Bah, faut-il en rire ou en pleurer ?
Je sais, le feuilleton Trump peut lasser. Mais il me permet au moins d’entretenir mon anglais, et puis, par moment, voilà un truc cocasse de… généralement pire. Le dernier message de Trump, vantant les allégations de Benny Johnson, est trop trumpissime pour ne pas être relevé.
Or donc sur Twitter, voilà Trump relayant une intervention de Benny Johnson sur NewsMax. Rien que de l’habituel. Sauf que le Donald enjoint ses avocats de prendre des notes et prie Twitter de ne pas assortir son message d’une mise en garde. Et c’est doublement cocasse, puisque, d’une part, la mention d’usage accompagne le message qu’il répercute. Et puis surtout, que d’autre part, les arguments juridiques du faiseur sont totalement inexistants. Eh oui, j’ai pris la peine d’écouter Benny Johnson, qui ne débite que la propagande usuelle sur la fraude électorale sans apporter le moindre élément nouveau ou surtout probant.
Mais qui
est donc ce Benny Johnson, recasé in extremis sur NewsMax ? Sa page
Wikipedia est édifiante. Il a été viré de partout pour multiples plagiats. Viré
de BuzzFeed, puis de la National Review, puis de Business Insider, et sur le
carreau depuis 2007 avant d’être repêché par NewsMax. Pour toute la profession,
c’est un bouffon. La plupart du temps, il débite des platitudes patriotiques ou
loue la piété des Étasuniens. Bref, un baratineur propre sur lui, bien peigné,
bien cravaté, remerciant Dieu d’avoir donné de si beaux paysages aux États-Unis
et un génie tel Trump à ce pays. Il fait dans le genre tout le monde il est
beau, tout le monde il est gentil à droite et ouh, ouh, ouh, méfions-nous des
si vilains, si vils, méchants-méchants ennemis des libertés garanties par la
Constitution. En cas de coup de mou, il vante l'élégance de Melania Trump car il faut bien remplir.
Ce qui ne
manque pas non plus de sel, ce sont les efforts de Fox News pour se réconcilier
l’auditorat trumpiste. Donc, la chaîne reprend au sérieux les accusations de fraude
et relaie une information d’Axios. Selon laquelle, le jour de l’inauguration de
Biden, Trump embarquerait à bord de Marine One, puis Air Force One (deux avions
présidentiels) pour rejoindre la Floride et un rassemblement de ses partisans.
Une manière de signifier qu’il se considère toujours le président légitime.
NBC et le Daily Beast semblent aussi
avoir recueilli des informations en ce sens.
Ce qui
ferait que, le 20 janvier, Biden assisterait à une cérémonie intimiste
(pandémie oblige) tandis que Trump s’offrirait un bain de foule devant les
objectifs de multiples caméras de télévision.
Franchement,
cela tranche très fort avec le fameux « au revoir » de feu Giscard
d’Estaing à la fin de son allocution télévisée à la suite de la passation de
pouvoir à François Mitterrand. Trump, lui continuera à regarder la Trumpland
aux fond des yeux.
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