lundi 30 novembre 2020

animosité policière… à la carte (de presse)

Bon, ce sont les risques du métier.

La Commission de la carte de presse m’envoie un communiqué devenu presque banal. Je relève qu’il fait état aussi des violences subies par des policiers.


J’ai déjà expliqué pourquoi je n’emploie plus le terme contesté de violences policières (risque d’être poursuivi pour tentative virtuelle de strangulation visant à étouffer un ministre). Bien, comme disaient les uns et les autres sur les antennes, j’ai aussi « mal à ma Bretagne » (il reste beaucoup de Bretons en France, ils ont aussi « mal à la France ») quand je vois des policiers agressés et c’est à juste titre que la Commision relève que « les violences sont à dénoncer d’où qu’elles viennent, y compris bien sûr lorsqu’elles ciblent des policiers ». Cela devrait aller de soi, c’est mieux en l’énonçant clairement. N’en déduisez pas pour autant qu’elle se dédouanerait d’animosité (au sens de violence) à l’endroit de policiers, qu’elles soient verbales ou autres…

Bref, je résume et cite : « des journalistes de Brut et de France 3 à Paris, de Médiabask à Bayonne, notamment, onté pris à partie ou agressés par des agents des forces de l’ordre. ». Pour notre confrère de l’AFP et Polka Magazine, blessé au visage, ce qui a déclenché une enquête interne à la police, j’élude, c’était dans toute la presse.

Ce qui m’interpelle, c’est cet assez peu journalistique « notamment ». Soit insidieux, soit peu documenté, c’est selon.

L’autre aspect, c’est que cette commission est paritaire, ce qui laisse supposer que la suite, faisant état de l’inquiétude à propos de textes de lois votés ou en préparation, a obtenu l’assentiment de tous les patrons de presse représentés à la commission (les patrons désignent leurs délégués). Bien, notez que certains titres sont de fait assez peu représentés dans le collège patronal. On désigne surtout des personnalités mettons, consensuelles.

La CCIJP apporte donc son soutien à l’ensemble de la profession. Laquelle néglige relativement peu de prendre le pouls des syndicats de policiers, faut-il en rappeler l’évidence, non sur le mode de la presse anglophone mais quelque peu plus courtoisement.

C’est donc pourquoi je ferai aussi état de communiqués de presse de ces syndicats si jamais j’en recevais.

Pour rappel, le SNJ (l’un des syndicats de journalistes) et une intersyndicale (assez large), annonce des rassemblements au Mans, à Auxerre, Saint-Brieuc et Strasbourg. Le SNJ fait bien les choses et met en ligne une attestation de déplacement dérogatoire. Et signale, « il vaut mieux se munir d’un appel à manifester correspondant à l’attestation »).

Je n’en déduis pas automatiquement qu’il vous suffit d’organiser une manifestation déclarée à l’autorité administrative compétente pour vous réunir entre potes à une distance supérieure à celle mentionnée sur d’autres attestations. Ni qu’organiser une manifestation dont l’itinéraire irait par exemple de Strasbourg à Brest ou de Lille à Marseille soit facile à envisager.

En tout cas, par écran interposé, j’exprime mon soutien avec celles et ceux de Saint-Brieuc et d’ailleurs, assorti de mes souhaits de prompt rétablissement tant aux journalistes qu’aux policiers.

Je rappelle que la détention de la carte (soumise à un minimum de revenus de la part d’un employeur enregistré), atteste certes de la qualité de journaliste, mais qu’on peut exercer la profession de journaliste sans pour autant détenir (ou même avoir détenu) cette fameuse carte.

J’ai couvert de nombreuses manifestations, en me disant que cela pouvait aussi faire partie des risques du métier (parfois, on est bousculé, parfois pris à partie, pas forcément par les seuls policiers). J’ai juste failli une fois tomber d’une barrière sur laquelle je m’étais juché pour photographier. Mais, constatons-le, « c’était mieux avant » (tant pour les policiers que les journalistes). 

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