jeudi 24 décembre 2020

Un Brexit chaud patate en refile de chaudes

 L’arrêt sur arêtes s’est un peu prolongé


Selon le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, Boris Johnson aurait dû annoncer l’accord sur un accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne dès 08 :30 ce matin. Mais si le blocus des patates écossaises avait abouti, il resterait à faire avaler quelques arêtes de poissons avant de proclamer l’amitié préservée entre l’île, sa voisine irlandaise, et le continent.

Selon Boris Johnson, l’UE aurait reculé sur les droits de pêche et sans doute Michel Barnier pourra-t-il assurer l’inverse. Selon la presse britannique, le Royaume-Uni aurait concédé de ne se voir rétrocéder que 25 % du montant des produits de la pêche dans ses aux territoriales pour une période de transition s’étalant sur cinq ans et demi. Voici peu, on n’en était qu’à 20 % au mieux. Avant d’aller à la criée pour proclamer l’accord, chaque partie cherchait encore, ce matin, à obtenir un peu mieux en matière de quotas.

En revanche, le projet d’accord désole l’Écosse, pays exportateur de semences de pommes de terre. Il paraît que ces semences peuvent se couper en deux dans le sens de la longueur et non de la largeur. Nicolas Sturgeon, la Première ministre écossaise, n’en a pas moins estimé que l’Écosse s’est vue larguée dans les grandes largeurs. Pour Ian Blackford (SNP), son porte-parole à Westminister, c’est la semence de la discorde et l’heure de l’indépendance écossaise est venune (It’s time for Indy). En revanche, les agriculteurs gallois se disent satisfaits en dépit de taxes frappant leurs exportations vers le continent.

Selon le Daily Mail, Angela Merkel serait intervenue pour que l’UE lâche un peu de lest en dernières minutes.

Les eurosceptiques britanniques veulent maintenant se pencher d’urgence sur les quelque deux milliers de pages du projet d’accord. Ils redoutent qu’il y ait des loups (de mer).

Pour mémoire, le référendum sur le Brexit s’était tenu en juin 2016 et Boris Johnson est devenu Premier ministre en juillet 2019 et il avait présenté ses premières propositions à Bruxelles début octobre suivant. Les négociations sur ces bases avaient débuté début mars 2020.

La matinée s’est écoulée tandis qu’à Bruxelles on discutait encore à propos des maquereaux, des turbots et des crustacés.  Ou comment ajuster les quotas espèces par espèces. Comme l’a relevé le Mail, les montants globaux (60 millions de livres) sont inférieurs à la somme payée par Manchester United à la Juventus pour signer le transfert de Paul Pogba (89 millions).

Nigel Farage (ex-Brexit Party), a certes critiqué cet accord mais aussi considéré qu’il représentait un moindre mal puisque l’essentiel, la rupture avec l’UE était actée.

Selon le correspondant de la BBC à Bruxelles, s’exprimant à près de 14 :00, il faudrait s’attendre à la proclamation d’un accord plutôt dans la soirée qu’auparavant, mais on ne peut plus estimer que le suspense reste insoutenable.

On ne sait certes pas si négociateurs et journalistes vont se faire livrer des pizzas aux fruits de mer ou des sandwiches, mais l’attention se porte déjà sur d’autres sujets

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