dimanche 25 août 2019

Brexit : Le Donald (Trump) et le Boris “Bojo” Johnson font leur numéro

Le Donald et le Bojo font pression sur l'Union européenne

Bras dessus-bras dessous, accolades et congratulations : Donald Trump et Boris Johnson ont joué la totale complicité à Biarritz et se sont jurés mutuellement que les promesses engagent ceux qui les écoutent.
Alors que Boris Johnson, avant de partager un petit-déjeuner avec Donald Trump, avait déclaré que la négociation d’un accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis ne serait pas une traversée par grand vent sur une mer calme, d’un jour à l’autre, tout va pour le mieux. Embrassons-nous, Foleville…
Ce sera, entre les deux pays, un très vaste accord commercial, peut-être pas conclu dès le 1er novembre mais « très vite ». Parce que lui et le Bojo sont en phase, que son interlocuteur est « fantastique » (contrairement à Theresa May). L’accord sera « le plus grand qu’il il n’y ait jamais eu », assure Trump. Normal, il est « l’élu » du Seigneur, “The Chosen One”, et le Bojo n’est pas loin à ses yeux d’être l’ange Gabriel, sans doute pas tout à fait son alter ego, mais presque tout comme.
Sauf que, s’il suffit d’être deux pour danser le tango, en matière de négociations bilatérales portant sur les domaines industriels, commerciaux et financiers, c’est un peu plus complexe.
Les restrictions à l’exportation de produits britanniques outre-Atlantique sont multiples, tandis que le Royaume-Uni a beaucoup plus facilité l’activité des entreprises étasuniennes sur son territoire. Les États-Unis sont l’un des pays les plus protectionnistes qui soit au monde. Tout est bon pour, par exemple, barrer le marché à un produit alimentaire (la tourte de porc, ou la cornish pasty, par exemple). Tandis que si, comme l’a dit Trump, le Royaume-Uni n’avait plus « le boulet [de l’UE] au pied », tout sera plus facile pour y exporter des produits américains.
Mais Trump ou Johnson sont prompts à se dédire d’un jour à l’autre, voire d’une heure sur l’autre… Ainsi, Bojo s’est bien évidemment félicité de l’attitude et des bonnes paroles du Donald matinal, mais dans l’après-midi, il commentait que si les États-Unis désirent conclure un accord en un an seulement, « ce serait vraiment très rapide​», car le marché américain est « parfois » sérieusement bouclé. Parfois seulement ?
Eh oui, être une femme libérée (de l’Union européenne) se vouant à un amant américain, « c’est pas si facile ».
Pour Johnson, Biarritz a tout d’abord été un terrain de jeu à « c’est celui qui le dit qui l’est ». Donald Tusk, ancien Premier ministre polonais, président du Conseil de l’Union, avait rappelé que Johnson était le troisième dirigeant britannique avec lequel il s’entretient sur le Brexit et que ce dernier risquait de devenir pour la postérité “Mr No Deal”. Pas du tout, a rétorqué Bojo. Ce sera toi et les tiens qui resteront les M’sieurs-Dames « Pas d’accord ». Car lui, il est ouvert, béant même, à tout accord le satisfaisant ainsi qu’à la majorité de ses électeurs conservateurs. Par exemple, un accord assorti de la réduction du montant de la compensation à verser à l’UE de 39 milliards de livres à… environ sept seulement. Parce qu’avec lui tout a changé, qu’il a refait ses calculs. Sept milliards, c’est mieux que rien. Voici peu, c’était, pour lui, pas le moindre penny.
Et puis yaka-faukon, et puis tusé, toutéfacil… L’UE n’a besoin que de renoncer à donner à la République d’Irlande les garanties d’un bakstop et… la bigamie Royaume-Uni-Union Européenne-États-Unis se passera pour le mieux.
Ce à quoi Tusk a rétorqué qu’il appartenait à Bojo d’avancer « des idées opérationnelles, réalistes et acceptables » par l’Irlande et les 26 autres pays (sans compter quand même, par exemple, la Norvège et la Suisse et des pays associés non-décisionnaires).
Petite anecdote… Alors qu’Emmanuel Macron avait laissé entendre que Bojo était disposé à faire du Royaume-Uni le vassal des États-Unis, sa sœur, Rachel Johnson a renchéri à l’occasion d’un tweet : « Chaque président a besoin d’un Johnson ». Et c’est de Trump et de son frère dont il est, pour elle, question. Soit de Bojo, l’homme à tout faire, le factotum du Donald.
Lequel, après avoir laissé l’Élysée annoncer que les membres du G7 (dont lui-même) laissaient les coudées franches à la France pour s’adresser à l’Iran, a attendu quelques heures pour moucher Macron : qu’il fasse avec les Iraniens ce que bon lui semble, cela ne l’engage pas, lui. « On va continuer à agir chacun dans son rôle », a donc rectifié Macron.
Trump décide de tout souverainement… Abe Shinzo, le Premier ministre japonais, l’assure que Kim Jong-un, le dictateur nord-coréen, viole des résolutions de l’Onu en procédant à des essais de missiles, Trump lui répond que c’était prévu entre les États-Unis et la Corée du Nord… Pas de quoi se froisser, et de toute façon, l’Onu, Trump s’en balance. Comme d’ailleurs du G7, en fait. Ou des mesures de rétorsion chinoises, des risques de récession généralisée, de l’Amazone en feu, comme d’ailleurs de Boris Johnson si celui-ci se rebiffait.
Quand le Donald qualifie de Bojo de ”right man for the job”, il faut comprendre que lui décide et Bojo exécute. Soit en substance : rejette la responsabilité sur l’UE d’une sortie sans accord du Royaume-Uni, fais-toi réélire, et tu auras tes gages plus peut-être une petite prime.
Tout le jeu de Johnson consiste à présent soit à prolonger les vacances du Parlement britannique de cinq semaines, soit à se faire révoquer à l’occasion d’une motion de censure pour préparer des élections générales auxquelles l’électorat conservateur est préparé (et les autres électeurs travaillés au corps à la faveur d’une campagne en ligne et audiovisuelle sans précédent assurant que le Brexit sera sans douleur). Et si cela suspendait le Brexit (à condition que l’UE y consente), ce sera la faute du travailliste Corbyn ou de tout autre.
Une fois réélu, assurera-t-il, il sera en position de force à Bruxelles. Ce ne seront plus sept milliards, mais six, mais cinq… Jusqu’au faire rendre gorge aux 27 avec l’appui de Donald Trump menaçant les vins français, puis les fromages de Hollande, puis les brocolis italiens, et les saucisses allemandes. En parallèle, du moment que Johnson ne touche pas à la taxation des Gafas d’Amérique, des micro-brasseries britanniques (pas toutes…) seront autorisées à écouler quelques bouteilles outre-Atlantique… un jour, ou l’autre, ou le suivant.
En attendant, Johnson assure à Tusk qu’il est en phase avec l’Union européenne sur l’Ukraine, la Russie, l’Iran, Hong Kong… « Tout à fait, mon petit Bojo » a répondu Tusk poliment. Comme cela ne contredit pas les positions de Trump, cela ne mange pas de pain. « Quoi qu’il advienne, les liens étroits entre le Royaume-Uni et nos amis européens persisteront après le 31octobre, » a renchéri Johnson.
Ce qui est clair, c’est que Trump considère que le Royaume-Uni sera un partenaire plus commode hors de l’UE qu’en dedans. Mais on peut finir par se demander, comme le laisse entendre Marc Bassets d’El Pais, si ce n’est pas simplement parce qu’Obama soutenait le contraire, et qu’en fait le Royaume-Uni était un bon relais à Bruxelles dont il ne fallait surtout pas se priver.
Ce qui est évident, c’est que Boris Johnson a fait grand cas de sa relation avec Donald Trump, conviant les chaînes et radios britanniques à relayer ses propos sur sa fermeté accrue vis-à-vis de Bruxelles, fort de l’appui américain… Mais pour la presse nord-américaine, canadienne incluse donc, c’est un sujet fort mineur, voire un non-sujet. It’s China, stupid! La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, les relèvements de taxes, la parité des deux devises, sont de tout autres mobiles de préoccupations…
Bojo constatera demain, lundi, si ses bons mots ont eu une influence sur le cours de la livre sterling. Lequel dépendra surtout de la tournure des relations sino-américaines.

DAB : les distributeurs de billets se font plus rares

Moins d'agences bancaires, moins de distributeurs : les zones rurales affectées

Ce n’est pas tant pour faire payer sans contact de petites sommes (avec une carte bancaire ou une application de téléphone portable) qu’en raison de leurs coûts de fonctionnement que les banques retirent des distributeurs de billets.
Après les cabines téléphoniques (rarissimes depuis début 2018 en France, vouées cette année à la disparition en Espagne), les distributeurs de billets ?
Un exemple : Montjean (Maine-&-Loire). La Poste n’est plus, la petite agence d’une banque « mutualiste » aussi, et le distributeur de billets proche du pont sur la Loire, du tabac-journaux et du seul « rade » de la ville a disparu. C’est au supermarché « central » (pas trop éloigné du cœur géographique de la cité) que se traitent des opérations postales courantes et la possibilité de se munir de billets.
Montjean, devenue l’une des communes de l’agglomération Mauges-sur-Loire, n’est pourtant pas en perte de vitesse ou d’attractivité (touristique et commerciale). Au contraire, un lotissement mixte (habitats, commerces, bureaux) sort de terre face à l’esplanade du marché…
Mais le coût moyen annuel du maintien d’un DAB est d’environ 14 000 euros par automate. Il faut l’alimenter en billets, le réviser à l’occasion, &c.
Les moins rentables, surtout situés dans des communes de moins de 2 000 habitants, dans des départements moins peuplés (Creuse, Haute-Saône, Lot, Meuse…), sont plus particulièrement affectés. Près de 3 000 communes dotées de DAB en ont perdu depuis 2015, dont 198 ayant vu disparaître l’unique appareil.
Le classement par densité géographique place désormais la France tout juste au-dessus de la Slovaquie. Elle reste pourtant, au nombre d’appareils, au troisième rang, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, et devant l’Espagne et l’Italie par rapport à la densité de population.
Mais la tendance européenne est presque partout à la baisse. Au Royaume-Uni, elle s’accélère (plus de 300 suppressions mensuelles, plus de 5 000 ATM retirés au cours des 18 derniers mois).
C’en est au point que les législateurs s’inquiètent. En France, courant septembre ou octobre, le sujet devrait être débattu d’abord en commission parlementaire. Un député britannique veut déposer une proposition de loi…
En revanche, le nombre d’appareils permettant de recharger une carte bancaire (ou l’application téléphonique) de débit immédiat (dans des commerces la plupart du temps) est à la hausse.
Bien évidemment, ce sont les personnes âgées, celles ne pouvant disposer d’un véhicule ou s’en servir, les moins fortunés, qui pâtissent davantage de cette situation. C’est le cas par exemple de vieilles dames ou d’handicapés, de convalescents, rémunérant des voisins en liquide pour obtenir de menus services car ne bénéficiant pas (par ignorance ou choix) d’aides à domicile.
La fermeture d’agences en zones rurales affecte aussi les petits commerçants qui doivent changer des billets contre de la monnaie en effectuant de plus longs trajets. Et ceux rechignant à répercuter sur leurs prix le montant de la commission interbancaire (dans l’Union européenne, 0,2 % pour les cartes de crédit, 0,3 pour celles à débit immédiat).
Le système de cash-back (en France, acheter chez un commerçant le pratiquant un objet d’un prix minimal d’un euro, régler 61 euros par carte bancaire pour en recevoir 60… si toutefois le commerçant ne facture pas ce service) est présumé devoir se généraliser. Mais on ne voit pas trop le commerçant ambulant en zone rurale se précipiter pour le proposer.
Cette raréfaction des DAB et des agences peut aussi faire fuir les touristes : au passage, après le Brexit, évitez le Royaume-Uni car les frais de communications téléphoniques et les commissions (change, &c.) de paiement par carte vont grimper et il n’est pas du tout sûr que le fléchissement de la livre compensera. Quant aux Britanniques, ils se feront plus rares sur le continent.

Les Lieux de Roger Vailland en ligne...

Les principaux lieux où vécut ou que fréquenta l'écrivain Roger Vailland

On ne devrait jamais rédiger dans un état de... quoi... fatigue, exhaustion ? Bref, le document sur les lieux de Roger Vailland est en ligne et mes prières adressées à moi-même n'ont pas été exhaussées, euh, exaucées...
Bon, peu importe... Sur le document « Les lieux de Vailland », 28 pages PDF, il était question de créer des cartes interactives, chaque toponyme renvoyant vers une notice idoine du site roger-vailland.com. Et puis, et puis... Lassitude : si vous survolez, vous ne serez redirigés que vers l'entrée correspondante (lien interne), sauf... fausse manip, erreur, bourde.
De plus, restent des scories... Genre point à la suite d'une entrée. Véniel, mais que je n'aurais pas dû m'autoriser. Plus toutes celles que je n'ai pu déceler (coquilles ? allez savoir...). Honte, honte, honte. Reste à peu près l'essentiel : non pas seulement signaler que Roger Vailland résida à..., se rendit à..., mais tenter d'expliciter le contexte.
Faire en sorte que les habitants de... ou leurs voisins, se disent, « ah bon ? Tiens donc ! ». Mais qui c'est, c'était celui-là ? Il avait une drôle de gueule, une drôle de réputation ; et que les touristes ou vadrouilleurs soient incités à faire un petit détour.
C'est aussi l'occasion de se remémorer qu'un Léon Zitrone (pour les moins de cinquante ans, c'était un type assez immense, dont tous vos parents se souviennent) constatait qu'avec Mauriac, dans les « Pays de l'Est », on lisait autant Roger Vailland, si ce n'était davantage, que François Mauriac (un écrivain qui vendit davantage de bouquins que d'Ormesson, et pour cause).
Bref, ces « Lieux », de l'Ain, de l'Indonésie, de Paris (nombreux rades dont quelques-uns subsistent sous la même enseigne, à la même adresse), pourraient... Quoi ? Éveiller votre curiosité, meubler un temps mort, vous hausser du col lors d'une séance du conseil municipal de votre petite commune (n'oubliez pas d'avertir le correspondant local, du Clairon, votre hebdo ou quotidien local) ?
J'aurais aussi aimé, comme avec les « Lieux d'Octave Mirbeau » (vous avez un petit module additionnel sur ce blogue-notes vous permettant de les retrouver), vous indiquer de bonnes adresses, des petits restaurants sympa (c'est Charly, l'homme au chapeau, Charles Duchêne, autre auteur, qui déteint sur moi). J'ai cédé à la tentation à la rare occasion. N'empêche, c'est le prétexte d'engager une conversation avec les aïeux du cru. « Ah, l'Roger ! » (suivra une anecdote authentique ou parfaitement inventée, qu'à cela ne tienne).
C'est sans prétention. Non point rédigé à l'intention des exégètes de Roger Vailland (quoique, divers tout petits trucs consignés leur auront peut-être échappé), mais de qui sillonne les voies communales françaises, emprunte encore des bateaux pour se rendre au loin, se souviennent des liaisons aériennes du temps d'avant.
C'est pour qui embarquerait un Charly dans son camping-car (ou un coton de Tuléar). Pour les rêveuses et rêveurs imaginatifs. Ou pour rien. Nib. S'entretenir le cerveau avant le gâtisme ?
Roger Vailland (Meillonnas), la comtesse de Ségur (Vitré), peu importe au fond. À chacune-chacun son fil bleu. N'empêche, je vis dans une rue parisienne que fréquentèrent Balzac et Hugo. Parfois, cela me revient. Ou que l'ancien directeur du Matin (celui d'avant-guerre et de l'Occupation) vint dans ma tanière (familialement, familièrement). Parfois, cela me revient. Dérisoire ? Oui. Les objets inanimés n'ont plus forcément d'âme, de même pour les ruelles, les chemins, les routes, dont celle où se trouvait la plus fréquentée station-service d'Europe (Bel-Air). Mais rien n'empêche de leur en inventer une, avec Vailland ou qui vous voudrez... 



vendredi 23 août 2019

Trump idolâtres : pratiquez la Trump novlangue…

Un vrai afnosiado du Donald toit larper comme luiz’ôtre…

Lorsqu’une souveraine, un souverain européen zézayait, toute sa cour faisait de même… Voici, au bénéfice des idolâtres du Donald (Donald Trump) ou de sa famille, la manière de prononcer et écrire divers mots du vocabulaire courant…
The United Kingdom : The United Kingston ;
The Prince of Wales : The Prince of Whales ;
Lawmakers : Lawmurkers ;
Infantry troops : Infantroopen ;
Armed forces : armed forcef ou armed forcer ;
applicable : appliculble ;
obstacles : obselels ;
origins : oranges.
C’est tout à fait transposable en français car de nombreuses Françaises et Français ne jurent plus que par le Donald ou le Bojo (Boris Johnson) mais il convient de leur ouvrir la voie.
Ne dites plus :
Un linceul de Lorraine ;
Mais dites :
Une bière lorraine…
Euh non… Les Trump emploient toujours de par leurs oranges, Lotharingen… Mais j’extrapolais.
Ne dites plus :
Le grand remplacement fera que les originaires allogènes domineront…
Mais dites :
Le (…) que les oranginaires…
Ne dites plus :
Le Royaume uni…
Mais dites :
Le Royaume pierreux…
Ne dites plus :
Le Prince de Galles…
Mais dites :
Le Prince des baleines…
Ne dites plus :
Les législateurs…
Mais dites :
Les juristes bouseux…
Ne dites plus :
Les fantassins…
Mais dites :
Les chiards à pied de ligne…
Ne dites plus :
Applicable…
Mais dites :
Appluchible…
Ne dites plus :
Obstacles…
Mais dites :
Osolèles…
(Comme dans : « Okun osbolèle n’é insusmonlatebel pur le Donald »).
Dès la campagne électorale américaine, divers psychologues et psychiatres s’étaient interrogés publiquement sur la capacité mentale de Donald Trump. Depuis qu’il est président, même l’Hillbilly (l’équivalent du crétin des Alpes) ayant voté pour lui s’interroge. Dogpatch (non pas le district de San Francisco mais le hameau de Lil’l Abner, au Kentucky appalachien d’Al Capp) se gratte le scalp. Même Hairless Joe fait chuter quelques rares pellicules. C’est tout dire.
Mais de (trop) nombreux autres se congratulent : « i coz com’ nouz’ôtres ; kozons com’ luiz’ôtre ». Ouais, ouais, ouais, touz’ensanble…
Voyez, même la Marine, la Marion, elles n’osent pas, les trétesses !
On a souvent pris les électrices et les électeurs du Font national (devenu Rassemblement national) pour des abrutis incultes. Grossière erreur… Outre les arrivistes, j’ai connu, je connais encore, des gens (comme dit Mélenchon), ayant lu Lénine, Kant, Jankélévitch, Goethe, et voire même Denis Guénoun (ultra accessible par rapport à Jankélévitch, mais quand même…), Denis Robert, Hitler, Simone Weil, Prud’hon, Mussolini, Darien, Maurras, Vallès, Pannekoek, Makno, Gobineau, Roger Vailland et Nimier, Pif le Chien, Suzon et Suzette, et la comtesse de Ségur autant que Houellebecq, votant Front national, la tête altière, le menton rehaussé, et la lèvre supérieure fièrement rigide (with a stiff upper lip).
Bojo, le Donald, sont leurs espoirs… Des phares étincelants de la pensée libérale dominant l'immense convoi ferroviaire lancé à toute vapeur sur les rails de l’avenir radieux du social-nationalisme.
Mais parmi eux, des tièdes, des mous, des velléitaires… Sachez les reconnaître, distinguez le bon grain de l’ivraie : d’un côté les passéistes nostalgiques réactionnaires, de l’autre les véritables adeptes du Trumpspeak (le parler franc, vrai, terrien, qui ne trompe pas et regénère les vraies racines du vrai langage de la France Vraie). La France des oranges, celle de Jeanne Dard, ne se laissera pas berner. Ces faux-Chouans sont bleu-cerise et cerise-bleue. La France violette pâle (rouge, blanc, bleu) aux étoiles de nos provinces (le drapeau violet à pointes de badiane sera notre oriflamme), ne sera pas leurrée.
Ce n’est plus d’un Rassemblement national mais d’un Redressement national dont nous avons urgemment besoin. Et cela passe par de tout petits « riens ». Tellement essentiels. Le langage, c’est la pensée. Komanzé par vous ekzeurcé pour être exssaucés.
Ah, au fait, sur les Juifs... Avant, c'était simple... À présent, ils ne sont plus à mettre dans le même four... Lors du pogrom, agissez avec discernement... Il y a les pro-Trump (scuzez-nous pour le dérangement...) et les anti-Trump (épargnez les tableaux, sculptures, œuvres d'art et objets de valeur).

jeudi 22 août 2019

Brexit : l’Irlande du Nord demande à l’Union européenne de tenir bon

Une majorité de parlementaires d’Irlande du Nord pour le “backstop

Coup dur pour Boris Johnson qui fait du backstop (ou « filet de sécurité ») sa condition sine qua non : une centaine de parlementaires d’Irlande du Nord (54 %) ont écrit à Donald Tusk pour demander que l’Union européenne s’en tienne à l’accord passé avec le gouvernement de Theresa May.
Boris Johnson et son gouvernement ne veulent pas rétablir des contrôles douaniers à la frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande…
Et pour cause, de toute façon, le 1er novembre, il serait tout à fait impossible de sécuriser les 300 points de passage de la frontière s’étendant sur 500 km. Sauf, bien sûr, à dégarnir les postes frontaliers portuaires de la Grande-Bretagne de fonctionnaires afin de les affecter en Irlande…
C’est tout aussi inenvisageable : le gouvernement conservateur veut, dès le 1er novembre, contrôler les entrées de tous les citoyens de l’Union européenne. Mission impossible, s’accordent à rétorquer tous les experts, en particulier ceux des milieux patronaux. Faire de la Grande-Bretagne une passoire pour tout immigré sauf depuis la frontière irlandaise serait une gageure…
La majorité conservatrice ne tient qu’à un siège… Et elle repose sur l’alliance avec les Unionistes d’Irlande du Nord (ceux du DUP, le parti unioniste démocrate, fort de dix sièges au Parlement de Londres). Mais, en Irlande du Nord, ces Unionistes ne sont pas majoritaires. Le Sinn Fein (favorable à la réunification), le SDLP (les travaillistes), Alliance (pro-européen) et le Green Party (les Verts) se sont concertés : leurs membres ont co-signé une lettre ouverte à Donald Tusk, le président du Conseil de l’Union européenne…
En substance elle réclame que l’UE reste ferme sur les positions négociées avec le gouvernement de Theresa May : ne cédez rien sur le “backstop”.
Or le maintien d’une frontière ouverte conditionne aussi l’acceptation par le Congrès américain d’ouvrir des négociations bilatérales avec le Royaume-Uni. Donald Trump et la Maison blanche peuvent proclamer qu’un accord commercial « fantastique » serait envisagé dès le 1er novembre, il devrait être approuvé par le Congrès.
En fait, tout le monde craint que les groupes nord-irlandais issus de l’IRA (pour résumer, les catholiques ou apparentés favorables à la réunification irlandaise) repartent au combat contre les forces de l’ordre (donc, aussi les policiers aux frontières et les douaniers) si la frontière était rétablie. Dans cette perspective, Boris Johnson serait contraint de refaire intervenir l’armée britannique (en fait, surtout des régiments anglais).
Resterait la « solution » suggérée par la chancelière allemande, Angela Merkel, soit que le Bojo sorte de sous sa tignasse, sous 28 jours à présent, des dispositifs techniques de contrôles douaniers et autres. Ce qui revient à recréer une sorte de frontière virtuelle, non matérialisée par des postes de contrôle policier et douanier.
Ce qui fut discuté pendant trois ans entre les gouvernements conservateurs antérieurs (Theresa May fut désignée Première ministre le 1er octobre 2016, des négociations avaient été entamées antérieurement, après juin 2016 et le referendum britannique sur le Brexit).
En fait, Angela Merkel s’est contentée d’un « bon mot » avec cette suggestion de laisser Bojo présenter un compromis acceptable sous 30 jours (ou plus). Sa majorité parlementaire exclut que cela soit possible, le gouvernement français n’y accorde aucun crédit et de toute manière, ce ne sont ni Angela Merkel ni Emmanuel Macron qui peuvent négocier directement avec le Royaume (provisoirement) Uni.
Mais Bojo est coincé : s’il ne trouve pas un accord avec Farage (ex-Ukip) du Brexit Party, les conservateurs ne peuvent espérer retrouver une majorité après des élections…
Or, après le Brexit dur, le Brexit sans accord (no deal), voici que Nigel Farage introduit un autre qualificatif : le Brino… Soit le Brexit in Name Only… Selon Farage, Bojo s’apprêterait à obtenir des modifications superficielles de l’accord prévu entre Theresa May et l’UE. Il fait en réalité monter les enchères : il ne veut pas de concurrent conservateur se présentant dans ses « fiefs ».
Le scénario semblerait (conditionnel impératif) « simple ». Depuis que Bojo est au Number Ten (10, Downing  St.), les électeurs conservateurs passés au Brexit Party reviennent dans le giron d’origine, les travaillistes pro-Brexit désertent un peu le Labour… Pour conserver ses transfuges conservateurs, Farage doit soit obtenir un accord électoral, soit insister sur le fait que Bojo manquera à sa parole, signera (sans l’accord du Parlement) un accord rideau de fumée, trompe-l’œil, un Brexit « nominal », poudre aux yeux.
Boris Johnson a deux options : la sortie sans accord (no deal) ou les prolongations (il rappelle le Parlement, déclenche une motion de censure contre lui-même, et tente de retrouver une majorité à l’issue d’élections générales). Dans ce cas, l’UE pourrait accepter (ou non) une report… Ensuite, il pourrait faire passer l’approbation d’un accord superficiellement plus « avantageux » pour le Royaume-Uni. Farage et les conservateurs déçus tempêteraient, s’égosilleraient, en vain…
Il faut bien comprendre que les Brexiters restent vent debout, considèrent que Bojo aurait dû remettre à sa place Emmanuel Macron (qualifié de Naboléon-le-minus), envisagent que Merkel sera le maillon faible de l’Union, voire que l’exemple britannique incitera l’Allemagne à quitter et la zone euro et l’UE. Bref, que le « fascisme bleuâtre » bruxellois vit son crépuscule avant la débandade, que le Royaume-Uni will rule again over the seas, &c.
Les Brexiters conservent leur confiance en Bojo en dépit du fait qu’il avait annoncé qu’il ne rencontrerait aucun dirigeant du continent membre de l’UE tant que Bruxelles n’aurait pas renoncé au backstop. Et de deux déjà… Et Donald Tusk, comme le successeur de Guiseppe Conte (le président du conseil italien) sont membres du G7 (des représentants de l’Espagne, de l’Australie, et de divers pays africains ont aussi été conviés à titre d’observateurs). Enfin, Bojo, pourquoi donc venir au G7 ?
La question de Gibraltar sera-t-elle évoquée en coulisses ? Selon un document officiel britannique, diffusé fin juillet, Operation Yellowhammer (ce qui peut aussi se traduire par Opération Grosbec casse-noyaux, voire « bonbons »), Gibraltar ne serait guère préparé à faire face aux conséquences d’un Brexit dur ou sans accord. Ce que Fabio Picardo (ministre en chef de Gib’) a contesté sans convaincre son opposition…
Petit apparent avantage pour Bojo : Angela Merkel a explicité son offre de parvenir à un accord d’ici au 20 septembre à présent. Cela pourrait attendre le 31 octobre, a-t-elle précisé lors d’une rencontre avec la presse à La Hague… Mais en fait, cela ne change rien à la position allemande : wait and see… Voir si l’opposition à Boris Johnson peut ou non s’accorder sur un gouvernement intérimaire. Le Labour, les libéraux démocrates, le Scottish National Party, Plaid Cymru (Pays de Galles), Change UK, et le Green Party vont se concerter la semaine prochaine. Objet des tractations : faire tomber Bojo, se mettre d’accord sur l’impétrant (Jeremy Corbin, un membre de l’un de ces partis, voire un conservateur dissident).
En résumé : que les Britanniques se débrouillent, l’UE ne lâchera pas la République d’Irlande, le pays le plus exposé aux conséquences d’une sortie sans accord.
C’est finalement ce que Merkel et Macron, l’une plus conciliante que le second, ont dit à Bojo… En Allemagne, on aimerait souhaiter que le Brexit soit moins dur (les conséquences pour l’industriel automobile seront lourdes), en France, Emmanuel Macron sait pertinemment que les Français n’en ont pas ras-le-béret des Britanniques dans leur ensemble, mais des Anglais empoisonnant l’Union européenne depuis les années Thatcher…
Bojo va rentrer dans son terrier de marmotte et tenter d’endormir l’opinion britannique, se targuer d’avoir progressé… Il n’a en fait recueilli que de bonnes paroles qui n’engagent à rien. Il pourra toujours couiner que l’intransigeance européenne l’oblige à sortir de l’UE sans accord. Mais pourquoi attendre la date butoir ? Fuera, Bar selbst, bar-te, bar da soli, bar eafto sas, bar siebie, bar-te, bar dig selv, casses-toi !

(en prime : dessin de Delambre, Jean-Michel, du Canard enchaîné), ci-contre...

mardi 20 août 2019

Records imbéciles : plus de 350 km/h à vélo…

Un Shadok pompe sur les pédales : record mondial battu

Un cycliste britannique a pu atteindre plus de 280 km/h à vélo, battant un record établi en 2018 (296 km/h)), et vise les 350 km/h l’an prochain… Pour quel bénéfice ? Gloriole, fatuité ? Autothérapie ? Allez savoir…
Tout le monde a eu vent des exploits farfelus des postulants à une entrée dans les Guiness World Records : plus grande construction en allumettes, plus longue chaîne de trombones, doyenne des trapézistes, champion de l’ingurgitation de bâtonnets glacés, plus haut arbre à chats, &c.
Quand il s’agit de records « sportifs » quelque peu insolites, on comprend déjà un peu mieux : plus rapide descente à skis en marche arrière… Quoique…
En revanche, si l’exploit « sportif » n’ouvre aucune perspective d’amélioration des équipements, de retombées positives (certes inférieures) bénéficiant à d’autres praticiens d’une discipline mettant en œuvre des moyens davantage à la portée d’un plus large nombre (voire de tout un chacun), à quoi bon s’en soucier ?
Je ne sais si vous vous rappelez des polémiques portant sur la publication ou censure des patronymes d’autres champions… en matière de terrorisme… Elle culmina en intensité après l’assassinat du père Hamel de Saint-Étienne-du-Rouvray en juillet 2016 par deux jeunes Français convertis à l’islam version État islamique (Adel K. et Malik P.). Le débat resurgira sans doute après le prochain attentat. Il y a du pour, du contre…
Dans le cas de Neil C., qui a atteint 174.33 mph sur une distance de 200 mètres, je ne vois pas pourquoi le nommer (vous retrouverez facilement son nom, il sera de nouveau mentionné l’an prochain lorsqu’il tentera de le dépasser sur un lac salé de l’Utah). Déjà, ce nouveau record a été établi sur une piste plate d’un aéroport du New-Yorkshire. Donc, non pas en se lestant de poids avant de dévaler une pente (un autre hurluberlu tentera sans doute de se faire un nom ainsi… au risque peut-être de mourir… ou de finir tétraplégique aux frais des cotisants à un régime de protection sanitaire).
Là, le dénommé Neil C. a pris aussi un fort risque en ne se munissant pas d’un parachute pour finir sa course comme un avion de l’aéronavale appontant. Il a opté pour un costume équipé d’airbags… Bon, si au moins cela pouvait convaincre des gens surestimant leurs forces (comme de jeunes retraités se remettant au vélo après des années et des années et entreprenant des randonnées au-dessus de leurs capacités… là non plus, je ne donnerai pas de nom…) de s’en équiper, pourquoi pas ?
Or donc, le vélo en question, très spécifique, aussi long qu’un tandem, est tiré par une Porsche jusqu’au moment où est atteinte la limite des 200 mètres à parcourir… On peut douter que ce modèle puisse apporter quoi que ce soit à d’autres prévus pour des utilisations différentes… C’est un prototype de… vélo destiné à surpasser ce nouveau record l’an prochain. Prototype de prototype, en quelque sorte. Et même si Porsche (marque Volkswagen AG) suscite des émules de constructeurs concurrents juste en vue de tracter des vélos, l’intérêt, hormis pour les fournisseurs de carburants, semble plus que limité.
Et quoi d’autre après ? Un vélo carrossé pour l’aérodynamisme maximal tracté par un jet ? Un missile ? Deux tonnes de kérosène pour rouler 200 mètres en bicyclette ? 350 km/h et davantage, cette fois sans les mains ?
Tout cela pour ça : « ne pas mettre pied à terre devant Paulette » (fille du facteur à bicyclette, comme le chanta Yves Montand — texte de Pierre Barouh — puis Laurent Voulzy) ? Si vous enfourchez ce vélo, sans traction automobile préalable, Paulette vous distance à l’aise.
Pour le moment, hormis une réclame pour une marque de casques de moto et scooters fabriqués dans un faubourg de Liverpool (osez le casque intégral pour rouler à vélo, quolibets assurés au passage), les retombées sont futiles. Pas que quoi à l’export franchir le mur du Brexit…
Mais pour que ce qui précède ne soit pas totalement inutilement dérisoire, à l’intention des joueuses et joueurs d’une prochaine édition de Trivial Pursuit (Quelques arpents de pièges au Québec), voici les deux précédents records :
·         * Fred R. (Pays-Bas), 1995 : 268,9 km/h ;
·         * Denise M.-K. (USA), 2018 : 296 km/h.
À comparer avec le record de chute libre (Felix B., Autriche, 2012) : 1 357,6 km/h (ou Mach 1,25 ; avec un saut à plus de 39 km d’altitude). Et ce fut à l’origine d’une question du baccalauréat (série scientifique, physique) de juin 2015.
Allez, je ferme mon robinet déversant d'insignifiantes inanités en débordant baquet...

mercredi 14 août 2019

Brexit : le petit débat de Boris Johnson en direct via Facebook

Bojo lance le Brexit « comme j'aime » en direct

Emmanuel Macron avait lancé un « Grand Débat national » du 15 janvier à début avril dernier. Boris Johnson s’est contenté, ce 14 août, d’un petit débat de 12 minutes, The People’s Prime Minister’s Questions, via Facebook Live. Économique…
Faute de session parlementaire outre-Manche, Boris “Bojo” Johnson a réuni environ 7 600 Britanniques pour répondre en direct à diverses questions lui étant adressées par divers auditeurs… The Donald (Trump) tweete, Bojo converse… Apparemment, les questions n’étaient pas sélectionnées car certaines, des plus farfelues (ou des invectives) se sont intercalées entre celles portant bien évidemment sur le Brexit, le système de protection sociale, la criminalité, &c. Mais en fait, Bojo n'a répondu qu'aux questions soumises une heure avant le début de son intervention, oubliant celles soumises en direct...
Ce « direct » est intervenu alors que les États-Unis ont promis qu’ils promettraient la lune (de miel) au Royaume-Uni...
Ce dès le 1er novembre prochain… Soit des accords commerciaux sur mesure. Qu’importe si les négociations s’étendront sur des années et que la Great America se taillera la part de l’aigle face au petit lionceau du Small United Kingdom…
L’argument du Premier ministre britannique est que les gens (comme dit Mélenchon) en ont plus qu’assez des débats parlementaires et des élections… Selon lui, l’Union européenne ne veut pas rediscuter car elle s’attend à ce que le Parlement britannique bloque la perspective d’une sortie du Royaume-Uni sans accord (no-deal Brexit). « Nous partirons le 31 octobre », coûte que coûte), a répété Bojo…
Histoire de bien se faire comprendre de Bruxelles, le gouvernement britannique a fait fuiter diverses mesures visant à garantir l’approvisionnement en denrées comestibles et médicaments. Tous les hôpitaux ont aussi été sommés de prendre toute disposition pour les citoyens européens se voient appliquées le tarif fort.
Ce dès le 1er novembre s’ils sollicitaient des soins. Cela va à l’encontre de toutes les assurances précédentes et impliquerait la réciprocité, à échéance rapprochée, de la part des instances sanitaires de l’Union européenne sollicitées par des patients britanniques…
Au fond, exprime-t-il, ce n’est pas lui qui désire un Brexit Halloween, c’est l’Union européenne qui tergiverse et va le forcer au no-deal. L’UE, assure-t-il, s’illusionne : une majorité des Parlementaires (celle des conservateurs n’est plus que d’un siège, et nombre d’entre eux se sont déclarés prêts à toute éventualité pour bloquer une sortie sans accord) ne pourra rien faire contre la volonté du « peuple » , des gens, qu’exprime Bojo. Le Speaker (président de l’assemblée) et l’ancien Chancellor (ministre des Finances) peuvent s’égosiller, cette « cinquième colonne » n’obtiendra rien.
Boris Johnson a aussi laissé entendre qu’il reprendrait ainsi, aussi souvent qu'il lui semblera utile, la parole… Ce qui lui épargnera de devoir tenir des conférences de presse (et se voir harcelé de questions techniques ardues) ou de négocier avec les représentants de l’Écosse, du Pays de Galles et d’Irlande du Nord…
« Je ne me lasserai jamais de vous dire ce que nous allons faire », a-t-il résumé. Ce en direct, sans intermédiaires… Sauf qu’il n’a pas répondu à toutes les questions pertinentes et qu’il s’est contenté de vagues assurances (notamment sur l’émigration maîtrisée, filtrée pour ne plus admettre que les meilleurs scientifiques, médecins, ingénieurs et spécialistes de la finance...).
C’est Churchill ressuscité, ne promettant plus du sang et des larmes, mais de passagers désagréments…
En fait, il table sur le fléchissement de la croissance en Allemagne, pays qui sera le plus sollicité pour garantir à la République d’Irlande, pays européen le plus fragilisé par le Brexit, des aides économiques conséquentes. Il n’est pas loin d’espérer non plus que les États-Unis lancent des séries de mesures contre les produits européens.
C'est le Brexit « comme j'aime » : après la première semaine, du 31 octobre au 7 novembre, les cadeaux promotionnels (balance commerciale excédentaire), le retour à l'équilibre, sans le poids superflu des immigrants... Votre bilan Brexit g-r-a-t-u-i-t... Bojo, votre « coach personnel » sur Facebook, YouTube, &c..
Cette initiative, selon Tom Peck, de The Independent, serait due à Chloe Westley, en charge de la communication numérique au 10, Downing Street. On ne sait si c'est elle en personne qui est chargée de « monitorer » les commentaires sur la page  @10downingstreet de Facebook. On en était, peu avant 19 heures, à presque 6 000. Tous répartis en deux larges groupes : de nouvelles questions poliment exprimées sur tout et n'importe quoi (minoritaire), des messages d'enthousiastes félicitations (ultra-majoritaire). Histoire de crédibiliser le tout, quelques contributions très critiques subsistent (de Julian Foon Pratt : « si les mensonges étaient des mouches, nous ne pourrions plus voir votre visage »). Lesquelles suscitent des réponses cinglantes de la part de partisans du Brexit...
Et puis, outre les outrances (par exemple utiliser EURSS pour l'Union européenne), se glissent des commentaires dénonçant la présumée partialité pro-EU des médias (dont la BBC). Les médias ou les 5th columnists (la cinquième colonne).  Bref, la « bonne parole » de Boris fait fondre la grasse intox.
Elle ne sera pas que directe... The Sun a remarqué que le parti conservateur embauche à tour de bras avant fin août-mi-septembre : tous les postes proposés sont ceux de directeurs de campagne électorale. Une débauche d'offres d'emploi « en vue d'élections générales après le Brexit ».
En fait, le gouvernement conservateur veut retrouver une majorité avant que se fassent plus rudement sentir les conséquences de la rupture d'avec l'Union européenne... Et avec ces rendez-vous de questions-réponses, Boris Johnson est pleinement entré en campagne électorale.


mercredi 7 août 2019

Royaume-Uni : « ne pas forcer les musulmans à s’intégrer »

Le communautarisme britannique plus efficace contre l’islamisme ?

Neil Basu, directeur en second de la police nationale britannique, a considéré qu’il ne fallait pas obliger les musulmans à s’assimiler…
To assimilate, to integrate sont de parfaits synonymes, comme les verbes français correspondants. To anglicize a pour « équivalent » franciser (je n’ai pas trouvé de verbe ou vocable avec british pour racine). Neil Bassu, lors d’une conférence de presse portant sur l’enquête relative aux assauts meurtriers du Pont de Londres (3 juin 2017 ; huit morts, 48 blessés), a développé son propos : « L’assimilation implique qu’on doit se dissimuler afin de progresser. Nous ne devons pas être une société l’acceptant ».
Neil Bassu, depuis 27 ans dans la police « métropolitaine » (nationale), est le fils d’un médecin indien et d’une Britannique… Il a gravi tous les échelons depuis îlotier en banlieue sud de Londres et est à présent directeur adjoint chargé du contre-terrorisme. Autant dire qu’il émet un avis « autorisé ».
Comment l’interpréter ?
D’une part les « populations musulmanes » françaises et britanniques ne sont pas identiques (pour le Royaume-Uni, entre 70  et 80 % des délinquants ou terroristes musulmans sont nés sur le territoire britannique ; en France, on ne sait trop…). Forte proportion d’Africains (du Nord et des ex-colonies françaises d’AOF principalement) en France, diversité plus marquée (avec nombre de Pakistanais supérieur) au Royaume-Uni.
D’autre part, force est de constater qu’un nombre beaucoup plus important de personnes « issues de l’immigration » occupent des positions électives, administratives, entrepreneuriales outre-Manche. Sadiq Khan est maire de Londres, Sajid Javid est le ministre des Finances (« ministre d’État » donc), et le Parlement compte un plus grand nombre de membres « issus de la diversité » que l’Assemblée nationale française.
Le Somalien musulman Magid Magid est maire de Shieffield. Le Franco-Togolais Fofi Yamgnane (qui fut secrétaire d’État deux ans seulement) était maire de Saint-Coulitz (420 habitants) : comparez…
Je ne me sens absolument pas qualifié pour tirer des conclusions. La conviction de Neil Basu est que les efforts portant sur l’éducation et la formation des jeunes gens doivent l’emporter (aussi en termes budgétaires) sur les mesures sécuritaires. C’est peut-être aussi le sentiment des hauts responsables de l’ordre public en France, mais je ne me souviens pas (ou plutôt plus) d’avoir entendu de tels propos de leur part (mentionner éducation et formation, parallèlement, si… mais non pas en ces termes).
Ma conviction intime reste pourtant que l’intégration doit l’emporter en France sur le communautarisme… Qu’elle puisse aussi passer, en dépit du clientélisme dont ont fait et font preuve des élus locaux de tous bords, par l’éligibilité d’immigrants à diverses fonctions représentatives.
Food for thought” : sans me prononcer, je n’en estime pas moins que les propos de Neil Basu méritent de franchir le Channel.

Maroc : deux jeunes Belges promises à la décapitation

Quelles sanctions encourent les supérieurs de l’instituteur marocain ?

Un instituteur marocain avait appelé à décapiter deux bénévoles d’un chantier de jeunesse en raison de leur tenue « indécente ».
En sus, une Belgo-Africaine en jupe courte... Il faut savoir
comment au Maroc, les plus noirs de peau sont considérés. 
Les blogueuses et blogueurs se contentant de répercuter ce qui est largement diffusé sur les sites de presse m’insupportent… En conséquence, je ne vais pas vous bassiner à propos des circonstances de ce fait-divers ô combien significatif. Les jeunes Belges étaient en short, sur un chantier de réfection d’une voie de communication proche de Taroudant (sud Maroc), &c. Vous trouverez.
Ce que je n’ai pas trouvé, c’est quel genre d’instituteur à pu appeler à trucider les jeunes filles. Car il ne s’agissait pas que de deux bénévoles, mais d’une bonne douzaine.
Les Magrhébins, tout autant qu’à présent les Israéliens, sont pointilleux à l’extrême lorsque des journalistes européens traitent de l’actualité de leurs pays respectifs. Alors, disons-le clairement : le Maroc n’est pas tout à fait déjà un pays obscurantiste. Le chantier fut bien accueilli localement aussi, même s’il mettait en lumière que les autorités locales et le Makhzen (l’entourage du roi) se fichent comme d’une guigne des fellahs du Rif ou du sud.
Sauf que… Depuis que l’affaire a été révélée, une grande partie de la presse marocaine n’en fait pas vraiment une affaire d’État. Ce qu’elle est. Soit cet instituteur ressort du ministère de l’Éducation nationale, soit de l’autorité du Pr. Saaid Amzazi, et des sanctions très dures doivent être prises : le supérieur immédiat de cet instituteur doit être sanctionné, et les échelons supérieurs expurgés pour laxisme. Là, on attend, on attendra sans doute longtemps. Soit il s’agit d’un vague enseignant de madrassa, et le ministre des Affaires religieuses doit rendre des comptes. Là encore, on peut s’armer de patience.
Mais au-delà du fait-divers qui fait suite à l’assassinat de deux touristes suédoises, en 2018, il faut s’intéresser au contexte général.
Le Maroc est devenu invivable. Même pour d’autres Maghrébins, Marocains, Algériens, Tunisiens, qui n’en supportent plus l’hypocrisie et l’incessant flicage confessionnel appuyé par les autorités légales.
Hors des enclaves touristiques (Marrakech, Essaouira…), et encore, les risques d’attentats, d’exactions, liés ou non à la religion (quand une femme est accusée d’enfreindre le ramadan, elle n’est pas seulement tabassée, mais dépouillée, volée…), font qu’il devient hasardeux de s’aventurer (que l’on soit Marocain, autre Maghrébin, Européen, autre…).
Pesant, pour user d’un euphémisme.
Chaque jour, l’islamisme radical gagne du terrain. Insidieusement (voyez, hors des grandes villes, dans leurs banlieues, dans les petites localités, les rideaux baissés le vendredi sous la pression de musulmans bien intentionnés). Les crimes d’honneur (ou maquillés tels pour obtenir l’indulgence des tribunaux) se démultiplient : voyez donc la rubrique faits-divers d’aujourdhui.ma. J’exagère, oui. La France catholique n’a que peu à envier au Maroc religieux, les assassinats d’épouses sont proportionnellement sans doute aussi fréquents, mais lisez-vous si fréquemment, dans la presse française, « Au nom de l’honneur, il égorge sa fille mineure » ? Avec, pour perpétuateur, un Savoyard, un Ardennais de xième génération ? Padamalgam’ : ce n’est pas parce que, de mémoire, le dernier en cas en date me revenant est celui d’un père de famille turc vivant en France que je ne pourrais envisager qu’un Français aux origines européennes ne puisse se livrer à tel acte.
N’empêche, plus personne n’est condamné en France pour adultère (« Elle trompe son mari avec son beau-père » : « les deux suspects traduits devant la justice »).
Le Maroc, ce n’est pas l’Arabie… Mais, craignant la police, les filles se regroupent pour aller en boîte de nuit, parce que se trouver dans une voiture avec un jeune homme, sans qu’il soit un parent proche ou un époux, implique la conduite au poste.
Alors, faut-il couper tout lien avec l’association Amuddu Chantiers sans frontières (de Taroudant) ou d’autres ? Parce que le roi et commandeur des croyants poursuit une politique de conciliation avec les imams et le parti PJD dont l’un des députés, Ali Lasri, commentant l’incident, a déclaré : « Le terrorisme laïque cherche à faire taire toutes les voix (…) j’ai critiqué la tenue des volontaires belges qui selon moi est inappropriée au genre des travaux. » Exact, sauf qu’il avait indiqué que leur tenue valait provocation…
Le terrorisme laïque… Nous sommes au Maroc ou dans la Turquie d’Erdogan ?
Car voyez ses autres déclarations (source lesiteifo.com) : « Je crois qu’ils se sont mis d’accord pour s’habiller de la sorte. Leur action n’est pas innocente. Ils voulaient tout simplement transmettre un message en s’affichant ainsi dans une région conservatrice comme Taroudant. ».
C’est clair : l’Union européenne organise des « lâchers de petites salopes » (Bigard) pour fomenter des troubles et déstabiliser le Maroc. Erdogan encore (ou les populistes hongrois, roumains, bulgares, serbes, &c.). Le complot international (de George Soros, des Illuminati, du Vatican, allez savoir…) contre les peuples. Si le roi Mohammed vi savait cela. Justement, il sait, et ne méconnaît pas son fragile équilibre. Craint que l’issue des évolutions algériennes se répercute, et s’accroche à se ménager le soutien des religieux musulmans lui restant favorables.
Mais plus il les conforte, davantage de plus radicaux l’emportent. Bientôt ce sera le roi impie qui laisse des jeunes belges en short émoustiller la saine jeunesse islamiste… Complot de l’Occident judéo-chrétien contre l’Islam, dont l’ex-Majesté est complice.
On en est à peu près là au Maroc. Je sais : je monte en épingle un fait-divers insignifiant… Ah bon ? Non, de juvéniles cuisses belges féminines ne vont pas provoquer un tsunami insurrectionnel. Jusqu’à prochaines cuisses. Croyait-on vraiment que l’attentat de Sarajevo de juin 1914 allait provoquer la Grande Guerre ? Et là, ne s’agit-il pas d’un attentat à la pudibonderie ?
Allez, jouer les Cassandre vous discrédite. N’empêche, subsiste en moi comme un doute…
Et les sanctions frappant ou non les supérieurs de l'instituteur de Taroudant nous éclaireront.

mardi 6 août 2019

Turquie : quand la censure n’est plus la censure…

Le « CSA turc » considère qu’interdire n’est pas censurer

L’« équivalent » turc du Conseil supérieur de l’audio-visuel (le CSA français), le RTÜK (Conseil suprême de la radio-télévision) considère que censurer c’est prévenir la diffusion d’informations et qu’interdire de continuer à émettre n’est pas censurer. Sauf que, une fois de plus, des dizaines de sites ou médias indépendants turcs viennent de se voir condamnés à ne plus rien faire paraître.
On peut toujours jouer sur les mots… Se faire censurer, c’est bien devoir soumettre à l’avance ce qu’on publie à une autorité régulatrice. Le RTÜK se borne à interdire par exemple les médias diffusant des contenus « affectant le développement spirituel et psychologique des enfants ou prônant le terrorisme ». Nuance…
Oui, mais le pouvoir turc n’a pas besoin de se soucier de l’avis du RTÜK pour faire interdire des médias… Les juges à sa dévotion s’en chargent. C’est ainsi que le site d’information Bianet (bianet.org) et nombre d’autres médias ou comptes des réseaux sociaux (des dizaines, 135 autres selon l’AFP) viennent de se voir notifier une interdiction à la suite d’une requête de la gendarmerie, donc du ministère de l’Intérieur turc.
Ce afin de protéger « la sécurité nationale et l’ordre public » : le même prétexte à visé l’encyclopédie Wikipedia en 2017 (toujours interdite d'accès).
Que diffuse (encore ce jour) Bianet ? Des sujets environnementaux, comme sur l’aménagement du lac Salda, l’exploitation minière dans la région de Çanakkale, la déforestation des monts Ida. Ou sociétaux, telle la diffusion d’une vidéo montrant des enfants turcs chanter « Mort aux Juifs » sous la conduite d’une cheffe de chœur et accompagnés de leurs mères ou parentes entièrement voilées. Il ne semble pas que les comptes Twitter l’ayant répercutée soient frappés d’interdictions.
Une forte attention est portée sur Bianet aux sujets traitant des droits des femmes. Ainsi, de la courbe croissante du chômage féminin (sans dire que le régime tend à décourager l’emploi de femmes).
Et puis, par exemple, la parole est donnée à l’universitaire Tuna Altinel qui, membre des Universitaires pour la Paix, fut interné plus de deux mois et en profita pour donner des leçons de français et d’anglais à des codétenus. Ni lui, ni ses avocats, n’ont su comprendre les raisons de son arrestation et son élargissement fut la conséquence d'une décision de la Cour constitutionnelle.
Il est aussi fait état des contrebandiers opérant au sud (donc passant au Kurdistan) tués sans sommation : la contrebande est le seul moyen de subsistance pour beaucoup de villageois de la zone frontalière que la Turquie veut étendre au nord de la Syrie… Mais cette fois, un groupe de villageois cherchait simplement à ramener des chevaux s’étant échappés.
Bianet a aussi contre lui d’être financé indirectement par l’Union européenne, des fondations ou organismes scandinaves, des associations, et de former de jeunes à l’éthique journalistique européenne…
Reporters sans frontières (RSF) a bien sûr émis une ferme protestation.
Pour le moment, sauf erreur d’inattention, le fil français de l’agence turque Anadolu (aa.com.tr/fr) n’a pas fait état de ces interdictions. En vedette, sur Anadolu, l’article « France : Féminisme et laïcité, le fourvoiement des grands principes ». Avec une défense et illustration des musulmanes mises au ban de la société française de par leur choix « d’afficher leur appartenance religieuse ». La femme musulmane voilée « est victime d’un acharnement politique et médiatique » du fait d’un « féminisme détourné » alliant « laïcité falsifiée » et « féminisme sélectif ».
Peut-être plus inquiétant : sauf erreur (bis), la version anglaise du site du quotidien Hürriyet (pourtant sensible d’habitude aux atteintes à la liberté de la presse) ne fait pas davantage mention de cette interdiction. Pas davantage (ter) que la version originale en turc.
En revanche, Cumhuriyet a donné la parole à l’avocat de Bianet qui relevait qu’auparavant certaines informations avaient été interdites, mais non l’intégralité du site. Le titre de Cumhuriyet est clair : « Une décision scandaleuse ». Le quotidien répercute aussi les protestations d’associations de journalistes turcs.
Selon l’avocat, l’interdiction pourrait être liée à la couverture antérieure par le site du procès Gezi (le parc Gezi avait été le siège d’un mouvement de protestation Taksim en 2013, 16 présumés organisateurs furent arrêtés de nouveau à compter de novembre 2017, leur procès ayant débuté le 24 juin dernier ; ils sont accusés de tout et n’importe quoi, y compris d’avoir détenu des publications de l’Union européenne).
Le jugement a aussi été rendu à l’encontre de 15 autres sites : Etha, Halkın Sesi TV, Özgür Gelecek, osp.org, geziyisavunuyoruz.org, Gazete Fersude, Yeni Demokratik Gençlik, Umut Gazetesi, Kızıl Bayrak, Marksist Teori, Direnişteyiz, Mücadele Birliği, Antakya Sokak. En tout, ce sont 136 comptes (Twitter, Facebook, Instagram…) ou sites qui se voient interdire.
Le jugement, intervenu le 16 juillet dernier en catimini, devait être rendu exécutoire sous quatre heures.. Il semble que ce délais ait été dans les faits prolongés.
Le RTÜK sera aussi financé par des redevances imposées à des organisations étrangères (sites, Netflix, diffuseurs de contenus) voulant diffuser en Turquie. Ces organisations devront être représentées par une antenne en Turquie. Histoire au besoin ou sous un prétexte fortuit quelconque d'arrêter leurs personnels et de les emprisonner ?
Ou de les inciter à diffuser des prêches et des cantiques musulmans ?
Des plaidoyers pour le voile intégral ?
Erdogan a perdu son crédit dans les grandes villes : l'inflation augmente, l'économie ne redémarre pas, l'emploi stagne ou régresse, la jeunesse éduquée émigre, et la continuation de l'état d'urgence pèse... 
D'où la poursuite de la répression de toute opposition, y compris celle des « Mères du Samedi » (qui protestent depuis 701 semaines contre les disparitions de leurs enfants emprisonnés ou éliminés). Et des gages supplémentaires donnés aux religieux conformes censés tenir la Turquie rurale.