vendredi 25 décembre 2020

Brexit : le compte n’y est pas

 Grand flou sur l’épaisseur de l’accord

Les jours de Noël, je m’ennuie, et d’accord, ce n’est pas une excuse pour vous em…. Mais quand même, je me dois de vous alerter. Une lame press est incapable de s’uniformiser sur le nombre de pages de l’accord sur le Brexit. À peine signé, c'est déjà la zizanie.


Je croyais pouvoir vous répercuter des informations fiables prises à des sources fiables, la presse britannique « de qualité », Le Monde, Le Figaro, &c. Alors, je veux bien que The Sun soit assimilé à la « presse de caniveau » mais quand même. Hier, j’en étais resté à un accord de près de 2 000 pages, puis d’autres sources crédibles, ramènent ce nombre à 1 500, et voici que The Sun réduit le document à 1 246 pages.

Reuters, l’AFP, Bloomberg, AP, j’en passe, nous auraient-elles (ce sont des agences dites naguère télégraphiques) balancé des craques ou pire, Michel Barnier ou Boris Johnson auraient-ils poubellisé des centimètres ou inches d’épaisseur de l’accord ?

À vue de nez, les documents brandis par le Bojo ou Barnier ont-ils la même épaisseur ? Sur les photos, difficile de se faire une idée.

Je ne suis pas complotiste, mais je subodore confusément le loup (de mer). Les citoyens de l’Union, les sujets de Sa Majesté sont en droit de savoir. Des versions différentes vont-elles être soumises aux parlementaires ?

Quelques pages en plus ou en moins, ce sont des milliards de livres et d’euros qui s’accumulent ou s’évaporent. Que nous cache-t-on alors que les théâtres et les salles de spectacle restent fermées  et les figurants et silhouettes restent au chômedu ?

Devons-nous être eurosceptiques ou perfide Albion désabusés ? J’émets une hypothèse hardie : c’est la résultante du foisonnement et d’une opération Fight the Fog. Le foisonnement, c’est ce qui fait que pour traduire de l’anglais vers le français, notamment, vous devez employer davantage de signes. La lutte contre le brouillard, c’était une directive du bureau de la traduction de la Commission européenne. Cesser d’employer des tournures contournées, tarabiscotées, et énoncer les choses le plus simplement possible pour que le commun (nouzôtres) puissent mieux piger.

Déjà, on peut déplorer que le texte n’ait pas été rédigé dans la langue de la diplomatie, le français. Que la Commission commente sur le sujet en anglais, au moins initialement.

M’enfin, il ne faudrait pas nous faire prendre des pintades pour des dindes de Noël (beaucoup de pourries au Royaume-Uni, en dépit d’une date de péremption conforme, sur les rayons des supers et hypermarchés).

J’avais toute confiance en la Bib (la BBC) et que lis-je à présent sur son site ? Que l’accord ne serait guère plus lourd que de 1 200 pages. Une détestable approximation.

Je me souviens du concours d’entrée au Cuej (Centre universitaire d’enseignement du journalisme de Strasbourg). Des tonnes de dépêches relatives à un carambolage monstre au Pays-Bas. Il fallait synthétiser. Là, je fais quoi ? Je sors ma calculette et je fais une moyenne du nombre de pages ? Je fus classé quatorzième (sur 80 impétrants), de nos jours, je serais sans doute recalé.

Je n’invente rien, citation exacte du Guardian de voici pas longtemps : “the trade agreement — running to 2,000 pages”. The New York Times : « despite running to thousands of pages” (si c’est moins de deux milliers, quelle exagération). France Info (le service public) : « c’est un texte de 2 000 pages » (texte mis à jour ce 25 déc. à 10 :44).

Alors, combien de pages, nombre de virgules, de ponctuations diverses ? Cet accord de retrait entretint déjà les suspicions, mais la défiance est à son comble.

Et notre confrère le Bruxellois Le Soir : « c’est un traité, une “brique” de 585 pages » (je vous cite le chapo, le titre est conforme « les points à retenir des 585 pages »).

Bien, l’article du Soir date, de mi-novembre 2018. Depuis, cela a pu gonfler, puis dégonfler. C’est l’accord-l’accor-l’accordéon, quoi. La boîte à frissons. La presse au bal musette. Ce fut déjà Theresa May en Yvette Horner, Michel Barnier en André Verchuren. et depuis, cela ne s’est guère arrangé.

J’ai une proposition pour la Commission et le 10, Downing Street, me confier une mission d’investigateur spécial (à l’étasunienne) pour compter et recompter les pages. Ou alors, indiquer clairement le foliotage au quart de page près.

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