mardi 23 février 2021

Aurore Bergé et Médine : taisez-vous les El Kabbach

Une ch’tite rétractation devrait suffire…

Allons bon. D’accord, au fond, on s’en balance, ce sont des pipeules qui se renvoient l’ascenseur (aussi dans la figure). Il paraît que Médine serait un rappeur islamiste et qu’Aurore Bergé serait… Comme j’ignore tout des deux, je reste circonspect.


Mais puisque les deux veulent se chamailler et faire couler de l’encre, je vais tenter de satisfaire leurs égos respectifs. Je ne sais si le rappeur se nomme Jean-Bernard Martin (en fait, non, ce serait Médine Zaouiche). C’est donc son vrai prénom et mon argument voulant que se donner Médine pour nom de scène, hein, suivez mon regard. Ne fais pas son Zemmour qui veut. Affreux, affreux, ce Résistant et déporté, José Epita, qui choisit venu d’Espagne en France, se faire nommer Mbomo. Il était Hispano-Guinéen, il finit français (à très juste titre décoré, et le quotidien El Pais lui rend un hommage appuyé, ô combien justifié). Allez voir, c'est un peu plus intéressant que ce qui va suivre.

Dame Aurore Bergé, passée de Juppé puis à Fillon puis à Macron (comme d’autres passèrent d’une gauche à une autre, plus rémunératrice), aurait donc qualifié le sieur Médine de « rappeur islamiste ». Il réfute grave, il n’a toujours fait qu’employer le second degré (comme Coluche, Bedos, Renaud, Brassens, Sardou, et j’en passe). Sans trop se demander quand même si tout son public était accessible au distinguo.

Mais glissons. Admettons qu’il puisse s’agir d’un malentendu. Il porte plainte dans l’attente d’une condamnation et « d’excuses publiques ». Une simple rétractation, un mot de Bergé admettant qu’elle se serait possiblement gourée, abusée par des apparences, ne suffirait-elle pas ?

Oui mais, voilà, ne pas être accessible au second degré, quand on est diplômée, cela ne le fait pas.

Au lieu d’encombrer les tribunaux, un bon duel à l’ancienne, non ? En s’arrangeant pour ne pas trop blessé·e et s’arrêter au premier sang ?

Je vous posâtes la question ?

Car ne serait-il point tant de faire savoir que ces éraflures d’égos laissent les gens froids. Que cela ne les portera pas plus à lire un livre d’Aurore Bergé que d’écouter un titre de Médine (je n’écoute ni la radio ni ne regarde la télé, et retraités impécunieux ou SDF, nous commençons à faire masse).

En revanche, greffes et parquets sont débordés, et kicé ki paye, hein ?

Même plus imposables, la TVA nous rattrape.

Il faudrait enfin dire que si on veut rabaisser le débat, nous pourrions être plusieurs. Est-ce d’ailleurs un débat ou de la réclame ?

Aurore Bergé est une Francilienne, mais question querelle de Normands, elle s’y entend. Comprendra qui voudra. Vice versa, semble-t-il.

Laïcard assumé, je ne sais ce que Médine a pu dire à l’École nationale supérieure. Bien, s’il s’agit d’un bondieusard, pourquoi pas ? On en prend, on en laisse. Là, autant laisser, cela ne vaut guère mieux.

À un moment, George Marchais remettait El Kabbach à sa place. On rigolait, même si on n’appréciait guère Marchais. El Kabbach, qui ne m’était pas trop sympathique, avait eu la décence de ne pas porter plainte. J’imagine bien d’ailleurs que Maurice Clavel avait monté son coup (« Messieurs les censeurs, bonsoir ! ») avec la complicité des dits présumés censeurs. Histoire de rigoler après en coulisses, de conserve. Là, la conserve, avant même d’être ouverte, semble avoir dépassé sa date de validité. C’est déjà du réchauffé, du convenu, de la poudre à gogos. En fait, du mercantilisme.

Sur France Culture, lors de la polémique sur le concert de Médine au Bataclan, c’était fort bien résumé : « on connaît désormais la recette de l’appeau à troll… ».

Médine arborait une belle barbe pour faire vendre ses disques, il la rasera peut-être pour comparaître à la barre. Un conseil à Aurore Bergé : comparaître en femme à barbe.

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