mercredi 6 mai 2020

Coronavirus : l’armée ou le cinoche, peu importe

La main de sa sœur dans le pot à coronavirus

Cocorico, nos sportifs militaires (de Franc et du Luxembourg) nous auraient ramené le covid ? Que non pas, ce seraient des participants du Sundance Film Festival (de l’Utah) qui auraient été plus infects que nos militaires. Bref, on ne sait plus qui a couché avec qui étant coronaviré.
J’ai bien apprécié ce titre du Figaro : « l’armée réfute toute contamination dès octobre lors des jeux militaires mondiaux à Wuhan ». Mais aussi celui du New York Post, ”Was Januray’s ' ‘Sundance Plageue’ really the coronavirus?”.Pour une fois que nous pouvions revendiquer une antérioritté, voilà que l’état-major français se couche devant « Hollywood ». Je ne vous en parle que pour insister sur cet « Hollyvood », entre guilles françaises chevronnées par l’expérience.
Car, en fait le festival du film de Sundance est un festival cinématographique indépendant des majors. Et tout cela fait suite à une discussion sur la liste typographique francophone portant sur l’usage des guillemets de citation (supportant ou non la « redondance » de l’usage de l’italique, ou des italiques, comme on voudra). J’ai poubellisé tous les messages, les miens comme celui d’un honorable correspondant fustigeant la presse qui préjugerait du comprenoir de son lectorat (forcément à la baisse) et du niveau progressivement désastreux des journaleux (terme que j’avais employé avant lui). Vocable désuet calqué sur les baveux (les avocats), dites à présent journalopes.
Bon, là, je viens d’acheter, pour soutenir tant « ces Messieur » (expression consacrée) que mon dépositaire de presse, Le Canard enchaîné, édition papier. Encore sans dessin de Delambre (pour vingt cents de plus, je n’italise pas ce cents, vu que je crois me souvenir qu’il serait entré dans la langue européenne pour signifier des centimes d'euros, de plus, donc, que l’édition en ligne, elle, complète, soit de huit pages et non de quatre). Remarquerez-vous cette phrase bancale qui relègue un peu loin ce « de plus » redondant ?
Bref, je ne vais pas considérer que cet interlocuteur considère que le niveau de « ces Messieurs » est devenu déplorable et que Le Canard, prend son lectorat pour un ramassis de débiles. Toujours est-il que « le volatile » utilise l’italique entre les ouvrantes et fermantes pour signaler une citation exacte. Si elle lui semble rapportée (par la confraternité), le romain suffit. Je laisse à votre curiosité le soin de vérifier ces dires.
J’imagine que l’interlocuteur en question ne s’est jamais vu traîner devant un tribunal du fait de ses écrits. Moi non plus. La seule fois où ce fut tangent, un procureur avisé conseilla amicalement à un notable local de ne pas risquer de se faire condamner aux dépens.
Cela, étant, en matière d’orthotypographie, tout peut se discuter à l’infini. C’est d’ailleurs aussi pourquoi je ne lui délégue pas, à ce contradicteur, mes témoins pour que nous nous retrouvions sur le pré. S’il se trouvait à plus de 100 km, par les temps qui courent, le risque d’écoper d’une amende est supérieur à celui de faire l’objet d’autres poursuites (sachant que je suis féru en l’art de faire disparaître une dépouille et de rouler la maréchaussée dans la farine).
Revenons au prétexte. Avec le titre du Hollywood reporter : “Was Sudance a ‘First Petri Dish’ of Coronavirus in the States?”.
Franchement, je m’en balance. En revanche, que faire avec des titres de presse en langue étrangère. Italiser ou non ? Ce me semble beaucoup plus important que des experts se prononcent sur ce point crucial au lieu de s’enferrer dans des disputes oiseuses sur les patients initiaux. Ou patients « zéro ». Car s’il est permis d’écrire (en anglais), a Zorro, several Zorros, en français, il me semble encore que zéro+zéro = zéro (et non zéros).
Foin de polémiques stupides. Mais tout comme les confréries des métiers de bouche s'offusquèrent de voir Barbie surnommé « le boucher de Lyon », je saisirai les tribunaux si on me désignait « patient zéro ». Initial, à la rigueur. Voici peu, je vous informai que j’étais le seul, le vrai sosie de Kim Yong-un. Veuillez considérer que si le virus « me pécho », je ne supporterai pas d’être désigné « le patient lambda ». Un numéral, sinon rien : je préfère encore l’anonymat. Mais qu’il soit au moins dit que mon dernier souffle ne me servit pas à dire « j’ai l’impression d’avoir Donald Trump assis sur ma poitrine », mais à énoncer : « on peut utiliser les italiques entre guillemets à chevrons pour les citations authentiques ».
Pour conclure, j’espère que l’état-major du Grand Duché saura revendiquer sa préséance pendant que le français commandait une tonne de « quinine » qui finira au Zambèze au lieu de profiter à la Corrèze. Mais je ne veux pas être accusé de détourner l’attention de l’essentiel. Jeux militaires ou festival cinématographique, tout cela n’est qu’une manœuvre dérisoire d’’une «  certaine presse » pour détourner l’attention. Voyez d’ailleurs comment on a éradiqué le stationnement « en épi » (italique,au figuré) pour favoriser l’alignement. Il est grand temps que ce pays, déconfiné, se ressaissise.
En attendant, on laisse passer le temps comme on peut.

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