samedi 28 novembre 2020

Un Brexit convenable encore envisageable ?

Vivement un tunnel Porspoder (Finistère) Cork (Irlande)

Franchement, je ne sais si un tunnel entre le Finistère et l’Irlande serait envisageable, mais j’en doute très fort. Mais quand je lis qu’une liaison entre Dunkerque et Rosslare sera opérée par la compagnie danoise DFDS, je me dis qu’on navigue sur la tête…


Je ne sais pas si vous vous représentez bien une route navigable entre Dunkerque et Rosslare ? Bon, pour environ 120 camions par ferry (six trajets hebdomadaires) cela implique 24 heures de traversées, dont la plupart nocturnes. Je ne sais plus quel automne des années 1970 j’ai embarqué en Irlande (sans doute à Rosslare) pour rejoindre la France (sans doute Cherbourg). Mais je me souviens d’avoir ressenti — une fois n’est pas coutume — comme un fort mal de mer. Plus fort que sur un tape-cul rejoignant l’une des îles anglo-saxonnes depuis la Bretagne. Il faut dire qu’il s’agissait d’une compagnie scandinave proposant un buffet à volonté (nous n’avions pratiquement mangé que des sandwiches et des pâtés de public houses depuis un bon moment, nous nous sommes lâchés). En automne, la mer est plus que rude entre l’Irlande et la France. Bon courage, les routiers, lorsque votre bateau dépassera Land’s End (le pendant de l’écossaise John o’Groats, mais en Cornouailles). Tout cela pour éviter de possibles interminables formalités douanières si, en raison d’un Brexit sans accord, vous deviez transiter via le Pays de Galles et l’Angleterre.

On en est où, à propos du Brexit ? Allez savoir. Comme Joe Biden conserve des attaches irlandaises, il ne semble pas trop disposé à donner un feu vert à Boris Johnson pour sceller un accord favorable pour le Royaume-Uni dans ses relations commerciales avec les États-Unis. Cela peut-il entrer en ligne de compte ? Le brouillard continue d’isoler le continent du Royaume-Uni.

Cela étant, l’Écosse semble vouloir se rapprocher davantage de l’Union européenne. Mais là encore, ce n’est ni pour demain ou après-demain. Enfin, semble-t-il, nos partenaires européens sembleraient (le conditionnel s’impose) vouloir faire fléchir la France sur les droits de pêche. En gros, les pêcheurs normands et bretons bénéficieraient de moindres quotas.

Nous sommes aussi sommés de retenir plus d’immigrants de notre côté du Chunnel. Priti Patel et son homologue Gérald Darmanin auraient conclu un accord : davantage de policiers français pour empêcher les immigrés de tenter la traversée. sur des embarcations de fortune.

Et sur le front des saucisses, quoi de neuf ? Les saucisses irlandaises ou françaises, tout comme la bratwurst allemande et d’autres, donc les knacks et les saucisses de viande alsaciennes pourraient disparaître des étals britanniques. Cela parce que l’U.E. ne voudrait pas laisser passer le haggis écossais et les succulents bangers sans garanties sanitaires. Nous en restons au point mort sur le front de la saucisse. Or, pour confectionner des saucisses britanniques, il faut importer depuis d’autres pays, car le Royaume-Uni reste déficitaire. Boris Johnson s’est emparé de la question, assurant que Belfast sera fourni en saucisses unionistes (sans pour autant préciser comment).

Mais ce n’est pas tout, le Daily Express (pro-Brexit dur) croit savoir, sur la base de documents ayant fuité, que l’Union européenne veut fixer les taux d’imposition du Royaume-Uni. Ce afin de lutter contre l’évasion fiscale. En fait la crainte européenne reste que le Royaume-Uni se transforme en un paradis fiscal du genre de Singapour. Bon, l’Express révèle aussi un « plan secret » consistant à faire exploser une bombe nucléaire dans le tunnel sous la Manche. Cela remonterait à mars 1969. Perfide Albion. De quoi freiner l’invasion des saucisses continentales de manière radicale. Mais bien évidemment, cela ne sera pas nécessaire puisque l’Union européenne va se disloquer incessamment sous fort peu (cela fait des mois que l’Express le prophétise).

Le Daily Mail, un poil plus modéré, considère que Michel Barnier signale, depuis Londres, que c’est « maintenant ou plus jamais », mais que Lord Frost laisse entrevoir un faible espoir d’aboutir à un accord qui bien sûr respectera « l’intégrité de la souveraineté britannique. ». En résumé, personne n’y croit vraiment très, très fort. 

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