lundi 7 octobre 2019

Brexit : Dublin says No!

Brexit, ou l'inversion de la charge de la preuve...

Je diffère... Mon intention de vous entretenir des futures émissions d'Olivier Chaumelle (La Série documentaire, sur France culture) consacrée à la bagnole. Cela viendra en son temps. Back to Basics, Back to Brexit. De nouveau, pour le Bojo, c'est cuikildit-kyé... Air connu.
C'est Andrew Sparrow, du Guardian (en ligne) qui le relève. Ulster says No fut seriné par les unionistes nord-irlandais (en fait, partie de l'ancienne province de l'Ulster said Yes, mais bon...). Sammy Wilson, du DUP (Democratic Unionist), un Irlandais du Nord, balance ''Dublin says No".
Ce dans la foulée du Bojo, incidemment fort d'une décision d'une cour de justice écossaise ne l'obligeant pas à se soumettre à la volonté de la majorité parlementaire d'avoir à solliciter un report de la date d'application de l'article 50 (du Brexit à la Toussaint, pour grosso-modoser).
Que se passe-t-il ? Le Cabinet (gouvernement britannique) et donc Boris Johnson se sont gargarisés. Ils vont être baba de Chez Baba à Bruxelles, voire dans les choux, quand seront reçues nos propositions miraculeuses en vue d'un accord.
En fait, de la poudre aux yeux. Des trucs improbables genre douanes volantes, contrôle à la source et suivi par GPS des camions franchissant la frontière de part et d'autre de la République d'Irlande et du Royaume-Uni étendu à Erin (Island Go Bragh, pour approximer).
Des trucs tri-annuellement avancés et retoqués pendant plus de 36 mois. Bis repetitam non placent. J'ai toujours été esbrouffé par les confrères britanniques issus d'Oxbridge qui vous balancent encore de l'allemand, du français, du latin et du grec dans une prose destinée à un lectorat lambda considéré, pour son équivalent français, par les consœurs et confrères d'icitte, tel un ramassis ignoramus. Bon sang, les dictionnaires savent mentir, mais... Je m'égare ? Mes penaudes contritions. Back to Brexit.
Des pogroms visant des Polonais « de souche » (comme si les Juifs polonais ne l'étaient pas), un coup de pouce aux identitaires britanniques pour qu'ils instaurent des ratonnades ? Boris Johnson ne dirait pas non : cela lui permettrait de décréter l'état d'exception, de s'arroger les pleins pouvoirs, et faire ainsi la nique aux parlementaires de la majorité (ex-opposition). J'exagère ? Ma très grande faute, j'extrapole abusivement. Quoique...
Nous, « ils », en sommes, en sont là. 
Demain, le gouvernement britannique va publier des tarifs douaniers s'appliquant unilatéralement pour les échanges commerciaux avec l'Union européenne. Du Trump-like ? Trois fois le coût hors VAT (TVA) sur les cuisses de grenouilles ? Les cidres bretons et normands à cinq fois le prix du dandelion wine (c'est du Ray Bradbury, vintage 1953-1957, sur un breuvage à base de pissenlits). Fameux « chez nous » (en Cornwall, dans « nos » Cornouailles qui « nous » rejoindront post-Brexit dans la Celtic Confederation), le pissenlit en décoction.
Outre-Manche, autour de Downing Street, c'est la méthode Coué qui prévaut toujours. La Merkel, dit James Duddridge (le Brexit minister) va être littéralement subjuguée par le plan du Bojo. Les Macron et consorts suivront, évidemment. Ou alors, alors, s'il y a le Brexit sans accord au soir d'Halloween, ce sera la faute de Dublin et autres 26 capitales.
Le même Duddridge n'a pas dit que le Royaume-Uni deviendra un paradis fiscal mais démenti qu'affranchi des règles sociales européennes (celles de l'UE), ce sera le renard libre dans le poulailler docile. Il a aussi démenti que les viandes et céréales nord-américaines vont envahir les assiettes du breakfast, que les rashers et bangers importés seront davantage gorgés d'eaux (douteuses) et de sels (de synthèse ?). Le bio pour les riches, la pitance des gamelles des ex-écoliers encore pas dans leurs teens, suant dans les usines comme avant Dickens, bourrée d'édulcorants, de conservateurs, d'huile de palme, bref de rubbish, mais c'est de la rubbish. Qu'il assure (les promesses n'engagent...). Du blabla libéral-démocrate (les Lib Dem sont opposés au Brexit). Du Project Fear (des pères fouettards remainers).
Duddridge assure que, de part et d'autre de la future ligne de démarcation nord-irlandaise, il fera du sur-mesure. Du cousu-main (dans la culotte de la « sœur » européenne). Comment et quand ? Croyez le Bojo sur parole.
Ne sachant plus trop à quelles bienheureuses ou saints se vouer, le Plaid Cymru (Pays de Galles) et le SNP (indépendantistes écossais) se disent prêts à se rallier à un gouvernement de transition mené par le travailliste Jeremy Corbin. Oui, mais... quelles sont les perspectives ? La Brexiternity, un nouveau référendum, de longuettes (litote) nouvelles négociations ? 
Ce qui semble nouveau, c'est que selon un sondage BMG-The Independent, il n'y aurait plus qu'un tiers de l'électorat derrière le Bojo forçant une sortie du royaume sans le moindre accord avec l'Union européenne. Versatilité quand tu « les » tient (nouzôtres idem : contre Maastricht et depuis... pas vraiment prêts à sortir de la zone euro, en tout cas pas moi).
Bojo-le-Bouffi fanfaronne. Il a présenté à Bruxelles le meilleur pour les deux mondes, mais attend la réponse : « qu'est-ce qui cloche ? ». On vous présente l'entente plus que cordiale sur un plateau d'argent aux armes de notre reine, et vous faites encore la fine bouche ? Comme s'il ne le savait déjà de très, trop longue date.
En fait, pour les échanges entre République d'Irlande et Irlande du Nord, oui, il a consenti une concession. Il ne s'agit plus de limiter l'impossible accord au secteur agro-alimentaire, mais à tous les secteurs (industriels, biens et services). Tous les quatre ans, la fantomatique assemblée nord-irlandaise pourrait remettre en cause les termes des échanges (en rester aux règlements de l'Union, s'aligner sur la nouvelle donne de la Gross Britania). Too gross. Coarse if you prefer.
Mais la balle est dans le camp continental. Si elle ne la renvoie pas, c'est bien la preuve que ce n'est pas le Royaume-Uni qui s'isole, mais le continent qui l'isole. Et de fait, se coupe du futur commerce mondial qui profitera d'abord et surtout aux féaux sujets de leur Majesté.
Tant pis pour le continent. Il avait le choix.
Mais, selon le Bojo, les Suédois, les Danois, et les Polonais vont se rallier à son panache blond peroxydé. Selon Macron, la réponse européenne viendra au plus tard le 13 prochain. Dénouement prévisible ? Qu'en disent les bookmakers ?  Si vous avez des kopecks ou des zlotys à perdre, pour que le Brexit perdure autant que l'École des fans (1977-2014, avec interruptions, et depuis, les candidat·e·s ont pris de l'âge), amis, donnez. Perso, je m'abstiendrai.
En attendant, des Britanniques réfléchissent (enfin, ceux qui, comme les Français, le peuvent encore). Le Donald (Trump) et le Bojo (Johnson) ont joué Les Cloches de Corneville : tu es mon promis, c'est toi ma promise, embrassons-nous, Folleville. Sauf que, aux États-Unis, le whisky britannique subira des taxes d'un quart de son prix de vente... Ce dès le 18 prochain. To vat or not to vat le bourbon  Dettling (Dedttling Bourbon Vat, du Kentucky) comme le Vat 69 (Sanderson & Son, Scotland). Et où cela s'arrêtera-t-il ? Taxes. Value added...
Et puis, le Daily Express a titré sur l'outrageuse liste des neuf raisons pour lesquelles l'Union européenne rejette les propositions de Boris Johnson. It's mainly the VAT (la TVA), stupid.
Bon, le 19 nous tous, Brexpats included, devrions être fixés. Le 21, le Bojo se ravise ou non, demande un report de la sortie de l'Union européenne, le lendemain, Westminster (le Parlement) décide ou non de l'opportunité d'organiser des élections anticipées. Le Cabinet (Whitehall, comme on dit aussi) risque encore une nouvelle entrée en ébullition (de nouvelles défections restent à prévoir).  D'ici là, faites donc provision de Brocéliande, de Bellevoye, d'Armorik, d'Ed Gwenn et autres ouisquis bretons...
Ah oui, en attendant, Heidi Allen, une députée conservatrice à rejoint les Lib Dems. Elle pense que 20 autres feront de même. Farage (Brexit Party) se gausse. Bientôt, il aura le Bojo a sa botte. Au train où cela va, c'est adieu bovins écossais, porcs gallois, couvées des Cornouailles et d'Irlande du Nord. Et la seule petite Angleterre incapable d'assurer le train de vie de la famille royale ? Je n'extrapole pas, j'évoque. Nuance.
   




     

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