jeudi 14 janvier 2021

Capitole : de la démonisation de la police et d’autres

La police du Capitole est restée du côté du manche

Il me semble idoine de faire état ici de l’entretien entre ma consœur Masada Siegel et un policier chargé de protéger le Capitole pour The Independent. Histoire d’apporter un éclairage sur l’historiographie à venir. Et prendre date de l'évolution de la Trumpland.

Très sérieusement, je mets un poil en doute la conclusion du témoignage de Ben, policier de la Capitol Police, selon laquelle ses collègues n’ont pas du tout été complices de l’invasion du Capitole. Aucun, pas le moindre, vraiment ?


Cela ne met pas en doute la sincérité du témoignage. Un peu comme en France, nombre de policiers se sentent, à juste titre, dénués de préjugés xénophobes et totalement au service de la population. C’était aussi sans doute vrai du temps des années 1940 en Europe. Avec des interprétations diverses.

J’avais précédemment ici indiqué que parmi les black blocks (et sans doute les identitaires) se trouvent des allumés s’imaginant qu’ils jouent en temps réel des scénarios de jeux vidéo. Ce fut aussi le cas le cas au Capitole où des trumpistes buvant des cannettes voulaient surtout se prendre en photo sur leurs portables.

Mais d’abord, le lien vers The Independent (pour qui lit l’anglais).

Ce que je retire de ce témoignage, c’est que les choses ne sont jamais simples, univoques. J’ai beau (ou laid) considérer toute la Trumpland telle une large bande d’écervelé·e·s, de sectateurs manipulés par des religieux avides de pognon, force m’est de reconnaître qu’il ne faut pas mélanger torchons et serviettes. Comme chez le BLM ou les “woke” (il se trouve bien des gens sincères et pas totalement dupes).

Ou chez la, les polices. Ce n’est pas « embrassons-nous, Folleville », mais il est sans doute temps de ne plus considérer tout métis-blanc ou tout quarteron-noir (ou vice-versa, c’est la langue française, non des considérations ethnicistes).

Il ne s’agit pas de laxisme, mais de prendre en compte la complexité. Je me souviens aussi de Roger Vailland minimisant la haine des jeunes chemises brunes à l’encontre des populations hébraïques (ou assimilées). Il ne voyait que des adolescents fiers-à-bras se haussant du col et finalement piteux. Formidable erreur de perspicacité, la suite finit par lui ouvrir les yeux.

Ce qui est certain, c’est que parmi les marcheurs pour Trump (en général, et non en particulier les émeutiers), se trouvaient divers policiers : deux de Seattle, sept de Philadelphie aux dernières nouvelles. Les divers états-majors cherchent aussi à évaluer le nombre des militaires qui ont participé à la marche. Sont-ils venus en trumpistes convaincus ou, comme divers marcheurs, en s’imaginant se mêler à un spectacle festif ? Parce que les gesticulations de Trump présentaient aussi un côté ludique. Sans suggérer le moindre parallèle : Georges Marchais ne faisait pas sourire que des militants communistes.

L’imbécile légèreté des trumpistes de base et de leurs suiveurs refusant de porter un masque dans des rassemblements, mettant en danger leur vie et celles d’autres et la stupide crédulité de celles et ceux écoutant des pasteurs leur garantissant que la prière et le denier du culte sont supérieurs à la distanciation, sont davantage criminelles de par leurs conséquences que leurs intentions.

Il restera sans doute des trumpistes pour faire de Trump ce que les mormons font de l’ange Moroni. Il faudra faire avec. Comme aurait pu le dire de Gaulle, le programme serait trop vaste. On peut se dire que, pour le moment, elles et ils ne persécutent pas les athées, se contentant de les dénoncer dans leurs propos divers (haineux ou simplement réprobateurs).

Cela étant, voyant la presse dite dominante reprendre un report du FBI prévoyant des assauts contre les parlements des 50 États par des groupes armés, j’avoue m’être un peu rapidement alarmé. Bien que Parler et les groupes extrémistes de Twitter soient inaccessibles, on ne trouve pas d’appel à envahir des parlements fédéraux sur gab.com ou Revolver News.

Il semble que le seul appel à cette fin ait émané des Boogaloos Boys, une milice quelque peu fourre-tout fédérant vaguement diverses tendances anarchistes de droite aux opinions diverses voire parfois antagonistes. Cette milice n’a pas de chapitres dans chaque État, c’est plutôt une mouvance de style spontex aux actions éparses et mal coordonnées. Une large majorité des trumpistes est plutôt à l’image de dames sexagénaires brandissant l’attirail pro-Trump en se souvenant de leurs jeunesses de cheerleaders ou de pratiquantes du twirling baton.

Des conservatrices, assurément. S’excitant telles des fanas de ballon rond reprenant les clameurs des ultras du PSG ou d'autres équipes.

Si un mouvement trumpiste insurrectionnel voulait s’en prendre aux parlements des États, plus d’une semaine après l’assaut du Capitole à Washington, les craintes exprimées par le FBI se seraient déjà concrétisées.

Le fait est que tous les boutefeux trumpistes du parti républicain, sans renier Trump, ont dénoncé les actions violentes, se reniant eux-mêmes et perdant leur crédibilité aux yeux des plus déterminés. Et leur base, privée de chefs de monomes, est désormais désemparée. Faute de personnages emblématiques pour les galvaniser, les trumpistes (dont certains ont compris qu’ils se sont fait rouler dans la farine, ont dépensé de lourdes sommes pour se rendre à des rassemblements pour finir s’entendre dire qu’il n’y plus qu’à circuler et plus rien à voir) se résignent. Ceux qui pensaient profiter du trumpisme financièrement vont commencer à brader les attirails qu’ils commercialisaient.

Sur leur site, les meneuses des Women for Trump larmoient : elles reçoivent des menaces de mort. Mais leurs demeures et véhicules n’ont pas été encore vandalisées et c’est tout juste si certains restaurants refusent de les servir. Elles n’ont plus du tout l’intention d’affréter des bus pour le 20 prochain. Sans possibilité de se fondre dans les foules trumpistes de base, et attendus par vingt milliers de gardes nationaux lourdement équipés, et armés, les candidats émeutiers risquent fort de traquer au malheur la malchance de présumés antifas dans les rues de Washington. Et puis, risquer vingt ans de prison pour un type qui vous a lâché, cela peut faire réfléchir, même les plus coléreux. Cela n’a certes pas empêché un milicien des Proud Boys de New York d’appeler à remonter à l’assaut du Capitole, mais il a été promptement arrêté. Alors que la famille Trump se replie sur la Floride (après Ivanka, Donald Jr et sa compagne), la Trumpland commence à se sentir blousée par des gens ayant promis de les mener au combat puis qui se sont réfugiés dans un bunker.

L’un des organisateurs des manifestations Stop the Steal, Ali Alexander, a diffusé une vidéo affirmant qu’il avait reçu le soutien de trois élus républicains, Andy Biggs, Mo Brooks et Paul Gosar. Les trois se sont bien gardés de confirmer. Un manque de cran qui les déconsidère aux yeux des plus virulents.

C’est au pieds des murs du Capitole que les Sauveurs de l’Amérique étaient attendus mais aucun — en fait, un seul — des élus les plus vociférateurs ne s’y trouva aux côtés de la piétaille. À présent ils se contentent de déclarer que les émeutiers patriotes sont plus mal traités que ceux de BLM. Un service trop minimal pour les plus résolus. Lesquels finiront par en convaincre les plus mous.

Sur Gab, on saluait encore hier l’avènement d’un Trump Party, il est question ce soir d’un illusoire Patriot Party. Subsistent bien sûr la nébuleuse QAnon et Steve Bannon (qui émet toujours avec ses mini-chaînes War Room et Real America) pour sauver la mise des Trump. Et faire de la révocation une seconde Affaire Dreyfus (pas moins, et manigancée par George Soros). Des sites comme The National Pulse restent alignés sur Trump. Mais si la famille Trump, qui assurait leur publicité, s’abstenait (ce que semble faire Jared Kushner), ils finiront par se rallier à un nouveau héraut. Si, du moins, il est capable de réunir des fonds.

Le mouvement Maga ne profitait pas qu’aux hôtels et golfs des Trump et s’il devient moins juteux, il s’étiolera lentement. Se faire suer pour du pognon, d’accord, mais pour des idées qui rapportent moins, cela n’a qu’un temps.

Après le vote de la chambre basse, Trump a de nouveau dénoncé la violence dans une vidéo du compte Twitter de la Maison Blanche. L’ancien animateur télévisuel devrait se souvenir que les films d’action font de meilleures recettes que la guimauve. Il a revendiqué d’avoir fait appel à la garde nationale pour le jour de l’inauguration de Joe Biden, lequel aurait pu prononcer la même allocution. L’amuseur se retire piteusement. De moins en moins jubilatoire. Ce Trump-là, même Hanouna sur C8 ne voudrait plus l’inviter et Zemmour n’en ferait plus qu’un falot faire-valoir. La sortie du sinistre pitre fut trop fade.

mardi 12 janvier 2021

Trump le golfeur frappé au portefeuille

Les conservateurs réhabilitent les émeutiers

Peut-être plus important que les bisbilles entre démocrates et républicains sur l’amendement ou la procédure de révocation, Trump se voit banni de compétitions internationales sur ses les golfes de la Trump Organization. Et la finance lâche sa firme familiale.


S’associer avec des législateurs trumpistes fait tache, et les gros donateurs (privés ou corporatifs) les boudent. Mais, pire, les fédérations de golf ont exclu que deux parcours de Trump, ceux du New-Jersey et d’Écosse, puissent accueillir des compétitions internationales. La Trump Organization, qui avait investi des millions de dollars en espérant des retombées financières, se lamente.

Cela étant, les conservateurs (et Melania Trump de manière plus ambiguë) s’emploient à réhabiliter émeutiers et participants à la M   arche pour Trump.

Il n’y avait pas que des lamentables de base à cette marche. Se sont vantés d’y avoir participé un lieutenant-colonel de l’armée de l’air et une capitaine en poste à Fort Bragg. Mieux, selon le New York Post, le policier Brian Sicknick, mort sous les coups des émeutiers, aurait été un trumpiste convaincu. C’était un ancien militaire ayant servi en Arabie et au Kirghizstan. Soit un patriote grand teint, écœuré par les politiciens.

Les trumpistes alignés, qui se retrouvent sur gab.com faute d’avoir accès à Twitter, tentent de préserver le culte du Donald. Au service de la nation chrétienne, comme le soutient le fondateur du site, Andrew Torba, qui se dépeint en croisé, bible dans une main et claymore (glaive) dans l’autre. Melania Trump condamne les violences, mais salue toutes les victimes et prie pour leurs familles. Que de braves gens.

Lesquels restent persuadés de leur bon droit et se félicitent d’avoir convergé sur Washington. L’ennui pour eux, c’est que beaucoup sont fauchés, ou ne savent plus trop comment régler leurs crédits.

Et l’État profond ne leur pardonne rien. Ainsi, le barreau de New York envisage de radier Rudy Giuliani. Sidney Powell, l’autre fêlée de We the People, se voit réclamer plus d’un milliard de dollars par Dominion Voting Systems.

Mais ne croyez pas que le mythe d’une élection frauduleuse fléchit en crédibilité. Je ne sais plus sur quel site j’ai pu lire que tout fut manigancé depuis l’Italie, avec la présidence italienne dans le complot, avec la CIA et des diplomates en renfort. C’est l’Italygate, dénoncée par Maria Strollo Zack, qui met en cause un certain Stefano Serafini et le général Claudio Graziano. Tout se serait joué au deuxième étage d’un immeuble de la via Veneto. Les commanditaires seraient Barack Obama et Matteo Renzi. Usa Today tente de contrecarrer cette théorie. Qu’à cela ne tienne, une autre aussi fumeuse prendra le relais.

Selon le FBI, des rassemblements de trumpistes ou conspirationnistes armés voudraient se manifester dans les États fédéraux (devant les sièges des parlements locaux) ou de nouveau à Washington, entre le 16 et le 20 prochains.

Trump n’a pas distribué de nouvelles grâces présidentielles, mais décore à tout-va un peu n’importe qui (surtout des sportifs, et quelques républicains l’ayant fortement soutenu).L’entraîneur des Patriots, sans doute honoré en raison de la dénomination de son équipe, adécliné la médaille de la Liberté, mais Jim Jordan, législateur trumpiste et ex entraîneur de catch s’est fait décorer.

Qu’on me pardonne cette allusion. Je lis Typos, ouvrage collectif de typographes du pénultième siècle) qui feuilletonnaient à la manière de Dac-Blanche, recueil composé et commenté par Christian Laucou-Soulignac (Fornax éd.), et le parallèle entre le mandat du Donald et ces parodies de feuilletons populaires s’impose. Le Donal a débuté et achevé sa présidence à la manière d’un personnage parodique (de lui-même en majeure partie).

Trump va sans doute renoncer à se gracier. Il ne s’épargnerait que les poursuites pénales pour des crimes ou délits fédéraux, mais non celles engagées en divers États et resterait civilement condamnable. Il risque donc de passer la décennie qui vient à faire la tournée des tribunaux et chambres civiles.

Les élus républicains restés trumpistes entretiennent le thème de la fraude électorale, mais se tournent désormais vers des thèmes comme la contestation des confinements. Deux élus de l’Oregon ont formé trouvé un nouveau slogan de mobilisation : les citoyens contre la tyrannie.

L’initiative d’Ivanka Trump, qui n’a jamais critiqué son père, « son guerrier », risque de leur rester en travers de la gorge. Elle vient de faire savoir qu’elle assisterait, le 20, à l’inauguration de Joe Biden. Leur maîtresse de cœur, leur traîtresse, surprise au bras de l’État profond, pactisant avec les Rinos (républicains félons).

Trump et Pence (le couard vice-président selon le Donald) se seraient rabibochés.

L’émeute du Capitole aurait fait une ou deux victimes supplémentaires (un policier gradé se serait suicidé, un Géorgien de 53 ans a succombé à son domicile avant que la police vienne l’y appréhender).

Des trumpistes mis en garde à vue se plaignent du peu d’égards de la police. On nous a traités « comme des animaux », rapporte le New York Post. Ce qui semble pour le moins outrancier, aux moins aux yeux des gardés à vue de BLM. Mais l’idée que la police ait facilité l’accès au Capitole pour piéger les trumpistes fait son chemin (sur Revolver News et gab.com ou rumble.com en particulier et la alt-tech en général).

La nécrologie de la présidence Trump pourrait se résumer ainsi : la finance dégonflant la Trump Organization, le Donald Trump s’est dégonflé.

Orpheline, la Trumpland se cherche une famille d’accueil. Michael Pompeo, encore actuel ministre des Affaires étrangères, semble vouloir se mettre sur les rangs. Si ce n’est lui, la Trumpland s’en trouvera d’autres.

dimanche 10 janvier 2021

R.I.P RealDonaldTrump, Ave TrumpImperator

 Lâché par les milices, Trump reste nuisible

Un vrai Donald Trump est mort, un faux Trump Donald est appelé à régner. Quel vilain nom pour un Trump… Même s’il reste mignon pour les illuminés trumpistes, ce qui devient moins vrai pour les milices. Mardi, les démocrates pousseront Trump dans le mur tandis que lui ira à son mur près d’Alamo, proche du frontalier Rio Grande.


L’ultra-droite étasunienne semble avoir enfin réalisé la vraie nature de la famille Trump et de ses toujours nombreux affidés républicains. Sauf à vouloir s’entourer de trumpistes béats pour faire tampon entre eux et la police, les prochains émeutiers devraient privilégier leurs propres emblèmes ou les références Maga sans trop se revendiquer de Trump. Ils ont déjà pris à partie Mitch McConnell, le duplice futur ex-président du Sénat (la majorité ayant basculé après les victoires démocrates de Géorgie), et le désaveu téléguidé que leur a infligé Trump leur reste en travers de la gorge .

Mais la cote de Trump reste forte parmi les hallucinés du bonhomme. Comme cette mère de famille qui s’est vue éclater le nez par des policiers devant le Capitole. Sa fille l’a froidement dénoncée (elle avait participé à une manif BLM, sa mère l’avait flanquée dehors, lui disant d’aller se faire mettre ailleurs).

Or donc, Twitter et d’autres ont banni Trump et fermé les comptes d’une multitude d’ultra-droitiers. Qu’à cela ne tienne CaligulaTrump Imperator veut lancer un autre réseau, et son aîné, Donald Jr, incite à s’inscrire sur un site dédié pour recevoir des nouvelles de lui-même et de son paternel.

Tout cela serait inquiétant si la famille Trump ne s’enfonçait pas dans une dèche (toute relative, mais ses priorités ont évolué; moins d'America first, plus de bizness d'abord, avant le chobizness), et si ses soutiens se voyaient privés de mannes financières, son avenir politique paraîtra incertain.

Certes, la cote de Tump a encore grimpé dans les sondages. Il en serait de même pour toute chanteuse, tout amuseur ayant fait fortement parler d’eux. Restent les fascinés par le Donald, vaste population sans doute bientôt sur le déclin ou s’enfonçant dans la nostalgie.

Parmi eux, deux policiers de Seattle (côte ouest) qui avaient envahi le Capitole (outre leurs frais, les voilà mis à pied, merci la famille Trump).

L’avenir de la famille Trump, tant au sein du parti républicain que plus largement, tiendra aux sous. Des élus républicains ont reçu des messages peu ambigus de leurs financeurs (entreprises ou fortunés).

L’histoire retiendra que Trump laissa derrière lui 57 000 messages sur Twitter. On n’imagine pas trop Joe Biden tenter de lui ravir ce record.

YouTube a aussi mis fin au compte de Steve Bannon. L’un de ses derniers invités avait été le (futur-ex) avocat Rudy Giuliani dénonçant « les fascistes qui gouvernent à présent le parti démocrate. ». Divers élus républicains ont repris ce type de rhétorique, mais la plupart blâment Trump pour la perte de la majorité sénatoriale. La chaîne Oann appelle donc son auditorat à faire des dons « aux législateurs restés fidèles au président Trump » et à rejoindre le réseau Parler tant qu’il reste accessible. Les trumpistes n’ayant pas déjà vu leur compte résilié fuient Twitter pour Parler ou Gab.

Au Texas, le Houston Chronicle invite le sénateur Ted Cruz à démissionner.

En France, Roert Ménard et les tenants de la « réinformation » fulminent. Tandis que les actionnaires de Twitter se lamentent. Même Jean-Luc Mélenchon s’est inquiété des décisions des Gafas. Pour faire parler de lui, il ne reste à Trump que d’user des prérogatives présidentielles subsistantes.

Attendez-vous à savoir qu’il risque de ne pas s’en priver. Que l’on se rassure, il n’incendiera pas le Trump International Hotel pour mettre le feu à Washington. Il a beau détester Joe Biden et bouder son inauguration, il espère bien que La Trump Organization en tirera quelques profits ce jour-là. Il veut finir en Caligula (qui songeait à se déifier), non en Néron (sauf à devoir feindre la folie pour échapper à des poursuites judiciaires). Il finira sans doute aussi immortel qu’Elvis Presley (né en 1935), dont tant d’Étasuniens croient toujours à la survie.

Lundi, la chambre basse démocrate pourrait demander la révocation du président encore en exercice, mais le Sénat devrait voter à l’unanimité de ses cent membres pour se réunir avant le 19 janvier. Mardi, Trump ira inspecter son mur près d’Alamo (sud de San Antonio où se situe le mémorable Fort Alamo).

Parler devenant moins accessible, les trumpistes se déportent sur Gab.com. Où se retrouve aussi la nébuleuse QAnon. Sur Twitter, l’étiquette HangMikePence (pendez Mike Pence) prospère.

Il faudra sans doute attendre février pour constater si un parti de Trump (avec ou sans lui en principale figure de proue) émergera ou non. Ou si le combat en vue des primaires républicaines s’engagera sans que le GOP se scinde.

Quoi qu’il en soit, Trump trouvera bien les moyens de flatter son ego.