jeudi 11 juillet 2019

Roger Vailland chez « les Jaunes » de la banlieue parisienne

Vailland empirique et « céleste » à Cormeilles-en-Parisis

Lassitude... Après de Rugy, Rachida Dati, Éric Woerth, ou les tarifs de la SNCF (contributions précédentes sur ce blogue-notes), salutaire retour à Roger Vailland. Sauf que, évidemment, avec ces antérieurs contemporains qui méritent des coups à leurs postérieurs (tiens, voilà que je fais à la manière de... Charly, Charles Duchêne), la qualité de traitement à rétribution égale s'en ressent (récidive).
J'ai donc un peu bâclé ce document sur le reportage (et peut-être plagiat de confrères) de Roger Vailland à Cormeilles-en-Parisis, dans ce Macao de banlieue, tel qu'il le dépeint. Bon, un « ah-ah, s'écria-t-il en mandarin » vous est épargné. De ma part (Vailland et moi-même avions des références littéraires communes). Donc, je digresse un max. Sur Barbey d'Aurevilly (Denis Guénoun, sujet d'une contribution antérieure, n'a pas été mis à contribution, de justesse). Pour ne mentionner que lui...
Tiens, j'imagine un Roger Vailland traitant, quand il écrivait encore pour la presse communiste, de La Levée, pièce de Denis Guénoun. Eh bien, cela aurait été d'une autre tenue que les articles de Vailland (sous pseudonyme) dans Paris-Soir, sur les foyers d'immigration en région parisienne, dans les années 1930. Pourquoi ? Parce que Vailland a considérablement mûri de 1928 à 1944.
Cela, même les auteurs d'exégèses sur le style de Vailland vous le confirmeront. Sauf que, tant de mansuétude pour qualifier ses écrits journalistiques (hors Grand Jeu, L'Européen, et autres...), d'avant fin 1944, me laisse... dubitatif. Et il ne s'agit pas d'un réquisitoire à la Breton-Aragon. Vailland n'eut parfois d'un journaliste d'à présent que la paye, le statut ambigu, et la tendance à gonfler la couleur locale, ou les superlatifs, les exagérations (je ne sais si le défunt Bezzina, auteur d'un « Belfort s'est réveillée avec la peur ! À vous les studios... » fut ou non un lecteur de Vailland ; mais Jean-Michel « Bezzbezz », c'était au siècle dernier aussi, davantage vers la fin).
Son papier (de Vailland, pas de Bezzina, basé à Nancy) sur les Chinois de Cormeilles n'est pourtant pas le pire. Ce devait être aussi, en partie, ainsi. Du côté des actuels square et rue des Chinois. Ce n'est pas le Grand Orchestre du Splendid (manque « le sangue écarlaté »), mais à proximité.
Je n'ai pas reproduit l'encarté anonyme suivant la signature de Vailland... Soit :
« L'enquête se poursuit dans la banlieue sud
M. Ling Tcheng Oua, tenancier d'un restaurant, 98, route d'Argentueil, à Cormeilles-en-Parisis, a été inculpé ainsi que trois autres Chinois, à la suite de la descente de police effectuée hier sous la direction du commissaire Peudepièce. On a, en effet, découvert chez eux, un certain nombre de pièce de cinq francs fausses, des baguettes de soudure et deux lampes de pression. Ils ont été laissés en liberté surveillée. L'enquête a repris ce matin, sans grand résultat d'ailleurs, dans la banlieue sud. ».
Comme je l'expliquais à *** (qui se reconnaîtra), tu te pointes à la rédac' (plutôt vers 10 heures que plus tôt), et on te dit « tu files à Cormeilles, tu fais du Chinois » (ou « tu files à Épinal, tu fais du petit Grégory »). Citations inventées (pas d'italique).
Faute d'avoir vécu Paris-Soir et Paris-Midi, je tente de contextualiser le Vailland de cette époque. Avec, en arrière-pensée, faire réfléchir aux conditions de production d'alors (moins de procès ; plus de duels, quoique, le dernier d'après Victor Noir, Deferre-Ribière, sauf erreur, car il y en eut de moins médiatisés, et j'ai connu des types venus armés dans les rédacs d'après, et quelques bourre-pifs), et celles d'à-présent.
Sauf qu'actuellement, tu peux meubler trois minutes d'antennes sur le mode on ne sait rien, on reste dans l'expectative... À l'époque, fallait ramener de la viande, de la pitance pour le lectorat, des signes pour remplir les colonnes. Débrouilles-toi, coco, ou la porte de sortie t'es grande ouverte.
L'un des meilleurs journaleux du siècle dernier fut Jean Yanne (ex-CFJ, ayant claqué la porte, comme d'autres celle du Cuej). Film Les Chinois à Paris. Genre chars soviétiques sur les Champs. Bon, je ne vais pas rapprocher Liberté, égalité, choucroute (Yanne), d'Un homme du peuple sous la Révolution (Vailland). Cherchez l'apparentement, pas si terrible. Thèse : les Chinois vus par...
*** (qui se reconnaîtra, bis), m'a fait sucrer un « là, j'écris pour Google ». Bon, en salle de profs, on déblatère et conspue les journaleux. Deux durs métiers (et combien de pigistes, combien de matelots, partis pour la gloire éditoriale, sont devenus profs intérimaires ?). Comme dit l'autre ***, atterré par ce que j'écris sur Vailland... (mais à quoi bon reproduire ses propros ? Sauf qu'il n'a pas si tort), ni le même, ni la même, mon indigence (au regard de textes universitaires abscons et limite délirants), dépasse les bornes. Je ne sais plus trop qui franchit et dépasse les limites. De la simple, minimale, bienséance intellectuelle.
Tiens, j'avais pensé « morpher » Vailland et Yanne. Morphée, après ce laïus verbeux, l'emporte. Mais quand je pense que l'on (« on » : multiples) s'extasie sur Céline encore et encore, et mentionne à la marge Vailland (kicécuilia déjà ?) — voir ancienne contribution — je me dis que nous finirons par retrouver un Éric Woerth ministre de (la mise au pas budgétaire) de l'Éducation. Redevenue l'Instruction publique (rosa, rochose, rosum, pas trop Suétone ni Ovide). Histoire de fournir à Google des linguistes pour la traduction automatique. Désormais, on va dans le 13e ar. de Paris avec son érudit téléphone portable, histoire de recueillir des propos en mandarin et les publier en français.
Oh zut, comme disait Proust : excusez-moi d'avoir écrit trop long, le temps m'a manqué, et Morphée... Auriez-vous subrepticement subodoré où je voulais en venir ? Non ? Ex-æquo. Moi non plus.



    

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