jeudi 16 avril 2020

Ubu Trump incrimine la mouche Xixi


La quille viendra, les vieux resteront

Alors que des scientifiques voient les États-Unis confinés ou socialement distanciés jusqu’en 2022, Ubu Trump se tape sur le bidon : il se voit, avec quelques raisons, réélu les doigts dans le nez (et pas sous le masque).
La quille viendra, mais, selon la ministre de la Santé britannique, mais les vieux resteront confinés jusqu’à la mise en circulation massive d’un vaccin contre le covid. Il faudra donc leur laver les gamelles et vider leurs bidons jusqu’à… l’ordre nouveau ? Incarné par un Nigel Farage, seul personnage politique européen ayant félicité Donald Trump pour avoir coupé les vivres (17 % de son budget) à l’OMS ? Lequel Farage, comme ses consorts, ne sera pas long à entonner « La Chine paier ».Et l’Italie quittera l’Union européenne, rachetée par l’Empire du Milieu ?
Quand j’évoquais récemment l’hypothèse éventuelle qu’une fuite accidentelle du virus depuis un laboratoire chinois je n’en faisais pas un postulat. Trump et Pompeo, son affidé, ont franchi le pas.
Ils font mieux : ils appellent la Trumpland à se rassembler dans les États démocrates pour réclamer la démission des gouverneurs et la levée du confinement.
Je n’aime pas faire état ici d’infos que tout le monde est censé connaître, mais celle-ci n’a pas déjà vraiment filtré dans la presse française. Le but de la manœuvre semble claire : Trump pourra se targuer de ces mouvements de protestation pour s’octroyer les pleins pouvoirs, en ajournant les sessions des deux chambres pour éviter de devoir affronter des critiques ; Les manifestant pro-Trump sont descendus dans les rues san masque mais armés, de drapeaux et aussi pour certainsde fusils d’assaut.
Trump, qui avait déjà graissé la patte de juges avant son élection, réclame de pouvoir procéder à de multiples nominations de ses partisans, sans avoir à pendre des avis ou rendre des comptes.
J’avais songé à un photomontage Ubu/Trump. Des centaines d’autres y ont pensé avant moi.
Trump, qui confond virus et bactéries, va bientôt nous soutenir que la mouche Xixi (du nom du président chinois), fut le vecteur de la pandémie. Que l’OMS a relâché des mouches Xixi infectées un peu partout dans le monde. Qu’ils se sont glissés parmi les 40 000 Étasuniens qu’il a autorisés à rentrer de Chine, trompant la vigilance des autorités gangrenées par les démocrates.
Dans un tweet, realDonaldTrump considérait qu’une bonne mutinerie avait du bon. Bien sûr, sauf qu’il s’agit de réclamer que le capitaine reste à la barre.
La TrumpLand ne réclame pas seulement que les gouverneurs démocrates démissionnent, ils les veulent derrière les barreaux : lock’em up !, scandent-ils. Ce n’est pas encore la loi du lynch que Trump incite ses partisans à réclamer, mais cela saurait-il tarder ?
En coulisses, pendant la pandémie, la famille Trump continue à faire des affaires et à se créer des obligés. Trump veut voir disparaître l’USPS (le service postal) ou à tout le moins le voir privatisé.
Comme disait l’autre (un peu tout le monde) : jamais on aurait imaginé voir et vivre tout cela… Et cela ne semble pas près de s’arrêter.
Attendez-vous aussi à savoir que les seniors ayant été testés positifs et été considérés guéris seront peut-être les plus nombreux à réclamer que les autres restent confinés le plus longtemps (Nadine Dorries, la ministre britannique de la Santé est dans ce cas ; elle n’est revenue que partiellement sur ses propos et n’exclut plus d’envisager un assouplissement du lockdown quand… les conditions seront réunies).

mardi 14 avril 2020

Confinement : de la réception peu mondaine du Pr. Raoult


Salve de réplique aux sommations croisées

Sommé par deux ami·e·s de me prononcer sur le confinement et le Pr. Didier Raoult, je ne peux plus arguer que je suis trop occupé à voir passer le défilé (prohibé). Mieux vaut accepter de se faire engueuler.
Histoire d’accréditer que je vais m’efforcer de contenir ma subjectivité, envoi avec cette citation de Me Gilles W. Goldnadel. « la “Raoulphobie” siège dans la détestation du peuple et du populisme dans son aspect le plus détestable et dans la méfiance pour la démagogie dans son côté le plus nécessairement légitime. ». En général, j’exècre les prises de position du sieur Goldnadel. On ne me reprendra donc guère à l’approuver.
D’une part, l’amie Zaz, qui n’a rien d’anonyme mais tient à le rester m’adresse un vibrant éloge du Pr. Raoult, assorti d’une charge visant le couple Yves Lévy-Agnès Buyn. Je vous imagine canette ou comme moi, assidu caneton (lisant Le Canard enchaîné), donc, je ne développe pas. Vous savez à quoi vous en tenir. Il est tout à fait exact que le chercheur marseillais enquiquine avec sa quinine (pour ne pas avoir à saisir diverses fois le terme exact). Aussi par ses propos du style : si on a recours « à des molécules anciennes qui ne coûtent rien », le manque à gagner du landerneau pharmaceutique fait tiquer ses actionnaires. Dénoncer l’abandon de la production de médicaments peu chers ne vous vaut guère de popularité en certaines sphères.
Cela étant, je ne mets pas en doute la sincérité et le désintéressement de toute ou tout détracteur ou sceptique. Sur le fond je me suis rapporté à la visio-conférence des prs Anita Simonds de l’Imperial College de Londres et Zhong Nanshan de l’Académie chinoise. Que le Pr. Raoult ait amélioré la méthode de Zhong Nanshan ou trouvé un substitut convenable à « divers produits de médecine traditionnnelle choinoise » me semble plausible. Il se peut d’ailleurs que l’antibio qu’il emploie soit moins coûteux que les dits produits divers et variés.
Au-delà, je ne m’avancerais pas à soutenir que le coronachose soit ou non sorti « d’un laboratoire de Wuhan », comme ce fut envisagé par d’aucuns (dont semble-t-il des gens sérieux, qui ne présument pas que cette sortie ait été intentionnelle).
Le seul ami, Patrick B., pour ne pas le nommer, qui soit un peu au fait de la question des épidémies, considère que prescrire de la « quinine » au risque de voir des patients en subir les contre-indications serait judicieux. La part de l’ange noir, en quelque sorte : on perd du monde mais dans une moindre proportion. Bien sûr, ayant pris de la quinine en Afrique sans en subir les conséquences, je ne suis pas le mieux qualifié pour abonder en ce sens.
Plus embêtante, la suggestion de Charles Duchêne, dit Charly Chapo (sur FB) qui énonce : « garder le virus sous le coude, comme une menace permanente, ne permettrait-il pas d’éviter toute révolte ou révolution, tout en laissant aux labos le temps de proposer un vaccin super-cher, qui achèverait notre sécu ? ».
Denis Kesler, ex du CNPF, serait aux commandes, en quelque sorte. Il est certain qu’un virus de type grippal permettrait aux compagnies d’assurances de faire passer un relèvement des cotisations. Denis Kessler est membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Morales ? Quand l’escroc Juan Carlos Ier et un pape en retraite anticipée, Joseph Ratzinger, y restent associés ?
Perso, j’ai signé en hosto un papier selon lequel je refuse tout acharnement thérapeutique. Autant dire qu’avec un peu de « chance », si j’étais victime d’un déconfinement un peu trop hâtif et généralisé, l’enfer qu’on vécu les cas graves ayant survécu me sera épargné. Mais si je détenais un mandat électif, j hésiterais à imposer mon choix à quiconque.
Bien, je ne vais pas faire de Charly le membre d’un complot fomenté par des révérends évangélistes américains soucieux de voir leur denier du culte réduit à la portion congrue, faute de pouvoir rassembler leurs ouailles en masses compactes. Ou influencé par les compagnies fabricant des sodas, anxieuses de voir les ventes de boissons alcoolisées grimper d’un cinquième à leurs dépens depuis le confinement aux États-Unis.
Je relève simplement que les Pays-Bas comptent désormais près de 3 000 décès liés au virus, et la Suède près de mille. J’attendrai un peu encore avant de me prononcer.
De toute façon, dans ce type de controverse, de disputation, tout élément peut être réfuté. Par exemple, si le centre de pharmacovigilance de X constate des cas graves ou des décès dus à la méthode Raoult, il pourra toujours être répliqué que les constatations sont erronées, voire volontairement faussées. Pour mon compte, je veux bien que seulement x ou y % des moins de 25 ans contre plus de 50 % des 256-65 ans sont affectés par le virus, que me rétorquer si j’estime que x ou y c’est encore beaucoup trop ?
Ma fille, ma bru, sont professeures de collège (et l’une a été infectée, semble s’en sortir). Mais comme la question de rouvrir les écoles ne sera pas soumise à référendum (et tant bien même… je risquerais de m’abstenir), à quoi bon me prononcer ?
En revanche, il ne me semble pas sûr qu’achever la sécu séduise tant que cela les actionnaires des compagnies d’assurances et des labos (surtout ceux qui ont des placements dans les deux paniers mai aussi d’autres).Ma seule certitude : je préfère la charlotte en dessert à celle en couvre-chef.

lundi 13 avril 2020

Confinement : on en a vu d’autres, mais quand même !


En guise d’hommage aux routiers en pandémie

J’évite quelque peu d’écrire sur ce blogue-notes ou d’apparaître sur Facebook en mode « et moi & moi, émois ». Mais le hasard faisant les choses telles qu’elles sont, petite entorse à ma déontologie intime.
Les routiers sont sympas (Max Meynier et d’autres), notamment avec les routards, dont je fus longuement de 15 ans à beaucoup plu longtemps (puis un temps rouleur à l’international, au volant d’un 3,5​t.). De fil non-télégraphique à pneumatique toilé (d’Internet), voilà que je tombe sur un article de presse reproduit sur le site fierdetreroutier. Article dont je doute l’avoir signé puisque j’apparaissais sur la photo (imberbe mais le nez chaussé de lunettes). En revanche, l’autre article reproduit sur le site est de ma pomme. Pas trop faux-cul, restant à peu près factuel et distancié. Pas de quoi en rougir. Mais, saluant ici une nouvelle fois Jean-Pierre Obert, qui en avait vraiment bavé pour rejoindre Erevan depuis Lyon et peut-être plus encore pour revenir dans l’Aisne, j’en profite pour me faire l’écho de ses successeurs, les routiers qui, en cette période de pandémie, font un boulot difficile en des conditions plus difficiles qu’auparavant.
C’était en septembre 1989. L’association lyonnaise Équilibre, qui ne défrayait pas encore la chronique judiciaire (on peut lire Equilibre : une faillite humanitaire, de Michel Deprost, Gollas éd.), lance une opération de convoyage de baraques préfabriquées vers l’Arménie.
Or donc, parvenir à Erevan fut un périple très pénible (litote) pour tous les utiles, un peu moins (euphémisme) pour d’autres (la chefferie). J’étais le passager d’un ex-jeune délinquant qui avait suivi fructueusement un stage de réinsertion lui ayant valu d’obtenir le permis poids-lourd. Nous ne parcourions les grandes villes ou capitales (vague souvenir de Varsovie) que de nuit. Par souci d’économie, nous n’avions embarqué que des conserves données par des industriels (genre rations de sardines à l’huile). Digression : de retour du Moyen-Orient, quand j’approchais 17 ans, j’ai vécu plusieurs mois de sardines à l’huile, de patates et de Quaker Oats. J’en avais vu d’autres. Mais quand même, sans doute afin d’éviter d’éventuels incidents avec les populations locales, le « haut-commandement » ne faisait bivouaquer qu’à forte distance de petites localités. L’état-major ambulant, à bord de Renault Combi, ou similaires, avait à sa tête un toubib dont la suffisance confinait à la morgue. Toujours impeccablement vêtu de frais, genre Lawrence d’Arabie, ou plutôt touriste en méharée saharienne, il faisait souvent traîner l’immense convoi, histoire de pouvoir photographier à l’envi l’ensemble de nos véhicules. D’où des retards importants. J’imagine que ces bivouacs hors de tout contact avec les populations visaient à éviter d’éventuels incidents.
Sauf erreur, je pense aussi que j’étais le seul à balbutier quelques mots de russe. J’avais relu tous les albums de la série BD Le Goulag, de Dimitri (épuisée, hélas) et je m’étais efforcé, avant le départ, de pouvoir décrypter l’alphabet de Cyril et Méthode (enfin, le moderne). Donc je prononçais à ma manière ce qui figurait sur les panneaux routiers.
Parvenus à Rostov (Ростов-на-Дону), je suis logé à L’Intourist local. Première douche depuis Lyon. J’étais logé avec infirmier marseillais qui lui aussi s’inquiétait du retard disproportionné du convoi et voulait reprendre son service à Marseille. Bref, on retrouve, dans un restaurant des étudiants marocains. Et grâce au truchement de Tatiana Olegovna Sokova, lui et moi parvenions à trouver un vol de nuit vers Erevan. De mémoire, Rostov, pour je ne sais quelle raison, fut la seule halte citadine du parcours.
Pour l’anecdote. À Erevan, à point dh'eure, un taxi nous dépose devant l’Intourist. Le veilleur de nuit (l’ascari, terme retenu depuis Taez, Yémen-du-Nord) ne veut pas nous laisser rentrer. Je prends mon accent le plus armée des Indes, stiff upper lip, et en mêlant quelques mots en « mon » russe, j’obtiens qu’ils nous ouvre les portes. Là, je me saisis de l’une des rares clefs encore pendues aux clous de la réception. C’est une suite. Avec balcon donnant sur la grande place. J’allais apprendre par la suite que Staline avait donné une allocution depuis ce balcon. Nous étions épuisés. Au matin, téléphone. Je pris un semblant d’accent allemand suisse (ou me l’imaginais-je) pour dire que nous étions de la Croix-Rouge.
Quelques temps après, subrepticement, je déposais la clef de la suite dans la boîte de la réception. Grâce à un logisticien de Médecins de monde, qui fit beaucoup pour la « cheffe des filles » de l’hôtel, entendez des accompagnatrices des clients fortunés — toutes ou presque trilingues, diplômées du supérieur — j’obtins un billet d’avion.
Saurf que… Erevan se sentait en état de siège. L’aéroport était pris d’assaut en prévision d’une offensive de l’Azerbaidjan. Juste avant de le rejoindre, je croise Alain Michel, le président d’Équilibre, venu en avion constater la réussite de son opération de com’. Il me somme de l’accompagner pour se faire prendre en photo en compagnie d’un ministre arménien. J’ai décliné « l’invtation », soucieux de rejoindre ma rédaction, avec près de trois semaines de retard.
Seoconde digression. Avec l’aide d’une accompagnatrice russe d’un groupe de Mexicains (mes souvenirs de la langue de Cervantès aidant), je pus me faire passer pour un membre de son groupe. Plusieurs fois, nous irons auprès d’un appareil. Finalement, un mixte (mi-cargo, mi-passagers) dont l’état des pneus de son train me fit songer au pire, nous admit à bord. Retour en France via Moscou.
Tout ce qui précède est dérisoire et je ne m’étends pas sur les effets du confinement sur les ex-routards ou reporters confinés. J’ajoute cependant que, pour le retour, les chauffeurs furent laissés à eux-même et galèrèrent grave. Le «haut-domm&nent » avait sa moisson ede visuels utiles pour sa propagande. Nombre de chauffeurs en ont vraiment bavé pour rejoindre notre frontière. Car la plupart n'avaient aucune autre expérience de l'international.
Vous voudrez bien concevoir que, depuis, je reste circonspect à l'endroit des dirigeant·e·s des associations humanitaires les plus médiatisées. Précision : Thérèse Guérin, de mémoire alors conseillère municipale rémoise, était restée au-dessus de tout reproche, et n’était animée que de bonnes et louables intentions en soutenant l’action d’Équilibre.
Reste que, en tant que journaliste, je ne suis pas du tout fier de n’avoir pas poursuivi en m’intéressant au fonctionnement de l’association Équilibre. Sur le moment, on pense à « ne pas désespérer Billancourt ». Ensuite, on doit vite passer à autre chose. Et Lyon se situant hors zone de diffusion, difficile d'obtenir du temps. Autre digression : je déplore la fin du Démocrate de l’Aisne. Cherchez. Partout dans le monde, la presse écrite est fragilisée ou devenue moribonde du fait de cette pandémie.
Vous l’aurez choisi. Comme certaines et certains ont choisi de ne pas réserver le meilleur accueil aux routiers. Cetains, en s’arrêtant, quand je tendais le pouce —thumbing my way — ont fait que je puisse encore m’entretenir avec vous. Pardonnez cette logorrhée larmoyante, mais quand vous applaudissez soignantes et soignantes, pensez aussi aux routières et routiers
Pensez qu’ils ont déjà pas mal enduré pour venir livrer, et qu’il serait indécent que vous en rajoutiez.

vendredi 10 avril 2020

Confinement : Macron retiré chez les Trinitaires


Geste barrière : déchaussez-vous sur le palier

Emmanuel Macron n’ayant pas été contaminé par le covid devra rester confiné, mais où ? Pourquoi pas dans un couvent de l’Ordo Sanctissimae Trinitatis et captivorum. Oui mais, réformé ou déchaussé ?
Après la levée du confinement, les personnes à risque, les seniors en particulier, et qui n’aura pas été contaminé, donc pas immunisé, devra rester confiné. Nul doute que notre président se l’appliquera à lui-même, se donnant en exemple à la Nation. Mais où se confinera-til ? Dans un hôtel réquisitionné ? Un hangar de Rungis ? 
Nous lui suggérons de se retirer dans un couvent de l’ordre de la Très Sainte Trinité et des captifs, ordre rédempteur voué initialement au rachat des confinés par les Maures et autres Sarrazins. Auprès des « frères aux ânes », autre dénomination des Trinitaires ou Mathurins, il pourra se conformer à la règle des Trinitaires déchaussés de France, lesquels s’illustrèrent en apportant leurs secours aux victimes de la peste (et plus récemment, du sida). Il laissera ses chausses à l’entrée du réfectoire où il observera la règle de la distanciation sociale.
Le déconfinement ne sera pas pour Pâques, mais peut-on au moins l’espérer pour la sainte Trinité ( fin mai ou début  juin) car il s’agit d’une fête mobile ? Si mobile, stay home, disent les anglophones : restez chez vous. Comme elle se célèbre le dimanche suivant la Pentecôte, on peut espérer qu’Emmanuel Macron annoncera un déconfinement progressif fin mai, début juin. Mais non pour toutes et tous.
Les seniors sont invités à faire provision de naphtaline pour préserver leurs effets. Car pour elles et eux, le confinement est déjà présumé devoir être beaucoup plus long. Mais il en sera de même pour les indemnes n’ayant pu bénéficier de l’immunité de groupe en temps utile.Toutes celles et ceux dont la cloison nasale ayant été malmenée par un écouvillon se verront catalogués négatifs. Et devront porter un macaron pour que les positifs immunisés s'en éloignent.
Mes frères, mes sœurs, ayons une pensée pour François Fillon dont les costumes seront démodés lorsqu’il sera enfin autorisé à sortir du confinement. Aussi pour Penelope Fillon, qui devra sans doute recourir à une application pour participer aux conseils municipaux de Solesmes (elle a été reconduite sur la seule liste en lice au premier et unique tour). De telles situations pourront-elles rester indéfiniment tolérables ? Dans sa cellule, Emmanuel Macron aura tout le temps nécessaire pour méditer dans la macération spirituelle qui saura le guider.
Pour le moment, je ne saurais présumer de ce qu’il pourra annoncer, mais je vous y exhorte : ayons foi en sa parole ! S’il risquait une date de déconfinement : cochon qui s’en dédit. Topons-là, des coudes dans lesquels nous nous mouchons.
En sa dernière allocution, le bienheureux (heureux les simples d’esprit) Donald Trump s’en est remis à dieu pour relancer les industries automobiles auxquelles il a généreusement distribué des indulgences quant aux niveaux d’émissions de particules fines carburant aux saintes huiles fossiles. Son dieu est de nouveau impatient de nous voir de nouveau croître et nous multiplier, à son image. Puisse Emmanuel Macron s’en inspirer. Sauvez, sauvez la France — au nom du Sacré-Cœur (…) les fleurs du ciel croîtront comme autrefois.

Confinement : un cierge pour saint Glinglin

Senior : avec mon macaron j’avais l’air infect

On savait Raymond Queneau fort dévot et nul doute qu’il aurait adressé des prières à saint Glinglin afin d’obtenir miséricorde pour les citadins confinés là « où s’étend la cambrousse dans toute son horreur  (…) ces tapis pouilleux des herbages ». Aussi me suis-je mis la recherche d’un autel, d’une statue de saint Glinglin afin d’allumer un cierge en suppliant que le confinement prenne fin. Quand ?
Eh bien, si saint Glinglin a entendu ma prière, ce sera peut-être pour la prochaine mercuriale (15 mai). Mercure, dieu des voyageurs, intercédera aussi afin que le grand rapatriement des Parisiens, depuis la Côte de Granit et les îles bretonnes (ou voisines) retrouvent des activités citadines normales.
J’ai bien cherché, en vain, une église catholique romaine, un temple évangéliste, hélas, pas le moindre sanctuaire. Qu’à cela ne tienne. Tel un Coréen adepte de l’église Schincheonji de Jésus resté attaché au culte confucéen des ancêtres, je me suis confectionné un saint Glingin et gravé mes vœux sur des tablettes. Un Ken de Mattei revêtu de la bure de saint Pérègrin Laiosi, un servite gangreneux miraculeusement guéri, a fait l’affaire. Chez nous, soyez prince, saint Glinglin, qu'on prie à genoux, chez nous, chez nous...
Or donc, avec un peu de chance et l’intercession de saint Glinglin, le déconfinement progressif serait entamé pour la prochaine mercuriale.
Progressif, car sans doute, les enfants et jeunes adultes d’abord, les seniors ensuite. Oui, mais comment reconnaître une senior : c’est le problème que Brigitte Macron a fait valoir au Comité d’éthique élyséen réuni pour débattre de la question. Demander incessamment aux dames de plus de x années de révéler leur âge serait inconvenant. Les seniors sont donc priés de se conformer aux mesures envisagées sur la base du volontariat.
Leur faire (faire faire pour les plus chenus) coudre une étoile ou un triangle sur le revers de leur habit rappelerait trop les heures  — antérieures — les plus tragiques de notre histoire. Il a donc été opté pour un macaron. Pour la teinte, le caca d’oie l’a emporté, ce jaune verdâtre a été choisi en hommage au défunt président Jacques Chirac, car chez nos ami·e·s helvètes il est dénommé caca pomme. On sait ô combien Jacques Chirac appréciait les pommes. Le macaron officiel de teinte #cdcddOd, se rapproche du vert artichaud de Pantone ou du Pantone™ 4448C mais aussi du Feldgrau, dont nos amis allemands conservent des stocks de colorants. Ainsi, la question de l’approvisionnement ne se posera pas.
Porteuses et porteurs se verront assignés des périmètres de déambulation accessibles lors de plages horaires déterminées. Lesquels espaces de sécurisation seront surveillés par des agents des services publics afin d’en interdire l’accès aux plus jeunes, aux immunisés certifiés, et empêcher les évasions.
Évidemment, le préfet Didier Lallement a été prié de ne pas gaffer en déclarant « celles et ceux qui portent le macaron à présent ont trop bien respecté les consignes depuis le début du confinement ; pas de chance, ils n’ont pu contacter le virus et doivent rester à l’écart du reste de la population. »
De toutes façons, c’est bien connu, les seniors en ont vu d’autres, s’accrochent à leurs petites habitudes, et perdent plus vite que d’autres la notion du temps.
Restera à se pencher sur la moyenne d’âge des suppléantes et suppléants du Sénat, où la moyenne d’âge est de 61 ans. Contre 49 pour la chambre des députés.
Mais pour ce faire, on saura donner du temps au temps..

lundi 6 avril 2020

L’adresse de Yuval Harari aux covidiots & consorts


Virus, déni de l'écologie, mêmes causes, même effets ?

Je ne vais pas trop m’étendre sur la tribune de Yuval Harari parue dans Le Monde de ce jour. Non pour ne pas faire concurrence aux confrères, mais pour éviter des redites.
À peu près prévisible. Ayant lu en ligne le début de la chronique de Yuval Noah Harari, je pouvais, après achat du quotidien et lecture, en prédire la suite. Ce n’est guère la première fois que j’évoque ici cet auteur dont j’ai lu avidement la trilogie, et pas plus tard que naguère (le 22 mars : « coronavirus : autonomistes et indépendantistes… »), je faisais état de son entretien avec Guillermo Altares du quotidien espagnol El País.
À peu de choses près, Harari développe ce qu’il avait énoncé pour le lectorat hispanisant, avec deux-trois variantes notables. Conscient du paysage politique français, il insiste dans Le Monde, sur la portée néfaste de l’isolationnisme. Celui que prônent durablement certaines composantes de la vie politique française. Bien sûr, il ne dénie pas la nécessité du confinement et des contrôles aux frontières « à court terme ». Et j’imagine qu’il approuve le message du président roumain Iohannis à ses compatriotes expatriés : ne revenez pas au pays pour les fêtes de l’église orthodoxe autocéphale roumaine, le 29 avril. Quand on connaît les rites de cette obédience, on se doute que les rassemblements des évangélistes, au Japon ou à Mulhouse, présentaient moins de risques de contagion. Et il est notoire que les Roumaines et Roumains d'Italie et d'Espagne seront mieux soignés dans les pays d'accueil qu'en Roumanie (qui dispose de bons hôpitaux, de praticiens qualifiés, mais de trop peu de moyens à leur consacrer).
La seconde différence est qu’Hariri ne s’en prenait pas frontalement aux dirigeants républicains étasuniens dans son entretien. C’était incidemment, en évoquant les climatosceptiques, dont Donald Trump est le porte-parole le plus vociférant, qu’il établissait un parallèle entre propagation des virus et dégâts dus au réchauffement climatique. Effectivement. La coopération internationale s’impose plus que jamais.
Encore qu’il faudrait que les dirigeants des divers pays soient en phase, ce qui est loin d’être gagné ou même gagnable.
Les atteintes aux libertés de la presse, en de trop nombreux pays, ont contribué à faire empirer la situation sanitaire. Inutile de les nommer ni de relever que les quasi-théocraties ont le plus souvent privilégié le déni, censuré et fait arrêter des journalistes ou les voix dissonantes (rappelons qu'Harari assimile foi communiste ou libérale à une croyance religieuse). Ce qui ne concerne pas que les pays musulmans, même si la plupart des églises chrétiennes et des cultes israélites ont fait preuve de souplesse pour s’adapter au confinement.
Pour en revenir à Harari, je signale qu’il a aussi donné un entretien à l’hebdomadaire Le Point. Et un autre texte à L’Express. Des propos ont aussi été reproduits par Courrier international (traduisant une tribune de Time magazine).
Cependant, il met aussi en garde : "Si nous ne sommes pas prudents l'épidémie pourrait devenir un tournant important dans l'histoire de la surveillance. Non seulement parce qu'elle pourrait déployer une surveillance de masse dans des pays qui l'ont jusqu'à présent rejetée, mais plus encore parce qu'elle signifie un changement radical de la surveillance "cutanée" à la surveillance "sous la peau". ».
Cela étant, il avait aussi énoncé que « l’ère où l’humanité était démunie face aux épidémises naturelles est problablement révolue. ».
Excès d’optimisme, de confiance en l’adhésion des dirigeants aux recommandations des instances internationales dont l’OMS ? Possible.

vendredi 3 avril 2020

Confinement : le bêtisier des verbalisations

De la non-essentialité du discernement

Les contrôles de police et de gendarmerie, a dit le Premier ministre dans l’étrange lucarne, à destination des verbalisés, doivent être effectués « avec discernement ». Mais comme aucune circulaire n’a été communiquée aux troupes, les syndicats de police ont judicieusement fait remarquer : « la dotation en discernement ne nous est pas arrivée ; c’est tout juste si on a suffisamment de masques ».
C’est sur le site du Parisien-Aujourd’hui en France que j’ai relevé le lien vers le site d’un certain Éric qui, sous le titre « Verbalisés (parce que) », recense des cas de verbalisations étranges (ne dites pas abusives, les supérieurs des policiers peuvrent le dire, tout autre le proférant se rend coupable d’outrage, question d'appréciation).
Ce recensement, source d’inspiration pour celles et ceux qui verbalisent, vaut bien le manuel de formation du conscrit cher à Fernand Raynaud (sketch Le fût du canon).
L’article du Parisien « jusqu’où peuvent aller les force de l’ordre lors d’un contrôle ? » ne manque pas non plus de sel. La source principale de Renan Trésorière, son auteure, c’st prinicipalement « le service de communication de la policde nationale ». Lequel service semble fort peu communiquer avec les autres services.
Quant au Premier ministre, qui veut faire accompagner les fonctionnaires par le dit Cernement, il a oublié de le faire affecter en nombre suffisant dans les brigades : « moi, mon surnom, c’est Jojo, et le brigadier, c’est Bébert, vous voyez bien que nous sommes en sous-effectif… Le dénommé Cernement ne fait pas partie de notre unité. ».
Discernement (n. m.) est un mot figurant (art. 66) dans le Code de procédure pénale, mais il n’est pas qualifié, clairement défini. Et comme le disait La Bruyère dans ses Caractères « après l’esprit de discernement, ce qu’il y a au monde de plus rare, ce sont les diamants et les perles ». Et pourtant, le site d’Éric (n.survol.fr) abonde en perles… de culture. Je un trouve même un diamant noir dans Le Parisien (article « ces PV contesté par les Français »), avec le cas d’une propriétaire de chevaux menant à l’abreuvoir. Verbalisée au motif que « les chats, les llapins et autres animaux de compagnie qui peuvent utiliser une litière, ne sont pas concernés par l’autorisation de sortie ». Une autre s’est vue rétorquer que l’eau, pour des chevaux : « ce n’est pas vital ».  Des titres de presse régionale l'ont rapporté, mais sans vérifier auprès des services de police (et l'absence de démenti n'a jamais été probant).
Il est vrai que le discernement, c’est une question d’appréciation. Or chacun sait que, pour la distance, un brigadier de gendarmerie, capable de distinguer en vol un hélicoptère mâle d’une femelle, sait apprécier celle entre un lieu-dit et un hameau. Récemment, m’indique un correspondant de Pornic, à 200m près. À cent, il aurait été susceptible d’indulgence, mais la vieille dame avait outrepassé les bornes, et au-delà, chacun le sait « il n’y a plus de limite ». N'ayant pas, moi non plus, vérifié auprès de la préfecture de Loire-Inférieure (j'ai certes tenté une recherche : préfecture de Loire-Inférieure, en vain), j'dis cela, j'dis rien.
C’est un peu comme le confinement et le bout du tunnel. En 1975, puis en 1986, Jacques Chirac l’avait entr’aperçu. Ce fameux bout, toujours à portée… demain, ou après-demain. En 2005, Jean-Pierre Raffarin l’avait vu s’éloigner alors qu’il s’agissait bien du même (celui du marasme économique). En mars 2017, Stéphane le Foll en discernait un autre : celui de la grippe aviaire.Ce bout du tunnel, c’est comme le canard de Robet Lamoureux, qui était encore vivant, alors qu’entre janvier et mars 2017, on en avait abattu pas moins de 2,3 millions. Et que cela continuait à Chalosse, dans les Landes. Mais tous les espoirs étaient permis « si la situation continue à évoluer favorablement », considérait le ministre de l’Agriculture. D'autres canetons que ceux du lectorat du Canard enchaîné ont cependant survécu. Restons confinés et optimistes.
Ne mélangeons pas choux et carottes, canards et poulets. Le tunnel Lyon-Turin avec celui (métaphorique) du viaduc de la Scie (devant, un jour, relier Arques à Dieppe).
Ne pas non plus mélanger les torchons des Internautes et les serviettes de la communication gouvernementale. Je vous incite à faire preuve de discernement afin d’établir la distinction. Ainsi, nos édiles, officiers de police, ne verbalisent plus les policiers au titre de la loi n°2010-1192 du 11 octobre 2010. Enfin, sauf erreur d'appréciation.
Selon Marianne, au 1er avril, plus de 359 000 procès-verbaux de contravention de quatrième catégorie (puis délit en cas de récidive), du fait du non-respect du décret de confinement, auraient été dressés. Quand « le plateau » sera-t-il atteint ? Me Akorri rappelle qu’en matière contreventionnelle : « payer l’amende, c’est reconnaître son infraction ».
Cela étant, rassurons-nous : depuis la fin mars, les cas de verbalisations non pas « abusives », mais insolites, nuance, se sont raréfiés. En revanche, ceux de récidive sont plus fréquents. Pour le moment, aucune plainte de récidiviste emmené en détention à plus d’un kilomètre de son domicile n’a été consignée.
En revanche, sont aussi en augmentation les cas de délation : n’encombrez pas les standards des forces de l’ordre ;ils ont déjà assez de mal à répondre aux questions idiotes portant sur les modalités du confinement. Le bêtisier des justiciables sera sans doute des plus fournis à l’issue du confinement.
Quant aux exceptions dérogatoires : ne vous fiez pas trop à ce qu’écrivent les journaux se fondant sur les réponses du service de communication du ministère de l’Intérieur. Faites preuve de discernement.

jeudi 2 avril 2020

Confinement : nos astuces attestatives


Prévoyez la pénurie de papier : économisez

Faute de disposer d’une attestation « spéciale autiste » (personne n’est parfait), vous pouvez recourir à nos astuces pour ne pas avoir à multiplier les formulaires d’attestations de déplacement dérogatoire.
Bonne nouvelle.
Un haut-fonctionnaire qui n’avait recopié à la main le seul motif de déplacement et avait été sanctionné de ce fait a obtenu gain de cause : la préfecture de police de Paris, le ministère de l’Intérieur ont concédé que, contrairement à ce qu’avait estimé le fonctionnaire de police, il n’était pas obligatoire de recopier la totalité de l’attestation pour cocher la case idoine.
Cela étant, il lui faudra suivre la procédure, soir adresser en AR un courrier à l’officier du ministère public, ou remplir un formulaire sur le site de l’Antai (Agence nationale de traitement automatisé des infractions).
Ce n’est gagné ni pour vous, ni pour lui, car le décret modificatif n’est pas à l’ordre du jour, et que la garantie de la préfecture ou du ministère n’a pas forcément été transmise au « terrain » comme disent les syndicats de policiers et les hauts-gradés de la gendarmerie.
Vous l’avez remarqué, les téléspectateurs sont invités à poser de multiples questions pratiques auxquelles les experts donnent réponse.
Expert moit-même (moit-moitié), je me suis penché sur la question de l’économie de papier, inspiré que je fus par la mise en ligne, sur le site de l’École des hautes études en sciences sociales d’un carnet intitulé « perspectives sur le coronavirus ».
Je n’ai pas encore visualisé l’attestation ad hoc assouplissant les mesures de confinement pour les autistes, annoncée par Emmanuel Macron. Nos méthodes s’appliquent donc aux attestations classiques.
Méthode manuelle
Avec la méthode manuelle, vous ne recopiez, de manière serrée (faible interligne) que le seul motif adéquat. Tout en haut de la feuille, en pied de page, au plus près du bas (vers 28 cm), vous portez le lieu, la date et l’’heure et vous signez. Tentez d’écrire assez lisiblement et conservez l’attestation à joindre à votre réclamation si vous êtes verbalisés.
La fois suivante, munis de ciseaux, découpez le bas de la page et reportez les nouvelles dates et heures : ainsi, la même feuille peut resservir quelques jours.
Un voisin avait pris un carnet, recopié le motif puis, chaque jour, indiqué à la suite les nouvelles dates et heures. Lesquelles se sont vite retrouvées au verso. Fausse bonne idée : ce serait trop simple… Le but est que vous sortiez moins. Remplir une attestation sur papier libre retarde votre heure de sortie : c’est finement conçu. Tout a été soigneusement pesé, en tenant compte de l'avis éclairé de commissions d'experts (je ne critique pas le fait de n'avoir pas été convié, j'accorde le droit à l'erreur).
Méthodes reprographiques
L’autre fausse bonne idée est d’opter pour une impression mode « mosaïque » ou « carnet ». Soit de juxtaposer le même formulaire en x exemplaires sur la même page. Le problème est que le policier ou gendarme puisse estimer le texte illisible car la force de corps des caractères soit insuffisante. En l’espèce, la jurisprudence est plus que floue. Certes, l’art L 112-4 du code des assurances stipule que les clauses sur les polices ou les contrats doivent être mentionnées « en caractères très apparents ». Mais l’estimation de l’apparence est dévolue à l’appréciation des magistrats. Et le fonctionnaire peut vous rétorquer, avec une mâle assurance « police ? police ? Ici, la police, c’est moi ! ». L’Antai n’ayant reçu, à mon humble connaissance, aucune directive quant à la lisibilité liée à la force de corps et à la valeur des interlignes, mieux vaut s’abstenir.
En revanche, voici la marche (graphique) à suivre : pré-remplir l’attestation, avoir recours à un logiciel susceptible de faire passer le formulaire du mode portrait au mode paysage préserve la lisibilité. Sélectionnez l’image, agrandissez la « taille de la zone de travail » (terminologie Adobe®), et collez. Vous obtenez ainsi deux attestations sur une seule page. Réglez ensuite la taille de la nouvelle image (largeur : < 20 cm ; hauteur : <29,7 cm).
Je viens de poser « il y a quelques secondes » la question sur la « plate-forme de tchat » de la police nationale. Top chronomètre. La question apparait en vert. Trois-quatre minutes plus tard, je me contente de la réponse précédente (en bleu) : « Je m’efforce ded répondre (…) dans les meilleurs délais. En cas d’urgence, composez le 17 ou le 112 ». Je ne sais à quel niveau hiérarchique ma question est remontée. La chaîne de commandement est longue.
Au Royaume-Uni, la hiérarchie n’a fait qu’une recommandation aux bobbies : « faites preuve de bon sens. ». Ah, je recharge la page, ma question a été posée « il y a 10 minutes ». Le cabinet du ministre de l’Intérieur doit en ce moment se réunir en visio-conférence. La réponse me parviendra peut-être après le « quart d’heure parisien ».Ah moins que, ce soir, la porte-parole du gouvernement me réponde sur une chaîne d'informations continues. Afin que nul n'en n'ignore plus...

mardi 31 mars 2020

Coronavirus : mais ou la quinine est-elle passée ?


De la poudre des jésuites à celle d’escampette

Quand je m’aventurais en Afrique-subsaharienne, je prenais de la quinine. Serait-elle désormais réservée aux herboristes ?
Ne dites plus quinine, mais hydroxychroquine, de la même manière qu’on ne dit plus « une bière d’Alsace, mais un cercueil de Lorraine. ». Ou des suaires du Grand-Est. J’avais, au Pays-de-Franche-Comté (devenu l’Est Rep’), un confrère, Jean Becker (of varan fame, ensuite de l’aérostation), qui souffrait encore de crises de palu. Perso : rien du tout, tout juste une tourista en Irak (ou à la frontière syrienne, j’ai oublié). Lui aussi avait dû se prendre sa quinine, mais soit pas suffisamment, soit la quinine ne marchait pas assez bien pour lui, allez savoir.
Tout cela n’est pas pour vous donner mon avis non autorisé et total farfelu sur les travaux du porfessur Didier Raoult. Un autre ami, lui, autorisé (ancien de l’institut Pasteur, puis d’une boîte américaine, Bio Rad Laboratories), patron de PB Conseil, considère que le jeu Raoult vaut la chandelle. Selon un processus d’évaluation gains-risques. Ou gains/ risques, voire risques/gains, mais, moi, les maths, même plus l’arithmétique. Chacun son approche.
Je ne suis pas plus linguiste que, non pas vous et vous, ou votre cousine germaine, mais en tout cas pas moins que (j’ai quelques noms), mais je trouve que dire quinquina au lieu de Myrowylon ne vaut pas une disputation.
En revanche, quand je lis qu’un révérend britannique commercialise déjà des « trousses » -kits – de protection contre le coronavirus à base d’huiles de salsepareille et autres pousses, je mets en garde. Méfiez-vous des évangélistes (Japon, Mulhouse), mais aussi des Schtroumpfs : le dernier rassemblement des déguisés en Schrtoumpf a peut-être fait des victimes. C’était à Landereau, le samedi  mars. Ne dites plus, comme Trump, « le virus chinois », mais dites bien « le virus schrtoumpfeur ».
Plus sérieusement, je vous met en garde contre la floraison prochaine de remèdes miracle à base d’écorce de quinquina. J’ai voulu faire un signalement prémonitoire à l’OMS, mais mon courriel à Tedros a généré un mailer daemon (démon de courriel ?). Si on vous propose des masques à base d’écorce de quinquina, prenez d’abord l’avis de votre agence régionale de santé. L’inhalation d’écorce de quinquina peut avoir des effets secondaires délétères. De même, les cataplasmes, et pire encore, les sangsues nourries de cette écorce, provoquent des irritations cutanées pouvant se muer en allergies durables.
En réalité, seules les ventouses de mon laboratoire de soufflage (procédé artisanal ancestral, homologuées QF (CE, c’était trop cher), en verre issu de sables biologiques épuisant durablement les plages et les rives de la Loire vous garantissent une protection efficace contre la congestion coronovirale (symptôme rare, mais d’autant plus inquiétant).`À placer sur la poitrine pour drainer les poumons. Méfiez-vous des imitations et des importations asiatiques. Le traitement, associé à nos baguettes de sympaticothérapie (sortes d’écouvillons comme pour les tests de dépistage, mais avec des olives striées en extrémité), dont l’application n’est pas thérapeutique mais réduit les désagréables symptômes du virus, ne vous en privez pas. Nos ventouses sont livrées avec un mode d’emploi très simple : composer *1323* puis le numéro à 16 chiffres et enfin la touche dièse. Mais pour les aithmophobes (dont je suis), nos suppositoires sont tout indiqués (livrés en divers tons et nuances chromatiques, pour une déclinaison personnalisée, communiquez votre Pantone™).
En cas d’accouphènes, vertiges, troubles de la vision, nausées, contactez-nous via aol.com ou compuserve.com.
Tout ce long développement pour m'étonner : pourquoi n'emploie-t-on plus le terme de quinine, qui, dans mes œuvres complètes (anthologies diverses sur Amazon), rimait si bien avec sixtine et cyprine ?

Coronavirus : La toute dernière du Potus


Trump place Séoul plus haut que Lhassa

Au tout début, je n’y ai pas cru, et imaginé qu’un Gallois avait inventé l’anecdote. Donald Trump a doté Séoul, la capitale de la République de Corée, de près de 10 millions d’habitants. En fait, il a sans doute confondu population et altitude, faisant placer Séoul trois fois plus haut que Lhassa (Tibet).
« Incroyable, mais faux ». Initialement, je n’ai pas voulu croire qu’après avoir estimé qu’il connaissait la Corée du Sud « mieux que quiconque », le Potus, The Donald, a indiqué que Séoul comptait « 38 millions d’habitants tassés les uns sur les autres ». Comme c’était rapporté sur Twitter par un ancien animateur de télévision gallois (via le site de The Independent), lequel rectifiait en indiquant que Séoul était située 38 mètres au-dessus du niveau de la mer, j’ai douté. Un autre considérait que Trump avait confondu le chiffre réel de la population (10 millions) avec l’altitude (qu’il aurait située à 10 kilomètres).
Et puis j’ai réécouté deux fois l’allocution du Donald Trump sur PBS NewsHours. Eh oui, Le Donald crédite bien Séoul de 38 millions d’habitants. Faisant preuve d’’une généreuse indulgence, divers commentateurs sérieux, dont Andrew Naughtie, de The Independent, ont bien voulu considérer que Trump avait fait référence, par erreur, à la population de Tokyo, enfin de la métropole du Grand Tokyo, s’étendant sur deux millions de m² et comptant 38,14 millions d’habitants.
Cette hypothèse semble plausible : Trump a pu s’interroger sur le nom de la capitale de la Corée du Sud, et se dire :« bon sang, mais c’est bien sûr. Tokyo, comment ai-je pu oublier ? ».
Et aussi sec, il est allé consulter le chiffre de la population de Tokyo.
Et comme on lui demandait pourquoi les États-Unis avaient mené de tests de dépistage du coronavirus, et qu’on lui avait soufflé que cette question pourrait lui être soumise, avec une belle assurance et le prompt renfort de sa mémoire, il a convié par un prompt renfort 38 millions d’âmes au « port » de Séoul, métropole portuaire, regroupant, dans le Grand Séoul, à peu près la moitié de la population de la République de Corée (25,6 millions sur 51).
Bref, les États-Unis ont bien sûr fait jeu à peu près égal avec la Corée du Sud contre le virus, ce grâce au volontarisme de Donald Trump, sauf que ce pays est moins vaste que la Grande Amérique (la seule, celle du Donald), et que bien sûr, la tâche était plus facile pour les Coréens du Sud, plus accessibles car mieux « entassés ». « Je connais la Corée du Sud mieux que quiconque, c’est un très serré (it’s a very tight) ». C’est un pays très serré, voulait-il dire, mais le Donald élude souvent des mots, laissant l’auditoire combler les trous et comprendre qu’entre lui et lui « on se comprend, pas besoin de faire un dessin ».
L’idée m’est venue de consulter le site de The Korea Times. Le gouvernorat du Grand Séoul vient d’annoncer que 10 000 masques seront donnés aux résidents étrangers. Leurs concitoyens — les nationaux — s’étaient vus contingentés (deux masques par personne, mais cela, c'était avant, du temps de la pénurie). Il s’agit moins de protéger les étrangers que de protéger les Coréens de l’infection de que pourraient véhiculer ces « invités », étudiants étrangers et autres. La bévue du Donald n’a pas encore été relevée, mais l’opinion éditoriale sur Trump est bien résumée par le dessinateur de presse du journal qui se souvient que le Potus voulait lever le confinement (décrété à tort, forcément à tort par les gouverneurs démocrates des divers États) pour le jour de Pâques — il s’est ravisé depuis.