mardi 16 juillet 2019

De Rugy, le Fillon-bis de la République

François de Rugy, un « Fillon » stoppé à temps ?

Rien ne les atteint, peu les freine jusqu'au coup d'arrêt final... Voyez Éric Woerth, traînant de multiples gamelles, et paradant toujours dans les médias. C'est certes voir les choses par le gros bout de la lorgnette, mais l'histoire de François de Rugy attendu à Nantes par une voiture ministérielle remémore très fort les avions de François Fillon revenant de Sablé...
Le fait (du prince) : quand François de Rugy et madame se rendaient à Nantes en fin de semaine, une voiture ministérielle venue de Paris à vide les attendaient en gare. Bagatelle ? Oui, mais qui rappelle l'usage immodéré des avions de l'ex-Glam (liaisons aériennes ministérielles) des consorts Fillon entre Sablé et Paris. Un François Fillon qui ne « prenait » le TGV qu'à l'arrêt, à la fenêtre de la motrice, le temps des photos (d'une, de photo ops, comme disent les spin doctors) alors qu'il avait fait des pieds et des mains pour que les TGV desservent la gare ad hoc de Sablé. Obligeant certains trains de faire un détour pour desservir Angers puis Nantes.
Mediapart et Ouest-France ont souligné cette anomalie : généralement, pour des raisons de sécurité, une voiture préfectorale,  accompagnée de voitures de police, accueillent un ministre en déplacements privés. On peut d'ailleurs se demander si cela doit valoir pour tout ministre ou secrétaire d'État.
La démission de François de Rugy doit peut-être à la pression de l'Élysée ou de Matignon, au très faible soutien de majorité présidentielle, mais surtout à l'impératif de tenter de couper court à des nouvelles révélations incriminantes. Le terme est certes fort : voici longtemps que le meurtre de la confiance à l'égard de divers élus et de membres de gouvernements est acté, mais ce n'est pas tout à fait déjà la République qui est assassinée. Il subsisterait des ministres intègres, paraît-il, des représentants du Peuple aux mains à peu près propres...
Mais j'aimerais aussi remémorer ce récent billet portant sur Éric Woerth ( « Woerth-Tapie : vrais-faux ou faux-vrais amis »). Naïvement, je croyais que Woerth ferait profil bas. Que nenni... Le voilà donnant encore des leçons à tout le monde, choisissant le jour de la Fête nationale pour estimer que la suppression de la taxe d'habitation « reste l'erreur fondamentale du quinquennat ». En effet, elle ne profite pas à tout le monde, et celles et ceux qu'il représente (les plus aisés resteront assujettis jusqu'en 2023, ou au-delà) apprécient ses propos.
Pas vu-pas pris, et si repéré, tenir la dragée haute jusqu'au moment où cela devient impossible... Et puis, on a tout son temps ensuite : sieur et dame Fillon pourront attendre le printemps 2020 pour, peut-être, comparaître. Ensuite, appel, cassation : rien ne presse. La comparution immédiate, c'est toujours pour le menu fretin. Pénélopegate ? Il faut accorder du temps au temps, pour recaser tout le monde (à la Fédération internationale automobile, comme une certaine Woerth ?).
François de Rugy a fait allusion à Pierre Bérégovoy... Allusion. D'une part je ne réclamerai pas des actes aussi définitifs, et ce n'est pas parce que cela serait me placer dans l'illégalité. Assurément, aussi (quoique je puisse, a posteriori, douter de sa sincérité, et voir dans ses propos de l'opportunisme) parce que j'eus l'occasion fortuite de rencontrer François de Rugy et d'échanger quelques propos de bon sens. Mais je me souviens aussi d'avoir été reçu, et impressionné par... Jérôme Cahuzac. En lequel il était placé le vain espoir d'établir la clarté et de faire le ménage dans certaines affaires financières bizarres relatives au ministère de l'Intérieur. Il était alors le prédécesseur d'Éric Woerth à la présidence de la commission des Finances de l'Assemblée.
Je me fais peu de souci pour un François de Rugy. Peut-être le retrouverons-nous associé à un Alexandre Benalla et réalisant de florissantes affaires : les postes s'envolent, les carnets d'adresses restent. Les circuits d'influence évoluent, mais on s'adapte. Des obligés subsistent. 
Ce titre « Un ''Fillon" stoppé à temps » n'est d'ailleurs pas crédible. Ils marquent une pause, rebondiront, trouveront d'autres moyens de vivre aux dépens de qui les écoutera. À moins que de futurs Fouquier-Tinville n'obtiennent leur tête avant de voir tomber la leur en s'exclamant : « Je n'ay rien à me reprocher : je me suis toujours conformé aux lois (...) plus tard, on reconnoîtra mon innocence. ». Le Pourvoyeur de la guillotine, tout comme Jérôme Cahuzac, ou un Éric Woerth (plus mollement), dénonçait les exactions, mais au moins ne s'était-il pas enrichi. On l'en accusera pourtant, mais, finalement, n'eût-il pas survécu s'il avait été financièrement puissant ? 
La démission de François de Rugy lui a été sans doute (comment en être assuré ?) imposée à temps. Non pas que dans la perspective d'autres révélations, mais en raison de la crainte d'une résurgence incontrôlable du mouvement des Gilets jaunes (ou d'éléments encore plus radicaux que les plus radicaux de leurs cheffes et chefs de file). D'une jonction entre eux et des contingents des classes moyennes et de certaines « élites » (Bourdieu : les dominées de la classe dominante). Ce que Fabrice Grimal, auteur de Vers la Révolution (éds J.-C. Godefroy) laisse présager. J'y crois peu, pour les moments venant... Après ? Comment savoir ? Fabrice Grimal, que j'ai connu « élément conforme », bon produit des écoles de commerce (prépas, Essec), est-il un « marginal » (fort peu socialement) se haussant du col ou un symptôme avant-coureur ?  François de Rugy a oublié de le convier à déguster caviar, homard et champagne. Grossière erreur, manque de discernement. Certes, il n'avait rien à en attendre pour son épouse, ni rien à moyen terme, mais peut-être, à échéance plus lointaine, de lui ou d'une ou d'un autre, un degré d'indulgence. 

Coquille typographique : la bonne blague de Pierre Lazareff

Coquilles et rectificatifs : une infime légende s'effondre...

Et j'y ai longtemps cru... Que « l'infini talent » d'une sociétaire du Français soit devenu, d'une édition sur l'autre de Paris-Midi, « infime », puis « infâme », puis « intime ». Hélas (ou heureusement), Pierre Lazareff exagérait.

Il y avait été fait allusion, je crois, sur la Liste typographique francophone (un bulletin en ligne réunissant amateurs et professionnels de la typographie et de l'orthotypographie). Et à l'occasion, je la replaçais, cette anecdote ô combien significative. J'avais tort, il s'agissait d'une galéjade de Pierre Lazareff.
Vous la trouverez dans le livre de Jean-Claude Lamy, Pierre Lazareff à la une, lequel, pas davantage que sa maison d'édition, FeniXX, voudra bien ne pas m'en vouloir durablement de la reproduire sans chercher à la paraphraser...
« Pierre Lazareff apprécie les histoires drôles. Il en connaît beaucoup d'authentiques (...) 
— Je travaillais (...) à Paris-Midi. Le critique était (...) Fortunat Strowsky (sic), membre de l'Institut (...) camarade de classe [du] professeur Nizan, dont la fille, Renée Nizan, était pensionnaire à la Comédie-Française. (...) Fortunat  avait écrit (...) :
» J'espère que cette année la Comédie-Française récompensera l'infini talent de Mlle Nizan.
» (...) il constate douloureusement que « l'infini talent » est devenu « l'infime talent ».
(...)
» Le lendemain, on peut lire : « Je n'avais pas écrit (...) l'infime talent (...) mais l'infâme talent.
» (...) second rectificatif : « Je n'ai (...) jamais voulu parler de l'infime ni de l'infâme talent (...), mais de l'intime talent de Mlle Nizan.
   Et Lazareff de préciser que Strowsky jeta alors l'éponge.
Sé(r)vices rendus
Sauf que... Retrouvant sur Gallica (gallica.bnf.fr) l'article initial, paru le 25 décembre 1929, de Fortunat Strowski, je lis : « Si le charmant et fin sourire de celle qui fut Agnès, de Mlle Nizan pour la nommer, vous  rappelle les services infimes qu'elle a rendus (...) à la maison de Molière... ».
Puis, dans l'édition du lendemain, ce rectificatif :
« Notre éminent collaborateur, M. Fortunat Strowski, avait, hier, consacré quelques lignes aux prochains comités de la Comédie-Française (...). Il vantait notamment les "services infinis" rendus par Mlle Nizan. Mais un typographe peu habitué sans doute aux spectacles de la Maison de Molière, l'a fait parler des "services infimes" de la charmante pensionnaire. Nos lecteurs auront sans doute rectifié d'eux-mêmes, mais nous tenons à nous excuser... ».
Bien évidemment, cela mit fin à l'incident. Point d'infâme talent ou service, et encore moins d'intime service ou talent (pourtant fort ré-jouissant en ultime comparution du ou des compositeurs coupables ou farceurs).
J'en viendrai presque à me sentir davantage contrit de confesser mon erreur que de ne pas l'avoir préservée en mon for intérieur. C'était trop beau pour être « authentique ». Moins nuisible cependant que les diverses infox visant de nos jours les uns ou les autres. Dommageable nonobstant pour les après alas (... « santé du confrère, qui nous régale aujourd'hui ») que la version Lazareff égayait. Subsisteront de beaucoup moins rigolotes anecdotes comme celle que consignais dans un précédent billet (Roger Vailland devenant, d'une ligne à l'autre, Roger Vaillant). Et toutes celles de la rubrique « La presse déchaînée » du Canard enchaîné. Qui ne sont d'ailleurs pas toutes au-dessus de tout soupçon (de facétieux compositeurs, s'il en restait, voire des confrères journalistes se font parfois un plaisir d'en commettre tout exprès, sciemment et sans trop mauvaise conscience, parfois histoire d'alimenter le « bêtisier » interne de la rédaction).
Bah, un tweet intempestif d'un The Donald (Trump), ou d'un Bojo (Boris Johnson), nous fournira sans doute l'occasion prochaine de nous gausser. Je le signale en vaine tentative de me rattraper... Et puis, ce billet s'oubliera, la version Lamy-Lazareff perdurera.
Ce que je serai le premier à souhaiter.       


Roger Vailland et son double : « Roger Vaillant »

« Vaillant », le plus fréquent des « pseudonymes » de  Roger Vailland...

N'exagérons rien, sous ses trois pseudonymes — Omer, Merpin, François —, Roger Vailland fit paraître peut-être plus de 3 000 articles. Mais dans la littérature, ce Roger Vaillant est beaucoup plus fréquent qu'un Jean-Baptiste Botul. À l'insu du plein gré de l'intéressé (et d'autres...).
On se souvient de Jean-Baptiste Botul, philosophe imaginaire créé en 1995 par Frédéric Pagès et consorts. Il doit autant sa célébrité à ses auteurs qu'à Bernard-Henri Lévy (BHL) et quand même quelques prédécesseurs n'ayant pas décelé que sa Métaphysique du mou évoquait quelque peu le Mouvement ondulatoire unifié de Pierre Dac. Mais il reste quand même moins célèbre qu'un certain Roger Vaillant. Faites une recherche Google, onglet « Livres », c'est assez édifiant...
Ouvre la liste Les Petites Malices du Général, de Jean-Michel Royer... Suivi d'un ouvrage mentionnant un « homonyme » (un réel Roger Vaillant, un Québécois), que talonne un Rog-Jarl, ange du Grand Jeu, d'Irène Pauline Bourlas. Sur les 30 entrées de la première page de cette recherche, on trouve un Gaston Vaillant, quelques autres Vaillant (dans un le même Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales), de nouveau le Québécois. Tous les autres sont bien des Vailland, Roger.
Il est difficile de certifier si, au bas de la douzième page, La Littérature à l'estomac de Julien Gracq clôture la très longue liste puisque Google n'affiche aucun aperçu de cet ouvrage. Mais si on fait une recherche tous résultats confondus, on retrouve divers sites citant ce Gracq et employant « Roger Vaillant ». Aucun doute n'est possible, puisqu'il est question aussi de René Daumal, de Céline, du prix Goncourt, &c.
Il serait vraiment ardu de procéder à un décompte fiable. Mais, page 10, si vous recherchez ce Vaillant-là dans Conques: les vitraux de Soulages (de Christian Heck et Jean-Dominique Fleury, pourtant contresigné par Pierre Soulages lui-même), il n'est pas exclu qu'un, des Vaillant se soient glissés entre de nombreux Vailland... J'en ai même débusqué un dans un livre portant principalement sur Vailland (un lapsus de saisie unique).
Et puis, Google, lorsque vous lancez une telle recherche sur ce « Roger Vaillant », vous remonte aussi nombre d'ouvrages où les Roger Vailland abondent. Ou d'autres dans lequel ils brillent par leur absence, comme ce Bon Pied, Bon Œil et 99 autres expressions autour du corps et de la Santé, de Marc Magro. Enfin, un Roger suivi d'une virgule de l'adjectif se glissent dans lot (« Roger, vaillant jeune homme... »).
Mais vous retrouverez des Roger Vaillant « non-équivoques » (soit des Vailland, Roger) dans des ouvrages d'éditions universitaires, des revues de très bonne tenue (La Quinzaine littéraire, Livres hebdo, Le Matricule des Anges, Esprit, La Nef...), et c'est quelque peu... gênant. 
D'une part, parce que cela se répercute... Par inadvertance (cela m'est survenu, comme à d'autres écrivant sur Vailland), ou méconnaissance.
Comment interpréter ce « L'un est Roger Vaillant, écrivain non pas oublié certes, mais dont, à vrai dire, on ne se souvient pas assez. » ? Comme, dans le Bulletin de l'association Guillaume Budé, l'autre est Drieu La Rochelle, les initiés auront rectifié d'eux-mêmes. D'autres... 
Quand je vois « Traduction par Saku Satö d'"Arthur Rimbaud ou guerre à l'homme" de Roger Vaillant... » (La Réception de Rimbaud au Japon, de Yataka Shibuya), pas trop de souci : le contexte, la nature de l'ouvrage, s'adressant à des spécialistes, dissipera une possible confusion.
Laquelle remonte à sans doute assez tôt puisque, dans Études de presse, vol. 1, de l'Institut français de presse, publié en 1946, on trouve trois Roger Vaillant. Qui sont bien sûr « le bon ».
Lequel Vailland n'est pas le Roger Vaillant du Club Léo Lagrange fondé par Pierre Mauroy en 1951, puisque ce Roger était un délégué syndical Force ouvrière, membre de la SFIO (alors qu'un Raymond Vaillant était aussi proche de Mauroy et de la Fédération Léo Lagrange). Lequel Vaillant se retrouve parfois dénommé (nommédé en verlan) tel l'écrivain. Cela va jusqu'aux voies (rues, places, cheminements...) Vaillant ou Vailland, qui, parfois, échangent les deux lettres (pas sur les plaques, espérons-le ; anecdote : sur une plaque de Vitré, Bretagne, le nom d'un certain sergent du temps des guerres de religions est orthographié deux fois... différemment).
Ces faux jumeaux (qui remémorent les DuponT-DuponD des Tintin d'Hergé) se retrouvent aussi sur le site de la BnF, Gallica... On trouvera l'un au-dessus de l'autre un « Roger Vaillant, édité aux éditions Gallimard » et une « Mme Roger Vaillant » (mère d'une Jacqueline », &c.
S'il est assez facile de départager le Roger Vaillant (« fils d'un homme dégradé de noblesse ») et celui contribuant à La Revue du cerf-volant, de ce Roger Vaillant qui « sera un don Juan de notre temps », parfois, il faut vraiment être féru de Vailland pour déterminer que le « Roger Vaillant » qui collaborera avec la maison d'édition tchèque Aventinum (et la revue homonyme) est bien le seul, l'authentique (mentionné dans Les Nouvelles littéraires du 4 février 1928).
Je tente de finaliser, procrastinant jour après jour, un document « Les lieux de Vailland », et si je n'avais pas mené une recherche sur un certain Roger Vaillant, je n'aurais jamais trouvé cet extrait : « Crevel, Malkine, Artaud, Rigaud, Roger Vaillant se ravitaillaient facilement en coco et héroïne aurpès des dames des toilettes du Dôme et de La Jungle » (La Vie quotidienne à Montparnasse, de Jean-Paul Crespelle). Pour les toilettes, peu (ou moins) importe. Mais pour Gaston Bonheur qui précise que Jean Prouvost assurait à Vailland, à lui-même et d'autres, « un demi-salaire » lorsque Paris-Soir se replia en zone sud (dans L'Ardoise et la craie, éds La Table Ronde), c'est autre chose. 
« Vaillant » renseigne aussi sur la postérité de Vailland (encore forte dans les années 1980-1990, fléchissant dans les 2000 et suivantes, jusqu'à possible résurgence).
Et puis, ce même Vaillant repéré grâce à Google dans les Études de presse d'avril-mai 1946 se retrouve entièrement numérisé sur Gallica (sur Vailland, voir pp. 429-431), ce qui permet donc de retrouver ce passage : « c'est un article de Roger Vaillant (sic) dans Privilèges des femmes du 6 décembre 1945 qui contient le plus de détails sur la presse pourrie d'entre les deux guerres. ». Restera à retrouver l'article et une collection de l'hebdomadaire fondé par Lucie Aubrac avec l'appui de Marcel Bleustein-Blanchet (sept numéros, d'octobre à décembre 1945, seraient à la BnF ; Lucie Aubrac en évoquera 13 dans Clio, n⁰1, 1995).
Mais quelques-uns des plus « beaux » Roger Vaillant-Vailland que j'ai pu dénicher se trouvaient dans des (rares) numéros de Paris-Soir. Dont au bas de ce « Chimène saura-t-elle se servir de son bulletin de vote ? » (article en ligne sur ce même blogue-notes, jtombeur.blogspot.com). L'article est bien signé Roger Vailland, mais la mention « Copyright Roger Vaillant et Paris-Soir 1932 » se trouve juste en-dessous...




jeudi 11 juillet 2019

Roger Vailland chez « les Jaunes » de la banlieue parisienne

Vailland empirique et « céleste » à Cormeilles-en-Parisis

Lassitude... Après de Rugy, Rachida Dati, Éric Woerth, ou les tarifs de la SNCF (contributions précédentes sur ce blogue-notes), salutaire retour à Roger Vailland. Sauf que, évidemment, avec ces antérieurs contemporains qui méritent des coups à leurs postérieurs (tiens, voilà que je fais à la manière de... Charly, Charles Duchêne), la qualité de traitement à rétribution égale s'en ressent (récidive).
J'ai donc un peu bâclé ce document sur le reportage (et peut-être plagiat de confrères) de Roger Vailland à Cormeilles-en-Parisis, dans ce Macao de banlieue, tel qu'il le dépeint. Bon, un « ah-ah, s'écria-t-il en mandarin » vous est épargné. De ma part (Vailland et moi-même avions des références littéraires communes). Donc, je digresse un max. Sur Barbey d'Aurevilly (Denis Guénoun, sujet d'une contribution antérieure, n'a pas été mis à contribution, de justesse). Pour ne mentionner que lui...
Tiens, j'imagine un Roger Vailland traitant, quand il écrivait encore pour la presse communiste, de La Levée, pièce de Denis Guénoun. Eh bien, cela aurait été d'une autre tenue que les articles de Vailland (sous pseudonyme) dans Paris-Soir, sur les foyers d'immigration en région parisienne, dans les années 1930. Pourquoi ? Parce que Vailland a considérablement mûri de 1928 à 1944.
Cela, même les auteurs d'exégèses sur le style de Vailland vous le confirmeront. Sauf que, tant de mansuétude pour qualifier ses écrits journalistiques (hors Grand Jeu, L'Européen, et autres...), d'avant fin 1944, me laisse... dubitatif. Et il ne s'agit pas d'un réquisitoire à la Breton-Aragon. Vailland n'eut parfois d'un journaliste d'à présent que la paye, le statut ambigu, et la tendance à gonfler la couleur locale, ou les superlatifs, les exagérations (je ne sais si le défunt Bezzina, auteur d'un « Belfort s'est réveillée avec la peur ! À vous les studios... » fut ou non un lecteur de Vailland ; mais Jean-Michel « Bezzbezz », c'était au siècle dernier aussi, davantage vers la fin).
Son papier (de Vailland, pas de Bezzina, basé à Nancy) sur les Chinois de Cormeilles n'est pourtant pas le pire. Ce devait être aussi, en partie, ainsi. Du côté des actuels square et rue des Chinois. Ce n'est pas le Grand Orchestre du Splendid (manque « le sangue écarlaté »), mais à proximité.
Je n'ai pas reproduit l'encarté anonyme suivant la signature de Vailland... Soit :
« L'enquête se poursuit dans la banlieue sud
M. Ling Tcheng Oua, tenancier d'un restaurant, 98, route d'Argentueil, à Cormeilles-en-Parisis, a été inculpé ainsi que trois autres Chinois, à la suite de la descente de police effectuée hier sous la direction du commissaire Peudepièce. On a, en effet, découvert chez eux, un certain nombre de pièce de cinq francs fausses, des baguettes de soudure et deux lampes de pression. Ils ont été laissés en liberté surveillée. L'enquête a repris ce matin, sans grand résultat d'ailleurs, dans la banlieue sud. ».
Comme je l'expliquais à *** (qui se reconnaîtra), tu te pointes à la rédac' (plutôt vers 10 heures que plus tôt), et on te dit « tu files à Cormeilles, tu fais du Chinois » (ou « tu files à Épinal, tu fais du petit Grégory »). Citations inventées (pas d'italique).
Faute d'avoir vécu Paris-Soir et Paris-Midi, je tente de contextualiser le Vailland de cette époque. Avec, en arrière-pensée, faire réfléchir aux conditions de production d'alors (moins de procès ; plus de duels, quoique, le dernier d'après Victor Noir, Deferre-Ribière, sauf erreur, car il y en eut de moins médiatisés, et j'ai connu des types venus armés dans les rédacs d'après, et quelques bourre-pifs), et celles d'à-présent.
Sauf qu'actuellement, tu peux meubler trois minutes d'antennes sur le mode on ne sait rien, on reste dans l'expectative... À l'époque, fallait ramener de la viande, de la pitance pour le lectorat, des signes pour remplir les colonnes. Débrouilles-toi, coco, ou la porte de sortie t'es grande ouverte.
L'un des meilleurs journaleux du siècle dernier fut Jean Yanne (ex-CFJ, ayant claqué la porte, comme d'autres celle du Cuej). Film Les Chinois à Paris. Genre chars soviétiques sur les Champs. Bon, je ne vais pas rapprocher Liberté, égalité, choucroute (Yanne), d'Un homme du peuple sous la Révolution (Vailland). Cherchez l'apparentement, pas si terrible. Thèse : les Chinois vus par...
*** (qui se reconnaîtra, bis), m'a fait sucrer un « là, j'écris pour Google ». Bon, en salle de profs, on déblatère et conspue les journaleux. Deux durs métiers (et combien de pigistes, combien de matelots, partis pour la gloire éditoriale, sont devenus profs intérimaires ?). Comme dit l'autre ***, atterré par ce que j'écris sur Vailland... (mais à quoi bon reproduire ses propros ? Sauf qu'il n'a pas si tort), ni le même, ni la même, mon indigence (au regard de textes universitaires abscons et limite délirants), dépasse les bornes. Je ne sais plus trop qui franchit et dépasse les limites. De la simple, minimale, bienséance intellectuelle.
Tiens, j'avais pensé « morpher » Vailland et Yanne. Morphée, après ce laïus verbeux, l'emporte. Mais quand je pense que l'on (« on » : multiples) s'extasie sur Céline encore et encore, et mentionne à la marge Vailland (kicécuilia déjà ?) — voir ancienne contribution — je me dis que nous finirons par retrouver un Éric Woerth ministre de (la mise au pas budgétaire) de l'Éducation. Redevenue l'Instruction publique (rosa, rochose, rosum, pas trop Suétone ni Ovide). Histoire de fournir à Google des linguistes pour la traduction automatique. Désormais, on va dans le 13e ar. de Paris avec son érudit téléphone portable, histoire de recueillir des propos en mandarin et les publier en français.
Oh zut, comme disait Proust : excusez-moi d'avoir écrit trop long, le temps m'a manqué, et Morphée... Auriez-vous subrepticement subodoré où je voulais en venir ? Non ? Ex-æquo. Moi non plus.



    

Woerth-Tapie : vrais-faux ou faux-vrais amis ?

11 millions contre 100 d'impôt pour Tapie : merci qui ? Le cavalier Woerth

Or donc, selon « une source proche du dossier » dont fait état la presse (Le Parisien, Le Figaro...), Bernard Tapie a pu économiser près de 90 millions (et les faire perdre aux contribuables) d'impôt quand Éric Woerth était à Bercy...
90 millions... De quoi s'offrir un champ de courses avec hippodrome annexe, club d'équitation, &c., immeubles et terrains connexes du côté du fief d'Éric Woerth. Oui, mais Éric Woerth, un moment pressenti pour remplacer Wauquier chez LR, et on ne sait au gouvernement, n'eut pas qu'un Tapie à contenter...
D'un côté, Tapie empocha 403 millions à la suite d'une affaire se soldant différemment devant diverses juridictions. Net d'impôt ? Pas vraiment... L'argent ne va pas direct dans les poches de Nanard mais sur les comptes de son groupe. Qui est une société. Donc taux de 33,3 %. Le tiers de 403, ce ne serait pas 134,33 ? Bon, mettons cent. Au final, ce n'est pas le prix d'une 204, d'une 104, voire d'un vélo Peugeot, mais 11,2 millions d'euros. Taux de réduction ? Mieux que le meilleur de celui des cartes Avantage de la SNCF (dont je vous entretiens par ailleurs).
Car les services d'Éric Woerth (c'est sûr : à l'insu du plein gré de l'intéressé, padamalgam') ont fini par considérer qu'un taux de 1,67 s'appliquait aux deux-tiers de ces 403 millions si justement accordés... Tu vas chez Félix Potin acheter un pack de lait ou de bière... Tu as la carte d'affidé, pardon, de fidélité, et le caissier te fais une réduc' de x sur deux bouteilles, de y sur les deux suivantes, et de z pour les restantes. Et comme tu as une bonne tête, allez, zou, tu ne paieras que deux bouteilles au prix affiché, les autres étant copieusement bradées.
L'affaire remonte au 2 avril 2009. Enfin, celle-là... En fait, l'affaire Adidas-Crédit Lyonnais, c'est 1993. Rebondissement. Citez-moi une série télévisée remontant à quatre décennies ou presque. Encore un effort pour atteindre la longévité du jeu radiophonique d'Henri Kubnick (ou de celui des mille bornes, celles qui, quand dépassées, il n'y a plus de limites).
La justice est diligente. Pas trop pour communiquer... L'enquête de la Cour de justice de la République aurait été initiée voici environ un mois. Après que le parquet de Paris se soit, en mars 2016, inquiété d'un soupçon de « concussion, complicité et recel » (en tenant compte d'un rapport de novembre 2015). Cela valait combien, environ 90 millions 2009 par rapport aux mêmes de 2019 ? C'était quoi déjà, le taux d'emprunt de la France voici dix ans, celui qui alors alourdissait la dette publique ?
C'est, quoi déjà, le temps entre l'infraction et la comparution immédiate devant le tribunal des flagrants délires ?
Au moins, avec la CJR, pas de dépaysement à Compiègne... Mais cela sent quand même le crottin, cette histoire.
Pour le moment, Le Courrier picard se contente de résumer la dépêche AFP. Mais Woerth l'Oiseux (incidemment aussi président de la commission des Finances à l'Assemblée, après Cahuzac, serait-ce le changement dans la continuité ?),  qui voit dans toute remise en question de la taxation des sociétés « un coup de griffe à la compétitivité des entreprises » (parce qu'un coup de massue, faut pas rêver...), ne perd sans doute rien pour attendre. La France « est épuisée budgétairement », dit-il. L'une des solutions serait, selon lui, de repousser l'âge de la retraite à 65 ans (pour que les salariés continuent à payer des impôts plus longtemps, pour que les charges sociales des patrons restent plus longtemps rémunératrices ?).
Après l'affaire Bettencourt, il y eut celle des enveloppes en liquide versés à des militants méritants, l'argent provenant selon lui de « dons anonymes » déposés au siège de l'UMP (devenue depuis LR). Sauf qu'un personnel de l'UMP chargé du courrier ne se souvient pas non plus d'enveloppes déposées ou postées contenant des billets Cela faisait suite à un rapport de l'Office central de la lutte contre la corruption et la fraude fiscale de septembre 2017. Et puis, la Libye est revenue dans l'actualité. De l'eau a passé sous les ponts, ceux de la Seine devant les murs de la Monnaie de Paris (affaire du terrain de l'Institut de France et de l'auditorium André Bettencourt). Pendant ce temps, Woerth courait toujours...
Il faudrait rechercher certaines déclarations d'Éric Woerth, par exemple sur le plafonnement des indemnités versées par les prud'hommes (Florence Woerth réclamait un million d'euros pour sa démission provoquée fin juin 2010 : son avocate considérant que « dans le milieu de la finance, le nom de Woerth lui ferme toutes les portes »). Un nom qui n'a l'a pas empêchée depuis de siéger un temps au conseil de surveillance de la maison Hermès (le sellier équin). Je ne sais s'il s'agit de la même Florence que la Fédération internationale de l'Automobile (dont la commission Constructeurs est présidée par François Fillon, par ailleurs associé de Tikehau Capital) rémunère.
Comme l'explique Éric Woerth au Point : « la droite devrait être le parti de l'égalité des chances ». Devant le fisc ? Pour les coups de pouce à l'embauche ?
Pour l'instant, sur la suppression de niches fiscales, Éric Woerth ne s'est pas clairement prononcé de nouveau. Cela pourrait tarder. En février dernier, il proclamait « quand vous supprimez une niche fiscale, vous augmentez les impôts ». 
Ah, Compiègne... Sébastien Proto, ex-directeur de cabinet de Woerth, Cédric de Lestrange, ex-conseiller du dit, et la Société des courses de Compiègne ont fait l'objet, en juillet 2017, d'une mise en examen... Dans cette affaire Tapie-bis, l'avocat de Woerth plaide l'incompétence de son client, c'était trop compliqué pour lui, ce sont des « techniciens » qui ont décidé. Pour la vente de l'hippodrome, il en était donc de même, et toute cette affaire lui était passée au-dessus de la tête, qu'il a redressée après avoir été relaxé par la cour de justice... Si jamais il recomparaissait, la composition de la cour ne serait plus tout à fait la même (certains des six députés et six sénateurs ont été renouvelés, leurs suppléants aussi). Allez, une dispense de peine (Christine Lagarde), ou alors une peine mixte (faible amende, petite contravention, le tiers de ce que réclameraient les requérants), semble envisageable...
Ah, selon Le Journal du dimanche, Woerth aurait été pressenti pour être ministre d'Édouard Philippe. Le changement dans la continuité. Il aurait refusé : c'est effectivement un président de la commission des finances de « rupture ». Pas d'anévrisme en tout cas. Quel sang-froid, quel aplomb... Exemplaire. Même pas rose avec la honte de son incompétence. Rouge comme... un homard à la table de de Rugy, jamais. Impavide. Bien faire affaire, laisser dire.

Oui(goback), la SNCF vous fera préférer l'avion

Les nouvelles cartes de réduction(s) SNCF suscitent la grogne...

L'entrée en vigueur des cartes SNCF (cartes Avantage) et en désuétude des anciennes (Senior, etc.) décourage tant les ex-usagers (devenus clients) que les ex-contrôleurs (devenus chefs de bord).
Je suis un « senior » pas trop inculte (bac+5), pas trop gâteux (en sursis), mais... las. Je renonce donc à me documenter très précisément sur les avantages et inconvénients des nouvelles cartes « Avantage », mais j'ai la nette impression que les seconds l'emportent sur les premiers. Et quand je serai gaga, il me faudra une aide à la personne issue de Polytechnique pour me réserver un billet de train avec réduction...
Une connaissance, qui en toute occasion préfère le train, a eu de la chance. Paris-Bologne en avion depuis « Paris-Mauvais » (Tillé), un peu plus de 30 euros (coup de chance). Retour depuis Milan-Garibaldi à 44 euros pour une arrivée gare de Lyon... Plus que gagnant. Car l'ex-« Senior + ») — à double titre, carte périmée, nouvelle carte Avantage toute fraîche — a pu bénéficier indûment du tarif Senior : l'interface de réservation-paiement listait encore la carte Senior et non déjà la nouvelle carte Avantage... En revanche, c'était deux euros de plus au tarif « avantageux » pour rejoindre Beauvais...
Il m'est arrivé de cumuler quatre cartes « vioque » : l'espagnole, la moins chère, l'italienne, un peu plus onéreuse, la germano-austro-helvète (DB), et la française.
Bon, c'est sûr, la nouvelle carte est moins chère (49 euros), alors que l'ancienne était à 50 un temps (et 60 si on ne renouvelait pas à temps, et il paraîtrait que l'ancienne carte week-end était passée à 75). Et il paraît aussi que, le nouveau taux de réduction (30 au lieu de 50) serait en fait à peu près équivalent à l'ancien. Car les 50 % s'appliquaient sur le tarif maximal du jour et les 30 sur « le tarif plein du jour  ». Ah bon, j'ignorais ce qu'était le tarif maximal d'avant et j'ai bien peine à déterminer ce qu'est au juste le plein tarif du jour... d'aujourd'hui.
Il semble que les cheffes et chefs de bord seraient aussi perplexes. Elles et ils ont reçu sur les quais depuis je ne sais quel étage de quelle tour un copieux livret d'une quinzaine de pages dont le contenu ne doit pas être communiqué tel aux « clients » (et non plus usagers). Libre aux ex-contrôleurs de paraphraser en conscience les éléments de langage destinés à leur faire admettre qu'avec ces nouvelles cartes, la Oui-seneuceufeu leur fait (à elles et eux comme aux clientes et clients) des fleurs. Simplification, &c.
Et c'est vrai que c'est plus simple : plus d'agences hors des gares (celle du boulevard Montmartre est fermée depuis des mois), voire plus de guichets dans les gares (celui de Milan-Garibaldi est fermé, et on ne peut s'adresser à un guichet italien, il faut téléphoner ou passer par le site Oui-machinchose).
C'est là le premier hic... 
L'Europe ? Complexe
Faudra-t-il, bientôt, comme pour se voir rapidement délivrer une carte grise, une attestation d'auto-entrepreneur, avoir recours à un site se rétribuant (assez grassement, ou moins, bien choisir le dit site tiers) afin d'effectuer une réservation sur le site Oui-non-non-Oui ? Voire le vrai-faux/faux-vrai site SNCF ?
Lequel s'est vaguement amélioré puisqu'il indique maintenant un peu plus clairement les correspondances nécessaires pour bénéficier d'un tarif plus avantageux (oublier de cocher « trajet direct » ; si direct, presque toujours plus cher). 
Prenons l'exemple Paris-Montparnasse (quel hall ? il y en a à présent trois, pas trop proches les uns de l'autre, le premier) vers Vitré. La gare de Vitré est desservie par de rares TGV qui marquent l'arrêt... Auparavant, une solution était de pousser jusqu'à Rennes, puis de prendre un TER pour faire « marche arrière ». Ou de s'arrêter à Le Mans, puis Laval. À présent, il semble qu'en prenant une correspondance au Mans, on arriverait à Vitré sans aller jusqu'à Rennes. Pas trop simple et je m'interroge : finalement, aller jusqu'à Rennes puis revenir à Vitré ne serait-il pas plus (enfin, quelque peu) avantageux à certaines heures ?
Et c'est combien Paris-Rennes en avion (avec escale à Nice ou Marseille) ? Plus cher que le train... Mais en passant par Bruxelles ? J'ai pourtant vu un vol Paris-Rennes à 39 euros (mais, pour Vitré, il faut ajouter le coût de la navette aéroport-gare routière ou gare ferroviaire) alors qu'avec le train, la réduction Avantage et en sus un code temporaire, c'est 60 (avec correspondances).
En revanche, la carte Avantage vous promet des réductions : 30 % en France ET « en Europe ». Quelle Europe ? Jusqu'à Istanbul-Gülhane ? Jusqu'à Tbilissi-Centrale ? Moscou-Kazansky puis Petaouchnok, dernière station avant l'Asie ?
Déjà, en France, entre réseau principal Oui, SNCF, TER, &c., ce n'est pas simple... En Italie, selon que vous preniez un direct ou un... inter-cités, omnibus, une « Micheline »-like (s'il en reste), les tarifs varient du simple à plus du triple. Et vous avez aussi Thello. En Espagne, six principaux opérateurs (bientôt sept, dont un à capitaux privés). Vraiment des accords de réduction partout en Europe ?
Grogne
Je me suis « amusé » (fort peu) à consulter un flux Facebook (messages faisant suite à une publicité Oui.scnf). Quelques exemples : 194 € pour un AR Paris-Lyon avec « Avantage ». Le Chartres-Paris passant de huit à près de 14 €. Pau-Quimper deux fois plus cher en passant par Paris (ce qu'indique le site Oui-chose) qu'en songeant à l'alternative (Pau-Bordeaux-Nantes-Quimper). « Ne fonctionne pas dans tous les TER » (le tarif avantageux). 
Ce dont je me souviens, c'est que, quand j'avais une carte de réduction sur la totalité du réseau, au temps des tickets en carton, il fallait vraiment que le guichetier insiste pour voir la carte d'un conscrit permissionnaire (en uniforme) pour qu'on attende un peu plus d'une minute au guichet (c'était souvent plutôt dix secondes par voyageur faisant la queue). Je n'avais pratiquement jamais besoin d'aller faire la queue à un guichet de renseignement (en existait-il, d'ailleurs ? aucun souvenir). Comparez... Le temps que vous devez passer sur le site Oui-Truc, celui de l'attente au guichet (près d'une heure et demi pour Paris-Nord récemment, pour un « départ dans l'heure »), et les conditions du siècle dernier.
Ah oui, mais alors... Pas de jeu-concours (« C'est l'heure de OUIII vendredi, tentez de gagner un week-end à... »), pas de code supplémentaire pour son anniversaire, pas de jeu pour le « pass » Rock-en-Seine, &c. Et pas de possibilité de réserver un hôtel, une voiture, &c. Cas concret : vous réservez une voiture, et quand vous arrivez à la gare de destination, l'agence du loueur a fermé (il fallait arriver avant midi à Lausanne), pas de tarif enfant dès 8 euros (réalité : Paris-CDG-Cognac : 51,60 € « meilleur prix »). 
Désormais, les cheffes ou chefs de bord descendant d'un train sur le quai sont assaillis par d'autres voyageurs n'ayant pas trouvé d'autre interlocuteur qualifié dans toute la gare. Vrai ou faux ? Ce chef de bord râleur l'a inventé ?
Poudre aux yeux
Les « Co-Vacances » ? Non, cela ne me parle pas. Pas plus que iDTGVMAX2 (il y a-t'il un Max1, un 3, 4, 5, 6 ? ; numéro à choisir selon puissant ou misérable). Ce qui me parle, c'est la ruée aux portes d'embarquement qui se ferment deux minutes avant le départ du train. Auparavant, j'arrivais essoufflé au dernier moment, montait dans le train, rejoignait la voiture-bar et un contrôleur, ou le recherchait dans tous les wagons, et m'acquittait avec le sourire d'un supplément restant modeste (parce que je ne pouvais poireauter derrière une borne mettant plus de temps à cracher un billet qu'un guichetier à vous remettre un ticket en carton). Toujours moins de personnel dans les gares, toujours davantage dans les tours à concocter un nouveau machin mercatique (rime avec.. m..dique).
Autre réaction : « j'ai acheté une carte Liberté 399 euros, votre appli m'indique qu'il n'y a plus de place en seconde (...) mais si je demande un billet sans réduction, on me propose bien une place de seconde sur le même train. ». 
Et tous ces gens de Oui-sncf qui répondent sur Facebook, des cheminots ou des sous-traitants ? Ces gens qui vous répondent que les codes ne doivent pas être placés dans la partie « code promo » mais dans celle « code avantage ou bon d'achat » ? Oui.sncf, c'est dans une tour, à Puteaux. Bientôt la promo votre smartphone moins cher si vous utilisez x fois le OUIbot ? Code de réduction chez notre partenaire Y pour l'achat de deux bouteilles de lait Z ? Le polochon ou l'oreiller supplémentaire gratuit dans tous les hôtels de la chaîne Untel ? L'embarquement deux heures avant le départ pour visionner des publicités ? Les billets nominatifs pour mieux cibler la pub des partenaires ?
En attendant, gaffe si vous réservez pour deux personnes simultanément, c'est plus cher que de faire deux fois une réservation individuelle (cas constaté : +5,22 %). Je continue ou je décroche ? « Allo, allo, toutes nos lignes téléphoniques sont occupées, toutes nos lignes ferroviaires à tarif réduit aussi, trains complets. ».

mercredi 10 juillet 2019

Paris : un Gris Veau, un Rose Veau, un Noir Veau... ou un(e) autre...

Villani, Dati... La mairie de Paris, comme le reste...

Je ne voudrais faire rimer Villani avec de Rugy. Parce que je n'en sais rien, n'ai pas creusé, &c. Et aucune nostalgie de Jacques Chirac me disant « Jef » quand passant par la salle aux amuse-gueule (n. inv.) de l'hôtel de Ville parisien.
Rachida, rends les robes ! Les escarpins, &c. Comment voter pour une (...) qui (...). Elle m'a compris, le lectorat du Canard enchaîné aussi. Je n'aurais pas voté Villani (en espérant que le candidat communiste, aucun danger de revenir au stalinisme), anarchiste (il ne faut pas rêver : les anarchistes n'ont pas les moyens de faire campagne), écologiste (un de Rugy-bis ?), et autres candidates-candidats, le, les surpasse. Et que dire des Front (istes) nationaux... Tout plein, tout plein, il suffit de s'informer.
Aucun ressentiment personnel. Je ne connais aucune, aucun des candidats à la mairie de Paris. Et si rien ne vient salir l'image de... probité ? d'Hidalgo ; bof, elle n'a pas plus démérité que ses prédécesseurs. L'habitude, la lassitude, aurait pu l'emporter... Mais en fait, plutôt l'envie de partir à la campagne non électorale. 
Souvenir. Jacques Chirac, avec lequel je n'avais pas gardé les cochons, ni soulevé les jupons des filles en petites classes (du fait que j'étais élève des Frères quatre-bras, entre autres raisons), savait mon prénom quand je me pointais pour rendre compte de je ne sais plus quelle décoration d'un Rémois. Journaliste, donc répertorié. J'ai rétorqué : « Oué, Jacky, ça baigne, et toue » (car je suis polyglotte, et que le « oué » breton n'est pas le « ouais » de l'intérieur, et que l'atténuation est angevine, vers Doue — Doué-la -Fontaine – et Saumur). Vnimanié, Astarozna (translittérations hasardeuses...). Il n'y a pas pericol de moarte (idem ? j'ai boulinié, pardon, oublié...) de confier le boulingrin municipal à des mains avides, aux ambitions véreuses des israélites de Céline (que j'exècre – digression sur la censure des propos par les fournisseurs d'accès : comment l'algorithme va-t-il l'interpréter ?). Ce ne serait pas la première qu'on nous leurre...
Tout ce préambule verbeux pour vous prédire (sur les monts Parnasse et Martre) que la fin n'est pas si proche, mais que l'abstention va progresser. Je ne sais si Gaspard Delanoë (le vrai Delanoë) se représentera dans l'arrondissement (il reçut le soutien indéfectible du PrOuT — Parti de Rien, revenu de Tout — dont je suis le Præsident-Maréchal-Propagandiste, et merci de respecter les capitales si vous reproduisez ; un peu de respect pour Mon Éminence). Mais, en vérité, en vérité, je vous le dis, j'en suis là (trop bas)... L'Espérance, voui, mais où est la Charité de tous ces gens ?
Quel espoir de devenir ? Sinon celui de faire-valoir d'une, d'un candidat ou d'une, d'un autre ? Mirbeau, grève des électeurs (vu que les électrices, à l'époque... Même Zog, roi d'Albanie, fut précurseur, par après). Pffuitt... La ou le moins pire parmi les pires. Ce qui devient de plus en plus ardu à déterminer. Baisser le bras (ailleurs que devant l'urne) ? Voter pour le candidat des Adorateurs du nombril (il en reste ? Elles et ils présentent une, un candidat ?). Les animalistes (laudateurs des cafards, des teignes de lit, des tiques qui vous rendent gaga, des mâtins qui croquent nos nourrissons et saignent à la gorge nos filles dans nos campagnes) ?
J'aurais très certainement voté Mylène Juste, candidate de proximité, tapineuse militante. Hélas, j'apprends qu'elle se retire du trottoir de la rue Saint-Denis. Et qu'elle n'est pas candidate...
Je me souviens d'Émile Géhant, maire de Belfort, qu'on pouvait croiser en maints endroits dans la Ville du Lion. Interpellant, interpellé. Qui répondait : « marre de vos histoires de crottes de pigeons ». Et vous vantait tout autre chose. Pas forcément des projets grandioses, mais qui allaient, petitement, progressivement, améliorer la vie commune. Du « roi Jean » d'Angers. Distant (jamais rencontré, mais que d'autres pouvaient aborder à la bonne, ou mauvaise franquette). De je ne sais plus quel maire de Niort (« eh, zut, le pineau, on en a marre, varie un peu... tes vins d'honneur... l'ras-let-bol). Comment voulez-vous que je vote à Paris ? Dîtes...
J'aurais peut-être eu vaguement envie de voter pour le matheux (0,5 à le baccalauréat, coef. 4 ; 1 à l'oral — et encore, j'avais employé « au » bac —, par charité laïque... mais aucun ressentiment). Villani. Sur sa bonne tête... Mais où en sommes-nous pour voter en fonction de... Au moins, votant Colluche (zut, Coluche...), il n'y avait pas que sa bonne bouille. Tiens, glisser un bulletin Coluche dans l'urne.
Où veux-je en venir ? À rien, et c'est le pire du pire. Quand vous en arrivez là, ce n'est pas les zôtres que vous larguez, mais vous-mêmes. Faudra quand même aller voter en traînant les pieds. Le PRoUT ne soutenant aucune, aucun candidat, exprimez-vous en conscience.
Tout ce qui précède manque de hauteur de vue. Normal. Qui voit encore par le petit bout de la lorgnette ? Qu'il se lève, et parle.
  

mardi 9 juillet 2019

Clients SFR... Arnaqués, oui, mais par qui ?

T'es client SFR mobile ? Arrête d'appeler les Galapagos !

Elle s'appelle Inna D. (le prénom n'a pas été changé). Elle va à Londres avec des copines. Au-dessus de tout soupçon. Et à son retour, elle découvre que SFR (ex-Cegetel, ex...) lui facture 300 euros pour une communication de 40 minutes vers la Tunisie...
Bien évidemment, Inna, depuis Londres, Landerneau, Trifouillis-les-Oies, Pétaouchnok, Clochemerle, Pellouailles-les-Vignes, et je vous en passe, n'a jamais téléphoné en Tunisie. Où, exactement, d'ailleurs ? À quel numéro ? Je ne peux le certifier, pas davantage que ses amies qui l'accompagnaient à Londres, qui ne l'ont pas suivi aux toilettes, ne se sont pas réveillées quand, 40 minutes durant, elle aurait présumément conversé avec une, un mystérieux correspondant en Tunisie.
  300 euros. Bagatelle. N'empêche que, démunie ou multi-millionnaire, peu importe, Inna a changé d'opérateur. Et que moi-même, client SFR depuis que Noos (ex-Cyberbcâble) m'avait fortement importuné, je vais faire de même...
  Car bien évidemment, Inna ne connaît personne en Tunisie, pas davantage une Tunisienne ou un Tunisien qu'un touriste. Et que, juré-craché, je suis absolument certain que cette histoire est une arnaque. De qui ?
  Poser la question, ne pouvoir y répondre. En attendant, un groupe s'est fait de la trésorerie. Car des gens ont réglé de petites sommes, d'autres ont cédé ; d'autres encore, finiront par céder.
  « La presse en parle » ; « Vu à la télé » : eh oui, à la fin, on s'adresse aux associations de consommateurs, aux médias. Et la presse et la « télé » sont bien en peine d'enquêter efficacement pour indiquer quelle est la source. A priori, mais est-ce si évident, on ne sait quels aigrefins de bas étages, sous-sols, antres, &c. Qui parviendraient à quoi ? Faire main-basse sur des usagers (ah, zut, il n'y a plus d'usagers, juste des clients à tondre...), et à leur insu, créer des communications surfacturées ? Ou quoi ? Un groupe à bout de souffle qui.. ? Là, ce serait diffamatoire, et je n'ai absolument aucun élément en appui. Sauf que, par précaution, je revends mes actions (c'est fait).
  Selon Le Parisien, le groupe de Patrick Drahi, maintes fois alerté, aurait attendu le 20 juin pour diligenter une enquête interne. Belle réactivité. Mais se serait gardé de faire suite aux doléances des dizaines et dizaines de clients mécontents, excédés, ahuris.
  Je cite : « "Une dizaine de personnes"", qui se sont fait connaître sur le forum auraient été contactées et sont ''en cours de régularisation'', selon un porte-parole de SFR. Et les autres ? »  (Le Parisien, article de Daniel Rosenweg, tiens, un parent de mon ex-confrère du Monde et du Causeur ? Un homonyme ?). Bon, alors, au lieu de poser une question, on suit, on tente de savoir combien d'autres, on prolonge, on y revient, on voit avec la gendarmerie (service spécialisé), on interroge les autres opérateurs, &c. Et « on » apporte des réponses, comme un roquet de journaleux (ou un mâtin) qui ne lâchera pas l'os.
  Il faudrait voir si SFR passe de la publicité dans Le Figaro et Le Parisien.
  Dans le doute, avant que la même chose vous advienne, que faire ?
  Je ne veux quand même pas croire que la concurrence (que je ne nomme pas) ait pu orchestrer...
 Je me souviens que, voici quelques années, c'était, pour les consultations de sites Internet, depuis l'étranger (et là, en l'occurrence, depuis le Maghreb), des clients SFR qui se voyaient facturer des sommes... conséquentes. En général, et dans le cas particulier de Dominique D. (le prénom n'a pas été changé), la somme réclamée (80 euros quand même), a été reportée au crédit de son compte.
  Finalement, contrairement à Inna D., je ne vais pas passer trois comptes à la concurrence. Je vais procrastiner, prendre le risque. Considérer qu'une puissance étrangère (puissance, au sens large...) s'en prend à mon opérateur depuis... j'ai oublié. Siècle dernier ?
  En revanche, si Inna D. ne voit pas solutionner rapidement son problème, là, ce sera différent. J'aurais comme un différend personnel. Comme un ressentiment. Susceptible de me faire passer au câble ailleurs (l'ADSL me convient parfaitement, mais bon... tant qu'à marquer le coup).
  Et puis, pourriéliser, je ne fais pas. Sauf si. Et je saurai pouvoir faire (eh, en ligne depuis le siècle dernier). Ce ne sont pas du tout, du tout, des menaces. Les faits, rien que les faits. Si la presse prédominante laisser courir, les réseaux sociaux... Comme me l'écrivait une consœur, « j'aime bien tes points de suspension » (ou points de suite, avec retour à l'envoyeur). Très facile de plomber un cours de bourse. Risque minime. Très facile de contacter des actionnaires influents. De gonfler, amplifier, sur-multiplier. SFR fait de la veille en ligne ? Bon, Inna D., vrai prénom, vraie initiale du patronyme. Facile à retrouver. Ou alors, c'est de l'incompétence. J'attends. Pas trop longtemps.
  Ralph Nader... Un vague souvenir ? General Motors se remémore. Michael Moore... Il y a des vocations qui surgissent (tiens, je vais vous placer Les Trois Soulèvements de Denis Guénoun, un seul suffira), d'un tout petit (pas) rien. Genre aile de papillon, tsunami... Hénaurme. Alors SFR (Société française de radio-électricité), on sait ce qu'il reste à faire (ou surtout, ne pas, ne plus faire) ? Il y a un service de presse (remontant à Patrick Drahi tout ce qui paraît sur lui) chez vous  ? Je continue... Je développe sur Altice Europe. J'en cause à Dexter. À Luís Nobre Guedes et à d'autres patrons de filiales. Rosa Cullell.

P.-S. — Vous voulez vraiment une liste de patronymes que finiront par repérer Google et autres moteurs de recherche ? Advient un moment où, excédé, « le cave se rebiffe » (The Counterfaiters of Paris, version ang.).  Que je rameute des polyglottes ? Il faut vraiment cesser de pousser les futures grand-mères dans les orties. 


lundi 8 juillet 2019

Les trois soulèvements de Denis Guénoun

Trois soulèvements : après ceux de Denis Guénoun, celui de Patrick Corneau

Il sera question ci-dessous beaucoup moins du livre de Denis Guénoun (Labor & Fides éds), Trois soulèvements, que d'autres choses, et en particulier de la présentation de cet essai par Patrick Corneau...
Procrastiner, c'est mon dada. Auquel je peux m'adonner d'autant plus aisément, et intensément, que je ne m'intéresse plus sérieusement à rien. Plaisamment, c'est tout autre... Et là, toutes affaires cessantes, je m'élance, vite et mal, pour rédiger ce qui suivra, à propos de la chronique d'un certain Patrick Corneau, titrée sobrement, en réunissant les titre et sous-titre du livre de Denis Guénoun : « Trois soulèvements — judaïsme, marxisme, et la table mystique ». Parce qu'épaté...
  Je me suis intéressé à Denis Guénoun à la suite d'un hasard pas si fortuit qu'il pourrait y paraître, ou tout à fait si l'on s'en tient à la définition de la fortuité (vu qu'en général, je ne cherche rien, j'attends que cela advienne...). J'aurais sans doute fini par oublier Denis Guénoun, certes pas durablement, mais rien ne me pressait de lire son Trois soulèvements.
  J'eus en mains ce compact essai de 140 pages en petit format — réparti en trois « actes » (apostoliques ? assurément peu romains) de huit à dix « scènes » chaque — pratiquement lors de sa sortie (avril ? mai dernier ?), le laissant en d'autres, de fort bonnes, assuré de le retrouver en temps utile. Lequel n'est pas venu, quoique il pourrait surgir plus tôt que prévu, soit que je n'attende pas qu'il me soit prêté...
  J'ai d'abord « rencontré » Denis Guénoun, homme de théâtre, surtout en sa dimension d'ex-directeur de La Comédie de Reims (un Centre dramatique national), en quelques dizaines de pages de la thèse d'Annette Gardet sur la dite (elle couvre le théâtre de la décentralisation à Reims et alentours jusqu'en 2002). Puis par deux-trois fois, en « visu » et correspondance. Très, très forte impression : un homme, un personnage, un érudit, &c., d'une rare bienveillance, d'une forte capacité d'écoute et de dialogue (pour un auteur dramatique, cela peut paraître une évidence, mais j'en ai connu d'autres... ). Et si j'en crois Patrick Corneau, son monologue (son ouvrage), serait d'une large portée conversationnelle (anglicisme).
  Mais Denis Guénoun « se » rappela à moi, encore par l'entremise d'Annette Gardet qui l'a invité à une rencontre à la Médiathèque de Reims, le 5 octobre prochain, en fin d'après-midi... Laquelle me glissa : « tu vas quand même me faire quelques lignes sur ton blogue-notes ». Oui, bon, pas le feu, et je lui conseillai d'ailleurs de ne pas se précipiter à balancer des communiqués de presse, sauf en fonction de la périodicité des publications (pour certains mensuels, mieux vaut s'y prendre deux mois à l'avance). Eh bien, j'y reviendrai, vers tout début octobre. Revenir sur le livre, l'ayant lu ? Le trac me saisit....
  Car j'ai lu ce qu'en écrivit Patrick Corneau, dit « Le lorgnon mélancolique ». Et franchement, quand tout semble dit, et avec quel talent, autant parler d'autre chose, de plus accessible (au pif, le livre de Galla Ackerman, Le Régiment mortel – La guerre sacrée de Poutine, Premier parallèle éd.). Sacré Poutine, sacrée Grande Russie... Et peut-être qu'il se pourrait qu'un rapprochement, un vague apparentement, m'autoriserait à évoquer le long soulèvement monarcho-soviétique en me référant à la trilogie (sans doute pas antitrinitaire, ou alors mode anglican) de Guénoun. Lequel, comme le cite Corneau, a opté, sur un mode « qui pourrait mériter, si l'on parvenait à le dépouiller de toute bimbeloterie religieuse, le somptueux terme de conversion ».
  Je savais, m'étant documenté, Denis Guénoun de culture mixte : israélite séfarade par son grand-père (ou autre aïeul ?) rabbin, farouchement laïque par son père, genre hussard noir athée et militant communiste. J'ignorais qu'il était passé des philosophes allemands (et autres) au marxisme, et en reste probablement intellectuellement proche. Autant dire que l'ouvrage peut être placé dans la bibliothèque d'un libre-penseur, en tous sens de l'appellation.
  Lire « ce » Corneau, soit dit en passant, donne envie de prendre davantage connaissance de textes (et romans, récits) de cet autre auteur. 
  Les deux ont en partage une attention rigoureuse à la signification des mots, aux étymons, sens dérivés... Qui est patente ou non (pas trop fortement marquée dans ce « Jean Grenier et la Bretagne – Le perpétuel et son bruit de source », d'abord — d'un abord — moins ardu que d'autres). Assurément une vaste connaissance des philosophes. Et c'est d'ailleurs pourquoi j'avais buté sur ce « sans éclectisme » de la quatrième de couverture des Trois soulèvements.
  Au fait, j'allais idiotement oublier. Denis Guénoun alimente un site personnel : denisguenoun.org. Sur lequel je vois que sa pièce, X ou le petit mystère de la passion, reparaît avec une nouvelle préface « post-soulèvement(s) », et c'est là : « Préface (2019) ». La dédicace de la pièce est sans doute l'originale (« Il y a deux athéismes, dont l'un est la purification de la notion de Dieu. » — Simone Weil ; à mon sens, il doit s'agir de l'aînée, en date, de l'autre).
  Ce que je pressentais de ce livre, et ce sans avoir lu Courneau, j'imagine que j'aurais pu me le formuler en soliloque, c'est que la partie proprement autobiographique est réduite à l'essentiel en rapport avec le propos, le dessein (la table des matières, actes et scènes, est consultable en ligne), et sa morale, au sens des fabulistes, serait peut-être : sois au moins charitable avec toi-même, et accorde-toi l'espérance. En « précisément ce monde-ci » (ou celui d'à côté, là, du proche, des autres, ou du lointain) et non en un incertain « autre », du-delà (un monde qu'Andréas Dettwiler, s'adressant à Matthieu Mégevand, un Suisse comme Chessex – et zut, voilà que ma non mono-maniaquerie me reprendrait ? — vaillandement ?  sait évoquer « en un langage proche des gens »).
  Ce que je m'imagine, en visionnaire de comptoir, comme Jean-Marie Gourio, c'est qu'alors qu'ici j'écris pour moi (un peu pour d'autres quand même, celles et ceux décryptant, et surtout sachant poursuivre, voulant savoir qui sont ces Dettwiler et Mégevand...), Denis Guénoun écrit pour tu, elle, il, nous, vous, elles, ils (même s'il s'agit de la col. « Lignes intérieures »). Retour à Reims (Didier Eribon) : tous les chemins mènent à la ville des sacres, pourquoi pas pour le 5 octobre, au rendez-vous (16 h), de la Médiathèque ? Casé deux fois : j'ai bon ?
 J'ai eu la curiosité d'aller voir quelle était cette maison, genevoise, Labor & Fidès. En vedette, l'Olivier Abel, Le Vertige de l'Europe. Genève, ville sale ; les Suisses, « au mœurs sauvages » : « un Kirghize dans sa yourte vit plus proprement qu'ici » (Dostoïevski). A y-est : l'apparentement — tiré par les cheveux — est fait (voir supra). Fiodor haïssait les Européens. Guénoun vous dit : en vérité, en vérité, va... et ne te haïs point. Le chemin n'est pas si long, et Trois soulèvements est sans doute un raccourci à emprunter. Direction Reims, 5 octobre, Médiathèque (16 heures). Par trois fois (Matthieu, 16, 19 ; ou à proximité). Élève fantasque mais de bonne volonté, appliqué à l'occasion, pourra mieux faire (Annette est prof'). Après avoir lu Trois soulèvements

Médialogie : police pourrie, justice aléatoire, presse…


Presse et police : la presse moins que… l’IGPN ?

Eh bien voilà : titre incitatif ou racolage ? J’écris pour moi, un peu pour vous, et à l’occasion «  pour Google  »… Là, j’ai le rouge de la honte au visage, mais j’assume, titres pour Google. Or donc, et c’est le fait significatif relativement nouveau ; Jean-Michel Décugis et Jérémie Pham-Lê, du Parisien (ex-Libéré) mentionnent un media en ligne, Les Jours, en tant que source initiale de leur enquête sur des ripoux de la Bac du 18e ar. de Paris.
« Écrire pour être lu ». Stage au CFPJ d’un confrère strasbourgeois et d’autres (prédécesseurs, successeurs). Pas « putassier » (au sens de racoleur, avec titres incitatifs, genre gutter press britannique). Que ce soit en ligne (mon papier sur Alexandre Langlois, ici-même, sur ce blogue-notes) ou dans la presse prédominante, de toute façon, nous pissons dans un violon. Enfin, pas tout à fait. Sur le moment, oui. À la longue, peut-être, pour un temps très court, parviendrons-nous à ce que le ménage soit fait dans la police (même un Pierre Joxe finit par baisser les bras, et un Chevènement s’inquiéta surtout de son aura et de ses ambitions ultérieures).
Comment fut recruté Karim  M., à présent 35 ans ? Au détriment de candidats largement plus qualifiés, mais estimés devenir moins dociles, moins conformes aux souhaits de…
Rackett rima avec Roquette (commissaire jetant l’argent de la drogue prélevée par ses subordonnés, se servant très largement pour lui-même et ses plus proches affidés, descendu — exécuté — dans un parking souterrain et l’IGPN d’alors oublia de solutionner). Et la presse ferma les yeux. Val, Philippe, notamment, de Charlie. Ce n’est pas qu’il pensait déjà à cirer les bottes de Nicolas Sarkozy, mais qu’en patron de presse responsable, il savait ce que cela signifiait de s’en prendre aux mafias (de l’époque, car bien sûr, fondations x-y du ministère de l’Intérieur, legs de Pasqua, &c., tout cela est révolu…) pouvait coûter. Aucun ressentiment de ma part.
Vous ne comprenez rien à ce qui précède. C’est que vous le voulez bien. Ou avez d’autres chiens à fouetter, ou préférez rester obtus, ce que je respecte.
Voici donc que deux confrères citent un « site Internet », le nomment, alors qu’il se passe d’annonces publicitaires. Les Jours. À propos d’un policier, qui « n’aurait dû jamais entrer dans la police », mais que sa hiérarchie protégea (pas tout à fait comme Alexandre Langlois, enfin, pas toute sa hiérarchie). Divers pauvres types, des flics, des poulets (en cage, pauvres volatiles servant la République) vont peut-être écoper (leurs supérieurs, non, présume un Alexandre Langlois). Sauf qu’au fond, assure Me Claire Doubliez, avocate d’un Karim (dont je pourrais retrouver le patronyme si je m’en donnais dix minutes la peine), son client ne se serait jamais livré à de la corruption. Partant, jamais partagé le moindre profit avec sa hiérarchie. Insolite. Contre-exemple ? Je n’ai aucun élément pour l’affirmer. Et bien sûr, sur le commissariat de La Roquette, j’ai tout inventé : toute ressemblance avec des faits réels et ayant existé est purement fortuite.
La peur. La peur qui me taraude encore pour revenir sur la mort du chauffeur d’Alain Peyrefitte, maire de Provins. La peur, car, quoi qu’ils puissent en dire, au pouvoir ou de l’opposition, pour certains et la plupart, les intérêts communs priment sur d’autres considérations. La peur, car, comme l’énonce Alexandre Langlois, rien ne vaut le droit pour rendre légal l’illégitime, l’extorsion, le léonin, l’abject. La trouille. D’accord, je suis négligeable. Donc je risque peu. Mais j’en ai connu de moins insignifiants qui… Or donc, oubliez donc ce qui précède. Je retire « justice pourrie » (car j’ai connu tant et tant de magistrates et magistrats intègres), police je ne sais quoi, car je m’honore des amitiés de policiers probes, et que, que vous l’admettiez ou non, la déontologie des journalistes vaut ce qu’elle vaut (risquer d’être tricard au commissariat expose à…). De temps à autres, quelques enquêtes approfondies surgissent (là, où est celle voisinage ?). À l’occasion, quelque consœur, largement des crans au-dessus d’un Roger Vailland, creusent (mes respects à ma voisine de la rue d’Enghien, Florence Aubenas, auteure du Quai de Ouistreham, entre autres). Et nous, ben, on s’obstine bêtement. On a tenté (Rémi Lainé et d’autres). Des « moindres » (Catherine Daudenhan, parmi tant d’autres dont « la » Vaudrey, Danièle, n’ont rien de moindre, juste deux exemples, et Isabelle Horlans en garde à vue, en fut une autre) et d’autres. On nous conchie (« presse pourrie »). Ben, journaleux un jour, journaleux toujours. Avec la trouille, aussi. Et vous ? Peur du gendarme, salutaire. Peur de la police ?