dimanche 3 mai 2020

Confinés : l’absurde rayon des 100 km


Et pourquoi reconfiner les Parisiens en IdF ?

Bizarre : les départements « verts » vont regretter les Parisiennes et Parisiens qui rentreront dans la capitale. Étrange : l’appréciation du rayon de 100 km (à vol d’oiseau, par les chemins vicinaux ?) est laissée à celle des forces de confinement. Impérieux besoin de râler.
C’est comme pisser dans un violon, mais râler soulage. J’admets, la plupart de mes connaissances que j’aimerais revoir se trouve localisée à plus de 200 km de mon domicile parisien. Mais j’aimerais qu’on (on, ni les experts, ni les politiques, vous peut-être) m’explique pourquoi, vivant en zone rouge, je ne pourrais me rendre dans l’ensemble de la zone rouge, soit à Lille ou Strasbourg ou Belfort, depuis Paris. Puisque nous sommes à même enseigne, pourquoi exposerions-nous davantage d’autres et réciproquement ?
J’admets encore que, plus exposé qu’un autre, je pourrais représenter un risque pour les personnes l’étant moins en d’autres régions. Je remarque simplement que les habitants des régions moins exposées, ayant crié haro sur les Parisiennes et Parisiens venus se confiner près d’eux vont voir leurs commerçants de proximité regretter leur départ. Et pourquoi leur permettre de faciliter leur retour en Île-de-France, au risque de les plus fortement exposer ? Et « en même temps » prôner la poursuite du télétravail ? Le coup des 100 km, je me demande si des experts n’ont pas écrit des distances sur des petits bouts de papier, puis on a dit à la benjamine du gouvernement de sortir de dessous la table et d’en sélectionner un.
En fait, je ne veux pas qu’on m’explique car aucune explication plausible ne me semblera satisfaisante. Mais j’en viens à subodorer que des mesures absurdes ont été décrétées pour tester le panurgisme de la population. Faites comme tout le monde : obéissez pour votre bien et celui des autres.
Je comprends pourtant bien qu’asymptomatique ou paucisymptomatique (faiblement infecté), je peux représenter un danger pour d’autres (et jusqu’à une quarantaine, et non une quatorzaine) de jours – si je m’en remets aux dernières déclarations de divers experts, 14 jours serait insuffisant. Pour la Btitish Medical Association, ce serait... douze semaines. Et réciproquement. Par conséquent j’admets au pif que mieux vaut des principes de précaution absurdes qu’un laisser-faire et laisser-aller hasardeux.
Ce qui semble s’instiller lentement, c’est que dans le doute, autant s’abstenir de réfléchir, et s’en remettre à qui est censé mieux savoir. Lequel nous dira peut-être qu’il n’y a d’autre solution que travailler plus pour gagner moins.
Le fameux adage attribué à Jean-Louis Barrault selon lequel « la dictature, c’est“ferme ta gueule”, la démocratie, c’est “cause toujours” », vous vaut le blabla qui précède. Et puis, en fait, il me fallait bien habiller ce dessin de presse de Micaël paru dans Marianne.
Réflexion superflue du jour : la peur est mauvaise ET bonne conseillère. En même temps. Du coup, autant s’en remettre au pile ou face.

1 commentaire:

  1. Eh oui ! Comment expliquer l'inexplicable ? Comment justifier 100 plutôt que 150 ou 200 ? Pour nous garder en laisse, mon cher Jeff ! C'est la seule explication ! Le droit a disparu de notre Etat qui fut éponyme, la flicaille se multiplie et rassemble tout le pouvoir en dépit même des diktats de ceux qui les dirigent. Comment appeler cette dérive ?

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