mercredi 6 novembre 2019

Mutuelles santé : plutôt crever (dans le fossé) !


Des reniements des idéaux mutualistes

Vieux barbon (senior « avancé »), affligé et perclus (modérément), je n’ai pas d’assurance complémentaire et n’en aurais pas avant… jamais, longtemps ? Déjà parce que juste au-dessus du seuil pour obtenir une aide de la collectivité (vous), surtout parce que… le mutualisme ? Aucune envie de gaver ses dirigeants.
J’ai vécu à Niort, ex-« capitale des mutuelles » (comme Cholet des mouchoirs), mon fils fut employé dans une mutuelle d’assurances diverses, je fus agent général d’assurances d’une société mutualiste (pas vraiment longtemps, et par défaut).
Le mutualisme, quelle belle idée ! Un peu comme le communisme, avant que ses chefs de file ne se vautrent dans des datchas, des palais, roulent en limousines.
Le mutualisme s’exemptait de dispendieuses campagnes de publicité (payées par les adhérents). D’opérations de relations publiques (diverses, dont de soutien à des manifestations sportives, à des navigateurs : voir les Banques « populaires ») dont le coût est ponctionné sur les sociétaires (cotisations, frais bancaires).
Le mutualisme n’est plus. Ses dirigeants s’empiffrent, rétribuent grassement des présumés « sachants » (licencier, au besoin, regrouper les services, améliorer la productivité des salariés…).
Voici plus de trois lustres, une infirmière me mit en garde : sans assurance complémentaire, j’aillais un jour en baver grave. Eh bien, qu’il en soit ainsi, et que j’abrège par mes propres moyens. Plutôt crever que de contribuer à la pérennité d’un système dévoyé.
J’en ai vu, connu, côtoyé, des dirigeants syndicalistes à gros cigares, des présidents de sociétés mutualistes (et leurs cadres supérieurs, actuaires et autres, qu’ils ont recruté) se vautrant dans l’aisance. Et pour ces derniers approuvant toute mesure visant à maximaliser les profits en sélectionnant les risques. J’en ai connu des mutualistes siégeant au Conseil économique et social.
La pire arnaque, l’assurance obsèques mutualiste. Crédit mutuel (enfin, la principale fédé, à la tête de multiples titres de presse régionale), Macif, Malakoff-Médéric, et j’en passe… L’assurance obsèques, « case ruineuse » selon les associations de consommateurs.
Plutôt la fosse commune ! Le suicide au bord de la falaise à marée haute… Rien qu’en trois ans de cotisations, il y a de quoi s’offrir un décès sur une côte infestée de requins, un désert survolé par d’innombrables charognards d’un autre genre que les dirigeants mutualistes.
Il fut un temps où l’on cotisait en fonction de ses revenus (c’est toujours le cas, d’une certaine manière : on opte pour la couverture la plus complète, et on multiplie les actes médicaux aux dépens de celles et ceux ne pouvant souscrire qu’à la moindre, et hésitant à se soigner). L’offre antérieure était claire, sans options, sans diversification des stades ou strates multiples de garanties. La tarification liée au revenu a rétréci telle une peau de chagrin.
Je logeais, à Angers, rue Saint-Aubin, au-dessus de la Pharmacie mutualiste. Devenue Pharmacie des Halles (rue Baudrière). La Mutualité Anjou-Mayenne l’a cédé à une minime fraction du prix du stock, de la valeur immobilière. C’était en 2016.
Et toutes les mutuelles engraissaient la Fédération nationale de la Mutualité française (environ six euros par adhérent), histoire de payer des gueuletons aux dirigeants, de grenouiller dans les couloirs des deux assemblées et à Bruxelles. Mais la Matmut, se rapprochant d’AG2R La Mondiale, a cessé de verser. Trois millions d’euros quand même, la contribution de la Mamut. Employés à quoi ? Vous me posez la question ? Eh bien, je ne sais vous répondre. Peut-être à rémunérer des coquins et copains d’officines diverses, des groupes de réflexion élaborant de nouveaux moyens de vous traire. Votre mutuelle est-elle vraiment une mutuelle ? Vous pressentez la réponse : non. Aucune, sauf exception que je recherche en vain.
On reparle de Richard Ferrand et des Mutuelles de Bretagne ? Nul besoin. Tout le monde à compris. Pas vraiment un bénévole… C’est l’image même de ce qu’est devenu le mouvement mutualiste.
S’il subsistait des (rares) rares exceptions, merci de m’en informer. Je me suis documenté, pas encore trouvé.
À cela s’ajoute la complaisance avec les pratiques du data mining. Prenons la GMF (branche assurance IARD et automobile). Qui sait déjà tout de vous ou presque, mais, quand vous vous rendez en agence, oblige à finaliser un avenant en ligne. Histoire de piller vos données ? Je ne vais pas aussi loin (faute d’envie de vérifier, de creuser). Données revendues à des annonceurs ? Un mutualiste n’est pas un prospect « merchandisé ».
C’était mieux avant ? Oui, de ce point de vue informé des idéaux initiaux mutualistes. C’est réversible ? Sans doute non.
Alors, plutôt crever la gueule ouverte que de prêter main-forte à cette mascarade. Cela ne saurait plus trop tarder. Tête haute, droit dans mes nu-pieds éculés.
À la bouche une dérisoire chanson : « Mort aux vaches ! ».

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