Des préfectures bloquent les demandes des Brexpats
Dear
Friends and would-be French citizens or residents, please receive my apologies…
But there’s hope, the French bureaucratic hassle (and blunders) will not last (so)
long…
Mélange des genres… J’apporte mon aide à une amie ayant une
maison à céder du côté de Tergnier, de préférence à une famille de Brexpats
avec un chien… La maison de Fargniers (je vous en avais précédemment entretenus)
a déjà été visitée par un couple de Britanniques avec deux enfants qui aurait
finalement, semble-t-il, opté pour la Belgique en raison deslourdeurs
administratives françaises dont ont fait état d’autres Brexpats dans « leur »
presse locale (en France) ou « ex- » nationale. Mais que fait donc l'Élysée ?
So Dear Friends
from Northern Ireland, Scotland, Wales, Cornwall and England, there is a house to
be sold in Picardy. Have
a look at the PDF file…
Cheer up, let's flee
La plupart des opposants au Brexit ou à un Brexit dur ou
sans accord sont vent debout contre la suspension du Parlement par le Bojo.
Lequel resserre les rangs dans son bunker conservateur, en raison de défections
(Ruth Davidson, Lord Young), d’opposants internes (Ken Clarke et alii), et
se verrait désavoué par l’opinion (dont un quart de l’électorat favorable au
Brexit selon un sondage YouGov). Mais le seul espoir restant aux Europhiles
serait que Boris Johnson arrache quelques concessions à l’Union européenne… Il
serait vraisemblablement reconduit, avec l’appui du Brexit Party, si, comme
cela se profile, il organise de nouvelles élections générales.
Donc, pour beaucoup, désireux de conserver un passeport
européen, la meilleure option reste la fuite. Soit en restant en Grande-Bretagne
ou Irlande du Nord tout en ayant acquis une nationalité européenne (irlandaise
pour nombre d’entre eux), soit en rejoignant le Continent si ce n’est déjà fait.
Beaucoup de Brexpats (et autres Britishers, dont des
favorables au Brexit mais voulant et l’ale ou leur stout et le beurre
breton ou d’ailleurs en Europe) ont depuis longtemps pris leurs précautions.
Mais en France, ceux ayant opté pour le wait and see prennent peur et
affluent dans les préfectures pour déposer une demande de carte de séjour, voire
de naturalisation.
Et que fait notre « excellente » administration ? Le gros dos (arch its back = digging its heels). Elle raconte n’importe quoi, tout comme celle du Home Office (No sir, Next!),
arguant soit qu’elle manque de temps et doit allonger les délais, soit que « ce
n’est pas possible ». Mauvais Français ! Impossible n’est pas
français.
Ce qui contraint des candidats Brexpats à la résidence sur le
continent à filer ailleurs.
Sur ce traitement « par-dessus la jambe » que
réservent des (et non toutes les) préfectures aux Brexpats, je n’ai que des
informations parcellaires. Des commentaires sur le site The Local (de
Stockholm, mais version .fr), divers articles du genre “Readers report rights
refusal in France” (The Connexion), ou pestant contre les admin
hassles, le groupe Remain in France, &c. Le site Renstance indique clairement
qu’obtenir un rendez-vous en ligne est devenu « un défi » (“quite
a challenge already”). C’est d’autant plus vrai que les préfectures de
certaines régions (Dordogne par exemple, ou ex-Paca) sont assaillies de
demandes.
Certaines préfectures iraient, semble-t-il (je n’ai pu
vérifier) jusqu’à refuser de remettre un « récépissé de demande de titre
de séjour ».
Ce qui m’a le plus chagriné, c’est des commentaires de
lecteurs (Oldnuff, devenu compatriote Breton, en attente depuis… 20 mois ;
Bakebeen, qui quitte la France en raison de la culture paperassière ; d’autres)
réagissant à la tribune de Lee Williscroft-Ferris dans The Independent (j’y
avais effectué des stages à la rédaction avant de rédiger mon mémoire de
maîtrise d’anglais). Lee réside à présent dans le Limousin. Heureusement, il y
a Tiffany la Vannetaise qui se félicite de l’accueil reçu à la préfecture du
Morbihan. Oui, mais cela… c’était avant…
Rater le coche
Les Néerlandais et d’autres se souviennent à quel point la
révocation de l’édit de Nantes (édits d’Alès, 1629 ; de Fontainebleau, 1685)
fut bénéfique pour leur(s) pays. Et comme par hasard, l’administration
allemande est beaucoup plus accommodante que la française… L’Office belge des
étrangers a facilité les choses (renouvellement d’un titre de séjour dans les
mairies par exemple).
D’ici à ce que le Riviera Reporter (le porte-voix de
la communauté anglophone de la Riviera) en vienne à déconseiller de s’installer
en France, il n’y a pas loin…
À propos des Gilets Jaunes, Christophe Castaner a fini par
admettre que l’administration centrale, soit le ministère de l’Intérieur, était
resté trop longtemps sourd aux remontées préfectorales. En serait-il de même à
propos des Brexpats ? Ne serait-il pas plus que temps de réserver une
journée hebdomadaire à leur accueil jusqu’à nouvel ordre ?
Un nouvel ordre qui peut tarder : le Bojo ou son
opposition risquent d’obtenir un report de la date d’application de l’article
50. Ce qui risque (risque bénéfique) d’amplifier le mouvement des candidats à
la Brexpatriation (voir #Remainervermin, #stopthecoup, #RevokeA50).
L’administration française a une fois de plus cédé à ses
travers : favoriser le traitement « de masse ». Soit celui
réservé aux entreprises britanniques désireuses de transférer leur siège en France.
Mais pour le pékin moyen, le self-employed, l’artisan, balpeau… La nasse. Fais la
queue comme les autres, attends-toi à être le chien venant troubler le jeu de
quilles (celui des impavides fonctionnaires).
Je fus longtemps assidu outre-Manche (plus d’une centaine de
courts et moyens séjours). Mais après le traitement reçu au Home Office à
Londres (le fameux No sir, Next… alors que j’avais en main un contrat de
travail d’étudiant), c’est simple, l’Écosse et les Cornouailles devinrent mes
destinations favorites.
Emmanuel Macron, souviens-toi de l’Auld Alliance !
Lourdeurs, lourdeurs…
Franchement, je ne saurai vanter Fargniers (localité du
triangle des Bermudes désindustrialisées axonaises : Chauny-Tergnier-La
Fère) outre-mesure. Mais la préfecture de l’Aisne à Laon n’est pas déjà submergée
de demandes. Elle vous accueille, British Friends, des lundis aux vendredis
(jusqu’à 16:15 sauf les après-midi du mardi et jeudi).
Et pourtant… La prise de rendez-vous se fait en ligne, il
faut prendre un rendez-vous par personne (« pour un couple, prendre
deux rendez-vous »), et un par démarche (un pour obtenir un titre de
résident, un autre pour un titre de voyage). Mais heureusement un numéro
téléphonique et une adresse de courriel sont indiquées sur la page idoine.
Le hic : en cas d’annulation d’un rendez-vous, c’est
notifié par courriel uniquement. Or, la couverture Internet de certains coins
de l’Aisne laisse encore à désirer. Et puis, franchement, cette fameuse page,
en français uniquement… Est-ce
bien raisonnable ? And do not forget: check the box before clicking on
the « Effectuer une demande… » button.
Mais dites-vous bien, amis britanniques, que cette épreuve
est nécessaire à votre intégration. À l’heure de l’apéro, évoquer ces
tracasseries vous vaudra oreilles attentives, manifestations de sympathie, demi
ou pastaga offert, et entrée dans les chœurs et cœurs des râleuses et râleurs.
Vous serez plus vite des nôtres, vous tremperez vite la tartine de maroilles
dans le café au lait comme nouzôôôtres (en public dans l’Aisne, mais préférez
la madeleine ou le Petit Lu dans le thé en privé).
Les ficelles (de l’administration) picardes vous seront
démêlées au Passage au verre ou à La Pierre à clous (les rades les plus proches
de la Pref’). Les usagers vétérans britanniques vous conseilleront au Before
Café (rue Saint-Jean) ou au Trappist (idem). Autre tuyau : en
griller une près du porche de la préfecture. Mais ne dites pas « passe-droit »,
obtenez-le. C’est ça la France !
Durs changements
Cela étant, oui, la France vous décevra… L’objectivité m’oblige
à signaler par exemple que, pour obtenir un referendum, it’s not a piece of
cake… Les Français râlent fort, puis ils rentrent à la niche. Voyez où en
est la pétition pour que le sort des Aéroports de Paris (destinés à devenir
aussi merdiques que Gatwick ou Heathrow) soit débattu. Tandis que vous êtes déjà près d’un
million et demi à signer pour que votre Parliament ne soit pas ajourné, étiez
plus de six millions à signer pour rester dans l’UE. Nos High Streets se dépeuplent
aussi de commerces de proximité (moins que les vôtres, mais c’est inquiétant).
Le communautarisme reste ici (un peu) moins accentué, mais c’est précaire. La
tournée des poubelles se raréfie en zones rurales. La baguette n’est plus ce qu’elle
était, les espadrilles moins résistantes, le vrai béret français de France est
devenu hors de prix, la presse quotidienne trop chère. Heinz means rarely
beans in the shops.
En revanche, la débrouillardise (le démerdenzizich
en franteuton) fait que, même avec la chute de la livre, le coût de la vie est
moindre qu’au Royaume-Uni. Hors de Paris, les serveuses restent accortes. Sauf
à Bordeaux, on ne vous serinera pas « et merde pour le roi d’Angleterre ».
Le fish and chips commence à concurrencer l’envahissant sushi. Marks and
Spencer s’est réimplanté (pour l’alimentation). Le beagle est en vogue. Donald
Trump n’a pas la cote. Andorre est moins loin pour s’approvisionner en tabac. L’accès
à la base nautique de la Frette reste gratuit pour les locaux. Les sacs pour
déjections canines (ecofriendly poop bags) restent gratuits dans
les mairies (ou en libre accès). Weigh the pros and cons.
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