Grand flou sur l’épaisseur de l’accord
Les jours de Noël, je m’ennuie, et d’accord, ce n’est pas une excuse pour vous em…. Mais quand même, je me dois de vous alerter. Une lame press est incapable de s’uniformiser sur le nombre de pages de l’accord sur le Brexit. À peine signé, c'est déjà la zizanie.
Je croyais pouvoir vous répercuter
des informations fiables prises à des sources fiables, la presse britannique « de
qualité », Le Monde, Le Figaro, &c. Alors, je veux bien que The Sun
soit assimilé à la « presse de caniveau » mais quand même. Hier, j’en
étais resté à un accord de près de 2 000 pages, puis d’autres sources
crédibles, ramènent ce nombre à 1 500, et voici que The Sun réduit le document
à 1 246 pages.
Reuters, l’AFP, Bloomberg, AP, j’en
passe, nous auraient-elles (ce sont des agences dites naguère télégraphiques)
balancé des craques ou pire, Michel Barnier ou Boris Johnson auraient-ils
poubellisé des centimètres ou inches d’épaisseur de l’accord ?
À vue de nez, les documents
brandis par le Bojo ou Barnier ont-ils la même épaisseur ? Sur les photos,
difficile de se faire une idée.
Je ne suis pas complotiste, mais
je subodore confusément le loup (de mer). Les citoyens de l’Union, les sujets
de Sa Majesté sont en droit de savoir. Des versions différentes vont-elles être
soumises aux parlementaires ?
Quelques pages en plus ou en
moins, ce sont des milliards de livres et d’euros qui s’accumulent ou s’évaporent.
Que nous cache-t-on alors que les théâtres et les salles de spectacle restent
fermées et les figurants et silhouettes restent au chômedu ?
Devons-nous être eurosceptiques
ou perfide Albion désabusés ? J’émets une hypothèse hardie : c’est la
résultante du foisonnement et d’une opération Fight the Fog. Le foisonnement, c’est
ce qui fait que pour traduire de l’anglais vers le français, notamment, vous
devez employer davantage de signes. La lutte contre le brouillard, c’était une
directive du bureau de la traduction de la Commission européenne. Cesser d’employer
des tournures contournées, tarabiscotées, et énoncer les choses le plus
simplement possible pour que le commun (nouzôtres) puissent mieux piger.
Déjà, on peut déplorer que le
texte n’ait pas été rédigé dans la langue de la diplomatie, le français. Que la
Commission commente sur le sujet en anglais, au moins initialement.
M’enfin, il ne faudrait pas nous
faire prendre des pintades pour des dindes de Noël (beaucoup de pourries au Royaume-Uni,
en dépit d’une date de péremption conforme, sur les rayons des supers et
hypermarchés).
J’avais toute confiance en la Bib
(la BBC) et que lis-je à présent sur son site ? Que l’accord ne serait
guère plus lourd que de 1 200 pages. Une détestable approximation.
Je me souviens du concours d’entrée
au Cuej (Centre universitaire d’enseignement du journalisme de Strasbourg). Des
tonnes de dépêches relatives à un carambolage monstre au Pays-Bas. Il fallait
synthétiser. Là, je fais quoi ? Je sors ma calculette et je fais une
moyenne du nombre de pages ? Je fus classé quatorzième (sur 80 impétrants),
de nos jours, je serais sans doute recalé.
Je n’invente rien, citation
exacte du Guardian de voici pas longtemps : “the trade agreement
— running to 2,000 pages”. The
New York Times : « despite running to thousands of pages” (si
c’est moins de deux milliers, quelle exagération). France Info (le
service public) : « c’est un texte de 2 000 pages » (texte mis à
jour ce 25 déc. à 10 :44).
Alors, combien de pages, nombre
de virgules, de ponctuations diverses ? Cet accord de retrait entretint déjà les suspicions, mais la défiance est à son comble.
Et notre confrère le Bruxellois Le
Soir : « c’est un traité, une “brique” de 585 pages »
(je vous cite le chapo, le titre est conforme « les points à retenir des
585 pages »).
Bien, l’article du Soir
date, de mi-novembre 2018. Depuis, cela a pu gonfler, puis dégonfler. C’est l’accord-l’accor-l’accordéon,
quoi. La boîte à frissons. La presse au bal musette. Ce fut déjà Theresa May en
Yvette Horner, Michel Barnier en André Verchuren. et depuis, cela ne s’est guère
arrangé.
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