mardi 25 août 2020
Trump promet la colonisation de la Lune
lundi 24 août 2020
La Turquie veut se doter de porte-avions
Un expansionnisme ottoman illimité
La Turquie
veut se doter d’au moins trois porte-avions a déclaré Recep Erdogan. Pas
uniquement pour affronter la Grèce en méditerranée, comme le laisse présager l’ex-vice-amiral
Cem Gürdenizg. L’expansion militaire et idéologique ottomane ne fait plus guère
de doute.
Consulter le site Hüriyet Daily News (en ang. comme son intiulé l’indique) est chaque jour plus instructif et corrobore parfaitement le point de vue d’Oliver Delorme dans Marianne (article en accès libre donnant une vue d’ensemble de la situation).
Je passe
peut-être du coq à l’âne en présumant que la décision de Darmanin d’expulser
une famille bosniaque pour avoir tondu et molesté une jeune fille à Besançon
sera interprétée comme une nouvelle provocation française en Turquie. Pays qui
se vante de posséder divers sites gréco-romains classés par l’Unesco mais
semble vouloir s’empresser, comme les fondamentalistes musulmans afghans, de
les faire disparaître. Que ce soit en Bosnie ou ailleurs (en d’ex-régions
restées peu ou prou turcophones ou ayant été sous domination de la Grande porte
puis de l’empire ottoman), la propagande fondamentaliste est à l’œuvre depuis des
décennies. Et qu’importe qu’un pays, comme l’Allemagne –(enfin, ses anciennes
composantes) ne fut que très partiellement touchée par les conquêtes de Soliman
et ses descendants.
Ce qu’il
faut comprendre, c’est qu’aux yeux d’une partie des musulmans, là où se dresse
une mosquée, la contrée l’entourant devient terre musulmane pour l’éternité. Qu’importe
d’ailleurs qu’elle ait été transformée en église (orthodoxe pour la plupart d’entre
elles).
C’est
cette mentalité que veut propager Erdogan dont la transformation des deux
églises à Istanbul (Sainte-Sophie, Saint-Sauveur-in-Chora pour le moment, sans
compter Saint-Haoutioun l’arménienne d’Ergan, détruite) vise à se poser en
défenseur des croyants. À Haga Sophia (Ayasofya, ex-Sainte-Sophie), les sermons
sont à présent prononcé sabre à la main « le symbole de la conquête »,
indique le prêcheur Ali Erbas.
Jusqu’à
nouvel ordre, la mission de l’Oruç Reis, le navire de prospection turc, n’est
prolongée que jusqu’au 27 août. Prônant un renforcement de l’industrie
militaire turque autonome, Erdogan a assorti son allocution d’une mise en garde :
« ceux qui sont gênés par l’influence (…) de notre pays font leur possible
pour condamner la Turquie à l’instabilité » (sous-entendu : avec pour
relais l’opposition intérieure), rapporte TNT. Quant au porte-parole de l’AKP,
vantant le peuple turc, il a déclaré que « son bonheur et ses
aspirations sont pour toute l’humanité ». Quant au ministre des Affaires
étrangères, il confond aide humanitaire (« depuis la Syrie jusqu’à la
Libye en passant par la Méditerranée orientale, la mer Noire, les Balkans et
le Caucase ») et intervention militaire et propagande religieuse (même s’il
est patent que l’aide sanitaire turque n’a pas été négligeable).
Quant au
vice-amiral Cem Gürdeniz, il déclare franchement que la puissance navale turque
doit s’exercer en mer Rouge, d’Oman, et en Atlantique.
Sur le
plan intérieur, depuis fin juillet, l’Internet est désormais muselé en Turquie,
la censure s’est généralisée. Si Lovier Demorme, dans Marianne, n’a pas tort de
souligner que les coups de menton d’Erdogan visent aussi à se rallier une opinion
intérieure islamiste et ultra-nationaliste, il n’en reste pas moins que le
concept de « Patrie bleue », élaboré par le vice-amiral Gürdeniz (de
souveraineté maritime, pour résumer) est aussi un objectif expansionniste
beaucoup plus large. Si on peut comprendre qu’à court terme l’Allemagne n’ait
guère envie de le contrecarrer (plus de trois millions de turcophones, un
excédent commercial, la crainte d’un renforcement de l’immigration), elle devrait
aussi réaliser que la Turquie ne se contentera pas d’annexer l’île grecque deKastellorizo.
Et que le sultan omnipotent d’Ankara n’est pas loin de considérer l’Allemagne tel
un pays vassal.
En sus, si,
tel le Belarus Alexandre Louckacheno, Erdogan se sentait progressivement déstabilisé
ou désavoué, que lui resterait-il d’autre pour se maintenir si ce ne sont de
nouvelles provocations contre les « occidentaux » ? Et en Allemagne,
il peut compter sur une base arrière bien endoctrinée.
samedi 22 août 2020
Oradour : une affaire à la Steve Bannon ?
Pub exécrable pour faire des sous…
Donc, le mémorial
d’Oradout-sur-Glane a été vandalisé afin de faire de la publicité à un certain
Vincent Reynouard. Que l’acte soit le fait d’illuminés ou de gogos (l’un va
souvent bien avec l’autre), c’est bien à ces Reynouard et consorts qu’il
profite.
Autant demander de suite une possible indulgence pour ce qui pourrait passer pour de l’humour exécrable. Mais on a bien fini par comprendre qu’un Steve Bannon n’était pas qu’un escroc intellectuel mais un aigrefin tout court. Lequel, après sa condamnation, n’a pas manqué de dénoncer « un complot politique » contre lui-même et ses associés, dès sa sortie du tribunal. Il a développé ensuite cette thèse, relayée par des médias divers : il s’agirait de discréditer ceux qui veulent limiter l’immigration mexicaine et faire cesser la construction du mur frontalier. Et bien sûr, l’avenir lui donnera raison.
Dans cette
affaire d’association caritative « bien ordonnée », il n’y avait pas
que Bannon et ses deux co-inculpés mais aussi du beau linge : Kris Kobach,
Erik Prince, David A. Clarke, et diverses personnalités pro-Trump, souligne The
New Yorker. Ce qui fera qu’aux yeux de la Trumpland, Bannon et consorts
passeront pour des symboles d’idéalistes injustement calomniés, par l’État
profond, évidemment.
Je ne vais
pas présumer de l’identité des vandales d’Oradour, ni de leur proximité avec
Vincent Reynouard. Lequel a tenté de faire son beurre avec un livre laissant
entendre que la responsabilité du massacre incombe davantage à la Résistance qu’aux
troupe d’un détachement de la division Das Reich incluant 14 Malgré-nous
alsaciens. Cette présentation des faits est assez bien résumée par
le site Paris Dépêches (même si la conclusion est discutable).
Comme sur
les sites du Monde et du Figaro l’inscription « Reynouard a
raison » n’était pas mentionnée (sans doute pour ne pas contribuer à
sa renommée), j’ai tenté d’en savoir un peu davantage. Et puisque, en janver
2014, la justice italienne avait ouvert une enquête sur le massacre d’Oradour (parmi
les victimes, sept enfants italiens de
Lucia Zocvcarato et Giuseppe Miozzo), j’ai tenté de me tourner, en vain, vers
la presse italienne de ce jour.
En
revanche le Corriere della sera fait grand cas de Juan Romero Romero,
dit El Codobes car natif de Courdoue, né en 1919, vivant à Aÿ (Marne), qui
semble être l’un des tout derniers survivants du camp de Mauthausen. La ministre
Carmen Calvo est venue à Aÿ lui rendre hommage.
Au
passage, au lieu de faire des effets de manche sur l’infamie des dégradations,
Castex et Darmanin auraient gagnés à s’associer à cet hommage, mais il n’y a
pas de quoi leur en intenter un fort mauvais procès.
J’estime
que s’il n’est pas superflu de retrouver et condamner le, la ou les individus
ayant fourni à Reynouard une publicité gratuite (pour lui, non pour le
contribuable qui restaurera la façade en son état initial), il serait tout
aussi indiqué de mettre tout en œuvre, formule d’usage, pour tarir les soutiens
des Vincent Reynouard et émules. Lesquels alimentent les imaginations de
crédules qui les font plus ou moins prospérer. Dont, par exemple, la Fraternité
sacerdotale Saint-Pie X qui employa Reynouard et d’autres.
Je conçois
que l’historiographie soit mouvante. Parmi les derniers exemples, récemment, on
semble mieux se souvenir des faits d’armes des troupes indigènes et de celles des
Républicains espagnols de la DB de Leclerc ayant libéré Paris. La vulgate dominante
reste cependant celle d’une France majoritairement par elle-même libérée. Ce que
des Résistants des premières heures, dont beaucoup ont préféré rester anonymes
et décliner tout honneur ne contrediraient pas non plus, à très juste titre en
ce qui les concerne.
Aucune et
aucun des survivants d’Oradour n’a corroboré l’affabulation de Reynouard, pas d’explosions,
sinon celles de grenades. Mais bien évidemment un affabulateur trouve toujours
une explication, avance un élément de réfutation. Comme Bannon à présent.
La
dernière intervention de Reynouard, sur YouTube ,car l’auditoire favori de ces
escrocs, auditoire qui recommande à son entourage soucieux encore de lire d’acheter
les ouvrages de l’orateur, avait pour slogan « devoir de mémoire égale
embrigadement politique ». Certes Reynouard fut plusieurs fois
condamnés, mais il s’est toujours trouvé des soutiens pour rétribuer ses
avocats ou régler ses amendes.
Tout comme
Hervé Ryssen, Boris Le Lay et d’autres, Reynouard s’appuie sur un réseau et
beaucoup de gogos auxquels ils demandent de les soutenir (en bitcoins pour Bruno
Le Lay).
Tous ces
gens ne sont au service que d’eux-mêmes et de leurs propres intérêts, quelle
que soit la cause qu’ils prétendent défendre ou illustrer. Bons faiseurs et
malfaisants, ayant toujours un ennemi de « nouzôtres » à désigner. Et
toujours la même explication simpliste : « on (les médias) nous
cachent tout, on ne nous dit rien du réel. Moi seul vous révèle le vrai
dessous des choses ».
Cela a
fort bien réussi à Donald Trump qui soutient maintenant que le covid est
propagé par l’État profond pour contrecarrer sa réélection. Et la peste, et la grippe
dite espagnole, et le pleistocène (époque glaciaire), c’était l’État profond de
ces époques ? Cela étant, je soutiendrai que le massacre d’Oradour n’était
pas le fait des SS mais d’extra-terrestres, je suppose avec de fortes probabilités
qu’il se trouverait des gens pour vouloir me croire.
vendredi 21 août 2020
Brexit explained : George Soros stipendie Michel Barnier ?
Enfin,
tout est clair : Soros fait capoter le Brexit
On s’en
doutait très fort. Il ne pouvait en être autrement. Si le Brexit tourne au
détriment du Royaume-Uni, inutile de chercher plus loin. C’est la conséquence
du « plan secret » de Georges Soros pour faire capoter la sortie du Royaume-Uni
du carcan fasciste de l’Union européenne.
Michel Barnier et David Frost, le négociateur britannique, se renvoient la balle et s’accusent mutuellement de ne pouvoir parvenir à un accord de sortie négociée du Royaume-Uni de l’Union européenne à propos des droits de pêche et des subventions gouvernementales aux entreprises ? Ne cherchez pas plus loin. The Daily Express a la réponse. C’es George Soros qui sabote les négociations et pousse Michel Barnier à rester intransigeant. Mais bon sang, mais c’est bien sûr. Même si les Illuminati, Donald Trump et Vladimir Poutine ont poussé le Royaume-Uni à se prononcer pour un Brexit due (je n’invente rien puisque le Daily Express dénonce l’affabulation des anti-Brexit arguant que le Kremlin aurait influencé le référendum sur le Brexit), la volonté du peuple britannique (enfin, surtout anglais) est battue en brèche par les menées secrètes d’un sombre individu, George Soros.
Martina Bet,
de l’Express, a déniché des documents secrets, forcément secrets jusqu’à
ses trouvaillles qui prouvent pourquoi « de nombreux parlementaires et
politiciens ont tenté de faire fi de la volonté du peuple ». Encore
une fois, la force des baïonnettes morales se serait brisée (quoi ? Les
dents, les gonades ?) contre le mur de l’argent d’un vil spéculateur.
George Soros, encore lui. Elle ne fait que répercuter un article du Telegraph
au titre explicite “Goerge Soros, le man who ‘broke the Bank of England’,
backing secret plot du thwart Brexit’ ». Plus si secret que cela, le
complot. Cela remonte à février 2018, et Le Courrier Intenational en
avait fait état. Soros avait contribué à une campagne anti-Brexit.
Mais
comment peut-on imaginer qu’il en soit resté là ? Si le Brexit se solde
par un accord défavorable au Royaume-Uni, ce sera lui, et nul autre ; si
une sortie sans accord s’avérait au détriment du Royaume, n’allez pas chercher
plus loin. D’ailleurs, ne serait-il pas derrière la passation de pouvoir de Kim
Jong-un à sa sœur, en vue de déstabiliser l’Antarctique et le Groenland (et Ségolène
Royale restant coite, n’est-ce point une preuve ?). Ouh-ouh, méfions-nous,
la main de Soros est partout !
Tout cela
en vue d’obtenir un rapport euro/livre à 0,92. Vous ne voyez pas ce que cela
implique ? Moi non plus, mais cela fait plus sérieux, documenté.
Croyez-moi, retwittez : personne ne vous contredira d’autant que vous me
présenterez tel un expert auprès de divers présidents-autocrates africains (tel
un Luc Michel). Le saviez-vous ? Le Moro Naba mossi ne jure que par moi. Divers
photo-montages l’établissent.
L’un des derniers entretiens de Soros fut le fait de Mario Platero, de La Repubblica, L’Obs l’a traduit. On (moi) comprend vaguement, confusément, qu’il ne se soucie plus de faire du pognon. Mon impression est que c’est justement cela qui lui est constamment reproché. Bon, accordez-lui des circonstances atténuantes : il ne s’est pas prononcé contre le Pr Raoult. Qu’à cela ne tienne : avec un prochain billlet « Soros veut la peau de Raoult », le succès est d’avance garanti. Attendez-vous à savoir que… Une petite recherche sur les investissements de Soros dans le capital des laboratoires de pharma, pas mal de suppositions et de conditionnels suffira. Le saviez-vous, la désuétude des suppositoires, des synaspismes, des ventouses, des sangsues ? Mais évidemment, c’est Soros. Que vous faut-il de plus pour vous déclarer convaincus (et surtout assurer la promo de mon prochain livre) ?
Pub : les confessions de Jane Birkin à son doudou
Serge Gainsbourg et Jane Birkin nus (pas en rêve)
Comme pratiquement tous les Français de mon âge, je suis fond (et non fan) de Jane Birkin. Je m’accorde donc l’indulgence de faire un peu de publicité pout son bouquin (Orion publ.) de confessions faites à son doudou, Munkey, axé sur sa vie avec Serge Gainsbourg.
The Evening
Standard, The Daily
Mail et d’auttres titres semblent avoir clôné le communiqué de presse de l’éditeur
(Orion) et le prière d’insérer. Pas The Guardian, dont la chtroniqueuse,
Kathryn Hugues, semble avoir bénéficié d’un service de presse. Il s’agit des
Munkey Diaries, qui couvrent la période 1957-1982 de Jane Birkin. Soit les
journaux intimes adressé à Munkey, que j’imagine être un singe en peluche.
Fayard, en 2018, avait sorti le même livre sous le même titre ; suivit, l’année
d’après, chez le même éditeur français, Post Scriptum (période 12982-2013). Les
deux ouvrages intéresseront donc les traductologues, surtout si, comme je le
présume, auteure et traductrice ne font qu’une (avec l’aide d’Erin Floyd pour
les passages en français dans le manuscrit original bilingue).
L’historiologie
des biographies se penchera aussi sur ces deux versions. Il semble que Jane Birkin
ait reproduit, sans les retravailler, des passages entiers de ses journaux
intimes. Un tantinet vacharde, Kathryn Hughes considère que la prose s’apparente
à de la word soup (verbiage semble faible, garrulité plus proche, mais
je pencherai pour monologue décousu). Ce qui semble plaider pour une certaine
authenticité : écrivant pour soi-même, la méticulosité auto-explicitative
ne s’impose pas : on sait combler les vides.
Donc, si
Gainsbourg ne prenait qu’un bain tous les trois mois, il est possible que, dans
l’intervalle, il ait eu recours à des douches, ou au moins, à se laver à l’occasion
les pieds dans un bidet, comme consigné. Et puis franchement, qu’il ait ou non
pris le soin de changer de slip avant d’aller à l’hôpital, peu nous chaud. Et j’imagine
fort bien que si je continue à vous entretenir de traductologie ou du genre biographique,
vous n'allez pas tarder à reprendre des activités normales. D’où le sous-titre.
Et oui, en compagnie d’Odile Leclaire et de Marc Noyaret, je vis, depuis une chambre de bonne de la rue des Saints-Père (il me semble que l’entrée de l’immeuble donnait dans cette rue, ou était-ce rue de Lille ?), le Serge et la Jane échanger, à l’étage de leur demeure de la rue de Verneuil, des coups d’oreillers et ce dans le plus simple appareil. J’avais, comme toujours, le mien, mon Pentax LX, à portée de main, mais muni de son excellent 20 mm ou du 40 mm ultra-plat de cette époque. Et puis, franchement, ce moment de curiosité passé, nous n’allions pas restés scotchés à la lucarne, d’une, et je n’étais pas, de deux, versé dans ce genre « d’actualité ».
En revanche,
avec le même, le réflexe Pentax, je me rendis des années après (fin 1989), dans
cette même rue de Verneuil. Gainsbourg m’accordait un entretien sur son film Équateur,
adapté du roman Coup de lune, pour Simenon Travelling (édité par le
festival du polar de Grenoble). Histoire d’imputer les frais de déplacement à
mon quotidien, je lui empruntais une voiture du journal. Et comme c’était le
jour anniversaire des 18 ans d’un pigiste, Frédéric Chef, dit Chouf, je l’embarquais
en catmini, car il avait beaucoup insisté pour m’accompagner. Je n’ai pu que m’en
féliciter. C’set en faisant valoir cet anniversaire, après avoir recueilli quelques
propos sans grand intérêt pour L’Union, que je parvins à persuader Gainsbourg
de sortir faire une photo en la compagnie de Chouf devant son mur de la rue de
Verneuil. J’allais la retrouver, créditée uniquement L’Union, quelques années plus
tard, dans un album, Gainsbourg et cætera, de Verland et Salmon (éds Vade Retro,
lequel s’accompagnait d’un CD incluant la chanson La Noyée. Bien évidemment, le
recadrage expurgea Chouf de la photo publiée (il avait pris place, en passager
clandestin, donc sans assurance ni ordre de mission). Je dois avoir encore d’autres
vues, plus larges, dans la cave de mon fils, en Bretagne.
Il me fut
indiqué, encore beaucoup plus tard, que le chanteur n’avait posé qu’une fois auparavant
devant ce mur. Je n’ai pu savoir en revanche si ce fut l’une des toutes
dernières photos de presse écrite publiée de son vivant (celle de la première page
du Parisien, de mars 1991, fut une photo d’archives du « fumeur de gitanes »
qui ne s’en accordait plus que dix quotidiennes lorsqu’il nous reçut).
En anglais,
le livre de Jane Birkin s’accompagne de la mention : « mon amour pour
un DOM’ » (Vieux salace, ou vieux dégueulasse, dirty old man). Mais
on se doute bien que l’homme ainsi catalogué par un calembour (voir supra
son hygiène supposée) était surtout un grand sentimental. C’est en tout cas le
souvenir que j’en conserve. Il s’inquiétait du devenir de Lulu (Lucien), le
fils qu’il avait eu avec Bambou (la carrière naissante de Charlotte lui
semblait déjà bien orientée avec neuf films à son actif d’actrice).
Si j’en
crois la note de lecture du Guardian, le livre de Jane s’apparente à une
suite de gossip topics. Katie Rosseinsky, du Standard, gage que
les lecteurs resteront sans doute un peu sur leur faim. Comprenez que l’auteure
se révèle attachante, pleine d’humour (franglais peut-être), mais fort peu trash.
Bref, telle qu’on veut s’en souvenir. Proche de la photo de la couverture de l’édition
anglaise. Et, comme elle le consigne en sa préface, « restée puérile »
(très infantile, dans la version française).
vendredi 14 août 2020
Trump adepte des douches dorées ?
Un pré-ado dirige-t-il les États-Unis ?
Après les
histoires de cacas d’Amber Hear et Johnny Depp, voici que la presse anglophone
se penche sur une question cruciale : le Prez, le Potus, le Donald, est-il
ou non adepte des douches dorées ? Tant qu’à toucher le fond, de la
cuvette, risquons la plongée en immersion.
Hier, Donald Trump s’illustrait une fois de plus (entrée « Donald Trump défrisé par le débit des douches »). Ce jour, retour sous la douche pour le Donald, mais cette fois version dorée.
Cela en
raison de la sortie du livre de son ex-avocat et comparses de frasques, Michael
Cohen, qui laisse entendre que son ex-client était (ou serait) adepte des
douches dorées. Un peu de médialogie élémentaire. Quand vous lirez qu’en
compagnie de Donald Trump, Michael Cohen fut témoin d’un épisode de douche dorée,
munissez-vous d’une serpillière.
De toute
façon, quoi que fasse Trump, ses partisans évangélistes (parmi les plus assidus
amateurs et amatrices de contenus pornographiques des États-Unis) ne vont certainement
pas le lâcher. Il faut donc relativiser la portée de cette allégation.
Micheal
Cohen, de son propre aveu, a tellement menti pour favoriser sa carrière auprès
de Trump qu’il est loisible de se demander si, dans Disloyal, son
autobiographie de ses années Trump, il n’exagère pas un tantinet pour en décupler
les ventes.
De
multiples psys, dont sa nièce, Mary Trump, ont considéré que le Prez était un
sociopathe, un pervers narcissique, et je vous en passe.x Admettons volontiers
qu’on puisse le ranger, comme d’innombrables autres, dans la catégorie fourre-tout
des « pervers polymorphes », soit des pré-ados attardés.
Lesquels,
version mâle, prépubère, sont parfois enclins d’épier des filles en train de se
soulager. Cela peut perdurer. Je me souviens ainsi vaguement d’une scène du
film de Molinaro, Mon oncle Benjamin, avec Jacque Brel et Claude Jade. Deux
femmes, peut-être la marquise de Cambyse (Dianela Surina, m’indique Wikipedia)
et une suivante ( ???) ou amie, descendent d’un carosse, s’enfoncent dans
un haut champ de blé, s’accroupissent pour se soulager. C’esqst sans doute l’une
des scènes les moins « coquines » de ce film, mais leurs sourires
extatiques faisaient plaisir à voir. Rien qui puisse effaroucher la censure épiscopale
en 1969.
Il fut un
temps allégué qu’en 2013, à Moscou, lors des célébrations du couronnement de
Miss Univers, Donald Trump rétribua des ribaudes pour uriner sur un lit d’hôtel
qui fut utilisé précédemment par Obama. Vraie ou fausse, l’anecdote voyeufiste reste
puérile et ne peutsu Ritz-Carlton s’apparenter à une douche dorée, pratique
impliquant de se faire asperger (en termes assez délicats ses choses sont-elles
assez dites ?).
Du livre
de Cohen, on peut tout au plus déduire que Donald Trump se serait rendu en sa
compagnie (ou plutôt l’inverse : Cohen accompagnant Trump) dans un club de
Las Vegas, lequel, comme The Act (2012-fin 2013), se spécialisait dans les specialty
acts et promettait une debaucherous nightlife. Mais que l’on sache,
l’auditoire n’en ressortait mouillé de jus de citron ou d’’ananas.
En fait,
la « révélation » de Cohen est peut-être issue du livre Russian
Roulette (de Michael Iskof et David Corn) qui relate la présence de Trump dans
ce club au lendemain de son soixante-septième anniversaire en juin 2013.
Ce qui
semble certain, c’est que Trump ait fréquenté ce club en compagnie d’Emin
Agalarov, fils d’un oligarque russe et de Rob Goldstone, un publiciste
britannique, du moins selon les dires de ce dernier.
Selon
Cohen, ce serait pour éviter de se retrouver en prison que Trump s’accrocherait
à la Maison Blanche. Cela semble corroboré par l’intéressé qui vient d’admettre
implicitement qu’il empêcherait la poste américaine (US Postal Service) de traiter
la masse des votes par correspondance qu’il estime d’avance propice à de multiples
fraudes de la part des démocrates.
Quelle que
soit l’issue du scrutin, il semble qu’il soit disposé à s’en déclarer le
vainqueur et à rester en place tout au long d’interminables débats juridiques.
jeudi 13 août 2020
Trump défrisé par le débit des douches
9,4 litres/min, il s’en faut d’un cheveu
Jérôme Cahuzac, implantologue capilliculteur, va-t-il obtenir un poste
de conseiller technique à la Maison Blanche ? Donald Trump se
plaignant que le débit des pommeaux de douche est insuffisant pour
rincer ses cheveux, il est question de leur faire débiter quelques
gallons de plus par minute. Combien ? C’est là que l’expertise d’un
Jérôme Cahuzac serait précieuse…
Ne dites plus « diminutif » mais « artiste capilliculteur ». Longtemps, Donald Trump s’en était remis à son épouse, Melania, comme il le confiait en 2004 à Playboy Magazine. Mais selon The Hollywood reporter, en 2036, Tiffany Dkajic, du salon l’Appartement, aurait pris la relève. Au passage, on remarquera que la capillicture étasunienne est moins inventive que la française mais à recours aux subtilités langagières de manière moins rentre-dedans que de ce côté de l’Atlantique. Le mensuel Fluide glacial s’est fait une spécialité du recensement des meilleures enseignes françaises. Je n’ai pas cherché à déterminer si celle d’un salon de centre commercial axonais, Revolution’Hair (sans accent sur le e pour faire plus anglophile) avait été déjà recensée.
Tout comme les pieds sont l’objet des soins constants du fantassin
(Raynaud, Fernand), question chevelure, pour Donald Trump, il ne faut pas
qu’il y soit comme un défaut (id.) et que tout soit « étudié
pour » (ibid.). Et sous la douche, le Donald s’est rendu compte
que le « débit de l’eau » (Trénet, Charles) risquait de lui faire
ressentir un dépit de laid à se mettre la tête dans le bidet (« qu’il est laid le bidet », Lagaf).
Donald Trump, qui n’en manque pas une pour critiquer les dispositions
favorables à l’environnement prises sous Obama, s’en prend à présent à l’une
de celles adoptée en 1992 (sous George W. Bush, avec lequel le Donald est à
présent en froid). Depuis 1992, une pomme de discorde de douche ne peut pas
débiter plus de 2,5 gallons (9,4 litre) à la minute. Alors, pour votre
chevelure, que faire ? « Vous restez plus longemps sous la douche ? Pour vous, je ne sais
pas, mais pour moi, ma chevelure doit être parfaite ! ». Tel que. Comprenez aussi qu’en maintenant ces dispositions, les
démocrates font perdre un temps précieux au Potus, lequel, même au golf,
réfléchit mieux aux besoins des États-Unis que sous la douche.
Surtout qu’il y a plus efficace : « des gens tirent la chasse d’eau des toilettes dix, quinze fois, au lieu
d’une ». Adaptation fidèle de propos authentiques tenus à la Maison Blanche. Ne
déformons pas les propos du Potus comme le fait trop souvent la lame press. Il ne préconisait pas de ne tirer la chasse qu’une fois par 24 heures,
mais de s’abstenir de la déclencher plusieurs fois de suite, en raison d’un
trop faible débit. Paroles de bon sens. Mais encore une fois, des
malveillants de l’état profond (du marais fétide) du temps d’Obama ont
démenti le président. L’infâme David Friedman, du ministère de l’Énergie, a
considéré que tout était bien en l’état dans le meilleur des mondes.
Comprenez que le Deep State bloque toute initiative novatrice ou
corrective.
Le président est pourtant soucieux du consensus et ne voudrait pas que les
industriels se voient obligés d’élargir les orifices de toutes les pommes de
douche. Pour les soutenir, Donald Trump préconise que de multiples pommes
puissent être raccordées aux futurs tuyaux. Rien que pour chipoter, Andrew
DeLaski, de l’Appliance Standards Awareness Project, organisation chère à
l’aware Jean-Claude Van Damme, a considéré que quatre ou cinq pommes
débiteraient jusqu’à 15 gallons la minute, ce qui risquerait d’éclabousser
toute la salle de bains. Il y a vraiment des gens qui parlent impulsivement
sans réfléchir ni s’être donné la peine d’expérimenter.
Le président s’est aussi targué d’avoir fait améliorer l’efficacité des
lave-vaisselles. De toute façon, a-t-il estimé, dans la plupart des
États-Unis, l’eau n’est pas un problème car la solution est disponible
« on appelle cela la pluie », a-t-il conclu. Fortes
paroles. Levez-vous, orages désirés pour la santé capillaire.
Pn pensera que toute cette histoire tient du réchauffé puisque ces
propos furent tenus le 16 juillet dernier. Oui, mais le ministère de
l’Énergie a voulu se démarquer de l’État profond précédent et divulgué des
propositions conformes aux vœux présidentiels. Comme le résume l’agence Bloomberg : Make Shower Heads Great
Again !
mercredi 12 août 2020
Le stilton empuantit le traité Japon-Royaume-Uni
Un anglo-bleu qui doit puer plus bleu que bleus (continentaux)
Selon le
Nikkei Asian Review, les négociations d’un traité de libre-échange entre le Royaume-Uni
et le Japon bloqueraient sur la question des fromages. Car, pour faire valoir
ses talents, la négociatrice britannique voudrait trouver pour les stiltons de
meilleures conditions tarifaires que celles en vigueur entre le Japon et l’Union
européenne.
![]() |
Liz Truss a posé le stilton sur la table |
En fait,
Liz Truss, chargée du commerce international, est une ardente partisane des
producteurs de fromages anglais. Pour ceux à pâte dure, elle aurait obtenu gain
de cause avec 2023 pour échéance. Mais pour les pâtes molles et en particulier
le stilton, ce serait le fromage de discorde.
Le Japon
ne voudrait pas que le Royaume-Uni bénéficie de meilleurs quotas et tarifs que
ceux en vigueur avec l’Union européenne pour les fromages. En sus, la date devrait
être repoussée à 2033 pour ces variétés concurrentes des bleus d’Auvergne et de
Gex (entre autres).
Bizarrement,
les titres les plus véhéments en faveur d’un Brexit sans accord, comme le Daily
Express, ne se sont pas du tout attardés sur ce type de détail. Après avoir
proclamé qu’un accord commercial avec les États-Unis était dans la poche
incessemment sous avant peu, les négociations avec le Japon ont été constamment
vantées. Mais voici qu’il y aurait quelque chose qui pue au royaume de la
Queen.
Megahan Markle, non, read my lips, it’s the
stilton, stupid! Hautement
symbolique, vu depuis « le pays des fromages qui puent ». 75 ans après
Hiroshima, il est grand temps de rappeler aux Britanniques que pour avoir raison
du Pays du Soleil levant, le largage de tonnes de stilton suffira-t-il pour l’empuantir ?
Ou ne faut-il pas le renfort des roqueforts, bleus d’Auvergne et de Gex ? Le
Vatican, combien de divisions ? Le stilton, combien de tonnes ? Il
fallait y réfléchir avant le Brexit.
Je
pourrais filer plus loin la métaphore, remémorer les Monty Python et Sacré Graal,
qui vit Arthure Kuninge, confié. Ma formation diplomatique me retient.Mais il
faudra bien répliquer à l’invasion des choux shi par la promotion des
choux de Bruxelles.
Je ne sais
plus où j’ai retrouvé des estampes japonaises mettant en scène des duels de
flatulences (authentique, je n’invente rien). Messieurs les Japonais, flatulez
les premiers ! Le sieur Charles Hay et le comte d’Antochee, des Gardes
françaises, lors de bataille de Fontenoy, s’invectiveraient ainsi. Face au
barrage nippon des stiltons, il faudrait
s’en souvenir.
En fait,
le Brexit a tellement été vendu comme l’espérance de lendemains mieux chantants
qu’il faut absolument faire valoir des avantages supérieurs à ceux obtenus via
l’Union européenne. Le Japon absorbe environ pour 18 millions de livres de stilton. Contre 2,13
millions d’euros de fromages à pate persillée français (divers bleus, roquefort,
saint-Agur, persillé des Aravis, carré d’Aurillac…).
En 2034, l’accord
européen prévoit que ces fromages ne seront plus taxés au Japon (ils le resteront
à hauteur de 27,0 % jusque là, ce qui vaut aussi pour les stiltons jusqu’au
31 décembre, date d’entrée en vigueur du Brexit). Et quoi pour le haggis, la
panse de mouton farcie ?
Sur un
autre front, le Royaume-Uni s’est mis à dos Ben Cohen et Jerry Greenfield
(crèmes glacées Ben & Jerry, filiale Unilever) au sujet des migrants
traversant illégalement la Manche. On ne sait si, en mesure de rétorsion, le
glacier prépare une glace « goût roquefort ». “Freeze them out”
a titré le Daily Mail qui prêche déjà le boycott. Pas de quoi cependant
bloquer les négociations avec les États-Unis, pour le moment au point mort.
samedi 8 août 2020
Quand le Réseau Voltaire contredit Thierry Meyssan
Mais Beyrouth détruit, c’est forcément Israêl, forcément
Sur le
site du Réseau Voltaire Thierry Meyssan, accompagnant sa « démonstration »
d’images détournées, voire trafiquées, attribuait la destruction de Beyrouth à « une
arme nouvelle israélienne », atomique, forcément atomique. Depuis, le site
a rectifié ou plutôt démenti certaines allégations, mais s’accroche toujours à
l’observation d’un champignon atomique, photo à l’appui.
L’adage « une information puis un démenti, deux informations » vient de se vérifier sur le site du Réseau Voltaire. Je ne sais d’où provient la photo d’un nuage de fumée qui « formait un champignon comme lors des explosions atomiques » au-dessus d’immeubles situés je ne sais où. Mais le site la considère toujours authentique depuis le 5 aoûit dernier.
En
revanche, le 7, sous le titre « Correction et précisions », des
correctifs ont été apportés à l’élucubraton de Thierry Meyssan de la nuit
précédente. L’illustration, montrant un tout autre nuage « est apparue
être un faux réalisé à partir d’une séquence de CNN ». Faux réalisé par qui ?
On ne vous le dit pas mais on peut vous laisser penser : qui a intérêt à
masquer, manipuler « la vérité », la vraie de Chez Vrai ?
En sus « la
photo de Benjamin Netanyahou n’est pas la bonne » car l’Israélien ne
pointait pas l’emplacement du port mais « un site du Hezbollah sur le bord
de l’autoroute à proximité de l’aéroport ». Qu’à cela ne tienne, la « bonne
photo » doit certainement exister quelque part (soit celle de Netanyahu
désignant le port). Aux lecteurs de la fournir au site qui la fera figurer « à
la place de l’actuellle ».
Meyssan
avait tittré « Isarël détrtuit Beyrouth-Est avec une arme nouvelle ».
Pourquoi seulement la partie orientale de la ville ? Bizarrement le nuage
provoqué sur un site désertique syrien ayant servi de test préliminaire a
beaucoup plus d’ampleur que celui censé s’être élevé au-dessus du port de Beyrouth.
Mais gageons qu’on ne tardera pas à imaginer une explication plausible. Au
lecteur de s’en remettre à sa sagacité. Pour Meyssian, les engrais incriminés
sont « supposés être la cause l’explosion ». Il y avait pourtant du
nitrate, sans doute entreposé aux fins de masquer « le tir d’un missile
comportant une autre arme nouvelle ». Du nitrate israélien ? À
vous de broder la suite.
Ni le
Mossad, ni les Gardiens de la révolution, ni même la CIA ne me glissant à l’oreille
des informations confidentielles, ne comptez pas sur moi pour vous éclairer sur
le sujet. Je veux éventuellement bien croire que des lampistes devront endosser
la responsabilité la catastrophe, comme le laisse présumer Thierry Meyssan dont
je salue au moins la forte réactivité. Dès que le reste du monde reste dans l’expectative,
lui encore plus prompt qu’un Donald Trump à twitter, trouve la réponse.
Meyssan
est loin d’être le seul à soutenir la thèse d’un missile. Le quotidien québécois
Le Devoir a rencensé des
dizaines de faux documents visuels, tous, comme la thèse de Meyssan,
oubliant qu’un impact nucléaire dégage une forte vague de chaleur.
Mais Meyssan
ajoute un grain de sel, ou de senevé, d’avoine, on ne saurait se prononcer :
si Beyrouth-Ouest aurait été, selon lui, préservée (je me dispense de vérifier),
c’est que cette partie Ouest aurait « été largement protégée par le slio
à grains ». C’est bête, l’armée israélienne aurait négligé ce léger
détail : la formidable résistance des silos à grains. Qu’on me permette de
proposer d’ériger des silos à grains sur le périphérique parisien afin de
protéger la ville des assauts de l’aviation prussienne, laquelle dispose, d’une
version nouvelle de dirigeables.
Voici
moins d’un mois, le 21 juillet (toujours sur le Réseau Voltaire), Meyssan casait
cet intertitre : « Washington et Tel-Aviv ne veulent pas détruire
le Liban ». Suivi de cette fulgurante
appréciation : « Personne n’ourdit de guerre contre le Liban et
surtout pas Israël ». Cherchez la logique.
vendredi 7 août 2020
Nicole Esterolle et la daube artistique contemporaine
Encore un
spécial copinage canin !
Jusqu’à
tout à l’heure, j’ignorais tout de Nicole Esterolle. Autant dire que ma fin
prochaine m’adviendra un tantinet moins idiot. Je le dois encore une fois à l’ami
Jiji (Jean-Jacques) Tachdjian des éditions de La Chienne. Comme tout prétexte m’est
bon pour faire sa réclame, je saisis illico celui-ci.
Je ne sais si Jiji Tachdjian est l’un des plus grands artistes mondiaux synchrones (de ce siècle et de la seconde moitié du précédent) ou l’un des plus géniaux graphistes-illustrateurs actuel depuis diverses civilisations fort anciennes. Je l’avais, enthousiaste, découvert en tant que prolifique créateur de polices de caractères. De ce point de vue, son talent est reconnu par les plus exigeants. Je ne suis pas pour autant un fanatique de toute sa surabondante création. Je salue à chaque fois le talentueux saltimbanque, mais pas au point de m’écrier bis ou ter constamment. Vu la fréquence qu’il s’impose, je ne vais pas risquer l’extinction de voix, si ce n’est le carcinome laryngé (l’ablation de mes amygdales sous anesthésie insuffisante m’incite encore à la prudence).
En fait,
je suis un admirateur mitigé (j’en prends, j’en laisse, de La Chienne et du
reste). L’art, en général me laisse d’ailleurs aussi tiède que l’eau du Tube
de Toilette de Boby Lapointe). Je me suis un temps intéressé à la gravure,
car si la terre ment rarement, la gravure dure… durablement. Le figuratif
décoratif conserve mes ringardes préférences. Or donc, le foisonnement de
Tachdjian s’en écartant fréquemment, je m’autorise quelques réserves à l’occasion.
En revanche,
j’ai été bluffé par les chroniques de Nicole Esterolle, contemptrice non point
de l’art contemporain dans son ensemble, mais de la plupart des créations des financial
artists prisés des « grands circuits élitistes de l’art muséal »
dont les plus riches collectionneurs poussent les cotes (par réflexe mercantile,
souci d’optimisation fiscale, ou goût d’épater la galerie, allez tenter de
comprendre). Bon, l’Angel Bear de Richard Texier, sur le parvis de la gare du
Nord n’offense pas mon regard mais le baratin sentencieux le faisant valoir me
donne encore plus envie de lire Nicole Esterolle. Vacharde. Vous trouvez ses
textes sur le site du Vadrouilleur
urbain, ou celui du Magazine du Schtroumpf émergent.
Entre autres car il advient que la presse la sollicite. Cela donne, pour ne
citer qu’un exemple, ce commentaire d’une sorte d’installation de Mac Adams :
« cette œuvre avec pot de fleur renversé est celle que je préfère car
elle est la plus illustrative de la violence symbolique et de la puissance
terrorisant d’un discours capable d’imposer en tant qu’art une telle évidente
stupidité » (c’est en tout cas l’une des dernières en date mais comme
son prix n’est que de 8 300 euros, elle ne devrait pas tarder à régresser
dans le palmarès).
Bien,
Nicole Esterolle peut écrire ampoulé-classieux à propos des artistes « conceptualo-bidulaires ».
Mais aussi qualifier d’étrons grotesques deux sculptures transportant vers un « au-delà
de la laideur ». En gros, elle s’insurge contre le courant daubiste,
lequel repousse les limites du « gaucho-duchampisme bidulaire »,
qu’il soit soumis ou insoumis, peu lui chaud, et autres tendances magnifiées
par divers esthéticologues. Parmi ses têtes de turc, Buren, ou Koons et ses
croquignolades.
Pour résumer,
même hors de la compagnie complice de Tachdjian (dont La Chienne fournit les exemplaires
imprimés de ses gazettes, consultables sur le site yumpu.com), elle tient
sacrément la route, la Nicole. Ses gazettes renommées niouzes en sont au
trentième numéro, daté d’août.
Elle enrichit
aussi un Nicole’s Museum (en ligne), un blogue-notes, une page
FB. Sur laquelle je constate que Cécile Carière (artiste « singulière »,
quand vous n’êtes pas du milieu des critiques d’art, casez l’épithète, on vous
le reprochera rarement) est du nombre de ses abonnées. Vous êtes ici aussi chez
vous, Cécile, revenez quand vous voulez...
Un autre
ami, l’écrivain Alain (Georges) Leduc, qui finalise un livre fort peu complaisant
sur Yves Klein, a peut-être consulté l’ouvrage La Bouffonnerie de l’art
contemporain (J.-C. Godefroy éd.), de la dite. Je ne sais s’ils se trouvèrent
des goûts en commun, mais des dégoûts, assurément.
Pour en revenir à Jiji Tachdjian, créateur déconcertant (c’est comme singulier, vous pouvez abondamment le caser sans risque), je constate avec plaisir qu’il sait toujours judicieusement s’acoquiner (entendez : copiner). Qu’il en soit ici, une fois de plus (et là, de mieux encore) remercié. Il déplaît aux tartufes mais est apprécié aussi dans les HLM (clin d’œil à Pierre Perret, poète sensible — pardonnez l’apparente redondance, certains le sont peu). Mais comme il est susceptible de plaire aussi aux publics d’un Patrick Sébastien, auquel je rends aussi hommage au passage en raison de sa grande culture éclectique) ou des films du regretté Jean-Pierre Mocky, on se doute bien que le ministère de la Culture ne lui commandera pas une fresque urbaine ou l’habillage de Beaubourg lors des prochains travaux d’entretien. Le pire est qu’il s’en honore. Ce qui n’est pas le moins du monde respectable. Bien au contraire, comme pourrait sans doute le conclure Nicole Esterolle. Mes compliments, Madame !