lundi 9 septembre 2019

Paris Respire : arnaque aux amendes de stationnement ?

Paris Respire ou Paris étouffera qui et quoi ?

Drôle d’idée d’interdire la circulation automobile le dimanche dans des zones « Paris respire » densément dotées de parkings privés. S’agirait-il d’empêcher les habitants de prendre leur voiture le dimanche, ou de les exposer à se prendre des amendes de stationnement faute d’avoir pu regagner leurs parkings ?
Je ne sais si vous avez lu Sainte Anne ! — livre d’Ary Routier et Nadia Le Brun, Albin Michel éd. — qui n’insiste pas trop sur les dépenses somptuaires de l’hôtel de ville et des mairies d’arrondissement de Paris… Jacques Chirac était un petit joueur… Il ne s’agit pas de taper que sur la seule Anne Hidalgo : toutes et tous, pour les petits fours et les légers avantages, quel que soit le bord affiché, savent être « des leurs » et trinquer avec les fonds de « nouzôtres ».
Mais déjà, le coup des Jeux olympiques m’avait franchement douché… Anne Hidalgo semblait contre, puis revirement. Va-t-on appliquer les règles de Paris Respire aux voitures officielles lors des JO ?
D’accord, Paris Respire, pourquoi pas ? Je suis la plupart du temps piéton ou usager (clin d’œil à Philippe Lacoche et à sa Mise au vert, aux éds du Rocher) des transports collectifs. Sauf que, ben, parfois, le dimanche, je dois, non par agrément mais obligation(s), utiliser une automobile.
Par exemple quand, en raison de nécessaires travaux, la SNCF refait les voies de la ligne Paris-Saint-Quentin (train jusqu’à Creil, près de quatre heures d’autocar ensuite, et une vieille dame en EPHAD ne comprenant pas que la visite sera reportée ou totalement écourtée). Quand il faut aller chercher un toutou en Champagne. Quand…
Rare, mais… hallucinant. Paris Respire étouffe donc, depuis fin juin dernier, la circulation automobile « tous les dimanches et jours fériés » de 10 heures à 18 (hiver) et 20 (été), dans le quartier Bonne-Nouvelle-Porte-Saint-Denis. Pourquoi pas. Sauf que j’ignorais le mode d’emploi. Que je ne pouvais attendre 20 heures pour rentrer la voiture (une petite citadine, essence) au parking souterrain.
Dans ce quartier, j’en connais au moins trois, des parkings. Un sis rue de l’Échiquier, à rejoindre depuis la rue de Metz (barrage filtrant), un autre, rue d’Enghien (idem), le troisième accessible rue d’Hauteville…
Au départ, le matin, je ne m’aperçois de rien. Sauf d’une manif place de la République, d’un marché et de travaux à la Bastille, ce qui fait que je mets plus d’une heure, polluant abondamment, à rejoindre l’A4. Au retour, j’évite ce parcours, pensant revenir par la rue de Metz. Barrage… Filtrant, fixe ? À première vue, la différence ne saute pas aux yeux.
Donc, remontée vers la gare de l’Est, histoire d’emprunter la rue de Paradis, redescendre le faubourg Poissonnière et… barrage filtrant rue d’Enghien. Sérieusement filtrant.
Préposés courtois. Mais impavides. « Il faut un justificatif ». Lequel ?
Il est bien indiqué que « la desserte interne de cette aire piétonne est autorisée (…) aux véhicules des résidents du secteur concerné ». Voui, mais le parking n’est pas situé dans ma rue… Et je n’ai rien pour attester que je loue un emplacement dans un parking de la rue.
Au final (quelques mauvais moments), produire une manette d’ouverture des volets du parking a fini par suffire. Ce qui en soi, ne constitue pas un justificatif (cela pouvait être celle d’un garage à Levallois ou d’une maison individuelle).
Mais à un moment, je me se suis demandé si je n’allais pas devoir tourner près d’une heure pour garer la voiture, avec l’inconvénient de devoir se lever tôt ou de risquer une amende de stationnement.
Et si c’était le but de la manœuvre Paris Respire ?
C’est un peu comme pour les Gilets Jaunes. Incités à rouler diesel, puis à changer de véhicule. Et les voitures de collection polluantes ? Celles des très riches autorisées à se pavaner, et les deuches, les 4L, les petites Simca interdites de circuler ?
Je sais, c’est outrancier. Et non, je ne suis pas forcément déjà exaspéré par l’opération Paris Respire. Simplement, divers promoteurs ont été requis de construire des parkings souterrains, des investisseurs (dont de tout petits) à acquérir des boxes ou emplacements de stationnement, des gens ne pouvant plus faire autrement à en louer.
Là, il fallait présenter « la carte grise du logement concerné ». Lequel peut se trouver limitrophe de, mais non « dans » la zone (alors que le parking, lui, est en plein dedans).
Je ne sais combien de parkings se trouvent entre la rue Jarry et le boulevard Bonne-Nouvelle… Nos édiles se sont-ils inquiétés de la question ? Et pour les autres secteurs de la capitale ? Déjà deux quartiers dans le dixième arrondissement… Ailleurs ? Tiens donc, autour des Champs-Élysées, ce n’est que le premier dimanche de chaque mois. Sinon, les secteurs à limousines semblent épargnés.
Des gens qui n’ont pas de chauffeurs munis de coupe-file travaillent les dimanches. Contribuer à faire changer des habitudes, oui… Mais déjà ne pas viser toujours les mêmes, et ne pas mettre d’interdictions avant de proposer de réelles solutions alternatives, ou tout simplement renoncer à se la jouer écolo s’il n’en est de viables.

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