lundi 11 novembre 2019

Brexit : Le Brexit Party se retire devant les conservateurs

Farage retire 317 candidats des prochaines élections

Cédant à d’amicales pressions (de Donald Trump ?), Nigel Farage retire les candidats du Brexit Party dans les circonscriptions les plus favorables au vote conservateur. Pas d’alliance électorale, concession unilatérale. Ce en vue d’écarter la perspective d’un second référendum sur le Brexit, promis par le Labour et les Lib-Dem.
Les spéculations sur une complète alliance électorale entre les Tories et les Brexiteers de Nigel Farage ont tourné court. Boris Johnson avait écarté cette éventualité, Farage avait continué d’insister jusqu’à ce jour.
Le Brexit Party va donc se concentrer sur les circonscriptions ayant à la fois voté pour la sortie de l’Union européenne et pour les travaillistes. Ce qui devrait mener à reconduire une majorité conservatrice au Parlement.
Les quotidiens favorables aux conservateurs assurent que c’est désormais dans la poche pour Boris Johnson, les autres que rien n’est gagné d’avance (le Parlement compte 632 sièges, et il faudrait que les conservateurs laminent le Labour dans 50 circonscriptions pour être sûr de former une majorité).
Cet élément nouveau a mis deux faits en lumière. D’abord que les Tories (dissidents bien sûr inclus) et le Brexit Party estiment qu’un second référendum aurait de fortes chances d’inverser les résultats du premier. Ensuite que le no-deal, une sortie sans accord, reste possible tant bien même le protocole Johnson serait approuvé par le Parlement et accepté par l’Union européenne. Car s’ensuit de toute façon une période de transition d’un an (ou deux, si prolongations, ou…) pendant laquelle un accord de libre-échange doit être négocié. Farage a laissé entendre que Johnson poursuit en fait un échec de ces négociations et une rupture totale avec l’UE, au plus vite.
Ce qui pourrait faire réfléchir les conservateurs Remainers, votant pour des candidats ex-conservateurs se présentant en indépendants, ou pour des libéraux-démocrates, ou s’abstenant.
Cette reddition sans condition de Farage signifie aussi que le Brexit Party restera une formation marginale, sous-représentée : les candidats de ce parti avaient largement plus de chances de se voir élire par un électorat conservateur favorable au Brexit que par son équivalent travailliste. Cela étant, individuellement, quelques candidats conservateurs déclarés se sont retirés pour le favoriser. On ne sait trop s’ils seront remplacés et par qui (de parfaits inconnus ?). En revanche, des candidats du Brexit Party sommés de se retirer pourraient se présenter en indépendants.
Jeremy Corbin a déclaré que la décision de Nigel Farage découlait d’un ultimatum de Donald Trump. Cela peut aussi influer sur une partie de l’opinion considérant qu’à tout prendre, mieux vaudrait rester « vassalisé » par l’UE que par les États-Unis.
Autres concessions unilatérales : les Verts ont déjà retiré deux candidats dans des circonscriptions conservatrices gagnables par les travaillistes. Les Verts, le Lib-Dem et le Plaid Cymru (Wales) ont passé un accord formel.
Le jeu reste en fait assez ouvert, même si les sondages accordent toujours aux Tories qu’ils resteront le premier parti britannique (enfin, hors Écosse ; et les Nord-Irlandais unionistes commencent à comprendre que le ”mainland” se désintéresse de leur sort). Les politologues restent d’ailleurs prudents. Mais les bookmakers ont remonté la cote des conservateurs. Alors… Alors ? Alors, on verra bien

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