mardi 7 janvier 2020

Daily Express : après l’Australie, la France en flammes !

Presse anglaise & French bashing, attendez le post-Brexit…

Cela ne date ni d’avant-hier, ni du pénultième siècle (voire d’avant les guerres napoléoniennes ; “Always blame the French” est fort antérieur), la presse anglaise — et non britannique — exagère tout élément campant la France et les Français sous un jour défavorable.
Certes, la France tient le haut du classement de l’index QNI (Quality of Nationality Index), devant l’Allemagne, les Pays-Bas, les pays scandinaves et l’Italie (le Royaume-Uni était huitième, et le Soudan du Sud bon dernier, au 157e rang).
Ce classement, établi par un néerlandais et un suisse, vaut ce qu’il vaut… Ce qui est sûr, c’est que pour les Anglais, la France reste un merveilleux pays, mais hélas peuplé de Français.
Comme l’exprimait le duc de Wellington, « j’espère que nous seront toujours détestés en France ». Ainsi que le résumait plus récemment Antony Lane dans le New Yorker, l’amour des Anglais pour la France peut ainsi se résumer : “take away the people and leave the buildings standing”.
Ou, comme le professa Robert Morley, la France est un pays que les Anglais considèrent immérités pour les Français (“a country which we have always thought to be much too good for them”).
Bref, les variantes des propos de l’historien oxfordien Richard Cobb (“Wonderful country France… pity about the French”) abondent.
En fait, lecteur souvent assidu de la presse anglaise (et écossaise ou irlandaise à diverses occasions), cela fait des années que je me délecte des exagérations de ses titres « populaires » (The Sun, The Daily Star, quelques autres) traitant des actualités françaises. J’aurais dû les collecter, il n’est jamais trop tard pour débuter...
Juste un rappel : Boris Johnson avait déclaré ne pas se souvenir d’avoir qualifié les Frogs de turds (étrons). En fait, le Foreign Office avait prié la BBC de couper ses propos (pour un documentaire de BBC Two en novembre 2018).
Chassez le naturel, il reviendra au galop… Et avec le Brexit, je gage qu’on peut s’attendre à ce que le corpus s’enrichisse.
Voici donc, en entrée inaugurale, le titre (adapté) du Daily Express : La France en flammes alors que de furieux grévistes anti-Macron bloquent l’accès à la gare de Lyon par un immense embrasement…
On comprend par la suite qu’il s’agit de gare parisienne dite « de Lyon » mais on ne voit pas trop comment mettre en flammes quelques gros cartons peuvent empêcher les usagers de se rendre sur les quais.
Peu importe. Paris brûle-t-il ? Pas loin. Claire Anderson n’est pas allée jusqu’à préconiser de contourner la France en passant en Belgique pour gagner le continent, mais d’autres s’en chargeront à la prochaine occasion.
Cela ne touche certes que les titres favorables au Brexit (et donc, aussi, The Times, l’ex-vénérable quality paper), mais ce sont les plus lus, tant en ligne qu’en version imprimée gratuite.
Mais même The Guardian n’est pas exempt à l’occasion de critiques acerbes. Ou même The Economist.
C’est rafraîchissant… Les Anglais ont progressivement abandonné les « blagues irlandaises » (l’équivalent des « blagues belges » françaises tombées en désuétude), mais la tradition de dénigrer les Français demeure vivace outre-Manche : elle est particulièrement vivace au sein de l’électorat populaire anglais (et non gallois ou écossais) ayant assuré à Margaret Thatcher et à Boris Johnson leurs succès. Celles et ceux qui venaient en France acheter leurs bières et leurs cigarettes (pour les consommer ou les revendre) et qui se fourniront en Belgique.
Cela étant, le dénigrement de la France est aussi un sport national français : pays en déclin, intellectuels et écrivains nombrilistes de seconde zone, râleurs impertinents farouchement conservateurs (si ce n’est « vichystes » dans l’âme), j’en passe et des pires. Un peu ce qu’ils, les Anglais, nous envient. Car une majorité d’Anglais pense de même : l’Angleterre n’est plus ce qu’elle était, devient un pays violent, état désastreux des hôpitaux et des liaisons ferroviaires, &c.
C’est d’ailleurs l’une des causes essentielles du Brexit : build England great again.
Et si cela se vérifiait utopique, restera le French bashing pour se rassurer. C’est pire de l’autre côté du Channel. Restons souriants sans se montrer trop condescendants : « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ». (comte d’Antroche, Fontenoy, mai 1745, selon le seul Voltaire).
Hélas, avec la Seita (devenue Imperial Brands), les cigarettes Fontenoy (comme les Caravelle, les P4, les Gauloises roses, les Balto, les Boyards, les Scaferlati Caporal, maïs, mais aussi, oh, faute de goût impardonnable, les High Life) ont disparu. Tout comme d’ailleurs les Player’s Navy Cut (Imperial Brands aussi) que les marins anglais fumaient au large de Mers el-Kébir en juillet 1940.
Cela étant, je comprends fort bien le French bashing… L’Angleterre se prive plutôt de ses meilleurs éléments, ses expats se fixant en France, et la réciproque n’est pas tout à fait équivalente (eh, je suis Breton, et le “To let — no dogs, no French” me semblait particulièrement injuste : les chiens sont de très bons compagnons et voisins).
Allez les Rosbifs, sauvez votre reine et votre futur roi : ils sont trop choupinets (et délicieusement ridicules).

lundi 6 janvier 2020

Finlande : vers 24 h de travail hebdomadaire

Sanna Marin plaide pour 6 h/jour par 4

J’ai connu les 48 heures de travail hebdomadaire (et, devenu cadre, bien au-delà). Voici que la Première ministre finlandaise plaide pour six heures ouvrées journalières sur quatre jours hebdomadaires. Et pour les Finlandaises et Finlandais, cela semble réaliste…
Sanna Marin, 34 ans, Première ministre finlandaise, veut aligner la durée journalière de travail en Finlande sur celle de la Suède, soit six heures quotidiennes. Elle va plus loin, puisque pour elle, et ses cheffes de l’opposition (toutes des jeunes femmes), la semaine de travail de quatre jours est envisageable.
Soit 24 heures de travail par semaine, le reste du temps (72 heures) étant consacrés à la famille, ou aux violons d’Ingres, sommeil et farniente.
Faut-il rappeler ce qu’une heure de travail rapportait aux actionnaires en 1945, et ce qu’elle leur rapporte aujourd’hui. Dix, vingt fois davantage, ou plus encore ?
Du moins en Europe.
Pour le moment, la durée (théorique) du temps de travail en Finlande est égale à celle de la France (huit heures × cinq jours). Théorique puisque, toujours à l’heure actuelle, certaines et d’aucuns — comme ce fut mon cas — bossent parfois encore (rarement) 72 heures d’affilée (d’ac’, mon record ; en fait un peu moins : un quart d’heure de sommeil sur une maigre couche par terre toutes les quatre ou cinq heures). Cuisiniers, journalistes, &c., bossant 24×24 par intermittences, savent. Non compensées, non récupérées. C’est le boulot, le taf, la galère. Et les métiers.
Ce qui ne veut pas dire que cela suffit à sortir de tout petits patrons de la mouise (j’en fus, un temps…).
Certes la productivité a été multipliée par x puissance y, en certains domaines. Pas d’en tous (je pense aux fonctions hospitalières, où les toubibs pourront être remplacés par l’intelligence artificielle, mais non les infirmières ou les aides-soignants tant que nous ne nous accoutumerons pas aux robots).
N’empêche…
Sanna Marin ne s’est pas déjà exprimée sur les répercussions sur les retraites. J’imagine qu’elle le fera.
Faut-il rappeler que le meilleur système éducatif européen est le finlandais ?
Que la perspective sur la durée du travail est liée à ce paradigme ?
Que dans ces conditions, oui, on peut envisager, comme en Finlande, un âge de départ en retraite à 63 ans et trois mois ?
Parce qu’en Finlande, on n’est pas décrété inemployable vers 45 ans ?
Je ne sais si en Finlande, les octogénaires en vue trustent tous les emplois médiatiques les plus grassement rémunérés (comme en France, où…voyez par vous-mêmes la moyenne d’âge de tous ces gens prônant l’allongement de l’âge du départ en retraite pour les autres).
Cela étant, ne vous pressez pas d'apprendre le finnois et de faire vos malles pour rejoindre Helsinki. Certes, Sanna Marin a bien dit que cette semaine de 24 heures pouvait paraître utopique à présent mais réaliste dans un futur indéterminé, mais son gouvernement n'a pas l'intention de légiférer sur la question de sitôt.
Mais après le remplacement des emplois des secteurs primaire et secondaire vers le tertiaire, la robotisation et l'intelligence artificielle ne vont pas générer assez de nouveaux métiers. Les plus riches risquent de fuir les conséquences de leur enrichissement pour les futurs inactifs en se réfugiant dans des enclaves réservées. Préservées aussi des chaleurs et froids extrêmes. Et qu'ils ne multiplieront pas les charges de gentilshommes de brevet d'affaires (ou porte coton) ou de porte-chaise d'affaire pour leurs « commodités ».
Je laisse la conclusion à votre réflexion.

dimanche 5 janvier 2020

Donald Trump ne vaut plus que 80KUSD


L’Iran dévalue la famille Trump

En bon toutou-perroquet de Donald Trump, Boris Johnson a relayé les propos du Donald sur l’Iran. Mais pourquoi s’aligner sur un individu qui, selon la mise à prix de l’Iran sur sa tête, ne vaut plus que 80 millions de dollars ?
Je sais, vous n’avez guère besoin de moi pour vous tenir au courant des suites de l’élimination du général iranien Soleimani par ordre de Donald Trump qui vise désormais 52 sites stratégiques iraniens.
Vous savez aussi que divers engins explosifs ont visé (et atteint) la Zone Verte (la Green Zone de Baghdâd) ce dimanche soir…
Mais l’élément le plus important, non pas passé sous silence par la presse française, mais considéré secondaire, est sans doute que le site du Federal Depository Library Programme (FDLP, rien à voir avec le Front démocratique de libération de la Palestine… quoique… même si en anglais, c’est le DFLP, allez savoir…) a diffusé des contenus de hackers iraniens.
Lisez ou relisez Yuval Harari (Sapiens, Homo deus) et tentez d’imaginer les implications.
Notre bouclier nucléaire, les États-Unis d’Amérique, à la merci, comme le Royaume-Uni, l’Union européenne, des attaques cyber iraniennes. L’Iran, puissance nucléaire, dotée de technologies sans doute vendues par des physiciens russes et étasuniens aux plus offrants (Pakistan, Corée du Nord…). Complotiste, moi ? Non, c’est toujours beaucoup plus complexe, plus exposé à de multiples aléas qu’aucune unité centrale ne maîtrise, mais tentons de réfléchir.
Ce qui me fout une laïque trouille, c’est bien que l’Iran Cyber Security Group Hackers (avec ou sans l’appui de techniciens internationaux, dont étasusiens) puisse pénétrer un site gouvernemental. Ou peut-être celui d’une centrale nucléaire.
Car « au nom de dieu » (en fait, d’on ne sait quel ayatollah), la nomenclature d’un État terroriste (Iran, Israël, US of A et bien d’autres), ou d’un autre prétexte, ce sont nos vies qui sont en jeu. Tout cela pour qu’un despote ou un autre assure son emprise sur notre devenir.
Et nous sommes démunis car le ver est dans le fruit européen. Déjà, avec l’Angleterre qui, Brexit ou non, conservera des liens stratégiques avec l’Union européenne, avec les mafias dirigeantes de divers pays de l’UE (voyez un peu comment Pologne, Hongrie, Bulgarie, leurs classes dirigeantes se goinfrent sur nos dos ; c’était encore le cas voici peu de la Roumanie, d’autres suivront…).
Et n’importe quel multimilliardaire peut acheter des consciences. Même un second couteau (Carlos Ghosn, pour ne mentionner qu’un exemple d’actualité).
Divagations ? La fin serait-elle si proche ? 2020 année catastrophique (en Australie, sans aucun doute) ? Nul ne peut le prédire.
À toutes celles et ceux qui passent par ce blogue-notes, je présente mes meilleurs vœux. Dont celui de tenter d’être lucides. Ce qui, pour la plupart d’entre-nous, nous fera une belle jambe. Mais tentons au moins d’évaluer les menaces prioritaires (réchauffement climatique, cyber guerres, paupérisation de multitudes…). Et de faire, à chacun son niveau, selon ses compétences, retarder l’échéance.
Contribution « sans queue ni tête » ? Celle de Salman Rushdie ne valait que trois millions de dollars (puis 3,3, comme renchérit l’ayatollah Hassan Saneii). C’était en 1999. Depuis, l’inflation en Iran… Ce qui me rassure (fort peu), c’est que la caste dirigeante iranienne sous-évalue encore un Rushdie et surévalue encore un Trump (il ne vaut pas 80 millions, tout juste un kopeck des années 1980). On se rassure comme on peut.

Des joies du tourisme en Italie…

Mauvaise surprise au restaurant-hôtel Piero d’Arezzo

Je vous ai déjà entretenu des arnaques éhontées de certains établissements italiens de Rome et Venise. En mode mineur, voici deux anecdotes florentines…
Vous connaissez la blague selon laquelle qui dit connaître Naples et n’a pas été volé à Naples est un menteur (histoire qui me fut contée par un Napolitain, voisin de comptoir).
Eh bien, cela fait trois fois que je me rends à Naples sans n’avoir subi ni vol, ni arnaque…
En revanche…
Commençons par Florence.
Pour visiter les Offices, réservez vos billets sur leur site, puis faites la queue pour retirer les tickets, puis de nouveau, longuement, très longuement, prenez place dans l’autre interminable file. Si vous êtes deux, cela laisse largement le temps d’aller prendre un cappuccino dans le bar-tabac du bas de la rue — via della Ninna ? —, en se relayant.
Prix du cappuccino vers 11 heures au comptoir : 1,30 euro.
Mon amie s’attardant dans l’expo temporaire sur l’Aretin, en fin de visite, je retourne au même bar-tabac. Nouveau capuccino vers 15 heures.
Prix du même : deux euros…
Je n’ai pas protesté car cette fois, je m’étais assis devant l'une des trois petites tables de l’établissement. Donc, dans le doute…
En revanche, permettez-moi de vous « vanter » l’hôtel-restaurant Piero della Francesca d’Arezzo… Il n’est pas si mal situé et des bus mènent au centre-ville. Il faut savoir qu’Arezzo, un 31 décembre ou un premier de l’an, est envahi de touristes. D’où le choix de cet hôtel excentré, l’un des rares à disposer de chambres libres pour cette période.
Accueil correct, chambre tout à fait convenable où nous déposons nos bagages avant de descendre au restaurant (trouver un restaurant ouvert, cette nuit-là, hormis les deux japonais bordant la via Veneto, soit Yamatoji et le 238, bonsoir…).
Prix du vin de la maison Piero della Francesca intéressant : 12 euros le litre. À la table voisine, un couple s’est contenté d’un pichet de 50 cl, mais, bon, c’est la fin de l’année, va pour un litre…
Le serveur dépose une bouteille de 75 cl. Bon, pourquoi pas, pénurie de pichets sans doute. Car il confirme qu’il s’agit bien du « vin de la maison » (je précise que mon amie maîtrise parfaitement l’italien), la déclaration du serveur ayant été réitérée.
Mon amie commande un filet de viande dont le prix (je l’ai oublié) est indiqué par portion (au poids). Je commande un plat banal, peu cher.
Arrive l’addition, salée. Ne pouvant récriminer sur le prix du plat de viande, consommé, je constate que la bouteille de « vin de la maison » est facturée 15 euros. Le chef de rang convient qu’une réduction s’impose…
Arrive la gérante qui récrimine car je fais toute une histoire pour trois euros (en fait six, car trois-quarts de litre à 12 euros le litre…), mais bon. Le ton monte de part et d’autre…
Finalement, nous fûmes « priés » de quitter l’établissement illico passés 22 h 30. Le remboursement (trois nuits) se fait attendre, mais mon amie ne désespère pas que sa carte bancaire soit recréditée prochainement…
Par chance, le plus proche hôtel, le San Marco (très bien, personnel très aimable, chambre irréprochable et nuitée un peu moins chère qu’au Piero à confort égal) avait une chambre libre du fait d’une annulation de réservation.
Je ne sais si la gérante du Piero della Francesca donne des consignes au personnel du restaurant pour gruger ainsi les clients étrangers. Mais dans le doute, autant s’abstenir de fréquenter cet hôtel-restaurant…
Le Piero della Francesca n’est heureusement pas le seul établissement d’Arezzo. Dans d’autres restaurants, il peut arriver que la bouteille la moins chère figurant sur la carte ne soit plus disponible et qu’on vous en propose une autre, au même prix. Ce fut le cas dans une pizzeria de Matera, avec une bouteille de chianti à dix euros seulement (une autre fut servie à table ; la même est vendue 14 euros dans la boutique où les guides amènent les groupes pour des dégustations gratuites : eh, les prix sont librement fixés, correctement affichés, n’est-il pas ?).
Depuis la fin des années 1960, ce doit être mon vingtième (et quelques…) séjour en Italie (Sicile et Sardaigne incluses). Sans doute pas l’ultime s’il me reste quelques années de vie. J’en garde les meilleurs souvenirs. S’il faut généraliser, disons que les arnaques sont des exceptions trop exceptionnelles pour confirmer la règle. Il n’y a vraiment pas lieu de se montrer constamment et partout méfiant, bien au contraire.
Les plus fréquentes surprises sont agréables. Y compris dans des villes très (et même « trop », à la longue, y compris hors saison) touristiques.
Même à Rome ou Mestre (qui jouxte Venise). C’est dire…

mardi 24 décembre 2019

Pendant l’interlude, les éoliennes de Donald Trump…

Pause confiseries : dernier vesse du Donald pour la route

Ne vous inquiétez pas, sauf si je ne passais le tournant de l’hiver, vous devriez retrouver ce blogue-notes alors que le mur de Donald Trump n’empêchera pas les Shadocks vents du sud de faire tourner, tourner, tourner les éoliennes.
Viennent les réveillons qui s’étiolent, les conversations qui se tarissent : quoi de mieux qu’une histoire du Donald pour les relancer. Je marque une pause jusqu’à la fin de la première semaine de janvier, mais je ne voudrais pas prendre congé — provisoirement — sans vous entretenir de la dernière (en date, il y en aura maintes autres) de Donald Trump.
J’avoue ne pas l’avoir très bien saisie, au départ. Les éoliennes proviendraient de Chine et d’Allemagne en majorité, fort peu des États-Unis, et elles diffusent des quantités massives de fumées et de gaz dans l’atmosphère.
Ah bon, elles rejetteraient de nocives effluves, les dispersant aux vents mauvais, qu’elles puiseraient aux entrailles du sous-sol ?
Heureusement, les exégètes de la geste trumpiste (ou trumpienne) savent traduire les propos du Potus : en Floride, lors d’un symposium de Turning Pont USA, il a commencé par abordé le sujet en disant qu’il n’avait « jamais compris le vent. ». Mais fort bien celui des occasions de se faire applaudir.
En fait, il voulait dire que la fabrication des éoliennes polluait. Moins que l’énergie qu’elles produisent comparée à celle que généreraient des tonnes d’équivalent charbon ou d’énergies fossiles pour une même quantité, mais le Donald ne s’attarde pas sur ces détails.
Mais Don Quichotte-Trump, même si on a du mal à comprendre ce qu’il professe, en connaît un rayon sur les moulins à vent et les éoliennes : « j’ai étudié le cas bien mieux que quiconque ». Après Elena Ceaucescu, docteure-ingénieure, présidente de l'académie des Sciences roumaine, la relève est enfin assurée.
Mais ce qui l’inquiète encore davantage, c’est que, comme les démocrates, les éoliennes s’en prennent aux symboles mêmes des États-Unis. Soit aux pygargues à têtes blanches (ou bald eagles). Lesquels figurent sur les pièces de monnaie, divers drapeaux des États fédéraux, et le sceau du Potus, Donald Trump soi-même.
Voudrait-on symboliquement le décapiter, lui faire les plumes ?
Métaphore quasi transparente. Si les éoliennes éliminent un certain nombre de ces volatiles, on arrête l’arrête l’appareil, et si « on » tue un pygargue, on vous colle en prison « pour dix ans ».
Cela semble avoir échappé à la plupart des commentateurs qui admettent que les éoliennes tuent des oiseaux, certes, mais des dizaines de fois moins que les chats domestiques (ou la circulation automobile). Le Conducator étasunien va-t-il s’en prendre aux minets, aux minous ? Comme on s’en prend aux chiens errants en Roumanie (où les détenteurs d’animaux domestiques doivent s’acquitter d’une taxe). Que nenni.
Déjà, en avril dernier, Trump assurait que les nuisances sonores des éoliennes provoquaient « des cancers ». La physique, la médecine (et bien sûr l’économie) n’ont plus aucun secret pour lui.
Il n’a toutefois pas proclamé que le mur à la frontière mexicaine arrêterait les vents faisant tourner les éoliennes jusqu’au-delà de la frontière canadienne (celle-là, il se la garde en réserve). Un mur, et comme le nuage de Tchernobyl, les vents mauvais passent au-dessus des États-Unis d'Amérique.
Ce qu’il a vraiment voulu signifier, c’est que les éoliennes démocrates n’auront pas son scalp, ce qu’on peut lui accorder.
Je ne vais pas vous bassiner avec l’histoire du golf de Trump dans l’Aberdeenshire et les éoliennes implantées au large qui allaient gâcher la vue des clients. Elles sont entrées en service en juillet dernier et Trump a perdu son procès.
Selon Trump, une éolienne doit être démantelée au bout de dix ans, car elle devient poussive, décrépie, hideuse. Et ce seront les contribuables qui devront payer son démantèlement.
La survie de la nation est en jeu. Tel que.
Son discours avait pourtant bien débuté. Il avait fait applaudir Rush Limbaugh (en raison de ses revenus : il se ferait plus que 50 millions de dollars par an). S’était rengorgé de son succès pour faire en sorte qu’on emploie de nouveau Merry Chistmas (et non plus joyeuses fêtes de fin d’année), vanté l’intelligence de son fils, s’en était pris à Nancy Pelosi (« une cinglée »), glorifié la supériorité militaire étasunienne, et affirmé qu’il en avait fait davantage en un mois « que presque tout autre président en huit ans ». L’habituel convenu. Comme d’avoir mis la Chine à genoux. Ou d’avoir viré presque tous les magistrats de l’ère Obama.
Et tout à coup, il s’en prend aux éoliennes, qui vont ruiner l’industrie pétrolière, le Texas. Alors que lui, veut de l’eau pure, de l’air pur, car il est écologiste (si !). Et que question eau et air pur, grâce à lui, l’on n’a jamais vu cela depuis 40 ans. Mais avec les ultragauchistes qui veulent tout détruire (soit tout polluer), la subversion environnementale menace.
Applaudissements, et là il promet de rester encore président pour 16 ans (sixteen more years). Applaudissements.
Je me dois d’être précis : toute la presse ou presque n’a titré que sur l’histoire des éoliennes, et ce n’est qu’une petite partie de son discours-fleuve. Pourquoi ?
Parce que tout le reste, c’est du rabâchage, entendu des centaines de fois…
Sur les démocrates, les Never-Trumper Republicans (hou, hou, hou, clame l’auditoire). Et l’autocongratulation usuelle.
J’ai quelques (rares) copains qui se disent pour Trump. Je doute qu’ils auraient lu, en anglais, une seule allocution du Donald. Et qu’ils puissent vraiment comprendre tout (j’ai renoncé, comme beaucoup, beaucoup d’autres, anglophones ou bilingues ou proficient).
Macron se ferait applaudir en protecteur de la vraie religion révélée et des Petites Sœurs des Pauvres (si, si, dans le texte), de la fin du droit à l’avortement, mes (rares) potes portant Trump aux nues (enfin, entre eux, pas en échangeant avec moi, car ils se montrent plus mesurés) en diraient pis que pendre.
Mais tout le monde peut lire (en anglais) le verbatim du Donald. Version whitehouse.gov. Medicare for All: Do you know how bad it is?
Je ne vois pas trop comment on peut approuver Trump, vivre en partie à l’étranger (pour cause de toutes petites retraites), et revenir en France dans les temps impartis pour préserver ses droits à la Sécurité sociale (ils se reconnaîtront).
Mais bon, ce n’est pas un argument à soulever lors des soirées de réveillons : Joyeuses Fêtes à toutes et tous, et, si vous le voulez bien, à l’année prochaine.

samedi 21 décembre 2019

Contre-enquête sur l’affaire Haenel, Marine Turchi réplique

Mediapart répond à Marianne : cui kil dit kié

Marine Turchi, consœur davantage estimée pour ses papiers économiques que pour ceux traitant de faits divers (mais cela pourrait évoluer), répond à Gabriel Liebert, de Marianne. L’enquête de Mediapart sur l’affaire Haenel a été rigoureuse.
Je m’étais promis de ne pas revenir sur la contre-enquête de Gabriel Libert, de Marianne, donnant la parole à Christophe Ruggia et à sa sœur.
Sauf si…
Si Mediapart répliquait. C’est le cas, et cela, en libre accès, sous le titre : « Quand Marianne déguise une interview en “contre-enquête” ».
Bien, cela vaut aussi droit de réponse à mon billet de blogue, enfin, de facto, et j’admets bien volontiers que les arguments de Marine Turchi sont étayés, &c.
Que Marine Turchi ne soit pas principalement une fait-diversière ne la disqualifie nullement. Je le signale incidemment, cela ne manifeste qu’un léger étonnement de la voir au cœur de l’enquête de Mediapart.
Que ce soit Marine Turchi et non « la rédaction » qui, dans l’espace des abonnés du titre, donne la réplique à Gabriel Libert, ne doit pas être soupesé. Il est probable que ce fut discuté collectivement. Donc, je maintiens que Mediapart répond à Marianne.
En revanche, mon sous-titre, « c’est celui qui le dit qu’il l’est », est juste une impression furtive, avant relecture des propos de Marine Turchi. Je le conserve par flemme et confesse qu’il pourrait induire en erreur, remarque valant rectificatif.
Et puis, je ne prétends que vous inciter à faire votre opinion par vous-mêmes. Les éléments sont publics, et je n’ai pas de réel parti-pris (fumeux, peut-être).
Dans des messages sur Twitter, Gabriel Libert va plus loin que ce qu’il a publié dans Marianne. Je lis que Marianne aurait exhumé « mensonges, contre-vérités, et approximations ». Ou que « le pouvoir revendiqué d’Haenel pourrait empêcher certains de témoigner au préjudice de leur carrière ». Ce n’est plus tout à fait du journalisme impartial, plutôt de l’auto-réclame, à mon humble avis, mais là, Gabriel Liebert n’engage que lui-même… en tant qu’utilisateur de Twitter. Nuance. Mais on a du mal à saisir que ce seraient des témoins, et non Mediapart, qui auraient menti, déformé, &c. Ce qui n'est pas très... Bon, c'est du Twitter. 
Effectivement, il aurait pu contacter Mediapart, cela se fait.
Mais la conclusion de Marine Turchi est quelque peu expéditive : la contre-enquête se résumerait à un entretien avec Christophe et Véronique Ruggia, « ni plus, ni moins ».
Effectivement, le seul témoignage quelque peu étayé d’un tiers est celui d’Érik Deniau, « un vieil ami de Ruggia ». Oui, et alors ? Irrecevable de ce fait ? Je l'avais d'ailleurs remarqué et indiqué.
Pour un peu, on reverrait les parties dos-à-dos. Les procédés reprochés à l’un valent à l’une des emplois voisins.
Je trouve aussi quelque peu léger de considérer que, parce que trois titres que je mentionnais dans mon billet reprennent la même dépêche AFP en considérant que l’article de Libert est présenté trois fois « comme la prise de parole de Christophe Ruggia », cela ne serait que cela. L’élément nouveau, c’est bien que Ruggia s’exprime, mais est-ce vraiment le seul ? L'unique ?
Mediapart a donc consacré « 59 000 signes » — près de 40 feuillets si je sais encore compter — contre cinq pages de texte (plus une légende de photo pleine page) pour Marianne. Mais comparer un site à un hebdo, cela revient à comparer un quotidien à un mensuel : ce n’est pas la même encre, le même poids de papier. Mediapart n’a pas à router son édition quotidienne (et à timbrer). Faible argument.
Que Marine Turchi ait ressenti de l’empathie pour Adèle Haenel, et bien, pourquoi pas ? Un autre texte en témoigne (« Une enquête singulière »). Lequel relève qu’ont été interrogées « des personnes qui ont, sinon ignoré les alertes, en tout cas pas pris la mesure de qu’il se passait ». Sciemment ? Ayant choisi de ne rien voir, rien écouter, et surtout ne rien dire ? Cela laisse présumer que Marine Turchi ait pu développer une intime conviction. Mais cela, on le laisse aux policiers et aux jurés.
L’argument que, généralement les enquêtes de ce genre s’appuient « sur les témoignages de plusieurs victimes d’une même personne » mais que ces absences sont compensées par « l’existence de documents » et « un nombre inédit de témoignages » est recevable. Après tout, Ruggia pourrait (conditionnel requis) n’avoir éprouvé que pour cette adolescente un désarroi impliquant des comportements déplacés. Ce, trois ans durant, sans qu’Adèle Haenel s’en ouvre à quiconque. Ce qui, si elle n’avait eu que six ans, et non le double, puis davantage (de 12 à 15 ans, et de 2001 à 2004, relève Marine Turchi), peut surprendre. Mais dans ce type de relation, beaucoup peut surprendre.
Et c’est aussi ce que relève la « contre-enquête » ; qui ne prouve rien. Et se préserve bien de mettre en doute la parole de l'actrice, ou d'affirmer que les arguments du réalisateur sont irréfutables.
Ce que je remarque… Si l’enquête de Mediapart s’est prolongée sur sept mois, pourquoi ne pas la poursuivre, aller à la rencontre de ces personnes n’ayant rien remarqué d’anormal, leur donner aussi la parole ? D’autant qu’elles disposent à présent de la version de Christophe Ruggia, ce qui pourrait raviver leurs souvenirs et moins « peiner à mettre un mot » sur ce qu’ils étaient censés voir, et même observer ?
Quant aux omissions de Libert dénoncées, l’une paraît pour le moins faible. Comme la note « Festival+Christophe Chelou=>je me sens seule, bizarre » ; ce « louche » en verlan peut recouvrir de multiples significations, et se sentir seule n’implique pas d’être obligée de se barricader.
Je ressens pour ma part que la meilleure réfutation ne consiste pas à mettre en accusation le travail de Libert, ou alors, il faudrait carrément énoncer qu’il n’a rien fait d’autre que de pomper l’enquête de Mediapart et la dénaturer.
Bien, contrairement à ce qui se passait lors de l’affaire Grégory, personne ne s’envoie des insultes, voire en vient à être prêt à échanger des coups.
Mais la lectrice ou le lecteur reste bien en peine de départager Marianne et Mediapart. Quant à dire qui surinterprète ou minore quoi d’essentiel au juste dans les propos de l’actrice et du réalisateur, je ne suis pas sûr à l’avance que des magistrats y parviendront irréfutablement. Mais attendons, ou passons à autre chose.
Cela étant, avant justement, d'élargir, je signale que le visuel ci-dessus est un montage (fidèle), et que ce que vous lisez, sur un blogue-notes, n'est pas le reflet de ce que j'aurais pu écrire en enquête de terrain. Là, je peux livrer mon opinion.
Déjà, on ne se bisbille pas ainsi. Pas la peine d'invoquer « le tribunal de l'opinion » quand, au lieu de tenter de rétablir ou établir la vérité des faits, on titre sur le site Mediapart. Parce que sa dénomination fait davantage vendre ? Marianne aurait pu retoquer l'article du confrère, l'enjoignant de s'en tenir aux faits sans engager une polémique. Ou sans mêler faits et considérations.
J'ai le souvenir singulier d'une histoire de militaires passant en assises pour crimes de sang (sur des civils). L'Événement du jeudi (qu'on va abusivement qualifier d'ancêtre de Marianne) m'avait commandé la pige. Voilà qu'un jeune sec' de rédac', croyant bien faire, voulait que je développe l'angle « l'armée apprend à tuer ». Ben, voui, quand même, mais pas à violer avec un casque bleu sur le crâne, ni à distribuer des friandises (quoique... ne fut-il point cela, Jacques Chirac ou Jean-Pierre Chevènement, aussi, en Algérie ?). J'ai plutôt insisté sur le fait que l'armée enrôle, trie, et rejette celles et ceux qui ne peuvent passer gradés en fin de contrat, et qu'ils (ou elles, désormais) se retrouvent désemparé·e·s. Le commandement fait à présent du management.
Laissons à nos bons maîtres (nos employeurs, pour moi, ex-employeurs) et à ceux et celles qu'ils ont promu pour être dans leur ligne éditoriale, le soin de blablater sur les grandes questions de société. De peaufiner des belles phrases (j'aime bien Natacha Polony, enfin, ce qu'elle écrit à présent, plus que ce qu'elle écrivait dans Le Fig', qui n'était pas mal non plus).
Je me souviens d'avoir dit, en entretien d'embauche, à Ouest-France, que je n'étais pas un mercenaire, même si je venais du Courrier de l'Ouest (dit la voix de l’évêché), de titres qualifiés d'extrême-gauche, de L'Alsace (très bien, sauf quand il fallait traiter des banques, vu que le financier, c'était Le Crédit mutuel), &c. Pas embauché. Ils voulaient bien un journaleux de terrain, mais pensant bien. Ce n'est pas notre rôle.
Aux fouille-merde le fumier, aux gradés, les idéaux et idées élevées. La presse, à la base, près des lectrices et lecteurs, tu fais semblant (pas trop) de l'aimer, ou tu la quittes. Par le bas (soit promu séide des proprios), par le haut (en tentant de faire survivre un temps un titre avec des consœurs et confrères, en sachant qu'on va pas durer trop longtemps, sauf à produire La Hulotte ou un truc qui ne fâche personne). Ou tu retournes aux petits boulots.
Jouer aux bon·ne·s petit·e·s soldat·e·s du service des ventes ne grandit personne. Et si on est pour ou contre les prostituées et la pénalisation des clients, juste un exemple pour dire bonjour au passage à Mylène Juste, on tente à l'objectivité en exposant les faits pour ou contre. Point.
Si l'on veut mettre un autre grain de sel, il y a maintenant des réseaux sociaux pour ce faire.
Je ne souhaite pas un nouveau comité Théodule pour veiller sur la déontologie de la presse. Ce seront toujours les mêmes les plus compromis qui siégeront (hormis quelques figurants syndicalistes, ou des Delevoye prenant la monnaie sans jamais siéger). Je ne prône pas l'omerta sur nos pratiques, nos manières de faire, de laisser entendre aux flics comme aux truands qu'on est ami-amis, de jouer tantôt un cabinet d'avocats contre un autre et inversement. Comme dans Le Voleur (Darien), on fait un sale métier, on assume, mais toujours avec le respect du lectorat pour guide.
Ou alors, comme ici, on énonce qu'il y a beaucoup de c..·e·s dans le lectorat, mais que notre rôle est de tenter d'en réduire le nombre. Y compris quand cela fait moins vendre. Y compris quand cela nous expose à ce que la police comme en face nous casse le matos voire nous voue aux urgences.
Nous pouvons devenir la risée de tous les autres, mais, au moins, entre nous, pas de cela, Lisette.

Donald Trump ne lira plus… E. T.

Des évangélistes désavouent The Donald, réplique cinglante

Eh bien, Donald Trump ne lira plus Christianity Today, mensuel « ultragauchiste », abrégé en ET, qui le considère immoral. Réplique sur Twitter : « Trump lire ? Autant qu’une truite au guidon d’une moto ! ».
On le sait, l’essentiel de l’agenda de Trump, c’est golf, séries télévisées, Twitter et  vraiment très occasionnellement, une cérémonie, un rassemblement ou un autre.
Et voici fort longtemps que le Potus clame qu’il ne lit plus la presse qui lui déplaît. Un titre s’ajoute à l’index de la Maison Blanche (qui est à Washington ce que l’index librorum prohitorum est au Vatican). Le mensuel Christianity Today, fondé par le prédicateur Billy Graham.
Le rédacteur en chef a considéré qu’en sus de bafouer la Constitution, le Donald était immoral. Riposte de Trump : un magazine d’extrême-gauche déficitaire qui préférerait un ultragauchiste athée — qui veut vous priver de votre religion et de vos armes à feu — à Donald Trump, votre Président. « Je ne lirai plus ET ». Bon, on sait que le Donald préfère causer au téléphone avec Kim Jong un que converser avec un “alien” (surtout s’il est mexicain), mais il semble qu’il s’agisse d’une coquille, ce dont il est coutumier.
J’ai quand même voulu voir si les allégations présidentielles étaient fondées… Christianity Today (CT, donc, comme la cité céleste ou Jérusalem) aborde vraiment fort peu les débats politiques. J’ai bien trouvé un billet sur les évangélistes et le Brexit (lequel rappelle que le Brexit n’étant pas évoqué dans la Bible, on ne peut se prononcer, mais qu’il conviendra de prier pour la suite) ; hormis cet éditorial, vraiment rien qui ne se rapporte à la bonne parole, aux bons sentiments, &c.
On s’en souvient, les évangélistes ont chaudement approuvé Israël, la reconnaissance étasunienne de Jérusalem pour sa capitale, le transfert de l’ambassade. Depuis, ils ont beaucoup moins approuvé que le Donald n’ait pas donné raison au Congrès sur le génocide arménien (Erdogan avait répliqué en évoquant le génocide nord-amérindien). Mais cet à-côté n’est pas évoqué dans l’éditorial.
Certes, Trump ne figure pas plus que le Brexit dans la Bible, mais comme aurait pu le dire l’apôtre Paul d’un spéculateur aux affaires douteuses (il vient d’être condamné lourdement pour détournements de fonds destinés à financer, via la Fondation Trump, non une association œuvrant pour des enfants cancéreux, mais sa campagne présidentielle), c’est un drôle de paroissien. D’autant qu’il ne se repend pas de son attitude envers les femmes.
Mark Galli, l’éditorialiste, conclut que continuer à soutenir Trump serait dommageable pour les évangélistes et la réception de La Parole (the gospel) dans le monde entier.
Eh oui, beaucoup plus que d’autres obédiences, les évangélistes prêchent de par le vaste monde… En Kabylie, par exemple. Où ils marquent des points devant l’islam. Et où l’on n’aime pas trop Netanyahou.
Il y a des régions où il faut savoir moduler la bonne parole, ne pas trop insister sur le peuple juif « élu » de Dieu. Ni trop clamer “God and The Donald with us”.
Mark Galli admet que nombre d’évangélistes absoudront Trump de son immoralité, mais qu’ils songent à ce que pourraient en penser athées et païens (an unbelieving world). Il faut donc trancher, et considérer l’enjeu mondial. Comment soutenir d’un côté que l’avortement est un péché mortel et de l’autre, que notre président n’a commis que des bévues vénielles ? Tel que, ou presque (voir cet édito en anglais).
Bref, tous intérêts bien pesés, certes, pour l’aumône, la main gauche peut ignorer ce que fait la main droite.
Mais en matière de positionnement concurrentiel vis-à-vis des catholiques, orthodoxes, et autres protestants (presbytériens, et surtout autres méthodistes), il en va autrement. Au Brésil, passe encore…
Et puis, continuer, comme le fait le Donald, sans relâche, à s’en prendre au « musulman » Obama, en Afrique, aux Caraïbes, cela passe mal. Les concurrents de couleur pourraient en tirer parti.
Et justement, un autre article révèle que les révérends noirs prêchent plus longtemps — 54 minutes en moyenne — que les blancs (et quatre fois plus longuement que les catholiques). En sus l’analyse lexicale révèle que les noirs louangent davantage tandis que les évangélistes insistent plutôt sur les péchés et la damnation éternelle. L’étude se fonde sur près de 50 000 sermons et 6 500 congrégations (avril-juin 2019). Du lourd.
Aux États-Unis, on ne rigole pas avec les études de marché. Et pourtant, pourtant, en vérité, on vous le dit, le sermon de la Montagne se lit en moins d’un quart d’heure. Jésus trop concis, et partant, trop catholique ? Plus lapidaire que Trump et ses six pages adressées à Nancy Pelosi ?
Au fait, je ne sais trop si Trump a fait appel à des hackers russes ou ukrainiens, mais j’ai tout à coup des difficultés à accéder au site de CT. L’attente se fait plus longuette que celle de l’Alléluia final d’un pasteur noir.
Toujours est-il, comme l’a souligné Trump et le remarque Hugh Hewitt, du Washington Post, la diffusion de Christianity Today est en déclin. Et selon Hewitt, cet édito ne va rien arranger. Franklin Graham, le fils du défunt Billy, considère que son papa n’aurait pas voulu cela et que le mensuel est devenu liberal. Doux euphémisme.
Les évangélistes représentent le quart de l’électorat étasunien. Ils ont voté, à 80 % pour Trump en 2016.
En fait, on en viendrait à se demander si CT ne mène pas un combat d’arrière-garde voué d’avance à échouer. Le mensuel cherche à maintenir la centralité de Jésus-Christ dans la sainte trinité. Mais Donald Trump est en train de le déloger de la droite du Père. Bon, d’accord, la Bible dit « heureux les simples d’esprit ». Mais elle n’a quand même pas parlé d’un blond peroxydé au fond de teint orange. Faut pas pousser. Certes, il fait des miracles (le Stock Market Record serait, selon le Donald, encore à la hausse). Faute de bouter les Latinos, il fait monter son mur plus haut que le plus fort étiage du Jourdain. Et le très orthodoxe Poutine lui envoie des bénédictions. Les démocrates pharisiens lui ont fait gravir son chemin de croix et il n’a même pas eu besoin, lui, de ressusciter. Qu’il excommunie Sleeping Joe (Doe Donnelly), Bernie Sanders, Elizabeth Warren est une chose, mais que les fidèles suivent ses sermons sur Twitter au lieu d’écouter la parole divine lors des offices pousse le bouchon un peu trop loin. Il fallait, faute que cela cesse, tenter de repousser l’échéance avant le Jugement dernier. Faute de quoi, il pourrait se faire verser direct le denier du culte.

vendredi 20 décembre 2019

Brexit : pardonnez mon anglais, Verhofstadt is right


Les donateurs des Tories filent à la française

Ils sont millionnaires ou milliardaires, mais n’ont pas financé le parti conservateur à la hauteur de leur investissement à Chypre pour conserver la nationalité européenne.
Ce fut cocasse, au Parlement européen, lorsque les députés du Brexit Party ont clamés qu’ils étaient enfin des reines des neiges, libérées, délivrées.
La porte leur est grande ouverte, mais ils n’en préfèrent pas moins rester derrière les barreaux strasbourgeois jusqu’à fin janvier prochain.
Logique : ils continueront à toucher leurs indemnités versées en partie par les contribuables britanniques et de l’Union européenne et les reverseront très certainement à des œuvres charitables. Mais comme chacun sait que se vanter de ses actes de bienfaisance est de, pardonnez mon anglais, de mauvais goût, dégueulasse, ils ont gardé et garderont le silence sur ce beau geste.
S’il y avait des retraites « chapeau » conséquentes pour ces futurs ex-parlementaires, on les retrouverait sans doute bientôt citoyens chypriotes.
Car obtenir la nationalité de Chypre est une formalité peu contraignante : nul besoin de résider sur la partie européenne de l’île, tout peut se faire par correspondance… Il faut juste virer dans un premier temps deux millions d’euros, puis en investir durablement 500 000, par exemple dans une société civile immobilière chypriote.
C’est d’ailleurs ce qu’ont fait de généreux donateurs du Parti conservateur, a révélé Reuters, qui donne quatre exemples de tout premier plan. Les sieurs Alan Howard, Jeremy Isaacs, David John Rowland, James Brocklebank, tous dans la finance. À ces deux millions, il faut ajouter une petite commission à une agence spécialisée, comme la bien nommée La Vida Golden Visas, que Reuters mentionne aussi. Bizarrement, ni le Parti conservateur, ni les intéressés n’ont daigné commenter.
Ce n’est pas le cas du négociateur européen (avec un autre Flamand, et le français Michel Barnier, ils sont trois) Guy Verhofstadt : “Pardon my French (…) British citizens are being s***d by their elite”. En bon français : « Pardonnez mon anglais, ils se font baiser ».
Autrefois, quand les Anglais évoquaient par exemple « le mal français » en français, ils employaient l’expression. Qui, au fil du temps, a filé à l’anglaise vers une autre signification : excusez mon français pour l’incongruité qui va suivre (ou un mot obscène, ou vulgaire, comme la chtouille). Vous vous rappelez les Monty Python et les soldats tous moustachus, les French taunters ? Et leurs invectives moqueuses et surtout injurieuses ? Ah, les vaches !
L’ennui, pour Farage et consorts du Brexit Party, c’est qu’Andorre, Monaco, San Marino et le Liechtenstein sont un poil (de lapin de bois) plus regardants. Le Graal du passeport européen n’est pas aussi facilement accordé qu’à Chypre. Même Malte exige un casier judiciaire vierge et un certificat délivré par la police, et de s’établir pour cinq ans (après avoir versé 650 000 euros, plus de 25 000 à 50 000 euros par tête, au titre du regroupement familial).
Tiens, parlons-en du regroupement familial, qui a disparu de la seconde version du protocole du Bojo qu’il a présenté devant le Parlement. Ce serait un point de négociation avec Bruxelles, donc une sorte codicille pouvant être rétabli avant la fin 2020 avec, pour contrepartie, on ne sait trop quoi.
Sauf que le même Verhofstadt a laissé entendre qu’il faut être deux pour danser le tango et que si les droits des citoyens européens au Royaume-Uni étaient écornés, pardonnez mon anglais, mais la Belgique, par exemple, pourrait se torcher avec le document que soumettront les Britanniques (enfin, les Anglais, car ni les Écossais, ni les Irlandais du Nord, ne seront conviés par leurs voisins à la table des négociations).
Finalement, le SNP ne déclenchera pas (en tout cas, pas très prochainement) un référendum sauce catalane. Holyrood vient d’envoyer un courrier à Boris Johnson qui n’en marquera pas l’enveloppe d’un « retour à l’envoyeur » comme promis. Mais il attendra la fin de la trêve des confiseurs, ou plus tard, pour expédier sa réponse à Édinbourg (ce sera « gnon » dans la tronche, accompagné de marrons sous la ceinture). Les indépendantistes saisiront la justice. Et attendront que les sondages leur soient encore plus favorables. En fait, que les conséquences du Brexit soient ressenties, courant 2021, en Écosse.
Question politique intérieure, les conservateurs veulent que les futurs électeurs présentent soit un passeport, soit un permis de conduire, soit une carte électorale avec photographie pour accéder aux urnes. Ce qui permettra de fâcher la communauté musulmane islamiste, par exemple. Laquelle ne croit pas trop qu’un conservateur hindouiste, chargé d’enquêter sur l’islamophobie au sein du parti, se montre impartial : cet Indien préfère les gilets en alpaga ou mohair à ceux en cachemire (et s’était prononcé sur les musulmans du Cachemire en termes que ne renierait pas Narendra Modi, du parti nationaliste hindou : un dur). Cette carte électorale serait remise gratuitement. Au risque de voir la pièce destinée au Photomaton® consacrée à tout autre chose ? Un voile pudique a été laissé sur les modalités de mise en œuvre de la fameuse carte à laquelle Theresa May avait fini par renoncer.
Il a aussi été décidé d’exempter dix compagnies ferroviaires de l’obligation de se conformer aux normes d’accessibilité pour les handicapés. Cela ne concerne en fait qu’un train sur 11, mais c’est l’une des premières promesses électorales de Boris Johnson qu’il, excusez mon anglais, conchie. Il tirera la chasse sur nombre d’autres, ou en reportera la réalisation à la saint Glinglin.
Et tiens, voilà qu’on découvre que la Withdrawal Agreement Bill (WAB, ou loi ratifiant le protocole Johnson) prévoit de la paperasse pour faire passer des produits de la Grande-Bretagne en Irlande du Nord. Et indique qu’on ne peut estimer les coûts induits pour les entreprises. Mais qu’en cas de no deal, évidemment, cela ne s’imposerait pas… Que vaudrait-il mieux ?
C’est fort de sa majorité que le Bojo a enfin fourni les détails de son protocole. Effectivement, il valait mieux ne pas les divulguer avant les élections.
Sa loi est passée avec une large majorité (358 pour, 234 contre) de 124 voix (soit 44 de mieux que la majorité conservatrice : nombre de Remainers ont jeté l’éponge). Les amendements DUP, SNP et Lib-dem avaient été rejetés. Et comme le Bojo a fait nommer pairs des copines et copains, dont deux de ses ministres, les Lords pourraient peut-être repousser l’échéance, mais non sine die.
Le Brexit à la Bojo veut aussi affranchir le Royaume-Uni de la suprématie de la Cour européenne. Chacun pourra faire ce qu’il lui plait et, pardonnez mon anglais, dire merde à l’autre, un jour ou l’autre.
On comprend que Verhofstadt n’ait pas trop envie de danser avec le Bojo chez Temporel (chanson de Guy Béart). D’ici à fin 2020, le Royaume-Uni pourrait fort bien faire son balluchon et filer à la française sans qu’on cherche vraiment à le retenir.
Resterait l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce, vers laquelle, excusez mon américain, Donald Trump ne daigne plus même plus roter, dégueuler ou vesser ses flatulences. Et comme le Donald et le Bojo cochonnent dans la même bauge… Tout comme le Donald, minoritaire en voix, Boris Johnson a recueilli 43 % des suffrages. Mais pour ce vote parlementaire, il est clair qu’il a aussi bénéficié de voix du Labour (six) et d’abstentions.
Nigel Farage s’est réjoui, et Boris Johnson était sollicité pour des autographes. Vote historique, donc, c’est indéniable. Dont Charles Michel, président de la commission européenne, reconnaît la nature tout en signalant que l’équité devra marquer les relations futures avec le Royaume-Uni.
Seb Dance, parlementaire européen britannique, a laissé entendre qu’un divorce sans (ré)conciliation ne pouvait être écarté. Soit un Brexit dur ou un no deal. Je prends les paris, c’est ce qui se profile. À moins que le Bojo retourne quelque peu sa veste et négocie sérieusement, posément, soit, peut-être, au risque de vexer son électorat. Mais quand il proclame qu’il fera de Londres un « Singapour-sur-Tamise », soit se livrer à du dumping fiscal et autre, Michel Barnier, Didier Seeuws et Guy Verhofstadt risquent fort de recommander l’expulsion du Royaume-Uni.
Bah, après tout, si les Anglais veulent jouer à la roulette russe avec une pétoire à un seul coup, bon débarras. Perfide Albion... Tu sais ce qu'il te dit, Guy de Loimbard (Holy Grail) ?

jeudi 19 décembre 2019

Donald Trump reçoit l’appui de Vladimir Poutine


Laissez une chance au Donald pépie le Kremlin

Mis en accusation, Donald Trump a été félicité par le Kremlin. Pour Vladimir Poutine, on cherche des poux dans la tête du Donald sous des prétextes outranciers et les démocrates sont de mauvais perdants. Mais il y a mieux…
Vous connaissez la fameuse « blague de blondes » américaine. D’où ce sous-titre.
Cette pauvre petite chose blonde qu’est le Donald peut s’enferrer, répondre à côté, ou donner des réponses erronées, ses partisans lui laissent toujours une chance… Et il en est d’ailleurs une fort grande qu’il soit réélu.
Dans deux états républicains clefs, on s’est déjà attelé à réviser les listes électorales pour radier le plus possible d’électrices et électeurs pas trop fiables.
Que Poutine appuie Trump n’a rien de nouveau… Alors que Chine et Russie se rapprochent (cela « gaz » entre elles), le Trumpland considère la Russie pays ami. D’ailleurs, chez les militaires, pourtant moins satisfaits du Donald, c’est fifty-fifty.
Trump avait commencé la soirée d’hier par s’adresser à des partisans dans le Michigan, leur assurant que les démocrates étaient à présent, pour l’éternité, marqués du sceau du démon. La foule scandait, non plus cette fois, à propos d’Hillary, mais de Nancy (Pelosi), « en prison, en prison ! ».
Mais une jeune fille a soudain brandi une bannière « t’es viré ! ». Trump a répliqué que sa mère lui flanquerait une bonne rouste (she will get hell).
Il a aussi assuré à la veuve (récente, depuis quelques mois) d’une députée démocrate que son mari rôtissait en enfer. Classe. Il s’est trouvé quand même un républicain, le représentant du Michigan, pour protester (via Twitter).
Le Donald a réussi à se mettre à dos les scientologues en se prenant au physique de Tom Cruise, mais il s’est repris, l’acteur est quand même un « chic type » (pas aussi beau que les pilotes de l’Air Force, nonobstant).
Pendant ce temps, l’ancien attaché de presse de Trump, Anthony Scaramucci, se confiait à la BBC. Trump est un criminel sans foi, ni loi, et le culte idolâtre qu’on lui voue s’estompera : « franchement, j’ai été assez débile pour voter pour ce type​? », se diraient les Trumplanders. Pas sûr.
À la chambre, les républicains comparaient la mise en accusation à Pearl Harbour, les démocrates à des Ponce Pilate impitoyables (« Jésus fut mieux traité », tonna Barry Loudermilk).
En fin de rassemblement dans le Michigan, le Donald s’est remis à tweeter. Diffusant une photo de lui du style “I want you for the British Army” : « Ce n’est pas à moi qu’ils en veulent, mais à vous… Mais je leur barre le chemin ».
Dans les coulisses, les marchés semblaient orientés à la hausse, alors que le Donald annonçait une déroute qu’il imputait aux démocrates (il y a de fort nombreux très petits porteurs aux États-Unis). Pas grave, sa prochaine gaffe entraînera une baisse qu’il imputera à sa mise en accusation.
Et puis on apprenait que le sénateur républicain Mitch McConnell, qui supervisera les débats de la chambre haute en janvier, avait bénéficié de contrats plus que juteux dans le Kentucky (pour 67 millions de dollars) de la ministre des Transports, qui n’est autre que son épouse.
Et comme un Shadock, le Donald s’est vite remis à tweeter. Les républicains comme lui (il faut se remémorer qu’il fut démocrate quand cela lui sembla bon pour ses affaires) sont de vrais patriotes tandis qu’en face, « c’est la haine de notre pays » qui les motive. Ou il relayait des messages de l’ , dont celui d’un certain Catturd (crotte de chat) qui avait auparavant estimé qu’Obama était « un maquereau musulman à deux balles » (entendez : deux ronds).
Bref, les démocrates se livrent à un harassement criminel contre son angélique personne.
Rien de très neuf, hormis le fait qu’une psychiatre, après tant d’autres, se fondant sur la lettre ahurissante que le Donald adressa à NancyPelosi, a exprimé qu’elle s’inquiétait très fort pour la santé mentale du président des États-Unis d’Amérique.
Bah, tant qu’il ne bave pas en se roulant par terre et faisant sous lui…
Vous pourriez penser que j'exagère, que ce ne sont que menteries et fake news ? Ben, non, renseignez-vous au meilleures sources (genre Fox News). Que de l'officiel revendiqué par le Donald. Car sa réalité dépasse la fiction. L'incroyable mais RealDonaldTrump. Le Hulk qui, quand il était démocrate, voulait mettre Bush en accusation (2008 de mémoire), devenu le rempart du monde libre contre la subversion.
Ma prédiction (ma boule de cristal est activée par l'intelligence artificielle) : chacun aura le Trump qu'il mérite, et ne croyez surtout pas la France cartésienne immunisée.

Michel Onfray, de plus en plus réactionnaire et… xénophobe


Le sieur de Chambois outrepasse les bornes (et au-delà, plus de limites)

L’hebdomadaire Marianne devient-il le pendant concurrentiel de Valeurs actuelles ? On peut se le demander après ce numéro double qui réunit les inepties de Miakël Faujour et de Michel Onfray. Entre autres, mais je me n’étendrai pas.
Commençons par Mikaël Faujour, qui traite de Thomas Beatie, à ses yeux « le premier homme enceint ». Mais non, comme ma véhémente protestation adressée à la rubrique du courrier des lectrices et lecteurs, conspuant l’utilisation du point final au lieu du point médian dans l’infâme billet de Faujour, duplice comme son patronyme le révèle, l’établit : « Non, Thomas Beatie (…) Iel fut humain·e enceint·e ». Si le rabotage systématique de Blogspot transforme les points médians en points pas trop finauds, ne m’en tenez pas rigueur, et lancez une pétition.
Vous n’y comprenez rien, c’est assez logique, j’ai aussi du mal à me suivre.
Achetez le numéro en cours de Marianne, pas le suivant qui aura assurément censuré ma protestation — les niais — dont je vous épargne la teneur (vingt irréfutables pages, histoire de montrer à Donald Trump qu’il a des progrès à faire).
Mais oublions le pâle plumitif, le dérisoire publiciste qu’est à jamais au regard de l’histoire de l’humanité et de ses incertains antécédents simiesques ce Mikaël Trompe-l’œil.
Et venons-en à l’abject Michel Onfray.
Lequel, dans un galimatias intitulé « Appellation d’origine incontrôlée », calomnie éhontément notre sublime Bretagne, avec moult billevesées et calembredaines, topiques usés. « À l’ouest, dès Rânes (…) jusqu’à Brest, les maisons sont construites en granit. Elles sont grises et tristes. Sous la pluie, elles sont démoralisantes. Pour ne pas dire déprimantes ou incitant au suicide. ». Houellebecq, Orléans, Beaugency... Alors qu’elles sont pimpantes plusieurs fois par jour, et que la pluie ne tombe en Bretagne que sur les Onfray et assimilés (onc ne vit Breton·n·e mouillé·e en Arvor ou Armor ; au large, vers Miquelon, j'ne dis pas… Et en Normandie, donc).
C’t’Onfray s’plaint que son négligeable Chambois ait été intégré dans la communauté de communes de Gouffern-en-Auge. En Bretagne, nous sommes fiers de nos cochons, nos truies et nos gorets. Ce ne sont bien évidemment que les maudits Français qui nous ont changé not’ Loire-Inférieure et nos Côtes-du-Nord. Tout comme Châlons est devenu en Champagne (pour faire oublier le rôle de la cité dans l’offensive de la Marne).
J’en parlais à Montjean-sur-Loire (prononcé louaire) qui a conservé sa dénomination, son gentilé, tant bien même réunie dans la communauté des Mauges-sur-Loire (Mauges/Loire pour les courriels et les courriers).
En fait, l’Michel Onfray, pétri de bondieuseries (communions privée et solennelle, adepte de rites funéraires ésotériques divers, fort éloignés de ceux, celtes, ayant autrefois régi le temps profane et spirituel de Chambois, et crapaud de bénitier…), avoue enfin sa véritable nature, son idéologie rappelant les heures les plus tragiques de son histoire (invasion colonialiste de la Grande-Bretagne, je vous en passe).
En sus, il affabule : « Chambois (…), c’est soit un champ de bois, soit un champ de bœufs ». Un champ de bois n’est pas un champ. Et où qu’il a vu des ures castrés batifoler dans un «​ champ » ?
Quand je lis de telles inepties, j’en viendrais à me poignarder avec une andouille (de Guémené, non de Vire).
Et le v’la dénonçant la servitude sous «  l’empire maastrichtien ». Cause pour toué, Normand.
Plus posément, je m’interroge. Voici un numéro de Marianne consacré à « l’absurdie », se gaussant des dérives du politiquement correct, représenté aussi par un Michel Onfray alignant des clichés facilement assimilables et dans l’air du temps (terroir, mémoriel, &c.). Lequel n’a « pas tout faux » d’ailleurs (le crachin breton devrait le ménager, qu’il puisse s’ébrouer sans avoir été trop trempé, ce qui est impossible, chacun de bonne foi le sait, en Bretagne, on n’est jamais trempé). Paradoxal, non ?
Bon, comme disait Barnum : no bad publicity as long as… (ou un truc voisin).
Onfray, couvres-toi la tête de cendres, vient à Auray (Auray-Quiberon-Terre-Atlantique, mais An Airé quand même), prosternes-toi, et abjures : ni dieu, ni maître, ni Chambois for ever. Ou retournes à ton auge. Vas, je ne te hais point (quoique... calomnier ainsi notre riante et ensoleillée Bretagne...).