Mais Beyrouth détruit, c’est forcément Israêl, forcément
Sur le
site du Réseau Voltaire Thierry Meyssan, accompagnant sa « démonstration »
d’images détournées, voire trafiquées, attribuait la destruction de Beyrouth à « une
arme nouvelle israélienne », atomique, forcément atomique. Depuis, le site
a rectifié ou plutôt démenti certaines allégations, mais s’accroche toujours à
l’observation d’un champignon atomique, photo à l’appui.
L’adage « une information puis un démenti, deux informations » vient de se vérifier sur le site du Réseau Voltaire. Je ne sais d’où provient la photo d’un nuage de fumée qui « formait un champignon comme lors des explosions atomiques » au-dessus d’immeubles situés je ne sais où. Mais le site la considère toujours authentique depuis le 5 aoûit dernier.
En
revanche, le 7, sous le titre « Correction et précisions », des
correctifs ont été apportés à l’élucubraton de Thierry Meyssan de la nuit
précédente. L’illustration, montrant un tout autre nuage « est apparue
être un faux réalisé à partir d’une séquence de CNN ». Faux réalisé par qui ?
On ne vous le dit pas mais on peut vous laisser penser : qui a intérêt à
masquer, manipuler « la vérité », la vraie de Chez Vrai ?
En sus « la
photo de Benjamin Netanyahou n’est pas la bonne » car l’Israélien ne
pointait pas l’emplacement du port mais « un site du Hezbollah sur le bord
de l’autoroute à proximité de l’aéroport ». Qu’à cela ne tienne, la « bonne
photo » doit certainement exister quelque part (soit celle de Netanyahu
désignant le port). Aux lecteurs de la fournir au site qui la fera figurer « à
la place de l’actuellle ».
Meyssan
avait tittré « Isarël détrtuit Beyrouth-Est avec une arme nouvelle ».
Pourquoi seulement la partie orientale de la ville ? Bizarrement le nuage
provoqué sur un site désertique syrien ayant servi de test préliminaire a
beaucoup plus d’ampleur que celui censé s’être élevé au-dessus du port de Beyrouth.
Mais gageons qu’on ne tardera pas à imaginer une explication plausible. Au
lecteur de s’en remettre à sa sagacité. Pour Meyssian, les engrais incriminés
sont « supposés être la cause l’explosion ». Il y avait pourtant du
nitrate, sans doute entreposé aux fins de masquer « le tir d’un missile
comportant une autre arme nouvelle ». Du nitrate israélien ? À
vous de broder la suite.
Ni le
Mossad, ni les Gardiens de la révolution, ni même la CIA ne me glissant à l’oreille
des informations confidentielles, ne comptez pas sur moi pour vous éclairer sur
le sujet. Je veux éventuellement bien croire que des lampistes devront endosser
la responsabilité la catastrophe, comme le laisse présumer Thierry Meyssan dont
je salue au moins la forte réactivité. Dès que le reste du monde reste dans l’expectative,
lui encore plus prompt qu’un Donald Trump à twitter, trouve la réponse.
Meyssan
est loin d’être le seul à soutenir la thèse d’un missile. Le quotidien québécois
Le Devoir a rencensé des
dizaines de faux documents visuels, tous, comme la thèse de Meyssan,
oubliant qu’un impact nucléaire dégage une forte vague de chaleur.
Mais Meyssan
ajoute un grain de sel, ou de senevé, d’avoine, on ne saurait se prononcer :
si Beyrouth-Ouest aurait été, selon lui, préservée (je me dispense de vérifier),
c’est que cette partie Ouest aurait « été largement protégée par le slio
à grains ». C’est bête, l’armée israélienne aurait négligé ce léger
détail : la formidable résistance des silos à grains. Qu’on me permette de
proposer d’ériger des silos à grains sur le périphérique parisien afin de
protéger la ville des assauts de l’aviation prussienne, laquelle dispose, d’une
version nouvelle de dirigeables.
Voici
moins d’un mois, le 21 juillet (toujours sur le Réseau Voltaire), Meyssan casait
cet intertitre : « Washington et Tel-Aviv ne veulent pas détruire
le Liban ». Suivi de cette fulgurante
appréciation : « Personne n’ourdit de guerre contre le Liban et
surtout pas Israël ». Cherchez la logique.
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