Défections et coups bas marquent la campagne au R-U…
Il semble qu’il n’y ait que des
élus ou caciques du Plaid Cymru (Wales), du SNP (Scotland) à ne pas retourner
leur veste ou virer casaque ou à se présenter contre leur parti alors que la campagne
électorale britannique tourne vilain.
Je ne vais pas vous abreuver de
détails : des conservateurs qui se présentent sous l’étiquette
indépendant, des travaillistes désavouant leur formation (et surtout Jeremy
Corbin), et même un Lib-Dem se maintenant contre l’avis de Jo Swinson…
Pour ce dernier, cela découle du
pacte électoral des Remainers (Unite to Remain), soit les Verts, le Plaid Cymru
et le Lib-Dem. Cet accord, portant sur 60 circonscriptions, fait des remous à
la base. Il est censé faire gagner une quarantaine de sièges à ces trois
formations, mais les analystes ne prévoient guère qu’un gain de cinq ou six.
Cette campagne est déjà marquée
par des gaffes de toutes parts, et surtout par des coups bas.
En témoigne la une de ce vendredi
du Daily Telegraph, mettant encore plus en relief les propos de Boris
Johnson sur le Labour. En gros : les travaillistes veulent mettre à genoux
la classe moyenne tel Staline massacrant les koulaks (les agriculteurs pas trop
indigents). Cela donne le ton.
Plus agressive encore, cette prise
de position contre Corbyn et le Labour de la Jewish Chronicle. Certes,
Corbyn et d’autres travaillistes ont prêté le flanc à l’accusation de, comment
dire ? L’antisémitisme ne vise plus tous les sémites ? Il n’y eut que
les Juifs (très majoritaires) à être exterminés dans les camps de la mort ?
Je ne suis pas le moins du monde révisionniste. En revanche, l’appellation de
sioniste, autrefois plus qu’honorable, prête désormais à confusion. Et des
Juifs de partout (Israël, Amérique du Nord, du Sud, Europe…) en conviennent. Et
ce n’est pas de leur fait.
Corbyn a répliqué : il est anti-raciste, des
Juifs sont membres du Labour, &c.
J’ouvre une parenthèse : en France,
le « vote juif » était un mythe, y compris en Alsace. Il est désormais
activé par l’extrême-droite… comment encore dire ? Judéo-opportuniste,
clientéliste ?
Tout cela est fortement
détestable. N’allez pas me faire dire que les torts sont partagés et que je m’en
lave les mains. Ils sont partiellement partagés (entre de multiples
composantes, dont de franches anti-Juifs, s’assumant, soit par convictions
dévoyées, soit pour vendre leur soupe nauséabonde ; et entretenue par un
complot Trump-Poutine-Netanyahou & co ? Allez, foin de billevesées).
N’empêche… Une travailliste, Ms Kate
Ramsden a considéré que l’État d’Israël évoque « un enfant persécuté
devenant un adulte persécuteur ». On ne doit pas le voir ainsi : « l’État »
israélien n’est pas la Nation israélienne. Ce qui se vérifie, y compris sur place (voici un an, j'y étais).
Pour moi, Kate Ramsden a gaffé… Aggravant
son cas en estimant que les accusations visant Corbyn provenaient du “wealthy
establishment”. Celui lui a coûté son investiture.
Et chaque jour, une nouvelle gaffe,
provenant d’un bord ou de l’autre, va émailler cette campagne électorale.
Ébranlant la cohésion britannique davantage que le terremoto romain
endommage le forum et le Colysée.
Encore une fois, que
les 27 ne s’en mêlent pas…
Je m'en mêlerai, je gafferai... C'est devenu quasi-inévitable car tout peut être de nos jours (et de ceux d'hier, et avant-hier) interprété pernicieusement de travers. Rappelez-vous Siné et son « il ira loin ». Mon insignifiance m'y autorise, en quelque sorte. Mais, pas davantage qu'à d'autres, ma bonne foi ne saura constituer de circonstance atténuante aux yeux de qui voudra la contester.
C'est ce qui pend au nez des commentateurs « autorisés » des instances européennes.
Toute déclaration exposant au backlash inévitable. Triste époque.
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