lundi 1 février 2021

L’avenir de la famille française…

 Rien que pour embêter les parents

Juste histoire de me procurer quelques éphémères secondes de notoriété (sans commentaires incendiaires pas de visibilité), je partage cette capture d’écran d’une famille étasunienne idéale. C’est l’idéal de la famille française traditionnelle, celle de Frigide Barjeot et consorts. Oui, mais, les lendemains sont incertains.


Voici un bon moment que je m’étonne que la saga de la famille d’Olivier Duhamel ne remette pas au goût du jour celle de la famille de Villiers. Je me m’étends pas, vous saurez retrouver. Laurent et Guillaume de Villiers auraient quelques différends. Comme quoi, avec un nom connu, on fait parler de soi.

Le mien étant totalement inintéressant pour toute maison d’édition, je vais répandre mon fiel et ma bile tout à fait gratuitement. En vain, j’espère, car je n’ai nulle envie de vous gaver avec mes tribulations nombreuses, variées, cocasses, ridicules (et autres), et parfois même tarazimboumantes. Et puis, je suis aussi #metoo-blasblasblas comme une ou un autre (au pluriel, le blablabla, mais un trauma chassant l'autre, on ne se focalise plus). Au train où vont les choses, la littérature française n'évoquera plus que les curistes confis d'ennui se ressassant leurs bobos pour tuer le temps. Ce n'est pas que je dénie toute qualité à la littérature du nombril. J'ai beaucoup de respect pour les auteurs de Poil de carotte et d'autres récits (et j'éprouvais même de l'affection pour feu celui d'Allons-enfants). Aucune animosité ne m'anime.

N’empêche que lorsque j’ai visualisé cette photo de famille sur gab.com (repère de trumpistes, de culs-bénits, et autres que vous saurez qualifier si vous allez consulter les publications de ce site), m’est venue une étrange prémonition.

Trois fillettes armées, dont j’espère qu’elles ne vont pas s’entretuer, par inadvertance, ou quelconque autre raison. J’exagère bien sûr, mais je vois, dans quelques années, deux lesbiennes (grand bien leur fasse si tel est leur bon plaisir) et une transgenre. Rien que pour embêter leurs parents.

Enfin, au moins pour un temps. Un ami qui enseigna en école d’art à l’est de Paris me remarquait qu’en première année, l’homosexualité était tendance, ne serait-ce que pour se démarquer. Depuis, j’ai constaté qu’à l’ouest, il en était de même. Cela dure... un certain temps. Le temps de faire en sorte que défriser les certitudes des parents leur fasse accélérer le blanchiment de leurs cheveux. D'accord, c'est plus complexe, et je m'en voudrais de faire de deux-trois cas dont j'ai pu avoir connaissance des généralités. Il se peut fort bien d'ailleurs que ces trois fillettes s'accommoderont convenablement des valeurs (ou préjugés) de leurs parents et vivront des existences heureuses, sans grands tourments. Grand bien leur fasse. Il ne s'agit visiblement pas d'enfants-soldats, ma tête reste sur mes épaules en un seul morceau. Les « libéraux » étasuniens en ont vu et entendu d'autres.

Attention, je ne soutiens pas que les orientations charnelles ou autres des jeunes gens d’à présent, ne soient que prétences: tout dépend des individus. Elles et ils furent précédé·e·s d’autres se sentant peu mâles ou femelles, ou je ne sais quoi qui les regardaient : qui sommes-nous pour décréter ce qui convient à d’autres ? Du moment qu'il s'agit de véritables choix, non imposés, réfléchis en conscience indépendante, et ne portant pas à contraindre les autres à s'y conformer s'ils ont des vues différentes.

Mais enfin, parent moi-même (j’étais trop peu conscient de léguer une planète aussi fragilisée), je me conforte dans l’idée de n’avoir donné comme exemple à ma progéniture qu’un certain désir de probité non haineux. Ni trop pétri de certitudes à leur imposer.

Je cause, je cause, et ce n’est que bavardage. Je n’éprouve aucune sorte de détestation pour ce couple de parents fier que leur descendance partage leurs valeurs ou convictions. Je ne peux m’empêcher de penser aux Dupont de Ligonnès. Je sais, c’est petit. Tendancieux. Outrancier. Dénué de tout fondement. Impulsif, épidermique. Mais je n'en vais pas moins passer à autre chose. 

Je vous présente donc l’expression de ma sincère contrition : en ces temps de confinement et de couvre-feu, il advient de dérailler. Merci d’oublier.

N’empêche que je n’en crains point nonobstant de voir des photos de famille avec des enfants dépeçant du gibier aux tripes encore fumantes, si ce n’était des sœurs ou frères humains. J’exagère, si fait.

Pardonnez-moi de poser en Cassandre. Mais quand je vois l’acharnement subi par le jeune Yuriy  sur la dalle de Beaugrenelle, je ne peux m’empêcher de présager que les parents des tabasseurs finiront par diffuser des vidéos de leurs enfants faisant de même. Je consulte la presse britannique chaque jour. C’est Orange mécanique quotidiennement. Depuis fort longtemps. En gros : c’était à nos portes, c’est à présent intrinsèque, localiste, communal et bientôt banal. Et je ne sais plus où m’en abstraire.

dimanche 31 janvier 2021

Il y a déjà le feu aux lacs

 Le réchauffement lacustre s’intensifie

Pause café chez Diane, une voisine chasseresse de gaspi et de produits chimiques, ancienne apicultrice ultra-médiatisée, enfilant à présent des perles (au sens propre). La conversation tourne à l’évocation du documentaire 2050. Et là, dans l’aire du Temps (helvète), je vois qu’il y a déjà le feu aux lacs.


Diane (Jos, pour ne la point nommer), nous a fortement déconseillé de visionner 2050, documentaire diffusé sur W9. Trop de baquets de sinistrose en cascades. Il paraît qu’Alyssa Jos (pour ne pas… bis), a préféré s’extraire du canapé pour aller en boulotter d’autres (je galège), loin de l’écran.

Je sais que je ne vous apprends pas grand’ chose. Mais je ne m’en sens pas moins tenu tenu de faire chorus avec la chorale écolo ambiante. Un peu comme mentionner Alexeï Navalny est présumément efficace pour préserver sa survie. Là, il s’agit, loi de proximité géographique et temporelle (2050, c’est après-demain), d’alerter sur la stupidité. La nôtre, et non pas que celle des trumpistes vent debout contre les velléités de Biden de contrecarrer (légèrement) le réchauffement climatique. Ne vous y illusionnez pas : les trumpistes européens préfèrent se gaver encore le plus possible au détriment de notre, de votre survie.

Galimatias abscons ? Que nenni ! Voilà que Le Temps alerte sur « le coup de chaud mondial sur les lacs ». Cela semble en accès libre, je n’insiste pas, inutile de pomper Pacaline Minet, signataire de l’article qui se réfère à une étude de la revue Nature, “Lakes heatwaves under climate change”.

J’envisage d’aller vivre (si c’est encore possible) à proximité de divers plans d’eau(x) situés entre la route bleue et la D5, en Loire-Inférieure, dont l’Étang du Gros-Caillou et celui des Gâtineaux ou celui du Val Saint-Martin (bref, près de Pornic).

Je ne sais si vous vivez ou aller migrer près de lacs ou divers étangs. Mais j’ai l’impression que notre, votre survie, sont liés à celles des têtards, des crapauds et grenouilles, et autres amphibiens (ainsi que leurs prédateurs). Les préserver ne suffira sans doute pas à nous prémunir des moustiques, mais entre batraciens il faut choisir les siens.

Je lance donc un coassement solennel : n’attendons point le feu aux lacs pour réagir (comment ? Donnons les pleins pouvoirs à l’imagination !).

La peur n’est pas si mauvaise conseillère quand il est pris conscience des dangers. Pas seulement de ne plus pouvoir déguster des cuisses de grenouilles au beurre blanc (on peut les préférer au gros plant du pays nantais). Voyez ce qu’il subsiste du lac Baïkal et de la mer d’Aral.

J’imagine déjà le lac d’Enghien mis à profit par les promoteurs et ses futures tours d’habitation sous l’eau des inondations à venir, inéluctables. D’ac’ je pète un câble, mais si bientôt on ne pourra plus dire « il n’y a pas le feu au lac », les adages « il n’est pire aveugle que qui ne veut pas voir », ou « pire sourd, &c. », semblent toujours valides. Et un averti ne vaut pas mieux qu’un vaurien s’il se bouche les yeux et les oreilles.

Lamartine, reviens, ton lac, il a besoin de toi, tralala.