lundi 4 mai 2020

La mortalité recule à Rome avec le coronavirus ?


Des bons côtés du virus en Italie méridionale ?

J’ai failli rester incrédule mais La Repubblica n’est pas Le Gorafi. Maintenant, attribuer le recul partiel de la mortalité dans certaines régions de l’Italie au coronavirus ou aux prières du pape, à la chute de la pollution, c’est une autre toute autre histoire.
D’une ma maîtrise de l’italien est à peine supérieure à celle du roumain, et de deux, je suis total fâché avec les chiffres. De trois, je me suis déjà intéressé à la mortalité en France, au Royaume-Uni, et puis, ce jour, sur le site du Guardian, je lisais qu’en Allemagne, « les cas de coronavirus semblent être dix fois supérieurs aux officiels » (ou aux officiellement déclarés). J’étais aussi aller consulter les chiffres de l’Insee (ou de l’ONS britannique), et j’avais donc titré « Virus : la mortalité fortement sous-évaluée », en me fiant aussi à une étude du Financial Times).
Aussi, en consultant le site de La Repubblica, j’ai été presque sidéré de lire que la mortalité avait reculé à Rome de 9,4 %. Mais, oui, par rapport aux années précédentes, dans une trentaine de provinces du centre et du sud de l’Italie, la mortalité a régressé. C’est +49,4 % en moyenne au niveau national, avec des chiffres révélant un doublement des décès dans le nord (le doublement étant dépassé, Bergame ayant été la ville la plus touchée, dans 39 provinces). Un doublement attribué pour moitié aux seuls effets de la pandémie.
La comparaison mars 2015-2019/mars 20020 donne pour les principales villes les plus affectées :
Bergame 568 %
Crémone 391 %
Brtezscia 291 %
Plasance 264 %
Parme 208 %
C’est bien sûr lié au taux de diffusion du virus (très fort au nord, moyen au centre, plus faible encore au sud). L’Istat (pendant de l’Insee) a recensé les décès répartis entre zones à propagation forte, moyenne et faible.
La capitale avait enregistré en moyenne au mois de mars, 4121 décès sur les cinq années antérieures, c’est 3 757 pour mars 2020, soit, effectivement un fléchissement supérieur à 9 %. Il est moindre à Naples (-0,9%). Et pourtant toute l’Italie a été — inégalement — touchée par la pandémie.
Comme je ne sais du tout quoi en penser, je vous laisse conclure. Qu’on faisait davantage de siestes réparatrices au sud qu’au nord ? J’avais bien lu que le nombre des accidents du travail était considérable en Italie (entre 522 mortels en 2014 et 481 en 2016). Je ne suis pas allé chercher ceux des accidents de circulation ou les domestiques. Quant à ceux dus aux diverses formes de pollutions, je reste dans l’expectative. Mais selon diverses études, et selon la chercheuse Isabella-Measano de l’Inserm, le fait qu’en Chine, Italie du nord, Iran « que les premiers foyer pidmique aient été situés dans des zones très polluées n’est pas un hasard » (article de Reporterre, quotidien écologiste).
En déduire qu’avec la reprise des pollutions, dans cinq-six ans, la pandémie fera figure d’épiphénomène mineur quant à la mortalité, je le laisse à votre sagacité. Quand on ne sait pas grand’ chose, cela n’empêche pas de parler et écrire abondamment, il suffit de lire la presse ou d’écouter la radio ces derniers temps — ou de consulter ce blogue-notes verbeux — mais, au moins pour cette fois, je vais tenter de me retenir. Concluez par vous-mêmes ce qu’il vous agréera.
En tout cas, après avoir estimé que la mortalité fut sous-évaluée, énoncer qu’elle fut localement surévaluée, soit une chose un jour et son contraire par la suite, me situe à présent dans un large peloton. Je vous laisse le constater de même (mais je pourrais fournir de multiples exemples, tant masqués que démasqués).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire