jeudi 26 mars 2020

Coronavirus : confinement durée illimitée ?


Un virus éternel, un purgatoire abrégé

Chaînes et stations de radio n’arrêtent pas de reposer les mêmes questions du public aux experts qui fournissent les mêmes réponses. L’une, récurrente, se rapporte à la durée du confinement. Qui sera sans doute moins longue que la longévité (pouvant tendre vers l’infini) du covid-19.
Au lieu, comme certains confrères de la presse audio-visuelle, de poser la même question à un expert, puis à un autre faisant oublier la réponse du précédent, Sophie Gallagher, du site du quotidien britannique The Independent, en a interrogé une bonne douzaine. Douze analyses, une synthèse pour répondre à la question « quand le coronavirus finira-t-il ? ».
Attention, ne pas confondre fin du virus et fin du confinement. On se souvient du sketch de Fernand Raynaud. Le virus est l’objet de soins constants et pour se refroidir, le fût du canon met « un certain temps ».
Quant à la longévité du covid-19, un expert microbiologiste propose de s’en remettre à la consultation d’une boule de cristal. Ce qui n’est pas à la portée de tout un chacun. Mais même un manchot ambidextre (cas rarissime que ni le chamanisme, ni la médecine allopathique, fusse-t-elle exotique onc ne cessera de laisser pantois) peut actionner une toupie, successivement deux toupies.
Pendant le confinement, devenez expert à domicile, c’est à la portée du plus grand nombre. Confectionnez deux toupies à facettes. Portez sur chaque divers chiffres, et sur celle vouée à déterminer la date d’extinction du virus, le signe de l’infini.
Tant qu’un vaccin efficace ne sera pas trouvé, ce qui peut prendre un certain nombre de décennies, l’éradication totale du covid-19 restera une gageure. Son recul partiel est en revanche prévisible. Lorsque l’immunité collective (herd immunity) à temporalité variable sera suffisante, les résurgences épidémiques —éparses géographiquement — se raréfieront.Cela étant, cette immunité protège une majorité du collectif et non chacun de ses membres individuellement. De plus, pour ce covid-19, on ne sait pour combien de temps l’immunité est garantie.
La durée du confinement est un autre problème. Quand on voit qu’il est question de faire démarrrer, fin juin, le Tour de France sans spectateur, sans jolie jeune fille pour remettre des bouquets (les féministes survivantes applaudiront), et que Ryanair n’envisage pas de reprendre ses activités avant juin, nous disposons de quelques indices peu fiables.
En réalité, les cas de passages au cannibalisme sont mal documentés. Au bout de combien de temps constate-t-on des cas d’anthropophagie alimentaire dit conspécifique (par opposition à hétérospécifique) ? Mais ce n’est qu’un marqueur et les pouvoirs publics du Roi Soleil, lors des disettes de son règne, ne s’en sont guère émus.
Ce qui me, et leur, semble à peu près clair, c’est qu’en arriver au stade de l’immunité collective pendra des mois. Combien de mois ? Peut-être 13 à la douzaine, semble indiquer les interlocuteurs de Sophie Galagher.
Un peu trop pour ne pas mettre en danger les plus grosses fortunes. Par conséquent, le scénario qui se dessine : dès qu’un test permettra de sélectionner celles et ceux qui seront estimés pouvoir rependre des activités productives normales, que leur non-contagiosité soit irréfutablement ou non établie, et que leur nombre sera estimé suffisant, le confinement sera progressivement assoupli.
Auparavant, le secteur de la mode aura lancé des lignes de combinaisons intégrales seyantes.
De quoi s’inquiète-ton à présent en France ? Du manque de stades prévu pour les Jeux olympiques où auraient pu être isolés celles et ceux qui ne passeront pas les tests ? Il ne s’agit pas de déverser la sinistrose à pleins baquets (ce qui aurait valu, en Chine, la vindicte populaire et des descentes de police).Seule certitude : le pire n’est jamais sûr.
Et puis, quand on entend et lit tant d’imbécilités complotistes sur le virus, lire que des gens crédibles ne se prononcent pas, c’est déjà cela de rassurant. Et puis, dans l’incertitude et la vanité des prévisions, autant s’intéresser à tout autre chose. Jusqu’au 28 avril (et sans doute après, si ce n’est dans toute la France, du moins dans certaines régions).
Des suggestions : le répertoire de Fernand Raynaud, celui de Boby La pointe, de Jamil (le chanteur québécois), de Ricet Barrier… Retrouvez les paroles du succès des Parisiennes : « il fait trop beau pour télétravailler’ ». Ou créer une piste miniature de boule de fort (un jeu qui se joue avec des boules méplates et lestées d’un fort latéral, et qui, en dimensions réelles en peignoir, pyjama et pantoufles).

mercredi 25 mars 2020

Donald Trump promet des œufs de Pâques

Le « virus Chrétien » ne passera pas Pâques

Ce n'est plus le « virus chinois » mais le virus chrétien (au Japon, en Europe du moins) depuis que des évangélistes comme le vice-président étasunien Mike Pence, un créationniste, ont psalmodié les louanges adressées à Donald Trump, qui promet à présent que le covid-19 va s'évanouir dans les limbes du purgatoire des pandémies quand les cloches sonneront pour Pâques...
Pour la première fois depuis la toute première émission de télévision aux États-Unis, diverses chaînes, à l'exception de Fow News, ont interrompu la retransmission des propos de Donald Trump qui se livrait à une allocution lundi soir. CNN, suivi de MSNBC lui a coupé le sifflet, ABC et CBS ont fait de même.
Le Potus (en français : prédicateur omniscient twitterisant, adaptation libre) a  estimé que la ligne de temps de propagation de la pandémie s'interromperait soudainement — en tout cas du mur de la frontière mexicaine à la frontière canadienne et sans doute aussi en Alaska) — lorque les cloches annonceront la fête de Pâques. Des sceptiques (de fosses septiques grouillantes de miasmes) ont donc osé exprimer des réserves. Intolérable. Tout contradicteur est désormais qualifié, comme au bon temps du Mccarthysme, d'être membre ou stipendié par « l'état profond » (comme dans la Turquie du sultan Erdogan).
En fait, sénile mais croyant, le président américain reste, pour ses partisans, le détenteur de la parole divine.  Mais,  et c'est nouveau, le prophète ne clame pas que la fin du monde est proche. C'est the end of the pandemia qui est proche, grâce à ses actions de grâce. Les seuls républicains de peu de foi sont ceux qui se délestent de leurs actions et obligations. Mais comme ils pensent bien et prient, tout sera oublié.


lundi 23 mars 2020

véhicules « allogènes » vandalisés en Bretagne

La piste brandebourgeoise n’est pas privilégiée

Des véhicules ayant été immatriculés hors de Bretagne ont été vandalisés dans les Côtes-d’Armor. Au nombre des dégradations : pneus crevés, carrosseries rayées du sigle de la Ligue de football du Brandebourg (FLB).
On imagine mal des Prussiens munis de casques à pointe s’en prenant à une voiture immatriculée au Luxembourg. Elle avait été prêtée à un médecin de Plougrescant (Ploegresquen), près de de Penvénan. D’autres véhicules immatriculés hors de Bretagne ont été vandalisés en diverses localités de la Côte de Granit proches de la communauté de Lannion-Trégor. Un habitant-résident permanent de Port-Blanc, qui avait acheté une voiture d’occasion en Île-de-France a de même constaté des dégâts.
Il serait insolite qu’un ou des membres d’un club de la Fußball-Landesverband Brandenburg se soi(en)t livrés à de tels actes. D’où l’empressement d’une presse sensationnaliste de les attribuer à des individus se revendiquant du Front de libération de la Bretagne, un mouvement formé dans les années 1960.
Les anciens de ce mouvement n’ont pas daigné démentir cette usurpation ni protester que « nés quelque part », parfois à l’extérieur (soit, comme disent les Alsaciens « à l’intérieur »), ils peuvent acheter leurs véhicules partout en France ou à l’étranger selon leur bon gré.
Serait-ce bien la crainte d’une contagion virale qui a motivé ces agissements que je ne qualifierai pas (mais je le pense très fort) ? Ce n’est pas si évident.
Les Côtes-d’Armor, c’est le département de la Bretagne administrative resté le plus abordable financièrement pour l’immobilier, enfin, au sud, en lisière du Morbihan. Mais les prix ont flambé le long de la Côte d’Émeraude et dans une moindre mesure de la Côte de Granit.
Le gars du coin, qui lorgnait la longère de la tante Yvonne qui n’attendait plus près de l’âtre son matelot de mari péri en mer (« qui voit Cézembre ne passera pas décembre », c’est bien connu), se la vit ravir par un résident secondaire plus fortuné. Coiffé sur le poteau marquant l’entrée de l’étude du notaire.
Ah, nos bons recteurs bas-bretons vont en entendre de belles à confesse. Les privations de procession lors du Grand Pardon vont pleuvoir.Tels celui du Bréno, « plus respecté que le bon saint Tugen qui guérit » (relire le conte Monsieur le recteur, d’Octave Mirbeau, un Calvadosien établi dans le Morbihan), ils vont fustiger les vandales.
Dans Marianne, Natacha Polony (se) pose la question : « Y a-t-il une spécificité française de la connerie ? ». Elle est en tout cas contagieuse, alors même que Plougrescant est distante de plus de 150 km de Fougères et du fol Couesnon. Dans le même numéro, Jacques Julliard s’en prend pêle-mêleaux branquignols, barjots, et autres gugusses. Il relève que « les Français se rendent odieux à l’étranger ». Julliard restant confiné chez lui, à Paris, il ne va pas se rendre odieux en Bretagne. 
En Bretagne, des Bretons le font très bien à domicile. Odieux au pays. Comme d'ailleurs odieux au Larzac ou là où ils migrent à l'occasion. Dans son billet, Jean-François Kahn consigne quelques bonnes blagues de connaissances et conclut par le slogan « La Corona, la meilleure façon de mettre en bière ! ». Si vous trouvez un slogan sur l’abus de chouchen (synonyme : dourvel), ne vous retenez pas. Le saviez-vous ? À Rosporden, il était surnommé le « chasse grippe ». car consommé en grog.
Enfin, faut-il indiquer aux habitants du Trégor que les Franciliens venus se confiner à leurs côtés n’avaient ni l’intention de désencombrer les centres hospitaliers de leur région et encore moins d’encombrer celui de Lannion-Trestel, qui éprouve quelques difficultés à recruter des médecins et du personnel soignant. Et si ce dernier venait à être saturé, empêchera-t-on le débarquement des équipes soignantes « allogènes » venues à la rescousse ou apporter du matériel ? Un surcroît de jugeote sous certaines coiffes, chapeaux ronds et bonnets rouges ne serait pas superflu. Et puis, saboter l’essieu du cabriolet parisien du vicomte de La Villemarqué, le Barz Nizon, ce n’est pas très malin.

dimanche 22 mars 2020

Coronavirus : autonomistes et indépendantistes à l’aune de la pandémie


Confinés aujourd’hui, rencore moins que demain

C’est fou, plus on a de temps devant soi, plus la procrastination se prolonge. Les gamberges inutiles l’emportent sur les tâches découlant des bonnes résolutions. D’où cet interlude coronavirien : si la pandémie faiblit, qu’en sera-t-il des aspirations autonomistes et indépendantistes ?
D’habitude, mes récurrentes digressions s’insèrent au fil de la saisie au clavier. J’affectionne les digressions autant que Truman Capote chérissait les allitérations. Avec le confinement, la tentation de se lâcher croît. Alors, avant d’aborder le sujet, cette question. Combien de temps le bons sens l’emportera-t-il sur la tentation de céder à un j’menfoutisme fataliste ? Juqsqu’à quand, lorsque le confinement s’éternerisera, se dira-t-on qu’il reste raisonnable et salutaire de le respecter ? Comme les voisins le feront ou non encore ? Ce qui se vérifiera ou non individuellement ou, à l’échelle de régions, de « pays », collectivement.
Seconde digression. Je m’y attendais et ne fus absolument pas surpris de lire je ne sais où, je ne sais plus quel médecin, prôner l’abstinence des rapports sexuels, y compris « protégés » (masques et gants) jusqu’à la fin de la période au cours de laquelle le virus est censé — supposément — s’affaiblir. Et voici qu’Hani Ramadan, frère de Tariq, impute la pandémie non pas à une revanche de la nature sur son principal prédateur et destructeur, mais à une colère divine face aux turpides, « comme la fornication et l’adultère », et que le salut résidera dans « les invocations » et suppliques adressées au créateur. Pas du tout, comme dans la nouvelle de Tom Correhassan Boyle que j'ai traduite, en ayant recours au préservatif intégral (de la pointe des cheveux à l'extrémité des ongles des orteils). 
Le pape François a prié pour que « la main de Dieu » stoppe la pandémie. Il n’a aucune autorité spirituelle ou autre sur cette secte de chrétiens japonais qui ont répandu le virus ou sur les évangélistes rassemblés à Mulhouse dont nous avons constaté les effets, non de leurs prières, mais de leur convergence-dispersion. On a constaté le même phénomène au Royaume-Uni.
Ramadan et d'auètes auront beau jeu de dénoncer les conséquences, en Iran chiite, des rassemblements du Nouron, le Nouvel An. Qom reste ville ouverte jusqu’à nouvel ordre, et ce sera bien la preuve que, si le virus s’y propage davantage encore, les prières chiites sont désagréables aux oreilles de l’idole des Ramadan.
En Israël, police et Tsahal traquent les téléphones pour déterminer qui se trouvait à proximité de celui d’un contaminé. Mais, dans les quartiers fiefs des ultra-religieux, autour de Jérusalem, pas question d'interrompre l'étude de la Torah dans les yeshivas autoritairement. Lesquelles yeshivas consentent ou non à limiter le nombre de pieux élèves admis à étudier ensemble.
Jusqu’à quand ? Nous avons peu de précédents tant les témoignages remontant aux grandes paniques millénaristes et aux pestes bubonique et noires n’abondent pas. Mais, pendant celle de 1720 à Marseille (la Relation historique de Jean-Baptiste Bertrand est consutable sur Gallica), on constate que la « fureur frénétique » resta limitée, de même que les débordements « de la populace », et ce n’est qu’au chapitre 20 que « le peuple reprend ses anciens désordres » après que « la diminution du mal » soit devenue « sensible ».
Cette Relation témoigne aussi d’une forme de solidarité nationale et de formes de solidarités interrégionales, ce dont il aurait dû être question bien avant ces diverses considérations saugrenues.
Et allons plus loin avec Yuval Noah Harari, auteur de Sapiens ayant accordé à El Pais un entretien par courriel. Pour Harari, ce n’est pas du stupre ou de la lubricité dont « nous payons le prix » mais d’un manque de confiance en « la coopération internationale ». Il relève l’impuissance du G7, l’absence de mesures coordonnées de production et répartition des ressources matérielles et humaines. Il rappelle que la victoire contre la variole (après l’épidémie de 1967) avait dépendu d’un fort niveau de coordination mondiale. Les épidémies, c’est comme le changement climatique. Elles se multiplieront, prospéreront. Les réticences à renforcer les défenses sanitaires en leur consacrant des budgets convenables à temps se paient lorsque les crises se démultiplient. Selon lui, 2 % du budget mondial devrait être consacré à contrecarrer le changement climatique.
Mieux que les autres
Bien sûr, Donald Trump et les États-Unis feront plus et mieux que tous les autres réunis puisqu’il le proclame. Car c’est le plus malin des dirigeants mondiaux (comme il l’a maintes fois affirmé). D’ailleurs, comment lui donner tort ? Comme il l’a proclamé, tout seul, sans en référer à personne, il a sauvé The United States of America en boutant les Européens hors de la Fédération et son mur avec le Mexique, et le futur mur avec le Canada, a préservé tous les All American de l’ennemi insidieux. Cela étant, son point de vue se défend. Pour le reste, que les États fédéraux se débrouillent, il s'en lave les mains (avedc le produit vaisselle de l'évier de la Maison Blanche, comme le petit personnel).
Eh oui, voyez un peu les comparaisons entre les données allemandes et françaises. Et en Italie, celles de la Vénétie et celles du Piémont. Je vous laisse conclure…
Bien, j’ai effectivement fait une recherche, vaine. Il est bien évident qu’aucun titre de presse, aucune station d’information ne va donner la parole aux autonomistes et aux indépendantistes. Le lectorat, l’auditorat, réclame qu’on ne traite que les infos relatives à l’épidémie.
Et de toute façon, comment envisager un référendum en Écosse dans ces conditions. Tout ce que j’ai pu trouver, c’est que même des sommités du SNP considèrent qu’il serait illusoire d’aller aux urnes en état d’urgence. En Catalogne, j’ai cherché, mais l’attention se porte sur autre chose. Rappelez-vous, en Belique, même les partis flamands ont conevenu qu’il fallait peut-être « plus d’État » et une Première ministre a été désignée : je vous entretenais pas plus tard que récemment.
Perso, très proche des aspirations des autonomistes bretons attachés à l’Union européenne, ancien d’Uss’m Follik qui faisait belle part à Roger Siffer, le barde alsacien (la rencontre du Roger et du Tarbois-choletais Gilles Servat, celui de La Blanche Hermine, ce fut moi). Avec illustration de Piéla. Avec Alan Kochevelou, totaux ensuqués, on pionçait au-dessus de pains d’explosifs du FLB. Donc, si je prône la coopération internationale, comme Harari, ce n’est pas parce que je suis stipendié par le Mossad.Je copinais avec un George Contos, et non un George Soros. Lequel Soros a beaucoup œuvré pour la coopération internationale. Soit dit en passant (pour Google : tu cases Soros dans n’importe quoi en ligne, c’est lu davantage).
Et en Corse, quand Femu a Corsica, Corsica Liberaet le PNC se demandaient s’il fallait renforcer l’isolement ou attendre « des réponses de l-État »’(français, ne pas confondre avec l'E.T.A basque), qu’ont pensé les Corses ? Ont-ils retenu les malades qui risquaient la déportation sur le continent manu militari ? Il est certes stupide d’aborder la question en ces termes : l’autonomie n’est pas l’antithèse de la coopération. Synthèse : demandez aux experts.
Pour le moment, Levallois «  orpheline des Balkany » n’envisage pas de faire sécession… Vous croyez voir où je veux en venir, moi pas. Désemparé, marooned (car raisonnablement réfractaire au confinement, je dépasse parfois le périmètre imparti), et marrooned (coincé et dubitatif), j’attends comme vous, la suite, en trouvant le temps long : vous me pardonnerez de le tuer à coups de billevesées.