dimanche 12 janvier 2020

Trumpland : Right or wrong, my Donald

L’incroyable Donald Trump, héros des « lamentables »

Hillary Clinton, en 2016, avait qualifié la Trumpland de « panier de lamentables ». Un jeune partisan du Donald, incapable de se prononcer sur ce que son héros de comics aurait pu faire de bien depuis son élection, semble lui donner raison.
Trump, pour beaucoup de ses partisans, c’est un peu l’incroyable Hulk ou Captain America. Lors d’un rassemblement de soutien à la réélection de Donald Trump dans l’Ohio, une « journaliste » d’America Voice News (un média conservateur pro-Trump) a eu la mauvaise idée d’interroger un jeune coiffé d’une casquette Trump 2020.
C’était hélas en direct.
Elle lui demande ce qu’il estime que son président a pu faire de bien.
Réponse après une longue hésitation : « euh, je ne suis pas très sûr… je le soutiens… » (“I just support him”).
Bien sûr, le passage a été abondamment repris, commenté, moqué, &c.
Reste à savoir si ce jeune homme était vraiment l’un des deplorables, comme les avait qualifiés Hillary Clinton en 2016 ou juste un figurant rétribué 15 dollars l’heure (à Phoenix, 500 de ces postes étaient à pourvoir). Il n’empêche, Donald Trump rassemble des foules enthousiastes — et prêtes à payer pour la location des salles immenses ou… le recrutement de figurants. Promptes à reprendre des slogans et applaudir sur demande comme dans une émission d’un animateur de jeux télévisés. Et enthousiastes, participant pleinement au spectacle…
Cela étant, la ferveur que suscite Trump s’étiole.
L’un de ses communicants, Rick Wilson, se définissant à présent media guy « apostat du parti républicain », vient de publier un livre intitulé Running Against the Devil. Pour « préserver l’Amérique contre Trump ».
Pour Wilson, la clef du ralliement au Donald tint à ce que des idées complètement stupides (aux yeux de Wilson) furent exprimées (et rabâchées) de la plus simple et directe manière : le mur, les mauvais juges, le péril « socialiste », la grandeur de l’Amérique, la revanche des oubliés « du système » (entendez : démocrate).
Rick Wilson a usé de la méthode jusqu’à l’écœurement et depuis tourné casaque puisqu’il a contribué à la campagne victorieuse d’un démocrate de l’Alabama contre son adversaire républicain.
Il avait déjà publié un Everything Trump Touches Dies, il récidive car il n’exclut pas du tout que Le Donald puisse être réélu en novembre. Outre la dénonciation de Trump, l’ouvrage vaut manuel de campagne pour les démocrates : ne refaites pas les mêmes erreurs. L’incroyable Donald Trump, héros des « lamentables »
Hillary Clinton, en 2016, avait qualifié la Trumpland de « panier de lamentables ». Un jeune partisan du Donald, incapable de se prononcer sur ce que son héros de comics a pu faire de bien depuis son élection, semble lui donner raison.
Trump, pour beaucoup de ses partisans, c’est un peu l’incroyable Hulk ou Captain America. Lors d’un rassemblement de soutien à la réélection de Donald Trump dans l’Ohio, une « journaliste » d’America Voice News (un média conservateur pro-Trump) a eu la mauvaise idée d’interroger un jeune coiffé d’une casquette Trump 2020. C’était hélas en direct. Elle lui demande ce qu’il estime que son président a pu faire de bien. Réponse après une longue hésitation : « euh, je ne suis pas très sûr… je le soutiens… » (“I just support him”).
Bien sûr, le passage a été abondamment repris, commenté, moqué, &c.
Reste à savoir si ce jeune homme était vraiment l’un des deplorables, comme les avait qualifiés Hillary Clinton en 2016 ou juste un figurant rétribué 15 dollars l’heure (à Phoenix, 500 de ces postes étaient à pourvoir). Il n’empêche, Donald Trump rassemble des foules enthousiastes — et prêtes à payer pour la location des salles immenses et… le recrutement de figurants. Promptes à reprendre des slogans et applaudir sur demande comme dans une émission d’un animateur de jeux télévisés. Et enthousiastes, participant pleinement au spectacle…
Cela étant, la ferveur que suscite Trump s’étiole.
L’un de ses communicants, Rick Wilson, se définissant à présent media guy « apostat du parti républicain », vient de publier un livre intitulé Running Against the Devil. Pour « préserver l’Amérique de Trump ».
Pour Wilson, la clef du ralliement tint à ce que des idées complétement stupides furent exprimées (et rabâchées) de la plus simple et directe manière : le mur, les mauvais juges, le péril « socialiste », la grandeur de l’Amérique, la revanche des oubliés « du système » (entendez : démocrate).
Rick Wilson a usé de la méthode jusqu’à l’écœurement et depuis tourné casaque puisqu’il a contribué à la campagne victorieuse d’un démocrate de l’Alabama contre son adversaire républicain.
Il avait déjà publié un Everything Trump Touches Dies, il récidive car il n’exclut pas que Le Donald puisse être réélu en novembre. Outre la dénonciation de Trump, l’ouvrage vaut manuel de campagne pour les démocrates : ne refaites pas les mêmes erreurs.
Le livre sort le 14 janvier (chez Bantam Dell Publishing) au Royaume-Uni, et on peut penser que les impétrants français de la future présidentielle de 2022 n’en attendront pas la traduction.
Rick Wilson a œuvré trois décennies pour les républicains, en tant que spin doctor (conseiller électoral et influenceur, en québécois « doreur d’images », et son actuel sentiment est que le Grand Old Party a bradé ses valeurs, s’est asservi à la famille Trump. Son revirement a fait suite et précédé de notables autres.
L’opinion étasunienne, du moins celle, républicaine, qui ne se contente pas d’applaudir les tweets du Donald, semble ébranlée par la perspective de le voir éliminer tous ses potentiels concurrents (aucun n’a pu obtenir qu’un État envisage de faire figurer leur candidature dans une future primaire qui semble jouée d’avance).
À l’international, on constate aussi des revirements. En Angleterre (en Écosse, la cause semble entendue), il commence à être estimé que la relation spéciale avec les États-Unis est devenue à sens unique, y compris dans l’électorat conservateur.
Cela étant, Boris Johnson semble avoir obtenu de Trump que l’accord commercial qu’il envisage de négocier parallèlement avec l’Union européenne, soit ratifié avant l’élection (ou la réélection) présidentielle… Soit avant novembre.
L’Union européenne estime qu’un tel délai, même étendu d’un mois (soit à fin décembre) est irréaliste, que seules des priorités pourront être traitées en 11 mois, et que les négociations s’étendront au-delà de la date butoir fixée par Johnson. Lequel avait déjà laissé son protocole sur le Brexit dans le flou avant d’en contredire certains principes (notamment sur les relations avec les deux Irlande). La république d’Irlande laisse d’ailleurs entendre qu’elle pourrait s’opposer à ce qu’il soit adopté par les 27 avant le 31 janvier prochain… Le vice-Premier ministre (le Tànaiste Simon Coveny) se borne à déclarer que le calendrier britannique semble « ambitieux, si ce n’est irréaliste ». Mais l’Irlande s’apprête surtout à des élections anticipées (soit avant mai prochain, voire début février).
Des conservateurs britanniques en viennent à souhaiter un renforcement des budgets de la Défense, non pas pour acquérir des engins ou appareils étasuniens, comme Donald Trump veut l’imposer aux autres membres de l’Otan, mais pour développer une plus forte capacité autonome.
Se pourrait-il que Boris Johnson, qui dispose d’une confortable majorité à la chambre basse (mais non chez les Lords) se retrouve dans une situation similaire à celle subie par Theresa May ?
Se pourrait-il aussi que Donald Trump bluffe et que son administration ne puisse finaliser un tel accord à temps ? Certes son électorat, majoritairement, ne sait trop où situer l’Iran sur une carte du monde, mais conçoit à peu près que France et Royaume-Uni sont dans la partie ouest de l’Europe ou n’ont pas de frontières communes avec la Russie. Certes, la politique étrangère lui reste indifférente, sauf dans les États les plus pauvres qui ont vu tant de cercueils revenir d’Afghanistan et d’Irak et approuvent le désengagement militaire que promet Trump.
Mais de petites fissures apparaissent dans le bloc républicain et le multimilliardaire Michael Bloomberg s’est déclaré prêt à dépenser « tout son argent » pour éjecter Trump de la Maison-Blanche. Chez les démocrates, il se place en cinquième position (derrière les autres candidats, Joe Biden, Bernie Sanders, Elizabeth Warren et Pete Buttigieg). Mais sa force de frappe médiatique pourrait endommager la perception de Trump, y compris dans l’électorat républicain, favorisant sans doute davantage l’abstention qu’autre chose (les autres candidats démocrates paraissant « trop libéraux » à ses yeux).
Trump et Bloomberg ont déjà réservé chacun une minute d’antenne pour le 2 février (date du Super Bowl, de la National Football League, événement suivi par plus de cent millions).
Stay tunedv 
Le livre sort le 14 janvier (chez Bantam Dell Publishing) au Royaume-Uni, et on peut penser que les impétrants français de la future présidentielle de 2022 n’en attendront pas la traduction.
Rick Wilson a œuvré trois décennies pour les républicains, en tant que spin doctor (conseiller électoral et influenceur, en québécois « doreur d’images », et son actuel sentiment est que le Grand Old Party a bradé ses valeurs, s’est asservi à la famille Trump. Son revirement a fait suite et précédé de notables autres.
L’opinion étasunienne, du moins celle, républicaine, qui ne se contente pas d’applaudir les tweets du Donald, semble ébranlée par la perspective de le voir éliminer tous ses potentiels concurrents (aucun n’a pu obtenir qu’un État envisage de faire figurer leur candidature dans une future primaire qui semble jouée d’avance).
À l’international, on constate aussi des revirements. En Angleterre (en Écosse, la cause semble entendue), il commence à être estimé que la relation spéciale avec les États-Unis est devenue à sens unique, y compris dans l’électorat conservateur.
Cela étant, Boris Johnson semble avoir obtenu de Trump que l’accord commercial qu’il envisage de négocier parallèlement avec l’Union européenne, soit ratifié avant l’élection (ou la réélection) présidentielle… Soit avant novembre.
L’Union européenne estime qu’un tel délai, même étendu d’un mois (soit à fin décembre) est irréaliste, que seules des priorités pourront être traitées en 11 mois, et que les négociations s’étendront au-delà de la date butoir fixée par Johnson. Lequel avait déjà laissé son protocole sur le Brexit dans le flou avant d’en contredire certains principes (notamment sur les relations avec les deux Irlande). La république d’Irlande laisse d’ailleurs entendre qu’elle pourrait s’opposer à ce qu’il soit adopté par les 27 avant le 31 janvier prochain… Le vice-Premier ministre (le Tànaiste Simon Coveny) se borne à déclarer que le calendrier britannique semble « ambitieux, si ce n’est irréaliste ». Mais l’Irlande s’apprête surtout à des élections anticipées (soit avant mai prochain, voire début février).
Des conservateurs britanniques en viennent à souhaiter un renforcement des budgets de la Défense, non pas pour acquérir des engins ou appareils étasuniens, comme Donald Trump veut l’imposer aux autres membres de l’Otan, mais pour développer une plus forte capacité autonome.
Se pourrait-il que Boris Johnson, qui dispose d’une confortable majorité à la chambre basse (mais non chez les Lords) se retrouve dans une situation similaire à celle subie par Theresa May ?
Se pourrait-il aussi que Donald Trump bluffe et que son administration ne puisse finaliser un tel accord à temps ? Certes son électorat, majoritairement, ne sait trop où situer l’Iran sur une carte du monde, mais conçoit à peu près que France et Royaume-Uni sont dans la partie ouest de l’Europe ou n’ont pas de frontières communes avec la Russie. Certes, la politique étrangère lui reste indifférente, sauf dans les États les plus pauvres qui ont vu tant de cercueils revenir d’Afghanistan et d’Irak et approuvent le désengagement militaire que promet Trump.
Mais de petites fissures apparaissent dans le bloc républicain et le multimilliardaire Michael Bloomberg s’est déclaré prêt à dépenser « tout son argent » pour éjecter Trump de la Maison-Blanche. Chez les démocrates, il se place en cinquième position (derrière les autres candidats, Joe Biden, Bernie Sanders, Elizabeth Warren et Pete Buttigieg). Mais sa force de frappe médiatique pourrait endommager la perception de Trump, y compris dans l’électorat républicain, favorisant sans doute davantage l’abstention qu’autre chose (les autres candidats démocrates paraissant « trop libéraux » à ses yeux).
Trump et Bloomberg ont déjà réservé chacun une minute d’antenne pour le 2 février (date du Super Bowl, de la National Football League, événement suivi par plus de cent millions).
Stay tuned