Ce serait reine de Saba contre miss Provence ? Pas sûr...
Valeurs actuelles n’en
ratant pas une pour mettre en valeur Houria Bouteldja et contribuer à sa
notoriété a pu récupérer un texte de la dite, censuré par Mediapart. On
comprend surtout que miss Provence April Benayoum aurait gagné à se déclarer d’ascendence
tatare et non partiellement israélienne. Bof, puisque l’actualité est faible,
autant en bavarder.
Tristane Banon, qui doit bientôt avoir un livre ou autre chose à vendre, aurait fait « un geste fort » (selon Gala) au profit médiatique d’April Benayoun en se posant en « anti-antisémite ». De son côté, la sémite Houria Bouldja a sans doute cru devoir elle aussi un geste, ou plutôt une gesticulation, pou imputer à miss Provence une provocation en faisant état de la nationalité coupable (si je tente de comprendre) italo-israélienne de son père. Pire, elle aurait pactisé avec « les pouvoirs d’État démocratiquement élus » qui lui valent la hargne d’antisémites de banlieues. Houria Bouldja qui se verrait sans doute fort bien élue pour jouir des prébendes de ces mêmes États, devrait se poser la question : est-elle suffisamment sémite elle-même pour ne pas se voir un jour à son tour la cible d’une autre forme d’ethnicisme ?
Son billet s’intitule « l’anti-tatarisme
palestinien (et des banlieues) n’existe pas » (si j’ai retrouvé, vous
pourrez).
Cela débute par une longue
démonstration selon laquelle les Tatars se seraient conciliés les Palestiniens.
Ah bon ? Pas de tous temps, c’est le moins qu’on puisse dire. Les Tatars,
certains israélites, d’autres musulmans, furent tour à tour alliés et
concurrents des Croisés en Palestine et la prose historiographique musulmane en
dit pis que pendre (voir des textes du Hamas et tant d’autres).
Mais en fait, je me demande si elle
ne confond pas les Tatars en général avec les Khazars. Dont une partie, par
opportunité politique et territoriale, se convertit au judaïsme. Un peu comme
le tsar bulgare avait commandité le cyrillique pour étendre son influence impérialiste. Et pour un
Clovis avant lui, l’avantage de se faire oindre et de fonder une dynastie a
sans doute été plus déterminante que d’autres considérations, conjugales ou
autres. Je sais, je tombe dans l’historiographie à la Cavanna, et j’escompte
bien ne pas tenter de remonter vers d’incertains sommets.
Diverses théories, plus ou moins
franchement complotistes, assimilent Khazars et Ashkénazes. Sans doute en
partie fondées car les mélanges, mariages et filiations furent, comme partout
ailleurs, peu exceptionnelles. Et puis, en raison des opportunités, des vents
des occasions, on passe d’un rite à l’autre, selon ce que cela peut représenter
pour améliorer sa situation.
Mais un mythe veut que les
Ashkénazes, ayant un temps mieux réussi en Europe et ailleurs que les
Séfarades, soient la source de tous les maux. Tandis qu’un autre veut qu’entre
Séfarades, Arabes ou Berbères, ce fut toujours l’entente cordiale (en dépit de
pogroms au Maroc ou ailleurs). Comme c’est idyllique. Je résume bien sûr en caricaturant.
Mais cela peut permettre, comme Houria Bouteldja, de se poser en sachant (d’une
complexité inextricable réduite à quelque idées simples) abuser les gogos voulant entendre ce qui les flatte. La Bruyère (vieux souvenirs).
Au passage, et c’est toute la tac-tac-tique
du genre, cela permet de glisser une phrase sur le racisme français injuriant « Boches »,
« Chleuhs » et Frisés. Et Alsacos, têtes de veaux, Bretons, têtes de
c***. C’est de l’internationalisme prolétarien ?
Au Burkina, on se désigne couramment
encore, le Blanc (nasara), le Noir, sans faire commerce de négrophobie ou
de négrophilie ou d’autre chose. Houria Boulteldjan’a évidemment pas totalement
tort en tout point de son argumentation. Mais soutenir qu’un « enjeu
néo-nazi » (franchouillard ?) vise à « livrer les Juifs à
la vindicte indigène » pour mieux favoriser la négrophobie semble un
peu tiré par les cheveux. Cela ressort surtout du clientélisme des Alain Soral
et consorts. D’un battage médiatique à la fois victimaire et agressif.
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