulot vont devoir faire des choix drastiques ou faire la file pour obtenir des denrées de survie devant les étals des caritatifs. De « pauvres Lazare » disait-on.
Tandis que la « presse dominante » (celle qui ne peut plus survivre avec un prix populaire, le dernier titre l’ayant tenté, hormis Le Canard enchaîné, fut France-Soir, qui se survit en ligne), multiplie les recettes de grands chefs en ses pages, alorz que c’est riz-pâtes-patates à l’eau pour de trop nombreux « plus démunis », comme on disait benoîtement, confitement, au Parti socialiste.
Le saviez-vous ? La « goutte de lait », c’était aussi dans les casernes, et pour tenter de faire régresser l’alcoolisme.
Je ne suis pas là pour donner des leçons, mais parfois, ironiquement, pour tenter de faire sourire.
Mon pote de banc public remarquait que les SDF qui picolent ont l’air moins atteints que d’autres par la morosité ambiante. Mais je le sens gros comme une maison, après les prêtres et les gourous liant fornication et châtiment divin, on finira par avoir des « moralistes » pour préconiser les tickets restaurant au lieu d’autres secours. Je prends les paris ? Là j’entends un type sur BFM qui prédit que les bourses s’en sortiront mieux que les banques… Compatissons.>Nos banquiers privés de calissons et de macarons. On subodore déjà quelles seront les priorités de l’après-confinement. Heureusement qu’il faut des pauvres vivants pour faire des riches florissants. Rassurons-nous, les morts de faim, ce sera la faute à pas de chance. Une majorité de pauvres survivra en se disant que cela aurait pu être encore pire.
C’est d’ailleurs ce que la pauvre Trumpland se dira quand Donald Trump sera réélu : avec toutes les mesures qu’il a fait adopter pour faire repartir la pollution, en fin de mandat, il pourra comparer avec la létalité d’alors avec celle durant la pandémie, laquelle paraîtra, comparativement, marginale, beaucoup plus faible. Comme quoi : mettons notre espoir dans les puissants, dans les sachants, soyons sûrs de leurs paroles. Bon, arrêtons de gaspiller notre temps de cerveau disponible et dormons confiants.

La mortalité recule à Rome avec le coronavirus ?


Des bons côtés du virus en Italie méridionale ?

J’ai failli rester incrédule mais La Repubblica n’est pas Le Gorafi. Maintenant, attribuer le recul partiel de la mortalité dans certaines régions de l’Italie au coronavirus ou aux prières du pape, à la chute de la pollution, c’est une autre toute autre histoire.
D’une ma maîtrise de l’italien est à peine supérieure à celle du roumain, et de deux, je suis total fâché avec les chiffres. De trois, je me suis déjà intéressé à la mortalité en France, au Royaume-Uni, et puis, ce jour, sur le site du Guardian, je lisais qu’en Allemagne, « les cas de coronavirus semblent être dix fois supérieurs aux officiels » (ou aux officiellement déclarés). J’étais aussi aller consulter les chiffres de l’Insee (ou de l’ONS britannique), et j’avais donc titré « Virus : la mortalité fortement sous-évaluée », en me fiant aussi à une étude du Financial Times).
Aussi, en consultant le site de La Repubblica, j’ai été presque sidéré de lire que la mortalité avait reculé à Rome de 9,4 %. Mais, oui, par rapport aux années précédentes, dans une trentaine de provinces du centre et du sud de l’Italie, la mortalité a régressé. C’est +49,4 % en moyenne au niveau national, avec des chiffres révélant un doublement des décès dans le nord (le doublement étant dépassé, Bergame ayant été la ville la plus touchée, dans 39 provinces). Un doublement attribué pour moitié aux seuls effets de la pandémie.
La comparaison mars 2015-2019/mars 20020 donne pour les principales villes les plus affectées :
Bergame 568 %
Crémone 391 %
Brtezscia 291 %
Plasance 264 %
Parme 208 %
C’est bien sûr lié au taux de diffusion du virus (très fort au nord, moyen au centre, plus faible encore au sud). L’Istat (pendant de l’Insee) a recensé les décès répartis entre zones à propagation forte, moyenne et faible.
La capitale avait enregistré en moyenne au mois de mars, 4121 décès sur les cinq années antérieures, c’est 3 757 pour mars 2020, soit, effectivement un fléchissement supérieur à 9 %. Il est moindre à Naples (-0,9%). Et pourtant toute l’Italie a été — inégalement — touchée par la pandémie.
Comme je ne sais du tout quoi en penser, je vous laisse conclure. Qu’on faisait davantage de siestes réparatrices au sud qu’au nord ? J’avais bien lu que le nombre des accidents du travail était considérable en Italie (entre 522 mortels en 2014 et 481 en 2016). Je ne suis pas allé chercher ceux des accidents de circulation ou les domestiques. Quant à ceux dus aux diverses formes de pollutions, je reste dans l’expectative. Mais selon diverses études, et selon la chercheuse Isabella-Measano de l’Inserm, le fait qu’en Chine, Italie du nord, Iran « que les premiers foyer pidmique aient été situés dans des zones très polluées n’est pas un hasard » (article de Reporterre, quotidien écologiste).
En déduire qu’avec la reprise des pollutions, dans cinq-six ans, la pandémie fera figure d’épiphénomène mineur quant à la mortalité, je le laisse à votre sagacité. Quand on ne sait pas grand’ chose, cela n’empêche pas de parler et écrire abondamment, il suffit de lire la presse ou d’écouter la radio ces derniers temps — ou de consulter ce blogue-notes verbeux — mais, au moins pour cette fois, je vais tenter de me retenir. Concluez par vous-mêmes ce qu’il vous agréera.
En tout cas, après avoir estimé que la mortalité fut sous-évaluée, énoncer qu’elle fut localement surévaluée, soit une chose un jour et son contraire par la suite, me situe à présent dans un large peloton. Je vous laisse le constater de même (mais je pourrais fournir de multiples exemples, tant masqués que démasqués).

dimanche 3 mai 2020

Quand Marine Le Pen dédouane Trump

L’erreur est humaine, mais Trump pas responsable

Pour meubler l’ennui d’un dimanche confiné, Donald Trump fournit toujours de quoi se distraire. Marine Le Pen de même, qui n’a pas été loin de déclarer le Potus irresponsable, donc peu coupable.
Trump twitte, j’alimente ce blogue-notes comme je peux. Avec les saillies du Donald et les dires de la Marine, faute de mieux. Donc, petite démonstration des méthodes Trump avec les propos de Marine Le Pen pour BFMTV.
Finalement, qu’a pu déclarer Marine Le Pen sur Donald Trump et le covid ? Ou de l’art de détourner les propos de quiconque. Marine Le Pen a donc déclaré que le gouvernement français avait commis de lourdes erreurs, un peu comme Donald Trump. Citation exacte : «  Je pense que Donald Trump a commis un certain nombre d’erreurs lourdes, exactement comme le gouvernement français ». Mais si le dit gouvernement a persisté dans ses erreurs, Trump, lui, ne peut être tenu responsable des erreurs des autres. Citation exacte : « Les États-Unis sont un pays fédéral,. Donald Trump peut donner des grandes directions, mais la maîtrise de l’épidémie dépend de chaque gouverneur ».
Illustration par les faits. Trump appelle à libérer le Michigan du confinement. Partout où « de très braves gens » manifestent contre les gouverneurs démocrates, Trump incite, approuve.
Ce qui fait qu’à présent, rapporte le New York Post, le Michigan a la plus lourde mortalité par tête des États-Unis (“highest coronavirus fatality rate in US as protests continue”). Manière tendancieuse de l’interpréter : les manifestations ont fait rebondir la propagation et la mortalité. Infox, car les morts sont surtout des Noirs et des indigents de Detroit, peu susceptibles d’avoir manifesté ou d’avoir été en contact avec les manifestants presque tous blancs et pro-Trump. Donc, selon Marine Le Pen, il faudrait imputer ces 4 000 morts (9,13  %) à la gouverneure démocrate Gretchen Whitmer ? Ce n’est qu’un exemple de la manière de tarabuster les faits pour en tirer un argument fallacieux.
Et que penser de la décision du gouverneur, républicain, lui, Tate Reeves, du Mississippi (291 morts seulement) qui revient sur sa décision de déconfiner selon les directives du Potus ? Mais 20 décès en un seul jour ont suffi pour qu’il retourne sa veste. C’est bien la preuve que Marine Le Pen a raison, Trump peut encourager les manifestatations mais les gouverneurs ont le dernier mot.
Tout cela n’est pas très divertissant. Mieux vaut consulter la page du realDonaldTrump. Lequel insiste : le parti démocrate est stipendié par la Chine (their cash cow, leur vache à argent gris ?). Tout comme laisse-t-il suggérer le Dr. Fauci, l’un de ses plus réguliers contradicteurs (il semblerait, selon lui, que la cinquième colonne chinoise fera qu’il pourra témoigner devant le sénat contre l’avis de la Maison blanche). Car en fait, le laboratoire de Wuhan, c'est Fauci qui a aidé à le financer. Argument imparable. La France aussi, la France devra payer.
À part cela, le Donald s’autocongratule. Sous sa haute direction (un peu comme Kim Jon-un poussant la production d’engrais), 15 nouveaux miles  – 24 km — de mur viennent d’être posés à la frontière mexicaine. Ou alors il encourage ses partisans, comme la chaîne One America News (OANN), ou ceux qui brandissent des drapeaux en faveur de sa réélection.
Des drapeaux pro-Trump, il en est de toutes sortes, mais mon favori c’est celui proclamant « pour Dieu, les armes et Trump ». On peut faire mieux, et décorer son bateau (illustration).
Histoire de meubler, on peut aussi s’intéresser aux accusations contre Joe Biden. En voici une nouvelle toute fraîche : Eva Murry, nièce d’un ex-candidat républicain du Delaware, révèle que Joe Biden, en 2008, avait fait un commentaire déplacé sur ses seins alors qu’elle n’avait que 14 ans. Elle se serait confiée à des amies sur le sujet en 2010. Etl e Washington Examiner réclame à présent que l’équipe de campagne de Biden se prononce sur la question. En l’accompagnant d’un sondage en ligne sur son site : “Is the sexual assault allegation against Joe Biden credible?’”. Et si vous voulez répondre, vous devez renseigner votre adresse de courriel ? Revendue ou non et à qui ?
Autre titre pipeule : Roger Waters (Pin Floyd) déclare que Joe Biden est un « gros dégueulasse ». Biden sera le candidat de la ploutocratie, alors que Trump est certes un bonimenteur “snake oil salesman”, mais qu’importe…
La campagne va être passionnante : apprêtez-vous à découvrir un photomontage de Biden la main sous la jupe d’une arrière-petite-nièce du président chinois, Xi Jinping, son pourvoyeur de fonds.

Confinés : l’absurde rayon des 100 km


Et pourquoi reconfiner les Parisiens en IdF ?

Bizarre : les départements « verts » vont regretter les Parisiennes et Parisiens qui rentreront dans la capitale. Étrange : l’appréciation du rayon de 100 km (à vol d’oiseau, par les chemins vicinaux ?) est laissée à celle des forces de confinement. Impérieux besoin de râler.
C’est comme pisser dans un violon, mais râler soulage. J’admets, la plupart de mes connaissances que j’aimerais revoir se trouve localisée à plus de 200 km de mon domicile parisien. Mais j’aimerais qu’on (on, ni les experts, ni les politiques, vous peut-être) m’explique pourquoi, vivant en zone rouge, je ne pourrais me rendre dans l’ensemble de la zone rouge, soit à Lille ou Strasbourg ou Belfort, depuis Paris. Puisque nous sommes à même enseigne, pourquoi exposerions-nous davantage d’autres et réciproquement ?
J’admets encore que, plus exposé qu’un autre, je pourrais représenter un risque pour les personnes l’étant moins en d’autres régions. Je remarque simplement que les habitants des régions moins exposées, ayant crié haro sur les Parisiennes et Parisiens venus se confiner près d’eux vont voir leurs commerçants de proximité regretter leur départ. Et pourquoi leur permettre de faciliter leur retour en Île-de-France, au risque de les plus fortement exposer ? Et « en même temps » prôner la poursuite du télétravail ? Le coup des 100 km, je me demande si des experts n’ont pas écrit des distances sur des petits bouts de papier, puis on a dit à la benjamine du gouvernement de sortir de dessous la table et d’en sélectionner un.
En fait, je ne veux pas qu’on m’explique car aucune explication plausible ne me semblera satisfaisante. Mais j’en viens à subodorer que des mesures absurdes ont été décrétées pour tester le panurgisme de la population. Faites comme tout le monde : obéissez pour votre bien et celui des autres.
Je comprends pourtant bien qu’asymptomatique ou paucisymptomatique (faiblement infecté), je peux représenter un danger pour d’autres (et jusqu’à une quarantaine, et non une quatorzaine) de jours – si je m’en remets aux dernières déclarations de divers experts, 14 jours serait insuffisant. Pour la Btitish Medical Association, ce serait... douze semaines. Et réciproquement. Par conséquent j’admets au pif que mieux vaut des principes de précaution absurdes qu’un laisser-faire et laisser-aller hasardeux.
Ce qui semble s’instiller lentement, c’est que dans le doute, autant s’abstenir de réfléchir, et s’en remettre à qui est censé mieux savoir. Lequel nous dira peut-être qu’il n’y a d’autre solution que travailler plus pour gagner moins.
Le fameux adage attribué à Jean-Louis Barrault selon lequel « la dictature, c’est“ferme ta gueule”, la démocratie, c’est “cause toujours” », vous vaut le blabla qui précède. Et puis, en fait, il me fallait bien habiller ce dessin de presse de Micaël paru dans Marianne.
Réflexion superflue du jour : la peur est mauvaise ET bonne conseillère. En même temps. Du coup, autant s’en remettre au pile ou face.