Les burnés démocrates vs les trouillards républicains
On a beau
avoir appris une langue plus d’une décennie, avec l’âge, on a des trous de mémoire.
Mais avec Trump sur Twitter, rafraîchissez donc votre anglais.
Eh oui, on a lu Adrienne (livres sur l’américain parlé), étudié avec Jean Dixsaut (auteur de You don’t say so), souri avec des bouquins de traduction littérale de l’anglais vers le français (oublié le, les auteurs), et même collaboré au Slang & Colloquialisms (dictionnaire bilingue Harrap’s). Mais la mémoire flanche.
Alors,
quand Trump compare les brass balls des démocrates et les républicains too
wimpy pour s’opposer au vol de la présidence d’un candidat adoré par
95 % d’entre eux, on est bien obligé d’aller un peu plus loin que la
traduction automatique de Google ou autres.
Car cela
pourrait donner cela : les démocrates ont des balles en laiton et les
républicains sont trop Gontran. En fait non, Trump signifie que les démocrates
en ont (des gonades), donc sont sérieusement burnés (comme dirait Bernard Tapie),
et les républicains ne sont pas trop Wimpy, mais trouillards.
On s’interroge
d’ailleurs sur l’idée de Jacques Borel (si, les restauroutes, De Funès et
Coluche dans L’Aile ou la cuisse…), qui, en 1961 ouvre un restaurant rapide à
Paris, puis à Londres. En fait, il reprenait la dénomination de l’enseigne d’Eddie
Gold, un amateur d’Elzie Crisler Segar, créateur de Popeye (le marin aux
épinards)et de son ami J. W. Wimpy. Sauf qu’à Chicago l’allusion était
comprise, mais qu’à Paris, voire même à Londres, les hamburgers aux chocottes, cela
peut décontenancer.
Donc,
Trump s’en était pris aux élus républicains de Géorgie, d’autres États, et sans
doute depuis peu d’Arizona, qui n’osent pas ne désigner que des grands
électeurs républicains en dépit de l’obligation de nommer des démocrates puisque
Biden l’a remporté, et là, il en rajoute. Pas trop quand même puisqu’il pouvait
employer wet willy, pussy ou même soft balls (l’équivalent
de nos molles gonades). Mais quand même, wimp ou wimpy, c’est
carrément péjoratif. En gros, les républicains s’urineraient dessus faute de vouloir bravement suivre ses injonctions.
Quant aux
démocrates sévèrement burnés, il n’y a pas d’ambiguïté. Certes, l’expression fait
référence à des testicules de singe en métal (et non pas asinines, l’âne étant
le symbole des démocrates comme l’éléphant est celui des républicains) mais pour
signifier qu’il fait un froid de canard, elle est, pardonnez mon français (Pardon my French), lestement employée.
Quel bestiaire et quelle bête de scène, ce Donald.
Il n’empêche
qu’une partie de l’électorat trumpiste féminin pourrait estimer que s’abstenir serait
préférable à voter pour des républicains mollassons. Or la majorité sénatoriale
dépendra de l’élection de deux sénateurs de Géorgie, courant janvier. Les deux
candidats républicains avaient demandé la démission des wimps de leur
parti, mais Trump ira en personne les soutenir (les candidats, pas les élus
républicains locaux en poste). La crainte de l’actuelle majorité sénatoriale
républicaine est que Trump ne parle que de lui-même et de l’élection lui ayant
été frauduleusement subtilisée. Si, en plus, il fait preuve d’un tel
franc-parler (apprécié par la Trumpland mais modérément par les républicains d’avant
Trump), cela peut jeter un froid dans la partie modérée qui ne désavoue pas le
gouverneur ainsi critiqué. Il y a un candidat et une candidate, Kelly Loeffler,
à laquelle en guise d’appréciation, il ne placera pas sa main sur le pubis (Trump
s’était vanté de pouvoir pécho des nanas ainsi car, du fait de sa célébrité,
elles ne pouvaient rien lui refuser). Mais s’il se surexcite comme sur Twitter,
l’effet pourrait être contre-indiqué.
Or, là,
Twitter vient de l’énerver en supprimant le compte d’un témoin de fraudes
présumées, ce n’est qu’un expert autoproclamé parmi d’autres, mais cette
censure fait redouter que d’autres pourraient suivre. Trump se console car il
vient d’obtenir une satisfaction judiciaire dans le Nevada (une expertise des
machines de traitement des bulletins et des urnes scellées). Faux espoir
peut-être, mais, enfin, un juge semble prendre au sérieux les revendications de
l’équipe juridique trumpiste. Dans le comté démocrate de Clark de cet État, 139
anomalies électorales auraient été recensées.
Autre
motif de satisfaction, Trump réclamait que le FBI enquête sur les opérations
électorales et quelques enquêtes seront diligentées.
Autre
indice satisfaisant, de son côté, la Flotus (la Première dame, Melania)
chercherait un éditeur pour ses mémoires et se faire de l’argent de poche, ce
qui laisse penser qu’elle ne songerait pas trop vite à obtenir un très
rémunérateur divorce.
En revanche,
déception, l’audience de Trump, en nombre de suiveurs ou abonnés sur Twitter s’érode.
Ce n’est pas l’exode, mais parallèlement, celle de Biden monte. De quoi fâcher grave.
Moins trivialement, la purge se poursuit au Pentagone et le très contesté conseiller spécial sanitaire de Trump, un neurologue, a présenté sa démission. Il avait surtout été nommé pour avoir déclaré que se munir de masques contre le virus était inutile.
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