Confinés aujourd’hui, rencore moins que demain
C’est fou, plus on a de temps devant soi, plus la procrastination
se prolonge. Les gamberges inutiles l’emportent sur les tâches découlant des
bonnes résolutions. D’où cet interlude coronavirien : si la pandémie
faiblit, qu’en sera-t-il des aspirations autonomistes et indépendantistes ?
D’habitude, mes récurrentes digressions s’insèrent au fil de
la saisie au clavier. J’affectionne les digressions autant que Truman Capote
chérissait les allitérations. Avec le confinement, la tentation de se lâcher croît.
Alors, avant d’aborder le sujet, cette question. Combien de temps le bons sens l’emportera-t-il
sur la tentation de céder à un j’menfoutisme fataliste ? Juqsqu’à quand,
lorsque le confinement s’éternerisera, se dira-t-on qu’il reste raisonnable et
salutaire de le respecter ? Comme les voisins le feront ou non encore ? Ce
qui se vérifiera ou non individuellement ou, à l’échelle de régions, de « pays »,
collectivement.
Seconde digression. Je m’y attendais et ne fus absolument
pas surpris de lire je ne sais où, je ne sais plus quel médecin, prôner l’abstinence
des rapports sexuels, y compris « protégés » (masques et gants) jusqu’à la fin
de la période au cours de laquelle le virus est censé — supposément — s’affaiblir.
Et voici qu’Hani Ramadan, frère de Tariq, impute la pandémie non pas à une
revanche de la nature sur son principal prédateur et destructeur, mais à une colère
divine face aux turpides, « comme la fornication et l’adultère », et que
le salut résidera dans « les invocations » et suppliques adressées au
créateur. Pas du tout, comme dans la nouvelle de Tom Correhassan Boyle que j'ai traduite, en ayant recours au préservatif intégral (de la pointe des cheveux à l'extrémité des ongles des orteils).
Le pape François a prié pour que « la main de Dieu »
stoppe la pandémie. Il n’a aucune autorité spirituelle ou autre sur cette secte
de chrétiens japonais qui ont répandu le virus ou sur les évangélistes rassemblés
à Mulhouse dont nous avons constaté les effets, non de leurs prières, mais de
leur convergence-dispersion. On a constaté le même phénomène au Royaume-Uni.
Ramadan et d'auètes auront beau jeu de dénoncer les
conséquences, en Iran chiite, des rassemblements du Nouron, le Nouvel An. Qom
reste ville ouverte jusqu’à nouvel ordre, et ce sera bien la preuve que, si le
virus s’y propage davantage encore, les prières chiites sont désagréables aux
oreilles de l’idole des Ramadan.
En Israël, police et Tsahal traquent les téléphones pour
déterminer qui se trouvait à proximité de celui d’un contaminé. Mais, dans les
quartiers fiefs des ultra-religieux, autour de Jérusalem, pas question
d'interrompre l'étude de la Torah dans les yeshivas autoritairement. Lesquelles
yeshivas consentent ou non à limiter le nombre de pieux élèves admis à étudier
ensemble.
Jusqu’à quand ? Nous avons peu de précédents tant les
témoignages remontant aux grandes paniques millénaristes et aux pestes
bubonique et noires n’abondent pas. Mais, pendant celle de 1720 à Marseille (la
Relation historique de Jean-Baptiste Bertrand est consutable sur Gallica), on
constate que la « fureur frénétique » resta limitée, de même
que les débordements « de la populace », et ce n’est qu’au
chapitre 20 que « le peuple reprend ses anciens désordres »
après que « la diminution du mal » soit devenue « sensible ».
Cette Relation témoigne aussi d’une forme de solidarité
nationale et de formes de solidarités interrégionales, ce dont il aurait dû
être question bien avant ces diverses considérations saugrenues.
Et allons plus loin avec Yuval Noah Harari, auteur de Sapiens
ayant accordé à El Pais un
entretien par courriel. Pour Harari, ce n’est pas du stupre ou de la
lubricité dont « nous payons le prix » mais d’un manque de
confiance en « la coopération internationale ». Il relève l’impuissance
du G7, l’absence de mesures coordonnées de production et répartition des
ressources matérielles et humaines. Il rappelle que la victoire contre la
variole (après l’épidémie de 1967) avait dépendu d’un fort niveau de coordination
mondiale. Les épidémies, c’est comme le changement climatique. Elles se
multiplieront, prospéreront. Les réticences à renforcer les défenses sanitaires
en leur consacrant des budgets convenables à temps se paient lorsque les crises
se démultiplient. Selon lui, 2 % du budget mondial devrait être consacré à contrecarrer
le changement climatique.
Mieux que les autres
Bien sûr, Donald Trump et les États-Unis feront plus et mieux
que tous les autres réunis puisqu’il le proclame. Car c’est le plus malin des
dirigeants mondiaux (comme il l’a maintes fois affirmé). D’ailleurs, comment
lui donner tort ? Comme il l’a proclamé, tout seul, sans en référer à
personne, il a sauvé The United States of America en boutant les Européens hors
de la Fédération et son mur avec le Mexique, et le futur mur avec le Canada, a
préservé tous les All American de l’ennemi insidieux. Cela étant, son point de
vue se défend. Pour le reste, que les États fédéraux se débrouillent, il s'en lave les mains (avedc le produit vaisselle de l'évier de la Maison Blanche, comme le petit personnel).
Eh oui, voyez un peu les comparaisons entre les données
allemandes et françaises. Et en Italie, celles de la Vénétie et celles du
Piémont. Je vous laisse conclure…
Bien, j’ai effectivement fait une recherche, vaine. Il est
bien évident qu’aucun titre de presse, aucune station d’information ne va
donner la parole aux autonomistes et aux indépendantistes. Le lectorat, l’auditorat,
réclame qu’on ne traite que les infos relatives à l’épidémie.
Et de toute façon, comment envisager un référendum en Écosse
dans ces conditions. Tout ce que j’ai pu trouver, c’est que même des sommités
du SNP considèrent qu’il serait illusoire d’aller aux urnes en état d’urgence.
En Catalogne, j’ai cherché, mais l’attention se porte sur autre chose.
Rappelez-vous, en Belique, même les partis flamands ont conevenu qu’il fallait
peut-être « plus d’État » et une Première ministre a été désignée :
je
vous entretenais pas plus tard que récemment.
Perso, très proche
des aspirations des autonomistes bretons attachés à l’Union européenne, ancien
d’Uss’m Follik qui faisait belle part à Roger Siffer, le barde alsacien
(la rencontre du Roger et du Tarbois-choletais Gilles Servat, celui de La
Blanche Hermine, ce fut moi). Avec illustration de Piéla. Avec Alan Kochevelou,
totaux ensuqués, on pionçait au-dessus de pains d’explosifs du FLB. Donc, si je
prône la coopération internationale, comme Harari, ce n’est pas parce que je
suis stipendié par le Mossad.Je copinais avec un George Contos, et non un George
Soros. Lequel Soros a beaucoup œuvré pour la coopération internationale. Soit
dit en passant (pour Google : tu cases Soros dans n’importe quoi en ligne,
c’est lu davantage).
Et en Corse, quand
Femu a Corsica, Corsica Liberaet le PNC se demandaient s’il fallait renforcer
l’isolement ou attendre « des réponses de l-État »’(français, ne pas confondre avec l'E.T.A basque), qu’ont
pensé les Corses ? Ont-ils retenu les malades qui risquaient la
déportation sur le continent manu militari ? Il est certes
stupide d’aborder la question en ces termes : l’autonomie n’est pas l’antithèse de la coopération. Synthèse : demandez aux experts.
Pour le moment,
Levallois « orpheline des Balkany » n’envisage pas de faire sécession…
Vous croyez voir où je veux en venir, moi pas. Désemparé, marooned (car
raisonnablement réfractaire au confinement, je dépasse parfois le périmètre
imparti), et marrooned (coincé et dubitatif), j’attends comme vous, la
suite, en trouvant le temps long : vous me pardonnerez de le tuer à coups
de billevesées.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire