Prévoyez la pénurie de papier : économisez
Faute de disposer d’une attestation « spéciale
autiste » (personne n’est parfait), vous pouvez recourir à nos astuces
pour ne pas avoir à multiplier les formulaires d’attestations de déplacement
dérogatoire.
Bonne nouvelle.
Un haut-fonctionnaire qui n’avait recopié à
la main le seul motif de déplacement et avait été sanctionné de ce fait a
obtenu gain de cause : la préfecture de police de Paris, le ministère de
l’Intérieur ont concédé que, contrairement à ce qu’avait estimé le
fonctionnaire de police, il n’était pas obligatoire de recopier la totalité de
l’attestation pour cocher la case idoine.
Cela étant, il lui faudra suivre la procédure, soir adresser
en AR un courrier à l’officier du ministère public, ou remplir un formulaire
sur le site de l’Antai (Agence nationale de traitement automatisé des
infractions).
Ce n’est gagné ni pour vous, ni pour lui, car le décret
modificatif n’est pas à l’ordre du jour, et que la garantie de la préfecture ou
du ministère n’a pas forcément été transmise au « terrain » comme disent les syndicats de policiers et les
hauts-gradés de la gendarmerie.
Vous l’avez remarqué, les
téléspectateurs sont invités à poser de multiples questions pratiques
auxquelles les experts donnent réponse.
Expert moit-même
(moit-moitié), je me suis penché sur la question de l’économie de papier,
inspiré que je fus par la mise en ligne, sur le site de l’École des hautes
études en sciences sociales d’un carnet intitulé « perspectives sur le
coronavirus ».
Je n’ai pas encore visualisé
l’attestation ad hoc assouplissant les mesures de confinement pour les autistes,
annoncée par Emmanuel Macron. Nos méthodes s’appliquent donc aux attestations
classiques.
Méthode manuelle
Avec la méthode manuelle,
vous ne recopiez, de manière serrée (faible interligne) que le seul motif
adéquat. Tout en haut de la feuille, en pied de page, au plus près du bas (vers
28 cm), vous portez le lieu, la date et l’’heure et vous signez. Tentez
d’écrire assez lisiblement et conservez l’attestation à joindre à votre
réclamation si vous êtes verbalisés.
La fois suivante, munis de
ciseaux, découpez le bas de la page et reportez les nouvelles dates et
heures : ainsi, la même feuille peut resservir quelques jours.
Un voisin avait pris un
carnet, recopié le motif puis, chaque jour, indiqué à la suite les nouvelles
dates et heures. Lesquelles se sont vite retrouvées au verso. Fausse bonne
idée : ce serait trop simple… Le but est que vous sortiez moins. Remplir
une attestation sur papier libre retarde votre heure de sortie : c’est
finement conçu. Tout a été soigneusement pesé, en tenant compte de l'avis éclairé de commissions d'experts (je ne critique pas le fait de n'avoir pas été convié, j'accorde le droit à l'erreur).
Méthodes reprographiques
L’autre fausse bonne idée est
d’opter pour une impression mode « mosaïque » ou « carnet ».
Soit de juxtaposer le même formulaire en x exemplaires sur la même page. Le
problème est que le policier ou gendarme puisse estimer le texte illisible car
la force de corps des caractères soit insuffisante. En l’espèce, la
jurisprudence est plus que floue. Certes, l’art L 112-4 du code des assurances stipule
que les clauses sur les polices ou les contrats doivent être mentionnées « en
caractères très apparents ». Mais l’estimation de l’apparence est dévolue
à l’appréciation des magistrats. Et le fonctionnaire peut vous rétorquer, avec une mâle assurance « police ?
police ? Ici, la police, c’est moi ! ». L’Antai n’ayant reçu, à
mon humble connaissance, aucune directive quant à la lisibilité liée à la force
de corps et à la valeur des interlignes, mieux vaut s’abstenir.
En revanche, voici la marche (graphique) à suivre : pré-remplir l’attestation,
avoir recours à un logiciel susceptible de faire passer le formulaire du mode
portrait au mode paysage préserve la lisibilité. Sélectionnez l’image,
agrandissez la « taille de la zone de travail » (terminologie Adobe®),
et collez. Vous obtenez ainsi deux attestations sur une seule page. Réglez
ensuite la taille de la nouvelle image (largeur : < 20 cm ;
hauteur : <29,7 cm).
Je viens de poser « il y a
quelques secondes » la question sur la « plate-forme de tchat »
de la police nationale. Top chronomètre. La question apparait en vert. Trois-quatre
minutes plus tard, je me contente de la réponse précédente (en bleu) : « Je
m’efforce ded répondre (…) dans les meilleurs délais. En cas d’urgence,
composez le 17 ou le 112 ». Je ne sais à quel niveau hiérarchique ma
question est remontée. La chaîne de commandement est longue.
Au Royaume-Uni, la hiérarchie
n’a fait qu’une recommandation aux bobbies : « faites preuve de bon
sens. ». Ah, je recharge la page, ma question a été posée « il y a 10 minutes ». Le cabinet du ministre de l’Intérieur doit en ce moment se
réunir en visio-conférence. La réponse me parviendra peut-être après le « quart
d’heure parisien ».Ah moins que, ce soir, la porte-parole du gouvernement me réponde sur une chaîne d'informations continues. Afin que nul n'en n'ignore plus...
Non, la réponse ne fut pas : vous pouvez imprimer recto-verso mais seul un côté validé par votre signature, sera pris en compte. C'est vrai que ma question était mal posée, et que je n'ai pas précisé qu'il fallait scinder la feuille en deux pour obtenir deux attestations. De toute façon, une heure après, toujours pas de réponse
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