samedi 2 mai 2020

La Chine a-t-elle voulu que le covid se propage ?


Un rapport à charge divulgué en Australie

Que le Parti communiste chinois ait tardé à donner l’alerte sur le covid-19 ne fait guère de doute. Que le PCR ait voulu qu’il se propage dans le monde, telle est interrogation que soulève une enquête conjointe des É-U. du Canada, du Royaume-Uni, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.
Le Saturday Telegraph (Sydney, News Corp Australia) a montée en tête de sa une l’annonce qu’une enquête internationale menée par cinq pays pouvant laisser penser que la Chine ait sciemment laisser se propager le virus dans le monde entier. The Daily Telegraph revient sur ce dossier et publie une chronologie…
6 décembre 2019
Un homme du marché de Wuhan présente des symptômes et contamine son épouse.
27 décembre 2019
Les autorités sanitaires chinoises sont informées que 180 patients sont affectés par un coronavirus d’un nouveau type.
31 décembre 2019
Les autorités chinoises commencent à expurger les messages circulants sur l’Internet faisant état d’une pneumonie inconnue « de Whuhan ».
1er janvier 2020
Huit médecins de Wuhan sont arrêtés
5 janvier 2020
La commission sanitaire de Wuhan cesse d’informer sur la dite pneumonie.
14 janvier 2020
Les autorités sanitaires nationales chinoises sont alertées qu’une épidémie est en cours.
24 janvier 2020
L’Institut de virologie de Wuhan se voit interdire de communiquer des informations à ses homologues de l’université du Texas.
Alors que les autorités sanitaires de Formose (Taiwan) font remonter l’information le 31 décembre 2019 (puis celles de Hong-Kong le 4 janvier 2010), l’OMS ne réagit pas (sous-entendu, sous pressions chinoises).
Wuhan entre en confinement le 23 janvier dernier, des mesures sanitaires sont prises en Chine mais ses dirigeants se refusent à ce que d’autres pays imposent des restrictions de déplacements internationaux. La Chine organise la censure et l’épuration de toute mention de du virus et le présumé patient zéro, une chercheuse de l’institut de WQuha, Huang Yan Ling, est portée disparue.
La Dr. Shi Zhengli, de Wuhan avait mené des recherches sur les virus et les chauve-souris en Australie (laboratoire CSIRO de recherche sur les pathologies animales à Geelong, Victoria). Elles se sont poursuivies à Wuhan. Mais, a depuis assuré la Dr. Shi, elles ont porté sur des souches différentes de celle du covid-19 (il est laissé imaginé qu’ellle se soit rétractée sur ordre). Mais en fait, dès novembre 2015 l’Institut savait que ses recherches représentaient un danger potentiel majeur. Shi et le Pr. Ralph Baric de l’université de Caroline du nord avaient donné un entretien au Science Daily, alertant à propos d’un virus « incontrôlable » provenant des chauves-souris et pouvant être transmis aux humains.
Le fait que le covid ait été créé à l’institut de Wuhan reste cependant controversé.
Mais il semble que des échantillons du covid auraient été détruits en Chine alors qu’ils auraient pu être communiqués à la communauté scientifique mondiale. En clair, la Chine aurait sciemment retardé les recherches portant sur un potentiel vaccin.
Ce qui semble vérifié, c’est que le PRC ait organisé la censure sur le covid jusqu’au 20 janvier dernier. Mais aussi laissé des habitants de Wuhan partir dans le monde entier.
Je ne saurais bien sûr me prononcer sur cette enquête, même si j’avais accès au document originel en sus de ce qu’en révèle The Telegraph. J’aurais sans doute une autre appréciation si la Chine proclamait rapidement qu’elle a trouvé un traitement et un vaccin. Je note que pratiquement _ à de rares exceptions près —tous les pays (se fondant sur les appréciations de l’OMS) ont minimisé la dangerosité et la vitesse de propagation du virus dans les premiers temps. Mais il est plausible de considérer que cela découlait des fausses assurances chinoises et de la censure instaurée trop longuement. C’est en tout cas l’opinion croissante après cette étude dite des « Cinq yeux » (Five Eyes, soit les cinq pays).
Le Daily Mail a déjà surnommé SQhi Zhengli Batwoman. Ce qui me semble sûr, c’est que les relations internationales avec la Chine ne sont pas en passe de s’améliorer.

vendredi 1 mai 2020

Trump ventile les housses mortuaires

Les suaires distribués par les églises ?

Pour Donald Trump, ne recenser que 60 000 décès dus au covid serait un succès validant ses mesures et initiatives. Mais pendant que le FBI saisit des ventilateurs dans les États démocrates pour les diriger vers les républicains, la Maison Blanche a commandé plus de 100 000 body bags. Incroyable, mais vrai.
Chaque jour, je dois m’efforcer de vérifier deux fois au moins les nouvelles provenant de la Trumpland tellement j'ai du mal à leur accorder foi. Mais vous pouvez vérifier aussi. 100 000 décès du covid, c’était la prévision de divers groupes d’experts. Donald Trump considère que grâce à lui seul, ce ne sera qu’entre 50 000 et 60 000, ce qui représentera pour lui un éclatant succès. Il est tellement crédible que le Department for Homeland Security veut gonfler les stocks existants (sans doute défectueux, comme l’a dit Trump des tests viraux hérités du temps des Obama) d’un contingent de 100 000 suaires commandés à une entreprise californienne, E.M. Oil Transport Inc.
Pendant ce temps, Trump qui s’est vanté d’avoir inondé les hôpitaux de ventilateurs et le pays de tests, fait donner ordre au FBI de saisir les stocks acquis par les divers États, en priorité ceux ne lui étant pas favorables. C’est ainsi que le gouverneur du Maryland a demandé à la garde nationale locale de planquer une commande de tests livrée par la Corée du sud via l’aéroport de Baltimore pour éviter une saisie à celui de Washington. Comme le rapport l’Huffington Post : la Maison blanche a décliné de confirmer ou infirmer cette information divulguée par le gouverneur Larry Hogan.
Pendant ce temps, Trump encourage ses partisans du Michigan à envahir les locaux du gouvernorat du Michigan : « ce sont de braves gens, mais ils sont en colère ». Lourdement armés aussi, brandissant des effigies de la gouverneure Gretchen Whitmer en dignitaire nazie. Le Michigan a déjà enregistré près de 4 000 décès.
Trump peut s’appuyer sur les églises évangélistes et pentecotistes qui réclament à corps et cris la réouverture de leurs temples et des dons et donations. « Allons à la messe pour recevoir Jésus » a-t-on vu sur une pancarte devant la State House du Michigan. Et obtenir un body bag aspergé d’eau bénite ?
Trump se contredit d’un jour sur l’autre, mais clame qu’il s’était montré sarcastique ou avait eu recours à un « piège à médias » (media trap). Trump qualifie à présent CNN de « pantins chinois » et « d’ennemis du peuple ». Bref, CNN média communiste ou ultra-gauchiste, c'est au choix.
Il se trouve que le Texas, qui a déconfiné jeudi, a enregistré cinquante décès de plus dès le lendemain. Fake news, va sans doute s’exclamer Trump. Et puis, comme l’a déclaré le révérend Tony Spell (de la pentecotiste Life Tabernacle Church de Louisiane, État comptant près de 700 décès), les « vrais chrétiens » voient dans la mort « une amie bienvenue ». Trump accueille celle des autres avec une compassionnelle sérénité.
La Trumpland lui en sait gré : il prie pour elle, la Trumpland prie pour lui.

La presse à l’école, toujours bien vivante


Une initiative rémoise avec France Bleu

De journalistes intervenant dans des écoles, ce n’est guère nouveau. Des élèves se voyant confier une ou des pages dans des quotidiens non plus. Mais préparer à l’oral du bac dans les studios d’une radio régionale, il fallait y penser.
Je me souviens être intervenu dans diverses classes, dont au moins l’une de celles d’Annette Gardet, au lycée Saint-Michel de Reims. C’était plutôt informel : présentation du et des métiers, réponses aux questions. Mais de longue date il existait des opérations plus ambitieuses. Ainsi le SPQR (syndicat et non sénat, pendant régional du SPQD, départemental, et SPQN, national), avait créé l’Arpej, Association Régions Presse Enseignement Jeunesse. Laquelle déléguait dans les établissements des consœurs et confrères qui formaient à la mise en pages, à l’écriture de presse, voire donnaient le coup de pouce initial au lancement d’un mensuel scolaire. Il me semble bien aussi que, périodiquement, L’Union confiait une ou deux pages dites « pages vertes » à des classes, sous l’égide d’Hervé Chabot si ma mémoire ne me trompe pas.
Tout cela a perduré et s’est transformé avec le Clémi (Centre pour l’éducation aux médias et à l’information) qui organise fla Semaine de la presse et des médias dans l’école et même « à la maison ». Je le signale en cette période pendant laquelle le télé-enseignement risque de perdurer un peu, voire redevenir la norme en cas de reconfinement.
Mais cela n’a pas freiné des initiatives individuelles. Dont celle d’Annette Gardet, professeure de français et Pauline Boucher, professeure documentaliste du lycée rémois Saint-Michel et Sébastien Gitton, animateur de l’émission « Oh Comptoir » de France Bleu. Les élèves de seconde A de Saint-Michel ont, et cela pendant six mois, participé à l’émission et dialogué avec l’auditorat. Sébastien Gitton venait dans l’établissement préparer son émission, laisser les élèves décider en commun du choix des sujets, suggérer des pistes de recherches d’informations, débattre de la manière de lancer un thème de réflexion. Pas vraiment des cours de radio (genre, mode Gunsett du Cuej de Strasbourg, comme creuser son diaphragme et « poser la voix » style France culture).
Mais plutôt un atelier de prise de parole, aiguillant sur la façon d’aborder un thème (d’actualité ou de société), de réagir aux objections ou contradictions. L’entrée en confinement a mis fin (jusqu’à la prochaine rentrée sans doute) à l’activité. Il en subsiste des albums-souvenirs mais aussi un bilan sous la forme d’entretiens rétrospectifs avec des participantes. Vous les retrouverez sur le site de France Bleu. Sébastien Gitton a aussi adapté le dispositif pour des élèves de collège, ceux de l’établissement Jean Monnet d’Épernay. Ce qui ouvre de plus larges perspectives.
Incidemment, j’en profite pour signaler aux enseignants et parents qu’un groupe FaceBook « Enseigner avec le numérique » recense des retours d’expériences et permet déchanger sur le sujet.
En fait, comme l’explique Annette Gardet, « chaque mois, nous étions accueillis à France Bleu, et les élèves disposaient à tour de rôle de trois micros ». Par ailleurs, Sébastien Gitton animait des ateliers radio dans des classes. « Ce fut une belle aventure, poursuit la professeure, les élèves ont pu travailler différemment sur l’actualité, sur des thèmes comme l’utilisation des dotations d’ordinateurs aux élèves, ou l’importance du football dans l’actualité, ou des choses plus générales comme l’amitié entre les hommes et les femmes, les ados et les réseaux sociaux, l’alimentation ou ce que signifie s’engager, le choix de la spécialisation scolaire après l’entrée en première ou encore l’information, et aussi comment repérer l’intox. ». C’est venu en appui de l’éducation média qui aborde la thématique « littérature d’idées et presse » qui est au programme. « On a constitué des groupes de dix volontaires qui ont approfondi leurs rapports aux médias et cela favorisé une dynamique de groupe pour toute la classe ».

jeudi 30 avril 2020

Enfin un covid « Français de souche » !

Cocorico, mais méfiez-vous des imitations.

Une souche de covid NF ? Voire un covid celte, aux ancêtres « gaulois » ? Nos Panoramix de l’institut Pasteur l’auraient repéré. Il n’aurait rien à voir avec le covid romain, ni avec celui venu de l’Empire du Milieu.
Bien évidemment, je n’y connais rien, mais ce n’est pas ce qui m’empêchera de vous entretenir d’un article des Échos (signé Claude Fouquet) indiquant qu’une souche du covid serait autochtone. Si je fais bien semblant de comprendre, elle aurait été faiblement détectée chez des porteurs asymptomatiques.
Pour sa part, Clémence Barraal, de Marianne, a recueilli l’avis du virologue Étienne Simon-Lorière, qui exime que subrepticement, silencieusement (le cri du covid n’a pas encore de nom) circulait déjà, avant janvier dernier de ce côté méridional de Quiévrain (en Belgique, outre-Quiévrin, c’est la France, cela aurait pu être outre-Bouillon – de culture — dans les Ardennes, ou outre-Sémois).
Les virus barbares, des pays des Huns, ou les envahisseurs transalpins, les immigrés quoi, ont certes contaminé aussi, et notre souche ne serait pas dominante (le grand remplacement l’aurait donc emporté). Est-ce un biais politiquement correct qui empêche le virologue de l’énoncer clairement ?
Le virus gaulois ne serait-il qu’une « troisième souche » ? Puisque, comme il l’énonce « les différences entre les souches sont infimes », pourquoi donc reléguer la nôtre, bien de chez nous, au troisième rang ?
En tout cas, elle aurait su passer la Loire. La reconquista aurait déferlé au-delà de Poitiers. L’obstacle des Pyrénées sera-t-il vaincu pour reprendre possession de la Navarre ?
Comme usuel, si on ne nous cache pas tout, cela ne me dit pratiquement rien. Notre souche est-elle plus létale que d’autres ? Ou moins, ce qui permettrait de déclarer fièrement et patrioquement : « un franco-covid, sinon rien ».
Cela étant, avant d’en appeler au Frexit viral, je reste circonspect.
Si j’ai bien saisi ce que le professeur a confié à Marc Gozlan, du Monde, cette souche « résidait dans l’Oise ». La conclusion serait, selon le South China Morning Post, que « les premières souches de coronavirus ayant circulé en France, ne provenaient pas de Chine, ni même d’Italie ». Comme quoi, Donald Trump a bien fait d’interdire la venue des Français aux États-Unis ? On avait eu, autrefois « le mal français », la syphilis pour les anglo-saxons et les germanophones (et les Napolitains, Cesare Borgia étant venu à Naples à l’été 1497 et y ayant été infecté). Mais on n’arrête pas le progrès… français. Reste que le rayonnement universel de la souche nationale ne va guère être souhaitée par nos voisins. Qui risquent de bouder nos plages, nos campagnes et montagnes. En tout cas, il est temps de repeindre les représentations du covid aux couleurs de la France.

mercredi 29 avril 2020

Trump : les tests anti-covid d’Obama défectueux


Les Obama ont-ils saboté les tests anti-covid ?

Si l’actuelle Maison Blanche a tardé à tester en masse contre le covid-19, c’est tout simple : « nous avions hérité d’un très mauvais test », affirme Donald Tump. C’est donc l’administration précédente qui a fait preuve de négligence, si ce n’est de sabotage.
Donal Trump va faire tester cinq millions d’Étasuniens quotidiennement. Pour le moment, on en est à 200 000/jour. Et pour cause, les stocks de la période Obama ne valaient pas un clou : “We inherited a very broken test”. N’allez pas chercher plus loin. Qu’à cela ne tienne le Donald est arrivé, sans trop d’abord se presser. Mais depuis, tout a changé car si les États-Unis comptent un million de contaminés par le covid-19, c’est parce que les opérations de tests surpassent toutes celles de n’importe quel pays au monde. Si les autres pays été moins touchés, c’est parce qu’ils ont été très largement distancés en matière de tests. Tel quel.
Certes, il s’est produit un léger retard à l’allumage. La faute aux Obama qui n’avaient laissé que des tests périmés. Trump, depuis trois ans président avant que la pandémie de covid-19 se déclare, ne s’en est aperçu en descendant dans les caves de la Maison Blanche. Sidération, stupeur, tremblements vite réprimés.
54 000 morts après (plus, côté américain que de 1955 à 1975 au Viêtnam), Trump déclare à CNN qu’il avait bien eu raison de prédire que tout cela finirait par faire pschitt. Le temps venu (appropriate time), cela « descendra à zéro, comme je l’avais dit ».
Du cvoup, Trump déconfine à tout va et mobilise les abattoirs, les usines de corned-beef, &c. Mais il ne lâchera des fonds fédéraux aux États que lorsque les mesures qu’il préconise seront appliqués, voire quand leurs gouverneurs seront traînés en justice (“I’ll send the disaster relief once you brand my opponent a criminal” ; c’est lock’em up d’abord).
Quand je lis ce que je lis, que j’écoute ce Trump que j’écoute, j’éprouve du mal à penser ce que je pense. Donc, je vérifie aux sources que le Donald approuve, comme OAN (One America News Network). Et je relis et réentends. Oui, il suffit de tester pour déconfiner. Oui, si le confinement se poursuit, pas d’aide fédérale. Et si Trump n’a pas cité nominativement les Obama, oui, les tests hérités étaient périmés ou inadéquats. Il faut croire que contrairement à la France de Roselyne Bachelot qui a fait s’évaporer des stocks de masques devenus trop vieux, les États-Unis d’Obama laissaient des tests dépasser la date de péremption, à la stupéfaction de Trump. On teste, on relance, et sanctions si on songe à reconfiner.
CQFD, c’est gagné d’avance.
Les États-Unis, qui viennent de recevoir du matériel de Turquie, sont d’ailleurs prêts à aider les autres pays à mener des tests (au fait, Abbot se targue d’en avoir trouvé un fiable à 99 %).En fait, même OAN admet que, pour le moment, il ne s’agit que de tester 2 % de la population de 50 États… par mois.
Et sur Twitter, Trump affirme que le pire est à présent passé et que les Américains sont prêts à rouvrir leur économie. Qui le dit ? « Nos experts », affirme le Donald. Les autres experts démentent, fake news. Mensonges éhontés pour ternir la réputation du Potus.
L’eussiez-vous cru ? SteveMuchin (un soutien de Trump récemment promu à la tête du Trésor public) veut que les familles des défunts (de tous les défunts) retournent les chèques qu’ils ont reçus (ou leur montants) au titre des secours d’urgence en raison de la pandémie. Cela vaut-il aussi pour les entreprises dont les dirigeants ont trépassé ? «  Vous n’êtes pas supposésles conserver », affirme-t-il en assurant que son administration examine les remontées de certificats de décès. J’ai encore relu : en fait des chèques avaient été expédiés à des personnes décédées depuis des semaines ou des mois. L’administration fiscale plaide le droit à l’erreur. Mais il ne faudrait pas indument en profiter. « Oui, les héritiers devront rembourser », a déclaré Mnuchin au Wall Street Journal. Question : quelqu’un mourant de la covid le lendemain de la réception du chèque aura-t-il eu le temps de tout dépenser ? Et dans ce cas, le fisc poursuivra-t-il les héritiers ?
Attendons un tweet de Trump sur la question pour être fixés.

Siné mensuel passe en version numérique


Presse écrite : quel monde d’après ?

Donald Trump a été à deux doigts de se féliciter que la pandémie puisse avoir raison de la lamepress écrite. Ne trouve plus grâce à ses yeux que la chaîne One America News (OAN). Effectivement, on se demande si la presse écrite passera le cap. Et si Siné mensuel reparaît (provisoirement) en version numérique, j’éprouve comme des appréhensions pour de nombreux titres.
Demi (ou semi, ou hémi) digression. Depuis le confinement, je me rends chez un dépositaire de presse de proximité (plus éloigné que mon habituel kiosque fermé) régler rituellement 1,20 euros pour un Canard enchaîné réduit à quatre pages (et sucrant les dessins de Delambre). Manière de remercier « ces Messieurs » d’avoir baissé leur prix de vente lors du passage à l’euro. De même me suis-je fendu de quatre euros pour le dernier Marianne. Soit quatre fois le montant de la version numérique.
Là, je reçois de Catherine Sinet ce petit poulet de presse : « Il vous manque peut-être le bruit du papier et l’odeur de l’encre, le plaisir de l’acheter (vous êtes d’ailleurs très nombreux à nous expliquer sque si vous ne voulez pas vous abonner, c’est pour garder ce plair et soutenir les marchands de journaux) ». Oui, en mémoire aussi des àlas (santé du confrère…) un peu trop prolongés au mettage mulhousien qui me valait de rentrer en départementale voisine dans la carriole du chauffeur faisant la tournée des kiosques « territoriaux » (du Neuf-zéro).
Aussi est-ce fort marri (mais non en instance de divorce) que je vous invite à consulter en ligne le sommaire de ce nº 96 de Siné mensuel. Je ne sais plus combien de sommaires j’ai pu commenter (d’abord sur le site de Come4News, puis ici). Là, je résume : c’est pendant covid et après covid, plus les crobars et les chroniques (Berroyer salue l’arrivée de l’essoreuse à maillots de bain dans sa piscine municipale, mode Arrivée du train en gare de La Ciotat, mais sans les images).
Revenons au sujet plus global avec rappel de la cessation de parution du Démocrate de l’Aisne. Et la mise au chômage de la dernière typote (ou linote, sans jeu de mots) de presse au plomb au monde. De presse, voire de labeur (comprendra qui pourra, je demandais à l’ami Christian Laucou, de l’éditeur-imprimeur-libraire Fornax, s’il avait encore connaissance d’une femme linotypiste en activité dans un musée de l’imprimerie ou un atelier de labeur).
Et je me demande sérieusement quelles seront les dépouilles papetières du monde d’après. Comme chacun ne le sait, je fus stagiaire chez The Independent, lequel, tout comme The Evening Standard, ne paraît plus qu’en ligne. Andrew Marr n’officie plus que sur les ondes (de la BBC). Glissons.
Avec tant et tant de kiosques fermés, voire d’imprimeries en sous-effectifs, de routeurs et livreurs frileux ou contaminés, la presse écrite endure et endurera encore (avec des annonceurs frigorifiés accentuant l’achat d’espaces télévisuels pour les plus riches, en ligne itou, comme trop d’autres : les éditeurs renoncent à sortir de nouveaux titres, donc à les faire connaître, pour ne donner qu’un exemple). Combien de temps durera-t-elle ? Elle mollit grave pour le moment.
Je signale que dans les transports, une tablette ou une liseuse font un moindre barrage qu’un hebdo ou un quotidien déployé. Siné mensuel consulté sur téléphone ? Espérons que cela sera provisoire. Catherine Sinet l’assure : « de meilleurs jours vont arriver ».
Le covid sera un fossoyeur massif. Je ne sais trop si les abonnés renouvelleront, resterons fidèles.
Pour finir, une anecdote. J’ai passé aussi le temps à établir des attestations de déplacement dérogatoire pour des ami·e·s et connaissances (nom, adresse, &c.). Voici… longtemps… J’en poste pour un bled de l’Aisne et un arrondissement parisien voisin. Au bout de trois semaines, la lettre pour l’Aisne (sur-affranchie comme la parsienne) est réceptionnée. Pour Paris, rien aux dernières nouvelles.
Je vous résume : hormis Le Monde et Libération, tous les titres (ceux de la SPQR inclus) ont vu leurs ventes chuter fortement. Quant à Paris-Normandie, déjà en difficultés, le glas a sonné.
Et puis, faute d’activités diverses, pour longtemps, les actualités sont en berne. C’est un peu comme pour le Rodong (Corée du Nord), faute d’activités du Dirigeant Suprême à relater. Selon Reuters, Kim Jon-un serait au large de Wonsan à bord d’un yatch de luxe. Cuisine-t-il à bord ? Quels sont ses recettes préférées ? Guère de quoi passionner les foules. Et puis, imaginez « les conseils minceur avant les vacances ». Quelles vacances ? Mince au balcon, juillet-août à la maison.

mardi 28 avril 2020

Virus : la mortalité fortement sous-évaluée

Royaume-Uni, 40% de morts en sus des annoncées par le NHS

Selon The Financial Times, la létalité due au covid-19 aurait été minorée de 60 % dans 14 pays. Ce n’est qu’une estimation. En revanche, en Angleterre ou au Pays de Galles, c’est l’Office for National Statistics qui dévoile des pourcentages similaires.
Pour décider du déconfinement, la plupart des gouvernements se fondent sur les admissions et les décès en milieux hospitaliers. L’ennui, c’est que les données de létalité sont fortement, semble-t-il, inférieures à la réalité. C’est ce qui ressort d’une étude du Financial Times. Elle se fonde sur des statistiques et les différences entre les nombres des décès à même périodes depuis cinq ans. Ce qui laisse place à des interprétations.
En revanche, au Royaume-Uni, en tout cas en Angleterre et au Pays de Galles, ce sont les chiffres de l’ONS (l’équivalent britannique de l’Insee) qui établissent une minoration de 40 à à 60 % entre les décès recensés par le NHS (le système hospitalier) et ceux des totaux des certificats de décès, lesquels en mentionnent la cause. Tout peut donc laisser penser que ce qui est constaté outre-Manche reflète la réalité sur le continent.
Cela donne : total des certificats à 21 384 contre 15 293 pour le NHS en Angleterre, et 1 016 contre 632 pour Public Health Wales. Soit une différence globale de 40 %. La moitié de ces décès supplémentaires proviennent des maisons de retraite et centres de soin, et bien sûr de très nombreuses victimes sont mortes « à domicile » (ou ailleurs pour les sans-logis, les randonneurs, &c.).
De son côté, l’étude du FT recense 122 000 morts en 14 pays, contre un total de 77 000 remonté par les autorités sanitaires.
Pour la seule Lombardie, il s’agirait d’une sous-estimation de 66,5 % (avec +463 % pour Bergame) Le différentiel serait de surmortalité serait de 51 % pour l’Espagne, 34 % pour la France, et seulement 37 % pour le Royaume-Uni.
Bien sûr, comparer la moyenne sur cinq ans et ceux récents pour la même période peut laisser penser que la chute des accidents de la route ou du travail ne compense pas les décès dus à l’absence de traitements ou d’interventions urgentes pour d’autres maladie que celle de la covid.
Mais les hausses nationales sont surtout dues aux celles dans les foyers où le virus a le plus sévit.
L’incertitude sur les écarts entre modélisations et les indicateurs pris en compte par les gouvernements et la mortalité globale laisse perplexe. Certes, moins d’admissions et moins de décès dans les hopitaux (ou les EHPAD et autres remontant des décomptes), c’est un critère restant fiable. Il se produit bien un fléchissement indéniable. Mais celui-ci ne reflète pas la réalité de la mortalité globale. Non seulement toutes causes confondues, mais aussi celle découlant réellement de la pandémie.
L’Insee, pour sa part ne peut enregistrer les certificats de décès communiqués par les mairies qu’avec parfois de forts retards. C’est pourquoi le dernier graphique publié en date ne dépasse pas celle du 13 avril dernier. On observe bien un fléchissement entre le 31 mars et le 13 avril. De quoi valider les perspectives de déconfinement. Mais on comprend d'autant mieux que la prudence s’impose.

dimanche 26 avril 2020

Le sort de Kim Jong-un, version France Dimanche


Donald Trump et Kim Yo Jong unis dans la douleur !

Kim Jong-un, commandant suprême de la Corée du Nord serait-t-il l’unique victime du covid de tout son pays ? Cardiaque et quelque peu enrobé, aurait-il succombé. Non pour Donald Trump qui lui a souhaité un prompt rétablissement, oui, selon diverses sources. Au train où vont les choses, il est temps de préparer sa nécrologie.
Kim Jong-un batra-t-il le record du maréchal Pétain, annoncé mort plusieurs fois depuis 1946 avant son décès en 1951 ? Tout laisse plutôt penser qu’il sera déclaré bien vivant post-mortem… Le temps de préparer ses funérailles et de promouvoir qui lui succédera. Successivement, son épouse fut écartée, son frère aîné de même, des généraux limogés, et ses enfants estimés trop jeunes. Divers noms de généraux ont été avancés, mais au final, les médias s’accordent pour donner favorite la sœur, Kim Yo-jong. Il était spéculé en février 2018 qu’elle était alors enceinte d’un second enfant, mais à part cela, et le fait qu’elle fut scolarisée à Berne, personne n’en sait trop rien sur sa personne.
Il est d’autant plus hasardeux de spéculer sur elle qu’on n’a aucune certitude sur l’état de santé de son frère. Tout au plus relève-t-on, comme The Korea Herald qu’un satellite a localisé un train spécial dans une station balnéaire
Comment donc en traiter intelligemment ? Je suggère confraternellement d’aller consulter les archives d’Ici Paris (d’avant l’été 2009) et de France dimanche. Ou leurs équivalents étrangers.
C’est, semble-t-il, ce qu’a fait la rédaction du New York Post qui, en une, assortit son titre d’un point d’interrogation et titre à l’intérieur : « le dictateur nord-coréen donné mort, en mort cérébrale ou vaillant » (dead, brain dead or just fine). Ce qui n’empêche nullement de ressortir des photos d’archives de sa sœur en visite à Séoul.
L’article s’en remet à des sources anonymes ou à des experts n’excluant pas que la sœur puisse succéder à son (présumé) défunt frère.
Si jamais la nouvelle de son décès se confirmait, je suggère de titrer « Donald Trump et Kim Yo-jong unis dans la douleur ». Une façon élégante de ne pas focaliser sur la réaction des dirigeants chinois et de ménager l’avenir.
Histoire de faire de même, je glisse ici le nom de Choe Ryongt-hae en tant qu’improbable successeur du « représentant suprême de tout le peuple coréen » (entendez : aussi celui de la Corée du sud).
Ce qui m’étonne un peu, c’est la moindre attention des médias occidentaux pour le site du Rodong Sinmun qui, ce jour même, liste les activités du Leader suprême. Il est vrai que la dernière en date remonte au 12 avril dernier. Et que le fait que G. A. Zhuganov, du parti communiste russe, ait adressé un message de félicitations par plus tard que le 24, ne garantit pas que son destinataire l’ait lu.
De plus, une dépêche du 24 sur les grands leaders en tant que locomotives (voici peu, en Chine, lancé à toute vapeur sur les rails du socialisme) mentionne bien Kim Il-sung et Kim Jong-il, mais non Jong-un. Je note aussi que l’annonce de la mise au point d’un nouveau désinfectant « anti-épidémie » n’est pas attribuée aux efforts du leader suprême. Après les avancées étasuniennes sur les désinfectants, il était normal que la Corée du nord ne reste pas en retrait.
Et pour le moment, en bas de page, la galerie de photos n’en montre aucune de Kim Yo-jong.
Bon, il est temps de se rappeler que l’hebdo Ici Paris, en octobre 2018, titrait : « Michel Drucker : il lutte contre la mort ! ». Tandis que Michel Sardou ne pouvait plus marcher. Aux dernières nouvelles, selon Voici (2 avril), Michel Drucker était « en pleine forme » et le fils Sardou envisageait de remonter sur les planches avec son père. Allez, bientôt, Kim et Donald en duo sur One America News Network (désormais OAN est la chaîne préférée du Donald, qui boude Fox News).