lundi 6 janvier 2020

Finlande : vers 24 h de travail hebdomadaire

Sanna Marin plaide pour 6 h/jour par 4

J’ai connu les 48 heures de travail hebdomadaire (et, devenu cadre, bien au-delà). Voici que la Première ministre finlandaise plaide pour six heures ouvrées journalières sur quatre jours hebdomadaires. Et pour les Finlandaises et Finlandais, cela semble réaliste…
Sanna Marin, 34 ans, Première ministre finlandaise, veut aligner la durée journalière de travail en Finlande sur celle de la Suède, soit six heures quotidiennes. Elle va plus loin, puisque pour elle, et ses cheffes de l’opposition (toutes des jeunes femmes), la semaine de travail de quatre jours est envisageable.
Soit 24 heures de travail par semaine, le reste du temps (72 heures) étant consacrés à la famille, ou aux violons d’Ingres, sommeil et farniente.
Faut-il rappeler ce qu’une heure de travail rapportait aux actionnaires en 1945, et ce qu’elle leur rapporte aujourd’hui. Dix, vingt fois davantage, ou plus encore ?
Du moins en Europe.
Pour le moment, la durée (théorique) du temps de travail en Finlande est égale à celle de la France (huit heures × cinq jours). Théorique puisque, toujours à l’heure actuelle, certaines et d’aucuns — comme ce fut mon cas — bossent parfois encore (rarement) 72 heures d’affilée (d’ac’, mon record ; en fait un peu moins : un quart d’heure de sommeil sur une maigre couche par terre toutes les quatre ou cinq heures). Cuisiniers, journalistes, &c., bossant 24×24 par intermittences, savent. Non compensées, non récupérées. C’est le boulot, le taf, la galère. Et les métiers.
Ce qui ne veut pas dire que cela suffit à sortir de tout petits patrons de la mouise (j’en fus, un temps…).
Certes la productivité a été multipliée par x puissance y, en certains domaines. Pas d’en tous (je pense aux fonctions hospitalières, où les toubibs pourront être remplacés par l’intelligence artificielle, mais non les infirmières ou les aides-soignants tant que nous ne nous accoutumerons pas aux robots).
N’empêche…
Sanna Marin ne s’est pas déjà exprimée sur les répercussions sur les retraites. J’imagine qu’elle le fera.
Faut-il rappeler que le meilleur système éducatif européen est le finlandais ?
Que la perspective sur la durée du travail est liée à ce paradigme ?
Que dans ces conditions, oui, on peut envisager, comme en Finlande, un âge de départ en retraite à 63 ans et trois mois ?
Parce qu’en Finlande, on n’est pas décrété inemployable vers 45 ans ?
Je ne sais si en Finlande, les octogénaires en vue trustent tous les emplois médiatiques les plus grassement rémunérés (comme en France, où…voyez par vous-mêmes la moyenne d’âge de tous ces gens prônant l’allongement de l’âge du départ en retraite pour les autres).
Cela étant, ne vous pressez pas d'apprendre le finnois et de faire vos malles pour rejoindre Helsinki. Certes, Sanna Marin a bien dit que cette semaine de 24 heures pouvait paraître utopique à présent mais réaliste dans un futur indéterminé, mais son gouvernement n'a pas l'intention de légiférer sur la question de sitôt.
Mais après le remplacement des emplois des secteurs primaire et secondaire vers le tertiaire, la robotisation et l'intelligence artificielle ne vont pas générer assez de nouveaux métiers. Les plus riches risquent de fuir les conséquences de leur enrichissement pour les futurs inactifs en se réfugiant dans des enclaves réservées. Préservées aussi des chaleurs et froids extrêmes. Et qu'ils ne multiplieront pas les charges de gentilshommes de brevet d'affaires (ou porte coton) ou de porte-chaise d'affaire pour leurs « commodités ».
Je laisse la conclusion à votre réflexion.

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