samedi 14 septembre 2019

Gilets jaunes : les ronds-points résistent ?

Reste-t-il des ronds-points occupés par les Gilets Jaunes ?

La France, pays du nombre des fromages puissance x pour situer celui des ronds-points. Il en reste donc un large choix aux Gilets Jaunes ; mais les occupent-ils encore ?
Ils seront bientôt 50 000 en France, record mondial : petit point sur ces carrefours giratoires, forcément subjectif. Le carrefour tourne rond parce qu'il contribue à réduire les accidents. Aussi parce que, ai-je cru comprendre, les directeurs départementaux de l'équipement touchent un léger pourcentage sur le montant des travaux effectués par des entreprises plus ou moins proches d'élus locaux. Mais j'ai peut-être mal compris, ou ma documentation n'est plus à jour. De même parce qu'ils rabattent maints et davantage d'automobilistes sur les autoroutes... Là, je suis formel. Autant dire que l'occupation de ces ronds-points par les Gilets Jaunes prenait valeur de symbole...
Mais en subsistent-elles, de ces occupations. J'ai très mal cherché, mais, en cette première quinzaine de septembre, je n'en ai trouvé qu'un, je ne sais trop où en Isère, celui que Luc Gwiazdzinki a photographié. Il le garantit occupé le 4 septembre dernier. Je n'ai aucune raison de mettre sa parole en doute, mais à moins qu'il soit immense, apte à rassembler des dizaines de personnes lors d'une assemblée générale, qui se serait tenue dessus au 292e jour du mouvement, je l'ai trouvé vraiment très faiblement envahi. M'est avis, là, au pif, au vu d'autres photos, que la fameuse AG s'est déroulée ailleurs...
Cela étant, Luc Gwiazdzinki, auteur d'un ouvrage collectif Sur la vague jaune, l'utopie d'un rond-point (Elya éd.), peut être jugé in situ. Celui de The Conversation (qui publie deux de ses articles, « Rentrée presque ordinaire.. » et « Le rond-point, fabrique (...) des solidarités »). Pour un peu, on voudrait croire que la curieuse « prophétie » de Philippe Lacoche, dans Mise au vert (éd. du Rocher) serait sur le point de se concrétiser (cafés municipaux associatifs, phalanstères, &c.). Le rocher de touche de Mise au vert, ce serait ces espaces circulaires de l'Isère que fréquente Luc Gwiazdzinki.
Ce n'est pas le disqualifier que de signaler qu'il est enseignant-chercheur en urbanisme et non sociologue de la mobilisation... Comme le fut Hiarivelo « Mahatsangy » Randrianantoandro, que je salue amicalement au passage, et qui, comme son nom l'indique est originaire de Madagascar. Je me souviens encore assez bien de sa thèse sur le mouvement des forces vives (« sociologie de la protestation collective »). Comme le restent Érik Neveu, Olivier Fillieule, d'autres...
Car ses (de Luc G.) observations restent, à mon sens, pertinentes. Mais l'achoppement, c'est qu'elles pourraient ne valoir que pour l'ici et maintenant. En 1991, les forces vives étaient... « innombrables », à Madagascar. En mars 2018, les Assises nationales des mêmes considéraient que rassembler 420 participants (environ 70​ délégués par province malgache) serait fort honorable...
Que des ronds-points aient été évacués manu militari, d'autres délaissés pour se rassembler ailleurs, explique la raréfaction des ronds-points occupés par des Gilets Jaunes. Ah, tiens, si, celui d'Ambrusson (vers Lunel ?) aurait vu revenir des protestataires l'occuper dimanche dernier. En visitant des sites de la presse régionale, il se pourrait que j'en déniche un troisième.
Je ne suis évidemment pas plus qualifié de Luc. G. pour disserter (déblatérer ?) sur les Gilets Jaunes... Dont je ne suis pas. Très peu pour moi, ces quasi-nantis jaloux de la télé ou du véhicule du voisin, se disant, pourquoi lui, et pas moi... D'accord, je caricature. Mais quand tu vois des types qui ont des revenus deux, trois, quatre fois supérieurs aux tiens... Qui roulent en je ne sais quoi, s'habillent avec des fringues de marque comme des ados. Des quadras et quinquas qui n'ont jamais bouffé de la vache enragée... En revanche, oui, je ne crois pas que ces gens soient la majorité des Gilets Jaunes.
Je ne voudrai pas poser en donneur de leçons, juste signaler que nombre de SDF nous abhorrent , abominent, toutes et tous. Y compris les bénéficiaires de logements sociaux, y compris les plus « assistés » d'entre nous;
Je ne suis pas « passé par là » (juste très furtivement). Mais il faut comprendre que je crache tant à la gueule (seul langage que certaines et certains comprennent encore) des rupins et des mini-rupins (micro-rupins ?) qui, les uns pressurent, les autres cassent les boutiques des survivants du capitalisme de mon quartier. Téki toué pour foutre dans la mouise mes voisins ?
Il faut toujours énoncer d'où l'on cause. Mais ce serait trop long.
Ce serait trop demander (à Luc G. et d'autres) qu'on ne me bassine plus sur le levain, le sel de terre qui ne ment pas, mais qu'on me cause de réalisations concrètes, de trucs que Philippe Lacoche veut croire émerger.
Sachant que c'est toujours à recommencer. Voyez les mutuelles, le mouvement mutualiste. Détourné pour engraisser des dirigeants et faire ribauder des délégués. Tout pour les hautes sphères des banques et assurances « mutualistes » et leurs « courtisans » sociétaires (qui se contentent d'hôtels confortables et de gueuletons).
Le jour où les Gilets Jaunes manifesteront (là, violemment, j'admettrai) devant les sièges de mutuelles, des trucs pseudos-sociaux qui se gavent, j'en serai peut-être (vu que, désormais, je ne tends qu'à me faire oublier, à faire qu'avec mon compagnon canin, nous soyons en excellente intelligence).
N'empêche. Après Nuit debout, les Gilets Jaunes... L'insurrection qui vient, je n'y crois pas. Mais que vous, jeunes ou moins jeunes générations, réinventiez un traité de savoir vivre (en marge), je voudrais y croire. Faut décoller du tarmac.
Qu''il en soit ainsi. Amen.








     

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