samedi 19 décembre 2020

Islamophobie française ? Permettez d’en douter…

Que le couscous soit au porc ou au mouton, peu importe

Religiophobe, partant islamophobe, et pourquoi pas calvinophobe ? Oui, comme le soutient une tribune de Médiapart « il est temps de prendre conscience de la situation ».


Je vis, pour quelques mois encore, dans l’ex-Petite Turquie de Paris, ou naguère Le Sentier turc. Si je m’en éloigne, ce n’est pas tant parce que les bobos l’ayant envahi soient déplaisants, ni par nostalgie du bon temps d’avant avec des bars à patrons maghrébins qui pratiquaient des prix abordables. Et vous donnaient un coup de main à l’occasion, autant parce que voisins que clients.

De toute façon, que les voisins soient des Turcs, des Kurdes, des Maghrébins ou autres, on se contrefichait de savoir ou non s’ils étaient musulmans ou athées ou je ne sais quoi encore.

De toute façon, plus un boulanger, plus un boucher (enfin, si deux, dont l’un un peu éloigné), n’est un très blond aux yeux bleus dans ce quartier. Et tout le monde s’en balance.

En 22 ans, je n’ai tiqué qu’une fois, furtivement, quand un point-relais tenu par des Pakistanais m’a poliment demandé de laisser mon chien hors de son officine de traduction. Eh bien, on s’y fait. D’autant que les fois précédentes de retraits de colis, ils ne se formalisaient pas : peut-être avaient-ils un client à l’intérieur qui ne supportait pas les chiens. On ne se demande pas non plus si les bouchers affichant « hallal » le font par conviction ou simplement parce qu’ils sont commerçants et ont estimé que ce serait un avantage commercial.

Que l’islamophobie soit un moyen de faire parler de soi et une certaine forme de musulmanophilie (affichée pour une autre forme de clientélisme) tout autant, ne fait guère réagir, heureusement, la majorité de la population ?

Laquelle comprend surtout que les uns et les autres sont avides de notoriété et de fonds (donations et subventions diverses) pour se faire mousser, ou placer des potes dans des services municipaux.

Des fous de dieux divers, on en trouve dans toutes les religions, certes, ces derniers temps plutôt davantage côtés sectes musulmanes qu’hindouistes ou chrétiennes ou raéliennes. En tout cas, en Europe. On aimerait espérer que cela leur passera et que les autres ne prendront pas le relais.

Islamophiles et consorts du bord opposé sont un peu comme les truands et les policiers. Il faut des uns et des autres pour que les deux prospèrent plus ou moins bien.

En revanche, oui, j’en ai ma claque de voir dénoncer les « islamo-gauchistes » qui ne sont pas plus gauchistes ou de gauche que la plupart d’entre-nous mais sont essentiellement des clientélistes. Tout comme d’ailleurs leurs dénonciateurs. Les deux nous bassinent.

Ce que veut la majorité de la population, c’est la fin des cloches à toute volée (À Vitré, cela reste une plaie) et bien sûr pas davantage d’appels de muezzins tonitruants. On aimerait contempler et savourer un clair de Lune à Maubeuge en silence. Est-ce trop demander aux uns et aux autres ?

Pour Trump, pas de trêve des c*** fuseurs

Donald Trump sénile ou simple radoteur ?

Le president-eject est entré en mode boucle. Un peu comme l’écran bleu de Windows NT, on peut tenter de réinitialiser, il radote sans cesse. Mais il m’a fait au moins découvrir revolver.news. Du lourd, du cinglant.


Que fait Donald Trump ? Il communique. Pour se targuer d’avoir doté les États-Unis de deux vaccins contre le covid. Et d’être trahi par les Rinos (les renégats républicains) qui ne lui assurent pas sa réélection. Oann, NewsMax, avec FoxNews à la traîne, rassurent la Trumpland. C’est sûr, il peut encore rester à la Maison Blanche. Mais il fait aussi la réclame de revolver.news, qui l’enjoint de curer le marigot de l’État profond avant le 20 janvier. À part cela, faute de reprendre à son compte les critiques contre les vaccins (lesquels, c’est sûr injectent aussi des fréquences radios captables par la 5G, il fallait y penser et l’inventer), il critique l’efficacité des masques et des mesures de confinement (décidées par des démocrates, quand les trumpistes font de même, il ignore superbement). Pour le moment, il n’a pas critiqué Macron qui se masquait à l’occasion, sans pouvoir éviter la contagion. Cela pourrait venir. L’attente n’est pas tout à fait insupportable, mais il ne faut pas désespérer que Trump ne s’emparerait pas du sujet.

Mais son obsession principale reste d’assurrer qu’on lui a volé sa réélection. Grâce à Trump, j’ai aussi découvert le site du Washington Examiner (ultra-droite). Je ne me rendais pas compte ô combien Joe Biden est un « extrémiste » ultragauchiste. D’ailleurs, il veut embarrasser Boris Johnson et retarder un accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni (selon le Daily Express).

Tout cela, c’est un peu du foklore. Ce qui l’est moins, c’est que les républicains les plus conservateurs veulent empêcher la Federal Reserve de lâcher des fonds pour des mesures d’aide sociale. Imaginez des trumpistes étasuniens désargentés venant en masse se réfugier en France pour bénéficier d’aides qu’ils haïssent chez eux. Même Marion Maréchal-Le Pen en frémit.

Je vous en passe. L’une des suppositions avancée par une partie de l’entourage de Trump et démentie par une autre veut qu’il reste à la Maison Blanche le 6 janvier, jour de la passation de pouvoirs, voire jusqu'au 20, date de l'inauguration. Quoi qu’il en soit, dans un message récent dénonçant de nouveau les fraudes électorales, il a convié ses partisans à manifester déjà le 6 à Washington. La presse pro-Trump est donc incitée à réchauffer le sujet jusque là.

Quant à la candidate et au candidat républicains au Sénat en Géorgie, ils ont devancé l’explication d’une éventuelle défaite : des démocrates viendraient en masse depuis d’autres États pour se faire enregistrer en Géorgie et voter contre eux. Un tribunal local a estimé que leurs craintes semblaient exagérées. En revanche la Géorgie a réussi à purger près de 200 000 électeurs des listes électorales, un laboratoire de l’université d’Harvard a donc mis en ligne un site permettant de vérifier quel est son statut.

Un titre pro-Trump, The Epoch Times (représenté aussi en Europe et dans 33 pays globalement, dont la France), continue vaillamment de persuader son lectorat que Trump a encore ses chances d’être proclamé réélu. Ce titre incite les deplorables (Hillary Clinton avait estimé que les trumpistes étaient des lamentables) à prendre le contrôle du parti républicain. Ce titre fondé par des Chinois anti-communistes se veut indépendant et conservateur.

On ne sait combien de trumpistes convergeront vers la capitale fédérale le 6 janvier et si Trump les remerciera d’être venus fêter sa réélection. Pour le moment, un événement Facebook intitulé Donald J. Trump 2nd Presidential Inauguration Ceremony attire des voyeurs. Il est organisé par un groupe conservateur qui relaie que la sénatrice Amanda Chase (du Sénat de Virginie) appelle Trump à décréter la loi martiale. À durée limitée toutefois, juste le temps d’organiser une nouvelle élection. Il ne s’est trouvé jusqu’à présent qu’un élu républicain plus ou moins dissident de l’aile religieuse du parti pour critiquer cette prise de position radicale. Cette charmante dame s’oppose aux confinements mais comme un calibre 38 ne la quitte jamais, elle se sent en sécurité. Sinon l’attention de la presse conservatrice se porte sur une allégation émanant de trumpistes selon laquelle Hunter Biden aurait tenté de séduire sa nièce, alors âgée de 14 ans en posant nue pour elle. Revolver.news et la Nationalist Review en font état. Et bien sûr, si l’agence AP ou CNN, CBS, NBC, et la « presse dominante » le taisent, c’est bien la preuve, naturellement, que… Revolver s’illustre aussi avec des titres « comme les confinements tuent dix fois plus que la pandémie ». C’est fondé sur une rigoureuse étude de la rédaction avec l’aide de scientifiques (en sciences sociales et économie) qui, en raison de la sensibilité du sujet ont choisi de témoigner sous pseudonymes.

Trump franchira-t-il le Rubicon ? Pour le moment, il s’emploie de nouveau à ridiculiser Joe Biden. Cela l’a repris. Il vaticine. Mais parfois, il nous réserve une surprise. Il s’est enfin exprimé à propos du piratage des serveurs de l’administration : selon lui, tout est sous contrôle et si la presse dominante met en cause la Russie, c’est un air connu. Ce pourrait être la Chine (sous-entendu, qui aurait aussi infiltré les machines à voter et manipulé l’élection). Tump trumped par les Chinois, ce n’est pas nouveau, mais le Donald, avec du vieux sait faire du neuf. 

jeudi 17 décembre 2020

Brexit : l’Europe déchristianisée veut bosser un dimanche

Avec le Brexit, pas de trêve des confineurs

Bien, comme nous pourrons toujours aller à la pêche aux moules sans se faire piquer nos paniers, le Brexit, hein ? Mais quand même, il faudrait aboutir à un accord dimanche prochain, dernier carat. Faute d’un accord pour décaler le septième jour, on risque le péché véniel.


Tout fout le camp, ma bonne dame, et les galettes des rois sont déjà sur les étagères de Lidl. Et même que l’Union européenne veut fixer à dimanche prochain l’échéance pour un accord sur le Brexit. Plus proche de la Libre Pensée que de toute religiosité, je ne m’en alarme pas moins (des souvenirs de catéchisme obligatoire, de cartes de messe à faire tamponner par des sacristains, de confessions obligeant à s’inventer de mauvaises pensées).

Si je comprends bien, Michel Barnier & co imposent à David Frost et consorts de parvenir à un accord jusqu’à dimanche soir au plus tard. Indécent. Et le fameux Sunday closed ? L’arrogance de l’Union européenne, autrefois terre de chrétienté (et auparavant d’animisme) est sans vergogne.

Que va dire Boris Johnson à Ursula von der Leyen cette nuit au téléphone,Qu’il n’est sans doute pas envisageable de négocier au-delà du réveillon de la nouvelle année. Que Big Ben sonnera à minuit le 31 décembre (un test, vu que l’horloge est en réparations depuis 2017). Qu’un accord poisson d’avril est hors de question. Confirmé à l'issue de la courte discussion.

Mais il serait question de faire siéger la chambre basse britannique les fins de semaine. Pas uns pour racheter les autres.

Je le confesse, j’ai piqué ce « pas de trêve des confineurs » au Canard enchaîné. Au pays d’Ordralfabétix, dit Unhygienix en anglais, et en la Belgique du capitaine Archifbald Haddock, descendant du chevalier François de Hadoque, nous sommes prêts à bloquer le débarquement des aiglefins britanniques. Qu’ils se le disent au fond des ports. Quand la mer, monte, qu’ils soient rouges avec la honte, quand elle descend, qu’ils descend leurs prétentions.

Or donc, Johnson et von der Leyen se sont causé et il semble que la question de la pêche achoppe toujours. Le problème n’est pas tant que les pêcheurs bretons ou normands se verront contingentés à des zones de pêche restreintes, mais que les bateaux-usine néerlandais et autres le seront de même. Et que le déséquilibre est patent. En restant inflexible sur le sujet, la perfide Albion mise sans doute sur de futures dissensions entre pays maritimes européens. Reste à espérer que la zizanie au sein du Royaume désuni (l’Écosse, le Pays de Galles, l’Irlande du nord ne se satisfaisant pas des décisions de Londres) fera reconsidérer les choses. Pour le moment, c’est encore l’impasse. En gros, tout le monde se déclare officiellement opitimiste, mais c’est l’inverse en coulisses. Pour le Daily Express, qui n’espère que cela, la rupture sans accord se profile. 

L’héritage durable de Trump : la suspicion

 La presse alternative peut prendre le dessus

On a craint un coup de mou de Donald Trump. Pas du tout. Il est reparti dans la défense et illustration de son ego et sa réélection contestée.


Donald Trump, à peu près conscient que son éviction approchait, semblait apathique, ne relayant plus sur Twitter que des messages de ses partisans. Dont ceux d’un foldingue, le juriste Lin Wood, qui veut que le gouverneur et le secrétaire d’État de Géorgie, des Rinos, finissent en prison. Auparavant, le même Lin Wood incitait la Trumpland à prendre le maquis, à faire le plein de munitions, de piles, de lampes-torches, de bougies, de vivres, pendant que lui restait douillettement au logis. N’exagérons rien, Trump ne décrète pas directement l’insurrection, il se contente de répercuter les appels de ses plus chauds partisans.

Lesquels, très majoritairement, selon divers sondages, sont davantage crédibles que la presse à peu près sérieuse et déontologiquement dans les clous. L’ennui, c’est qu’une presse alternative (pas encore émergente en France, mais cela ne saurait tarder car il y a des pépètes, du flouze, de la fraîche à se faire), est devenue plus crédible que l’autre pour la Trumpland.

Les voix de la Trumpland ne manquent pas une occasion de pointer, en l’exagérant, la trahison des élites (forcément autoproclamées), et d’une presse dominante total complice.

Ces gens des élites pas forcément total obnubilés par le pognon, enfin pas toujours toutes et tous, savent que pour faire des riches, il faut des pauvres et de moins pauvres qu’elles et eux-mêmes. C’est clairement, à mon sens, ce qui a échappé à nombre de trumpistes.

La suspicion généralisée est fortement contagieuse.

Tump n’a pas encore réagi à l’injonction d’un procureur de New York de justifier ses étranges impositions (Ivanka, elle, est poursuivie pour avoir fait surfacturer un raout d’inauguration réglé par les contribuables dans un bâtiment Trump, elle dément). Lui ne se contente pas de relayer les louanges de Breitbart News, louant dieu pour les quatre années de sa présidence. Breitbart continue à entretenir le mythe de la fraude électorale généralisée. Tout comme Oann, avec, pour cette chaîne, un titre comme « la manipulation électorale est un objectif à long terme de la gauche ». FoxNews a étendu sa couverture à dix nouveaux pays, dont 23 en Europe (hors France). Le New York Post semble avoir tourné la page Trump et rapporte une anecdote texane. Un ancien capitaine de la police de Houston était tellement persuadé que les élections avaient été truquées qu’il s’en est pris à un chauffagiste, projetant sa voiture contre la camionnette du chauffagiste avant de dégainer pour l’arrêter. L’ex officier avait reçu plus de 211 000 dollars de la part du Centre pour la liberté, dieu et le pays de Houston (Liberty Center for God and Country). De quoi prendre des boulons pour des bulletins de vote truqués.

Mais le NY Post regrette aussi le départ (ou limogeage) du ministre de la Justice, Bill Barr, qui avait purgé le FBI de séides de « l’État profond ». L’héritage de Trump, c’est cela : dénoncer la collusion entre les médias non-alignés sur les ultra-conservateurs et les élites, l’État profond. Conforter des gens à considérer que seules les élites alternatives (trumpistes profondes) sont crédibles, même si elles mentent effrontément. La preuve qu’elles sont dans le vrai ? Les médias de l’État profond les censurent ou les ridiculisent.

En quatre ans, Trump a relayé plus de 265 messages émanant de la sphère QAnon. La dernière en date des campagnes QAnon, c’est #fSubpoenaObama (assigner Obama en justice). De son côté, Trump veut faire assigner Hunter Biden (le fils de Joe) pour fraude fiscale (il l'a cependant démenti après l'avoir suggéré). Il dispose encore de pouvoirs jusqu’au 20 janvier. Il n’instaurera sans doute pas la loi martiale comme l’y incite un candidat gouverneur trumpiste de Virginie. Mais il vient d’annuler des dispositions du ministère de l’Énergie visant à réduire la consommation d’eau. Il a aussi limité les mesures de protection des espèces animales en danger d’extinction. Il peut aussi gracier, placer des partisans, et opposer son veto jusqu’au 20 janvier. Les toutes dernières de Trump, il vient de confirmer qu’il opposerait son veto au budget de la Défense et que l’élection dans le Nevada était due aux votes de personnes étrangères à cet État. Selon un avocat de Trump, 85 000 bulletins du Nevada seraient frauduleux. Resterait à le prouver.

lundi 14 décembre 2020

Merci, président Trump, pour ce vaccin

Brino et Rino sont sur un bateau

Sans Donald Trump aux commandes, un vaccin contre le covid aurait nécessité cinq ans de recherches de plus. C’est dire à quel point l’ingratitude des DemoRats et des Rinos lui pèse. De ce côté de l’Atlantique, avec le Brexit (ou le Brino), on sait prendre son temps.


Il y a les républicains de nom seulement et maintenant le Brexit idem, le Brino, celui auquel Boris Johnson, en renégat, pourrait finir par consentir, selon ses détracteurs. Le Brino finira-t-il par tomber à l’eau ? En tout cas, il n’est pas déjà dans la manche. Les députés britanniques passeront-ils le réveillon de Noël en session ou Boris Johnson jettera-t-il l’éponge auparavant ?

En face, enfin, à l’Ouest, même la presse trumpiste se lasse de répercuter les messages de Trump. Ce soir, les grands électeurs devant se déclarer, on pourrait savoir si le Donald se résigne à se terrer en Floride. Pour le moment, il tente de convaincre un sénateur trumpiste d’appuyer la démarche de représentants (députés) loyaux et forcément patriotes pour faire invalider l’élection dans divers États fédéraux. Il s’agit d’une procédure complexe ayant fort peu de chances d’aboutir.

Un signe ne trompe pas. Sur Twitter, seuls ou presque, les trumpistes abondent dans le sens du Donald (les anti-trumpistes, les DemoRats, se lassant de répliquer). Cela étant, Trump continue de (faire) prendre des décisions (et des vessies pour des lanternes). Comme celle de mettre fin aux sanctions visant le Soudan, pays censéne plus financer le terrorisme et s’apprêtant à permettre à la marine de guerre russe de bénéficier d’une base navale. Trump nomme aussi des tas d’admiratrices et admirateurs à des postes de conseillers qui sont autant de sinécures en espérant peut-être que, venant siéger, ils choisiront un hôtel Trump pour séjourner. Il a aussi casé ici ou là divers climatosceptiques

Selon un sondage CBS/YouGov, 82 % des électeurs de Trump considèrent toujours qu’il a remporté l’élection et que des fraudes massives l’ont empêché de rester à la Maison Blanche. On ne voit guère le Donald les décevoir.

Retour en Europe avec le Brexit dont on ne sait trop s’il tourne ou non Brino. En fait, pour les partisans d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, tout accord sera estimé insatisfaisant. The Daily Express les rassure comme il peut, avec par exemple, ce “British officials have dug their heels on fish”(comprenez que les talons (heels) britanniques restent fermement plantés sur les droits de pêche qui ne sont pas aussi glissants que des eels, soit des anguilles). De toute façon, pour l’Express du moins, côté continental (européen), c’est « la panique ». D’ailleurs, la Norvège va renégocier son accord avec l’U.E., les dissensions sont à leur comble, l’Union à été comparée au Titanic par le premier ministre slovène, et au final, Boris Johnson gagnera sur toute la ligne de pêche. Soit Michel Barnier et Ursula von der Leyen mordront à son hameçon, soit il les forcera à endosser la responsabilité de renoncer à un accord. La presse un peu sérieuse (Guardian, Independent, Financial Times) reste plus circonspecte. En dépit du désaccord sur les droits de pêche, il y aurait encore l’anguille d’un accord bancal sous roche.

Comme aurait pu le narrer Robert Lamoureux, l’anguille serait toujours vivante (l’espèce est en voie d’extinction, mais la variété Brexit confirme la règle).

Il n’en reste pas moins que, selon Jean Quatremer (Libération), « L’Union européenne reste un colosse aux pieds d’argile » et que le risque d’une « explosion de l’euro » se rapprocherait.

Donald Trump tournera-t-il enfin les talons, comme les négociateurs britanniques ou européens ? Pour le moment, ni l’un, ni les autres ne font preuve d’empressement.

mercredi 9 décembre 2020

Brexit : ce sera Noël aux tisons

Vers d’interminables transactions ?

Comme on imagine mal Ursula von der Leyen et Boris Johnson se congratuler cette nuit ou demain sur un balcon, ce sera sans doute Noël aux tisons, et Pâques au confinement…


Cette nuit, les dés seront-ils jetés au-dessus du fil du rasoir ? Sans doute pas. Avant de prendre l’avion pour rejoindre Bruxelles et Ursul von der Leyen, Boris Johnson a déclaré qu’aucun Premier ministre britannique ne saurait fléchir et se plier aux exigences de l’Union européenne. La presse britannique ou républicaine irlandaise n’a eu de cesse d’employer des expressions imagées. Les dés en seraient jetés et les négociations seraient sur le fil du rasoir. J’ai failli commettre un abominable faux sens quand j’ai lu dans le Daily Express que Lord Ashcroft avait exhorté Boris Johnson de saisir “his marbles tight” et de ne pas flageoler. J’avais failli traduire par « gare à tes gonades ». En fait, cela veut dire garder la tête froide et ne pas fléchir. En fait, quand les anglais perdent leurs billes (et non leurs balles), ils débloquent.

Mais depuis que j’ai entendu un ministre de l’Intérieur français employer le verbe « déconner » publiquement, à la télévision, j’ai l’esprit quelque peu mal placé.

EN fait, l’Express, le Mirror et d’autres titres plus austères laissent plutôt entendre qu’une sorte d’accord pourrait être encore discuté au-delà de Noël et que le Parlement britannique pourrait se réunir pe       ndant la trêve des confiseurs d’avant le réveillon du Jour de l’an.

En gros, la fin est proche, mais pas tant que cela. Un porte-parole de Downing Street a en effet déclaré qu’un accord restait possible, à l’arrache, et ratifié côté britannique à quelques jours de l’échéance. Côté français, la menace d’un veto avait été brandie, puis rétractée. Bref, contrairement à ce qu’écrivait Lénine à Rosa Luxembourg, ce serait encore cette fois, deux pas en arrière mais quand même un pas en avant. Je ne sais si, comme moi, Lénine était fâché avec l’arithmétique, mais peut-être faut-il considérer que les pas en arrière sont plus petits que celui en avant.

À force, le suspense devient de plus en plus soutenable (on finit par s’en battre l’une sans que l’autre bouge). Bien le plus important est révélé par The Evening Standard, le menu : pétoncles et soupe de citrouille et turbot au wasabi. Puis un sorbet à la noix de coco. Bref, sur les droits de pêche, l’Union européenne laisse entendre que le Royaume-Uni pourrait, au final, se casser les dents. En réalité, avec le réchauffement climatique, le Royaume-Uni pourrait devenir le plus grand pays exportateur de noix de coco, et rira bien qui rira (jaune) le dernier.

À part cela, comme le chantait Gilles Servat, je dormirai en Bretagne demain soir, et le Brexit pourra attendre. 

La Fédération galactique n’a pas confiance en l’humanité

Le général Haim Eshed entend des voix extra-terrestres

Tout d’abord, je me suis pincé. La nouvelle m’ayant été révélée par Breitbart, j’ai d’abord cru à une blague. Mais non, le très sérieux Jerusalem Post reprend les propos du général Haim Eshed selon lequel une Fédération galactique a installé une base aux tréfonds de la planète Mars.


Mars présentant des cratères de volcans, les extra-terrestres et leurs invités étasuniens, logés profondémment sous la surface de la planète Mars doivent disposer de super réfrigérateurs. Ou alors, les humains qu’ils ont invité ont muté.

Le général et universitaire Haim Eshed, 87 ans, n’est pas n’importe qui. Il ne serait pas a priori du genre à tenter de promouvoir les ventes de son livre L’Univers au-delà de l’horizon (The Universe Beyond the Horizon, conversations avec le professeur Haim Eshed) en balançant des craques. Cela fait au moins cinq ans qu’il est persuadé de l’existence d’extra-terrestres réunis dans une Fédération galactique. Mais à l’époque, il s’est tu pour ne pas passer pour un illuminé voué à l’internement. Mais comme le chantait Bob Dylan, les temps sont en train de changer, et en dépit des injonctions des petits ou grands être verts ou bariolés, qu’en sais-je, il peut à présent cracher le morceau.

Tant Israël que les États-Unis sont entrés en contact avec la Fédération galactique. Mais elle ne veut pas qu’on le révèle, car l’humanité n’est pas prête à l’entendre. Mais Haim Eshed ne peut plus se taire.

Trump, lui, est dans la confidence, mais pour une fois, il respecte les consignes de l’au-delà. Le général s’est confié à Yediot Ahronot, mais j’ai trouvé la traduction de ses dires dans le Jerusalem Post (en accès libre et en ang.).

Je vous passe les détails car ils sont rares. Les contacts proviendraient d’une base souterraine non pas sur mais sous Mars. Laquelle hébergerait aussi des Étasuniens. Combien ? Comme on ne voit pas trop Trump ne pas se vanter d’avoir atteint Mars en vaisseau spatial terrestre, j’en déduis qu’un Ovni est venu convoyer ces invités de la Fédération galactique.

La Nasa a diffusé une mise au point selon laquelle, même en cherchant bien, elle n’a pas encore décelé de signes de vies extra-terrestres. Ce qui ne prouve rien, car puisque les dites créatures estiment que le moment n’est pas venu d’établir leur existence, ils ont peut-être choisi d’inviter Elvis Presley ou Mikael Jackson plutôt que des scientifiques de la Nasa.

J’ai voulu consulter le communiqué de l’éditeur du bouquin du général. Il s’agit de conversations entre le général et une prête-plume, Hagar Yani (ou Yanai). Il est bien indiqué que le général croit que l’humanité n’est pas seule dans l’univers et qu’elle « doit s’intégrer dans l’harmonie du grand plan ». Quel est ce grand plan ? Le livre étant rédigé en hébreu, le suspense est insoutenable.

Croyez-vous que cela puisse semer le doute chez les croyants de diverses religions ? Pas du tout. Même, au contraire. Le présumé créateur de l’univers infini est encore plus balèze qu’on ne l’imaginait, un Adam, une Eve ne lui suffisaient pas, il lui fallait aussi une, voire des fédérations galactiques.


Bon sang, mais c’est bien sûr, beaucoup de choses s’expliquent. Un ami de culture musulmane mais mécréant n’en considère pas moins que diverses choses consignées dans le Coran peuvent avoir quelques fondements. Par exemple, quand le prophète Mahomet fait un aller-retour éclair de l’Arabie à Jérusalem, c’est peut-être parce qu’il a pris un ovni pour un archange. Mais le pilote lui aurait dicté la consigne de trouver une explication convenable pour l’humanité de son temps.

En quelques siècles, la Fédération galactique n’a pas changé d’opinion sur l’humanité, toujours assez peu évoluée pour recevoir sa révélation. Franchement, je la comprends. Le professeur Eshed avait autrefois publié, avec Doron Shterman un livre Les satellites et l’aube du nouvel espace.

Hagar Yanai, qui cosigne le livre, est une auteure de science-fiction. D’où le soupçon d’une mystification à laquelle le facétieux général aurait donné son aval.

Peut-être afin de pouvoir mieux poursuivre un programme ambitieux de connexion entre des mini-satellites (pour faire plus genre, on les qualifie de nano-satellites, en fait leur poids varie entre un et une dizaine de kilos). Israël en a déjà mis 70 en orbites, le général en voudrait 2 000. L’ensemble fonctionnerait aussi comme un immense télescope. The Deccan Herald relate qu’une trentaine d’instituts indiens sont sur les rangs, en coopération avec Israël et la compagnie néerlandaise Hyperion. L’autre objectif serait de renforcer la coopération éducative.

L’éventualité que le général soit un sérieux farceur (ou inversement) qui s’offre une publicité pour une bonne cause ne peut totalement être écartée. L’humanité a maintes fois prouvé qu’elle peut gober pratiquement n’importe quoi. Cela étant aucun scientifique ne nie la possibilité d’une possible (et pas encore probable) vie extra-terrestre. Pour le moment, le général n’est revenu sur ces déclarations, mais il avait aussi indiqué qu’il n’avait « plus rien à perdre » et que ce qu’il déclarait n’invaliderait pas la crédibilité de ses travaux antérieurs, ni sa réputation internationale.

Dani Di Placido, journaliste pour Forbes, semble accréditer cette hypothèse. Car Eshed déclare que Donald Trump est au parfum, or la possibilité que Trump le taise, et n’y ait jamais fait au moins allusion lors de l’un des rassemblements pro-Trump « est simplement au-delà du possible ». Et puis, il ne faut pas s’exagérer les pouvoirs de ces extra-terrestres même pas capables de faire réélire Trump.

Le résultat immédiat est que le mouvement français raëlien de Claude Vorilhon, dit Raël, qui veut ériger une ambassade pour les extra-terrestres, s’est déjà trouvé une demi-douzaine de concurrents, et autant de comptes Twitter se présentant tels des représentants de la Fédération galactique.

Pour le moment, Donald Trump se refuse toujours à confier à Joe Biden la teneur de ses conversations avec la Fédération galactique 

lundi 7 décembre 2020

François Asselineau, le Donald Trump français ?

 Asselineau et Philippot sèment le doute

Je ne vais pas vous bassiner avec les manigances du Donald Trump, c’est du réchauffé. Mais quand on voit Asselineau (dans une moindre mesure Florian Phillippot) embrayer derrière Trump, il faut peut-être remettre certaines choses en perspective. Déjà, en relevant que si Asselineau et Philippot doutent de la victoire de Trump, ils ont pris les pouls de leurs bases et ne vont surtout pas la contrarier.


Rien de vraiment nouveau du côté de Donald Trump qui veut faire exécuter (gazer ou fusiller) autant de condamnés à mort que possible avant de déserter la Maison-Blanche (mais ce n’est qu’une confirmation). En revanche, sans qu’il faille se l’exagérer, les trumpistes s’en prennent aux biens et aux personnes, et vice-versa car un pro-Trump a vu sa maison incendiée par des explosifs. Ce n’est toutefois pas généralisé.

Voici un moment que je m’inquiète, sans trop la monter en épingle, la contagion de la pandémie trumpiste en France. Ce qui semble certain, c’est que si Florian Philippot reste prudent sur les fraudes électorales aux États-Unis, François Asselineau se montre un peu plus incisif. Sans trop assumer nettement qu’il gobe tout ce que Trump peut dire. Mais leurs partisans s’en chargent.

La nuit dernière, je tombe sur un long plaidoyer pro-Trump d’un soutien de l’UPR (la formation d’Asselineau) sur Agoravox. Dérisoire, étayé surtout par des supputations, mais quand vous consultez les commentaires, vous constatez que le Comité Trump France, sur FB, n’est pas qu’un épiphénomène.

Alors, sans rentrer dans les détails, une mise en perspective des allégations de Trump sur l’élection mérite peut-être d’être remémorée.

Déjà, Trump n’en est pas à son coup d’essai. Avant même d’être le président, dès qu’un titre ou un avantage qu’il convoitait, en tant que bateleur télévisuel ou affairiste, il hurlait à la fraude, au préjudice (c’est parfaitement retraçable). Cela remonte à loin.

Ensuite, dès que les sondages lui ont semblé défavorable, il a prédit que sa réélection lui serait volée.

Il a mis systématiquement en cause les votes par correspondance mais a lui-même voté depuis la Floride.

Il savait parfaitement à l’avance que « le mirage rouge », son avance dans les urnes au soir du 3 novembre était prévisible.

Il a été battu essentiellement par une désaffection (fort marginale, mais significative, en dépit de l’accroissement global de ses suffrages) de trumpistes, femmes ou chrétiens pas trop pratiquants, notamment dans les banlieues les plus peuplées.

Mais surtout c’est le bond considérable de la participation globale (en présentiel ou par correspondance, des trumpistes ont aussi, comme lui, voté à distance) qui lui vaut sa défaite.

En fait, son seul argument, c’est qu’il drainait des foules denses de partisans ne portant pas de masques tandis que les apparitions publiques de Biden étaient beaucoup moins suivies, et que, effectivement, comme il avait appelé aussi à voter en personne, ses électeurs ont été beaucoup plus nombreux à se rendre aux urnes le 3 novembre. Et que les électeurs de Biden n’ont pas trop voulu, masqués, et sans casquette rouge Maga sur la tête, prendre place dans les files d’attente.

En France, il reste plausible d’aller seul dans un bureau de vote d’un secteur de droite en arborant une faucille et un marteau (ou je ne sais quoi), sans être pris à partie par la bonne bourgeoisie (mais des identitaires ne rateraient pas l’intrus). Aux États-Unis, les trumpistes (dont des miliciens, des fanatiques pro-life ou pro-armes) avaient été chauffés à blanc. Pour les démocrates, mieux valait prévenir que guérir à l'hôpital (crainte infondée, les incidents furent rares).

Le vote démocrate aurait été peut-être supérieur si des autorités républicaines ou le Postal Service n’avaient pas compliqué le vote par anticipation (avec des boîtes de dépôt des bulletins supprimées), des retards d’acheminement.

Je ne prends même pas en compte l’échec des poursuites judiciaires intentées par les trumpistes, rejetées pour des erreurs de débutants ou des incompétences, ou à base de on-dit et de témoignages parfois douteux, jamais sérieusement étayés. Les trumpistes pourront toujours dire que les magistrats sont des vendus à l’État profond, que les élus républicains qui ne hurlent pas de concert avec eux sont des corrompus (y compris ceux que Trump soutenait avec enthousiasme antérieurement).

L’alignement sur les méthodes et allégations de Trump de la part, en particulier, des opposants à l’Union européenne, n’est qu’un aspect des choses. Ce sont ses thèmes et méthodes qui inspirent beaucoup plus largement. En particulier la mise en cause des médias présumés d’emblée totalement alignés sur les thèses d’une oligarchie censée être incarnée, sans recul, par l’Élysée.

Et puis, il faut aller « à la halle », écouter des gens sympathiques, que vous estimez toujours sensés la plupart du temps, et qui, petit à petit, voient l’expression de leurs opinions emprunter à des arguments farfelus, à des théories sans nuances.

Prenez le site d’une revue d’assez bonne tenue, Front Populaire (Michel Onfray & co). Même si on n’est pas d’accord avec les articles — enfin, avec tous — les quelques dérapages  ne sont pas trop outranciers, même s’il en est de discutables (je lis, de la part d’un abonné qui n’a peut-être jamais mis les pieds dans un tribunal « une justice sensible à la fragilité si humaine des malfrats », ce qui est contesté et contestable, mais passe encore… on ne va pas s’alarmer de toute opinion mal étayée). Soit. En revanche, consultez donc les commentaires. Comme « les black blocs orchestrés par la gauche républicaine », « une violence orchestrée par une gauche incapable d’accepter le résultat des urnes ». J’ai lu à peu près la même chose côté trumpistes « les démocrates radicaux n’acceptant pas la défaite, et orchestrant les antifas ». Bien sûr, s’expriment encore des réactions divergentes. Mais vient un moment où il devient inutile de débattre, ce qui s'est produit aux États-unis, côté républicains. Quand des publications étasuniennes, conservatrices certes, mais restant sensibles aux réalités contradictoires, se sont vue submergées par un lectorat devenu homogène et encore plus conservateur, que croyez-vous qu’il se soit, ne serait-ce que pour des raisons financières, produit ?

À part cela, Trump a profité d’une seconde remise de décoration à un sportif pour redire qu’il avait gagné l’élection, et la vente des lainages bariolés de Noël avec pour thèmes Maga ou Trumpmas se porte fort bien. Mes préférés ont pour légendes « les médias disent que le Père Noël n’existe pas, fausses nouvelles » ou « Croyez-moi, c’est formidable, si vous dites quoi que ce soit d’autre, ce sont de fausses nouvelles ». Faut il y voir un présage, des vêtements labellisés Trump 2024 ou des boules de Noël font leur apparition sur le marché…

Trump prie Twitter de ne pas le contredire

Bah, faut-il en rire ou en pleurer ?

Je sais, le feuilleton Trump peut lasser. Mais il me permet au moins d’entretenir mon anglais, et puis, par moment, voilà un truc cocasse de… généralement pire. Le dernier message de Trump, vantant les allégations de Benny Johnson, est trop trumpissime pour ne pas être relevé.


Or donc sur Twitter, voilà Trump relayant une intervention de Benny Johnson sur NewsMax. Rien que de l’habituel. Sauf que le Donald enjoint ses avocats de prendre des notes et prie Twitter de ne pas assortir son message d’une mise en garde. Et c’est doublement cocasse, puisque, d’une part, la mention d’usage accompagne le message qu’il répercute. Et puis surtout, que d’autre part, les arguments juridiques du faiseur sont totalement inexistants. Eh oui, j’ai pris la peine d’écouter Benny Johnson, qui ne débite que la propagande usuelle sur la fraude électorale sans apporter le moindre élément nouveau ou surtout probant.

Mais qui est donc ce Benny Johnson, recasé in extremis sur NewsMax ? Sa page Wikipedia est édifiante. Il a été viré de partout pour multiples plagiats. Viré de BuzzFeed, puis de la National Review, puis de Business Insider, et sur le carreau depuis 2007 avant d’être repêché par NewsMax. Pour toute la profession, c’est un bouffon. La plupart du temps, il débite des platitudes patriotiques ou loue la piété des Étasuniens. Bref, un baratineur propre sur lui, bien peigné, bien cravaté, remerciant Dieu d’avoir donné de si beaux paysages aux États-Unis et un génie tel Trump à ce pays. Il fait dans le genre tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil à droite et ouh, ouh, ouh, méfions-nous des si vilains, si vils, méchants-méchants ennemis des libertés garanties par la Constitution. En cas de coup de mou, il vante l'élégance de Melania Trump car il faut bien remplir.

Ce qui ne manque pas non plus de sel, ce sont les efforts de Fox News pour se réconcilier l’auditorat trumpiste. Donc, la chaîne reprend au sérieux les accusations de fraude et relaie une information d’Axios. Selon laquelle, le jour de l’inauguration de Biden, Trump embarquerait à bord de Marine One, puis Air Force One (deux avions présidentiels) pour rejoindre la Floride et un rassemblement de ses partisans. Une manière de signifier qu’il se considère toujours le président légitime. NBC  et le Daily Beast semblent aussi avoir recueilli des informations en ce sens.

Ce qui ferait que, le 20 janvier, Biden assisterait à une cérémonie intimiste (pandémie oblige) tandis que Trump s’offrirait un bain de foule devant les objectifs de multiples caméras de télévision.

Franchement, cela tranche très fort avec le fameux « au revoir » de feu Giscard d’Estaing à la fin de son allocution télévisée à la suite de la passation de pouvoir à François Mitterrand. Trump, lui continuera à regarder la Trumpland aux fond des yeux.

D’ici là, attendez-vous à savoir que Trump multipliera les messages sur Twitter, environ toutes les demi-heures quand il ne jouera pas au golf, pour réaffirmer qu’il a gagné, qu’il est le seul et unique président oint par l’Esprit saint. Avec peut-être des interludes pour réclamer ses deniers du culte.

dimanche 6 décembre 2020

Trump aime les concombres, sans os dedans ?

 Les cucurbitacées pour mieux aller voter

La Floride et la Géorgie sont les deux États fédéraux se disputant la première place pour la production de concombres. En Géorgie, Trump en a donc fait un argument électoral.


Deux sièges de sénateurs sont à pourvoir en Géorgie et Trump est allé soutenir les candidats républicains. Lesquels auraient œuvré en faveur des fermiers de Géorgie. C’est d’ailleurs pourquoi, tout soudain le Donald a fait une déclaration d’amour improvisée aux concombres.

« J’aime les concombres, je suis le seul », a réellement déclaré Trump près d’Atlanta (Géorgie). Tout d’abord, j’ai eu du mal à y croire, mais comme j’ai trouvé deux sources concordantes, je peux l’avaler. Eh bien, ce ne serait pas plus mal si les opposants à Trump se contentaient de lancer des concombres à ses partisans. Car, pour le moment, en diverses localités où se tiennent des rassemblements pro-Trump, c’est plutôt aux vitres et aux pneus des véhicules qu’il s’en prennent.

Venu soutenir, en compagnie de son épouse, les candidats, Kelly Loeffler et David Perdue, Trump les a tout juste laissés intervenir, et s’en est pris surtout à leurs adversaires ainsi qu’à deux élus républicains locaux qu’il accuse d’avoir contribué à lui voler sa réélection.

Mais son obstination n’est pas sans avantages pour lui. Il continue à engranger des dons et bloque les candidats à sa succession, en 2024, à se déclarer. L’autre fait du jour, c’est que, selon les résultats d’un questionnaire du Washington Post, sur 249 parlementaires républicains des deux chambres, seuls 27 veulent bien clairement concéder que Biden l’a emporté. Il s’en trouve même au moins deux pour déclarer que Trump a gagné et huit pour justifier l’obstination du president-eject. Il ne s’en trouve que huit à critiquer ses manœuvres judiciaires. Mais 32 veulent bien reconnaître Biden pour président si et seulement si les grands électeurs finissent par tous se prononcer de la sorte.

Mais il s’agit surtout de parlementaires qui ne se représenteront pas ou provenant de districts dans lesquels Biden l’a emporté très largement.

Cela se conçoit, Trump, clamant qu’il lisait le Washington Post « aussi peu que possible », a minoré le nombre des Républicains de nom seulement à 25 (contre 27) et demandé dans un message Twitter, qu’on lui communique les noms des renégats, les Rinos (Reps in name only). Il s’en est déjà pris vivement à deux gouverneurs, et à de nombreux autres élus régionaux.

Croyez-le ou non, mais il se trouve des trumpistes qui croient que le Donald est mort de la covid, mais qu’il ressuscita ensuite, tel un Jésus septuagénaire.

Le dernier sondage sur la question indique que les électeurs de Trump ne sont que 3 % à penser que Biden est un président légitime, rapporte le quotidien The Hill (D. of C.).

À tort ou à raison, Je Concah, de The Hill, prédit que Trump n’assistera pas à l’inauguration de Biden et attirera les caméras à lui en se déclarant candidat à l’élection de 2024. Le suspense est intolérable : les autres amateurs de concombres vont-ils voter pour ou contre lui ? Les concombres constipent-ils ou font-ils mieux aller à l'urne ?