De la poudre des jésuites à celle d’escampette
Quand je m’aventurais en Afrique-subsaharienne, je prenais
de la quinine. Serait-elle désormais réservée aux herboristes ?
Ne dites plus quinine, mais hydroxychroquine, de la même
manière qu’on ne dit plus « une bière d’Alsace, mais un cercueil de
Lorraine. ». Ou des suaires du Grand-Est. J’avais, au Pays-de-Franche-Comté (devenu l’Est Rep’),
un confrère, Jean Becker (of varan fame, ensuite de l’aérostation), qui
souffrait encore de crises de palu. Perso : rien du tout, tout juste une
tourista en Irak (ou à la frontière syrienne, j’ai oublié). Lui aussi avait dû
se prendre sa quinine, mais soit pas suffisamment, soit la quinine ne marchait
pas assez bien pour lui, allez savoir.
Tout cela n’est pas pour vous donner mon avis non autorisé
et total farfelu sur les travaux du porfessur Didier Raoult. Un autre ami, lui,
autorisé (ancien de l’institut Pasteur, puis d’une boîte américaine, Bio Rad
Laboratories), patron de PB Conseil, considère que le jeu Raoult vaut la
chandelle. Selon un processus d’évaluation gains-risques. Ou gains/ risques,
voire risques/gains, mais, moi, les maths, même plus l’arithmétique. Chacun son
approche.
Je ne suis pas plus linguiste que, non pas vous et vous, ou
votre cousine germaine, mais en tout cas pas moins que (j’ai quelques noms), mais
je trouve que dire quinquina au lieu de Myrowylon ne vaut pas une disputation.
En revanche, quand je lis qu’un révérend britannique
commercialise déjà des « trousses » -kits – de protection
contre le coronavirus à base d’huiles de salsepareille et autres pousses, je
mets en garde. Méfiez-vous des évangélistes (Japon, Mulhouse), mais aussi des
Schtroumpfs : le dernier rassemblement des déguisés en Schrtoumpf a
peut-être fait des victimes. C’était à Landereau, le samedi mars. Ne dites
plus, comme Trump, « le virus chinois », mais dites bien « le virus
schrtoumpfeur ».
Plus sérieusement, je vous met en garde contre la floraison
prochaine de remèdes miracle à base d’écorce de quinquina. J’ai voulu faire un
signalement prémonitoire à l’OMS, mais mon courriel à Tedros a généré un mailer
daemon (démon de courriel ?). Si on vous propose des masques à base d’écorce
de quinquina, prenez d’abord l’avis de votre agence régionale de santé. L’inhalation
d’écorce de quinquina peut avoir des effets secondaires délétères. De même, les
cataplasmes, et pire encore, les sangsues nourries de cette écorce, provoquent
des irritations cutanées pouvant se muer en allergies durables.
En réalité, seules les ventouses de mon laboratoire de
soufflage (procédé artisanal ancestral, homologuées QF (CE, c’était trop cher),
en verre issu de sables biologiques épuisant durablement les plages et les rives
de la Loire vous garantissent une protection efficace contre la congestion
coronovirale (symptôme rare, mais d’autant plus inquiétant).`À placer sur la
poitrine pour drainer les poumons. Méfiez-vous des imitations et des
importations asiatiques. Le traitement, associé à nos baguettes de
sympaticothérapie (sortes d’écouvillons comme pour les tests de dépistage, mais
avec des olives striées en extrémité), dont l’application n’est pas thérapeutique
mais réduit les désagréables symptômes du virus, ne vous en privez pas. Nos ventouses sont livrées
avec un mode d’emploi très simple : composer *1323* puis le numéro à 16 chiffres
et enfin la touche dièse. Mais pour les aithmophobes (dont je suis), nos
suppositoires sont tout indiqués (livrés en divers tons et nuances chromatiques,
pour une déclinaison personnalisée, communiquez votre Pantone™).
En cas d’accouphènes, vertiges, troubles de la vision,
nausées, contactez-nous via aol.com ou compuserve.com.
Tout ce long développement pour m'étonner : pourquoi n'emploie-t-on plus le terme de quinine, qui, dans mes œuvres complètes (anthologies diverses sur Amazon), rimait si bien avec sixtine et cyprine ?
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