Salve de réplique aux sommations croisées
Sommé par deux ami·e·s de me prononcer sur le confinement et
le Pr. Didier Raoult, je ne peux plus arguer que je suis trop occupé à voir passer
le défilé (prohibé). Mieux vaut accepter de se faire engueuler.
Histoire d’accréditer que je vais m’efforcer de contenir ma
subjectivité, envoi avec cette citation de Me Gilles W. Goldnadel. « la “Raoulphobie” siège dans la détestation du peuple et du
populisme dans son aspect le plus détestable et dans la méfiance pour la
démagogie dans son côté le plus nécessairement légitime. ». En
général, j’exècre les prises de position du sieur Goldnadel. On ne me reprendra
donc guère à l’approuver.
D’une part, l’amie Zaz, qui n’a rien d’anonyme mais tient à
le rester m’adresse un vibrant éloge du Pr. Raoult, assorti d’une charge visant
le couple Yves Lévy-Agnès Buyn. Je vous imagine canette ou comme moi, assidu
caneton (lisant Le Canard enchaîné), donc, je ne développe pas. Vous
savez à quoi vous en tenir. Il est tout à fait exact que le chercheur
marseillais enquiquine avec sa quinine (pour ne pas avoir à saisir diverses
fois le terme exact). Aussi par ses propos du style : si on a recours « à
des molécules anciennes qui ne coûtent rien », le manque à gagner du
landerneau pharmaceutique fait tiquer ses actionnaires. Dénoncer l’abandon de
la production de médicaments peu chers ne vous vaut guère de popularité en certaines
sphères.
Cela étant, je ne mets pas en doute la sincérité et le
désintéressement de toute ou tout détracteur ou sceptique. Sur le fond je me
suis rapporté à la visio-conférence
des prs Anita Simonds de l’Imperial College de Londres et Zhong Nanshan de
l’Académie chinoise. Que le Pr. Raoult ait amélioré la méthode de Zhong Nanshan
ou trouvé un substitut convenable à « divers produits de médecine
traditionnnelle choinoise » me semble plausible. Il se peut d’ailleurs
que l’antibio qu’il emploie soit moins coûteux que les dits produits divers et
variés.
Au-delà, je ne m’avancerais pas à soutenir que le
coronachose soit ou non sorti « d’un laboratoire de Wuhan »,
comme ce fut envisagé par d’aucuns (dont semble-t-il des gens sérieux, qui ne
présument pas que cette sortie ait été intentionnelle).
Le seul ami, Patrick B., pour ne pas le nommer, qui soit un
peu au fait de la question des épidémies, considère que prescrire de la « quinine »
au risque de voir des patients en subir les contre-indications serait
judicieux. La part de l’ange noir, en quelque sorte : on perd du monde
mais dans une moindre proportion. Bien sûr, ayant pris de la quinine en Afrique sans en
subir les conséquences, je ne suis pas le mieux qualifié pour abonder en ce
sens.
Plus embêtante, la suggestion de Charles Duchêne, dit Charly
Chapo (sur FB) qui énonce : « garder le virus sous le coude, comme
une menace permanente, ne permettrait-il pas d’éviter toute révolte ou
révolution, tout en laissant aux labos le temps de proposer un vaccin
super-cher, qui achèverait notre sécu ? ».
Denis Kesler, ex du CNPF, serait aux commandes, en quelque
sorte. Il est certain qu’un virus de type grippal permettrait aux compagnies d’assurances
de faire passer un relèvement des cotisations. Denis Kessler est membre de l’Académie
des sciences morales et politiques. Morales ? Quand l’escroc Juan Carlos Ier
et un pape en retraite anticipée, Joseph Ratzinger, y restent associés ?
Perso, j’ai signé en hosto un papier selon lequel je refuse tout acharnement
thérapeutique. Autant dire qu’avec un peu de « chance », si j’étais
victime d’un déconfinement un peu trop hâtif et généralisé, l’enfer qu’on vécu
les cas graves ayant survécu me sera épargné. Mais si je détenais un mandat
électif, j hésiterais à imposer mon choix à quiconque.
Bien, je ne vais pas faire de Charly le membre d’un complot
fomenté par des révérends évangélistes américains soucieux de voir leur denier
du culte réduit à la portion congrue, faute de pouvoir rassembler leurs ouailles
en masses compactes. Ou influencé par les compagnies fabricant des sodas, anxieuses
de voir les ventes de boissons alcoolisées grimper d’un cinquième à leurs
dépens depuis le confinement aux États-Unis.
Je relève simplement que les Pays-Bas comptent désormais
près de 3 000 décès liés au virus, et la Suède près de mille. J’attendrai
un peu encore avant de me prononcer.
De toute façon, dans ce type de controverse, de disputation,
tout élément peut être réfuté. Par exemple, si le centre de pharmacovigilance
de X constate des cas graves ou des décès dus à la méthode Raoult, il pourra
toujours être répliqué que les constatations sont erronées, voire
volontairement faussées. Pour mon compte, je veux bien que seulement x ou y %
des moins de 25 ans contre plus de 50 % des 256-65 ans sont affectés par le virus,
que me rétorquer si j’estime que x ou y c’est encore beaucoup trop ?
Ma fille, ma bru, sont professeures de collège (et l’une a
été infectée, semble s’en sortir). Mais comme la question de rouvrir les écoles
ne sera pas soumise à référendum (et tant bien même… je risquerais de m’abstenir),
à quoi bon me prononcer ?
En revanche, il ne me semble pas sûr qu’achever la sécu
séduise tant que cela les actionnaires des compagnies d’assurances et des labos
(surtout ceux qui ont des placements dans les deux paniers mai aussi d’autres).Ma
seule certitude : je préfère la charlotte en dessert à celle en
couvre-chef.
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