Le Donald bêle son innocence et démonise Pelosi
Stupéfiant ! Serait-ce l’effet de sa lotion
capillaire ou de son fond de teint ? Donald Trump, apparemment sous
influence, a pu écrire six (6) pages (simple interligne) à la démocrate Nancy Pelosi pour l’agonir.
L’équivalent de plus d’un millier de tweets.
On reste sans voix. Dans une lettre du 17 décembre 2019,
adressée à Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la chambre basse des
États-Unis d’Amérique, le président Donald Trump s’explique sur ses relations
avec le président ukrainien Zelensky.
Il explique lui avoir dit : fais-nous
plaisir, parce que notre pays en a vu des vertes et des pas mûres et l’Ukraine
en sait long… « J’ai dit fais-nous plaisir, pas à moi, et
notre pays. ». Nan. Si ? Quand il ne tweete pas, le Donald
sait utiliser le souligné. Ctrl+U (underline). Ou le mulot ?
On le disait dérangé du cerveau. Que nenni !
Inculte. Jamais
de la vie !
Le voici évoquant les Pères Fondateurs dont il se réclame. Les
Americans of faith. Ceux qui mettent leur foi dans le Seigneur qui bénit
l’Amérique (In God we trust, God bless America). Six pages de
cette eau, l’eussiez-vous cru (des Sonoma ou Napa, car cela pétille, plus qu'un sparkler d'une maison champenoise) ?
Tout membre du Congrès qui voterait pour sa mise en examen
serait démoniaque, foulerait aux pieds la volonté du peuple souverain, et la Constitution. Et quand vous dites, Nancy Pelosi, que « vous
priez pour le Président », ce sont des incantations sataniques que
vous proférez (il faut savoir que Pelosi est une catholique, et si ce n’est pas
suggéré, il faut comprendre que les messes noires… suivez son regard).
D’accord, je ne traduis pas, j’adapte. Mais ne m’éloigne
guère de la version originale.
Le mettre en accusation, cela reviendrait à porter sa croix —
celle de Pelosi bourrelée de remords — jusqu’au sommet du Golgotha et son
trépas. Mais tout le monde a reconnu, qui est qui, l’agneau et la louve. « Pas
une seule personne intelligente n’accorde foi à ce que vous dites »,
car, cela tombe sous le sens, clair comme l’eau de roche, tout ce qu’elle
raconte, la Pelosi, c’est que des menteries.
Ensuite, viennent les anathèmes, contre James Comey, Adam
Schiff, Rashida Tlaib, et consorts, dont Joe Biden, qui se sont conduits comme
n’ont pas osé le faire les procureurs des sorcières de Salem.
En plus, on s’en est pris à la famille du président des
États-Unis. Aux êtres chers, « merveilleux et affectueux ».
Comment fut-ce donc possible ? Cela dépasse l’imagination !
Mais tout cela se paiera lors des prochaines élections !
Ah-ha, vous avez cru pouvoir manipuler les médias avec le
Trump Derangement Syndrome ? La preuve que je ne suis pas un foldingue, un
cinglé, un zinzin : lisez attentivement ces six pages.
Allez, il faut que cela s’arrête : retournez bosser,
les démocrates, pour le peuple américain. Mais je pisse dans un violon, j’en
suis pleinement conscient, vous ne le ferez jamais, c’est pour la postérité que
je vous écris. « Dans cent ans, quand les gens se remémoreront cette
affaire, je veux qu’ils la comprennent, et en tirent des leçons, pour que cela
ne puisse plus jamais arriver à un autre Président ».
C’est grand, c’est généreux, cette conclusion.
Et puis, quand même, le Donald Trump accorde des
circonstances atténuantes : le parti démocrate et Pelosi sont les otages
des allumés ultragauchistes. Aveuglés qu’ils furent par le complot fomenté
contre le Président par le FBI dont la tête était pourrie, corrompue, et qui a
tout truqué. Mensonge abject. « J’ai été bien plus dur avec la Russie
que le Président Obama n’aurait jamais imaginé qu’il puisse l’être. ».
Il y a aussi une référence à Hillary Clinton ayant rétribué « un espion
de l’étranger » pour salir la blanche colombe qu’est le Donald.
En d’autres termes : tout ce montage abracadabrantesque
a fait Pschitt ! Tel que.
Et 45 millions de dollars ont été dilapidés pour le faire
injustement accuser. Remboursez, remboursez !
Comment peut-on s’en prendre ainsi à celui qui a réalisé des
miracles, qui a fait tuer al-Baghdadi, dénoncé le coûteux et inéquitable accord
de Paris, transféré l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, fait ériger le mur
de la frontière sud (j’en passe, cela couvre vingt lignes).
On pourrait croire qu’il s’agit d’un faux document, d’un
pastiche… Mais les rares coquilles (genre motherl***r et non mother*****r)
laissent penser que soit le Donald a saisi lui-même, soit a su dicter le texte
(et dire qu’on ne l’en pensait plus capable… cinglant démenti).
Donald Trump, Mississipi de la Pensée, Phare lumineux des États-Unis,
Guide Suprême et Grandissime Timonier, Génie des Appalaches, Étoile polaire
dont les branches scintillent dans la nuit, Firmament des lendemains radieux,
est là à son meilleur.
Jupiter a brandi ses foudres.
Comment voulez-vous qu’après cela, le Sénat ne balaye pas
toutes ces accusations fallacieuses d’un prompt revers de main…
En fait, il suffirait que quatre sénateurs républicains (n'envisageant pas de se représenter ou ayant une dent contre le Donald) fassent défaut, et Trump pourrait se retrouver nixoniqué (s'il choisissait de démissionner plutôt que de se voir révoqué). Tocqueville, reviens, ils sont devenus zinzins !
Mais, selon le Washington Post, cela a fort peu de chances d'advenir. Commentant la lettre (« un président à ce point dérangé qu'il peut envoyer une telle harangue ; une Maison-Blanche totalement incapable de l'arrêter ; un parti à ce point servile que cela n'entraîne même pas la recherche d'un nouveau candidat... »), le quotidien constate l'apathie du GOP (Grand Old Party, les républicains).
En fait, Trump bénéficie d'un regain de popularité.
43 % d'opinions favorables (contre 52 de négatives). Contre 38 % fin octobre (soit +5 points). Et 92 % de l'électorat républicain l'approuve. De quoi effectivement renoncer à l'affronter lors de primaires (quelques candidats républicains se sont déclarés, mais il leur sera dénié l'organisation de ces primaires). Trump fut minoritaire en voix contre Hillary Clinton... Mais il pourrait être encore plus triomphalement reconduit. Tout comme les conservateurs britanniques, dont l'écart en nombre de voix face à leurs adversaires fut faible, ont obtenu une très confortable majorité. Celui ou celle arrivant en tête dans un État ou une circonscription emporte tout.
En novembre prochain, il pourrait être réélu si, d'ici là, sa santé mentale ne se détériore pas. Mais pour le moment, il pourrait trépigner ou s'arracher ses vêtements publiquement, sans que cela lui nuise, car ses partisans l'applaudiraient.
En fait, il suffirait que quatre sénateurs républicains (n'envisageant pas de se représenter ou ayant une dent contre le Donald) fassent défaut, et Trump pourrait se retrouver nixoniqué (s'il choisissait de démissionner plutôt que de se voir révoqué). Tocqueville, reviens, ils sont devenus zinzins !
Mais, selon le Washington Post, cela a fort peu de chances d'advenir. Commentant la lettre (« un président à ce point dérangé qu'il peut envoyer une telle harangue ; une Maison-Blanche totalement incapable de l'arrêter ; un parti à ce point servile que cela n'entraîne même pas la recherche d'un nouveau candidat... »), le quotidien constate l'apathie du GOP (Grand Old Party, les républicains).
En fait, Trump bénéficie d'un regain de popularité.
43 % d'opinions favorables (contre 52 de négatives). Contre 38 % fin octobre (soit +5 points). Et 92 % de l'électorat républicain l'approuve. De quoi effectivement renoncer à l'affronter lors de primaires (quelques candidats républicains se sont déclarés, mais il leur sera dénié l'organisation de ces primaires). Trump fut minoritaire en voix contre Hillary Clinton... Mais il pourrait être encore plus triomphalement reconduit. Tout comme les conservateurs britanniques, dont l'écart en nombre de voix face à leurs adversaires fut faible, ont obtenu une très confortable majorité. Celui ou celle arrivant en tête dans un État ou une circonscription emporte tout.
En novembre prochain, il pourrait être réélu si, d'ici là, sa santé mentale ne se détériore pas. Mais pour le moment, il pourrait trépigner ou s'arracher ses vêtements publiquement, sans que cela lui nuise, car ses partisans l'applaudiraient.
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