mardi 25 mai 2021

Le Koikilenkout (peu) de Charly

 L’étape « irrégalo-covidienne » de Charles Duchêne

Factuel : titre, Koikilenkout… ; auteur, Charly (ou Charly Chapo, ou Charles Duchêne[s], autre pseudonyme) ; éditeur, JBDiffusion (à la suite de BTFConcept ; envir. 180 pages ; 10 euros( il en coûte peu). Subjectif et incitatif suivront.

J’ai pratiquement chroniqué tous les bouquins de Charly (voir supra le châpo), donc je ne vais pas reculer devant ce Koikilenkkout… ni face à la facilité de botter rapidement en touche. C’est, après un Macron Lajoie, le seizième essai politique de ce libelliste gouailleur (sur un total de bouquins supérieur à la vingtaine). Sur le sujet, je ne me prononce pas ou fort peu. Charly traite de l’actualité récente, et surtout de l’approche de la pandémie par « Sa Boursouflitude » jupitérienne et consorts (soit la Cour, avec une C cap, comme cela peut parfois échapper aux correcteurs du romancier Jean-François Parot ; ou à l’oral, aux personnages d’Hugues Pagan, Le Floch inclus).

Sur le fond, la nature et le devenir de la pandémie, Charly botte aussi en touche, laissant à un comparse (quelque peu complice), Guy de Quercy, avec un chapitre mesuré et minutieusement pesé, le soin d’évoquer Raoult et sa « quinine », et les vaccins à ARNm (m pour modifié). Lesquels vaccins peuvent évoquer les OGM, et les gains financiers qu’ils peuvent induire par rapport vaccins ou processus classiques se révéler juteux. Je ne résume pas, j’évoque, nuance, étant trop peu qualifié pour vulgariser plus avant.

Cela laisse quelques interrogations en suspens. D’ailleurs, Charly, sans jamais tomber dans le complotisme, se questionne aussi. Mais pas d'infox, du soigneusement recoupé (il a fait l'ESJ de Lille, aussi peu longtemps que moi le Cuej de Strasbourg, des écoles formant des journalistes, non des animateurs et bonimenteurs, voire affabulateurs en quête de tirages ou d'audiences).

Pas sur les atermoiements et volte-face (tj. inv.) des « autorités » et leurs arguments parfois fallacieux, sciemment énoncés, plus de quoi se questionner, ce fut presque limpide. Nous fûmes souvent résignés en nos chaumières, Charly reste exaspéré en la sienne (désormais poitevino-bretonne —Pictonum Virtus BritonumFides — pour ce Picard familier des Ch’tis). Bref, car il réside dans la Baie de Bourgneuf, c’est à présent un quasi-voisin.

Autant confesser qu’outre une sympathie d’assez longue date, de quelques lustres, je ne vais pas m’aliéner sa réciprocité en prenant le contre-pied (en veau) de ses très étayées critiques. Mais, entre Macron et Boris Johnson (j’ai scruté l’actualité de ce dernier), je ne saurais trop départager. Duterte aux policiers constatant que les contrevenants portaient le masque sous le nez : « tuez-les ». Trump, Bolsonaro… Je n’insiste pas. Exaspéré, partant souvent acerbe, Charly sait se contenir nonobstant, préférant rester narquois.

Les argumentations serrées, fortement étayées, de Charly, n’en restent pas moins ardues à réfuter. Au zinc du Café du commerce, sauf à le contrer en brèves de comptoir plus cocasses que les siennes, j’aurais été un peu trop à la peine.

Ce bouquin, après tant d’autres de la même veine, renoue un dialogue avec un lectorat assidu. Mieux vaut biaiser et tenter de refaire surface en développant la manière et faconde de sa prose.

J’aime bien caser les copains (Pagan) ou copines (Anne Larue, plaidant pour la littérature populaire du « roman contemporain à grand succès »). Charly est un essayiste populaire, cultivant un genre « épistolier » qui n’est pas sans évoquer celui de tous ces livres employant « raconter » avec pour complément un « à mon fils, à ma fille ». Là, c’est l’actualité politique et sociétale narrée à la cantonade. Nous sommes en ses coulisses. Sa manière me fait penser parfois à celle d’Henri-Joseph Dulaurens (cher à Stéphan Pascau, idem mentionnés supra) dont certains écrits furent attribués à nul autre que Voltaire. Le compère Charly (pataude allusion au Compère Laurent, soit Dulaurens, de Pascau), déploie une verve immédiatement accessible. Ses soliloques n’en sont pas, il tient salon, fortement imprégné de la présence de celles et ceux auxquels il s’adresse.

Je ne sais s’il sera étudié par des linguistes ou littéraires comme il se devrait (j’ai renoncé à toute ambition doctorale), mais que l’on adhère ou non à ses démonstrations (difficile de ne pas se reconnaître des accointances multiples), le lire, ne serait-ce que pour sourire avec lui, « langue en coin » (comme on dit en anglais), de ses trouvailles de pamphlétaire, ne peut déplaire qu’aux chagrins et rabat-joie ou chafouins (et autres invectivés par le capitaine Haddock). En revanche, sa chronique de trois quinquennats rafraîchira la mémoire des politologues soucieux de la vox populi rétive à se confondre sans réticence avec le servum pecus se résignant à tout gober.

Et la chute ? Charly incite, irrégalien, à se redresser, à cesser de prendre les vessies qu’il dégonfle pour des lanternes, à ne plus se cantonner dans un indifférent laxisme résigné. La chute de Koikilenkout est un appel au sursaut lucide. Incitation à moins courber le dos en marmonnant, contrits : « Ah, si le roi savait cela… ». Quel ou quelle que soit le souverain, ou la souveraine, d’ailleurs. Car de koikilenkout à koikilenkNout, le dérapage ne peut être exclu.

Le livre peut être commandé par le truchement d’un libraire, ou directement (14 €, port inclus, France métro), chèque à l’ordre de C. Desquesnes (Charles Duchêne/JBD, Le Voilier 1 — 5, av. des Pays-de Monts, 851160, St-Jean-de-Monts).

mercredi 31 mars 2021

Choyons nos expatriés britanniques

Laissons-les conduire, laissons-les conduire en France

Selon le Daily Express (pro-Brexit, anti-Macron) près de trois milliers d’expatriés britanniques en France pourraient perdre la possibilité de conduire un véhicule motorisé… Franchement, c’est mesquin.


Le Daily Express étant le porte-voix d’une « perfide Albion » (ce qui exclut l’Écosse et d’autres), n’en ratant pas une pour ridiculiser Emmanuel Macron (l’Union européenne aussi), ce qui suit reste à prendre avec circonspection. Mais c’est là l’un de mes dadas : tout doit être fait pour faciliter la vie administrative de nos amis britanniques vivant en France (Anglais inclus, voui, et c’est un « petit » Breton qui le leur, nous le, souhaite). Obliger des gens, nos voisins parfois, en France depuis des lustres et décennies, de devoir voisiner avec nous que 90 jours de suite (ou fractionnés) — ce qu’impose l’Espagne aux Britanniques n’ayant pu se régulariser — serait catastrophique. Pour elles et eux, et nous. Aussi, toute initiative préfectorale (donc, gouvernementale) visant à simplifier leurs démarches (ce qu’avait fait la préfecture angevine et un peu trop d’autres) vaut d’être salué, et généralisé.

Voici donc, que, selon le quotidien pro-Brexit, mesquinement, nous viserions les titulaires d’un permis de conduire britannique, sommés d’en obtenir un français.

J’ai dû, à la suite d’un AVC, repasser un test de conduite (pas donné, plus de 150 euros), et ensuite ferrailler avec l’ANTS, office très vétilleux, pointilleux. J’ai fini par aboutir (le test fut positif, &c.). Mais en soulevant plus que des mottes, de quasi-collines.

Donc j’imagine la galère de conducteurs britanniques pas trop au fait de notre culture administrative et ne maîtrisant pas parfaitement le français (la plupart en remontrant aux Français quant à l'emploi de notre langue, mais non toutes et tous).

Or, ces expatriés ne sont pas tous localisés à Nice ou Antibes, mais très souvent dans nos territoires ruraux, de Bretagne et d’ailleurs, là où ne pas pouvoir utiliser un véhicule motorisé est plus que problématique. Elles et ils ont contribué à les revitaliser ou au moins à stabiliser un tant soit peu leur déclin. Ce n’est pas négligeable.

Je ne pousse pas « un cri », j’exhale juste un soupir. Mais j’exhorte (un peu dans le vide, mais au moins, sait-on jamais ?) nos pouvoirs publics à le percevoir.

Laissez-les conduire. Ils sont des n-ô-ô-ôtres, ils régleront d’éventuelles amendes comme nouzô-ô-tres. Mais ne les exposons pas à régler celle, fort lourde, pour la conduite sans permis.

Or, tenez-vous bien, je lis ailleurs que seul le Cert, office de la préfecture de Nantes, serait habilité à traiter les demandes d’échanges de permis de conduire (pas que celles des Britanniques, donc). Bon, le site service-public.fr renseignant sur les formalités inclut une version en anglais. Quant à la carte de séjour, le délai fut fixé à début juillet 2021. Et là, le site ad hoc renvoie vers un document de cinq pages (Un PDF, c’est écrit serré, il faut zoomer) rédigé uniquement en français.

De quoi donner du grain à moudre au Daily Express. Est-ce bien raisonnable ?

samedi 27 mars 2021

Ce siècle devient celui du savonarolisme

 Le saccage des librairies, nouvelle pandémie ?

Selon André Frossard, André Malraux aurait bien dit que ce siècle « sera mystique ou ne sera pas. ». Déjà, auparavant, en 1955 notamment, il évoquait « le problème religieux ». Approximations prémonitoires ? Il semble bien que, non le mysticisme, mais les religiosités aient pris le dessus, comme en témoigne le saccage des librairies.

Bien avant le régime théocratique de Calvin à Genève (circa 1540), Savonarole avait institué (vers 1495) une dictature religieuse à Florence. Le moine catholique instaura les autodafés sur le bûcher des Vanités. Avec le saccage des librairies et les trumpismes (pro-aveuglé et anti-exacerbé), emprunts de religiosité, qui ont fini par contaminer les esprits en France, comme je le pressentais de longue date, nous y sommes presque. Le saccage des librairies n’en est pas un signe avant-coureur, mais l’un des symptômes de la pandémie qui s’étend. Cela commence par les livres cela finit par faire liquider ou pousser au suicide des Walter Benjamin (1892-1940).

Le vandalisme visant les librairies, qu’il soit anonyme ou manifestement attribuable, caractérise ces années 2010-2020. Cela relève davantage d’une pensée magique, de la manifestation de cultes, que d’autre chose. Tant la culture de l’annulation déjantée que sa dénonciation fanatique tendent à s’apparenter à des rites. Il faut s'exaspérer et s'indigner plus fort qu'en face. Psalmodier. 

Je ne vais pas renvoyer dos à dos celles et ceux s’étant attaqué à la librairie « Les Deux Cités » de Nancy (au nom du féminisme et de l’antifascisme) et leurs pendants (homophobes et néo-nazis) s’en étant pris à la librairie « La Plume noire » de Lyon. Les dégâts et agressions ne sont pas du même niveau.

Mais je rappelle qu’un libraire stagiaire parisien d’une librairie libertaire fut attaqué au couteau voici quelques temps. Invectives (Nancy) et lourdes dégradations (à Lyon, en 1997, 2016 et à présent) ne sont pas de même nature.

Mais à vouloir  — ou contribuer à — exciter (consciemment ou non) — des illuminés, ou motiver des nervis au niveau de réflexion fumeux, on finit par instaurer un climat insupportable. On ne débat ou ne confronte plus, on invective, on insulte. S’instaure puis s’installe un climat délétère.

Au nom d’idéaux se muant en convictions indiscutables, on encourage de fait la violence ordinaire. Qui peut se répercuter en rixes aussi banales que celles opposant des automobilistes en venant aux mains pour des différents dérisoires.


Entre un ayatollah Erdogan voulant faire condamner des collaborateurs de Charlie Hebdo (pour se poser en chef de file des défenseurs de son prophète), et qui orchestre les jets d’anathèmes, la limite devient incertaine, provisoire, fluctuante.

La satire, même outrancière (je pense tant Mila qu’à Charlie, sans doute plus réfléchi dans sa démarche), ne doit pas exposer à des représailles visant les personnes. Rien ne les justifie. Le droit à la critique, même vigoureuse, doit être préservé.

Mais quand je lis « fachos au bûcher ! » collé à la vitrine de la librairie de Nancy, cela me remémore aussi quelques mauvais souvenirs. D’autant que « La Plume noire » fut auparavant l’objet d’un incendie criminel.

Les totalitarismes, quelles que soient leurs motivations, poussent à la déraison, à des climats de violences. Les cultes des chefs qui vitupèrent plus fort de même. J’éprouve le mauvais pressentiment qu’ils gagnent du terrain. Que s’instaure une religiosité de boutefeux cultuels. La prédominance d’obnubilés par des causes devenues intangibles.

Est-il trop tard pour en sortir ? Ce qui semble sûr, c’est que vouloir détruire des livres, y compris ceux qui vous déplaisent, ou censurer à tout-va, n’est jamais un bon point de départ pour tendre vers l’apaisement. Ni d’ailleurs pour faire valoir et prévaloir durablement ses propres idées.

vendredi 12 mars 2021

Déménagement : joies et peines mêlées

Allez, je  déménage et débloque aussi

Un quart de siècle accumulé… Même dans un appartement parisien, pas trop exigu mais pas si vaste non plus, c’est le casse-tête. Qu’est-ce qu’on benne ! Retour sur une photo de Tom Corraghessan Boyle.


Bien, contrairement à des milliers d’autres, je crois que celle-là, je vais la conserver. Le lieu, El Mercadito (Los Angeles, 1st Street, ou Primera et Lorena) existe toujours, sans doute dans son jus ou à peu près.

C’était le 4 août 1989. Chuck Fadel, c’est le barbu brun, était monté de “Wrong” (Long) Beach, Tom Corraghessan Boyle, dit à présent TC Boyle, ou T. C. Boyle, était descendu de sa banlieue (ou quartier périphérique, j’ai oublié). Au début, le Corraghessan avait été omis par flemme, ensuite parce ce devenait plus commode de forcer le corps du nom de l’auteur davantage que celui du titre du livre.

Je le consigne, car même si ceci est un blogue-notes personnel, ce qui vous m’autorise à vous gonfler avec des trucs inutiles, nonobstant, je n’en renonce pas moins à prendre de la hauteur…

Or donc, pour l’histoire de la littérature et de la mercatique, je suggère une piste de recherche : à partir de quand et de quels tirages, les patronymes prennent, en force de corps et encombrement, le pas sur celui des titres des ouvrages ? Vaste champ d’investigation. Que marque un retour temporaire à un relatif équilibre ?

Pour Tom, je vous laisse consulter les images via Google. Voici déjà longtemps, avec Sandye Utlley (décédée en 2007), nous collections toutes les couvertures des livres de Tom sur tcboyle.net. Enfin, en onze langues (il nous en manquait quelques unes). Il est d’ailleurs peut-être significatif de comparer. Récemment, les couvertures des versions allemandes (Tom est une vedette en Allemagne, ses lectures rassemblent de petites foules), marquent un léger retour à l’équilibre avec la version poche de Sprich mit mir (Talk to me).

On pourrait aussi se demander à quel niveau multilingue de traduction les titres originaux de certains livres sont conçus en rapport. Je crois avoir déjà consigné que je m’étais fait retoquer Aux diables Vauvert pour World’s End (devenu Au bout du monde, platement, et pourquoi pas), je n'insiste pas.

Si je ne devais pas retourner à mes cartons, je chercherais à voir ce qu’il est devenu de The Terranauts (Les Terranautes) en une vingtaine de langues.

Bien, je doute très fort que cette photo finisse sur l’album en ligne de l’auteur. Comme je doute que d’autres, dispersées, dans les caves de mes enfants ou d’amis ressortent un jour… au jour.

Pour les touristes, un peu d’info pratique. El Mercadito de Boyle Heights (pure coïncidence) regroupe trois restaurants. Dont El Tarasco (évoquant l’empire Purépecha). C’est vaste, pas besoin de réserver, sauf si vous tenez à avoir une vue sur l’église de la Virgen de Guadaloupe. 

mercredi 10 mars 2021

Meghan et la couvrante de la reine : dévasté, je suis !

 Mais comment supporter si pire ?

Atterré, dévasté, les superlatifs me manquent. Dans une limousine royale, on se caille les genoux ! Il y a vraiment quelque chose de pourri au royaume rosbif.


Le Daily Mail a déniché une vidéo de juin 1918, filmée par une particulière, montrant Sa Majesté partageant une couvrante avec l’alors duchesse Meghan Markle. Ce, dans une tire non identifiée, que je subodore être une Bentley.

Cela me dévaste, me navre, car des souvenirs atroces me reviennent à la mémoire. Comme quand, quittant Strasbourg par moins 16 centigrades, à bord de notre Renault 4L, trois vitesses de l’époque antérieure, nous affrontions la froidure pour rejoindre Angers, puis Nantes. Nous d’accord, mais une Reine et une duchesse ?

Accablant, qu’écris-je, dévastateur. Les Britanniques entretiennent toute une firme dont les bagnoles ont un chauffage défaillant. Quelle gabegie ! Et dire que l’on se plaint en France du piètre train de vie des sénateurs !

Or donc, face à Oprah, Meghan a fait grand cas de ce gracieux geste de la reine étendant sa couverture bleue (en cachemire ? Alpaga ? Même pas, en bure sans aucun doute, mélange de rebuts de laine et de fibres végétales qui gratouillent).

Et puis, franchement, la scène se déroule dans le Cheshire. Le palais n’était même pas capable de leur trouver des chats pour les tenir au chaud ?

Un chat chacune, tandis, oh comme c’est horrible et affligeant, le palais n’avait pensé qu’à fournir une couverture à la reine, et aucune pour la Sussex. Ce n’est pas de l’anti-jeunisme éhonté, cela ? Tout une couverture pour la doyenne, rien pour la petite dernière de la famille.

Cela étant, je compatis à l’éndroit de Meg, personne ne lui avait donc dit que si, pour l’occasion, la reine était coiffée d’un chapeau, elle devait l’être de même. On en a fait « une fille en cheveux ». C’est bien la preuve du dédain du palais voulant ridiculiser la duchesse.

Meg est bien trop indulgente. Condamnée à être trimballée dans des tires glaciales, privée de bibi, mais comment a-t-elle pu endurer toutes ces humiliations ?

Élevons le débat. Rappelons-nous Bibiche (Claude Pompidou), toujours mise en valeur par l’Élysée et la République. Jamais une fausse note. 32 tenues et huit chapeaux pour aller rencontrer Richard Nixon, en mars 1970. La République est bonne fille, la Monarchie rosbif si pingre... Sur ce point, crcucial, alors qu'il est plus que temps de recadrer l'Entente cordiale, le silence de Brigitte Macron reste assourdissant.

Tandis que la pauvre Meg, tout pour Kate, rien, ou si peu pour elle. Même pas un galurin, voire un bob, un tam o’schanter à trois-pence-six-demi-sous.

C’est soir de lamentations, d’arrachage de tifs dans ma chaumière, plongée dans la pénombre du couvre-feu (j’attends le rappel d’EDF pour les impayés). Consolation, il y a plus malheureuse que moi-même ?

Mais reprenons de la hauteur : Meg, Harry, rien n’est perdu. Vous saurez rebondir. Humiliations et perfidies n’ont qu’un temps. Foin d’élégie à la voix gémissante (Chénier, A.), mon soutien vous est tout acquis.

L’Eurovision fera-t-elle l’apologie du démon ?

Les chrétiens chypriotes font fort

Tempête dans un îlot : les orthodoxes chypriotes veulent exorciser la chanteuse Elena Tsagrinou car sa chanson retenue pour l’Eurovision serait un « hymne à Satan ». Allons donc…


Plus les proclamés progressistes cherchent des poux dans la tête de presque tout un chacun en avançant les prétextes les plus divers, voire infimes, plus l’autre bord surenchérit. Cela se passe à Chypre, mais c’est significatif d’une vague de fond internationale.

Les orthodoxes chypriotes se prétendent offensés, offusqués, et bien pire, car Chypre présentera à l’Eurovision une chanson intitulée El Diablo. On peut présumer que les paroles, en anglais, sont vaguement comprises. L’interprète, la Grecque Elena Tsagrinou, chante les tourments d’une jeune femme qui aurait donné son cœur au diable. Soit à un mauvais garçon surnommé El Diablo. Eh bien si, cela doit casser cinq pattes à un canard…

Tenez-vous bien, cela proclamerait « la soumission de l’homme aux ténèbres et à l’humiliation. ». Et à rallier ce que dénonce QAnon ? Et la Salsa du démon (Grand Orchestre du Splendid), blasphématoire ? La culture de l'annulation va-t-elle pousser le prélat des Gaules à l'expurger ? La Java du diable, de Trenet ? Et le Johnny, qui voulait que le diable lui pardonne ? Vite, urgence, si les oreilles des chères petites têtes blondes étaient heurtées par ces appels aux cultes sataniques, péril démoniaque en nos demeures. Le soir, près de l'âtre, dans nos chaumières, Belzébuth s'infiltre. Mais j'ai mes rameaux trempés dans l'eau bénite (ma mère-grand m'aspergeait ainsi en lançant des invocations : « c'est le diable qui te pousse ! »). À présent, quand j'enjoins les prétendus « islamo-gauchistes » à se faire circonscrire, exciser et infibuler, voilà que je deviendrai islamophobe... Ben, je me souviens d'un temps où, pour étudier en lexicologue le jargon des commerçants yéménites, un jeune chercheur se convertissait (pour faciliter ses recherches), au mahométanisme. Ses potes n'en pensaient pas moins (lui non plus d'ailleurs). On marche sur la tête, et la migraine guette. Si cela se trouve, Elena Tsagrinou, comme avant elle le curé d'Ars, finira bienheureuse.
Laissez-lui un chance, laissez-lui une chance ! (blague rigolote sur les blondes ; allez, me voilà sexiste, je cumule, j'aggrave ignominieusement mon cas). 

Le siège de la télévision publique chypriote a été cerné par une manifestation, des croix et des banderoles ont été déployés, des hymnes chantés. Le Saint Synode s’est prononcé, il faut substituer à la chanson incriminée, si ce n’est un cantique, du moins un truc célébrant les traditions, l’histoire et la culture locale.

Faute de disposer d’une Sœur Sourire locale (Dominique, nique-nique), le synode se contente de mettre El Diablo à l’index mais suggère des pistes créatives.

Le président de la chaîne s’est cru, tout comme le gouvernement chypriote, obligé de rétorquer qu’il s’agissait d’interprétations abusives et montées en épingle.

Sur le clip, l’interprète se déhanche, et vocalise, comme sans doute les autres concurrentes. C’est une guimauve assez enlevée et entraînante, plutôt convenue.

Mais le parti nationaliste Elam a embrayé. La chose prend des proportions faustiennes.

On pourrait certes hausser les épaules mais toute ressemblance avec des débats aussi oiseux qu’outranciers, avec échanges d’invectives croisées, abus de langage, ce qui se constate à présent partout pour un peu tout et n’importe quoi n’est pas tout à fait fortuite.

Bien, la Turquie ne s’est pas déjà emparée du sujet pour envahir la partie sud de l’île, mais s’il s’agit de repousser le Malin, rien ne doit être exclu… De nos jours, n’importe quoi peut prendre des proportions démesurées

lundi 8 mars 2021

Megxit : les prisonnières de Windsor Castel

Tout ça pour ça, ce serait « de la bombe » ?

Ce qu’il faut retenir de l’échange entre Oprah, Harry et Meghan, c’est la marque et le prix de la robe de Meg. Hélas, j’ai oublié


Heureusement qu’il y a Google. Or donc, la robe de Meg, qu’on aurait pu croire dénichée chez Noz, est de la maison d’un certain George et coûte un peu plus de deux salaires mensuels d’un gilet jaune au Smig. Le double, paraîtrait-il (voir Fox Business News) de la tenue d’Harry. Pour les chaussures, le suspense reste insoutenable…

Je m’étais promis de me coucher avant la diffusion de l’événement majeur du siècle, et puis, et puis, je n’ai pu m’empêcher de visionner le début. Et d’aller faire un tour sur le site du Mirror, qui indiquait la marque et le prix de la robe.

Ce n’est pas du sexisme, cela ? La totale sur la robe de Meg, juste le prix du veston et du pantalon d’Harry ?

Heureusement, il y a Harper Bazaar, qui indique qu’Harry a ressorti un ensemble porté en octobre 2018, puis le 8 mai 2019. Et qu’il s’agit d’un J.Crew. Le modèle n’est même pas indiqué. On ne sait même pas combien de tels costumes garnissent son coin rangement.

L’angle sociétal de l’entretien exploité à fond, c’est que Untelle ou Untel se serait… quoi ? Inquiété ou interrogé à propos de la carnation du futur Archie. Ben, j’aurais pu avoir un petit-enfant métis, et j’aurais pu aussi m’interroger, même à haute voix autour de la machine à café (si je n’avais pas été chomedu à l’époque). So, what else ? Si Meg avait été la princesse d’un pays d’Afrique, il y a de fortes chances que l’entourage, pour bavarder, ait pu émettre cette interrogation. Et alors quoi ?

Faire du sociétal banal un fait de société lourd de présumées significations c’est tirer à la ligne, faire pisser de la copie. Donc, je m'abstiens de poursuivre.

On aura retenu que les princesses de la cour anglaise sont un peu comme dans un donjon du château de Windsor. Et que ce n’est pas rigolo tous les jours. Voire, limite insupportable. Faible révélation.

Les réactions de la presse anglophone étaient prévisibles. Pro-Meg ou pro-Firme comme la veille et l’avant-veille. Si ce n’est dans l’entre-deux. Ce qui s’accompagne d’un soupçon de compassion ou de sympathie pour le Harry.

Sinon, il paraît que si Archie Harrison Montbatten-Windsor ne peut être prince, c’est en raison d’’une décision de George le cinquième en 1917. Tout au plus peut-il prétendre à devenir comte de Dumbarton (si j’ai bien tout compris). Franchement Opraph, avant de mener un tel entretien, on se documente à fond.

Saura-t-on jamais quelle robe portait Meg lors de son premier mariage en catimini, et si l’Archevêque de Canturbury avait sous sa chasuble un slip français ?

Franchement Oprah n’est pas allée au fond des choses essentielles. Heureusement, en France, nous avons Stéphane Bern. Lequel, en alternance, tape sur Meg et la soutient. Chacun sa déontologie.

Et les Monaco, dans tout cela ? Qu’en disent-ils et elles surtout ? Ne jamais chouiner, ne jamais commenter ? Allez Albert, allez Charlène, ne restez pas sur un petit coup de mou. Un petit point de vue pour les Images du monde ?

Meg, d’accord, a souffert, mais Claude de France, confinée en son château de Rouffillac (Dordogne), c’est-y pas plus terrible ? Comme quoi, tout est relatif.

J’en profite pour saluer au passage l’ami Stan, qui va quitter sa caravane du Clion pour un studio à la Birochère (Pays de Retz). J’espère que cela ne lui montera pas à la tête et qu’il n’exigera pas qu’on se déchausse avant d’entrer pour respecter le protocole qu’il ne pleuve ni ne vente. Sur ce, Kenavo.

 

samedi 6 mars 2021

Blast (Denis Robert), vite, le site

Blast pourra mieux faire et fera encore mieux

Spécial copinage, je me sens obligé de signaler le lancement de Blast, média réunissant autour de Denis Robert une équipe de journalistes de qualité. Ce qui n’empêche pas un certain recul…


C’est bête, mais c’est ainsi : c’est en découvrant, sur le site de Causeur, un droit de réponse de l’association Anticor, que je découvre, avec retard, l’existence du nouveau média, Blast.

J’en étais resté aux démêlés de Denis Robert avec la chaîne de LFI, Le Media. Et puis, Trump et le reste, on ne peut pas suivre toute l’actualité. Erwan Seznec, de Causeur, avait estimé que l’association Anticor roulait « pour la gauche de la gauche » et en voulait pour indice que sa présidente soutenait « un projet de web-TV lancé par le journaliste Denis Robert, Blast ».

Denis Robert est un peu davantage qu’une connaissance. Nous sommes tous deux issus de la presse un temps définie « ndépendante d’expression locale », nous avons tous deux collaboré à Libération. Et puis nous avons des relations amicales. Mais distantes. Ce qui fait que j’ignore ses réflexions politiques les plus intimes, mais en m’en tenant aux actes, je ne vois pas ce qui permet de le situer à la « gauche de la gauche ». Ou il faudrait alors considérer alors que toute expression n’étant pas clairement de droite vous renvoie à l’extrémisme gauchisant.

Les faits sont les faits, et si l’enquête d’Erwan Seznec sur Anticor est bien étayée, cela n’en fait pas, même si on sait que Causeur ne se situe pas tout à fait à gauche, un brûlot d’ultra-droite. Cela étant, le droit de réponse tient la route. Tant bien même élude-t-il certaines affaires de cuisine interne (dont le Canard enchaîné s'était fait l'écho sans les monter en épingle).

Cela étant, l’argumentaire de Blast, levant des fonds sur KissBank suscite de ma part quelques réserves. Certes, ce n’est pas nouveau, la majorité de la presse est aux mains de milliardaires, mais je ne vois pas l’intérêt de pointer, en particulier BFMTV. Ni de soutenir que les chaînes d’infos « nous abreuvent d’informations auxquelles nous ne croyons plus. ». Ces chaînes répercutent des informations, et si des informations ne nous plaisent pas, si elles sont vérifiées, recoupées, tant pis. Je vois la terre beaucoup plus plate que sphérique, je ne la sens pas trop tourner. Et alors ? C’est ballot, mais j’estime que le pluralisme de l’info reste indispensable, et que des appels sous-jacents à susciter une communauté de points de vue convergents n’est pas très sain. J’admets qu’il s’agit là d’un mauvais procès, d’autant que Blast s’adressera à tout le monde. En aucune manière Blast ne soutient qu’il vise à l’hégémonie ou au repli sur une communauté. Cela, ce ne serait pas Denis. Lequel n'est pas du genre à « servir la soupe ».

Il se trouve nonobstant que quand je lis que l’équipe s’appuiera aussi sur « des journalistes reconnus pour leur intégrité et leur engagement », j’aurais préféré que l’argumentaire ne mentionne que l’intégrité ; je veux le mettre sur le compte d’une maladresse, bien que l’engagement ne soit pas disqualifiant ou gage présumé d’une moindre intégrité. Au contraire d’ailleurs, et la médialogie sait ce qu’il en est d’une neutralité de façade.

Mon second amical reproche tient à mon plus fort préjugé. L’audiovisuel me gave.

Certes, Salomé Saqué traitant de la campagne électoralo-sanitaire de McFly et Carlito pouvait difficilement se passer de documents audiovisuels. Mais pour sympathique que me soit Salomé Saqué, me taper 18 min d’un sujet qu’un bon « papier » (en encre d’Internet) aurait pu fort bien exposer pour l’essentiel me paraît trop chronophage. Je suis un vieux grincheux scrogneugneux partisan quasi inconditionnel de la presse écrite, féal limite sectateur, et même, allez, j’ose, engagé pro-écrit.

Je veux bien concevoir que, pour lever des fonds, mettre la charrue site avant les bœufs audiovisuels n’était pas vraiment idoine. J’admets que 18 min, c’est plus sobre que le baratin de la toute aussi sympathique Tatiana Ventôse (26 min) sur quasiment le même sujet « Macron, influenceurs et propagande ». François Ruffin fait à peine moins pire (23 min), toujours à propos du duo McFly et Carlito.

En sus le câble de mes écouteurs est un peu trop court et je dois me pencher en avant. Nul besoin de passer des minutes à se remémorer ce qu’écrivait Jean Yanne, vers 1975 : « les élections présidentielles… c’est du chobizenesse ». Quoique... McFly et Carlito (enfin, l'usage en étant fait) me semblent plus dignes d'intérêt que Harry, Meghan et Oprah. 

Bien, j’ignorais tout de McFly et Carlito, et j’assume de rester idiot (il paraît que les prochains duettistes seront Néo et Swan, allons bon…). L’essentiel, c’est ce que dit Denis Robert de Blast (sur le site LVSL) : « nous ne sommes pas un média partisan, nous ne soutiendrons aucun candidat, ni aucun parti. ». Cela me semblait d’avance évident, cela va encore mieux en le signifiant.

vendredi 5 mars 2021

Neanderthal et les bonobos, Nobel de la Paix

Première gaffe lourde de Joe Biden

En conquérant de l’inutile, prompt à susciter une polémique dérisoire, j’en appelle au Comité Nobel norvégien, et propose les bonobos pour le Nobel de la Paix. Quant à Neanderthal, charitablement, j’exonère Joe Biden mais condamne solennellement la Maison Blanche.


Or donc, ne pouvant tourner son attention partout, Joe Biden a comparé les décisions de gouvernants d’États voulant renoncer aux masques, avec les prédécesseurs de Sapiens. Pas la peine d’en faire tout un foin. Mais quand la Maison Blanche, par la voix de Jen Psaki, la porte-parole, appuie la bourde du président, je me dis que Joe Biden est bien mal entouré (Jen Psaki de même…).

Le musée Neanderthal de Mettman (Allemagne) a réagi, mais de très nombreux anthropologues, de France, d’Espagne, et d’autres pays, se devraient, à mon humble sens, d’éclairer la lanterne de la Maison Blanche. Cela fait des lustres, voire davantage, que la présumée infériorité intellectuelle et manufacturielle, et même artistique, de Neanderthal, par rapport à Sapiens, est battue en brèche…

Petit bond statio-temporel, la plupart des actuels Palestiniens et des Israéliens sont sans doute les composantes d’un même ancien peuple. Et sans visée révisionniste aucune, j’incite, qu’écris-je, j’exhorte une nouvelle fois l’une de ses composantes à ne pas s’approprier la notion d’antisémitisme. Autant pisser dans un violon, certes, mais je fais semblant de croire aux vertus pédagogiques de la répétition.

Et les bonobos dans tout cela ? Mais c’est l’évidence même, cela tombe sous le sens. Fragilisés par la déforestation et le braconnage, les bonobos n’en réussissent pas moins à survivre quasiment autant que les chimpanzés.

Ce qui, je le remarque au passage, contredit les interprétations abusives du darwinisme. Lequel n’avait pas soutenu, que je sache (mais j’ai pu oublier), que les plus agressifs , étaient les plus aptes à survivre.

Les bonobos s’entraident davantage que d’autres espèces. Leur apport à l’espèce humaine n’est certes pas de leur initiative, mais si, notamment, nos anciennes conceptions sur les prétendues supériorités de races sur d’autres ont régressé, c’est aussi à l’intérêt porté sur les bonobos qu’on le doit en assez forte partie.

Selon Claudine André, pour les bantous, bonobo pourrait signifier « l’ancêtre des ancêtres ».

En décernant aux bonobos le Nobel de La Paix, le comité ferait coup double : à la fois remettre en question l’infériorité longtemps présumée à tort de Neanderthal, vu que la part de Neanderthal en nombre de nous n’est pas forcément la plus mauvaise ou belliqueuse, et inciter peuples et nations à davantage de coopération.

Bien, si cela défrise trop le Comité d’attribuer le prix à une espèce animale, il peut toujours me le décerner pour avoir avancé cette brillante idée, dont je me félicite.

Cela étant, je veux bien concéder que Claudine André serait aussi bien, voire mieux, qualifiée.

De toute manière, je passe mon tour, la date limite des candidatures 2021 fut close le 31 janvier dernier. Mais comme il paraîtrait que Lacan aurait dit, selon Sollers, que « ce qui est forclos du symbolique ressurgit dans le réel », pour 2022, les bonobos conservent de bonnes chances de l’emporter.

Je n’irai pas jusqu’à suggérer aux féministes militantes de montrer davantage leurs fesses pour renforcer l’empowerment, comme le remarque le CNRS à propos des bonobos femelles, ni à conseiller aux Femen de montrer plutôt le bas que le haut (cela, c’est « écrire pour Google », un travers que je me concède à l’occasion), mais toute réflexion est utile à pondérer. Surtout les plus farfelues (les bonobos avaient-elles inspiré à Marcel Duchamp son L.H.O.O.Q. de 1919, allez ssavoir ?). Toujours est-il qu’après l’apport des bonobos à l’histoire de l’art, il me semble plus qu’urgent de se pencher sur leur contribution plus large, à l’histoire de l’humanité. Un Nobel serait un premier pas (pas si petit pour les femmes et les hommes, comme aurait pu le dire Neil Amstrong). Accorder le Nobel aux bonobos serait plus approprié que de chercher à décrocher la Lune. Pourquoi ne pas mettre cette suggestion en orbite ? 

mercredi 3 mars 2021

Boumendjel : on attend la réciproque

 Entente franco-algérienne à la franco-allemande ?

Le président français a donc reconnu, en mon nom et d’autres, que l’avocat algérien Ali Boumendjel avait été torturé et assassiné par… La France. La réciproque immédiate semble impossible, mais l’Algérie pourrait-elle au moins tenter de faire un jour semblant ?


Pour qui ne peut qu’avoir les mains propres (facile, trop jeune à l’époque), difficile de s’exprimer sur les faits qui ont endeuillé Algériens et Français lors de la guerre d’Algérie. Il faut pourtant le faire car, alors que la mémoire des crimes nazis, de ceux des dictatures sud-américaines (entre autres) s’estompe, s’en laver les mains et ne plus du tout s’intéresser à ce qui serait relégué à une poussiéreuse page d’histoire parmi d’autres n’est pas tout à fait décent.

En revanche, soit on opte pour l’oubli, soit la réciproque s’impose. Cela dit sans animosité. Et puis, Breton détenteur d’un passeport français, quand un président de la France déclare quelque chose « au nom de la France », c’est aussi, vis-à-vis d’étrangers notamment, en mon propre nom qu’il se prononce.

Il n’y a plus guère que des Algériens (et non l’Algérie, quoique… si l’on tient l’actuel président algérien pour légitime…) à entretenir une attitude mémorielle que les Français sont sommés de partager.

Rien de similaire du côté des ex-Indochinois et de leurs gouvernements. Autant que je puisse me documenter, la gégène fut pourtant employée par la Sûreté générale indochinoise dès les années 1930, et j’ai quelque difficulté à imaginer que qui l’employait ou la tolérait n’était pas couvert par des échelons supérieurs. Ni qu’une telle forme de torture ne s’accompagnait pas d’autres.

Il ne s’agit pas de renvoyer dos à dos les uns (voire aussi les unes) et les autres en tournant le torse et portant le regard ailleurs.

Je partage la plupart de mon temps avec une fille de Résistant dont l’opinion générale sur les Allemands est restée très longuement durable et négative. Elle a évolué. Pas celle qu’elle porte sur les Français nostalgiques du nazisme et de l’État français.

Adolescent, en métropole, en province voisine de la Bretagne, je fus instinctivement « Algé-rie-algé-rienne » sans m’interroger très fort. Jusqu’à faire connaissance de ceux qu’on appelait encore les pieds-noirs. Puis j’ai pris tous les gens de l’OAS pour des terroristes, l’attentat visant Malraux et défigurant Delphine Renard (4 ans en février 1963), fit que la cause resta longtemps entendue.

Il m’a fallu beaucoup de temps, de lectures, et de rencontres ultérieures pour comprendre diverses choses. Rencontre avec un ex-séminariste car ex-conscrit en Algérie, rencontre avec un officier irréprochable ayant sympathisé avec l’OAS. Tout le monde, dans l’armée française, ne put avoir l’attitude de Jacques Pâris de Bollardière. Deux fois Résistant, aux nazis, puis à Massu et à la pratique de la torture dont fut victime Ali Boumendjel. Certains firent davantage encore…

Rencontre avec l’écrivain Aïssa Lacheb, dont le père, ancien harki, resta trop profondément marqué par son passé et le présent détestable vécu en France. Une autre avec un ami algérien ayant passé son enfance derrière des barbelés (comme tous les autres gamins de son bled). Sa famille était proche du FLN. Déception en conversant avec Ben Bella alors que j’évoquais le journaliste Jean Lacouture (qui rencontra Ben Bella, en avril 1956, au Caire. El Watan, en juillet 2015, rendra, lui, un hommage posthume à Lacouture.

En s’intéressant à l’épuration en France, on se rend compte qu’il n’y eut pas que des Résistants du dernier quart d’heure à ne pas avoir une conscience morale exemplaire. Cela ne conduit pas à du révisionnisme, mais à une compréhension plus lucide, mieux raisonnée.

La réciproque, ce n’est pas non plus du révisionnisme. Elle ne conduirait pas à mettre sur le même plan les crimes de l’OAS (avril 1962, clinique du Beau-Fraisier à Alger), et ceux d’éléments de l’ALN (visant aussi des compatriotes algériens).

Un premier pas serait peut-être, comme Mustapha Boukari le fit dans Le Soir, d’accorder un peu plus d’importance à des femmes comme Gilberte-Saâdia Boumendjel, née Charbonnier, épouse d’Ahmed Boumendjel (frère aîné d’Ali), décédée en octobre 2002, et depuis, semble-t-il, oubliée. Un second peut consister à ne pas ressasser le passé sous un seul angle.

Je ne sais si, oui ou non, la colonisation espagnole d’Oran et de Mers El-Kébir (qui s’acheva en février 1792) fut uniquement caractérisée par « la persécution, la misère », et des tueries, comme le rapporte El Mouhjahid. La France n’a pas tout à fait pratiqué la politique de la terre brûlée en se retirant d’Algérie. Je ne peux me prononcer sur la colonisation ottomane, je n’en ai que la version victimaire de Yabiladi, faisant état de « cruauté et de haine » et de « la tyrannie des janissaires turcs ». Et avant les Espagnols et les Turcs, qui ?

Les Français, enfin, des Français, ont l’impression que l’Algérie veut toujours et sempertinellement de la repentance de la part de la France, un peu comme si La France ne voyait en l’Italie que la continuation d’un empire romain ne se livrant qu’à des massacres (Blandine de Lyon, c’était en 177).

Le troisième pas serait sans doute de commencer à considérer que les crimes contre des civils, dont des enfants, n’ont pas été l’exclusivité de l’occupant. Tout comme la répression aveugle n’est pas justifiable, la riposte visant des civils (surtout s’il s’agit exclusivement de civils) n’est guère héroïque ou honorable.

Enfin, cette absence de réciprocité finit par ressembler à un prétexte servant à laisser penser aux Algériens que tous les problèmes de leur pays n’auraient qu’une seule source.

Le seul commentaire sous l’article d’Algérie patriotique annonçant la décision élyséenne est celui-ci : « Cela va dans le bon sens ; il faudra qu’il fasse la même chose avec tous les crimes de ses services au lieu de faire ça au compte-gouttes. ».

Une certaine logique pourrait aussi faire valoir que tout Algérien, accidenté du travail ou de la circulation du temps des colonisations (depuis les Vandales ou auparavant ?) soit considéré martyr. Cela ferait une masse de communiqués que la presse peinerait à absorber.

Neandertal ayant été suppléé par Sapiens, certes battons nos coulpes. Mais en Breton estimant que l’avenir de la Bretagne ne peut se fonder sur une incessante macération dans la victimisation (comme pourraient d’ailleurs le faire les Mainiots et les Angevins, longuement restés sous domination bretonne), je me permets d’estimer qu’à défaut de tourner totalement la page, les Algériens pourraient mettre un bémol, puis un double-bémol, à leurs revendications, certes justifiées, d’interminables excuses de la part des autorités françaises. Ce qui n’empêchera d’ailleurs pas les historiennes et historiens sérieux de l’histoire de l’Algérie de 1830 à 1962 de faire état des abus du pouvoir colonial.

Pour le moment, ce qui semble le plus prioritaire, ce serait peut-être, en ces temps de Hirak, que l’Algérie se réconcilie avec elle-même (tout comme d’ailleurs la France gagnerait sans doute à tendre vers plus de cohésion).

lundi 1 mars 2021

Il n’y a de Trump que Trump

Trump, prophétique, prédit une victoire républicaine

Donal Trump étant arrivé avec une heure de retard à Orlando, la Conférence conservatrice a dû meubler l’attente. Avec les mêmes arguments trumpistes rabâchés sans nuances…


Pour occuper la scène avant l’arrivée de Trump, la CPAC a eu recours à ses donateurs, les mutuelles de santé chrétiennes (qui ne sont pas des compagnies d’assurance mais prélèvent trop souvent des cotisations sans régler les frais de santé), et à des témoins des fraudes électorales alléguées en divers États.

Comme vous le lirez un peu partout demain, Donald Trump a qualifié de fausse nouvelle la volonté qu’on lui attribuait de fonder un nouveau parti. On pourrait en rester là, tellement la suite est convenue. Trump est le grand, le plus beau, le plus fort. Son mur frontalier a réalisé des miracles, les démocrates ruinent le pays et sabotent l’emploi. Petite pause, acclamations de la foule scandant U-S-A, U-S-A. Surtout après qu’il ait annoncé qu’il pourrait décider de battre les démocrates une troisième fois (car, bien sous-entendu, il reste le président légitime, sa réélection lui ayant été volée). Bref, il pourrait penser à la prochaine présidentielle, mais il réfléchit encore.

Il s’en est de nouveau pris à Obama, insisté lourdement sur l’immigration, et les aides démocrates aux pays étrangers. Les démocrates trahissent l’Amérique, détruisent ses valeurs fondamentales, &c.

Joe Biden tire un trait sur l’avenir des enfants américains qui ne peuvent plus aller à l’école car Biden a sacrifié les enfants américains aux syndicats d’enseignants, pendant qu’il crée des écoles à la frontière sud pour les enfants d’immigrés.

Les grandes villes démocrates sont en faillite, et Biden va les remettre à flot. Au prétexte d'un plan de relance après Covid. 

Tandis que lui, le vaccin Johnson et Johnson inclus, c’est lui, lui-même. Il a déjà sauvé le monde de la pandémie (enfin, c’est en cours). Sans son administration, vous attendriez toujours des vaccins. Un vrai miracle. Sans lui, le monde courait à sa perte.

C’est à nous (soit à lui et les siens) que Joe (Biden) doit sa dose de vaccin. Joe a rouvert les frontières aux terroristes. Joe veut lever les fonctions visant l’Iran, remettre le Moyen-Orient à feu et à sang, &c.

L’OMS, l’Accord de Paris ont aussi été évoqués. Alors que l’Amérique est le pays le plus propre au monde… Joe a détruit des dizaines de milliers de boulots alors que lui, Trump a placé les É. U. au premier plan des nations productrices d’énergie. Tandis que les éoliennes tuent les oiseaux et que le solaire n’est pas une solution suffisante.

Les sportives n’auront plus la moindre chance contre les transgenres nés hommes. C'est la fin annoncée du sport féminin. 

Le parti républicain est devenu le parti de l’amour (regardez l’accueil que j’ai reçu ici, les drapeaux). Bref, tout le monde l'aime et le lui prouve. Acclamations de la salle, petite pause pour qu'elle exprime son adoration.

Bref, il avait tout bon, ils ont tout faux. Le trumpisme, c’est la fortune, c’est le droit d’avoir des armes, la sécurité. Les démocrates, c’est le socialisme qui conduira au communisme. Pour le moment, au Texas, ce n'est ni l'un, ni l'autre, mais Trump n'a pas daigné faire allusion au Texas, sinon pour dire que les éoliennes ne fonctionnent pas quand on en a besoin. C'était inutile de s'étendre trop sur le Texas.

Revenant sur les élections, il a fait huer la Cour suprême. Puis, après une sortie sur l’intégrité électorale, il a fait huer tous les élus républicains qui ne l’ont pas totalement soutenu. Les Rinos (Republicans in name only) vont détruire le pays, mais lui sera là pour les contrer, et soutenir les seuls vrais républicains.

Enfin, il a vanté le site de son fils aîné (Donald Jr). Prédisant la victoire d’un président républicain en 2024, Donald Sr a feint de se demander qui serait ce futur président. Laissant l’assistance répondre à sa place. Donc, s’il n’a pas annoncé sa candidature, il a quitté la scène en se gardant d’annoncer qu’il ne se représenterait pas… laissant ainsi la salle espérer qu’il se décidera à briguer l’investiture.

Car pour les républicains conservateurs (la majorité), il ne peut y avoir de Trump que Trump. lequel châtiera les Judas, et remontera à la Maison Blanche. Soulevé jusqu'à Washington par des nuées de voix.

samedi 27 février 2021

L’écrit inclusif, c’est ch…

Mais libre à tou.t.es de se faire ch…

Alerté par un message Twitter de Marion Maréchal-Le Pen sur l’écriture inclusive « socialement excluante », je suis allé voir la tribune de divers linguistes publiée dans Marianne. Vais-je renoncer à l’inclusif ? C’est déjà fait…


De linguiste, je n’ai qu’un vernis superficiel (licence d’anglais oblige, par la suite, maîtrise et master, on peut s’en passer). Mais quelques restes m’avaient permis d’échanger avec une linguiste québécoise, laquelle aussi, en lexicologue, a su me convaincre que le féminin avait assez bien fonctionné avant que, oui, désolé Chères et Chers Professeurs, non pas la langue, mais les locutrices et locuteurs, aient en quelque sorte masculinisé (d’accord, ce n’est pas un concept scientifique, juste un fait observable) les usages.

Auparavant, puisque écriture inclusif il y avait, je me suis rallié aux collègues suisses francophones préconisant l’utilisation du point médian. Entre divers maux, typographiquement parlant, préférons le moindre.

Et puis, comme quelques docteures avec lesquelles j’ai pu converser m’ont indiqué que les instances européennes recommandaient la « féminisation de la langue », tout comme d’ailleurs les linguistes de la tribune de Marianne. J’ai commencé à faire un peu gaffe à ma pratique de rédaction.

En fait, ce que je reproche à cette tribune, c’est d’avoir utilisé dans son titre que cette écriture « excluante » s’imposerait « par la propagande ». Allons donc, j’en ai fait la réclame, nuance, n’invectivant jamais mes contradicteurs et contradictrices ami·e·s féru·e·s de typographie, et puis… basta !

Basta car, en assez bon angliciste, je perds du temps soit à saisir un terme français (ou admis par l’Office québécois de la langue… québécoise aussi), pour ne pas caser un anglo-américain, ou à chantourner la saisie : voir supra « un message Twitter » et non un twit.

Mais après tout, écrivant abondamment, je finirais peut-être par faire admettre twit,tout comme le néologisme qui n’est pas de mon cru, mais de Pierre Christin, de la série des Valérian), soit tarazimboumant, assez polysémique pour remplacer tant abracadabradantesque (plus long à saisir) et maints adverbes ou adjectifs.

Ne faites pas comme je dis, mais comme je fais. Cette histoire d’inclusif devient tarazimboumant.

Voilà donc que le quoi ? Scriptum inclusivum ? deviendrait « excluant ». Effectivement, Beauvoir est une fausse féministe (une Fafem, comme on emploie Rino pour les républicains étasunien) du fait qu’elle employait un français « patriarcal ». Une masculiniste qui s’ignorait.

Ce n’est pas elles et eux (ces linguistes) qui le soutiennent, mais en poussant un peu-beaucoup cette approche, pourquoi pas ?

La suite de leurs arguments sérieux est mieux fondée. Écriture complexe alors que le français est déjà coton à manier, oralisation difficile pour les bègues (non, là, j’exagère leurs dires). Difficultés accrues pour nos chères petites têtes blondes ou brunes ou « punk multicolore ». Notez la difficulté genrée des dites têtes au passage… Et puis, la Francophonie. Dans sa diversité. Généralement pour les plus instruit·e·s, maîtrisant mieux le français que celui entendu dans nos métropolitaines et ultramarines écoles.

La honte si la Francophonie hors de France pratiquait mieux l’inclusif que nouzôtres.

Après une longue pratique, je renonce à l’épicène tant qu’elle ne me semble pas s’imposer (si jamais je devais recruter par exemple), et à l’inclusif, qui a fini par me barber et devenir chronophage, parfois à l’excès. Qu’on se rassure, c’est au ras des paquerettes mâles ou des marguerits transgenres (s’il en était) et non pour me conformer à une injonction de Marion M-LP ou d’un autre, que je délaisse les inclusi·f/ve·s.

L’illustration supra est d’une ou d’un helvète, nommé·Hermann, et piquée au québécois Le Devoir, via Courrier International. L’article original, d’Annabelle Caillou, c’est « Le débat sur l’écriture inclusive fait aussi rage au Québec ». Assez édifiant car mesuré. Cela étant, pour l'hermaphrodite (n.m & adj.), peut-être pourrait-on employer indifféremment un ou une, voire un·e, car vu le nombre de fois où l'on emploie ce mot dans les textes courants, ce ne serait pas trop fastidieux.

Que la consœur me pardonne, mais je finis par penser que l’inclusif finit par se faire ressentir comme une petite pierre dans le soulier. Cela étant, si l’édition et la presse trouvent leur compte à sortir des publications bilingues, je ne vais pas polémiquer pour polémiquer, qu’on fasse comme il plaira. Eh basta !

mercredi 24 février 2021

La Libre Pensée veut enterrer la Commune de Paris ?

 Des dessous (sol) de la Commune

On a chanté Le Temps des cerises, et puisqu’on tenait métingue au métropolitain, pourquoi pas une station « Commune de Paris 1871» ? Avec une plaque en parisine (de J.F. Porchez) et des chiffres elzéviriens (tant bien même les Brabançons Elzevier auraient-ils été de francs réactionnaires d’ailleurs).


C’est un spécial copinage de plus car si je n’avais pas un pote proche de l’Irelp (La Libre Pensée, pour résumer à l’emporte-pièce), je ne crois pas trop fort que je me serais penché sur la grave question de savoir s’il faut enterrer la Commune de Paris en la commémorant par une station de métro.

L’ennui, laquelle ? Je verrais bien celle d’Anvers au pied du Sacré-Cœur ; mais je m’en voudrais de m’attirer l’animosité ou les remontrances de nos amis les Belges.

Je me souviens des débuts de la municipalité belfortaine de feu Émile Géhant, il fut question de rebaptiser la rue Thiers, longue rue allant de la Savoureuse à la gare, voie très commerçante. Pour la dédier au colonel communard Louis Rossel, crois-je me souvenir. Histoire de ne pas obliger les gens à changer papier à lettres et autres documents, la proposition fut mise sous le boisseau. Avais-je suggéré de se contenter de la rue de Thiers (ville de couteliers auvergnate) ? Toujours est-il que Rossel attendit sa rue belfortaine quelques années…

En revanche, renommer la station Funiculaire (de Montmartre) ne poserait aucun problème. Cela enrichirait le vocabulaire parigot sur le mode : « on se prend le communard ou on se tape les escaliers ? ».

C’est pourquoi je lance le mot d’ordre de la clameur qui doit parvenir aux oreilles de la RATP et d’Anne Hidalgo. Marquons, à la demande de l’association des Amies et Amis de la Commune de Paris (il y en eut de brèves autres du côté de Lyon,  et en Bretagne, crois-je), la commémoration (150 printemps aux cerises).

Je ne polémiquerai pas avec la Pensée universelle ou Anne Hidalgo qui, avec son proche entourage, aurait boudé la proposition. L’adjointe socialiste Karen Taïeb étant l’une des rares à répliquer à « une attaque véhémente de la droite ». Je n’y étais pas, que celles et ceux que j’oublie (Patrick Bloche, par exemple) me pardonnent et joignent à présent leurs voix à la mienne. Haut le funiculaire, haute la Commune, Montjoie Rossel, Louise Michel et tant d’autres. Notez que je ne crie pas « à bas la calotte ! ».

Mais quand même, le chanoine Kir, pourquoi pas, mais le communard le vaut bien (un tiers de crème de cassis, le reste en pinot noir, l’alsacien convenant tout aussi bien que le bourguignon).

Amis d’Alsace et de Bourgogne, avec une station « Commune de Paris », c’est le communard qui se remémore aux esprits parisiens.

Je propose d’ailleurs à l’Irelp, faute de trinquer à ma brillante initiative Chez Jenny, d’en débattre chez Bofinger (de préférence, ce sont des voisins), mais Wepler, Zeyer, Zimmer, ou plus prolétairement, dans un Flam’s (celui des Grands Boulevards si possible, subtile transition qui m’évoque les Michoko, de Carambar & co, dont la publicité, du temps des Actualités Pathé au cinoche, reste dans toutes les mémoires, « suprême raffinement de papier »).

En effet, il ne suffit pas de récriminer, nous devons nous montrer positifs et porteurs de propositions réalistes. Modifier le nom de la station Montmartre, devenue Grands Boulevards, eut un coût. Mais que d’économies pour les internationalistes prolétariens débarquant station Montmartre (sur les Grands Boulevards) et restant décontenancés (la butte, c’est une trotte plus haut).

Là, emportés par un grand élan patriotique (Tatiana Ventôse ne saurait y rester insensible), levons-nous en masse. L’union faisant la force, pourquoi ne pas penser à une station « Commune de Montmartre -François Deslaugiers ». Deslaugiers étant le concepteur de la rennaise passerelle des Bonnets rouges, les Bretons de Paris se mobiliseront avec nous.

L’Irelp résume : « Il s’agit simplement d’honorer la mémoire des Communards et de célébrer l’œuvre de la Commune de Paris, l’une et l’autre depuis trop longtemps ignorées de la toponymie parisienne. ». Delosgiers repose aussi au Père-Lachaise. Pas si loin du mur des Fédérés.

Emprunter le communard, ce serait aussi rendre hommage à Paul Lafargue, du Droit à la parasse et à l’économie des semelles.

Ne rabaissons pas le débat. En localités qui furent chouannes, au moins un temps, je trouve, comme à Montjean-sur-Loire, une rue du-Pilori. Et un chemin des-Massacres. Eh bien soit.

Sans chercher à polémiquer bêtement, quand je vois et entends (enfin, surtout lis) une partie de la droite se récrier à propos de la culture de l’annulation, je conçois.

On en viendra à déboulonner Victor Schœlcher car insuffisamment abolitionniste. Ou trop tardif. Mais, la Commune, ce fut aussi Nantes et Brest. Si on veut jouer au plus bête des deux, les Bretons seront plus têtus.

Serge Kerval chantait Botrel ET Jean-Baptiste Clément. Il ne s’agit pas de hurler avec les loups (Gilles Servat), mais de faire valoir que censurer la Commune, c’est renier un patrimoine qui, faute d’être commun (ici, non controversé), vaut d’être remémoré.

Mon point de vue — qui vaut ce qu’il vaut — est peut-être que François-Jean de La Barre n’était peut-être un trublion, mais qu’avec Voltaire, il fait partie d’une culture commune à la France et à la Bretagne. Quand je fais visiter Paris à des étrangers, je m’attarde devant sa statue avant de faire visiter le Sacré-Cœur. Pour tenter d’intéresser à une culture commune (et contrastée). Je sais, je reste un idéaliste de basse extraction, donc de bas étage. Mais avec le funiculaire communard, tentons de remonter la pente. En espérant, sous vos huées et lazzis, tenter de vous faire sourire.

Avec quand même l’arrière-pensée (ô combien pernicieuse) que si on commence à déboulonner Voltaire (critiquable, certes), on finira par mettre à bas Pascal, ou ses prédécesseurs (Galilée, par exemple, sauf anachronisme, quoique, je crois qu’il ait pu précéder Pascal, là, au pif). Et que restera-t-il ? Une vague notion que Sapiens succéda Neandertal ? Le triomphe du révisionnisme et de l’historiographie orientée ne m’empêche pas de dormir. Jusqu’à l’extinction du Soleil, qui cessera de tourner autour de la Terre. Comme c’est évident. Occultons donc la Commune, qui n’a jamais existé : la Terre est plate. Cela tombe sous le sens.

mardi 23 février 2021

Aurore Bergé et Médine : taisez-vous les El Kabbach

Une ch’tite rétractation devrait suffire…

Allons bon. D’accord, au fond, on s’en balance, ce sont des pipeules qui se renvoient l’ascenseur (aussi dans la figure). Il paraît que Médine serait un rappeur islamiste et qu’Aurore Bergé serait… Comme j’ignore tout des deux, je reste circonspect.


Mais puisque les deux veulent se chamailler et faire couler de l’encre, je vais tenter de satisfaire leurs égos respectifs. Je ne sais si le rappeur se nomme Jean-Bernard Martin (en fait, non, ce serait Médine Zaouiche). C’est donc son vrai prénom et mon argument voulant que se donner Médine pour nom de scène, hein, suivez mon regard. Ne fais pas son Zemmour qui veut. Affreux, affreux, ce Résistant et déporté, José Epita, qui choisit venu d’Espagne en France, se faire nommer Mbomo. Il était Hispano-Guinéen, il finit français (à très juste titre décoré, et le quotidien El Pais lui rend un hommage appuyé, ô combien justifié). Allez voir, c'est un peu plus intéressant que ce qui va suivre.

Dame Aurore Bergé, passée de Juppé puis à Fillon puis à Macron (comme d’autres passèrent d’une gauche à une autre, plus rémunératrice), aurait donc qualifié le sieur Médine de « rappeur islamiste ». Il réfute grave, il n’a toujours fait qu’employer le second degré (comme Coluche, Bedos, Renaud, Brassens, Sardou, et j’en passe). Sans trop se demander quand même si tout son public était accessible au distinguo.

Mais glissons. Admettons qu’il puisse s’agir d’un malentendu. Il porte plainte dans l’attente d’une condamnation et « d’excuses publiques ». Une simple rétractation, un mot de Bergé admettant qu’elle se serait possiblement gourée, abusée par des apparences, ne suffirait-elle pas ?

Oui mais, voilà, ne pas être accessible au second degré, quand on est diplômée, cela ne le fait pas.

Au lieu d’encombrer les tribunaux, un bon duel à l’ancienne, non ? En s’arrangeant pour ne pas trop blessé·e et s’arrêter au premier sang ?

Je vous posâtes la question ?

Car ne serait-il point tant de faire savoir que ces éraflures d’égos laissent les gens froids. Que cela ne les portera pas plus à lire un livre d’Aurore Bergé que d’écouter un titre de Médine (je n’écoute ni la radio ni ne regarde la télé, et retraités impécunieux ou SDF, nous commençons à faire masse).

En revanche, greffes et parquets sont débordés, et kicé ki paye, hein ?

Même plus imposables, la TVA nous rattrape.

Il faudrait enfin dire que si on veut rabaisser le débat, nous pourrions être plusieurs. Est-ce d’ailleurs un débat ou de la réclame ?

Aurore Bergé est une Francilienne, mais question querelle de Normands, elle s’y entend. Comprendra qui voudra. Vice versa, semble-t-il.

Laïcard assumé, je ne sais ce que Médine a pu dire à l’École nationale supérieure. Bien, s’il s’agit d’un bondieusard, pourquoi pas ? On en prend, on en laisse. Là, autant laisser, cela ne vaut guère mieux.

À un moment, George Marchais remettait El Kabbach à sa place. On rigolait, même si on n’appréciait guère Marchais. El Kabbach, qui ne m’était pas trop sympathique, avait eu la décence de ne pas porter plainte. J’imagine bien d’ailleurs que Maurice Clavel avait monté son coup (« Messieurs les censeurs, bonsoir ! ») avec la complicité des dits présumés censeurs. Histoire de rigoler après en coulisses, de conserve. Là, la conserve, avant même d’être ouverte, semble avoir dépassé sa date de validité. C’est déjà du réchauffé, du convenu, de la poudre à gogos. En fait, du mercantilisme.

Sur France Culture, lors de la polémique sur le concert de Médine au Bataclan, c’était fort bien résumé : « on connaît désormais la recette de l’appeau à troll… ».

Médine arborait une belle barbe pour faire vendre ses disques, il la rasera peut-être pour comparaître à la barre. Un conseil à Aurore Bergé : comparaître en femme à barbe.

La « fausse neige » de Bill Gates recouvre le Texas

 Reviens Pierre Bellemare reviens, les É.U. ont besoin de toi.

Incroyable mais… vrai ! C’est ainsi que s’exclamait l’animateur Pierre Bellemare (1929-2018) dont le titre de l’émission « Vous êtes formidables » s’appliquerait bien aux Texanes et Texans accusant Bill Gates d’ensevelir leur État sous de la fausse neige.


C’est un vrai drame que subit le Texas, mais des malines et des malins ont débusqué les fautifs : l’administration Biden et Bill Gates. La neige n’est pas de la neige, d’ailleurs, elle ne fond pas. C’est donc un complot pour accréditer les fausses menaces liées au réchauffement climatique, complot d’extrême-gauche maintes fois dénoncé.

Cela a commencé avec le sénateur républicain Ted Cruz qui a soutenu que le désastre était dû au fait que le quart de l'électricité de l'État provenait de l'énergie éolienne, thème largement repris ensuite… Les éoliennes se figent par très grand froid, n’allez pas chercher plus loin.

En fait, les dirigeants de cet État républicain sont massivement financés par les industries exploitant les énergies fossiles qui ont fait la pluie et le beau temps de fort longue date. Toutes les recommandations fédérales ont été ignorées, le Texas, comme d’ailleurs tout autre État, n’a que faire, selon les républicains, de l’intervention et des régulations de Washington.

Et voici maintenant la Snowgate, propagées sur les réseaux sociaux, vidéos à l’appui. Ce n’est pas tout à fait nouveau, l’argument avait été aussi employé en Géorgie, en 2014. Des scientifiques s’étaient déjà évertués en vain à expliciter certains phénomènes. C’est de Géorgie qu’est issue Marjorie Taylor Greene, l’élue républicaine proche du mouvement QAnon et fervente propagandiste de Trump.

Déjà que Bill Gates implante des puces électroniques dans des doses de vaccins, voici qu’il lui est imputé d’avoir créé de la fausse neige. Elle est en tout cas très bien imitée.

Intuile d’opposer des arguments rationnels, quand on voit croire, la foi l’emporte toujours. Not normal, Goofy snow. Nul besoin non plus de révéler en quels matériaux synthétiques Bill Gates et sa famille, dans son garage sans doute, a pu en produire tant de tonnes.

En fait, le Printemps serait déjà là si Donald Trump n’avait pas été évincé, c’est l’évidence même.

Mais la preuve ultime de la réalité de cette fausse neige, c’est que si les médias ultra-conservateurs ne répercutent pas, ceux des élites s’emploient à contredire la rumeur. La boucle est bouclée.

Il n’y a pas de fumée sans feu, ni de neige (véritable ou fausse) sans froid.

Ce qui est vrai, si cela vous amuse, avec du bicarbonate de soude et un gel pour les cheveux, en malaxant bien, vous pouvez imiter de la neige.

Vrai aussi, une station de ski de l’Arizona va utiliser des eaux résiduelles pour fabriquer de la neige artificielle (là, pas besoin de bicarbonate, c'est plus complexe). Du coup, les Hopis du comté de Flagstaff protestent que l’eau employée n’est pas assez bien traitée.

Auparavant, mais c’est toujours d’actualité pour certains, il fut répandu que les traînées de condensation des avions de ligne dispersaient des produits chimiques (élucubration dite des chemtrails). Le député des Hautes-Alpes Joël Giraud s’en était fait l’écho en 2013.

Bon, tant que les poules texanes ayant survécu à la fausse neige n’auront pas de dents qui pousseront, réserver son opinion. Surtout sur les forums où, c’est sûr, indiquer qu’au Texas, de nombreuses personnes parviennent à faire fondre la neige pour dégager leurs toilettes (faute de rétablissement des canalisations), revient à diffuser de fausses nouvelles. Je me souviens avec une pointe de Nostalgie des « Guignols de l'info » qui en appelaient à Jean-Pierre Papin (« Reviens, JPP reviens, parce que la France, elle a besoin de toi ! ». Là, hélas, Pierre Bellemare n'est plus alors que les États-Unis en auraient bien besoin.


lundi 22 février 2021

Donald Trump dénonce les « fascistes » démocrates

Le Donnie nous manquait, on n’est pas déçus

Donald Trump, qui a remporté sa réélection, selon ses dires, réagit à un jugement de la Cour suprême (moins à sa botte qu’il l’aurait espéré). Et il dénonce le fascisme judiciaire des démocrates.


Or donc, la Cour suprême autorise une cour de l’État de New York à consulter les documents fiscaux du sieur Trump Donald. Mais non pas à les rendre publics, ce sera pour les seuls yeux des magistrats.

Sur le réseau Gab, un certain Trump a divulgué un communiqué de l’Office de Donald J. Trump s’élevant contre la continue persécution politique de l’intéressé. Lequel a été reconnu totalement innocent après deux tentatives abusives de le faire destituer. Et voit maintenant la Cour suprême le livrer abusivement aux mains de l’un de ses ennemis personnels, le gouverneur démocrate Andrew Cuomo. Ce alors que presque 75 millions d’électeurs lui ont fait gagner sa réélection.

C’est un détournement de la loi, comme dans les pays du Tiers-Monde, « c’est du fascisme, pas de la justice. ».

Mais le peuple n’est pas dupe. « Nous gagnerons ».

À un moment, je me suis demandé si ce n’était pas un faux. Mais Fox News a repris l’information. De même que Donald Jr. Lequel, sur la chaîne Rumble, avertit : « s’ils font cela à mon père, que vont-ils vous faire ? ».

C’est une vendetta politique contre vous tous, a-t-il conclu.

C’est un peu comme Poutine et les Tchéchènes en 1999, qu’il voulait aller buter jusque dans les feuillées avant d’installer un dictateur à sa botte. Les démocrates vont traquer tous leurs opposants. Seul recours : la famille Trump.

Laquelle commence à perdre de l’argent. Le joaillier Tiffany vient de résilier son bail. Il portait sur cinq étages de la Trump Tower de New York.

Politiquement, en revanche, elle marque des points, le sénateur Dallas Heard, un ultra-trumpiste, vient de prendre la présidence du parti républicain dans l’Oregon.

Trump Sr sera l’invité-vedette de la convention de la Conservative Political Action, une organisation qui lui est acquise.