dimanche 20 septembre 2020

Retour sur Fornax et ses fourneaux des cours de l’Industrie

La Semaest voudrait renouer le dialogue ?

Je vous avais précédemment entretenu des tribulations de Christian Laudcou et Catherine Chauvel, sis, pour le moment, au 37 bis, cour des Industries, rue de Montreuil, à Paris. Je me dois d’apporter un rectificatif d’importance. La directrice générale de la Semaest, Emmanuelle Hoss, réfute sur Twitter que leur atelier de reliure et typographie (210 m²) un vrai musée de la typo et de la reliure, « serait en passe d’être expulsé ». Fort bien, mais autant en faire part aux intéressés.

Depuis mondernier article sur Fornax et Gutenberg & Cie, j’ai obtenu des précisions sur l’évolution de leur dossier auprès de la Semaest. Il importait de vous en faire part et c’est pourquoi j’ai mis en ligne un fort mauvais (du point de vue typo-graphisme) document résumant l’historique du lieu.

Pour les intéressés, avec lesquels je me suis entretenu au téléphone, leur situation reste inchangée. Ils signalent que, « le 23 septembre prochain, un expert nommé par le tribunal vient évaluer le montant de l’indemnité d’éviction. Notre inquiétude est au comble, nous avons deux enfants. ».

Mais tout espoir n’est pas perdu. Déjà, vous pouvez signer la pétition sur Change.org, pétition signalée sur le site de l’AEPM (Association of European Printing Museums). onglet « nouvelles ». Mais surtout, surtout, s’il faut en croire Emmanuelle Hosse, DG de la Semaest, cette pétition n’aurait plus lieu d’être.

Je n’ai, a priori, aucune animosité ou antipathie à l’endroit de cette sympathique patronne, que je conviais, dans mon précédent article, à exercer un droit de réplique. L’offre tient évidemment toujours. Mais puisque les informations étaient fausses, je fais part de ma totale contrition.

Ce droit de réplique, elle l’a déjà exercé à l’encontre et pour l'édification, sur Twitter, d’un certain Maître de conf’ (@Maitre_de_conf).
Son texte était : « Un atelier de reluire d’art (meilleure ouvrière de France) et de typographie, rue de Montreuil, en passe d’être expulsé par la SEMAEST (gestionnaire pour la ville de @Paris). ».

Réponse sur le même fil  d’Emmanuelle Hoss : « c’est faux, et je suis à votre disposition par mp pour vous en dire plus. C’est toujours difficile de lire des contrevérités et de voir le travail de toute une équipe engagée mis à mal de cette façon. ». Dont acte.

Qu’est-ce qui est faux, et contredit la vérité ? D’une part, on ne voit pas où et comment l’interlocuteur ou moi-même auraient mis à mal le travail de toute une équipe engagée, c’est là une interprétation. D’autant que tout le monde convient que la Semaest a de vastes tâches dont le sort de l’atelier Fornax et de Gutenberg & Cie n’est qu’un aspect. Un élément, mais surtout pas un détail de l’histoire du Livre, de la typographie et des métiers du Livre en leur ensemble. C’est, pour Paris, un élément essentiel et unique depuis le transfert des locaux de l’Imprimerie nationale, et pour l’Europe, ce n’est vraiment pas le moindre.


Pour Christian Laucou et Catherine Chauvel, c’est tout simplement vital. Ils donnent des cours, réalisent des animations, animent des ateliers. Toutes leurs principales relations commerciales et autres sont sur Paris. Le télédéménagement d’un tel patrimoine n’est pas à l’ordre du jour. Si Emmanuel Hoss a des solutions de télétravail pour la composition au plomb et la reliure, je suis aussi preneur. Et puis, comment transmettre ces savoirs par téléconférence ? Des cours et sessions de formation théoriques, oui. Le tour de main, c’est autre chose.

Si je comprends bien Emmanuelle Hoss, « c’est faux », non, l’atelier « n’est pas en passe d’être expulsé. ». Par conséquent, le tribunal n’envisage plus, le 23 prochain, d’évaluer le montant d’une indemnité d’éviction qui n’a plus lieu d’être. Je ne polémique pas, je certifie que, pas plus tard que tout à l’heure (18 heures, ce 20 septembre 2020), à trois jours de la date fixée par le tribunal, les intéressés ignoraient tout de ce revirement.

Sans préjuger de la sincérité d’Emmanuelle Hoss et de la Semaest je n’en attendrai pas moins qu’ils m’annoncent eux-mêmes la bonne nouvelle qui ne devrait pas tarder à leur être communiquée. En cette attente, qu’il soit constant qu’aussitôt ayant eu connaissance du message d’Emmanuelle Host, je me suis empressé d’en faire part, comme il se doit. Tous mes compliments à « toute l’équipe engagée » de la Semaest.