Royaume-Uni, 40% de morts en sus des annoncées par le NHS
Selon The Financial Times, la létalité due au covid-19
aurait été minorée de 60 % dans 14 pays. Ce n’est qu’une estimation. En
revanche, en Angleterre ou au Pays de Galles, c’est l’Office for National
Statistics qui dévoile des pourcentages similaires.
Pour décider du déconfinement, la plupart des gouvernements
se fondent sur les admissions et les décès en milieux hospitaliers. L’ennui, c’est
que les données de létalité sont fortement, semble-t-il, inférieures à la réalité.
C’est ce qui ressort d’une étude du Financial Times. Elle se fonde sur des
statistiques et les différences entre les nombres des décès à même périodes
depuis cinq ans. Ce qui laisse place à des interprétations.
En revanche, au Royaume-Uni, en tout cas en Angleterre et au
Pays de Galles, ce sont les chiffres de l’ONS (l’équivalent britannique de l’Insee)
qui établissent une minoration de 40 à à 60 % entre les décès recensés par le
NHS (le système hospitalier) et ceux des totaux des certificats de décès, lesquels
en mentionnent la cause. Tout peut donc laisser penser que ce qui est constaté
outre-Manche reflète la réalité sur le continent.
Cela donne : total des certificats à 21 384 contre
15 293 pour le NHS en Angleterre, et 1 016 contre 632 pour Public Health Wales.
Soit une différence globale de 40 %. La moitié de ces décès supplémentaires
proviennent des maisons de retraite et centres de soin, et bien sûr de très
nombreuses victimes sont mortes « à domicile » (ou ailleurs pour les
sans-logis, les randonneurs, &c.).
De son côté, l’étude du FT recense 122 000 morts en 14
pays, contre un total de 77 000 remonté par les autorités sanitaires.
Pour la seule Lombardie, il s’agirait d’une sous-estimation
de 66,5 % (avec +463 % pour Bergame) Le différentiel serait de surmortalité
serait de 51 % pour l’Espagne, 34 % pour la France, et seulement 37 % pour le Royaume-Uni.
Bien sûr, comparer la moyenne sur cinq ans et ceux récents
pour la même période peut laisser penser que la chute des accidents de la route
ou du travail ne compense pas les décès dus à l’absence de traitements ou d’interventions
urgentes pour d’autres maladie que celle de la covid.
Mais les hausses nationales sont surtout dues aux celles dans
les foyers où le virus a le plus sévit.
L’incertitude sur les écarts entre modélisations et les
indicateurs pris en compte par les gouvernements et la mortalité globale laisse
perplexe. Certes, moins d’admissions et moins de décès dans les hopitaux (ou
les EHPAD et autres remontant des décomptes), c’est un critère restant fiable.
Il se produit bien un fléchissement indéniable. Mais celui-ci ne reflète pas la
réalité de la mortalité globale. Non seulement toutes causes confondues, mais
aussi celle découlant réellement de la pandémie.
L’Insee, pour sa part ne peut enregistrer les
certificats de décès communiqués par les mairies qu’avec parfois de forts
retards. C’est pourquoi le
dernier graphique publié en date ne dépasse pas celle du 13 avril dernier.
On observe bien un fléchissement entre le 31 mars et le 13 avril. De quoi
valider les perspectives de déconfinement. Mais
on comprend d'autant mieux que la prudence s’impose.
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