jeudi 24 janvier 2019

Simplifier la saisie des caractères spéciaux avec Windows


La typographie, c’était mon dada : reparlons car. spé et claviers
Longtemps, je me suis couché à point d’heure, saisissant des traductions et des articles sur divers claviers… Avec l’énervement de recourir à la table des caractères du système Windows pour accéder à des caractères spéciaux… Puis j’ai découvert un tableau de combinaisons avec la touche Alt et des chiffres. Enfin, ouf ! vers 2000, j’ai installé kbdfrac.exe (soit le pilote de clavier français enrichi de Denis Liégeois). Là, je viens d’être informé de l’existence du pilote conçu par Michel Julier. (Re)faisons un point sur la question.

Je révise à présent, bénévolement, divers textes universitaires dans lesquels abondent les x au lieu des ×, les ° en place des º (lettre x et non signe de multiplication ×, signe degré ° et non signe ordinal masculin, ou, l’alternative est correcte le masculin du signe primera, ou a exposant espagnol, soit a, ou indicatrice ordinale si vous êtes adepte de l’écriture inclusive). À – AltGr+è puis Maj+A – propos d’écriture inclusive, savez-vous que le Guide typographique (suisse, ex-roman) préconise l’emploi du point médian (ex. : un médecin, une médecin·e ; euh, non, plutôt ainsi, les/des docteur·e·s) ?
            Mais revenons à notre hispanique ordinale seconde… Soit (Unicode) U000AA. Dont « l’époux » est U000BA ou 186 en ASCII (les dames d’abord, sauf pour l’entrée dans un restaurant). Ces caractères et d’autres (comme le « rond en chef ») peuvent être générés, avec un clavier étendu ou un pavé numérique associé, par le biais des chiffres combinés avec la touche Alt. Parfait, à condition d’avoir assimilé tous ces codes, combinaisons… Voici trois décennies, j’ai débuté ainsi, à l’aide d’un tableau imprimé, puis de mémoire. Autres possibilités, avoir recours à la table de caractères du système d’exploitation, et consigner, grâce (à l’époque) à des graticiels ad hoc, les caractères les plus usités dans le presse-papiers. Enfin, sous MSWord, l’interface affichant les caractères spéciaux, sous InDesign, celui des glyphes, &c. Celui de MSWord affiche aussi les « Caractères spéciaux récemment utilisés ».
            Tout change, voici près de deux décennies, avec la mise à disposition de kbdfrac.exe (pilote enrichi), de Denis Liégeois. Ce pilote remplace celui, standard, livré avec un système Windows. Très facile à installer, kbdfrac… Reste à mémoriser les combinaisons. Avec des systèmes récents, le clavier tactile (dont l’icône s’affiche dans la barre des tâches) permet, bien sûr, de générer les dits signes, mais surtout de les mémoriser (voir le visuel).
            Cela étant, un colisitier de la Liste (d’abonnement) typographique vient de nous signaler l’intéressant pilote alternatif (deux versions, l’une pour clavier étendu, avec pavé numérique, l’autre pour les portables en étant dépourvus) de Michel Julier. Précieux pour qui nécessite d’employer ou veut composer des caractères allemands, espagnols, italiens, roumains… Je pourrais vous signaler les liens, assez faciles à trouver, mais si vous cherchez par vous-mêmes avec un moteur, cela contribuera à fortifier leur référencement (allez, pour les fichiers zip de Michel Julier, cherchez l’expression exacte « clavier français international pour Windows »).
            Pourquoi composer mal, et foutraque (comme le rédigé de cet article), quand on peut faire impeccable et aisé ? Reste un bémol : certaines polices de caractères basiques n’incluent pas les dits caractères en leur intégralité (la plupart, quand même). Pour certains, avoir recours au signe/glyphe d’une autre police est un no-no (interdiction absolue). Pour d’autres, surtout en exposant, personne n’y verra rien (ne décèlera même pas le discret fumet de l’encre d’Internet employée). Mais la plupart des polices gratuites des grandes fonderies (dont les Verdana Pro et demi-grasses de Micromou) incluent des jeux complets.
            Bientôt (ou à la saint Glinglin, vers Saint-Glinglin) je vous entretiendrai de la gestion de multiples polices avec Main Type™ (beaucoup moins cher, voire gratuit, que Suitcase, d’Extensis® ; ou FontExplorer, de Linotype ; d’autres de Monotype), ou de FontBase, SkyFonts, &c. Mais là, « j’écris pour Google ». Ou j’évoquerai par ensuite (et la porte cavalière, ou piétonne) des arial-like et times-like… Ou des variantes évoluées de la Comic Sans (Ban Comic Sans!). À suivre… Ah, j'allais oublier d'évoquer le clavier bepo (pour bépoè!vdeljzw ou BÉPOÈ!VDKHZW,  qui ne sera peut-être pas au français ce que l'azertyuiop reste). Toutes voyelles à gauche (et x), toutes consonnes à droite, le sclam, la gule et le point au milieu. On en trouve facilement le(s) pilote(s) et des autocollants à placer sur les touches de votre clavier, tout comme des modèles de claviers bépo, dans le commerce. Le bépo est au français ce que le dvorak (petit nom, DSK, pour Dvorak Simplified Keyboard), est à d'autres langues, dont, en variante, le français du Canada. Par rapport au bepo, c'est un aoeuiddht (mais en ligne médiane et non supérieure). Évidemment, composer Dvorak, c'est classe, sauf qu'il s'agit d'August, universitaire, et non Antonin ou Tomas, musiciens.  
            Pour ces claviers, outre l'accès par raccourcis à des caractères de langues étrangères et autres, la visée est « ergonomique » (même en disposition rectangulaire classique). C'est le cas aussi des modèles du fabriquant TypeMatrix dont le 2030 place verticalement, au centre, de haut en bas, les touches Sup, Ret. arr., Ent. Le clavier Colemak est, comme le bepo, un clavier à disposition de touches facilitant la saisie (après apprentissage, et c'est tout le problème). Le clavier type « blank » peut être noir ou multicolore... Cela peut être bien pour se former à la dactylographie (les touches sont vacantes de lettres, vierges d'inscription) et si vous concevez votre propre pilote, vous trouverez des autocollants pour les personnaliser. D'autres claviers proposent d'effleurer (comme naguère celui des composeuses Linotype) et non d'enfoncer les touches qui sont en quelque sorte « articulées ». D'autres proposent le rétro-éclairage des touches... D'autres encore sont étanches (pliables ou non) ou permettent une frappe « dématérialisée » (l'image des touches est projetée sur une surface, généralement plane). Ceux dits ergonomiques sont tout en courbes, voire élévations (claviers profilés en creux et bosses : on saisit un peu comme on jouerait de l'accordéon chromatique). Il existe des claviers dédiés à des logiciels (de graphisme 2 et 3D, dont de montage vidéo, d'architecture, soit dont les touches centrales sont aussi des touches de fonction ; ou de jeux) ou à touches librement programmables. En janvier 2019, la société LDLC a proposé le Nemeio, totalement reconfigurable (vous basculez du « romain » au cyrillique, les touches affichent les caractères correspondants). Pour mémoire, l'Afnor a fixé une norme azerty modifiée (les suites azerty, qsdf, ou hjklm restent à l'identique, mais le ç quitte la touche 9 pour rejoindre la C, le copyright ripe en X, &c.). Il est question du clavier normalisé NF Z 71-300 A (pour arzerty, le B est un bépo) depuis... 2015. Cela rappelle très fort les « polices d'apprentissage de l'écriture » destinées aux écoles primaires et aux manuels... Pas à ma connaissance encore de pilote, encore moins d'interface de saisie (de clavier). Mais l'important est que « l'ensemble des N caractères à placer (...) ait été déterminé par le comité d'experts » aux M emplacements, de manière à « minimiser le coût de l'interaction » en faisant le tri entre 10213 (non pas dix-mille-deux-cent..., mais 10, puissance 213, ce que l'interface de ce blogue ne permet pas de placer en exposant) combinaisons possibles. Pour en savoir davantage, consultez le document classé Z 71-300 (57 pages).





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