La revue jésuite Projet aborde les questions du genre dans l'éducation...
La revue Projet de
février 2019 a pour principal titre « L’éducation a-t-elle un genre ? ».
La réponse est peut-être que l’éducation catholique aborde la question de
manière bon chic, bon genre… Mais pas tout à fait comme on pouvait s’y
attendre.
Le nº 368 de la revue Projet, supervisée par les jésuites, consacre son dossier principal
à la question de l’enseignement du genre dans les établissements scolaires ;
en particulier – cela va de soi – dans les écoles chrétiennes.
Cette revue d’excellente
tenue prend ainsi un risque sans doute soigneusement mesuré, soupesé. Car la
question du genre a soulevé un, des tollés dans certains milieux catholiques
ou, plus largement, confessionnels. C’est donc abordé – pure supposition, je n’ai
pas lu l’ensemble de la revue, mais son site offre l’accès libre à un large
choix de contenus du numéro en cours et des précédents – en marchant de la
pointe des pieds sur des œufs. Et tout à fait intelligemment si j’en juge par
ce que j’ai pu consulter…
Certes, on s’en
doutait, nulle apologie des homosexualités, de la bisexualité, &c. Mais si
les termes ne sont pas employés, en tout cas dans ce que j’ai pu lire, la réalité
n’est pas tout à fait évacuée. Il est ainsi fait état des 0,5 à 1,7 % des
personnes au sexe biologique mal défini…
Mon intérêt
pour les luttes féministes (articles dans Politique-Hebdo,
Libération…) est fort loin derrière
moi et ma participation aux enseignements universitaires d’études féministes
(parfois rebaptisées improprement études de/du genre… qui les englobent
partiellement mais en élargissent le cadre), c’était au siècle dernier. Mais j’ai
des restes.
Très
franchement, même en tentant de pinailler (de bonne foi), je n’ai pas grand’ chose
à redire sur la contribution de Bruno Saintôt « Qu’est-ce que le genre ?
– petit précis d’une notion large ». C’est en fait une rétrospective de l’utilisation
de la notion de genre. Vrai : « le
pluriel est nécessaire » lorsqu’il est question des théories du genre.
Je ne sais si
Peggy Sastre s’est vue proposer une tribune pour ce numéro, mais je doute fort
que la conception in-vitro soit prônée. Mais Marie Duru-Bellat, qui aborde « la tyrannie du genre », et les « stéréotypes de genre », et la
non-mixité dans l’éducation, l’écriture inclusive (pour les consœurs et
confrères, signalons sa note de bas de page sur le point médian), &c., le
fait avec bon sens. Du moins, notamment, si ses arguments sur l’écriture
inclusive peuvent être discutés (« cela
rend l’identité genrée obsédante »), ils méritent qu’on s’y attarde. Cela
étant, la définir « chercheur » et non « chercheuse » ne me
semble pas idoine, mais je n’y vois pas une muette « note de la claviste »
(au bon temps de Libération, les
clavistes mettaient leur grain de sel à la suite des articles). Marie Duru-Bellat
est une docteure (dottoressa en
italien – j’employai doctoresse antan pour les docteures en médecine et je ne
vois pas pourquoi cela serait incongru) ès
sociologie et honoris causa de l’université
de Genève. Ne chipotons pas, pas d’amalgame ici, ni de procès d’intention…
Au
final, si le sujet vous intéresse, que vous n’en savez que fort peu et voulez
bien l’aborder sans idées préconçues et préjugés, ce
dossier de Projet est bienvenu. Voyez
aussi, sur le site, celui intitulé « Sommes-nous libres de (ne pas) consommer ? ».
Sur ce site de Projet, vous trouverez
aussi chaussure à votre pied (contribution de Xavier Ricard Lanata : « Trouver
chaussure à son pied » du numéro intitulé à la Magritte « Ceci n’est
pas un numéro sur la chaussure »). Évidemment, si vous devez interpréter
un travesti, comme dans le film Profumo
di donna (de Dino Risi), n’y cherchez pas les bonnes adresses d’escarpins pointure
46. La revue Projet est très peu
fournie en publicités ou carnet de bonnes adresses. Mais celle de son site est
très recommandable.
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