Une ch’tite rétractation devrait suffire…
Allons bon. D’accord, au fond, on s’en balance, ce sont des
pipeules qui se renvoient l’ascenseur (aussi dans la figure). Il paraît que
Médine serait un rappeur islamiste et qu’Aurore Bergé serait… Comme j’ignore
tout des deux, je reste circonspect.
Mais puisque les deux veulent se chamailler et faire couler de l’encre, je vais tenter de satisfaire leurs égos respectifs. Je ne sais si le rappeur se nomme Jean-Bernard Martin (en fait, non, ce serait Médine Zaouiche). C’est donc son vrai prénom et mon argument voulant que se donner Médine pour nom de scène, hein, suivez mon regard. Ne fais pas son Zemmour qui veut. Affreux, affreux, ce Résistant et déporté, José Epita, qui choisit venu d’Espagne en France, se faire nommer Mbomo. Il était Hispano-Guinéen, il finit français (à très juste titre décoré, et le quotidien El Pais lui rend un hommage appuyé, ô combien justifié). Allez voir, c'est un peu plus intéressant que ce qui va suivre.
Dame Aurore Bergé, passée de Juppé puis à Fillon puis à Macron
(comme d’autres passèrent d’une gauche à une autre, plus rémunératrice), aurait
donc qualifié le sieur Médine de « rappeur islamiste ». Il réfute
grave, il n’a toujours fait qu’employer le second degré (comme Coluche, Bedos,
Renaud, Brassens, Sardou, et j’en passe). Sans trop se demander quand même si
tout son public était accessible au distinguo.
Mais glissons. Admettons qu’il puisse s’agir d’un
malentendu. Il porte plainte dans l’attente d’une condamnation et « d’excuses
publiques ». Une simple rétractation, un mot de Bergé admettant qu’elle
se serait possiblement gourée, abusée par des apparences, ne suffirait-elle pas ?
Oui mais, voilà, ne pas être accessible au second degré,
quand on est diplômée, cela ne le fait pas.
Au lieu d’encombrer les tribunaux, un bon duel à l’ancienne,
non ? En s’arrangeant pour ne pas trop blessé·e et s’arrêter au premier
sang ?
Je vous posâtes la question ?
Car ne serait-il point tant de faire savoir que ces éraflures
d’égos laissent les gens froids. Que cela ne les portera pas plus à lire un
livre d’Aurore Bergé que d’écouter un titre de Médine (je n’écoute ni la radio
ni ne regarde la télé, et retraités impécunieux ou SDF, nous commençons à faire
masse).
En revanche, greffes et parquets sont débordés, et kicé ki
paye, hein ?
Même plus imposables, la TVA nous rattrape.
Il faudrait enfin dire que si on veut rabaisser le débat,
nous pourrions être plusieurs. Est-ce d’ailleurs un débat ou de la réclame ?
Aurore Bergé est une Francilienne, mais question querelle de
Normands, elle s’y entend. Comprendra qui voudra. Vice versa, semble-t-il.
Laïcard assumé, je ne sais ce que Médine a pu dire à l’École
nationale supérieure. Bien, s’il s’agit d’un bondieusard, pourquoi pas ?
On en prend, on en laisse. Là, autant laisser, cela ne vaut guère mieux.
À un moment, George Marchais remettait El Kabbach à sa
place. On rigolait, même si on n’appréciait guère Marchais. El Kabbach, qui ne
m’était pas trop sympathique, avait eu la décence de ne pas porter plainte. J’imagine
bien d’ailleurs que Maurice Clavel avait monté son coup (« Messieurs les
censeurs, bonsoir ! ») avec la complicité des dits présumés
censeurs. Histoire de rigoler après en coulisses, de conserve. Là, la conserve,
avant même d’être ouverte, semble avoir dépassé sa date de validité. C’est déjà
du réchauffé, du convenu, de la poudre à gogos. En fait, du mercantilisme.
Sur France Culture, lors de la polémique sur le concert de
Médine au Bataclan, c’était fort bien résumé : « on connaît
désormais la recette de l’appeau à troll… ».
Médine arborait une belle barbe pour faire vendre ses
disques, il la rasera peut-être pour comparaître à la barre. Un conseil à Aurore
Bergé : comparaître en femme à barbe.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire