mercredi 9 octobre 2019

Amis Ardennais : Revin est « dans » le New Yorker

Revin et Ardenne-Rives-de-Meuse « sur » le New Yorker

Dans ou sur le New Yorker, Revin ? Sur le site du New Yorker, c'est sûr... Dans les numéros datés des 7 et 14 octobre 2019, moins sûr. Mais deux-trois images un peu « cartes postales » de Matthew Avignone dans cette prestigieuse revue, eh, Revin peut s'en enorgueillir.
Attention, Matthew Avignone ne fait pas que des photos genre carte postale. Il fait aussi de très beaux portraits d'Aurore Raguet, postière revinoise, et de Monique Jaspart, retraitée de Revin (Ardennes). Si je lui ai piqué (recadrée, avec montage) celle de l'agence postale de Revin, c'est parce qu'ainsi, lui présenter mes plates excuses devrait suffire (d'accord, j'aurais pu piller plutôt Google Maps, mais j'ai eu la flemme).
Revin, environ 6 500 habitants, n'est pas le trou-du-cul du monde. Loin de là. Jean-Claude Drouot, du Centre dramatique national de Reims, signale Annette Gardet dans sa thèse sur le dit CDN, s'y est produit en 1985 et années suivantes. Et bien d'autres et non des moindres.
Mais de là à ce que Zoey Poll lui consacre tant de feuillets dans The New Yorker, c'est surprenant. Son titre : In France, elder care comes with the mail. Comme le cartoon du jour est daté d'October 9th, j'imagine que c'est aussi la date de mise en ligne de l'article...
Revin (Ardennes, donc) a plus de chance que Fargniers (Aisne) dont l'agence postale n'est plus ouverte que deux demi-journées par semaine (info non vérifiée provenant d'une Farnoise de confiance). Mais la postière revinoise, Aurore Raguet, comme d'autres ailleurs, y distribue moins de courrier que par le passé. Celui lui laisse le temps de converser divers moments avec Jeannine Titeux, Monique Jaspart et d'autres adhérent·e·s au programme Veiller sur mes parents (VSMP).
L'angle principal de l'article porte bien évidemment sur ce programme, mais, de ci, de là, on en apprend pas mal sur Revin (qui, comme du côté des Mauges, en Anjou donc, compte des unités de production de la maison Hermès).
Allez, on reprend Gotainer en chœur : Emmevé, m, m, m comme maroquinier, vévévé comme voyage, emmevé, emvé... Hermès n'a évidemment pas repris tous les employés ou ouvrières d'Électrolux encore valides et employables, mais les ex-locaux de l'usine servent à fabriquer des rouleaux électriques (de magasins, d'appartements ? Zoey Poll ne précise pas). Ces emplois semblent suffire à conserver la clientèle de deux boucheries, d'une horlogerie-bijouterie, et d'une dizaine d'autres commerces de proximité.
Revin, c'est aussi la petite ville où vous pouvez voir des porte-manteaux accrochés aux boutons des portes donnant sur les rues ou aux fentes des boîtes à lettres. Une initiative d'Aurore Raguet qui peut ainsi collecter des lettres à transmettre, vendre des timbres postaux aux seniors plus trop capables de se rendre à l'agence postale, ou d'aller se renseigner auprès du receveur (dit-on encore receveur, à La Poste, depuis 1973 ?).
L'Ardennais, le quotidien de Charleville (en fait, de Reims aussi depuis que L'Union... mais c'est une autre histoire) est même mentionné. Je pourrais peut-être retrouver quand Zoey Poll s'est rendue à Revin (elle signale que L'Ardennais annonce que l'agence bancaire de Monique va bientôt fermer).
Je digresse : je vous avais entretenu des disparitions de distributeurs de billets, notamment à Montjean (Anjou) où la poste a fermé, tout comme la seule agence bancaire qui subsistait. C'est a ces « détails » qu'on mesure le quotidien de la ruralité.
Autre détail, revinois : Monique a fait fixer de nouveau la poignée de son réfrigérateur Électrolux. Elle avait pourtant cédé, et heureusement, Monique ne s'était pas cassé le col du fémur en chutant. Ce fut pour plus tard... On trouve encore des Arthur-Martin (d'avant Électrolux) dans les cuisines de Revin. Pourquoi les remplacer s'ils fonctionnent encore ?
Je ne sais si Les Amis de l'Ardenne (l'association, la revue) feront une brève au sujet de l'article de Zoey Poll ou si cela donnera l'idée d'aller conserver avec Aurore Raguet, pour parler de La Poste à Revin depuis 1998. Jeannine Titeux, veuve d'un ancien maire de Revin, ne serait pas non plus à négliger. 18 arrière-petits-enfants au compteur. Des aïeules de la sorte se font rares.
Il semble qu'il resterait deux hôtels, voire trois (François Ier, Point du Jour, Wigwam) à Revin même. Et quelques bonnes tables (plus des friteries, la Belgique est proche). Évidemment aussi des gîtes. Et merveille, une gare SNCF encore desservie et mieux encore, par des TER et non des bus (je me suis récemment retrouvé dans un autocar entre Laon et Reims ; je vous en reparlerai bientôt). Certains  TER viennent même de Soissons...
Revin, c'était et reste la clef de la Pointe de Givet. D'où le blason, une porte flanquée de deux tours.
J'allais oublier : quand j'étais en remplacement dans les rédactions des Ardennes (Charleville, Sedan...), je fréquentais les restaurants des lycées hôteliers. Fameux. Très, très abordable... Celui du lycée Jean-Moulin de Revin jouit d'une très bonne réputation extra-régionale (on y vient parfois depuis la Belgique).
Et puis, n'est-il pas, combien de localités françaises de cette taille ont-elles eu droit aux honneurs du New Yorker ? C'est quand même autre chose qu'un « vu à la télé ». Même des capitales (Rethel, berceau du boudin blanc, Sainte-Menehould, capitale du pied de cochon... je vous en passe, des Cholet et ses mouchoirs, des Romans et ses godasses, des Montélimar et ses nougats...) en sont baba (ce serait Napoli, la capitale du baba, ou peut-être Wissembourg, mais elles ne jouent pas dans la même cour). Bref, allez visiter Revin.
Et dites : « j'y étais ». 

  



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